Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1906-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 février 1906 01 février 1906
Description : 1906/02/01 (N2)-1906/02/28. 1906/02/01 (N2)-1906/02/28.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565405n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2017
*,
Guerre à la Guerre
8 e Année. — N° 2.
MENSUEL,
Cinq Centimes le Numéro
FÉVRIER 1906
Organe
Mouvement Pacifique Chrétien
de Langue Française
“ PAIX SUIT LA TERRE ! ”
ABONNEMENTS
RÉDACTION
»IKE(TIO\ :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
France 1 Fr
Union Postale... 2 —
Henri Hncliet
Paul ALLÉGRET
M me TI. ITucliet
Des abonnements GrEtllits
seront servis à tous ceux
qui en feront la demande.
Pour tout ce qui concerne la RÉDACTION et l’ADMINlSTRATION, s’adresser au Bureau de l’UNIVERSEL, 19, Place de l’Hôtel-de-Ville. — LE HAVRE
EBMWUSE
Qu’on me pardonne si j’y reviens : ce n’est
pas de ma faute. De récents débats viennent
donner un regain d’actualité à celte vieille ques
tion traitée au Congrès de Nîmes, en avril 1904.
On se rappelle les événements : après une lon
gue et passionnée discussion, l’ordre du jour
que nous proposions, soutenu par nos amis
Kellermann, Bahut, Huchet, etc., sans oublier
M me Séverine, était repoussé et la majorité du
Congrès votait la motion Niel où, après avoir
admiré d’une part les actes de courage de ceux
qui se refusent de porter les armes et affirmé
d’autre partie principe d’Egalité devant la Loi...
on se déclarait incompétent !
Ainsi qu’on pouvait s’y attendre, cet ordre du
jour sans clarté, issu d’une discussion où cer
tains hommes flairant une a machination chré
tienne » semaient les malentendus, devait être
mal compris et mal interprété. Pour la 3 e fois
à la Chambre des Députés, les adversaires du
Pacifisme, parmi lesquels M. Deschanel — qui
pourtant avait fait entendre peu de semaines
auparavant un autre langage et qui a dû trouver
son chemin de Damas dans l’antichambre de la
Revue des Deux-Mondes — s’en sont emparés
pour rééditer l’accusation devenue à la mode :
le Pacifisme prêche l’insoumission et favorise la
désertion. M. Buisson, qui assistait au Congrès
de Nîmes, a essayé de remettre les choses au
point. Son discours lui a valu les attaques du
Temps. C’est à un de ces articles que répond la
lettre que voici :
A Monsieur le Directeur du Temps , Paris (1).
Brive, 29 Janvier 1906.
Monsieur le Directeur,
L J histoire du Congrès de Nîmes (voir le Temps
du 21 et du 23) n’est pas aussi connue et aussi
précise qu’il vous le paraît. Comme on s’acharne
depuis quelque temps à l’embrouiller, il est du
devoir de ceux qui la connaissent bien de s’a
charner à la rectifier. Je regrette pour ma part
que vous n’ayiez pas accepté le supplément d’en
quête que vous proposait M. F. Buisson : cela ne
pouvait en tout cas pas nuire à la manifestation
de la vérité. Et qui sait, ayant constaté sur un
point que les pacifistes ne sont pas aussi noirs que
vous le pensez, peut être auriez-vous été amené à
les mieux comprendre sur d’autres ? En attendant
cette heureuse conversion, permettez au rappor
teur du vœu concernant lescrupule deconscience
au Congrès de Nîmes, de vous signaler quelques
inexactitudes de détail et de préciser le sens du
débat.
i° Vous faites erreur en citant M. Frédéric
Passy parmi ceux qui préconisèrent la procédure
(1) Cette letlve n'a pas été publiée par le Temps (du
moins à la date où nous écrivons, 29 janvier). Le contraire
nous eût surpris.
de la question préalable.Répondant à M.Ilubbard,
M. Passy a dit au contraire : « Il ne serait pas
digne de cette assemblée de refuser d’examiner
un problème moral de cette importance. »
2 0 Vous vous trompez également en disant que
le Congrès a repoussé une motion patriotique
ainsi conçue :
Le Congrès est d'avis que tous les Français doivent
se soumettre sans restriction aux obligations mili
taires que leur impose la loi française.
Ce ne fut là qu’un epartie de notre ordre du jour :
je dis notre, car je m’y étais rallié et l’ai défendu.
Voici la seconde partie :
Il émet le vœu que préalablement à toute punition,
ces jeunes soldats soient soumis à une enquête dont
les résultats seraient transmis au Ministre de la
Guerre. à qui il appartiendra de statuer sur leur sort.
Dans le cas d’enquête favorable, le Ministre pourrait.
s'il le juge nécessaire. affecter ces jeunes soldats à des
services accessoires de l’armée , même les plus pénibles,
ou encore au service des infirmiers coloniaux.
La division n’ayant pas été demandée, c’est la
priorité sur l'ensemble de cet ordre du jour qui
fut repoussée aune faible majorité; et je crois pou
voir dire que c’est la seconde partie, plutôt que la
première seulement citée par vous, qui en a
entraîné le rejet.En effet,uneaffirmation analogue,
visant le principe de l'égalité devant la loi. proposée
par M. Buisson lui-même, rallia 148 voix contre
une faible minorité.
3 0 Enfin pour ce qui concerne le fond du débat,
on s’est bien mépris, à Nîmes et ailleurs, sur nos
intentions : la question est pourtant assez simple,
et avec quelque bonne volonté, il ne doit pas être
impossible de nous comprendre. Il ne s’agissait
nullement d’encourager de jeunes soldats à refuser
à la patrie le service qu’ils lui doivent, pas plus
que de l’adoucir par un régime exceptionnel qui
pouvait favoriser les simulateurs. Nous deman
dions simplement qu’on fît entendre une parole
de pitié en faveur de jeunes gens qui, à tort ou à
raison par scrupule religieux ou scrupule huma
nitaire, refusaient d apprendre le maniement
d’armes. Nous demandions que l’autorité compé
tente examinât s’il ne serait pas possible, après
une enquête sérieuse, oe les autoriser à satisfaire
à la loi militaire en accomplissant des travaux
dangereux même dans les colonies les plus meur
trières. Nous demandions qu’on leur évitât le
stigmate d’une condamnation et qu’on ne les
traitât pas comme des insoumis, puisqu’ils di
saient : « Noire conscience nous interdit de tuer
et même d’apprendre à tuer ; mais on peut servir
sa patrie en se faisant tuer; cette manière ne nous
effraie point : envoyez-nous soigner les fiévreux
ou les typhiques à Saigon ou à Cayenne. »
Et quand j’aurai ajou'é que nous accumulions
dans notre vœu les mesures de précautions ; que
cette solution nous avait été suggérée par des
officiers ; qu’une pareille mesure bienveillante, et
plus bienveillante encore, existe déjà en d'autres
pays, notamment en Allemagne où depuis 1868,
plusieurs circulaires ministérielles de différents
secrétaires d’Etat, y compris Bismarck, ou de
différents chefs d’Etat-Major, enjoignent aux
commandants de corps de dispenser les Menno-
nites (membres d’une confession religieuse) du
maniement d’armes, et de les verser dans les
services auxiliaires... vous pourrez vous rendre
compte que notre fameuse proposition concernant
le scrupule de conscience n’avait rien de bien
révolutionnaire, ni rien surtout qui fût anti
patriotique.
C’est donc un cas très particulier, le cas de soldats
à qui leurs chefs rendent sur tousles autres points
un excellent témoignage, et qui, en préférant la
prison à une abdication de conscience, peuvent
nous paraître égarés, mais se conduisent pourtant
de façon qu’il est impossible de se refuser àadmirer
leur courage, qui a fait l’objet de notre discussion
à Nîmes. Il n’a pas été question d’autre chose :
cela suffit à remettre au point l’ordre du jour voté,
et montre combien l’on a eu tort, en l’isolant des
circonstances qui l’ont motivé, de lui donner l’in
terprétation défavorable que vous savez. J’ajoute
que je n’ai pas voté cet ordre du jour, car je ne
demandais pas qu’on émît un vote platonique de
blâme ou d’admiration à l’égard deces jeunes gens,
héros ou victimes du scrupule de conscience ; je
demandais qu’on indiquât aux autorités compé
tentes un moyen pratique, respectueux à la fois de
leur conscience et de la loi, de solutionner leur
cas. C’était peut-être, comme on l’a fait observer,
vouloir concilier l'inconciliable. Mais qu’on ne
nous prête pas au Parlement ou dans votre jour
nal, des intentions que nous n’avons jamais eues.
J’espère que vous voudrez bien faire profiter
vos lecteurs de ces éclaircissements, et vous prie
d’agréer,.Monsieur le Directeur, l’expression de
mes sentiments distingués.
Paul Allégret.
Nos lecteurs peuvent maintenant comprendre
la manœuvre de nos adversaires : ne compre
nant rien, ou feignant de ne rien comprendre
au point précis qui a été traité à Nîmes — un
scrupule de conscience authentique et sincère —
fermant les yeux à ce (pie M. Passy appelait un
problème moral d’une grande importance, on
affecte de confondre les soldats désireux de ser
vir sans tuer avec des réfractaires ; on généra
lise la portée de notre ordre du jour et l’on
s’écrie ; « Vous voyez ! Les Pacifistes admirent
comme des héros ceux qui refusent le service.
Voilà bien la préface de l’Hervéisme. »
Nous avons essayé de rectifier; c’était noire
devoir. Gela servira-t-il à quelque chose? Nous
sommes sceptiques. Quand on veut noyer son
chien... vous savez le resfe. Mais s’il ne nous
déplaît pas à nous, « Amis de la Paix», que le
rôle des chrétiens dans celte affaire soit publi
quement remis en lumière, quelle leçon pour
ceux (pii nous combattirent à Nîmes, laissant
obscurcir une question limpide ! Ils doivent s’en
repentir maintenant, et nous l’avions prédit. Si
l’on nous avait mieux soutenus, ailleurs que
dans les milieux chrétiens déjà gagnés, notre
ordre du jour aurait été voté: c’eut été delà bonne
besogne aboutissant à quelque chose de pratique,
et comme nous disions nettement ce que nous
voulions aire, on ne pourrait'pas aujourd’hui
se servir d’une motion boîleuse pour discréditer
notre effort.
P. A.
L’adresse de M. le Pasteur Paul Allégret est
désormais : ligue Fernand-Delmas,Brive (Corrèze)*
Guerre à la Guerre
8 e Année. — N° 2.
MENSUEL,
Cinq Centimes le Numéro
FÉVRIER 1906
Organe
Mouvement Pacifique Chrétien
de Langue Française
“ PAIX SUIT LA TERRE ! ”
ABONNEMENTS
RÉDACTION
»IKE(TIO\ :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
France 1 Fr
Union Postale... 2 —
Henri Hncliet
Paul ALLÉGRET
M me TI. ITucliet
Des abonnements GrEtllits
seront servis à tous ceux
qui en feront la demande.
Pour tout ce qui concerne la RÉDACTION et l’ADMINlSTRATION, s’adresser au Bureau de l’UNIVERSEL, 19, Place de l’Hôtel-de-Ville. — LE HAVRE
EBMWUSE
Qu’on me pardonne si j’y reviens : ce n’est
pas de ma faute. De récents débats viennent
donner un regain d’actualité à celte vieille ques
tion traitée au Congrès de Nîmes, en avril 1904.
On se rappelle les événements : après une lon
gue et passionnée discussion, l’ordre du jour
que nous proposions, soutenu par nos amis
Kellermann, Bahut, Huchet, etc., sans oublier
M me Séverine, était repoussé et la majorité du
Congrès votait la motion Niel où, après avoir
admiré d’une part les actes de courage de ceux
qui se refusent de porter les armes et affirmé
d’autre partie principe d’Egalité devant la Loi...
on se déclarait incompétent !
Ainsi qu’on pouvait s’y attendre, cet ordre du
jour sans clarté, issu d’une discussion où cer
tains hommes flairant une a machination chré
tienne » semaient les malentendus, devait être
mal compris et mal interprété. Pour la 3 e fois
à la Chambre des Députés, les adversaires du
Pacifisme, parmi lesquels M. Deschanel — qui
pourtant avait fait entendre peu de semaines
auparavant un autre langage et qui a dû trouver
son chemin de Damas dans l’antichambre de la
Revue des Deux-Mondes — s’en sont emparés
pour rééditer l’accusation devenue à la mode :
le Pacifisme prêche l’insoumission et favorise la
désertion. M. Buisson, qui assistait au Congrès
de Nîmes, a essayé de remettre les choses au
point. Son discours lui a valu les attaques du
Temps. C’est à un de ces articles que répond la
lettre que voici :
A Monsieur le Directeur du Temps , Paris (1).
Brive, 29 Janvier 1906.
Monsieur le Directeur,
L J histoire du Congrès de Nîmes (voir le Temps
du 21 et du 23) n’est pas aussi connue et aussi
précise qu’il vous le paraît. Comme on s’acharne
depuis quelque temps à l’embrouiller, il est du
devoir de ceux qui la connaissent bien de s’a
charner à la rectifier. Je regrette pour ma part
que vous n’ayiez pas accepté le supplément d’en
quête que vous proposait M. F. Buisson : cela ne
pouvait en tout cas pas nuire à la manifestation
de la vérité. Et qui sait, ayant constaté sur un
point que les pacifistes ne sont pas aussi noirs que
vous le pensez, peut être auriez-vous été amené à
les mieux comprendre sur d’autres ? En attendant
cette heureuse conversion, permettez au rappor
teur du vœu concernant lescrupule deconscience
au Congrès de Nîmes, de vous signaler quelques
inexactitudes de détail et de préciser le sens du
débat.
i° Vous faites erreur en citant M. Frédéric
Passy parmi ceux qui préconisèrent la procédure
(1) Cette letlve n'a pas été publiée par le Temps (du
moins à la date où nous écrivons, 29 janvier). Le contraire
nous eût surpris.
de la question préalable.Répondant à M.Ilubbard,
M. Passy a dit au contraire : « Il ne serait pas
digne de cette assemblée de refuser d’examiner
un problème moral de cette importance. »
2 0 Vous vous trompez également en disant que
le Congrès a repoussé une motion patriotique
ainsi conçue :
Le Congrès est d'avis que tous les Français doivent
se soumettre sans restriction aux obligations mili
taires que leur impose la loi française.
Ce ne fut là qu’un epartie de notre ordre du jour :
je dis notre, car je m’y étais rallié et l’ai défendu.
Voici la seconde partie :
Il émet le vœu que préalablement à toute punition,
ces jeunes soldats soient soumis à une enquête dont
les résultats seraient transmis au Ministre de la
Guerre. à qui il appartiendra de statuer sur leur sort.
Dans le cas d’enquête favorable, le Ministre pourrait.
s'il le juge nécessaire. affecter ces jeunes soldats à des
services accessoires de l’armée , même les plus pénibles,
ou encore au service des infirmiers coloniaux.
La division n’ayant pas été demandée, c’est la
priorité sur l'ensemble de cet ordre du jour qui
fut repoussée aune faible majorité; et je crois pou
voir dire que c’est la seconde partie, plutôt que la
première seulement citée par vous, qui en a
entraîné le rejet.En effet,uneaffirmation analogue,
visant le principe de l'égalité devant la loi. proposée
par M. Buisson lui-même, rallia 148 voix contre
une faible minorité.
3 0 Enfin pour ce qui concerne le fond du débat,
on s’est bien mépris, à Nîmes et ailleurs, sur nos
intentions : la question est pourtant assez simple,
et avec quelque bonne volonté, il ne doit pas être
impossible de nous comprendre. Il ne s’agissait
nullement d’encourager de jeunes soldats à refuser
à la patrie le service qu’ils lui doivent, pas plus
que de l’adoucir par un régime exceptionnel qui
pouvait favoriser les simulateurs. Nous deman
dions simplement qu’on fît entendre une parole
de pitié en faveur de jeunes gens qui, à tort ou à
raison par scrupule religieux ou scrupule huma
nitaire, refusaient d apprendre le maniement
d’armes. Nous demandions que l’autorité compé
tente examinât s’il ne serait pas possible, après
une enquête sérieuse, oe les autoriser à satisfaire
à la loi militaire en accomplissant des travaux
dangereux même dans les colonies les plus meur
trières. Nous demandions qu’on leur évitât le
stigmate d’une condamnation et qu’on ne les
traitât pas comme des insoumis, puisqu’ils di
saient : « Noire conscience nous interdit de tuer
et même d’apprendre à tuer ; mais on peut servir
sa patrie en se faisant tuer; cette manière ne nous
effraie point : envoyez-nous soigner les fiévreux
ou les typhiques à Saigon ou à Cayenne. »
Et quand j’aurai ajou'é que nous accumulions
dans notre vœu les mesures de précautions ; que
cette solution nous avait été suggérée par des
officiers ; qu’une pareille mesure bienveillante, et
plus bienveillante encore, existe déjà en d'autres
pays, notamment en Allemagne où depuis 1868,
plusieurs circulaires ministérielles de différents
secrétaires d’Etat, y compris Bismarck, ou de
différents chefs d’Etat-Major, enjoignent aux
commandants de corps de dispenser les Menno-
nites (membres d’une confession religieuse) du
maniement d’armes, et de les verser dans les
services auxiliaires... vous pourrez vous rendre
compte que notre fameuse proposition concernant
le scrupule de conscience n’avait rien de bien
révolutionnaire, ni rien surtout qui fût anti
patriotique.
C’est donc un cas très particulier, le cas de soldats
à qui leurs chefs rendent sur tousles autres points
un excellent témoignage, et qui, en préférant la
prison à une abdication de conscience, peuvent
nous paraître égarés, mais se conduisent pourtant
de façon qu’il est impossible de se refuser àadmirer
leur courage, qui a fait l’objet de notre discussion
à Nîmes. Il n’a pas été question d’autre chose :
cela suffit à remettre au point l’ordre du jour voté,
et montre combien l’on a eu tort, en l’isolant des
circonstances qui l’ont motivé, de lui donner l’in
terprétation défavorable que vous savez. J’ajoute
que je n’ai pas voté cet ordre du jour, car je ne
demandais pas qu’on émît un vote platonique de
blâme ou d’admiration à l’égard deces jeunes gens,
héros ou victimes du scrupule de conscience ; je
demandais qu’on indiquât aux autorités compé
tentes un moyen pratique, respectueux à la fois de
leur conscience et de la loi, de solutionner leur
cas. C’était peut-être, comme on l’a fait observer,
vouloir concilier l'inconciliable. Mais qu’on ne
nous prête pas au Parlement ou dans votre jour
nal, des intentions que nous n’avons jamais eues.
J’espère que vous voudrez bien faire profiter
vos lecteurs de ces éclaircissements, et vous prie
d’agréer,.Monsieur le Directeur, l’expression de
mes sentiments distingués.
Paul Allégret.
Nos lecteurs peuvent maintenant comprendre
la manœuvre de nos adversaires : ne compre
nant rien, ou feignant de ne rien comprendre
au point précis qui a été traité à Nîmes — un
scrupule de conscience authentique et sincère —
fermant les yeux à ce (pie M. Passy appelait un
problème moral d’une grande importance, on
affecte de confondre les soldats désireux de ser
vir sans tuer avec des réfractaires ; on généra
lise la portée de notre ordre du jour et l’on
s’écrie ; « Vous voyez ! Les Pacifistes admirent
comme des héros ceux qui refusent le service.
Voilà bien la préface de l’Hervéisme. »
Nous avons essayé de rectifier; c’était noire
devoir. Gela servira-t-il à quelque chose? Nous
sommes sceptiques. Quand on veut noyer son
chien... vous savez le resfe. Mais s’il ne nous
déplaît pas à nous, « Amis de la Paix», que le
rôle des chrétiens dans celte affaire soit publi
quement remis en lumière, quelle leçon pour
ceux (pii nous combattirent à Nîmes, laissant
obscurcir une question limpide ! Ils doivent s’en
repentir maintenant, et nous l’avions prédit. Si
l’on nous avait mieux soutenus, ailleurs que
dans les milieux chrétiens déjà gagnés, notre
ordre du jour aurait été voté: c’eut été delà bonne
besogne aboutissant à quelque chose de pratique,
et comme nous disions nettement ce que nous
voulions aire, on ne pourrait'pas aujourd’hui
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