Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1932-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1932 01 janvier 1932
Description : 1932/01/01-1932/03/31. 1932/01/01-1932/03/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565319b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2017
33® ANNÉE
TRIMESTRIEL
1® r TRIMESTRE 1932
9
en 1898, supprime par la censure militaire pendant la Guerre mondiale
Mouoement Pacifique Chrétien
« l’internationale de l’amour »
Directeur-Fondateur : Henri HUCHET.
Président d'Honneur : Rév. Docteur M. J. ELLIOTT
(Gaer)
An*Tés »«
CONSEIL :
M me Henriette DUMESNIL-HUGHET, Secrétaire du Journal et du M. P C.
Pasteur Frédéric BONHOMME, Wilhem SCHWARZ, Henri NADEL, Pasteur Marcel BOURQUIN,
Henri SCHMITT, Louis GUÉTANT, Gaston MORMAL, Charles HAUS,
Marie FOUILLEN, Claire GÉNIAUX, Mme MARFURT-TORFS,
M me R. MEYNARD-WIEDMER, A. STILMANT-OFFERS, A.-C. LUYTEN-BLOCK.
Les articles Rengagent que la responsabilité des rédacteurs.
38, Avenue Marceau, COURBEVOIE
Abonnement :
Un an 5 francs.
Le numéro O fr. 50
(Seine). Réceptions de 2 h.
ADMINISTRATION :
Chèques postaux :
Docteur Marius DUMESNIL
PARIS n* 217.31
à 5 h. : Mardi, Jeudi, Samedi.
Souscriptions :
Membre adhérent 1 O francs.
Membre actif 20 francs.
Membre militant.... 50 francs
■ ■9
COUP D’ŒIL
Plus redouté qu’espéré, l’an neuf s’ouvre sur
des perspectives sombres. Depuis lu chute de
l’empire romain il n’y eut sans doute pas un tel
chaos dahl le monde. Instabilité, insécurité,
incompréhension, désaxement en tous les do
maines, perplexité générale.
On peut estimer qu’à l’heure actuelle il y a
dans le monde 20 à 25 millions de chômeurs :
Etats-Unis, Angleterre, Allemagne, Italie, Eu
rope Centrale, France, toutes les nations sont
atteintes par le fléau.
Et parallèlement à la misère, à la famine
pour des millions de travailleurs, il y a accumu
lation et destruction de richesses : au Canada, on
brûle le blé dans les locomotives, à Rio-de-
Janeiro dernièrement on incendiait 75.000 sacs
de café sur les quais, aux Etats-Unis, il y a un
stock de 13 paires de chaussures par habitants ;
partout les tissages ne peuvent écouler leurs
tissus. Cependant nous payons le pain cher, nous
sommes obligés d’user nos habits jusqu’au bout,
des enfants ont faim et froid, des hommes et
des femmes meurent d’inanition.
N'est-ce pas une monstruosité , la signature
d’un état social vicié jusqu’au tréfonds, l’apogée
de l’égoïsme et de la bêtise ?
A tc '. 'Mc yituation. qu’ont trouvé à opposer
les guu v ui IK lilUiicb . . U . v : Ci il ' 3 h.,.'. ? T
niers ! Chacun se renferme chez lui et prohibe
les marchandises du voisin. De solution plus
paresseuse et plus stupide il ne pouvait être
question. Nous allons de ce pas, revenir au Moyen
Age, on va rétablir les douanes entre provinces
et sur nos maigres ressources nous avons l’avan
tage de prélever le traitement et l’entretien
d’une armée de gabelous improductifs, dont le
seul rôle est de paralyser les échanges et d’embê
ter le publie.
Nos « grands » économistes, nos « grands »
financiers se montrent moins avertis devant
cette crise qu’un paysan sans instruction avec
son simple bon sens. Eux non plus, « n’avaient
pas voulu cela » et ne l’avaient pas prévu.
L’économique, dit-on, commande la poli
tique. L’une apparaît aussi désorientée que
l’autre.
Nos gouvernants s’appliquent à réparer les
grosses lézardes du bâtiment France avec du
papier collant qu’ils humectent d’une abondante
salive parlementaire. De l’autre côté du détroit
travaillistes et conservateurs manifestent un tou
chant accord dans l’inaction et l’incompétence.
A l’Est, un Hitler fait figure de sauveur et
recrute des adeptes de plus en plus nombreux,
tandis qu’au sud le matamore de Rome resser
rant sa tyrannie, maintient par les pires excès
An régime dont la base financière est sapée un
peu plus chaque jour.
Mais le cancer de l’Europe est à son centre.
Parachevant l’ignominie du traité de Versailles,
ceux de Trianon et de Saint-Germain ont créé
'anarchie et le non-sens dans l’Europe Centrale ;
narqueterie de nations qui ne peuvent trouver
eur équilibre, où les causes de troubles et de
conflits sont endémiques, où la vie devient im
possible. Une Autriche au sol pauvre et sans dé
bouchés, avec une capitale disproportionnée à
»on étendue, et ne pouvant arriver à vivre ; une
rlongrie où la vie est des plus dures pour l’en-
semble du peuple, et qu’un régime fasciste
:ntraîne vers les aventures ; une Tchéco-Slova-
juie qu’on a poussée à une prospérité factice
;t qui agglomère des éléments ethniques oppo-
,és ; une Yougo-Slavie démesurément agrandie ;
me Roumanie qui nous lâche actuellement pour
e rapprocher de l’Italie et de l’Allemagne ; une
Ulogne gémissant sous la tyrannie de Pilsud-
ky et des « colonels » et dont la caste dirigeante
herche les aventures guerrières. Tout ceci se
léroulant sous les yeux de l’Italie qui cherche
i acquérir la suprématie dans les Balkans et
[ui ne regardera pas aux moyens !
Désemparé, ce monde occidental tourne des
r eux effarés vers la Russie. Réfugiés blancs,
Lats-majors et capitaines de l’industrie lourde
ombinent toujours des projets pour l’écraser,
nais l’ours moscovite est un peu gras. Et, quels
[ue soient les reproches qu’on puisse adresser
iux dirigeants de l’U. R. S. S. (leur matéria
lisme forcené en particulier) ils sont arrivés à
des réalisations formidables qui imposent l’ad
miration si bien que nos va-t-en guerre ne sont
pas sûrs d’être suivis des peuples qu’ils vou
draient engager dans une aventure contre les
Soviets.
Il ne faut pas croire d’ailleurs que la crise
s’arrête à l’Oural et à la Caspienne. L’Asie est
en pleine ébullition. Nous en avons une idée plus
ou moins vague par la guerre civile qui depuis
des années sévit en Chine et par l’actuel conflit
| sino-japonais. Mais il est une autre face de la
I question que peu d’Européens connaissent :
j c’est l’équipement économique de l’Asie. En
Chine se monte une industrie qui dans dix ans
j ravira tous les marchés de l’Europe. Les Chi-
: nois sont habiles, travailleurs, sobres et terri-
; blement avides de gain. De telle sorte que dans
' quelques années l’Europe sera réduite à vivre
i sur son propre fonds, ne pouvant plus compter
! sur les marchés extérieurs.
L’accroissement de la population est énorme
j en Asie. Aux Indes il a été de 64 millions d’indi-
| vidus en 20 ans. Si bien que si l’Europe veut ache-
i ver de se saigner par une nouvelle guerre elle
I n’existera plus, car ses rescapés auront à faire
; face à un milliard d’Asiatiques !
j L’Asie' de demain se révèle matérialiste et
jouisseuse. La formidable puissance de la ma-
| chine a été mise aux mains de populations dont
; le niveau mental dans l’ensemble est, encore
inférieur au nôtre, c’est tout dire. Si bien que
comme l’apprenti sorcier, les techniciens d’au- j
jourd’hui sont incapables d’arrêter l’immense |
mécanique nu’ils ont montée ils se trouvent !
eux-mémes happés par les engrenages.
Car ce n’est pas la machine qu’il faut vili- j
pender, comme le font aujourd’hui certains |
auteurs et non des moindres (snobisme rétro
grade bien porté par les candidats à l’Académie)
mais l’usage stupide qu’en (ont les hommes.
C’est toute l’orientation économique qui est
viciée au point de départ. Au lieu que la produc
tion soit ordonnée en vue de la consommation,
afin de répartir le mieux possible à tous les
habitants de la planète les richesses naturelles,
les produits de la terre qui appartient à tous en
droit naturel, la production n’a pour but que
d’enrichir le fabricant, le propriétaire foncier,
le banquier. C’est là le vice fondamental. Le
désarroi économique actuel qu’est que le résul
tat matérialisé et socialisé du monstrueux
égoïsme qui inspire notre vie.
C’est aussi cet égoïsme qui obnubile les diri
geants des nations. Nous ne parlons pas simple
ment de cette course à « l’assiette au beurre »
qui est le premier article du catéchisme des poli
ticiens, mais de cette attitude ratatinée qui,
par l’habituel reploiement sur soi, empêche de
voir un peu loin. Le monde économique a
franchi des siècles en cinquante ans, le monde
politique en est encore au xvn e siècle. Comme
l’écrivait récemment Gustave Rodriguez dans
La Volonté : « Nous vivons encore sur la fiction
des frontières. Il y a beau temps qu’elles ont
cessé d’exister autrement que sur le papier,
malheureusement sur le papier des traités de
commerce ou des tarifs douaniers. Pour la
science et pour la technique, non seulement il
n’v a plus de Pyrénées, mais il n’y a plus
d’océans. »
On présence de cette misère on demeure stu
pide en voyant les gouvernements continuer à
drainer pour la guerre le plus clair de nos res
sources. La France — pour ne parler que d’elle
— dépense actuellement près de 20 milliards ,
soit plus du tiers de son budget — pour la guerre
et consacre seulement 6,8 pour 100 de ce même
budget à l’instruction publique; elle arrive sous
ce rapport au 35 e rang des puissances du monde.
Sans doute derrière cette organisation mili
taire il y a de gros • intérêts qui s’abritent :
Comité des Forges, quelques grosses banques,
et l’Etat-major qui veut maintenir et justifier
sa situation prépondérante. Mais il y a chez les
gouvernants et dans tout le peuple, deux fac
teurs primordiaux : la bêtise et la peur.
Bêtise, ignorance, routine de l’esprit qui répète
des clichés appris dès l’enfance, incapacité de
voir les faits et d’en tirer des conclusions lo
giques, font que du ministre au balayeur, tous
croient encore à l’attaque brusquée du voisin
si nous n’avons pas une forte armée pour nous
défendre. L’armée, assurance contre la peur !
Car tout le monde a peur : le locataire du des
sous de celui d’au-dessus, le patron de l’ouvrier
et l’ouvrier du patron, le voisin de son voisin,
l’homme politique de ses électeurs, et chaque pays
des autres pays.
Si l’on cherchait à découvrir l’origine de cette
peur universelle on la trouverait peut-être dans
ce fait que — individuellement ou collective
ment — presque personne na une bonne cons
cience. Fortune mal acquise, situation politique
ou honorifique atteinte par des compromissions,
réussite fondée sur le mensonge et la ruse, trai
tés, soi-disant de paix, basés sur l’injustice et
imposés par la violence, partout l’iniquité est
à la base de notre vie, et c’est l’iniquité qui en
gendre la peur et la lâcheté, lesquelles conduisent
aux folies catastrophiques.
Si l’on reconnaît l’arbre à ses fruits, nous
pouvons conclure que l’arbre de notre vie so
ciale et individuelle est pourri, pourri, pourri.
Ce ne sont pas les palabres de nos diplomates
et de nos gouvernants qui lui rendront la vie.
Il faut qu’il soit scié à ras de terre, replanté en
bon sol sain, bien défoncé et nettoyé, alors il
pourra « produire' des fruits qui serviront à la
guérison des jiations ».
C’est une réforme radicale de notre vie sous
le rapport de l’hygiène, de l’éducation, de
l’organisation sociale, de la production et de la
circulation des richesses, un changement com
plet d’attitude et de direction, une « conversion »
pour reprendre en son sens plein ce vieux vo
cable, c’est cela seul qui peut sauver le monde
de là destruction.
Rien de moins
Dr M. DUMESNIL.
. ' v >v? • ■ de Grâce
Saluons avec confiance 1932. Dieu veuille
éclairer les Hommes d’Etat sur leur ter
rible responsabilité à l’égard des peuples.
Nos meilleurs vœux de santé et de succès
à notre valeureux pèlerin de la Paix :
M. Briand. /
La Conférence du Désarmement à Ge
nève, la Métropole de la Société des Na
tions, révélera au monde les Gouvernants
de bonne foi et amis de la Paix.
Comme l’a déclaré le Congrès Amé
ricain des pasteurs méthodistes, il faut
que l’Europe accomplisse une œuvre de
justice en révisant les traités.
Sinon ce sera le réveil des instincts
infernaux. Les convoitises et les rancœurs
agiteront les bellicistes. Une fois de plus,
il sera question de suprématie maritime,
souveraineté nationaleetc. etc. Tout le re
frain patriotique des âmes bien nées.
Alors les satisfaits : Angleterre, Bel
gique, France, Hongrie, Pologne, Serbie,
Tchécoslovaquie, crieront : Paix ! Paix !
Et il n’y aura point de Paix. Car les
mécontents : Allemagne, Autriche, Bul
garie, Espagne, Grèce, Italie, Russie, Rou
manie, Turquie, clameront la guerre pour
ceci ou cela.
Les esclaves noirs et j aunes montreront
les dents à leurs colonisateurs.
L’Amérique tremblera et les Neutres
seront écrasés. La civilisation chrétienne
aura vécu !
Cette nouvelle guerre sera moins cruelle
que la dernière. Les mutilés et « gueules
cassées», seront le petit nombre.
La science chimique fera passer les
combattants et la population civile de
vie à trépas sans douleur. Ce sera la
bonne mort à défaut de la belle vie.
Les gaz parfumés à la Coty endor
miront les héros dans le « Rêve » de De-
taille, dont ils seront les vaincus à perpé
tuité de par la glorieuse asphyxie, sous
le patronage de Notre Dame des Vic
toires ou du Dieu des Armées.
Henri IPUCHET.
U. R. S. S.?
« — Phraséologie bourgeoise, que tout cela ! »
clame le communiste. « A quoi riment ces chi-
« noiseries sur la guerre défensive et la guerre
« offensive ? Pures aberrations, suites d’une
« cécité congénitale évidente. Aussi ne vovez-
« vous pas que TOUTES les guerres ont pour
« cause cet atroce régime de concurrence écono-
« inique entre les nations. Débarrassez-vous une
« bonne fois du fatras idéologique petit-bour-
« geois. Vous ne voulez plus de guerres ? Par-
« fait : supprimez-en donc la cause, supprimez le
« régime de concurrence, le régime capitaliste.
« Prenez la question des salaires : il saute aux
« yeux que votre système capitaliste, impliquant
« les concurrences entre les Etats, DOIT amener,
« que vous le vouliez ou non, des efforts cons-
« tants pour l’abaissement des pbix de revient.
« D’où la lutte effrénée des industriels pour la
« compression des salaires ; d’où leur opposition
« aux lois sociales.
« L’économiste théoricien démontrera que
« toute diminution des salaires entraîne des
« conséquences désastreuses pour la masse,
« c’est-à-dire pour l’ensemble du pays ; en effet,
« les salaires intervenant dans le coût de la pro-
« duction pour 20 % seulement environ, leur
« abaissement aggravera évidemment la situa-
« tion économique générale, puisque, quand la
« population perd 10 % de sa puissance d’achat
« par exemple, les produits qu’elle est snscep-
« lible d'acquérir ne baisseront, dans le nL,..i
« temps, que de 20 %.
« Mais il tombe sous le sens que pareille consi-
« dération de principe n’a plus aucun poids en
« présence de la concurrence mondiale et dans
« les batailles pour l’accaparement des débou
te chés. La concurrence entre les pays étant le
« fait dominant, la baisse des prix de revient
« reste le seul critère. Conséquences fatales, ma
te thématiquement inéluctables : conflits so-
« ciaux à l’intérieur, guerres de tarifs à l’exté-
tt rieur, et, finalement, je le répète/ la guerre
et tout court.
et Vous me répondrez peut-être que certains
tt industriels se rendent compte de l’utilité d’une
tt politique de hauts salaires. D’accord. Toute-
tt fois, les événements finissent, tôt pu tard, par
« avoir raison vie leurs idées, si justes soient-elles :
« la concurrence internationale, en dernière
« analyse, leur dicte cette loi : pression sur les
« salaires, baisse des salaires.
« Votre système capitaliste porte donc en lui-
« même sa propre condamnation. »
Que répondre à cette argumentation ?
1. Oui ou non, la concurrence économique
est-elle la cause profonde des guerres ?...
Je pense, pour ma part, que Caïn, symbole
biblique, reste d’actualité. Caïn jalousait son
frère. Et pourquoi ? Il s’agissait, en somme,
d’une simple question de... prestige... Le sacri
fice d’Abel avait été agréable à Dieu. Cela, Caïn
ne pouvait l’admettre. Non possumus... Casus
belli. (De nos jours, Caïn aurait crié à la concur
rence déloyale...) La solution, dès lors, lui parut
très simple : il tua son frère.
Les communistes, eux, mettront carrément
ce meurtre sur le compte du système de concur
rence... Ils en arrivent ainsi, le plus naturel
lement du monde, à confondre l’assassin et l’as
sassiné. Pas de responsable, si ce n’est... la
concurrence.
Les communistes taxent souvent leurs « frères »
bourgeois de sinistres sophistes. Or, on voit que
le sophiste n’est pas toujours celui qu’on pense.
Voici maintenant deux industriels (ou deux
groupes d’industriels). Tous deux fabriquent les
mêmes objets. Aucun cartel ne les unit. Aucune
frontière ne les sépare.
Vont-ils nécessairement en venir aux mains ?
Vont-ils fatalement un jour ou l’autre s’attaquer
à coups de grenades ?
Il suffit, n’est-ce pas, de poser la question.
N’insistons pas. Et nous pouvons hardiment
conclure que, par lui-même, le système de la
concurrence n’entraîne pas la nécessité de s’en
tretuer. Si les deux industriels ont, d’aventure,
quelque différend, ils s’adresseront à la justice
de leur pays. Mais... si ce sont deux nations qui
se trouvent en compétition, qui tranchera ? ? ?
C’est bien pourquoi la seule planche de salut
la voici : UNE POLICE INTERNATIONALE
>
/
TRIMESTRIEL
1® r TRIMESTRE 1932
9
en 1898, supprime par la censure militaire pendant la Guerre mondiale
Mouoement Pacifique Chrétien
« l’internationale de l’amour »
Directeur-Fondateur : Henri HUCHET.
Président d'Honneur : Rév. Docteur M. J. ELLIOTT
(Gaer)
An*Tés »«
CONSEIL :
M me Henriette DUMESNIL-HUGHET, Secrétaire du Journal et du M. P C.
Pasteur Frédéric BONHOMME, Wilhem SCHWARZ, Henri NADEL, Pasteur Marcel BOURQUIN,
Henri SCHMITT, Louis GUÉTANT, Gaston MORMAL, Charles HAUS,
Marie FOUILLEN, Claire GÉNIAUX, Mme MARFURT-TORFS,
M me R. MEYNARD-WIEDMER, A. STILMANT-OFFERS, A.-C. LUYTEN-BLOCK.
Les articles Rengagent que la responsabilité des rédacteurs.
38, Avenue Marceau, COURBEVOIE
Abonnement :
Un an 5 francs.
Le numéro O fr. 50
(Seine). Réceptions de 2 h.
ADMINISTRATION :
Chèques postaux :
Docteur Marius DUMESNIL
PARIS n* 217.31
à 5 h. : Mardi, Jeudi, Samedi.
Souscriptions :
Membre adhérent 1 O francs.
Membre actif 20 francs.
Membre militant.... 50 francs
■ ■9
COUP D’ŒIL
Plus redouté qu’espéré, l’an neuf s’ouvre sur
des perspectives sombres. Depuis lu chute de
l’empire romain il n’y eut sans doute pas un tel
chaos dahl le monde. Instabilité, insécurité,
incompréhension, désaxement en tous les do
maines, perplexité générale.
On peut estimer qu’à l’heure actuelle il y a
dans le monde 20 à 25 millions de chômeurs :
Etats-Unis, Angleterre, Allemagne, Italie, Eu
rope Centrale, France, toutes les nations sont
atteintes par le fléau.
Et parallèlement à la misère, à la famine
pour des millions de travailleurs, il y a accumu
lation et destruction de richesses : au Canada, on
brûle le blé dans les locomotives, à Rio-de-
Janeiro dernièrement on incendiait 75.000 sacs
de café sur les quais, aux Etats-Unis, il y a un
stock de 13 paires de chaussures par habitants ;
partout les tissages ne peuvent écouler leurs
tissus. Cependant nous payons le pain cher, nous
sommes obligés d’user nos habits jusqu’au bout,
des enfants ont faim et froid, des hommes et
des femmes meurent d’inanition.
N'est-ce pas une monstruosité , la signature
d’un état social vicié jusqu’au tréfonds, l’apogée
de l’égoïsme et de la bêtise ?
A tc '. 'Mc yituation. qu’ont trouvé à opposer
les guu v ui IK lilUiicb . . U . v : Ci il ' 3 h.,.'. ? T
niers ! Chacun se renferme chez lui et prohibe
les marchandises du voisin. De solution plus
paresseuse et plus stupide il ne pouvait être
question. Nous allons de ce pas, revenir au Moyen
Age, on va rétablir les douanes entre provinces
et sur nos maigres ressources nous avons l’avan
tage de prélever le traitement et l’entretien
d’une armée de gabelous improductifs, dont le
seul rôle est de paralyser les échanges et d’embê
ter le publie.
Nos « grands » économistes, nos « grands »
financiers se montrent moins avertis devant
cette crise qu’un paysan sans instruction avec
son simple bon sens. Eux non plus, « n’avaient
pas voulu cela » et ne l’avaient pas prévu.
L’économique, dit-on, commande la poli
tique. L’une apparaît aussi désorientée que
l’autre.
Nos gouvernants s’appliquent à réparer les
grosses lézardes du bâtiment France avec du
papier collant qu’ils humectent d’une abondante
salive parlementaire. De l’autre côté du détroit
travaillistes et conservateurs manifestent un tou
chant accord dans l’inaction et l’incompétence.
A l’Est, un Hitler fait figure de sauveur et
recrute des adeptes de plus en plus nombreux,
tandis qu’au sud le matamore de Rome resser
rant sa tyrannie, maintient par les pires excès
An régime dont la base financière est sapée un
peu plus chaque jour.
Mais le cancer de l’Europe est à son centre.
Parachevant l’ignominie du traité de Versailles,
ceux de Trianon et de Saint-Germain ont créé
'anarchie et le non-sens dans l’Europe Centrale ;
narqueterie de nations qui ne peuvent trouver
eur équilibre, où les causes de troubles et de
conflits sont endémiques, où la vie devient im
possible. Une Autriche au sol pauvre et sans dé
bouchés, avec une capitale disproportionnée à
»on étendue, et ne pouvant arriver à vivre ; une
rlongrie où la vie est des plus dures pour l’en-
semble du peuple, et qu’un régime fasciste
:ntraîne vers les aventures ; une Tchéco-Slova-
juie qu’on a poussée à une prospérité factice
;t qui agglomère des éléments ethniques oppo-
,és ; une Yougo-Slavie démesurément agrandie ;
me Roumanie qui nous lâche actuellement pour
e rapprocher de l’Italie et de l’Allemagne ; une
Ulogne gémissant sous la tyrannie de Pilsud-
ky et des « colonels » et dont la caste dirigeante
herche les aventures guerrières. Tout ceci se
léroulant sous les yeux de l’Italie qui cherche
i acquérir la suprématie dans les Balkans et
[ui ne regardera pas aux moyens !
Désemparé, ce monde occidental tourne des
r eux effarés vers la Russie. Réfugiés blancs,
Lats-majors et capitaines de l’industrie lourde
ombinent toujours des projets pour l’écraser,
nais l’ours moscovite est un peu gras. Et, quels
[ue soient les reproches qu’on puisse adresser
iux dirigeants de l’U. R. S. S. (leur matéria
lisme forcené en particulier) ils sont arrivés à
des réalisations formidables qui imposent l’ad
miration si bien que nos va-t-en guerre ne sont
pas sûrs d’être suivis des peuples qu’ils vou
draient engager dans une aventure contre les
Soviets.
Il ne faut pas croire d’ailleurs que la crise
s’arrête à l’Oural et à la Caspienne. L’Asie est
en pleine ébullition. Nous en avons une idée plus
ou moins vague par la guerre civile qui depuis
des années sévit en Chine et par l’actuel conflit
| sino-japonais. Mais il est une autre face de la
I question que peu d’Européens connaissent :
j c’est l’équipement économique de l’Asie. En
Chine se monte une industrie qui dans dix ans
j ravira tous les marchés de l’Europe. Les Chi-
: nois sont habiles, travailleurs, sobres et terri-
; blement avides de gain. De telle sorte que dans
' quelques années l’Europe sera réduite à vivre
i sur son propre fonds, ne pouvant plus compter
! sur les marchés extérieurs.
L’accroissement de la population est énorme
j en Asie. Aux Indes il a été de 64 millions d’indi-
| vidus en 20 ans. Si bien que si l’Europe veut ache-
i ver de se saigner par une nouvelle guerre elle
I n’existera plus, car ses rescapés auront à faire
; face à un milliard d’Asiatiques !
j L’Asie' de demain se révèle matérialiste et
jouisseuse. La formidable puissance de la ma-
| chine a été mise aux mains de populations dont
; le niveau mental dans l’ensemble est, encore
inférieur au nôtre, c’est tout dire. Si bien que
comme l’apprenti sorcier, les techniciens d’au- j
jourd’hui sont incapables d’arrêter l’immense |
mécanique nu’ils ont montée ils se trouvent !
eux-mémes happés par les engrenages.
Car ce n’est pas la machine qu’il faut vili- j
pender, comme le font aujourd’hui certains |
auteurs et non des moindres (snobisme rétro
grade bien porté par les candidats à l’Académie)
mais l’usage stupide qu’en (ont les hommes.
C’est toute l’orientation économique qui est
viciée au point de départ. Au lieu que la produc
tion soit ordonnée en vue de la consommation,
afin de répartir le mieux possible à tous les
habitants de la planète les richesses naturelles,
les produits de la terre qui appartient à tous en
droit naturel, la production n’a pour but que
d’enrichir le fabricant, le propriétaire foncier,
le banquier. C’est là le vice fondamental. Le
désarroi économique actuel qu’est que le résul
tat matérialisé et socialisé du monstrueux
égoïsme qui inspire notre vie.
C’est aussi cet égoïsme qui obnubile les diri
geants des nations. Nous ne parlons pas simple
ment de cette course à « l’assiette au beurre »
qui est le premier article du catéchisme des poli
ticiens, mais de cette attitude ratatinée qui,
par l’habituel reploiement sur soi, empêche de
voir un peu loin. Le monde économique a
franchi des siècles en cinquante ans, le monde
politique en est encore au xvn e siècle. Comme
l’écrivait récemment Gustave Rodriguez dans
La Volonté : « Nous vivons encore sur la fiction
des frontières. Il y a beau temps qu’elles ont
cessé d’exister autrement que sur le papier,
malheureusement sur le papier des traités de
commerce ou des tarifs douaniers. Pour la
science et pour la technique, non seulement il
n’v a plus de Pyrénées, mais il n’y a plus
d’océans. »
On présence de cette misère on demeure stu
pide en voyant les gouvernements continuer à
drainer pour la guerre le plus clair de nos res
sources. La France — pour ne parler que d’elle
— dépense actuellement près de 20 milliards ,
soit plus du tiers de son budget — pour la guerre
et consacre seulement 6,8 pour 100 de ce même
budget à l’instruction publique; elle arrive sous
ce rapport au 35 e rang des puissances du monde.
Sans doute derrière cette organisation mili
taire il y a de gros • intérêts qui s’abritent :
Comité des Forges, quelques grosses banques,
et l’Etat-major qui veut maintenir et justifier
sa situation prépondérante. Mais il y a chez les
gouvernants et dans tout le peuple, deux fac
teurs primordiaux : la bêtise et la peur.
Bêtise, ignorance, routine de l’esprit qui répète
des clichés appris dès l’enfance, incapacité de
voir les faits et d’en tirer des conclusions lo
giques, font que du ministre au balayeur, tous
croient encore à l’attaque brusquée du voisin
si nous n’avons pas une forte armée pour nous
défendre. L’armée, assurance contre la peur !
Car tout le monde a peur : le locataire du des
sous de celui d’au-dessus, le patron de l’ouvrier
et l’ouvrier du patron, le voisin de son voisin,
l’homme politique de ses électeurs, et chaque pays
des autres pays.
Si l’on cherchait à découvrir l’origine de cette
peur universelle on la trouverait peut-être dans
ce fait que — individuellement ou collective
ment — presque personne na une bonne cons
cience. Fortune mal acquise, situation politique
ou honorifique atteinte par des compromissions,
réussite fondée sur le mensonge et la ruse, trai
tés, soi-disant de paix, basés sur l’injustice et
imposés par la violence, partout l’iniquité est
à la base de notre vie, et c’est l’iniquité qui en
gendre la peur et la lâcheté, lesquelles conduisent
aux folies catastrophiques.
Si l’on reconnaît l’arbre à ses fruits, nous
pouvons conclure que l’arbre de notre vie so
ciale et individuelle est pourri, pourri, pourri.
Ce ne sont pas les palabres de nos diplomates
et de nos gouvernants qui lui rendront la vie.
Il faut qu’il soit scié à ras de terre, replanté en
bon sol sain, bien défoncé et nettoyé, alors il
pourra « produire' des fruits qui serviront à la
guérison des jiations ».
C’est une réforme radicale de notre vie sous
le rapport de l’hygiène, de l’éducation, de
l’organisation sociale, de la production et de la
circulation des richesses, un changement com
plet d’attitude et de direction, une « conversion »
pour reprendre en son sens plein ce vieux vo
cable, c’est cela seul qui peut sauver le monde
de là destruction.
Rien de moins
Dr M. DUMESNIL.
. ' v >v? • ■
Saluons avec confiance 1932. Dieu veuille
éclairer les Hommes d’Etat sur leur ter
rible responsabilité à l’égard des peuples.
Nos meilleurs vœux de santé et de succès
à notre valeureux pèlerin de la Paix :
M. Briand. /
La Conférence du Désarmement à Ge
nève, la Métropole de la Société des Na
tions, révélera au monde les Gouvernants
de bonne foi et amis de la Paix.
Comme l’a déclaré le Congrès Amé
ricain des pasteurs méthodistes, il faut
que l’Europe accomplisse une œuvre de
justice en révisant les traités.
Sinon ce sera le réveil des instincts
infernaux. Les convoitises et les rancœurs
agiteront les bellicistes. Une fois de plus,
il sera question de suprématie maritime,
souveraineté nationaleetc. etc. Tout le re
frain patriotique des âmes bien nées.
Alors les satisfaits : Angleterre, Bel
gique, France, Hongrie, Pologne, Serbie,
Tchécoslovaquie, crieront : Paix ! Paix !
Et il n’y aura point de Paix. Car les
mécontents : Allemagne, Autriche, Bul
garie, Espagne, Grèce, Italie, Russie, Rou
manie, Turquie, clameront la guerre pour
ceci ou cela.
Les esclaves noirs et j aunes montreront
les dents à leurs colonisateurs.
L’Amérique tremblera et les Neutres
seront écrasés. La civilisation chrétienne
aura vécu !
Cette nouvelle guerre sera moins cruelle
que la dernière. Les mutilés et « gueules
cassées», seront le petit nombre.
La science chimique fera passer les
combattants et la population civile de
vie à trépas sans douleur. Ce sera la
bonne mort à défaut de la belle vie.
Les gaz parfumés à la Coty endor
miront les héros dans le « Rêve » de De-
taille, dont ils seront les vaincus à perpé
tuité de par la glorieuse asphyxie, sous
le patronage de Notre Dame des Vic
toires ou du Dieu des Armées.
Henri IPUCHET.
U. R. S. S.?
« — Phraséologie bourgeoise, que tout cela ! »
clame le communiste. « A quoi riment ces chi-
« noiseries sur la guerre défensive et la guerre
« offensive ? Pures aberrations, suites d’une
« cécité congénitale évidente. Aussi ne vovez-
« vous pas que TOUTES les guerres ont pour
« cause cet atroce régime de concurrence écono-
« inique entre les nations. Débarrassez-vous une
« bonne fois du fatras idéologique petit-bour-
« geois. Vous ne voulez plus de guerres ? Par-
« fait : supprimez-en donc la cause, supprimez le
« régime de concurrence, le régime capitaliste.
« Prenez la question des salaires : il saute aux
« yeux que votre système capitaliste, impliquant
« les concurrences entre les Etats, DOIT amener,
« que vous le vouliez ou non, des efforts cons-
« tants pour l’abaissement des pbix de revient.
« D’où la lutte effrénée des industriels pour la
« compression des salaires ; d’où leur opposition
« aux lois sociales.
« L’économiste théoricien démontrera que
« toute diminution des salaires entraîne des
« conséquences désastreuses pour la masse,
« c’est-à-dire pour l’ensemble du pays ; en effet,
« les salaires intervenant dans le coût de la pro-
« duction pour 20 % seulement environ, leur
« abaissement aggravera évidemment la situa-
« tion économique générale, puisque, quand la
« population perd 10 % de sa puissance d’achat
« par exemple, les produits qu’elle est snscep-
« lible d'acquérir ne baisseront, dans le nL,..i
« temps, que de 20 %.
« Mais il tombe sous le sens que pareille consi-
« dération de principe n’a plus aucun poids en
« présence de la concurrence mondiale et dans
« les batailles pour l’accaparement des débou
te chés. La concurrence entre les pays étant le
« fait dominant, la baisse des prix de revient
« reste le seul critère. Conséquences fatales, ma
te thématiquement inéluctables : conflits so-
« ciaux à l’intérieur, guerres de tarifs à l’exté-
tt rieur, et, finalement, je le répète/ la guerre
et tout court.
et Vous me répondrez peut-être que certains
tt industriels se rendent compte de l’utilité d’une
tt politique de hauts salaires. D’accord. Toute-
tt fois, les événements finissent, tôt pu tard, par
« avoir raison vie leurs idées, si justes soient-elles :
« la concurrence internationale, en dernière
« analyse, leur dicte cette loi : pression sur les
« salaires, baisse des salaires.
« Votre système capitaliste porte donc en lui-
« même sa propre condamnation. »
Que répondre à cette argumentation ?
1. Oui ou non, la concurrence économique
est-elle la cause profonde des guerres ?...
Je pense, pour ma part, que Caïn, symbole
biblique, reste d’actualité. Caïn jalousait son
frère. Et pourquoi ? Il s’agissait, en somme,
d’une simple question de... prestige... Le sacri
fice d’Abel avait été agréable à Dieu. Cela, Caïn
ne pouvait l’admettre. Non possumus... Casus
belli. (De nos jours, Caïn aurait crié à la concur
rence déloyale...) La solution, dès lors, lui parut
très simple : il tua son frère.
Les communistes, eux, mettront carrément
ce meurtre sur le compte du système de concur
rence... Ils en arrivent ainsi, le plus naturel
lement du monde, à confondre l’assassin et l’as
sassiné. Pas de responsable, si ce n’est... la
concurrence.
Les communistes taxent souvent leurs « frères »
bourgeois de sinistres sophistes. Or, on voit que
le sophiste n’est pas toujours celui qu’on pense.
Voici maintenant deux industriels (ou deux
groupes d’industriels). Tous deux fabriquent les
mêmes objets. Aucun cartel ne les unit. Aucune
frontière ne les sépare.
Vont-ils nécessairement en venir aux mains ?
Vont-ils fatalement un jour ou l’autre s’attaquer
à coups de grenades ?
Il suffit, n’est-ce pas, de poser la question.
N’insistons pas. Et nous pouvons hardiment
conclure que, par lui-même, le système de la
concurrence n’entraîne pas la nécessité de s’en
tretuer. Si les deux industriels ont, d’aventure,
quelque différend, ils s’adresseront à la justice
de leur pays. Mais... si ce sont deux nations qui
se trouvent en compétition, qui tranchera ? ? ?
C’est bien pourquoi la seule planche de salut
la voici : UNE POLICE INTERNATIONALE
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