Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1904-05-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 mai 1904 01 mai 1904
Description : 1904/05/01 (N13)-1904/05/31. 1904/05/01 (N13)-1904/05/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565385b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2017
Guerre à la Guerre
6 e Année. — N° 13.
Giricj
ij .; ;
MENSUEL
Centimes le Numéro
MAI lüllt
C)i< ! )■ '>1 ' ! i -r : 1 ■ 1 r. ; -McU n
ABONNEMENTS
RÉDACTION
mitECTlO:* :
>' ! ; ri - roo) i'V -;i; •
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
France 1 Fr.
Union Postale... 2 —
TT. Il u. c li o t
.3Æ me TT. IIu.cliet
Paul ALLÉGRET
AU HAVRE 'm : 1
'.) ‘ *
Yves Le Bail
Yves Le Bail
Des abonnements Gratuits
seront servis à tous ceux
qui en feront la demande.
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
de Langue Française
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
Pour tout ce qui concerne la REDACTION et l’ADMINISTRATION, s’adresser au Bureau de l’UNIVERSEL, 19, Place de l’Hôtel-de-Ville. — LE HAVRE
f ! I'; : fl r; ''K )' ‘ J'il ' i 1 ; :..‘I .V.;’ JJ ! IU , ■- H ■ ; ' ' ' ' , ^ yy - y . ; ( I : 11 ’ ' . i ; ,. v . *-r~.v j ■ ! t i Ml I M 1111.. ; 11 ., ! n
Avis important
Nous recommandons notre journal, à l’occasion
de l’échéance de mai, à nos lecteurs et amis.
C’est le moment où beaucoup cl’entre-eux renou
vellent leur abonnement, spécialement ceux parmi
lesquels sp trouve actuellement notre frère M. Ha
che,t. Quon veuille bien se rappeler que notre
campagne pacifique et nos frais de propagande ,
malgré l’augmentation réjouissante du chiffre de
nos abonnés payants, ont grevé la caisse de
V « UnivërsèAï), à la. fin de cet exercice, d'un assez
fort déficit. Quand nous voyons les sacrifices que
les chrétiens anglais ou les chrétiens américains
s’imposent pour la cause de la P$ÀX, et qui se tra
duisent par des souscriptions mensuelles de plu
sieurs milliers de francs, nous nous demandons si
quelque chose de ce zèle ne finira pas par enflammer
les chrétiens de langue française. Nous faisons o»
que nous pouvons et même plus que nous ne
)>ouvons avec notre budget : à nos amis de rious
fournir les moyens d'augmenter notre action.
(RÉD.).
A NIMES ET EN SUISSE
i
Quelques Impressions t
Si le Congrès de Nîmes ne fut pas toujours
très calme, à coup sur il fut intéressant : celte
simple constatation doit dé jà payer de leur peine
nos amis de la Paix par le Droit, MM. Ruyssen,
Prudhommeaux, Lamie et leurs dévoués colla
borateurs qui en assurèrent l’organisation.
Pensez-donc : 6oo adhérents, /joo congressistes
présents, et des congressistes de toute opinion ;
par là-dessus, le beau soleil du Midi. Voilà de
quoi tout expliquer!
Nous publierons dans notre prochain numéro
un article de. notre collaborateur, M. Nougarède,
mentionnanlles principaux résultats duCongrès :
ce sera comme une vue d’ensemble, une sorte
de panorama, mettant en relief Jes grandes dé
cisions prises et accusant les nouvelles for
mations apparentes ou les nouvelles conquêtes
du parti de la Paix. Rien ne nous presse, en
effet, pour établir ce bilan : nous avons du temps
devant nous... jusqu’à la prochaine manifestation
publique de l’idée pacifique qui agite, si puis
samment, notre pays. Nos lecteurs trouveront,
d’autre part, le compte-rendu de M. Muchel sur
la discussion relative au fameux «scrupule de
conscience». Puisque j’ai eu l’honneur en mon
nom personnel, et non pas au nom de la Com
mission dont elle ressortissait — et qui n’eut
vraiment pas le temps de l’examiner sérieu
sement — d’être rapporteur de cette question,
on me permettra de dire ici, brièvement, ce que
je pense du vote final qui intervint en la matière.
En définitive, après plusieurs heures de dis
cussion, brièvement résumées plus loin parM.
liuchet, qu’a-t-on voté? On a voté ceci :
Le Congrès, admirant les actes de courage de ceux
qui, par scrupule de conscience, ne veulent pas porter
les armes, et affirmant d’autre part le principe de
l’égalité devant la loi, déclare qu’il est incompétent
pour indiquer une conduite quelconque dans les cas'
qui relèvent uniquement de la conscience individuelle.
Vraiment, ce n’était pas ce que nous deman
dions, et on nous a donné plus que nous ne
désirions ! Ce que nous demandions n’était pas
qu’on émît un vote platonique d’éloge ou de
blâme, encore moins d’admiration, à l’égard de
ces jeunes gens, héros ou victimes du scrupule
de conscience; c’était qu’on indiquât aux pouvoirs
compétents un moyen pratique, respectueux à
fa fois de la Loi et de la conscience, de solu
tionner leur cas...
« En vérité, me disait, il y a quelques jours,
un de mes amis, officier supérieur de son état,
je né comprends pas très bien ce qu’on a fait à
Nîmes. La question était fort intéressante et
l’était même pour nous, les chefs de l’armée :
nous ne demandons qu’à nous appuyer sur un
mou vement de l’opinion, pour ne pas sévir contre
des garçons que l’enquête nous démontre hon
nêtes mais égarés, et les affecter à des services
qui leur conviennent. Puisqu’// faut des soldais
ailleurs qu’au maniement d’arme, puisque, en
particulier, nous avons de la peine à recruter
des infirmiers coloniaux, pourquoi ne prendrions-
nous pas ces jeunes gens? Ils accompliraient un
temps de service de façon fort utile, et leur
«cas de conscience » ne serait pas livré aux
débats retentissants et mauvais, en somme, pour
la discipline, autant que fâcheux pour eux-
mêmes, des Conseils de guerre...»
C’est ce que je me suis efforcé d’expliquer au
Congrès de Nîmes, en faisant valoir cet argu
ment et bien d’autres ! Mais allez-donc convaincre
des gens qui vous baptisant « Président des
Unions chrétiennes, » — entre parenthèses je re
marque que j’ai quelque peine à garder ma per
sonnalité, tantôt abbé, tantôt président d’Union
chrétienne, tantôt général, mais oui ! Je remarque
aussi, et c’est assez piquant, que les Unions
chrétiennes avaient, paraît-il, refusé d’adhérer
officiellement au Congrès! — allez-donc con
vaincre des gens, dis-je, qui vous accusent de
poursuivre le salut individuel de quelques jeunes
gens. C’était vraiment amusant de voir la plupart
de nos opposants foncer sur notre proposition,
parce qu’ils y flairaient quelque machination
chrétienne , et se fourvoyer — oh Combien ! — en
passant à côté de l’idée, qui était juste, haute,
désintéressée et humanitaire. Ils s’en sont re
pentis, j’ai quelque raison de le croire, mais il
était trop tard.
D’ailleurs, il faut dire qu’on a accordé à celte
question une importance exagérée. On avait
d’avance, en dénaturant notre vœu, excité les
esprits, et ce fut dans une confusion violente et
même une obstruction systématique, qui rendait
impossible toute présidence effective, que le vote
eut lieu. Il eut suffi d’une demi-heure de dis
cussion calme cl. sage pour arriver à un tonte
autre vote. Le spectacle de cerveaux échauffés
eut ce résultat excellent qu’il nous calma étran-
Igement nous-même, et nous permit d’assister,
avec une curiosité intéressée, à cet excès de
méridional emballement.
Mais ce ne fut pas là tout le Congrès !... Il y
eut des travaux importants et des votes nom
breux. Je signalerai ici le magistral rapport
Le Foyer sur la politique extérieure de la France ,
pendant l’année écoulée ; le rapport Spalikowski
sur les travaux de la délégation permanente des
Sociétés françaises de la Paix; le travail appro
fondi de Jacques Dumas sur les scindions civiles
de Tarbitrage \ les deux rapports d’Emile Arnaud
sur Vaction électorale pacifique , et le modèle du
traité dé arbitrage futur ; le rapport unanime
ment applaudi, et sur lequel nous reviendrons,
de Ferdinand Buisson, concernant le pacifisme et
lé enseignement ; le rapport Niel sur le syndica
lisme et le pacifisme ; la déclaration de la Délé
gation, lue par Lucien Le Foyer, sur la question
cl’Alsace-Lorraine, etc., etc. Tout cela fut de la
belle et bonne besogne.
Je ne surprendrai aucun des membres du
Congrès en disant qu’un de ses grands succès ce
fut Pà côté) j’entends les réunions publiques
organisées au Théâtre de Nîmes et à Aigues-
Mortes. Nous avons vu par deux fois le Théâtre
plus que plein vibrer à l’unisson, du parterre
au paradis, et accueillir d’acclamations fréné
tiques les harangues des maîtres du pacifisme,
Frédéric Passy, Richet, Séailles, Séverine,
Arnaud, Ruyssen, Le Foyer, Spaliskowski, etc.,
sans en excepter la belle allocution du maire de
Nîmes. Et nous avons conservé un souvenir
ravi de l’excursion à Aigues-Mortes et de toute
cette population enthousiaste, municipalité et
fanfare en tête, faisant à travers les rues pavoi-
sées de la vieille cité moyenâgeuse, cortège
aux délégués du Congrès. Il y avait quelque
patriotique fierté à entendre proclamer et à
proclamer soi-même ces larges idées de frater
nité, de douceur et d’amour universel au pied
de la vieille tour de Constance, où jadis elles
furent bâillonnées dans la persécution. Et qu’on
me permette ici une réflexion à propos de tous
ces beaux discours de Nîmes et d’Aigues-
Mortes : c’est qu’ils furent presque tous d’ad
mirables sermons ! Les pasteurs peuvent se
rassurer ; pour annoncer la bonne parole, les
prédicateurs laïques ne manquant pas. Nous
ævfins entendu Passy nous exhorter à la tolé
rance et après avoir raconté l’apologue du gland
— une parabole ! — nous dire l’éternelle valeur
du plus petit effort vers le bien; nous avons
entendu Richet, l’auteur de fables exquises,
nous entraîner vers l’œuvre de vie, qu’il opposait
à l’œuvre de mort; Séailles évoquer nerveuse
ment et éloquemment la vision de la Cité de jus
tice et d’amour; Séverine aussi, nous parler
comme elle sait le faire, des bons semeurs, de
ceux qui consacrent leurs énergies aux saintes
semailles de bonté et qui laissent aprè^ux le
6 e Année. — N° 13.
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Paul ALLÉGRET
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Yves Le Bail
Yves Le Bail
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seront servis à tous ceux
qui en feront la demande.
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
de Langue Française
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
Pour tout ce qui concerne la REDACTION et l’ADMINISTRATION, s’adresser au Bureau de l’UNIVERSEL, 19, Place de l’Hôtel-de-Ville. — LE HAVRE
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les chrétiens anglais ou les chrétiens américains
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duisent par des souscriptions mensuelles de plu
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quelque chose de ce zèle ne finira pas par enflammer
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très calme, à coup sur il fut intéressant : celte
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Nous publierons dans notre prochain numéro
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d’autre part, le compte-rendu de M. Muchel sur
la discussion relative au fameux «scrupule de
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sement — d’être rapporteur de cette question,
on me permettra de dire ici, brièvement, ce que
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En définitive, après plusieurs heures de dis
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l’égalité devant la loi, déclare qu’il est incompétent
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Vraiment, ce n’était pas ce que nous deman
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« En vérité, me disait, il y a quelques jours,
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Nîmes. La question était fort intéressante et
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la discipline, autant que fâcheux pour eux-
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C’est ce que je me suis efforcé d’expliquer au
Congrès de Nîmes, en faisant valoir cet argu
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des gens qui vous baptisant « Président des
Unions chrétiennes, » — entre parenthèses je re
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sonnalité, tantôt abbé, tantôt président d’Union
chrétienne, tantôt général, mais oui ! Je remarque
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chrétiennes avaient, paraît-il, refusé d’adhérer
officiellement au Congrès! — allez-donc con
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D’ailleurs, il faut dire qu’on a accordé à celte
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d’avance, en dénaturant notre vœu, excité les
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tice et d’amour; Séverine aussi, nous parler
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