Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1906-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1906 01 janvier 1906
Description : 1906/01/01 (N1)-1906/01/31. 1906/01/01 (N1)-1906/01/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k45654047
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2017
i«HH
//
Guerre à la Guerre
L
û
8 e Année.— N° 1.
ABONNEMENTS
France 1 Fr.
Union Postale... 2 —
MENSUEL
Cinq Centimes le Numéro
JANVIER 1906
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
de Langue Française
“ PAIX SUR LA TERRE I ”
RÉDACTION
DIRECTION :
ADMINISTRATION
II. Huchet
Paul ALLEGRET
Yves Le Bail
ivr me H. Iluchet
M me Yves Le Bail
PROPAGANDE
Des abonnements firalüits
seront servis à tous ceux
qui en feront la demande.
Pour tout ce qui concerne la RÉDACTION et l’ADMINISTRATION, s’adresser au Bureau de l’UNIVERSEL, 19, Place de l’Hôtel-de-Ville. — LE HAVRE
Jésus-Christ est le même, hier et aujourd’hui, et le sera
éternellement. Hébreux XIII / 8.
Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du
monde.
Matthieu XXVIII , 20.
Hors de moi vous ne pouvez rien faire.
Jean XV/5
Choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir.
Josué XXIV 15.
Enseigne-nous à tellement compter nos jours, que nous
en puissions avoir un cœur sage.
Psaume XC/12.
O'EST VOTRE FRÈRE !...
Connue il rentrait cet après-midi-là au
chantier, l’ingénieur trouva ses ouvriers dans
un grand trouble ; un éboulement venait de se
produire et un homme surpris par l’accident
était enseveli sous les décombres.
Immédiatement il organisa les secours sans
songer à s’inquiéter du nom de la victime, ni
à s’étonner de l’air contraint et géné des tra
vailleurs. Quand ils furent bien à la besogne et
tout en les surveillant, l’idée lui vint de demander
quel était ce malheureux dont on entendait la
plainte douloureuse sous l’amas de poutres et
de pierres qui le broyait lentement.
...« Monsieur, c’est votre frère », lui répon-
difàvoix basse, en tremblant, un des ouvriers
présents.
Un cri de désespoir, une minute d’affreuse
prostration. Puis hâtivement, fébrilement, l’in
génieur arrache le vêtement qui le gêne, saisit
une pioche et se glisse dans la tranchée, où avec
toutes ses forces, tout son cœur, il travaille au
sauvetage de son frère.
*
* *
C’est votre frère... On cherche parfois un mot
d’ordre pour les années nouvelles.En voici un
pour 1906 : il dit tout.
Vous qui aimez les examens de conscience
dont on sort humilié, mais mieux trempé pour
l’obéissance à Dieu, appliquez cette deA'ise a
vos entreprises passées. Toutes les fois que
vous avez tenté quelque chose par amour pour
autrui, vous êtes-vous dit : « C’est pour mon
frère ? »
Cet homme tombé, aux prises avec les
angoisses de la misère, de la maladie, du chô
mage... c’est votre frère.
Cet homme brisé par la souffrance, découragé,
anéanti par l’épreuve ou le deuil, qui a besoin
de tendresse, de consolation, d’espérance...
c’est, votre frère.
Cet homme coupable qui n’a plus le respect
de lui-même, qui a perdu délicatesse, dignité et
fierté, sur lequel les passions exercent leurs
ravages... c’est votre frère.
Tous ceux qui n’ont pas ici-bas leur part de
soleil et de pain ; d’indépendance ou . d’instruc
tion ; de Salut, de Pardon, d’Amour et de Paix
...ce sont vos frères.
Ils attendent que vous vous mettiez au travail
pour leur délivrance. Si jusqu’ici vous n’avez
pas senti votre cœur battre pour eux d’une
émotion de frère , alors « quand même vous au
riez distribué vos biens pour leur nourriture »,
comme dit l’apôtre, cela ne pouvait servir à
rien...
*
* *
C’est votre frère... Comme ces mots trans
forment toutes les questions si on les applique à
tous les domaines de l’activité dans la société,
l’Eglise, la Patrie, l’Humanité. Nous entendons
le bruit des discussions et des oppositions : on
calcule, on pèse les intérêts divers, on contem
ple la masse immense des ruines à relever, des
difficultés à vaincre. Alors le découragement, le
désarroi, l’indifférence paralysent les enthou
siasmes. Et pendant ce temps de tous côtés les
victimes attendent et l’heure est solennelle, plus
solennelle qu’elle ne fut jamais.
Ah ! que Jésus-Christ passe parmi nous.
Qu’il nous dise, Lui, à chacun : « C’est ton
frère ! » Qu’il nous mette ainsi au cœur l’étin
celle de l’Amour qui électrise les forces et les
décuple, qui grandit les cœurs et ouvre les in
telligences. Alors le labeur des chrétiens devien
dra fécond, en même temps il deviendra joyeux
et confiant : les ombres de la tristesse et du dé
couragement s’enfuiront pour toujours.
Paul Allégret.
»——*_cga_»—»
DISCOURS PACIFISTES
( Extraits )
Sir Henry au Parlement anglais
Ah! Messieurs, a dit sir Henry, il est inutile de
chercher la paix si vous n’agissez pas en consé
quence. J’estime que l’accroissement des arme
ments est un grand danger pour la paix du
monde.
Une politique d’armements énormes soutient et
alimente cette idée que la force est la première,
sinon la seule solution des différents internatio
naux.
C’est une politique qui tend à rouvrir les vieil
les plaies et à provoquer de nouvelles blessures.
Etant donné que le principe de l’arbitrage pacifi
que fait des progrès, il devient une des tâches les
plus nobles des hommes d’Etat de modifier ces
armements sur la base d’une ère nouvelle et plus
heureuse.
Y a-t-il un rôle plus noble pour ce grand pays
que de se mettre au moment actuel à la tète d’une
ligue de la paix par l’intermédiaire de laquelle
cette œuvre pourrait être accomplie ?
Il nous faut un allègement du fardeau des taxes
excessives, et en même temps nous avons besoin
d’argent pour subvenir à nos besoins domestiques.
Comment parvenir à ce but désirable si en temps
de paix nos armements sont maintenus sur le pied
de guerre ? Ne pensez pas à cette folie qui nous
fait appeler les partisans de la petite Angleterre.
Je suis au moins assez patriote pour ne pas désirer
voir l’affaiblissement de mon pays par un gaspil
lage d’argent tel que nous le vîmes au cours de ces
dix dernières années.
Des dépenses nécessitent des taxes, et les taxes
sont le jouet des « tarifs reformer ». Militarisme,
gaspillage, protection, sont des mauvaises herbes
qui poussent dans le même champ, et si vous dé
sirez débarrasser le champ pour le rendre apte aux
cultures honnêtes, il faut arracher toutes les mau
vaises herbes.
M. Jaurès au Parlement français
Tout à coup, a dit le dépufé Jaurès, un ordre
de mobilisation part de Saint-Pétersbourg, de Pa
ris, de Berlin, de Londres, de Vienne ; le signal
du combat est donné ; le canon tonne, les frontiè
res sont franchies; et tous ces hommes, qui étaient
la veille, des frères qui s’embrassaient dans la mê
me espérance, vous les obligez à se ruer les uns
contre les autres ; la chasse est ouverte, la chasse
des hommes contre les hommes, et c’est la cons
cience même du prolétariat qui est la proie, c’est
elle qui est divisée, c’est elle qui est dépecée, et la
guerre jette à toutes ces meutes les lambeaux mi
sérables de ce vaste cœur déchiqueté. Eh bien !
c’est là ce que le prolétariat ne peut plus souffrir.
C’est là ce qu’il ne peut plus souffrir sans une
véhémente et décisive protestation. Prenez-y
garde ! Vous lui demandez bien plus que la vie ;
si vous ne lui demandiez que la vie, et pour une
grande cause, pas un instant, il n'hésiterait.
Ah ! qu’on ne parle pas des tueurs de courage
et des amollisseurs de volontés ; le prolétariat, sans
compter, a toujours donné sa vie dans les grandes
batailles, pour les grandes révolutions humaines
dont il ne pouvait espérer qu’un bénéfice lointain,
pour l'indépendance même des patries où une
suffisante part ne lui était pas faite, et même dans
la paix, c’est lui qui s’expose tous les jours, les
mineurs au fond des mines à grisou, les couvreurs
au bord des toits vertigineux, tous, pour les œu
vres fécondes, librement, joyeusement, familière
ment, ils exposent leur vie tous les jours.
Ah ! ne croyez pas que la grande pensée de paix,
que la grande volonté de paix qui s’élève tous les
jours plus impérieuse, de la classe ouvrière de
l’Europe, procède d’une volonté débilitée ; ce n’est
pas le sacrifice de l’existence, c’est le sacrifice de
ce qui est supérieur à toute existence. C’est le sa
crifice'de la conscience même, c’est le sacrifice de
leur idéal môme, c’est le sacrifice de la magnifique
humanité de travail pour laqueMe ils sont prêts à
mourir, que vous leur demandez dans les guerres
folles et fratricides que vous déchaînez téméraire
ment.
Voilà, Messieurs, la manœuvre; et voyez où va
l’entraînement des passions rétrogrades : un hom
me ici d’esprit modéré, d’habitudes modérées,
s’est permis l’autre jour, à cette tribune, en un
beau langage mesuré, de rappeler qu’autrefois, il
y a dix-huit siècles, les chrétiens avaient prêché
un idéal d’universelle paix. Il s’est permis d’ajou
ter que peut être la guerre n’était pas une fatalité
éternelle.
Et parce que M. Deschanel a dit cela, aux yeux
de la plupart de ses propres amis, il a été d’em
blée à demi-suspect.
L’adresse de M. le Pasteur Paul Alléghet est
désormais : 7 1, rue Fernand-Delnms,Brive(Corrèze)‘
//
Guerre à la Guerre
L
û
8 e Année.— N° 1.
ABONNEMENTS
France 1 Fr.
Union Postale... 2 —
MENSUEL
Cinq Centimes le Numéro
JANVIER 1906
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
de Langue Française
“ PAIX SUR LA TERRE I ”
RÉDACTION
DIRECTION :
ADMINISTRATION
II. Huchet
Paul ALLEGRET
Yves Le Bail
ivr me H. Iluchet
M me Yves Le Bail
PROPAGANDE
Des abonnements firalüits
seront servis à tous ceux
qui en feront la demande.
Pour tout ce qui concerne la RÉDACTION et l’ADMINISTRATION, s’adresser au Bureau de l’UNIVERSEL, 19, Place de l’Hôtel-de-Ville. — LE HAVRE
Jésus-Christ est le même, hier et aujourd’hui, et le sera
éternellement. Hébreux XIII / 8.
Je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin du
monde.
Matthieu XXVIII , 20.
Hors de moi vous ne pouvez rien faire.
Jean XV/5
Choisissez aujourd’hui qui vous voulez servir.
Josué XXIV 15.
Enseigne-nous à tellement compter nos jours, que nous
en puissions avoir un cœur sage.
Psaume XC/12.
O'EST VOTRE FRÈRE !...
Connue il rentrait cet après-midi-là au
chantier, l’ingénieur trouva ses ouvriers dans
un grand trouble ; un éboulement venait de se
produire et un homme surpris par l’accident
était enseveli sous les décombres.
Immédiatement il organisa les secours sans
songer à s’inquiéter du nom de la victime, ni
à s’étonner de l’air contraint et géné des tra
vailleurs. Quand ils furent bien à la besogne et
tout en les surveillant, l’idée lui vint de demander
quel était ce malheureux dont on entendait la
plainte douloureuse sous l’amas de poutres et
de pierres qui le broyait lentement.
...« Monsieur, c’est votre frère », lui répon-
difàvoix basse, en tremblant, un des ouvriers
présents.
Un cri de désespoir, une minute d’affreuse
prostration. Puis hâtivement, fébrilement, l’in
génieur arrache le vêtement qui le gêne, saisit
une pioche et se glisse dans la tranchée, où avec
toutes ses forces, tout son cœur, il travaille au
sauvetage de son frère.
*
* *
C’est votre frère... On cherche parfois un mot
d’ordre pour les années nouvelles.En voici un
pour 1906 : il dit tout.
Vous qui aimez les examens de conscience
dont on sort humilié, mais mieux trempé pour
l’obéissance à Dieu, appliquez cette deA'ise a
vos entreprises passées. Toutes les fois que
vous avez tenté quelque chose par amour pour
autrui, vous êtes-vous dit : « C’est pour mon
frère ? »
Cet homme tombé, aux prises avec les
angoisses de la misère, de la maladie, du chô
mage... c’est votre frère.
Cet homme brisé par la souffrance, découragé,
anéanti par l’épreuve ou le deuil, qui a besoin
de tendresse, de consolation, d’espérance...
c’est, votre frère.
Cet homme coupable qui n’a plus le respect
de lui-même, qui a perdu délicatesse, dignité et
fierté, sur lequel les passions exercent leurs
ravages... c’est votre frère.
Tous ceux qui n’ont pas ici-bas leur part de
soleil et de pain ; d’indépendance ou . d’instruc
tion ; de Salut, de Pardon, d’Amour et de Paix
...ce sont vos frères.
Ils attendent que vous vous mettiez au travail
pour leur délivrance. Si jusqu’ici vous n’avez
pas senti votre cœur battre pour eux d’une
émotion de frère , alors « quand même vous au
riez distribué vos biens pour leur nourriture »,
comme dit l’apôtre, cela ne pouvait servir à
rien...
*
* *
C’est votre frère... Comme ces mots trans
forment toutes les questions si on les applique à
tous les domaines de l’activité dans la société,
l’Eglise, la Patrie, l’Humanité. Nous entendons
le bruit des discussions et des oppositions : on
calcule, on pèse les intérêts divers, on contem
ple la masse immense des ruines à relever, des
difficultés à vaincre. Alors le découragement, le
désarroi, l’indifférence paralysent les enthou
siasmes. Et pendant ce temps de tous côtés les
victimes attendent et l’heure est solennelle, plus
solennelle qu’elle ne fut jamais.
Ah ! que Jésus-Christ passe parmi nous.
Qu’il nous dise, Lui, à chacun : « C’est ton
frère ! » Qu’il nous mette ainsi au cœur l’étin
celle de l’Amour qui électrise les forces et les
décuple, qui grandit les cœurs et ouvre les in
telligences. Alors le labeur des chrétiens devien
dra fécond, en même temps il deviendra joyeux
et confiant : les ombres de la tristesse et du dé
couragement s’enfuiront pour toujours.
Paul Allégret.
»——*_cga_»—»
DISCOURS PACIFISTES
( Extraits )
Sir Henry au Parlement anglais
Ah! Messieurs, a dit sir Henry, il est inutile de
chercher la paix si vous n’agissez pas en consé
quence. J’estime que l’accroissement des arme
ments est un grand danger pour la paix du
monde.
Une politique d’armements énormes soutient et
alimente cette idée que la force est la première,
sinon la seule solution des différents internatio
naux.
C’est une politique qui tend à rouvrir les vieil
les plaies et à provoquer de nouvelles blessures.
Etant donné que le principe de l’arbitrage pacifi
que fait des progrès, il devient une des tâches les
plus nobles des hommes d’Etat de modifier ces
armements sur la base d’une ère nouvelle et plus
heureuse.
Y a-t-il un rôle plus noble pour ce grand pays
que de se mettre au moment actuel à la tète d’une
ligue de la paix par l’intermédiaire de laquelle
cette œuvre pourrait être accomplie ?
Il nous faut un allègement du fardeau des taxes
excessives, et en même temps nous avons besoin
d’argent pour subvenir à nos besoins domestiques.
Comment parvenir à ce but désirable si en temps
de paix nos armements sont maintenus sur le pied
de guerre ? Ne pensez pas à cette folie qui nous
fait appeler les partisans de la petite Angleterre.
Je suis au moins assez patriote pour ne pas désirer
voir l’affaiblissement de mon pays par un gaspil
lage d’argent tel que nous le vîmes au cours de ces
dix dernières années.
Des dépenses nécessitent des taxes, et les taxes
sont le jouet des « tarifs reformer ». Militarisme,
gaspillage, protection, sont des mauvaises herbes
qui poussent dans le même champ, et si vous dé
sirez débarrasser le champ pour le rendre apte aux
cultures honnêtes, il faut arracher toutes les mau
vaises herbes.
M. Jaurès au Parlement français
Tout à coup, a dit le dépufé Jaurès, un ordre
de mobilisation part de Saint-Pétersbourg, de Pa
ris, de Berlin, de Londres, de Vienne ; le signal
du combat est donné ; le canon tonne, les frontiè
res sont franchies; et tous ces hommes, qui étaient
la veille, des frères qui s’embrassaient dans la mê
me espérance, vous les obligez à se ruer les uns
contre les autres ; la chasse est ouverte, la chasse
des hommes contre les hommes, et c’est la cons
cience même du prolétariat qui est la proie, c’est
elle qui est divisée, c’est elle qui est dépecée, et la
guerre jette à toutes ces meutes les lambeaux mi
sérables de ce vaste cœur déchiqueté. Eh bien !
c’est là ce que le prolétariat ne peut plus souffrir.
C’est là ce qu’il ne peut plus souffrir sans une
véhémente et décisive protestation. Prenez-y
garde ! Vous lui demandez bien plus que la vie ;
si vous ne lui demandiez que la vie, et pour une
grande cause, pas un instant, il n'hésiterait.
Ah ! qu’on ne parle pas des tueurs de courage
et des amollisseurs de volontés ; le prolétariat, sans
compter, a toujours donné sa vie dans les grandes
batailles, pour les grandes révolutions humaines
dont il ne pouvait espérer qu’un bénéfice lointain,
pour l'indépendance même des patries où une
suffisante part ne lui était pas faite, et même dans
la paix, c’est lui qui s’expose tous les jours, les
mineurs au fond des mines à grisou, les couvreurs
au bord des toits vertigineux, tous, pour les œu
vres fécondes, librement, joyeusement, familière
ment, ils exposent leur vie tous les jours.
Ah ! ne croyez pas que la grande pensée de paix,
que la grande volonté de paix qui s’élève tous les
jours plus impérieuse, de la classe ouvrière de
l’Europe, procède d’une volonté débilitée ; ce n’est
pas le sacrifice de l’existence, c’est le sacrifice de
ce qui est supérieur à toute existence. C’est le sa
crifice'de la conscience même, c’est le sacrifice de
leur idéal môme, c’est le sacrifice de la magnifique
humanité de travail pour laqueMe ils sont prêts à
mourir, que vous leur demandez dans les guerres
folles et fratricides que vous déchaînez téméraire
ment.
Voilà, Messieurs, la manœuvre; et voyez où va
l’entraînement des passions rétrogrades : un hom
me ici d’esprit modéré, d’habitudes modérées,
s’est permis l’autre jour, à cette tribune, en un
beau langage mesuré, de rappeler qu’autrefois, il
y a dix-huit siècles, les chrétiens avaient prêché
un idéal d’universelle paix. Il s’est permis d’ajou
ter que peut être la guerre n’était pas une fatalité
éternelle.
Et parce que M. Deschanel a dit cela, aux yeux
de la plupart de ses propres amis, il a été d’em
blée à demi-suspect.
L’adresse de M. le Pasteur Paul Alléghet est
désormais : 7 1, rue Fernand-Delnms,Brive(Corrèze)‘
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.99%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.99%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k45654047/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k45654047/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k45654047/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k45654047
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k45654047
Facebook
Twitter