Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1901-12-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 décembre 1901 01 décembre 1901
Description : 1901/12/01 (N12)-1901/12/31. 1901/12/01 (N12)-1901/12/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565358f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2017
t
GUERRE A. XjA. O UERRE
3 e Année. N° 12.
isæ eist s xjrEîi_
DÉCEMBRE 1901.
Celui qui m’aime, dit Jésus, gardera ma Parole.
V
fi
L’É V_A.Isr C3-XL.E, G'EST L.A. LIBERTÉ !
ABONNEMENTS :
DIRECTION :
PROPAGANDE :
France 1 Fr.
H. HUGHET et G. HÉBERT
100 exemplaires pris au Havre .... 1
Fr.
Etranger 2 »
Evangélistes
» franco à domicile.. 2
»
Société : La Croix-Bleue
43, rue Frédéric-Bellanger (Le Havre)
Société : Les Amis de la Paix
NOËL
« Mes yeux ont vu ton
salut, ce salut qui est prêt
à paraître devant tous les
peuples, comme une lu
mière destinée à éclairer
les nations. »
(Luc. il, 31).
Dans quelques jours, les Eglises chrétien
nes célébreront l’anniversaire de Noël. De
toutes les solennités religieuses, Noël est
celle que l’on accueille avec le plus d’empres
sement et d’enthousiasme ; jeunes et vieux y
trouveront quelque chose de bienfaisant pour
leur cœur ; le sapin illuminé parle à tous., et
tous comprennent son muet langage : l’en
fant qui l’admire étonné, devine que ces lu
mières tremblantes ne sont que les pâles re
flets d’une autre lumière plus radieuse et
plus pure; le vieillard trouve dans ces ra
meaux, dont la verdure contraste avec le
linceul de neige étendu sur les campagnes,
cette consolante certitude que ses cheveux
blanchis et ses forces qui tombent n’empê
cheront pas son âme de revivre jeune et glo
rifiée, là-haut. Tous, quelle que soit leur
position ou leur fortune, aiment à revenir
passer un instant autour de la crèche, pour
se persuader, une fois de plus, que le pardon
est acquis aux pécheurs, que les portes du
ciel sont ouvertes ; et, de toutes parts, re
tentissent les hymnes d’allégresse.
Eh bien, ce jour de Noël qui, pour le plus
grand nombre, est un jour de joie, me paraît
devoir être plutôt un jour de profonde tris
tesse et de sincère humiliation. — Sans
doute, il nous rappelle la manifestation su
blime de l’amour de Dieu envers nous : il
doit nous rappeler aussi que nous sommes
indignes de cet amour, et laisser dans notre
âme, non pas une joie trompeuse et vaine,
mais le sentiment amer de notre misère, la
résolution féconde de changer de conduite,
et de répondre à la miséricorde de Dieu en
nous efforçant, chacun dans sa sphère et se
lon ses moyens, de hâter l’avènemént de son
Royaume.
On parle souvent, avec une certaine satis
faction, des progrès du christianisme, de son
développement magnifique, de ses conquêtes
miraculeuses ; hélas ! on se fait bien des il
lusions , et le christianisme n’a pas lieu
d’être fier, le moins du monde, de ce qu’il a
fait ni de ce qu’il est. — Regardons plutôt
autour de nous.
Jésus est venu montrer aux hommes le
chemin du ciel, il leur a révélé que ce monde
était fragile et passager, que ses plus grands
trésors n’étaient que de vaines chimères, et
qu’il fallait chercher le bonheur plus haut,
dans la pratique de ce qui est sain et juste,
de ce qui élève l’âme et la fortifie : malgré
cela, lès hommes se préoccupent, avant tout,
de leurs intérêts matériels ; la soif de l’or ou
des honneurs, voilà ce qui les guide, à moins
qu’ils ne se laissent entraîner par les plus
viles et les plus dégradantes passions.
Jésus a appris aux hommes qu’ils devaient
regarder à Dieu ; que, sans Lui, ils ne pour
raient rien faire, parce que, sans Lui, ils ne
sont que faiblesse et misère ; et il semble
que, dix-neuf siècles après la venue du Sau
veur, Dieu devrait régner, souverainement
aimé, sur la terre : au lieu de cela, l’huma
nité s’habitue de plus en plus, à vivre sans
Lui ; banni de l’école, il est souvent aussi
banni de la famille; l’incrédulité fait d’in
cessants progrès, et, avec elle, croissent
d’une manière effrayante, l’alcoolisme et
l’immoralité, détruisant les foyers autrefois
les plus unis, semant partout leurs germes
de déchéance et de mort.
Et, devant un tel spectacle, on est en droit
de se demander : à qui la faute ? — A qui ?
A vous, chrétiens ; à vous dont la piété se
refroidit, dont le zèle s’éteint ; à vous qui ne
pensez qu’à votre propre salut, sans vous
préoccuper du salut des autres ; à vous qui
ne craignez pas de vous engager dans de
lâches compromis avec le monde, qui prenez
peu à peu votre parti de tous les crimes et
de toutes les débauches, en attendant, sans
doute, de leur sourire ; à vous qui n’êtes plus
le sel de la terre.
*
* *
Jésus a prêché la liberté : il a appris aux
hommes qu’ils étaient libres, libres d’entrer
en communion avec Dieu, directement, sans
intermédiaire; libres dans leurs consciences,
libres dans leurs opinions ; et il semble que
le règne de la liberté devrait être depuis
longtemps établi sur la terre : mais il n’en
est rien. Vous n’avez pas le droit d’avoir vos
opinions, vos idées personnelles, pas plus en
politique qu’en religion ; sans cela vous per
drez votre position ; peu importe que vous
ayez une femme à nourrir, des enfants à
élever : on vous mettra dehors. Car ce qui
règne aujourd’hui, c’est le cléricalisme ; le
cléricalisme qui supprime toute liberté, qui
courbe les consciences, les intelligences et
les cœurs sous la volonté d’un directeur ; qui
enlève à l’homme toute noblesse, toute di
gnité, et en fait un esclave, esclave muet et
obéissant, croyant parce qu’on lui ordonne
de croire, agissant parce qu’on lui ordonne
d’agir. Et ce cléricalisme ne se rencontre
pas seulement dans l’Eglise romaine, ou dans
l’Armée du Salut: on le trouve aussi, quoique
peut-être à un moindre degré, dans le pro
testantisme, dans la franc-maçonnerie ; on
le trouve partout.
*
Jésus a prêché l’égalité ; il a dit aux
hommes « vous êtes tous frères », c’est-à-
dire, vous êtes égaux dans vos droits et dans
vos devoirs. Et actuellement, cette égalité
n’existe guère que sur le fronton des édifices
publics. — Je ne veux point parler ici de
l’égalité de fortune ou de condition, qui n’est
et ne sera jamais qu'une utopie ; mais de
l’égalité morale. Les uns, ceux qui n’ont
aucun principe, qui ne connaissent ni les
scrupules, ni les remords, qui cherchent, par
tous les moyens, à satisfaire leur orgueil ou
leur ambition, ont tous les droits, en parti
culier celui de fouler aux pieds les intérêts
du prochain, de le tromper, de le voler ; on
ne leur adressera pas de reproches ; on les
félicitera plutôt de leur habileté ; et les autres
n’ont que le droit de souffrir et de se taire,
sous peine de souffrir davantage encore.
L’inégalité triomphe partout, et même,
dans une Eglise qui se réclame de Jésus-
Christ, qui prétend être seule dépositaire de
son Evangile et de son salut, elle est deve
nue un principe fondamental : il y a la cé
rémonie du pauvre et la cérémonie du riche;
le riche est baptisé, marié, enseveli, au mi
lieu de toute la pompe et de tous les hon
neurs ; et quand le pauvre meurt, c’est tout
juste si le prêtre consent à venir marmotter
quelques prières sur son cercueil, à la hâte
et du bout des lèvres. Et cette inégalité
odieuse subsiste même après la mort : le
riche est sauvé à coups de messes ; quant au
pauvre, on le laisse souffrir dans je ne sais
quel purgatoire inventé pour les besoins de
la cause.
Un pareil état de choses est-il conforme
aux préceptes de l’Evangile? — Je ne le
pense pas. — Pourquoi donc subsiste-t-il
encore ? — Pourquoi ces opinions obliga
toires, ces consciences asservies, ces hommes
qui ont perdu tout sentiment de leur person
nalité et sont devenus des instruments inertes
dans les mains d’autrui ? Pourquoi ces pri
vilèges accordés aux heureux de ce monde,
cette tyrannie dédaigneuse à l’égard des
déshérités ? — Pourquoi ? — Parce que vous,
chrétiens, vous restez insensibles à toutes
les injustices ; parce que, à la place du cœur
d’amour que vous devriez avoir, vous avez
un cœur de pierre ; vous devriez par votre
exemple, faire rayonner dans la société la
liberté et l’égalité; mais cela troublerait
votre nonchalance, votre torpeur ; et vous
préférez vivre tranquilles, dans l’ombre,
alors que vous devriez être la Lumière du
monde.
*
¥ ¥
Jésus a prêché la charité ; il a été Lui-
même par sa vie, le parfait modèle de la
charité; comme Lui, nous devons avoir pitié
de ceux qui souffrent ou qui pleurent, nous
approcher d’eux pour les soulager, pour les
consoler. — Eh bien où sont-ils, ceux qui
consentent à visiter les pauvres, les mala
des, les orphelins, à porter dans la miséra
ble demeure où des êtres se débattent en
vain contre l’infortune ou les infirmités,
quelques mots desvmpathie, quelques regards
d’affection ? — Sans doute, l’on donne pour
les œuvres de bienfaisance ; mais on donne
sans se déranger ; on donne par habitude ou
par pose ; on donne le plus souvent à regret ;
et si l’on consent à donner quelque parcelle
de son superflu, on se garde bien de toucher
à ce que l’on considère comme le nécessaire;
on songe d’abord à assurer son bien-être, à
ne se priver d’aucune jouissance, d’aucun
plaisir, on s’occupe ensuite de ceux qui n’ont
rien ; et pendant que pour fêter Noël, le
riche va réunir les siens autour d’un festin
somptueux, à sa porte, exténué par îe froid
et les privations, un malheureux peut-être
va mourir !
GUERRE A. XjA. O UERRE
3 e Année. N° 12.
isæ eist s xjrEîi_
DÉCEMBRE 1901.
Celui qui m’aime, dit Jésus, gardera ma Parole.
V
fi
L’É V_A.Isr C3-XL.E, G'EST L.A. LIBERTÉ !
ABONNEMENTS :
DIRECTION :
PROPAGANDE :
France 1 Fr.
H. HUGHET et G. HÉBERT
100 exemplaires pris au Havre .... 1
Fr.
Etranger 2 »
Evangélistes
» franco à domicile.. 2
»
Société : La Croix-Bleue
43, rue Frédéric-Bellanger (Le Havre)
Société : Les Amis de la Paix
NOËL
« Mes yeux ont vu ton
salut, ce salut qui est prêt
à paraître devant tous les
peuples, comme une lu
mière destinée à éclairer
les nations. »
(Luc. il, 31).
Dans quelques jours, les Eglises chrétien
nes célébreront l’anniversaire de Noël. De
toutes les solennités religieuses, Noël est
celle que l’on accueille avec le plus d’empres
sement et d’enthousiasme ; jeunes et vieux y
trouveront quelque chose de bienfaisant pour
leur cœur ; le sapin illuminé parle à tous., et
tous comprennent son muet langage : l’en
fant qui l’admire étonné, devine que ces lu
mières tremblantes ne sont que les pâles re
flets d’une autre lumière plus radieuse et
plus pure; le vieillard trouve dans ces ra
meaux, dont la verdure contraste avec le
linceul de neige étendu sur les campagnes,
cette consolante certitude que ses cheveux
blanchis et ses forces qui tombent n’empê
cheront pas son âme de revivre jeune et glo
rifiée, là-haut. Tous, quelle que soit leur
position ou leur fortune, aiment à revenir
passer un instant autour de la crèche, pour
se persuader, une fois de plus, que le pardon
est acquis aux pécheurs, que les portes du
ciel sont ouvertes ; et, de toutes parts, re
tentissent les hymnes d’allégresse.
Eh bien, ce jour de Noël qui, pour le plus
grand nombre, est un jour de joie, me paraît
devoir être plutôt un jour de profonde tris
tesse et de sincère humiliation. — Sans
doute, il nous rappelle la manifestation su
blime de l’amour de Dieu envers nous : il
doit nous rappeler aussi que nous sommes
indignes de cet amour, et laisser dans notre
âme, non pas une joie trompeuse et vaine,
mais le sentiment amer de notre misère, la
résolution féconde de changer de conduite,
et de répondre à la miséricorde de Dieu en
nous efforçant, chacun dans sa sphère et se
lon ses moyens, de hâter l’avènemént de son
Royaume.
On parle souvent, avec une certaine satis
faction, des progrès du christianisme, de son
développement magnifique, de ses conquêtes
miraculeuses ; hélas ! on se fait bien des il
lusions , et le christianisme n’a pas lieu
d’être fier, le moins du monde, de ce qu’il a
fait ni de ce qu’il est. — Regardons plutôt
autour de nous.
Jésus est venu montrer aux hommes le
chemin du ciel, il leur a révélé que ce monde
était fragile et passager, que ses plus grands
trésors n’étaient que de vaines chimères, et
qu’il fallait chercher le bonheur plus haut,
dans la pratique de ce qui est sain et juste,
de ce qui élève l’âme et la fortifie : malgré
cela, lès hommes se préoccupent, avant tout,
de leurs intérêts matériels ; la soif de l’or ou
des honneurs, voilà ce qui les guide, à moins
qu’ils ne se laissent entraîner par les plus
viles et les plus dégradantes passions.
Jésus a appris aux hommes qu’ils devaient
regarder à Dieu ; que, sans Lui, ils ne pour
raient rien faire, parce que, sans Lui, ils ne
sont que faiblesse et misère ; et il semble
que, dix-neuf siècles après la venue du Sau
veur, Dieu devrait régner, souverainement
aimé, sur la terre : au lieu de cela, l’huma
nité s’habitue de plus en plus, à vivre sans
Lui ; banni de l’école, il est souvent aussi
banni de la famille; l’incrédulité fait d’in
cessants progrès, et, avec elle, croissent
d’une manière effrayante, l’alcoolisme et
l’immoralité, détruisant les foyers autrefois
les plus unis, semant partout leurs germes
de déchéance et de mort.
Et, devant un tel spectacle, on est en droit
de se demander : à qui la faute ? — A qui ?
A vous, chrétiens ; à vous dont la piété se
refroidit, dont le zèle s’éteint ; à vous qui ne
pensez qu’à votre propre salut, sans vous
préoccuper du salut des autres ; à vous qui
ne craignez pas de vous engager dans de
lâches compromis avec le monde, qui prenez
peu à peu votre parti de tous les crimes et
de toutes les débauches, en attendant, sans
doute, de leur sourire ; à vous qui n’êtes plus
le sel de la terre.
*
* *
Jésus a prêché la liberté : il a appris aux
hommes qu’ils étaient libres, libres d’entrer
en communion avec Dieu, directement, sans
intermédiaire; libres dans leurs consciences,
libres dans leurs opinions ; et il semble que
le règne de la liberté devrait être depuis
longtemps établi sur la terre : mais il n’en
est rien. Vous n’avez pas le droit d’avoir vos
opinions, vos idées personnelles, pas plus en
politique qu’en religion ; sans cela vous per
drez votre position ; peu importe que vous
ayez une femme à nourrir, des enfants à
élever : on vous mettra dehors. Car ce qui
règne aujourd’hui, c’est le cléricalisme ; le
cléricalisme qui supprime toute liberté, qui
courbe les consciences, les intelligences et
les cœurs sous la volonté d’un directeur ; qui
enlève à l’homme toute noblesse, toute di
gnité, et en fait un esclave, esclave muet et
obéissant, croyant parce qu’on lui ordonne
de croire, agissant parce qu’on lui ordonne
d’agir. Et ce cléricalisme ne se rencontre
pas seulement dans l’Eglise romaine, ou dans
l’Armée du Salut: on le trouve aussi, quoique
peut-être à un moindre degré, dans le pro
testantisme, dans la franc-maçonnerie ; on
le trouve partout.
*
Jésus a prêché l’égalité ; il a dit aux
hommes « vous êtes tous frères », c’est-à-
dire, vous êtes égaux dans vos droits et dans
vos devoirs. Et actuellement, cette égalité
n’existe guère que sur le fronton des édifices
publics. — Je ne veux point parler ici de
l’égalité de fortune ou de condition, qui n’est
et ne sera jamais qu'une utopie ; mais de
l’égalité morale. Les uns, ceux qui n’ont
aucun principe, qui ne connaissent ni les
scrupules, ni les remords, qui cherchent, par
tous les moyens, à satisfaire leur orgueil ou
leur ambition, ont tous les droits, en parti
culier celui de fouler aux pieds les intérêts
du prochain, de le tromper, de le voler ; on
ne leur adressera pas de reproches ; on les
félicitera plutôt de leur habileté ; et les autres
n’ont que le droit de souffrir et de se taire,
sous peine de souffrir davantage encore.
L’inégalité triomphe partout, et même,
dans une Eglise qui se réclame de Jésus-
Christ, qui prétend être seule dépositaire de
son Evangile et de son salut, elle est deve
nue un principe fondamental : il y a la cé
rémonie du pauvre et la cérémonie du riche;
le riche est baptisé, marié, enseveli, au mi
lieu de toute la pompe et de tous les hon
neurs ; et quand le pauvre meurt, c’est tout
juste si le prêtre consent à venir marmotter
quelques prières sur son cercueil, à la hâte
et du bout des lèvres. Et cette inégalité
odieuse subsiste même après la mort : le
riche est sauvé à coups de messes ; quant au
pauvre, on le laisse souffrir dans je ne sais
quel purgatoire inventé pour les besoins de
la cause.
Un pareil état de choses est-il conforme
aux préceptes de l’Evangile? — Je ne le
pense pas. — Pourquoi donc subsiste-t-il
encore ? — Pourquoi ces opinions obliga
toires, ces consciences asservies, ces hommes
qui ont perdu tout sentiment de leur person
nalité et sont devenus des instruments inertes
dans les mains d’autrui ? Pourquoi ces pri
vilèges accordés aux heureux de ce monde,
cette tyrannie dédaigneuse à l’égard des
déshérités ? — Pourquoi ? — Parce que vous,
chrétiens, vous restez insensibles à toutes
les injustices ; parce que, à la place du cœur
d’amour que vous devriez avoir, vous avez
un cœur de pierre ; vous devriez par votre
exemple, faire rayonner dans la société la
liberté et l’égalité; mais cela troublerait
votre nonchalance, votre torpeur ; et vous
préférez vivre tranquilles, dans l’ombre,
alors que vous devriez être la Lumière du
monde.
*
¥ ¥
Jésus a prêché la charité ; il a été Lui-
même par sa vie, le parfait modèle de la
charité; comme Lui, nous devons avoir pitié
de ceux qui souffrent ou qui pleurent, nous
approcher d’eux pour les soulager, pour les
consoler. — Eh bien où sont-ils, ceux qui
consentent à visiter les pauvres, les mala
des, les orphelins, à porter dans la miséra
ble demeure où des êtres se débattent en
vain contre l’infortune ou les infirmités,
quelques mots desvmpathie, quelques regards
d’affection ? — Sans doute, l’on donne pour
les œuvres de bienfaisance ; mais on donne
sans se déranger ; on donne par habitude ou
par pose ; on donne le plus souvent à regret ;
et si l’on consent à donner quelque parcelle
de son superflu, on se garde bien de toucher
à ce que l’on considère comme le nécessaire;
on songe d’abord à assurer son bien-être, à
ne se priver d’aucune jouissance, d’aucun
plaisir, on s’occupe ensuite de ceux qui n’ont
rien ; et pendant que pour fêter Noël, le
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