Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1903-09-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 septembre 1903 01 septembre 1903
Description : 1903/09/01 (N5)-1903/09/30. 1903/09/01 (N5)-1903/09/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565377s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2017
X
V
-.-V- ' '■■“ }/&£r
/«
/ V.
Guerre à la Guerre
6 e Année. — N° 5.
MENSUEL
Cinq Centimes le INTuméro
SEPTEMBRE 1903
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
de Langue Française
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
Av
ABONNEMENTS
RÉDACTION
DIRECTION :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
France 1 Fr.
Union Postale... 2 —
lï. Huchet
M me II. Hncliet
Paul ALLEGRET
AU HAVRE
Yves Le Bail
M me Yves Le Bail
Des abonnements Gratuits
seront servis à tous ceux
qui en feront la demande.
Pour tout ce qui concerne la RÉDACTION et l’ADMINISTRATlON, s’adresser au Bureau de l’UNIVERSEL, 19, Place de l’Hôtel-de-Ville. — LE HAVRE
'Vil
y
I
INVIOLABILITE DE LA CONSCIENCE
Le sixième Congrès Universel de la Paix a
proclamé l’inviolabilité de la vie humaine en ces
termes : « Le Congrès proclame l’inviolabilité
de la vie humaine ; il invite tous les éducateurs
du peuple à enseigner partout cette vérité et
toutes les associations pacifiques à faire de ce
principe une des bases fondamentales de leur
propagande. » (Congrès d’Anvers i 8 g 4 -)
11 appartient au XII e Congrès de proclamer
l’inviolabilité de la Conscience Humaine : celle-
ci importe autant que celle-là.
Déjà l’an passé, à Toulouse, un de nos amis,
M. O. Kellermann, demandait au Congrès na
tional de voter la proposition suivante : « Le
Congrès émet le vœu quêtons les conscrits, dont
la conscience repousse absolument l’homicide,
soient employés à des services auxiliaires et
dispensés de porter les armes. » Cette formule
ne fut évidemment pas comprise. Le président
du Congrès, l’honorable M. Mérignhac, demanda
que seuls les ministres des différents cultes,
dont la vocation garantissait la sincérité, fussent
légalement dispensés du maniement d’armes.
Notre horizon est plus étendu : à défaut de foi
évangélique, nous admettons qu’on peut éprou
ver des scrupules humanitaires. Il n’est pas
nécessaire de vouloir devenir prêtre ou pasteur,
voire même rabbin, pour s’éprendre d’un grand
idéal solidariste. Nous ne songeons pas à garan
tir la conscience ecclésiastique de quelques-uns,
mais la Conscience Humaine.
On a fait observer également que si des scru
pules vraiment sérieux méritaient d’être pris en
considération, les scrupules hypocrites des frau
deurs, enchantés de « couper » aux exercices
militaires par une feinte obéissancè à une cons
cience austère, n’étaient pas dignes du même
respect. Or, pour ne pas désorganiser l’armée,
il n’y avait encore que le crible du conseil de
guerre et de la prison qui pût faire l’épreuve du
vrai et du faux dans ce domaine essentiellement
intime. Mais comment ne voit-on pas combien
il importe, dans l’intérêt même de l’Etat, de
supprimer le conflit, entre la Foi et la Loi ? Et
puis, nous l’accepterions encore, ce crible, si
des événements que tout le monde connaît ne
nous rendaient sceptiques : on sait assez que les
trous s’élargissent et se resserrent selon que la
conscience qu’il s’agit de cribler est celle d’un
gradé ou d’un soldat de 2 e classe. Le même
scrupule de conscience est criblé par quatre ans
de prison pour un Grasselin, et par un jour de
la même peine pour un de Saint-Rémi. Il y a
danger moral à soumettre la conscience à une
épreuve injuste, se poursuivant dans des condi
tions injustes.
Pourtant nous reconnaissons qu’il est néces-
srire, si .nous voulons réussir auprès des gou-
vernemenls, d’accumuler dans notre proposition
les garanties et les mesures de précaution. C’est
pourquoi nous prenons la liberté de recomman
der aux pacifiques amis de la Justice, la rédac
tion suivante, votée à l’unanimité par « les
Amis de la Paix du Havre » pour être soumise
au vote du Congrès de Rouen :
Le XII e Congrès Universel exprime le vœu que
les conscrits qui , par motif de conscience , refusent
de porter les armes , soient autorisés, après une
enquête sérieuse, à satisfaire à la loi militaire de
leur pays dans les ambulances et les services auxi
liaires ou administratifs.
Ils pourront également être employés à des tra
vaux d’utilité publique , même dans les colonies les
plus meurtrières.
Comme on le voit, l’épreuve est double. Elle
comprend tout d’abord, comme en Suisse, une
enquête sérieuse ; elle suppose ensuite un service
plus dur pour ces a dispensés » du maniement
d’armes qu’il ne l’est habituellement pour les
soldats sous les armes. Ce service pourra avoir
lieu aux colonies comme dans la mère-patrie, et
comprendre des travaux que les « bagnards »,
nous raconte-t-on, refusent d’entreprendre. Il
faudra des convictions solides, autant que des
santés robustes, pour y résister !
Chose bizarre ! le respect de la conscience que
nous en sommes réduits à solliciter et à défendre
en l’an de grâce iqo 3 , dans notre France répu
blicaine, égalitaire et démocratique, n’est pas
une nouveauté. Il a été déjà affirmé, enregistré
et hautement proclamé en Europe... par qui
donc? par les rois de Prusse et empereurs alle
mands depuis 1868 jusqu’à nos jours. Une pre
mière fois un ordre du Cabinet, signé du roi
Guillaume, contresigné parle ministre von Roon,
daté de Berlin le 3 mars 1868, enjoint à tous les
commandants de corps d’armée du royaume de
ne pas imposer le maniement d’armes aux
Mennonites (membres d’une confession religieu
se) et de les verser dans une section auxiliaire.
Cette disposition, reprise par un édit minis
tériel du 28 janvier 1869, est étendue aux en
fants des Mennonites, en tant qu’ils partageront
les croyances de leurs pères ; elle est confirmée
par les différents secrétaires d’Etat — y compris
Bismark — ministre de la guerre ou chefs
d’état-major en 1876, 187g, etc.
Voilà donc une mesure vraiment libérale et
respectueuse de la dignité humaine, que nous
voyons appliquée par l’Etat allemand au beau
milieu de son expansion militariste, à l’époque
des campagnes d’Autriche et de France, et plus
tard, au moment où l’Allemagne-Empire, ayant
réalisé son rêve d’unité, s’armait jusqu’aux
dents pour conserver le résultat de ses sacrifices.
de ses guerres et de ses conquêtes. Bismark et
son empereur ne craignirent pas alors de désor
ganiser l’armée allemande en s’inclinant devant
les scrupules de conscience d’une secte reli
gieuse.
Est-ce trop demander à des pacifiques de
profession que de se montrer, en igo 3 , en pleine
crise d’arbitrage, sous la douce lumière de l’i
déal nouveau qui monte à l’horizon, aussi
humains, justes et fraternels que le chancelier
de fer et le vieil empereur ?
Paul Allégret.
P.-S. personnel. — Beaucoup de mes amis se sont
étonnés de voir mon nom sur l’invitation au XII e
Congrès, fraterniser avec celui d’une Altesse sérénis-
sime bien connue, qui y figure en qualité de prési
dent d’honneur. Ils ont bien voulu me faire l’honneur
de croire, sans explication préalable, que je n’étais
pour rien dans ce rapprochement inopiné. Ils ont eu
raison, et cette explication, qu’il m’a été impossible
de donner par écrit à chacun de mes correspondants,
je leur demande de vouloir bien la trouver ici. Dans
les pourparlers auxquels j’ai pris part pour la compo
sition des commissions du Congrès, il n’a pas été
question d’offrir la présidence d’honneur à M. de Mo
naco ; et je n’ai pas trouvé son nom, en cette qualité,
sur l’épreuve qui m’a été communiquée.
Je regrette doublement cette fâcheuse adjonction :
d’abord parce qu’elle m’est désagréable ; ensuite
parce qu’elle m’oblige à cette explication dont je me
serais parfaitement passé. Qu’on veuille bien remar
quer, en effet, qu’après le dernier Congrès et l’erreur
commise, nous avons laissé bien tranquille le prince
de Monaco et n’en avons plus dit un mot dans ce
journal. Nous étions préoccupés de rechercher tout ce
qui nous unit et avions résolu de laisser dormir une
question qui nous a divisés et pouvait nous diviser
encore.
Et voici que subrepticement, sans que nous sachions
pourquoi ni comment, on nous ressort le prince de
Monaco et on nous le sert à nouveau comme président
d’honneur, à côté de M. Loubet, pour le Congrès de
Rouen. Alors quoi ? Cette histoire maintenant va
donc être éternelle ? Vraiment l’aveuglement de cer
tains de nos amis est étrange et nous cause une vive
peine. Ils 11e font aucune difficulté pour reconnaître,
quand on cause avec eux dans l’intimité, que le voisi
nage direct du prince leur est peu agréable. Et puis,
dès qu’ils font une manifestatation publique, ont dirait
que leurs sentiments ne sont plus les mêmes à l’égard
de S. A. S. Ils devraient avoir plus de clairvoyance,
et plus de reconnaissance envers les amis désintéressés
qui leur disent tout haut ce que tant de braves gens du
parti pacifique, en France et à l’étranger, pensent tout
bas.
J’espère donc qu’à l’avenir on voudra bien, pour
répondre aux sentiments fraternels que nous expri
mons plus haut, ne pas recommencer. Dans cet espoir,
nous ne nous séparons pas, à cause d’un tiers gênant,
d’amis qui nous sont chers : nous subissons une aven
ture pénible, que nous n’avons pu empêcher, par
amour de la paix et par dévouement au principe qui
nous est commun.
P. A.
J
f:
gf
Ai
. " ■HM
«■nKsMSi
mmm
V
-.-V- ' '■■“ }/&£r
/«
/ V.
Guerre à la Guerre
6 e Année. — N° 5.
MENSUEL
Cinq Centimes le INTuméro
SEPTEMBRE 1903
Organe du Mouvement Pacifique Chrétien
de Langue Française
“ PAIX SUR LA TERRE ! ”
Av
ABONNEMENTS
RÉDACTION
DIRECTION :
ADMINISTRATION
PROPAGANDE
France 1 Fr.
Union Postale... 2 —
lï. Huchet
M me II. Hncliet
Paul ALLEGRET
AU HAVRE
Yves Le Bail
M me Yves Le Bail
Des abonnements Gratuits
seront servis à tous ceux
qui en feront la demande.
Pour tout ce qui concerne la RÉDACTION et l’ADMINISTRATlON, s’adresser au Bureau de l’UNIVERSEL, 19, Place de l’Hôtel-de-Ville. — LE HAVRE
'Vil
y
I
INVIOLABILITE DE LA CONSCIENCE
Le sixième Congrès Universel de la Paix a
proclamé l’inviolabilité de la vie humaine en ces
termes : « Le Congrès proclame l’inviolabilité
de la vie humaine ; il invite tous les éducateurs
du peuple à enseigner partout cette vérité et
toutes les associations pacifiques à faire de ce
principe une des bases fondamentales de leur
propagande. » (Congrès d’Anvers i 8 g 4 -)
11 appartient au XII e Congrès de proclamer
l’inviolabilité de la Conscience Humaine : celle-
ci importe autant que celle-là.
Déjà l’an passé, à Toulouse, un de nos amis,
M. O. Kellermann, demandait au Congrès na
tional de voter la proposition suivante : « Le
Congrès émet le vœu quêtons les conscrits, dont
la conscience repousse absolument l’homicide,
soient employés à des services auxiliaires et
dispensés de porter les armes. » Cette formule
ne fut évidemment pas comprise. Le président
du Congrès, l’honorable M. Mérignhac, demanda
que seuls les ministres des différents cultes,
dont la vocation garantissait la sincérité, fussent
légalement dispensés du maniement d’armes.
Notre horizon est plus étendu : à défaut de foi
évangélique, nous admettons qu’on peut éprou
ver des scrupules humanitaires. Il n’est pas
nécessaire de vouloir devenir prêtre ou pasteur,
voire même rabbin, pour s’éprendre d’un grand
idéal solidariste. Nous ne songeons pas à garan
tir la conscience ecclésiastique de quelques-uns,
mais la Conscience Humaine.
On a fait observer également que si des scru
pules vraiment sérieux méritaient d’être pris en
considération, les scrupules hypocrites des frau
deurs, enchantés de « couper » aux exercices
militaires par une feinte obéissancè à une cons
cience austère, n’étaient pas dignes du même
respect. Or, pour ne pas désorganiser l’armée,
il n’y avait encore que le crible du conseil de
guerre et de la prison qui pût faire l’épreuve du
vrai et du faux dans ce domaine essentiellement
intime. Mais comment ne voit-on pas combien
il importe, dans l’intérêt même de l’Etat, de
supprimer le conflit, entre la Foi et la Loi ? Et
puis, nous l’accepterions encore, ce crible, si
des événements que tout le monde connaît ne
nous rendaient sceptiques : on sait assez que les
trous s’élargissent et se resserrent selon que la
conscience qu’il s’agit de cribler est celle d’un
gradé ou d’un soldat de 2 e classe. Le même
scrupule de conscience est criblé par quatre ans
de prison pour un Grasselin, et par un jour de
la même peine pour un de Saint-Rémi. Il y a
danger moral à soumettre la conscience à une
épreuve injuste, se poursuivant dans des condi
tions injustes.
Pourtant nous reconnaissons qu’il est néces-
srire, si .nous voulons réussir auprès des gou-
vernemenls, d’accumuler dans notre proposition
les garanties et les mesures de précaution. C’est
pourquoi nous prenons la liberté de recomman
der aux pacifiques amis de la Justice, la rédac
tion suivante, votée à l’unanimité par « les
Amis de la Paix du Havre » pour être soumise
au vote du Congrès de Rouen :
Le XII e Congrès Universel exprime le vœu que
les conscrits qui , par motif de conscience , refusent
de porter les armes , soient autorisés, après une
enquête sérieuse, à satisfaire à la loi militaire de
leur pays dans les ambulances et les services auxi
liaires ou administratifs.
Ils pourront également être employés à des tra
vaux d’utilité publique , même dans les colonies les
plus meurtrières.
Comme on le voit, l’épreuve est double. Elle
comprend tout d’abord, comme en Suisse, une
enquête sérieuse ; elle suppose ensuite un service
plus dur pour ces a dispensés » du maniement
d’armes qu’il ne l’est habituellement pour les
soldats sous les armes. Ce service pourra avoir
lieu aux colonies comme dans la mère-patrie, et
comprendre des travaux que les « bagnards »,
nous raconte-t-on, refusent d’entreprendre. Il
faudra des convictions solides, autant que des
santés robustes, pour y résister !
Chose bizarre ! le respect de la conscience que
nous en sommes réduits à solliciter et à défendre
en l’an de grâce iqo 3 , dans notre France répu
blicaine, égalitaire et démocratique, n’est pas
une nouveauté. Il a été déjà affirmé, enregistré
et hautement proclamé en Europe... par qui
donc? par les rois de Prusse et empereurs alle
mands depuis 1868 jusqu’à nos jours. Une pre
mière fois un ordre du Cabinet, signé du roi
Guillaume, contresigné parle ministre von Roon,
daté de Berlin le 3 mars 1868, enjoint à tous les
commandants de corps d’armée du royaume de
ne pas imposer le maniement d’armes aux
Mennonites (membres d’une confession religieu
se) et de les verser dans une section auxiliaire.
Cette disposition, reprise par un édit minis
tériel du 28 janvier 1869, est étendue aux en
fants des Mennonites, en tant qu’ils partageront
les croyances de leurs pères ; elle est confirmée
par les différents secrétaires d’Etat — y compris
Bismark — ministre de la guerre ou chefs
d’état-major en 1876, 187g, etc.
Voilà donc une mesure vraiment libérale et
respectueuse de la dignité humaine, que nous
voyons appliquée par l’Etat allemand au beau
milieu de son expansion militariste, à l’époque
des campagnes d’Autriche et de France, et plus
tard, au moment où l’Allemagne-Empire, ayant
réalisé son rêve d’unité, s’armait jusqu’aux
dents pour conserver le résultat de ses sacrifices.
de ses guerres et de ses conquêtes. Bismark et
son empereur ne craignirent pas alors de désor
ganiser l’armée allemande en s’inclinant devant
les scrupules de conscience d’une secte reli
gieuse.
Est-ce trop demander à des pacifiques de
profession que de se montrer, en igo 3 , en pleine
crise d’arbitrage, sous la douce lumière de l’i
déal nouveau qui monte à l’horizon, aussi
humains, justes et fraternels que le chancelier
de fer et le vieil empereur ?
Paul Allégret.
P.-S. personnel. — Beaucoup de mes amis se sont
étonnés de voir mon nom sur l’invitation au XII e
Congrès, fraterniser avec celui d’une Altesse sérénis-
sime bien connue, qui y figure en qualité de prési
dent d’honneur. Ils ont bien voulu me faire l’honneur
de croire, sans explication préalable, que je n’étais
pour rien dans ce rapprochement inopiné. Ils ont eu
raison, et cette explication, qu’il m’a été impossible
de donner par écrit à chacun de mes correspondants,
je leur demande de vouloir bien la trouver ici. Dans
les pourparlers auxquels j’ai pris part pour la compo
sition des commissions du Congrès, il n’a pas été
question d’offrir la présidence d’honneur à M. de Mo
naco ; et je n’ai pas trouvé son nom, en cette qualité,
sur l’épreuve qui m’a été communiquée.
Je regrette doublement cette fâcheuse adjonction :
d’abord parce qu’elle m’est désagréable ; ensuite
parce qu’elle m’oblige à cette explication dont je me
serais parfaitement passé. Qu’on veuille bien remar
quer, en effet, qu’après le dernier Congrès et l’erreur
commise, nous avons laissé bien tranquille le prince
de Monaco et n’en avons plus dit un mot dans ce
journal. Nous étions préoccupés de rechercher tout ce
qui nous unit et avions résolu de laisser dormir une
question qui nous a divisés et pouvait nous diviser
encore.
Et voici que subrepticement, sans que nous sachions
pourquoi ni comment, on nous ressort le prince de
Monaco et on nous le sert à nouveau comme président
d’honneur, à côté de M. Loubet, pour le Congrès de
Rouen. Alors quoi ? Cette histoire maintenant va
donc être éternelle ? Vraiment l’aveuglement de cer
tains de nos amis est étrange et nous cause une vive
peine. Ils 11e font aucune difficulté pour reconnaître,
quand on cause avec eux dans l’intimité, que le voisi
nage direct du prince leur est peu agréable. Et puis,
dès qu’ils font une manifestatation publique, ont dirait
que leurs sentiments ne sont plus les mêmes à l’égard
de S. A. S. Ils devraient avoir plus de clairvoyance,
et plus de reconnaissance envers les amis désintéressés
qui leur disent tout haut ce que tant de braves gens du
parti pacifique, en France et à l’étranger, pensent tout
bas.
J’espère donc qu’à l’avenir on voudra bien, pour
répondre aux sentiments fraternels que nous expri
mons plus haut, ne pas recommencer. Dans cet espoir,
nous ne nous séparons pas, à cause d’un tiers gênant,
d’amis qui nous sont chers : nous subissons une aven
ture pénible, que nous n’avons pu empêcher, par
amour de la paix et par dévouement au principe qui
nous est commun.
P. A.
J
f:
gf
Ai
. " ■HM
«■nKsMSi
mmm
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 89.18%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 89.18%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k4565377s/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k4565377s/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k4565377s/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k4565377s
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k4565377s
Facebook
Twitter