Presse et revues
4 pages
Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1905-10-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 octobre 1905 01 octobre 1905
Description : 1905/10/01 (N10)-1905/10/31. 1905/10/01 (N10)-1905/10/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k45654010
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2017
Guerre à. la Guerre
7 e Année. — N° 10.
MENSUEL
Oîncj Centimes le ISTuméro
OCTOBRE 1905
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
de Gangue Française
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
ABONNEMENTS
RÉDACTION
UIKEOmi :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
France 1 Fr.
Union Postale... 2 —
TI. Huchet
AI" 1 * H. Huchet
Paul ALLÉGRET
Yves Le Bail
M me Yves Le Ba il
Des abonnements Gratuits
seront servis à tous ceux
qui en feront la demande_
Pour tout ce qui concerne la RÉDACTION et l’ADMINISTRATION, s’adresser au Bureau de l’UNIVERSEL, 19, Place de 1’Hôtel-de-Ville. — LE HAVRE
LA PAIX
C’est déjà une vieille nouvelle, mais comment
n’en pas dire deux mots à cette place ? Parmi
ceux qui, d’un bout du monde à l’autre, l’ont
accueillie avec des transports de joie, la famille
des Amis de la Paix, que nous essayons de
constituer ici, n’a pas été la dernière à s’en
réjouir. Les réflexions qui von! suivre ont été
sans doute celles de beaucoup d’entre nous :
parlons-en tout de même.
Le bilan de cette guerre n’est pas encore
définitivement établi. Les Russes, d’après les
calculs les plus modérés, ont eu 200,000 tués
ou morts de maladies ; 24 navires de première
ligne et 100 bâtiments secondaires de leur flotte
ont été détruits ou capturés ; ils ont dépensé
milliards. Ces chiffres 11e représentent qu’une
évaluation atténuée de leurs pertes directes : il
est impossible de donner une idée, même appro
ximative, des pertes indirectes , résultant de
l’arrêt de la production et des perturbations
économiques multiples entraînées par la guerre.
Quant au Japon, 011 estime qu’il a perdu plus
d’hommes encore que la Russie ; mais aucun
chiffre n’a été officiellement avoué.
Je crois donc être au-dessous de la vérité en
disant que 000,000 soldats, tant russes que
japonais, ont été tués pendent cette guerre :
leurs os blanchissent maintenant dans les plai
nes de Mandchourie. Cinq cent mille morts,
c’est tous les matins, sans arrêt, pendant dix
ans et même plus, une catastrophe pareille à
celle du Bazar de la Charité. El, au bout de ces
hécatombes, on est arrivé à l’accord de Porls-
mouth : n’aurait-on pas pu commencer par là ?
Les Russes se voient contraints de rendre Port-
Arthur et d’évacuer la Mandchourie; les Japo
nais obtiennent à peine plus qu’ils ne deman
daient dans leur dernier ultimatum : tous les
deux sortent exténués, à bout d’argent et à
bout de sang de cette longue saignée qui a duré
dix-huit, mois.
Qn a beaucoup admiré l’attitude des Japonais
dans les pourparlers engagés pour la paix. La
victoire morale qu’ils ont remporté à Portsmouth
a étonné le monde peut-être plus (pie leurs
triomphes militaires. Après avoir vaincu, ils
n’ont pas voulu abuser de leur victoire : ils don
nent une leçon à l’Europe civilisée. « Nous ne
donnerons pas un kopeck », disait le plénipo
tentiaire russe. — a J’accepte », a répondu
dignement le baron Komura : et il a tendu,
1res pâle, sa main à M. de Witte par dessus la
table. Ce geste jaune a plus de beauté que celui
de Bismark en 1870 tendant aussi sa main, mais
pour que la France y mette l’Alsace-Lorraine et
o milliards. Par dessus tout je veux rappeler ici
cette noble réponse de Sato disant à des journa
listes américains (pii lui parlaient des dangers
auxquels l’exposerait le mécontentement popu
laire à son retour à Tokio : « Quelques existen
ces sacrifiées dans l’intérêt de la paix ne seraient
rien, comparées à celles de 200,000 soldats qui
tomberaient encore sur les champs de bataille. »
O11 me permettra aussi de dire quelques mots
du président Roosevelt, le principal artisan de
la paix. N’esl-il pas vrai qu’on aurait aimé être
à sa place, pendant quelques heures '? Il y a tou
jours des gens ombrageux (pii cherchent de
fâcheux motifs aux plus belles ent reprises : ainsi
en a-t-il été pour l’initiative du président des
Etats-Unis. J’aime mieux saluer sans arrière-
pensée un beau caractère. Longtemps 011 déses
péra autour de lui : il a constamment affirmé sa
ferme volonté et sa certitude d’aboutir. Ei ici il
se mêle à notre joie une certaine fierté : cet
homme est un chrétien, chef d’un grand peuple
qui ne craint pas d’invoquer le nom de Dieu et
d’affirmer ses convictions chrétiennes. C’est cet
homme, homme de foi et de prière, (pii, passant
par dessus les difficultés diplomatiques et les
considérations protocolaires, a marché droit au
but (pie sa conscience lui ordonnait de pour
suivre.
El nous chrétiens, qui avons beaucoup prié
pour la paix, nous trouvons là une forcé et un
encouragement. Ne nous laissons pas de tra
vailler et de prier. Que le Règne de notre Dieu,
ce Règne de Justice et d’Amour auquel nous
croyons et qui affirmera le triomphe du Prinfce
de la Paix, soit de plus en plus l’objet de nos
pensées, de notre activité, de nos prières !
Paul Allégret.
AD PRÉSIDENT ROOSEVELT
Le Comité central des Amis de la Paix a
adressé au président Roosevelt , le véritable
artisan do la paix russo-japonaise, la lettre
suivante :
^ ff Les /Irpis de ta pai^
comité.central. Havre , le 7 Septembre /Q05.
LE HAVRE
—
Monsieur le ‘Président Roosevelt.
Monsieur le ‘ Président,
Pfous vous prions d’agréer, au nom du
Comité Central de la Société Chrétienne
des Amis de la Paix, les remerciements et
les félicitations des ‘Pacifistes Chrétiens
de langue française.
S’il est un moment dans la vie d’un homme
où il puisse se sentir heureux de posséder
entre ses mains l’autorité et la puissance,
c’est celui où il peut s’en servir, avec l’aide
de Dieu, pour faire reculer le mal et la
souffrance.
Vous aveq rempli le rôle de messager de
paix. Le Monde a pu admirer votre persé
vérance et la fermeté de votre volonté :
nous, chrétiens, nous connaissons le secret
et la source du miracle que vous avez
accompli, et vous nous permettrez d'ajouter
que, pendant ces longs jours de négociation
et d’attente, vous avez été soutenu par les
voeux et les prières de nos groupements
d’Amis Chrétiens de la Paix. Il nous a
semblé qu’il était bon de vous le faire
savoir en vous transmettant l’expression
de notre joyeuse reconnaissance.
‘Veuille^ agréer, {Monsieur le Président,
l’expression de nos sentiments respectueux.
Au nom du Comité Central :
Le Secrétaire , Le ‘Président ,
II. Huchet, ' P r Paul Allégret,
19, Place de l’Hôtel-de-Ville, 71, Rue des Gobelins,
LE HAVRE. LE HAVRE.
L’adresse de M. le Pasteur Paul Allégret sera à
l’avenir : 11, rue Fernand-Delmas, Brice (Corrèze).
7 e Année. — N° 10.
MENSUEL
Oîncj Centimes le ISTuméro
OCTOBRE 1905
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
de Gangue Française
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
ABONNEMENTS
RÉDACTION
UIKEOmi :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
France 1 Fr.
Union Postale... 2 —
TI. Huchet
AI" 1 * H. Huchet
Paul ALLÉGRET
Yves Le Bail
M me Yves Le Ba il
Des abonnements Gratuits
seront servis à tous ceux
qui en feront la demande_
Pour tout ce qui concerne la RÉDACTION et l’ADMINISTRATION, s’adresser au Bureau de l’UNIVERSEL, 19, Place de 1’Hôtel-de-Ville. — LE HAVRE
LA PAIX
C’est déjà une vieille nouvelle, mais comment
n’en pas dire deux mots à cette place ? Parmi
ceux qui, d’un bout du monde à l’autre, l’ont
accueillie avec des transports de joie, la famille
des Amis de la Paix, que nous essayons de
constituer ici, n’a pas été la dernière à s’en
réjouir. Les réflexions qui von! suivre ont été
sans doute celles de beaucoup d’entre nous :
parlons-en tout de même.
Le bilan de cette guerre n’est pas encore
définitivement établi. Les Russes, d’après les
calculs les plus modérés, ont eu 200,000 tués
ou morts de maladies ; 24 navires de première
ligne et 100 bâtiments secondaires de leur flotte
ont été détruits ou capturés ; ils ont dépensé
milliards. Ces chiffres 11e représentent qu’une
évaluation atténuée de leurs pertes directes : il
est impossible de donner une idée, même appro
ximative, des pertes indirectes , résultant de
l’arrêt de la production et des perturbations
économiques multiples entraînées par la guerre.
Quant au Japon, 011 estime qu’il a perdu plus
d’hommes encore que la Russie ; mais aucun
chiffre n’a été officiellement avoué.
Je crois donc être au-dessous de la vérité en
disant que 000,000 soldats, tant russes que
japonais, ont été tués pendent cette guerre :
leurs os blanchissent maintenant dans les plai
nes de Mandchourie. Cinq cent mille morts,
c’est tous les matins, sans arrêt, pendant dix
ans et même plus, une catastrophe pareille à
celle du Bazar de la Charité. El, au bout de ces
hécatombes, on est arrivé à l’accord de Porls-
mouth : n’aurait-on pas pu commencer par là ?
Les Russes se voient contraints de rendre Port-
Arthur et d’évacuer la Mandchourie; les Japo
nais obtiennent à peine plus qu’ils ne deman
daient dans leur dernier ultimatum : tous les
deux sortent exténués, à bout d’argent et à
bout de sang de cette longue saignée qui a duré
dix-huit, mois.
Qn a beaucoup admiré l’attitude des Japonais
dans les pourparlers engagés pour la paix. La
victoire morale qu’ils ont remporté à Portsmouth
a étonné le monde peut-être plus (pie leurs
triomphes militaires. Après avoir vaincu, ils
n’ont pas voulu abuser de leur victoire : ils don
nent une leçon à l’Europe civilisée. « Nous ne
donnerons pas un kopeck », disait le plénipo
tentiaire russe. — a J’accepte », a répondu
dignement le baron Komura : et il a tendu,
1res pâle, sa main à M. de Witte par dessus la
table. Ce geste jaune a plus de beauté que celui
de Bismark en 1870 tendant aussi sa main, mais
pour que la France y mette l’Alsace-Lorraine et
o milliards. Par dessus tout je veux rappeler ici
cette noble réponse de Sato disant à des journa
listes américains (pii lui parlaient des dangers
auxquels l’exposerait le mécontentement popu
laire à son retour à Tokio : « Quelques existen
ces sacrifiées dans l’intérêt de la paix ne seraient
rien, comparées à celles de 200,000 soldats qui
tomberaient encore sur les champs de bataille. »
O11 me permettra aussi de dire quelques mots
du président Roosevelt, le principal artisan de
la paix. N’esl-il pas vrai qu’on aurait aimé être
à sa place, pendant quelques heures '? Il y a tou
jours des gens ombrageux (pii cherchent de
fâcheux motifs aux plus belles ent reprises : ainsi
en a-t-il été pour l’initiative du président des
Etats-Unis. J’aime mieux saluer sans arrière-
pensée un beau caractère. Longtemps 011 déses
péra autour de lui : il a constamment affirmé sa
ferme volonté et sa certitude d’aboutir. Ei ici il
se mêle à notre joie une certaine fierté : cet
homme est un chrétien, chef d’un grand peuple
qui ne craint pas d’invoquer le nom de Dieu et
d’affirmer ses convictions chrétiennes. C’est cet
homme, homme de foi et de prière, (pii, passant
par dessus les difficultés diplomatiques et les
considérations protocolaires, a marché droit au
but (pie sa conscience lui ordonnait de pour
suivre.
El nous chrétiens, qui avons beaucoup prié
pour la paix, nous trouvons là une forcé et un
encouragement. Ne nous laissons pas de tra
vailler et de prier. Que le Règne de notre Dieu,
ce Règne de Justice et d’Amour auquel nous
croyons et qui affirmera le triomphe du Prinfce
de la Paix, soit de plus en plus l’objet de nos
pensées, de notre activité, de nos prières !
Paul Allégret.
AD PRÉSIDENT ROOSEVELT
Le Comité central des Amis de la Paix a
adressé au président Roosevelt , le véritable
artisan do la paix russo-japonaise, la lettre
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^ ff Les /Irpis de ta pai^
comité.central. Havre , le 7 Septembre /Q05.
LE HAVRE
—
Monsieur le ‘Président Roosevelt.
Monsieur le ‘ Président,
Pfous vous prions d’agréer, au nom du
Comité Central de la Société Chrétienne
des Amis de la Paix, les remerciements et
les félicitations des ‘Pacifistes Chrétiens
de langue française.
S’il est un moment dans la vie d’un homme
où il puisse se sentir heureux de posséder
entre ses mains l’autorité et la puissance,
c’est celui où il peut s’en servir, avec l’aide
de Dieu, pour faire reculer le mal et la
souffrance.
Vous aveq rempli le rôle de messager de
paix. Le Monde a pu admirer votre persé
vérance et la fermeté de votre volonté :
nous, chrétiens, nous connaissons le secret
et la source du miracle que vous avez
accompli, et vous nous permettrez d'ajouter
que, pendant ces longs jours de négociation
et d’attente, vous avez été soutenu par les
voeux et les prières de nos groupements
d’Amis Chrétiens de la Paix. Il nous a
semblé qu’il était bon de vous le faire
savoir en vous transmettant l’expression
de notre joyeuse reconnaissance.
‘Veuille^ agréer, {Monsieur le Président,
l’expression de nos sentiments respectueux.
Au nom du Comité Central :
Le Secrétaire , Le ‘Président ,
II. Huchet, ' P r Paul Allégret,
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