Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1899-07-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 juillet 1899 01 juillet 1899
Description : 1899/07/01 (N3)-1899/07/31. 1899/07/01 (N3)-1899/07/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565329q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2017
» T
Celui qui m’aime, dit Jésus, gardera ma Parole.
L’ÉVANGILE, C’EST LA. LIBERTÉ !
DIRECTION : \
H. HUCHET et C. HÉBERT
Evangélistes
ABONNEMENTS :
France 1 Fr.
Etranger 2 »
43, rue Frédéric-Bellanger, 43 (Le Havre)
QUE LA LUMIÈRE SOIT!
LE CONGRÊSJE LA PAIX
Lettre de la princesse Wisznicwska
Nous croyons devoir reproduire la
lettre que la princesse Wizniewska, pré
sidente de la Ligue des femmes pour le
Désarmement International , vient d’adres
ser au Dagblad, qui avait demandé au
vaillant champion de la paix univer
selle son opinion sur la réunion de La
Haye :
Paris, le 10 juin 1899.
Monsieur le Rédacteur en chef du
Dagblad à La Haye.
Monsieur,
Pour répondre à la question que vous
m’avez fait l’honneur de me poser, je dois
avouer que les premières réunions de la
Conférence de la paix m’ont produit une
heureuse impression, en voyant que les
délégués des puissances ont démontré une
volonté sincère, et une résolution ferme
d’établir les bases d’une entente entre les
Etats et les nations pour la paix.
Les premiers articles déjà adoptés par le
comité de la troisième section (arbitrage)
sont de bon augure. Si l’on n’établit pas un
tribunal d’arbitrage permanent et obliga
toire, le principe de médiation codifié qu’on
adoptera sans doute, sera déjà un grand pas
vers la conservation de la paix.
Il n’est pas étonnant que la section de la
Croix-Rouge pour les guerres maritimes
rencontre des difficultés. L’augmentation de
la marine, proclamée par l’Angleterre pour
la défense de ses colonies, s’y oppose abso
lument.
La Ligue des femmes pour le désarmement
international à Paris, que j’ai l’honneur de
présider, est fière d’avoir lancé la première
l’idée du désarmement comme solution défi
nitive du problème de la paix universelle.
Cependant, je comprends toutes les difficul
tés dont cette solution est entravée, ce n’est
qu’une entente des cinq grandes puissances
continentales, qui permettrait de commencer
un désarmement partiel des armées de terre.
Il faudra, probablement, attendre une autre
Conférence pour résoudre cette grave ques
tion, puisqu’il est impossible d’admettre
qu’on puisse trancher des difficultés aussi
graves, qui exigent des années de réflexion
par cette première Conférence.
On n’arrivera au désarmement qu’en déra
cinant dans les cœurs humains la haine, qui
divise les nations. C’est pénétrée de cette
vérité, que j’ai eu l’idée (en 1897) de former
une alliance d’amitié entre les femmes de
tous les pays. Ces alliances, qui rayonnent
du Bureau Central de Paris à travers le
monde entier, comptent aujourd’hui 011,000
adhésions, leur nombre augmente tous les
jours, et à notre Congrès, qui aura lieu pen
dant l’exposition de 1900 à Paris, nos délé
guées représenteront certes plus d’un million
de femmes dévouées à la cause. Cette armée
pacifique et féminine influencera de plus en
plus l’opinion publique en faveur du désar
mement, surtout dans les pays de suffrage
universel, et préparera ainsi l’œuvre, dont
l’accomplissementappartientencore à l’heure
actuelle « à l’avenir ».
C’est dans ce but que notre Ligue a convié
par ses circulaires du 15 septembre, 10 fé
vrier et 10 avril, tous les chefs de groupe en
France et les vice-présidents et correspon
dants de la Ligue de Paris à l’étranger, d’en
voyer des télégrammes rédigés par nous et
adressés à Son Excellence Monsieur de
Beau fort, ministre des affaires étrangères à
La Haye, en le priant de les communiquer à
la Conférence pour associer au travail diplo
matique le courant de l’opinion populaire;
ce que Monsieur de Beaufort a eu l’amabilité
de faire, et dont le secrétariat général de la
Conférence nous a gracieusement et officiel
lement remercié.
Je ne partage pas les opinions pessimistes
si souvent énoncées que les délégués choisis
parmi les hommes les plus illustres de tous
les pays se séparent sans rien conclure,
impuissants comme de simples pacifiques.
Je crois que la Conférence fera œuvre
utile en transformant l’ancienne diplomatie,
suivant le mot si juste du baron de Staal, en
une science avec des règles fixes pour la
solution des conflits nationaux, qui va libé
rer le monde de la dernière étreinte du
moyen-âge, pour donner libre carrière aux
nouvelles exigences de la civilisation mo
derne, et fera disparaître les craintes, la
jalousie et les intrigues des gouvernants, en
faveur des aspirations et des intérêts des
peuples. Je suis sûre que les éminents hom
mes d’Etat qui la composent ne faibliront
pas à cette mission, et qu’un verdict sortira
de leurs délibérations, tel que l’humanité
l’attend avec une si grande anxiété.
Certes, s’il était en leur pouvoir, de
déclarer aux peuples, que doréna
vant l’Evangile sera le seul guide de
la politique, le siècle de l’équité et de
la justice remplacerait les souffran
ces que les siècles de barbarie nous
ont léguées.
Sans oser présumer que ce rêve de bonheur
puisse jamais se réaliser sur la terre, l’huma
nité y étant encore trop imparfaite ; je suis
persuadée que le résultat de la Conférence
sera une amélioration notable des relations
internationales, qui remplacera les guerres
dévastatrices par la concurrence progressive
du travail, et que les vœux de notre Ligue
seront enfin réalisés.
Libérer l’Europe des charges écrasantes
de la Paix Armée, régler à l’amiable et dans
l’équité les différends entre les nations, et
les débarrasser du hideux boulet de la
guerre ! C’est notre idéal ! Aussi nous, fem
mes de la Ligue de Paris, nous avons consa
cré depuis le 31 août 1898, toutes nos forces
pour provoquer un immense mouvement en
faveur de la pacification dans tous les mi
lieux, dans tous les pays du monde !
Nous espérons que la Conférence de la
Paix déposera et scellera dans la maison du
Bois (comme a dit Shakespeare) le pourpre
testament de la guerre ensanglantée, rendra
la paix ferme comme une montagne rocheuse,
que la guerre passée engendrera la paix, et
que le lion apprivoisé à la main se couchera
doucement aux pieds de la Paix.
Veuillez agréer, Monsieur, l’assurance de
ma considération la plus distinguée.
Princesse Wiszniewska.
BONNES ŒUVRES
L’Aumône est sœur de la Prière a dit
Victor Hugo; seulement pour cela, il faut
qu’elle soit secrète , la main gauche ne sa
chant pas ce que fait la droite ; Chrétienne ,
en donnant aux autres ce qu’on aimerait re
cevoir soi-même , si les rôles étaient changés.
Mais l’Aumône est aussi sœur de l’hypo
crisie, quand elle est faite avec ostentation ,
au son de la trompette, afin d’être vue et
honorée des hommes ; Pharisienne , en of
frant aux pauvres, les vieilles croûtes restes
du festin, et les guenilles de la garde-robe.
« En Vérité, dit Jésus, on reçoit sa récom
pense. »
(Eoang. St Mathieu , ch. VI)
Celui qui m’aime, dit Jésus, gardera ma Parole.
L’ÉVANGILE, C’EST LA. LIBERTÉ !
DIRECTION : \
H. HUCHET et C. HÉBERT
Evangélistes
ABONNEMENTS :
France 1 Fr.
Etranger 2 »
43, rue Frédéric-Bellanger, 43 (Le Havre)
QUE LA LUMIÈRE SOIT!
LE CONGRÊSJE LA PAIX
Lettre de la princesse Wisznicwska
Nous croyons devoir reproduire la
lettre que la princesse Wizniewska, pré
sidente de la Ligue des femmes pour le
Désarmement International , vient d’adres
ser au Dagblad, qui avait demandé au
vaillant champion de la paix univer
selle son opinion sur la réunion de La
Haye :
Paris, le 10 juin 1899.
Monsieur le Rédacteur en chef du
Dagblad à La Haye.
Monsieur,
Pour répondre à la question que vous
m’avez fait l’honneur de me poser, je dois
avouer que les premières réunions de la
Conférence de la paix m’ont produit une
heureuse impression, en voyant que les
délégués des puissances ont démontré une
volonté sincère, et une résolution ferme
d’établir les bases d’une entente entre les
Etats et les nations pour la paix.
Les premiers articles déjà adoptés par le
comité de la troisième section (arbitrage)
sont de bon augure. Si l’on n’établit pas un
tribunal d’arbitrage permanent et obliga
toire, le principe de médiation codifié qu’on
adoptera sans doute, sera déjà un grand pas
vers la conservation de la paix.
Il n’est pas étonnant que la section de la
Croix-Rouge pour les guerres maritimes
rencontre des difficultés. L’augmentation de
la marine, proclamée par l’Angleterre pour
la défense de ses colonies, s’y oppose abso
lument.
La Ligue des femmes pour le désarmement
international à Paris, que j’ai l’honneur de
présider, est fière d’avoir lancé la première
l’idée du désarmement comme solution défi
nitive du problème de la paix universelle.
Cependant, je comprends toutes les difficul
tés dont cette solution est entravée, ce n’est
qu’une entente des cinq grandes puissances
continentales, qui permettrait de commencer
un désarmement partiel des armées de terre.
Il faudra, probablement, attendre une autre
Conférence pour résoudre cette grave ques
tion, puisqu’il est impossible d’admettre
qu’on puisse trancher des difficultés aussi
graves, qui exigent des années de réflexion
par cette première Conférence.
On n’arrivera au désarmement qu’en déra
cinant dans les cœurs humains la haine, qui
divise les nations. C’est pénétrée de cette
vérité, que j’ai eu l’idée (en 1897) de former
une alliance d’amitié entre les femmes de
tous les pays. Ces alliances, qui rayonnent
du Bureau Central de Paris à travers le
monde entier, comptent aujourd’hui 011,000
adhésions, leur nombre augmente tous les
jours, et à notre Congrès, qui aura lieu pen
dant l’exposition de 1900 à Paris, nos délé
guées représenteront certes plus d’un million
de femmes dévouées à la cause. Cette armée
pacifique et féminine influencera de plus en
plus l’opinion publique en faveur du désar
mement, surtout dans les pays de suffrage
universel, et préparera ainsi l’œuvre, dont
l’accomplissementappartientencore à l’heure
actuelle « à l’avenir ».
C’est dans ce but que notre Ligue a convié
par ses circulaires du 15 septembre, 10 fé
vrier et 10 avril, tous les chefs de groupe en
France et les vice-présidents et correspon
dants de la Ligue de Paris à l’étranger, d’en
voyer des télégrammes rédigés par nous et
adressés à Son Excellence Monsieur de
Beau fort, ministre des affaires étrangères à
La Haye, en le priant de les communiquer à
la Conférence pour associer au travail diplo
matique le courant de l’opinion populaire;
ce que Monsieur de Beaufort a eu l’amabilité
de faire, et dont le secrétariat général de la
Conférence nous a gracieusement et officiel
lement remercié.
Je ne partage pas les opinions pessimistes
si souvent énoncées que les délégués choisis
parmi les hommes les plus illustres de tous
les pays se séparent sans rien conclure,
impuissants comme de simples pacifiques.
Je crois que la Conférence fera œuvre
utile en transformant l’ancienne diplomatie,
suivant le mot si juste du baron de Staal, en
une science avec des règles fixes pour la
solution des conflits nationaux, qui va libé
rer le monde de la dernière étreinte du
moyen-âge, pour donner libre carrière aux
nouvelles exigences de la civilisation mo
derne, et fera disparaître les craintes, la
jalousie et les intrigues des gouvernants, en
faveur des aspirations et des intérêts des
peuples. Je suis sûre que les éminents hom
mes d’Etat qui la composent ne faibliront
pas à cette mission, et qu’un verdict sortira
de leurs délibérations, tel que l’humanité
l’attend avec une si grande anxiété.
Certes, s’il était en leur pouvoir, de
déclarer aux peuples, que doréna
vant l’Evangile sera le seul guide de
la politique, le siècle de l’équité et de
la justice remplacerait les souffran
ces que les siècles de barbarie nous
ont léguées.
Sans oser présumer que ce rêve de bonheur
puisse jamais se réaliser sur la terre, l’huma
nité y étant encore trop imparfaite ; je suis
persuadée que le résultat de la Conférence
sera une amélioration notable des relations
internationales, qui remplacera les guerres
dévastatrices par la concurrence progressive
du travail, et que les vœux de notre Ligue
seront enfin réalisés.
Libérer l’Europe des charges écrasantes
de la Paix Armée, régler à l’amiable et dans
l’équité les différends entre les nations, et
les débarrasser du hideux boulet de la
guerre ! C’est notre idéal ! Aussi nous, fem
mes de la Ligue de Paris, nous avons consa
cré depuis le 31 août 1898, toutes nos forces
pour provoquer un immense mouvement en
faveur de la pacification dans tous les mi
lieux, dans tous les pays du monde !
Nous espérons que la Conférence de la
Paix déposera et scellera dans la maison du
Bois (comme a dit Shakespeare) le pourpre
testament de la guerre ensanglantée, rendra
la paix ferme comme une montagne rocheuse,
que la guerre passée engendrera la paix, et
que le lion apprivoisé à la main se couchera
doucement aux pieds de la Paix.
Veuillez agréer, Monsieur, l’assurance de
ma considération la plus distinguée.
Princesse Wiszniewska.
BONNES ŒUVRES
L’Aumône est sœur de la Prière a dit
Victor Hugo; seulement pour cela, il faut
qu’elle soit secrète , la main gauche ne sa
chant pas ce que fait la droite ; Chrétienne ,
en donnant aux autres ce qu’on aimerait re
cevoir soi-même , si les rôles étaient changés.
Mais l’Aumône est aussi sœur de l’hypo
crisie, quand elle est faite avec ostentation ,
au son de la trompette, afin d’être vue et
honorée des hommes ; Pharisienne , en of
frant aux pauvres, les vieilles croûtes restes
du festin, et les guenilles de la garde-robe.
« En Vérité, dit Jésus, on reçoit sa récom
pense. »
(Eoang. St Mathieu , ch. VI)
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