Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1903-10-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 octobre 1903 01 octobre 1903
Description : 1903/10/01 (N6)-1903/10/31. 1903/10/01 (N6)-1903/10/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k45653786
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2017
m
Xy 1 •
Guerre à la Guerre
ÉPOT LÉGAL '
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N a
*1
Anné» léd
J
°_ n -i
6 e Année. — N° fi.
MENSUEL.
G inC£ Gent-imes le IMnméro
OCTOBRE 1903
Organe du
ABONNEMENTS
RÉDACTION
îmiECTlO* :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
France 1 Fr.
Union Postale... 2 —
H. Huchet
M me FI. IFuch.et
Paul ALLÉGRET
AU HAVRE
Yves Le Bail
M me Yves Le Bail
Des abonnements Gratuits
seront servis à tous ceux
qui en feront la demande
Pour tout ce qui concerne la RÉDACTION et l’ADMINISTRATION, s’adresser au Bureau de l’UNIVERSEL, 19, Place de l’Hotel-de-Ville. — LE HAVRE
Mouvement Pacifique Chrétien
de Langue Française
VIVE LA. PAIX !
Moissons d’épis ou moissons d’lxommes>
Œuvre de vie, œuvre de mort.
Il faut choisir : fous que nous sommes !
C’est eu nos mains qu’est notre sort.
Dans la paix, qui seule est féconde.
Melons les bras, mêlons les cœurs.
Débarrassons enfin le inonde
De la guerre et de ses fureurs.
Frédéric F A SS Y.
Une Guerre à l’Horizon
11 y a un an, au Congrès de Toulouse, M.
Camille Sabattier, ancien député d’Oran, an
nonçait que douze mois ne s’écouleraient pas
sans que des troubles graves n’éclatent sur la
frontière du Maroc et dans le Sud-Oranais : il
disait que ces troubles étaient préparés par un
certain parti français en vue d’un but à attein
dre.
Aujourd’hui, au Congrès de Rouen, M. Sa
battier, avec des arguments et des documents
probants, nous dévoile ce but : c’est une guerre
avec le Maroc. Le plan de campagne est prêt,
les trois-colonnes d’attaque déjà désignées. La
France est à la veille d’une guerre d’où daterait
la chute de la République française et la dé
chéance à peu près irrémédiable de notre pays.
Voilà ce qui vient de nous être révélé.
Qu’une pareille entreprise ait pu germer dans
certains cerveaux, voilà qui nous laisse stupé
faits : il faut bien qu’on le sache, en effet, la
conquête de l’Algérie n’aura été qu’un jeu d’en
fant en présence de ce que serait la conquête du
Maroc. Le Maroc est d’un accès difficile, peu
plé de trois fois plus d’habitants que ne l’était
l’Algérie quand nous y sommes allés. Parmi ces
habitants, il y a surtout les Berbères, hommes
vigoureux, habitués à une vie rude et difficile, qui
sont de merveilleux soldats armés de fusils à ré
pétition. De plus, ce pays est hérissé de formida
bles forteresses naturelles, traversé d’une haute
chaîne de montagne dont les cols, couverts de
neige huit mois sur douze, ont 3,ooo mètres et
dont les cîmes atteignent 4,ooo mètres.
Or, la conquête de l’Algérie, qui a duré plus
d’un quart de siècle, a coûté à la France 200,000
soldats et 3 milliards d’argent. Est-ce se mon
trer optimiste que d’évaluer au double, c’est-à-
dire à /| 00 ,ooo hommes et à G milliards de dé
penses la conquête du Maroc? Vraiment le mo
ment est bien choisi en France pour lancer notre
pays dans une pareille aventure ; et nos colo
nies — à défaut d’autres arguments — nous en
richissent assez pour qu’il soit d'un bon patriote
de songer à accroître cette « richesse » natio
nale ! Gomment tous ceux qui ont une plume
au bout des doigts ne chercheraient-ils pas à
démasquer les ténébreux desseins d’un parti de
capitalistes ou de militaristes arriérés et insensés,
qui seraient enchantés par la même occasion
d’enterrer la République.
M. Camille Sabattier est né sur les frontières
du Maroc ; il a été député de ce coin de notre
colonie algérienne, il y a vécu toute sa vie. 11
a pu voir peu à peu se former cette conspiration
dont les journaux depuis quelques mois nous
apportent les premières manifestations. 11 en
parle avec l’éloquence et l’émotion d’un bon
Français qui voit sa patrie menacée d’un danger
affreux, et aussi d’un pacifique qui ne veut pas
d’une nouvelle guerre sur la surface du globe.
Ce sont là des idées qui nous sont trop chères
pour (pic nous ne répondions pas à son appel
— du haut de cette modeste tribune — quand
il nous supplie d’aller au secours de notre pa
trie qu’on veut étrangler.
Paul Allégret.
Délibérations des Congrès Universels
« Le Congrès reconnaît l'influence importante
que le christianisme a eu sur le progrès moral et
politique cle Vhumanité et rappelle avec instance,
aux ministres de l'Evangile et autres personnes
s'occupant d'éducation religieuse, la nécessité de
répandre ces principes de paix et de bonne volonté
qui sont la base des enseignements de Jésus-Christ,
des philosophes et des moralistes.
» Le Congrès recommande que , chaque année, on
fasse choix du 3 e dimanche décembre pour une
déclaration spéciale de ces principes. »
(2 e Congrès Universel .)
« Considérant que la morale chrétienne défend
toute haine , violence et injustice entre les hommes,
et qu’elle adjoint la fraternité , la sympathie et
l'amour.
» Le Congrès émet l’opinion qu'il faut faire des
efforts persistants pour convaincre de ces vérités
les gouvernements et les citoyens qui font profes
sion de la religion chrétienne , afin qu'ils soient
convaincus que la guerre et le militarisme sont
absolument contraires à l’essence de l'enseignement
du Christ.
» Le Congrès fait appel, pour cette tâche, à l'appui
de tous les ministres ou éducateurs chrétiens. »
(10 e Congrès Universel.)
C’est pour répondre à ces vœux de deux Congrès
Universels que Y Universel et la « Société Chrétienne
des Amis de la Paix » poursuivent leur œuvre et leur
propagande en France et dans les pays de langue
française.
mi miiiiüf
BT Coups Oiiverstl je la Paix
L’Inviolabilité de la Conscience
Je ne veux pas allonger inutilement ce compte
rendu par une énumération des membres les plus mar
quants du Congrès. Elle serait beaucoup trop longue
par rapport à la place dont je dispose. Puis, enfin, je
pourrais oublier quelques militants parmi les plus
humbles, ce qui serait fâcheux pour le caractère im
partial de YUniversel. Je me limiterai aux questions
qui nous intéressent le plus, en particulier, celle rela
tive au vœu que nous avions formulé pour « l’invio
labilité de la conscience », sans distinctions d’opi
nions religieuses, philosophiques et sociales (1).
En présentant le vœu ci-dessous au vote du Congrès, dit
le rapporteur, M. Wilfred Monod, nous n’entendons formu
ler aucune appréciation sur la légitimité des scrupules de
conscience qui y sont visés. Nous envisageons simplement
les faits tels quils se présentent : à tort ou à raison, il y a
aujourd’hui des conscrits qui refusent d’apprendre à se
servir de leur fusil. A supposer que nous ne les compre
nions pas, n'avons-nous pas pourtant le devoir d’essayer
— après avoir pris toutes les précautions possibles — de
les soustraire au conseil de guerre et à la prison, alors
que « le scrupule de conscience », depuis de récents juge
ments, est légalement respecté quand il s’agit de gradés ?
Sans vouloir allonger davantage notre exposé des motifs,
nous vous proposons l’adoption du vœu suivant :
« Le XII e Congrès universel exprime le vœu que les
conscrits qui, par motifs de conscience, refusent de porter
les armes, soient autorisés, après une enquête sérieuse, à
satisfaire à la loi militaire de leur pays dans les services
auxiliaires.
» Ils pourront, notamment, être affectés à tout service
d’utilité publique, môme aux colonies. »
M. Allégret vint alors soutenir la proposition des
« Amis de la Paix ». En quelques mots, il exprime
leur desiderata :
11 ne peut admettre que des soldats qui sont sincè
res lorsqu’ils déclarent que leurs convictions politi-
3 ues, sociales ou religieuses leur interdisent le port
es armes, soient déférés aux conseils de guerre et
jetés pendant plusieurs années en prison. Qu’on les
envoie aux colonies, qu’on les soumette à de dures
travaux, mais qu’on ne leur fasse pas subir l’humilia
tion des conseils de guerre et de la prison.
Des applaudissements prolongés saluent cette huma
nitaire déclaration. Mais il était donné à des « amis
du peuple » de venir la combattre avec une énergie
digne d’une meilleure cause.
C’est en tout premier M. Gustave-Adolphe Hub-
bard, député, qui assume cette terrible responsabilité
par devant la démocratie. II joue le rôle de politicien
dans cette réplique et non celui de pacifiste. Mais c’est
sur un terrain glissant qu’il s’est engagé, si glissant
que son pacifisme a perdu son équilibre et penche
considérablement vers le nationalisme. C’est une véri
table surprise pour de nombreux congressistes de
voir un des défenseurs des consciences opprimées par
le Sultan rouge, lequel impose à ses sujets musulmans,
chrétiens et libres-penseurs une obéissance absolue,
venir insinuer au Congrès de la Paix de se désinté
resser des malheureux jeunes gens, assurément trop
scrupuleux pour notre siècle, en les abandonnant à la
merci des inquisiteurs du sabre, sans tenter le moin
dre effort pour concilier le respect de la conscience et
de la loi. Non, il faut que ces sages, dignes d’une
autre ère, subissent les tourments et toutes les hor
reurs des bagnes militaires en compagnie de voleurs
et de gredins au nom du principe sacré de l’obéis
sance perinde ac cadaver, si chère à M. le député
Ilubbard, puisque, pour lui, l'obéissance est au-des-
(1) Voir le n° o, septembre 1903.
y
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MENSUEL.
G inC£ Gent-imes le IMnméro
OCTOBRE 1903
Organe du
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îmiECTlO* :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
France 1 Fr.
Union Postale... 2 —
H. Huchet
M me FI. IFuch.et
Paul ALLÉGRET
AU HAVRE
Yves Le Bail
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Pour tout ce qui concerne la RÉDACTION et l’ADMINISTRATION, s’adresser au Bureau de l’UNIVERSEL, 19, Place de l’Hotel-de-Ville. — LE HAVRE
Mouvement Pacifique Chrétien
de Langue Française
VIVE LA. PAIX !
Moissons d’épis ou moissons d’lxommes>
Œuvre de vie, œuvre de mort.
Il faut choisir : fous que nous sommes !
C’est eu nos mains qu’est notre sort.
Dans la paix, qui seule est féconde.
Melons les bras, mêlons les cœurs.
Débarrassons enfin le inonde
De la guerre et de ses fureurs.
Frédéric F A SS Y.
Une Guerre à l’Horizon
11 y a un an, au Congrès de Toulouse, M.
Camille Sabattier, ancien député d’Oran, an
nonçait que douze mois ne s’écouleraient pas
sans que des troubles graves n’éclatent sur la
frontière du Maroc et dans le Sud-Oranais : il
disait que ces troubles étaient préparés par un
certain parti français en vue d’un but à attein
dre.
Aujourd’hui, au Congrès de Rouen, M. Sa
battier, avec des arguments et des documents
probants, nous dévoile ce but : c’est une guerre
avec le Maroc. Le plan de campagne est prêt,
les trois-colonnes d’attaque déjà désignées. La
France est à la veille d’une guerre d’où daterait
la chute de la République française et la dé
chéance à peu près irrémédiable de notre pays.
Voilà ce qui vient de nous être révélé.
Qu’une pareille entreprise ait pu germer dans
certains cerveaux, voilà qui nous laisse stupé
faits : il faut bien qu’on le sache, en effet, la
conquête de l’Algérie n’aura été qu’un jeu d’en
fant en présence de ce que serait la conquête du
Maroc. Le Maroc est d’un accès difficile, peu
plé de trois fois plus d’habitants que ne l’était
l’Algérie quand nous y sommes allés. Parmi ces
habitants, il y a surtout les Berbères, hommes
vigoureux, habitués à une vie rude et difficile, qui
sont de merveilleux soldats armés de fusils à ré
pétition. De plus, ce pays est hérissé de formida
bles forteresses naturelles, traversé d’une haute
chaîne de montagne dont les cols, couverts de
neige huit mois sur douze, ont 3,ooo mètres et
dont les cîmes atteignent 4,ooo mètres.
Or, la conquête de l’Algérie, qui a duré plus
d’un quart de siècle, a coûté à la France 200,000
soldats et 3 milliards d’argent. Est-ce se mon
trer optimiste que d’évaluer au double, c’est-à-
dire à /| 00 ,ooo hommes et à G milliards de dé
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pays dans une pareille aventure ; et nos colo
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richissent assez pour qu’il soit d'un bon patriote
de songer à accroître cette « richesse » natio
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démasquer les ténébreux desseins d’un parti de
capitalistes ou de militaristes arriérés et insensés,
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M. Camille Sabattier est né sur les frontières
du Maroc ; il a été député de ce coin de notre
colonie algérienne, il y a vécu toute sa vie. 11
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apportent les premières manifestations. 11 en
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Paul Allégret.
Délibérations des Congrès Universels
« Le Congrès reconnaît l'influence importante
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politique cle Vhumanité et rappelle avec instance,
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s'occupant d'éducation religieuse, la nécessité de
répandre ces principes de paix et de bonne volonté
qui sont la base des enseignements de Jésus-Christ,
des philosophes et des moralistes.
» Le Congrès recommande que , chaque année, on
fasse choix du 3 e dimanche décembre pour une
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(2 e Congrès Universel .)
« Considérant que la morale chrétienne défend
toute haine , violence et injustice entre les hommes,
et qu’elle adjoint la fraternité , la sympathie et
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» Le Congrès émet l’opinion qu'il faut faire des
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les gouvernements et les citoyens qui font profes
sion de la religion chrétienne , afin qu'ils soient
convaincus que la guerre et le militarisme sont
absolument contraires à l’essence de l'enseignement
du Christ.
» Le Congrès fait appel, pour cette tâche, à l'appui
de tous les ministres ou éducateurs chrétiens. »
(10 e Congrès Universel.)
C’est pour répondre à ces vœux de deux Congrès
Universels que Y Universel et la « Société Chrétienne
des Amis de la Paix » poursuivent leur œuvre et leur
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française.
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L’Inviolabilité de la Conscience
Je ne veux pas allonger inutilement ce compte
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quants du Congrès. Elle serait beaucoup trop longue
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humbles, ce qui serait fâcheux pour le caractère im
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labilité de la conscience », sans distinctions d’opi
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conscience qui y sont visés. Nous envisageons simplement
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« Le XII e Congrès universel exprime le vœu que les
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tion des conseils de guerre et de la prison.
Des applaudissements prolongés saluent cette huma
nitaire déclaration. Mais il était donné à des « amis
du peuple » de venir la combattre avec une énergie
digne d’une meilleure cause.
C’est en tout premier M. Gustave-Adolphe Hub-
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par devant la démocratie. II joue le rôle de politicien
dans cette réplique et non celui de pacifiste. Mais c’est
sur un terrain glissant qu’il s’est engagé, si glissant
que son pacifisme a perdu son équilibre et penche
considérablement vers le nationalisme. C’est une véri
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voir un des défenseurs des consciences opprimées par
le Sultan rouge, lequel impose à ses sujets musulmans,
chrétiens et libres-penseurs une obéissance absolue,
venir insinuer au Congrès de la Paix de se désinté
resser des malheureux jeunes gens, assurément trop
scrupuleux pour notre siècle, en les abandonnant à la
merci des inquisiteurs du sabre, sans tenter le moin
dre effort pour concilier le respect de la conscience et
de la loi. Non, il faut que ces sages, dignes d’une
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reurs des bagnes militaires en compagnie de voleurs
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