Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1904-10-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 octobre 1904 01 octobre 1904
Description : 1904/10/01 (N18)-1904/10/31. 1904/10/01 (N18)-1904/10/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565390n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2017
Guerre à la Guerre
6 e Année. — N° 18.
MENSUEL
Giraq- Centimes le Numéro
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
de Langue Française
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
ABONNEMENTS
RÉDACTION
DIRECTION :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
France 1 Fr.
H. Hu.ch.et
Paul ALLÉGRET
Yves Tje Bail-
Des abonnements dratllits
seront servis à tous ceux
qui en feront la demande
Union Postale... 2 —
Mi me H. Huohet
AU HAVRE
M me Yves Le Bail
Pour tout ce qui concerne la RÉDACTION et l’ADMINISTRATION, s’adresser au Bureau de l’UNIVERSEL, 19, Place de 1’Hôtel-de-Ville. — LE HAVRE
A PROPOS DE DEUX
L’un s’est tenu à Bâle, au mois de septem
bre, et s’intitulait : Congrès de l’Histoire des
Religions ; l’autre vient de clore ses débats à
Rome et était organisé par La Libre-Pensée
Internationale. Il vaut la peine de dire quel
ques mots de l’un et de l’autre.
Ils ont été diversement traités par la presse
française. Sur le premier, silence à peu près
complet. Je crois ne rien exagérer en affirmant
que parmi nos lecteurs bien peu ont réussi à
découvrir dans leur journal habituel un maigre
entrefilet qui leur permît de se faire, ou plus
exactement de ne pas se faire, une idée de ce
qui s’est passé à Bâle. Le second a eu les hon
neurs du grand reportage ; et, pendant huit
jours, tous les journaux de Paris et de la pro
vince ont retenti des échos tumultueux des dis
cussions de Rome. Faut-il déjà voir dans ce
rapprochement un signe des temps ?
Je suis frappé par un autre contraste. A
Bâle, il y avait plusieurs centaines de savants,
venus de tous les coins du monde, chrétiens,
juifs, mahométans, parsis, bouddhistes, etc.,
formant le plus beau kaléidoscope religieux qu’on
puisse imaginer. Tous ces gens-là ont discuté
dans le calme le plus complet, avec un grand
respect mutuel : on a eu l’impression d’un
grand sérieux, d’une tentative loyale pour étu
dier, au point de vue scientifique, avec la plus
sereine et courtoise impartialité, les manifesta
tions historiques de la vie religieuse dans le
passé et dans le présent. En somme, ce fut une
réalisation en fait de cet idéal de tolérance que
M. Berthelot, dans sa fameuse lettre, recom
mandait aux autres, à ceux de Rome, et qu’ils
me paraissent avoir considéré comme une suave
ironie.
Nous voyons en effet que les libre-penseurs
de Rome, malgré l’unité de leur programme et
de leur esprit, se sont quelque peu chamaillés.
Je lis, à différentes reprises, dans les compte-
rendus, des phrases comme celle-ci : « Après
des débats orageux, le bureau doit lever la
séance, sans qu’il ait été pris aucune résolu
tion » ; ou bien encore : « Le tumulte se
prolongeant, le président quitte la salle pendant
que les groupes continuent à discuter au milieu
d’une grande confusion. » Et ce n’est pas à
des journaux hostiles que j’emprunte ces cita
tions : je cite des organes amis, comme VAction
ou Y Humanité. Et je me pose la question : si
déjà, en pleine lune de miel de leurs rencon
tres entre eux, et de leur commerce avec la
Raison, devant un ennemi encore puissant, les
libre-penseurs se disputent ainsi, que sera-çe,
mon Dieu, quand ils seront définitivement les
maîtres et qu’ils n’auront plus à unir leurs efforts
contre un avdersaire définitivement terrassé ?
Je continue mon parallèle. J’enregistre du
côté de Bâle des déclarations d’une belle envolée.
M. A. Réville, du Collège de France, a dit :
« La Religion est le mystérieux apanage de
l’Esprit humain, la force qui élève l’homme ;
elle a une histoire. Etudier cette histoire, la
reconstituer, la dégager des ignorances, voilà
la belle et sainte tâche que nous accomplissons.
Cet amour de la Vérité, à laquelle nous nous
attachons par un effort confiant et laborieux,
est un élément de l’amour de Dieu. On n’aime
pas Dieu si on n’aime pas la Vérité. Et elle
engendre le support mutuel ; elle est une bonne
école de tolérance. » Le professeur Sœderblom,
de l’Université d’Upsala, a dit : « La poussée
organique de la vie religieuse au sein de l’huma
nité, voilà ce que nous étudions. Nous entre
voyons déjà quelques belles avenues, de gran
des lignes, des chemins parallèles. Et nous
pouvons persévérer avec confiance : les
croyants n’ont rien à redouter de nos recherches
scientifiques, car l’histoire de la Religion sera
comme le miroir qui nous montrera la lutte
héroïque des hommes pour se rapprocher d’un
idéal commun. Et en cela ils se sentiront plus
près les uns des autres et s’aimeront davantage. »
Le D r Rastamji, grand-prêtre des Parsis, a
dit : « Je salue comme des frères ceux qui s’oc
cupent de la Religion, car je me sens heureux
d’être au milieu de savants qui étudient ce qu’il
y a de plus sacré et de plus noble. La religion
estle'ciment social le plus pur; elle est la source
de toute bonté sur la terre. »
Si je prête l’oreille aux grandes discussions de
Rome, j’entends un autre son de cloche. C’est
l’anathème, réservé jadis au Sgllabus, qui sort
de toutes ces bouches libre-penseuses : abolition
de la Religion (citoyenne Bel en Sarraga) ; abo
lition de l’enseignement religieux (citoyen
Sergi) ; abolition de l’Eglise (plusieurs délé
gués) ; abolition du régime capitaliste (citoyens
Arnaud et Augagneur) ; abolition même de
l’Etat (citoyen Robin). Est-ce vraiment là le
résultat auquel doit atteindre le sincère et
prodigieux effort intellectuel d’une Pensée
libre et impartiale ?
Je ne voudrais pas avoir l’air de pousser les
choses au noir et me rendre coupable moi-même
de quelque partialité. Je ne le voudrais pas,
d’abord par souci de la vérité : il y a eu d’au
tres décisions plus positives et plus fécondes
qui ont été prises ; et toutes les séances du
Congrès de Rome n’ont pas fini en queue de
poisson. Je ne le voudrais pas non plus, pour
cette raison que les libre-penseurs pourraient
s’imaginer que leurs discussions aigrissent mon
humeur et que j’en prends ombrage. Non,
Messieurs, de pareilles manifestations n’effraient
pas les libres croyants ; et puis, je ne suis pas
le pape Pie X pour m’épouvanter de vos dis
cours et décréter des prières expiatoires.
Je ne puis m’empêcher de constater cepen
dant que, dans le combat que vous livrez à
l’ignorance, vous avez oublié d’allumer votre
lanterne. Mieux éclairés, vous vous seriez peut-
être aperçus que vous êtes vous-mêmes très
ignorants en matière religieuse ; vous ne vous
obstineriez plus alors à confondre la morale —
ou les morales — d’une Eglise avec la morale
évangélique ; et vous ne risqueriez pas de
porter contre celle-ci des attaques qui font
vraiment sourire les disciples authentiques du
Christ. Et puis, et surtout, vous auriez compris
qu’il est d’une psychologie d’enfants de venir
parler d’émancipation, sans avoir commencé
par assurer à vos adeptes l’émancipation fonda
mentale, la délivrance de leur esclavage d’hom
mes soumis à l’égoïsme, aux convoitises, aux
passions tyranniques qui faussent et corrom
pent notre état social. On s’imagine, et
je crois que beaucoup de libre-penseurs sont
sincères en cela, qu’il suffira de balayer Dieu
de la terre pour que celle-ci s’émaille de toutes
les douces et pures fleurs de bonté, de vertu et
de justice qui donnent de la valeur à la vie.
L’on ne s’aperçoit pas qu’historiquement et,
pratiquement toutes ces saintes et bonnes cho
ses n’ont pas d’existence réelle en dehors de
Dieu. On parle encore de loi morale, on invo
que les grands principes de beauté et d’amour
qui poussent les hommes à se sourire au lieu de
s’entre-dévorer ; mais on ne voit pas, ou on ne
veut pas voir que tout cela s’écroule en dehors
du seul fondement qui explique et supporte
tout progrès moral sur la terre : l’obéissance
librement consentie à la volonté du Père. Allez
donc voir ce qui se passe dans les milieux où
l’athéisme a complété son évolution, constatez
le résultat pratique de vos idées sur le peuple, -
et vous verrez alors vers quel avenir s’en
iraient les individus, les sociétés et les peuples
d’où Dieu serait banni !
Les libre-penseurs s’appuient presque tous
aujourd’hui'sur Darwin et Spencer. Je voudrais
en terminant rappeler deux faits. Lè premier
concerne Darwin. En 1 833 , il écrivait, après
une visite à la Terre de Feu : « Les Fuégiens
sont dans un état de misère et de barbarie que
je ne me serais jamais attendu à rencontrer
chez aucun être humain. » En 1866, dans une
seconde visite, il était obligé de oonstater que
les Fuégiens avaient été complètement trans
formés par le travail des missionnaires chré
tiens : « J’aurais certainement prédit avec assu
rance, écrivait-il alors, que tous les chrétiens
du monde seraient impuissants à faire l’œuvre
qui a été accomplie. C’est merveilleux ; et je
suis maintenant confus de l’avoir déclarée im
possible. » — Quant à Spencer, voici ce qu’il a dit
un jour sur la fin de sa vie : « L’unique ques
tion pour moi a été longtemps de savoir si les
6 e Année. — N° 18.
MENSUEL
Giraq- Centimes le Numéro
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
de Langue Française
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
ABONNEMENTS
RÉDACTION
DIRECTION :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
France 1 Fr.
H. Hu.ch.et
Paul ALLÉGRET
Yves Tje Bail-
Des abonnements dratllits
seront servis à tous ceux
qui en feront la demande
Union Postale... 2 —
Mi me H. Huohet
AU HAVRE
M me Yves Le Bail
Pour tout ce qui concerne la RÉDACTION et l’ADMINISTRATION, s’adresser au Bureau de l’UNIVERSEL, 19, Place de 1’Hôtel-de-Ville. — LE HAVRE
A PROPOS DE DEUX
L’un s’est tenu à Bâle, au mois de septem
bre, et s’intitulait : Congrès de l’Histoire des
Religions ; l’autre vient de clore ses débats à
Rome et était organisé par La Libre-Pensée
Internationale. Il vaut la peine de dire quel
ques mots de l’un et de l’autre.
Ils ont été diversement traités par la presse
française. Sur le premier, silence à peu près
complet. Je crois ne rien exagérer en affirmant
que parmi nos lecteurs bien peu ont réussi à
découvrir dans leur journal habituel un maigre
entrefilet qui leur permît de se faire, ou plus
exactement de ne pas se faire, une idée de ce
qui s’est passé à Bâle. Le second a eu les hon
neurs du grand reportage ; et, pendant huit
jours, tous les journaux de Paris et de la pro
vince ont retenti des échos tumultueux des dis
cussions de Rome. Faut-il déjà voir dans ce
rapprochement un signe des temps ?
Je suis frappé par un autre contraste. A
Bâle, il y avait plusieurs centaines de savants,
venus de tous les coins du monde, chrétiens,
juifs, mahométans, parsis, bouddhistes, etc.,
formant le plus beau kaléidoscope religieux qu’on
puisse imaginer. Tous ces gens-là ont discuté
dans le calme le plus complet, avec un grand
respect mutuel : on a eu l’impression d’un
grand sérieux, d’une tentative loyale pour étu
dier, au point de vue scientifique, avec la plus
sereine et courtoise impartialité, les manifesta
tions historiques de la vie religieuse dans le
passé et dans le présent. En somme, ce fut une
réalisation en fait de cet idéal de tolérance que
M. Berthelot, dans sa fameuse lettre, recom
mandait aux autres, à ceux de Rome, et qu’ils
me paraissent avoir considéré comme une suave
ironie.
Nous voyons en effet que les libre-penseurs
de Rome, malgré l’unité de leur programme et
de leur esprit, se sont quelque peu chamaillés.
Je lis, à différentes reprises, dans les compte-
rendus, des phrases comme celle-ci : « Après
des débats orageux, le bureau doit lever la
séance, sans qu’il ait été pris aucune résolu
tion » ; ou bien encore : « Le tumulte se
prolongeant, le président quitte la salle pendant
que les groupes continuent à discuter au milieu
d’une grande confusion. » Et ce n’est pas à
des journaux hostiles que j’emprunte ces cita
tions : je cite des organes amis, comme VAction
ou Y Humanité. Et je me pose la question : si
déjà, en pleine lune de miel de leurs rencon
tres entre eux, et de leur commerce avec la
Raison, devant un ennemi encore puissant, les
libre-penseurs se disputent ainsi, que sera-çe,
mon Dieu, quand ils seront définitivement les
maîtres et qu’ils n’auront plus à unir leurs efforts
contre un avdersaire définitivement terrassé ?
Je continue mon parallèle. J’enregistre du
côté de Bâle des déclarations d’une belle envolée.
M. A. Réville, du Collège de France, a dit :
« La Religion est le mystérieux apanage de
l’Esprit humain, la force qui élève l’homme ;
elle a une histoire. Etudier cette histoire, la
reconstituer, la dégager des ignorances, voilà
la belle et sainte tâche que nous accomplissons.
Cet amour de la Vérité, à laquelle nous nous
attachons par un effort confiant et laborieux,
est un élément de l’amour de Dieu. On n’aime
pas Dieu si on n’aime pas la Vérité. Et elle
engendre le support mutuel ; elle est une bonne
école de tolérance. » Le professeur Sœderblom,
de l’Université d’Upsala, a dit : « La poussée
organique de la vie religieuse au sein de l’huma
nité, voilà ce que nous étudions. Nous entre
voyons déjà quelques belles avenues, de gran
des lignes, des chemins parallèles. Et nous
pouvons persévérer avec confiance : les
croyants n’ont rien à redouter de nos recherches
scientifiques, car l’histoire de la Religion sera
comme le miroir qui nous montrera la lutte
héroïque des hommes pour se rapprocher d’un
idéal commun. Et en cela ils se sentiront plus
près les uns des autres et s’aimeront davantage. »
Le D r Rastamji, grand-prêtre des Parsis, a
dit : « Je salue comme des frères ceux qui s’oc
cupent de la Religion, car je me sens heureux
d’être au milieu de savants qui étudient ce qu’il
y a de plus sacré et de plus noble. La religion
estle'ciment social le plus pur; elle est la source
de toute bonté sur la terre. »
Si je prête l’oreille aux grandes discussions de
Rome, j’entends un autre son de cloche. C’est
l’anathème, réservé jadis au Sgllabus, qui sort
de toutes ces bouches libre-penseuses : abolition
de la Religion (citoyenne Bel en Sarraga) ; abo
lition de l’enseignement religieux (citoyen
Sergi) ; abolition de l’Eglise (plusieurs délé
gués) ; abolition du régime capitaliste (citoyens
Arnaud et Augagneur) ; abolition même de
l’Etat (citoyen Robin). Est-ce vraiment là le
résultat auquel doit atteindre le sincère et
prodigieux effort intellectuel d’une Pensée
libre et impartiale ?
Je ne voudrais pas avoir l’air de pousser les
choses au noir et me rendre coupable moi-même
de quelque partialité. Je ne le voudrais pas,
d’abord par souci de la vérité : il y a eu d’au
tres décisions plus positives et plus fécondes
qui ont été prises ; et toutes les séances du
Congrès de Rome n’ont pas fini en queue de
poisson. Je ne le voudrais pas non plus, pour
cette raison que les libre-penseurs pourraient
s’imaginer que leurs discussions aigrissent mon
humeur et que j’en prends ombrage. Non,
Messieurs, de pareilles manifestations n’effraient
pas les libres croyants ; et puis, je ne suis pas
le pape Pie X pour m’épouvanter de vos dis
cours et décréter des prières expiatoires.
Je ne puis m’empêcher de constater cepen
dant que, dans le combat que vous livrez à
l’ignorance, vous avez oublié d’allumer votre
lanterne. Mieux éclairés, vous vous seriez peut-
être aperçus que vous êtes vous-mêmes très
ignorants en matière religieuse ; vous ne vous
obstineriez plus alors à confondre la morale —
ou les morales — d’une Eglise avec la morale
évangélique ; et vous ne risqueriez pas de
porter contre celle-ci des attaques qui font
vraiment sourire les disciples authentiques du
Christ. Et puis, et surtout, vous auriez compris
qu’il est d’une psychologie d’enfants de venir
parler d’émancipation, sans avoir commencé
par assurer à vos adeptes l’émancipation fonda
mentale, la délivrance de leur esclavage d’hom
mes soumis à l’égoïsme, aux convoitises, aux
passions tyranniques qui faussent et corrom
pent notre état social. On s’imagine, et
je crois que beaucoup de libre-penseurs sont
sincères en cela, qu’il suffira de balayer Dieu
de la terre pour que celle-ci s’émaille de toutes
les douces et pures fleurs de bonté, de vertu et
de justice qui donnent de la valeur à la vie.
L’on ne s’aperçoit pas qu’historiquement et,
pratiquement toutes ces saintes et bonnes cho
ses n’ont pas d’existence réelle en dehors de
Dieu. On parle encore de loi morale, on invo
que les grands principes de beauté et d’amour
qui poussent les hommes à se sourire au lieu de
s’entre-dévorer ; mais on ne voit pas, ou on ne
veut pas voir que tout cela s’écroule en dehors
du seul fondement qui explique et supporte
tout progrès moral sur la terre : l’obéissance
librement consentie à la volonté du Père. Allez
donc voir ce qui se passe dans les milieux où
l’athéisme a complété son évolution, constatez
le résultat pratique de vos idées sur le peuple, -
et vous verrez alors vers quel avenir s’en
iraient les individus, les sociétés et les peuples
d’où Dieu serait banni !
Les libre-penseurs s’appuient presque tous
aujourd’hui'sur Darwin et Spencer. Je voudrais
en terminant rappeler deux faits. Lè premier
concerne Darwin. En 1 833 , il écrivait, après
une visite à la Terre de Feu : « Les Fuégiens
sont dans un état de misère et de barbarie que
je ne me serais jamais attendu à rencontrer
chez aucun être humain. » En 1866, dans une
seconde visite, il était obligé de oonstater que
les Fuégiens avaient été complètement trans
formés par le travail des missionnaires chré
tiens : « J’aurais certainement prédit avec assu
rance, écrivait-il alors, que tous les chrétiens
du monde seraient impuissants à faire l’œuvre
qui a été accomplie. C’est merveilleux ; et je
suis maintenant confus de l’avoir déclarée im
possible. » — Quant à Spencer, voici ce qu’il a dit
un jour sur la fin de sa vie : « L’unique ques
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