Presse et revues
4 pages
Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1904-12-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 décembre 1904 01 décembre 1904
Description : 1904/12/01 (N20)-1904/12/31. 1904/12/01 (N20)-1904/12/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k45653912
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2017
Guerre à
la
Guerre
6 e Année. — N 0 '20.
4
§
MENSUEL
Cinq Centimes le Numéro
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
de Langue Française
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
ABONNEMENTS
RÉDACTION
mitECTIO* :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
France 1 Fr.
Union Postale... 2 —
II. Huchet
TVT me IT. ITucliet
Paul ALLÉGRET
AtJ HAVRE
Yves Le Bail
M me Yves Le Bail
Des abonnements Gratuits
seront servis à tous ceu x
qui en feront la demande
Pour tout ce qui concerne la RÉDACTION et l’ADMINISTRATION, s’adresser au Bureau de l’UNIVERSEL, 19. Place de l’Hôtel-de-Ville. — LE HAVRE
Les ténèbres ne régneront pas toujours
Sur la terre où il y a maintenant des angoisses...
Toute chaussure qu’on porte dans la mêlée,
Et tout vêtement guerrier roulé dans le sang,
Seront livrés aux flammes,
Pour être dévorés par le feu.
Car un enfant nous est né, un fils nous est donné ;
La domination reposera sur son épaule ;
On l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu Puissant,
Père Eternel, Prince de la Paix.
Esaïe VIII/23.
Esaïe IX/4 et 5.
Chant pour Noël
Jésus, Emmanuel !... A ce divin message
Nos cœurs ont tressailli, remplis d'un saint amour.
Reçois de tes enfants l’humble et sincère hommage,
Bénis-les, Dieu puissant, bënis-les dans ce jour.
Dans ton abaissement notre âme se contemple,
O céleste envoyé, Jésus, prince de la Paix.
Le lieu qui te vit naître est pour nous comme un Temple
Où Dieu se fait entendre et répand ses bienfaits.
Oh! Je voudrais, d’un cœur plein de reconnaissance,
Redire au monde entier ce que tu fis pour moi ;
Et je voudrais t'offrir de mon obéissance
L’humble encens, fruit béni de l’amour , de la foi.
Noël! O jour heureux, scelle mon alliance.
Renouvelle ma vie et ranime en mon cœur
Le zèle de l’amour, l’élan de l'espérance ;
Unis-moi pour jamais à Jésus, mon Sauveur.
Réunions organisées au Havre
PAR
“ LES AMIS DE LA PAIX”
Salle de conférences, 35, rue d’Estimauville, à 8 h. 1/4
Dimanche 11 Décembre. — PAIX INDIVIDUELLE
(M. Allégret).
Dimanche 25 Décembre. — PAIX NATIONALE
(M. Huchet).
Samedi 17 Décembre. — Séance des Amis de la
Paix du Havre et Assemblée Générale.
Dimanche 1 er Janvier. — PAIX FAMILIALE
(Mme Le Bail).
Dimanche 18 Décembre. — Conférence présidée par
M. J. Bianquis, secrétaire général des Missions, président
de la Croix-Bleue .
Yoix du Dehors
Notre premier numéro de iqo4 débutait par
une lettre deM. Fred. Passy : nous avons la joie
de clore cette année qui, dans l’Iiistoire pacifique
— malgré la guerre de là-bas — occupera une
place d’honneur, par une lettre d’un autre vété
ran illustre de notre armée de la Paix, M.
Hodgson Pratt. Nous ne dirons pas ce que fut
et ce qu’est encore, malgré ses 8o ans sonnés,
M. Pratt: beaucoup de nos lecteurs le savent.
11 vient d’être désigné •comme président d’hon
neur du Bureau International de Berne : en lui
adressant uos félicitations, nous sommes heu
reux dedui dire que tous les amis de la Paix et
en particulier les amis chrétiens de la Paix, l’en
tourent de leurs vœux, de leur reconnaissance
et de leur affection.
On trouvera peut-être que nous manquons
de modestie en livrant à la publicité une lettre
où l’un des plus nobles esprits de ce temps parle
de notre œuvre avec une grande bienveillance
et accompagne ses encouragements d’une pointe
d’éloge. On nous pardonnera sans doute: hélas!
nous avons assez souvent entendu un autre son
de cloche, fort peu agréable à nos oreilles ! Gela
fait du bien de se sentir compris, et pour une
fois, on peut bien le dire tout haut.
D’ailleurs, et surtout, la lettre de M. Hodgson
Pratt porte en elle-même sa raison d’être pu
bliée. Nous ne la commentons pas, nous laissons
à chacun de nos lecteurs le soin de le faire.
Notre cher correspondant nous donne en termi
nant un conseil pratique. La souscription dont
il parle pour la propagande pacifique est dès
maintenant ouverte dans les colonnes de ce
journal ; que’beux qui nous lisent et estiment
notre effort futile et nécessaire veuillent bien
si
nous aider. Ne serait-ce pas une façon de célé
brer Noël digne du Prince de la Paix, que d’as
socier au souvenir de sa naissance un sacrifice
pour la Paix ?
P. Allégret.
—
LETTRE DE M. H. PRATT
Cher ami et collègue,
L’âge, ainsi que le sentiment toujours croissant de
fatigue que je ressens, sont une excuse pour le retard
que j’apporte si souvent à ma correspondance. Je vou
drais cependant vous dire que j’ai lu votre article de
fond dans le dernier numéro de If Universel avec
grand intérêt. Depuis longtemps c’est, bien mon opi
nion que l’indifférence des Eglises chrétiennes à l’é
gard du crime horrible de la guerre a été des plus
néfastes à la cause du christianisme. Et de tous côtés
cette complaisance et cet aveuglement moral de la
part des Eglises ont été manifestes.
Que de fois depuis des années n’ai-je pas été
surpris en prenant part aux réunions pacifistes
sur le continent, de me sentir entouré de ce qu’on ap
pelle des libre-penseurs, avec au milieu d’eux à peine
un seul chrétien en évidence, bien que la grosse majo
rité des délégués anglais présents (hommes et fem
mes) fût composée de chrétiens. Mais, même dans la
protestante Angleterre, les Eglises ont été générale
ment silencieuses et apathiques pour ce qui concerne
la Paix, et plus spécialement encore l’Eglise d’Etat.
Ceci a été tout particulièrement frappant pendant la
guerre des Boërs; et je ne pus'alors m’empêcher de
me demander s’il n’y avait pas quelque chose de radi
calement défectueux dans la façon dont le message
divin était présenté au monde par le clergé et les mi
nistres de toutes les confessions.
Vous ne serez peut-être pas d’accord avec moi, mais
j’attribue cette grave erreur à une intelligence impar
faite du message du Christ au monde. J’en arrive à me
demander si la question du salut personnel et indi
viduel, ou la préoccupation d’écliapno.rG la -condam
nation éternelle , n’a pas été mise exclusivement en
relief par les représentants officiels du christianisme.
Les hommes n’out pas été entraînés à se dévouer
corps et âme à la rédemption de l’humanité dans sa
masse, au rachat des crimes nationaux, à la réorga
nisation d’une société affranchie de sa condition de bar
barie, de brutalité, de violence et d’elfusion- de sang'.
Permettez-moi d’illustrer ma pensée par un incident
encore tout récent. Avant la déclaration de la guerre
avec les Boërs, en 1899, et immédiatement après la
circulaire diplomatique du Tzar, les organisations ou
vrières de Londres tinrent une réunion dans Trafal-
gar Square pour protester par avance contre une guer
re quelconque avec les Boërs; et leurs décisions furent
adoptées à l’unanimité. J’étais debout sur le piédestal
de la Colonne de Nelson; il y avait avec moi quelques
orateurs socialistes et radicaux, mais pas une seule
Eglise chrétienne n’était représentée ! — Combien eût
été différente la situation de l’Eglise protestante en
France, si, pendant le dernier demi-siècle, le drapeau
glorieux de la fraternité nationale et de la fraternité
internationale eût été tenu bien haut par chaque mem
bre de l’Eglise !
Les libre-penseurs , les socialistes et les radicaux
peuvent ne pas s’apercevoir de la contradiction étran
ge, qui nous choque, entre l’enseignementdu Christ et
1 attitude actuelle des Eglises; mais je suis certain
que cette contradiction extraordinaire et cette incon
séquence entretiennent, sans que nous la sentions,
une défiance profonde envers toutes les Eglises or
ganisées, catholiques et protestantes.
C'est pour ces raisons, qu’étant au Congrès de la
Paix à Rouen, l’année dernière, je remarquai avec sur
prise mait avec une grande satisfaction, que les pro
testants français prenaient enfin une place convenable
dans ce grand mouvement de fraternité internationale.
C’est pour cette raison aussi que je salue la publica
tion de L'Universel, avec une joie profonde autant
pour la cause du christianisme que pour celle de la
paix.
Je considère que l'initiative que vous avez prise à
cet égard est un événement de la plus haute impor
tance, de si grande importance, que je désire sincère
ment que L'Universel soit dans les mains de tous les
pasteurs, diacres, anciens des Eglises protestantes
de France.
Vous avez parfaitement raison de faire appel pour
vous soutenir à tout le protestantisme français. Vous
pouvez dire que les intérêts du christianisme en
France sont intimement liés à l’altitude que
le christianisme protestant adoptera vis-à-vis de la
Guerre. Voilà ce qu’il faut faire comprendre aux
chrétiens français; et je trouve que c’est un devoir es
sentiel des Eglises protestantes, partout et sans relâ
che, de parler clairement et hautement de ce sujet à
tous leurs concitoyens. Jamais, non jamais l’occasion
n’a été si propice qu’en ce moment, car il est merveil-
la
Guerre
6 e Année. — N 0 '20.
4
§
MENSUEL
Cinq Centimes le Numéro
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
de Langue Française
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
ABONNEMENTS
RÉDACTION
mitECTIO* :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
France 1 Fr.
Union Postale... 2 —
II. Huchet
TVT me IT. ITucliet
Paul ALLÉGRET
AtJ HAVRE
Yves Le Bail
M me Yves Le Bail
Des abonnements Gratuits
seront servis à tous ceu x
qui en feront la demande
Pour tout ce qui concerne la RÉDACTION et l’ADMINISTRATION, s’adresser au Bureau de l’UNIVERSEL, 19. Place de l’Hôtel-de-Ville. — LE HAVRE
Les ténèbres ne régneront pas toujours
Sur la terre où il y a maintenant des angoisses...
Toute chaussure qu’on porte dans la mêlée,
Et tout vêtement guerrier roulé dans le sang,
Seront livrés aux flammes,
Pour être dévorés par le feu.
Car un enfant nous est né, un fils nous est donné ;
La domination reposera sur son épaule ;
On l’appellera Admirable, Conseiller, Dieu Puissant,
Père Eternel, Prince de la Paix.
Esaïe VIII/23.
Esaïe IX/4 et 5.
Chant pour Noël
Jésus, Emmanuel !... A ce divin message
Nos cœurs ont tressailli, remplis d'un saint amour.
Reçois de tes enfants l’humble et sincère hommage,
Bénis-les, Dieu puissant, bënis-les dans ce jour.
Dans ton abaissement notre âme se contemple,
O céleste envoyé, Jésus, prince de la Paix.
Le lieu qui te vit naître est pour nous comme un Temple
Où Dieu se fait entendre et répand ses bienfaits.
Oh! Je voudrais, d’un cœur plein de reconnaissance,
Redire au monde entier ce que tu fis pour moi ;
Et je voudrais t'offrir de mon obéissance
L’humble encens, fruit béni de l’amour , de la foi.
Noël! O jour heureux, scelle mon alliance.
Renouvelle ma vie et ranime en mon cœur
Le zèle de l’amour, l’élan de l'espérance ;
Unis-moi pour jamais à Jésus, mon Sauveur.
Réunions organisées au Havre
PAR
“ LES AMIS DE LA PAIX”
Salle de conférences, 35, rue d’Estimauville, à 8 h. 1/4
Dimanche 11 Décembre. — PAIX INDIVIDUELLE
(M. Allégret).
Dimanche 25 Décembre. — PAIX NATIONALE
(M. Huchet).
Samedi 17 Décembre. — Séance des Amis de la
Paix du Havre et Assemblée Générale.
Dimanche 1 er Janvier. — PAIX FAMILIALE
(Mme Le Bail).
Dimanche 18 Décembre. — Conférence présidée par
M. J. Bianquis, secrétaire général des Missions, président
de la Croix-Bleue .
Yoix du Dehors
Notre premier numéro de iqo4 débutait par
une lettre deM. Fred. Passy : nous avons la joie
de clore cette année qui, dans l’Iiistoire pacifique
— malgré la guerre de là-bas — occupera une
place d’honneur, par une lettre d’un autre vété
ran illustre de notre armée de la Paix, M.
Hodgson Pratt. Nous ne dirons pas ce que fut
et ce qu’est encore, malgré ses 8o ans sonnés,
M. Pratt: beaucoup de nos lecteurs le savent.
11 vient d’être désigné •comme président d’hon
neur du Bureau International de Berne : en lui
adressant uos félicitations, nous sommes heu
reux dedui dire que tous les amis de la Paix et
en particulier les amis chrétiens de la Paix, l’en
tourent de leurs vœux, de leur reconnaissance
et de leur affection.
On trouvera peut-être que nous manquons
de modestie en livrant à la publicité une lettre
où l’un des plus nobles esprits de ce temps parle
de notre œuvre avec une grande bienveillance
et accompagne ses encouragements d’une pointe
d’éloge. On nous pardonnera sans doute: hélas!
nous avons assez souvent entendu un autre son
de cloche, fort peu agréable à nos oreilles ! Gela
fait du bien de se sentir compris, et pour une
fois, on peut bien le dire tout haut.
D’ailleurs, et surtout, la lettre de M. Hodgson
Pratt porte en elle-même sa raison d’être pu
bliée. Nous ne la commentons pas, nous laissons
à chacun de nos lecteurs le soin de le faire.
Notre cher correspondant nous donne en termi
nant un conseil pratique. La souscription dont
il parle pour la propagande pacifique est dès
maintenant ouverte dans les colonnes de ce
journal ; que’beux qui nous lisent et estiment
notre effort futile et nécessaire veuillent bien
si
nous aider. Ne serait-ce pas une façon de célé
brer Noël digne du Prince de la Paix, que d’as
socier au souvenir de sa naissance un sacrifice
pour la Paix ?
P. Allégret.
—
LETTRE DE M. H. PRATT
Cher ami et collègue,
L’âge, ainsi que le sentiment toujours croissant de
fatigue que je ressens, sont une excuse pour le retard
que j’apporte si souvent à ma correspondance. Je vou
drais cependant vous dire que j’ai lu votre article de
fond dans le dernier numéro de If Universel avec
grand intérêt. Depuis longtemps c’est, bien mon opi
nion que l’indifférence des Eglises chrétiennes à l’é
gard du crime horrible de la guerre a été des plus
néfastes à la cause du christianisme. Et de tous côtés
cette complaisance et cet aveuglement moral de la
part des Eglises ont été manifestes.
Que de fois depuis des années n’ai-je pas été
surpris en prenant part aux réunions pacifistes
sur le continent, de me sentir entouré de ce qu’on ap
pelle des libre-penseurs, avec au milieu d’eux à peine
un seul chrétien en évidence, bien que la grosse majo
rité des délégués anglais présents (hommes et fem
mes) fût composée de chrétiens. Mais, même dans la
protestante Angleterre, les Eglises ont été générale
ment silencieuses et apathiques pour ce qui concerne
la Paix, et plus spécialement encore l’Eglise d’Etat.
Ceci a été tout particulièrement frappant pendant la
guerre des Boërs; et je ne pus'alors m’empêcher de
me demander s’il n’y avait pas quelque chose de radi
calement défectueux dans la façon dont le message
divin était présenté au monde par le clergé et les mi
nistres de toutes les confessions.
Vous ne serez peut-être pas d’accord avec moi, mais
j’attribue cette grave erreur à une intelligence impar
faite du message du Christ au monde. J’en arrive à me
demander si la question du salut personnel et indi
viduel, ou la préoccupation d’écliapno.rG la -condam
nation éternelle , n’a pas été mise exclusivement en
relief par les représentants officiels du christianisme.
Les hommes n’out pas été entraînés à se dévouer
corps et âme à la rédemption de l’humanité dans sa
masse, au rachat des crimes nationaux, à la réorga
nisation d’une société affranchie de sa condition de bar
barie, de brutalité, de violence et d’elfusion- de sang'.
Permettez-moi d’illustrer ma pensée par un incident
encore tout récent. Avant la déclaration de la guerre
avec les Boërs, en 1899, et immédiatement après la
circulaire diplomatique du Tzar, les organisations ou
vrières de Londres tinrent une réunion dans Trafal-
gar Square pour protester par avance contre une guer
re quelconque avec les Boërs; et leurs décisions furent
adoptées à l’unanimité. J’étais debout sur le piédestal
de la Colonne de Nelson; il y avait avec moi quelques
orateurs socialistes et radicaux, mais pas une seule
Eglise chrétienne n’était représentée ! — Combien eût
été différente la situation de l’Eglise protestante en
France, si, pendant le dernier demi-siècle, le drapeau
glorieux de la fraternité nationale et de la fraternité
internationale eût été tenu bien haut par chaque mem
bre de l’Eglise !
Les libre-penseurs , les socialistes et les radicaux
peuvent ne pas s’apercevoir de la contradiction étran
ge, qui nous choque, entre l’enseignementdu Christ et
1 attitude actuelle des Eglises; mais je suis certain
que cette contradiction extraordinaire et cette incon
séquence entretiennent, sans que nous la sentions,
une défiance profonde envers toutes les Eglises or
ganisées, catholiques et protestantes.
C'est pour ces raisons, qu’étant au Congrès de la
Paix à Rouen, l’année dernière, je remarquai avec sur
prise mait avec une grande satisfaction, que les pro
testants français prenaient enfin une place convenable
dans ce grand mouvement de fraternité internationale.
C’est pour cette raison aussi que je salue la publica
tion de L'Universel, avec une joie profonde autant
pour la cause du christianisme que pour celle de la
paix.
Je considère que l'initiative que vous avez prise à
cet égard est un événement de la plus haute impor
tance, de si grande importance, que je désire sincère
ment que L'Universel soit dans les mains de tous les
pasteurs, diacres, anciens des Eglises protestantes
de France.
Vous avez parfaitement raison de faire appel pour
vous soutenir à tout le protestantisme français. Vous
pouvez dire que les intérêts du christianisme en
France sont intimement liés à l’altitude que
le christianisme protestant adoptera vis-à-vis de la
Guerre. Voilà ce qu’il faut faire comprendre aux
chrétiens français; et je trouve que c’est un devoir es
sentiel des Eglises protestantes, partout et sans relâ
che, de parler clairement et hautement de ce sujet à
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n’a été si propice qu’en ce moment, car il est merveil-
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