Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1930-07-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 juillet 1930 01 juillet 1930
Description : 1930/07/01-1930/09/30. 1930/07/01-1930/09/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565313v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2017
32® ANNÉE
TRIMESTRIEL
Fondé en 1898, supprimé par la censure militaire pendant la Guerre mondiale
Mouoement Pacifique Chrétien
« l’internationale de l’amour »
Directeur-Fondateur : Henri HUCHET.
Président d'Honneur : Rév. Docteur M. J. ELLIOTT
CONSEIL :
Mme Henriette DUMESNIL-HUCHET, Secrétaire du Journal et du M. P. C.
P r Frédéric BONHOMME, Henri NADEL, P^ Hermann KUTTER
P r Joël THÉZARD, Louis GUÉTANT, Albert CASTIAUX. Dr Henry MARIAVÉ.
Miss P. H. PECKOVER, Claire GÉNIAUX, Mme MARFURT-TORFS,
A. STILMANT-OFFERS, G. LUYTEN-BLOCK.
Les articles n’engagent que la responsabilité des rédacteurs.
ADMINISTRATION :
Abonnement
:
Chèques postaux :
Un an
5 francs.
Docteur Marius DUMESNIL
Le numéro...
O fr. 50
PARIS n* * 217.31
38, Avenue Marceau, COURBEVOIE (Seine). Réceptions de 2 h. à 5 h. : Mardi, Jeudi, Samedi.
Souscriptions :
Membre adhérent 1 O francs.
Membre actif 20 francs.
Membre militant.... 50 francs
IL FBUT SELEIEB DO-DESSUS DES PATRIES
par Henri NADEL
SOUVENIR DE LIEGE
Un livre vient de paraître que je voudrais
signaler à tous les pacifistes. Il a pour titre:
Contacts avec la jeune génération allemande.
La grande presse n’en parlera pas, et l’on
devinera facilement pourquoi, mais c’est l’un
des plus riches « documentaires » que nous
possédions sur l’Allemagne actuelle.
L’auteur, Gabriel Gobron, mérite la sym
pathie des Lecteurs de l’Universel parce qu’il
est l’un des plus hardis parmi ceux qui mè
nent le combat en faveur de la paix, et parce
qu’il se réclame de la morale du Christ sa
chant que Dieu est amour.
Connaissant bien la langue allemande,
ayant séjourné plusieurs fois en Allemagne,
et fréquenté tous les milieux, mais princi
palement les intellectuels et les partis de
gauche, il dit impartialement ce qu’il a vu,
sans se soucier déplaire à quiconque.
On trouve dans son livre de précieux ren
seignements sur les nouvelles écoles, les syn
dicats ouvriers, le mouvement de la jeu
nesse, les forces bonnes et mauvaises qui
luttent en Allemagne comme dans les autres
pays, mais il est un point que l’auteur met
particulièrement en lumière et sur lequel je
voudrais insister ici : c’est que les pacifistes,
quand ils se contentent d’aimer la paix dans
le cadre de leurs nations respectives devien
nent fatalement les complices des nationa
listes.
Ainsi les pacifistes allemands, qui dénon
cent, avec raison d’ailleurs, les armements
clandestins de leurs pays, fournissent d’ar
guments nos chauvins. Et quand nous re
prochons au gouvernement français d'ac
croître son budget de la guerre, ce sont les
casques d’acier qui reproduisent nos décla
rations.
Malgré nous, tant que nous restons sur le
terrain national, notre amour de la paix non
seulement est impuissant, mais ses mani
festations sont dangereuses parce qu’elles
servent d’excitant à l’adversaire. Il y a là
quelque chose d’infiniment tragique.
La seule solution, c’est de s’élever au-des
sus des patries et de créer l’Europe. Notre
ministre des affaires étrangères, M. Briand,
à qui il sera beaucoup pardonné parce qu’il
a aimé la paix, a de nouveau lancé son projet
de Fédération européenne, mais les gouver
nements,' même s’ils étaient animés d’une
volonté qui leur fait souvent défaut, lesgou-
vernements ne pourraient avancer que sou
tenus, poussés par la foule des citoyens.
Il faut donc que chacun de nous crée l’Eu
rope, qu’il se fasse d’abord une mentalité
européenne, qu’il travaille à la répandre au
tour de lui. Il faut qu’il donne à nos gou
vernants, qui n’ont le droitd’être nos maîtres
qu’autant qu’ils nous servent, il faut qu’il
leur donne la certitude qu’ils pourront
compter sur lui entièrement chaque fois
qu’ils travailleront a bâtir l’Europe, mais
que s’ils prétendent au contraire continuer
une œuvre d’égoïsme et de destruction, il
sera contre eux, et de toutes ses forces.
Nos adversaires ont l’argent et les canons.
Nous avons notre foi. C’est nous qui devons
vaincre, mais à condition que nous ne ces
sions de proclamer cette foi.
A chaque époque de l’histoire, les servi
teurs de l’idéal ont eu leur mission précise.
Aux xvi e siècle, ils durent lutter pour la libé
ration de l’esprit qu'une Eglise déchue
étouffait. De nos jours, c’est l’étreinte des
nationalistes qu’il faut briser.
Il ne s’agit pas de renier nos patries, mais
l’heure est venue de nous rendre compte que
France, Allemagne, Angleterre et toutes les
autres sont filles d’une même mère. Qu’elles
cessent donc de se quereller et qu’elles s’as
soient, dans un banquet fraternel, à la table
de l’Europe.
La Jeunesse et la Vie
On dit beaucoup de mal de la jeunesse. Les
générations se succèdent sans se comprendre.
Les romantiques avaient raison de dire qu’ils
étaient plus classiques que les disciples de Cam-
pistron et de leurs émules, dans tous les ordres
de l’esprit. Les hommes de la guerre n’ont plus
reconnu leurs fils, à leur retour. Leurs désirs,
leurs goûts, leurs élans, les effaraient. Les jeunes
filles les déroutaient. Elles ôtaient si loin de
ce qui avait été leur idéal. Plus encore ils avaient
été révoltées au contact des jeunes hommes,
élevés par les femmes et qui les dédaignaient
par trop. Ils s’imaginaient qu’ils devaient à
eux-mêmes tant de bonnes fortunés que seule
expliquait la tourmente... Elle avait couché
prématurément plus d’un million d’amoureux
qu’ils remplaçaient plus ou moins mal.
C'est vieillir que de ne pas être sympathique
à la jeunesse. C'est vieillir que cfe ne pas la con
templer sans jalousie. C'est vieillir que de ne pas
aimer.
Que vaut-elle donc cette jeunesse ? Est-elle
si différente des autres ?
Elle n’a pas, ' évidemment, connu la douceur
de vivre d’avant la guerre si terrible pour bau-
coup car les Scènes de la Vie difficile , d’Alfred
Capus, sont un document irrécusable. Elle date
du franc à quatre sous. Elle sait que gagner de
l’argent ou en avoir est le premier besoin. Elle
n’a pas les facilités heureuses du lendemain
de la guerre, si favorable aux débrouillards et
où il suffisait de n’avoir rien fait pour paraître
promis aux plus hauts destins. Mais elle ne pré
sente pas que des aspects négatifs.
D’abord elle est extrêmement intelligente.
Son esprit critique est terriblement développé.
Elle juge rapidement, nettement, parfois avec
grossièreté, toujours avec finesse. Elle a une cul
ture riche, très différente de celle des lycéens
d’antan. Elle aime le sport, le cinéma, le phono
graphe, la T. S. F., l’automobile. Elle s’inté
resse au vaste monde. Elle n’ignore pas la géo- I
graphie. Elle comprend les forces modernes, J
de bobards ne la font pas vibrer.
Non qu’elle soit rebelle à l’éloquence mais .
celle qu’elle préfère est claire comme une épure,
toute en angles, vigoureuse et précise. Elle exige
j des raisons plus que des mots.
Est-elle troublée par la métaphysique ? Il
! n’y paraît pas. Elle est de formation scientifique.
I Elle respecte les croyances avec un léger scep-
; ticisme. Absorbée par la lutte pour la vie elle
! cherche des raisons de croire et croit, en général,
| que les savants, que les chercheurs les lui don
neront. Elle ne paraît pas très créatrice. Elle
adapte plus, qu’elle ne rêve. Elle est critique.
Il faut d’abord détruire en soi pour édifier ;
que sortira-t-il de ses recherches ? Trouvera-
t-elle un nouvel ordre des valeurs ? Rien, peut-
être. Il est possible que ce soient les futurs
jeunes gens, qui ont dix ans aujourd’hui, qui
créeront les doctrines nouvelles qui deviendront
la foi d’un demi-siècle.
Nous croyons avoir étudié loyalement la jeu
nesse présente, telle que nous l’avons vue. Elle
recèle des valeurs considérables. Elle a des tem
péraments. Elle est remarquable. Elle cherche
sa voie et n’a pas les facilités dont ses aînés
immédiats ont si mal profité. C’est par elle,
si on le voulait, qu’on pourrait recommencer
le retour à la terre, par exemple. Mais ce pro
blème et tant d’autres sont-ils seulement en
trevus par nos maîtres ? Se doutent-ils, par
exemple, que se plaindre de la crise des nais
sances alors que les jeunes gens ne peuvent se
; marier on avoir des enfants, faute de logement,
; est par trop simpliste ?
| La. jeunesse reste le printemps de la vie. Ne
j vous éloignez pas d'elle ; c'est la seule façon de
! ne pas devenir prématurément un ancien , un
exagérément ancien. On parle beaucoup de ra
jeunir , en ce moment. A quoi bon si l'on a l'esprit j
fossilisé. On ne rajeunit vraiment qu'en aimant
la jeunesse et en cherchant à la comprendre.
j Est-ce si difficile ? Est-ce si désagréable ?
’ (La Volonté.) Maurice PRIVAT. |
Une heureuse circonstance nous a permis
dernièrement de visiter l’Hospice de la Vieil
lesse. Ceux qui ne connaissent que du dehors
cet immense asile au style gothique, a l’appa
rence sévère, ignorent les trésors de dévouement
et d’abnégation qui s’y dépensent quotidien
nement. Ils n’ont sans doute jamais songé
aux vies qui s’y consument fentes comme des
foyers qui s’éteignent.
On regarde, non ■ sans une émotion intense
ces épaves humaines qui viennent, après une
existence faite de combien de larmes, échouer
lamentablement à ce carrefour de l’isolement,
de la décrépitude.
On s’y tromperait pourtant, si ce n’étaient
ces pas chancelants, ces dos voûtés, ces visages
ridés, vieux et Vieillis, donneraient presque une
impression de jeunesse, tant ils sont philosophes
et d’humeur souriante. « Nous sommes ici
comme des princes » nous disait l’un d’eux,
avec lequel nous nous entretenions.
De quel puissant ressort ne dispose pas la
nature. « Les hommes, dit le Docteur S. Voro-
noff, devraient vivre un bon siècle et demi et
leurs activités et la vigueur de leur jeunesse
pourraient certainement être prolongées jusqu’au
dernier jour. »
★
. * *
Avec son amabilité accoutumée, M. Adolphe
Dwelshauvers, Directeur de l’Hospice, nous
reçoit dans ses bureaux ; nous lui demandons
l’origine de l’Etablissement.
En voici toute l’explication :
Le 16 mars 1689, un édit de Jean-Louis d’El-
deron, Prince Evêque de Liège, reconnaît un
institut d’incurables pauvres et lui accorde privi
lèges, droits et prérogatives dont pareilles so
ciétés pieuses ont coutume de jouir.
L'hospice vivait d’aumônes. Il fut inauguré
dans une maison de la chaussée Saint-Léonard,
[ le 5 mars 1690.
La première fondation remonte au 20 août
! 1678.
C’est celle de M lle Marguerite Massilion créant
une rente de 600 florins pour l’entretien à per
pétuité de 3 incurables. A cette époque et sous
l’impulsion de Pierre Paul de Valdor, chanoine
de la collégiale Saint-Denis la compagnie de
personnes charitables se constitue. Le chanoine
publia un livre : « Tableau de la misère des
pauvres malades incurables », et fit de pres
sants appels à la générosité du public.
Les ressources s’accrurent à un tel point qu’en
1687 elles excédèrent les besoins. M. Demontier,
un notable liégeois fut chargé de la gestion des
biens.
C’est en fait le premier receveur des hospices.
Trop éloigné du centre de la ville, l’hospice
fut transféré peu après dans une maison rue
du Cheval-Blanc, cédée gratuitement par le
vicomte de Montenach.
En 1701 le Seigneur Jean Ernest, Baron de
Choquier-Surlet, archidiacre d’Ardennes, céda
un vaste terrain rue du Vert-Bois, une somme
de 50.000 florins pour construire un hospice,
ainsi qu’une rente annuelle de 3.600 florins
pour l’entretien et l’installation de 13 sœurs
hospitalières.
Le 21 août 1705, l’hospice était installé rue
du Vert-Bois.
Il y avait 19 incurables.
La première religieuse supérieure fut M lle
Agnès de Poilevache.
L’ordre de Saint-Charles Borromée était créé.
Il s’est toujours perpétué et actuellement encore
ce sont les religieuses de cet ordre qui soignent
et entretiennent avec le plus grand dévouement
l’hospice actuel. Différents dons et legs sont
successivement enregistrés, notamment du Vi
comte de Montenach en 1714.
En 1743, Georges-Louis de Berg, prince
évêque de Liège laissa à l’hospice environ
100.000 florins.
A ce moment la population d’incurables
était de 80 (29 hommes, 51 femmes).
Le 20 août 1768, un second hospice était
créé rue Grande-Bèche.
Il était exclusivement destiné aux hommes ;
j 25 qui se trouvaient rue Vert-Bois y furent
transportés.
Par rescrit du Prince Evêque Charles, en date
du 24 janvier 1769, le nouvel hospice n’en fai-
! sant qu’un avec l’ancien, jouira des mêmes pri
vilèges, droits et exemptions. A peine le pre
mier centenaire de l’hospice 1769 venait-il
d’être célébré par des fêtes presque exclusive
ment religieuses, la révolution française écla
tait.
Elle devait modifier complètement le régime
de l’époque.
Le 28 avril 1790 un vieillard de la ville fut
amené à l’hospice par 2 officiers qui en impo
sèrent l’admission.
C’était la première atteinte portée à l’autorité
jusqu’alors exclusive et incontestée des Sei
gneurs-maîtres.
Ceux-ci protestèrent auprès du Conseil de
la cité. Ils obtinrent un récrit de sauvegarde
dont il ne fût, dans la suite, tenu aucun compte.
Le 4 novembre, 7 incurables furent amenés
rue en Bêche par des officiers municipaux.
Ils étaient porteurs d’un ordre d’admission
émanant du mambour primaire des hôpitaux.
Par la suite, plusieurs admissions furent encore
imposées par la municipalité.
En 1794, année particulièrement terrible
pour notre ville, plusieurs obus tombèrent sur
l’hospice des hommes.
Quant à l’hospice des femmes, moins exposé,
au bombardement il servait de refuge pendant,
plusieurs jours aux habitants d’Amercœur qui
s’enfuyaient. En vertu de l’article 18 de la loi
du 15 fructidor, les sœurs hospitalières des mai
sons de Bavière et des incurables devaient
quitter le costume religieux qu’elles avaient
adopté. Elles résistèrent longtemps, mais fina
lement durent bien s’exécuter. Le J28 octobre
1797 elles quittèrent l’habit religieux et conti
nuèrent, sous un uniforme convenu, les soins
aux malades et aux vieillards, ainsi que l’obser
vation vigoureuse des règles de l’ordre.
A ce moment nous relevons à l’hospice une
population d’environ 140 personnes.
Le 29 janvier 1811, la communauté fut re
connue par Napoléon.
Le 19 mars, les sœurs revêtaient le costume
religieux qu’elles n’ont plus quitté depuis.
Les deux hospices hommes rue Grande-Bèche r
femmes rue Vert-Bois se continuèrent ainsi
sans incident notable jusqu’à leur désaffection
c’est-à-dire le 7 août 1891, date de l’inaugura
tion de l’hospice actuel.
Il comptait alors 496 hospitalisés.
* *
A l’heure actuelle...
L’hospice est divisé en deux parties à peu
près égales.
L’aile gauche est réservée aux hommes
l’aile droite aux femmes.
En ce moment il abrite 650 pensionnaires ;;
exactement 390 hommes et 260 femmes.
Les vieillards sont admis en principe à l’âge
de 60 ans.
A titre exceptionnel cependant, en cas d’infir
mité par exemple, il arrive qu’on les admet à
50 et même à 45 ans.
Le doyen de l’hospice a aujourd’hui 94 ans,
et le plus ancien pensionnaire dont on vient de
fêter le jubilé de 25 ans, fut autrefois marchand
de journaux à Liège, et se montra à cette époque
un sérieux concurrent d’un libraire établi actuel
lement, qui lui, a réussi.
Vieux et vieilles peuvent sortir les dimanches,
jours fériés et les mardis toute la journée, et
les jeudis après-midi, la rentrée s’effectue avant
5 h. 1 /2 en hiver et avant 7 heures en été.
Lorsque leur conduite est irréprochable, des
congés leur sont toujours accordés, à l’époque
notamment des fêtes paroissiales, pour leur
permettre de rentrer quelque temps dans leur
famille. Soit dit en passant, si l’on s’oppose à
des sorties quotidiennes, c’est qu’on a pour cela
de bonnes raisons.
Les visites aux vieillards malades et aux in
firmes sont autorisées les dimanches de 10 à
11 heures et les mardis et jeudis de 2 à 4 heures.
Les hospitalisés mariés ont la faculté de se
voir toute la journée. N
Il faut éviter que des particuliers n’abusent
des hospitalisés en les faisant trimer pour des
salaires dérisoires.
TRIMESTRIEL
Fondé en 1898, supprimé par la censure militaire pendant la Guerre mondiale
Mouoement Pacifique Chrétien
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Membre militant.... 50 francs
IL FBUT SELEIEB DO-DESSUS DES PATRIES
par Henri NADEL
SOUVENIR DE LIEGE
Un livre vient de paraître que je voudrais
signaler à tous les pacifistes. Il a pour titre:
Contacts avec la jeune génération allemande.
La grande presse n’en parlera pas, et l’on
devinera facilement pourquoi, mais c’est l’un
des plus riches « documentaires » que nous
possédions sur l’Allemagne actuelle.
L’auteur, Gabriel Gobron, mérite la sym
pathie des Lecteurs de l’Universel parce qu’il
est l’un des plus hardis parmi ceux qui mè
nent le combat en faveur de la paix, et parce
qu’il se réclame de la morale du Christ sa
chant que Dieu est amour.
Connaissant bien la langue allemande,
ayant séjourné plusieurs fois en Allemagne,
et fréquenté tous les milieux, mais princi
palement les intellectuels et les partis de
gauche, il dit impartialement ce qu’il a vu,
sans se soucier déplaire à quiconque.
On trouve dans son livre de précieux ren
seignements sur les nouvelles écoles, les syn
dicats ouvriers, le mouvement de la jeu
nesse, les forces bonnes et mauvaises qui
luttent en Allemagne comme dans les autres
pays, mais il est un point que l’auteur met
particulièrement en lumière et sur lequel je
voudrais insister ici : c’est que les pacifistes,
quand ils se contentent d’aimer la paix dans
le cadre de leurs nations respectives devien
nent fatalement les complices des nationa
listes.
Ainsi les pacifistes allemands, qui dénon
cent, avec raison d’ailleurs, les armements
clandestins de leurs pays, fournissent d’ar
guments nos chauvins. Et quand nous re
prochons au gouvernement français d'ac
croître son budget de la guerre, ce sont les
casques d’acier qui reproduisent nos décla
rations.
Malgré nous, tant que nous restons sur le
terrain national, notre amour de la paix non
seulement est impuissant, mais ses mani
festations sont dangereuses parce qu’elles
servent d’excitant à l’adversaire. Il y a là
quelque chose d’infiniment tragique.
La seule solution, c’est de s’élever au-des
sus des patries et de créer l’Europe. Notre
ministre des affaires étrangères, M. Briand,
à qui il sera beaucoup pardonné parce qu’il
a aimé la paix, a de nouveau lancé son projet
de Fédération européenne, mais les gouver
nements,' même s’ils étaient animés d’une
volonté qui leur fait souvent défaut, lesgou-
vernements ne pourraient avancer que sou
tenus, poussés par la foule des citoyens.
Il faut donc que chacun de nous crée l’Eu
rope, qu’il se fasse d’abord une mentalité
européenne, qu’il travaille à la répandre au
tour de lui. Il faut qu’il donne à nos gou
vernants, qui n’ont le droitd’être nos maîtres
qu’autant qu’ils nous servent, il faut qu’il
leur donne la certitude qu’ils pourront
compter sur lui entièrement chaque fois
qu’ils travailleront a bâtir l’Europe, mais
que s’ils prétendent au contraire continuer
une œuvre d’égoïsme et de destruction, il
sera contre eux, et de toutes ses forces.
Nos adversaires ont l’argent et les canons.
Nous avons notre foi. C’est nous qui devons
vaincre, mais à condition que nous ne ces
sions de proclamer cette foi.
A chaque époque de l’histoire, les servi
teurs de l’idéal ont eu leur mission précise.
Aux xvi e siècle, ils durent lutter pour la libé
ration de l’esprit qu'une Eglise déchue
étouffait. De nos jours, c’est l’étreinte des
nationalistes qu’il faut briser.
Il ne s’agit pas de renier nos patries, mais
l’heure est venue de nous rendre compte que
France, Allemagne, Angleterre et toutes les
autres sont filles d’une même mère. Qu’elles
cessent donc de se quereller et qu’elles s’as
soient, dans un banquet fraternel, à la table
de l’Europe.
La Jeunesse et la Vie
On dit beaucoup de mal de la jeunesse. Les
générations se succèdent sans se comprendre.
Les romantiques avaient raison de dire qu’ils
étaient plus classiques que les disciples de Cam-
pistron et de leurs émules, dans tous les ordres
de l’esprit. Les hommes de la guerre n’ont plus
reconnu leurs fils, à leur retour. Leurs désirs,
leurs goûts, leurs élans, les effaraient. Les jeunes
filles les déroutaient. Elles ôtaient si loin de
ce qui avait été leur idéal. Plus encore ils avaient
été révoltées au contact des jeunes hommes,
élevés par les femmes et qui les dédaignaient
par trop. Ils s’imaginaient qu’ils devaient à
eux-mêmes tant de bonnes fortunés que seule
expliquait la tourmente... Elle avait couché
prématurément plus d’un million d’amoureux
qu’ils remplaçaient plus ou moins mal.
C'est vieillir que de ne pas être sympathique
à la jeunesse. C'est vieillir que cfe ne pas la con
templer sans jalousie. C'est vieillir que de ne pas
aimer.
Que vaut-elle donc cette jeunesse ? Est-elle
si différente des autres ?
Elle n’a pas, ' évidemment, connu la douceur
de vivre d’avant la guerre si terrible pour bau-
coup car les Scènes de la Vie difficile , d’Alfred
Capus, sont un document irrécusable. Elle date
du franc à quatre sous. Elle sait que gagner de
l’argent ou en avoir est le premier besoin. Elle
n’a pas les facilités heureuses du lendemain
de la guerre, si favorable aux débrouillards et
où il suffisait de n’avoir rien fait pour paraître
promis aux plus hauts destins. Mais elle ne pré
sente pas que des aspects négatifs.
D’abord elle est extrêmement intelligente.
Son esprit critique est terriblement développé.
Elle juge rapidement, nettement, parfois avec
grossièreté, toujours avec finesse. Elle a une cul
ture riche, très différente de celle des lycéens
d’antan. Elle aime le sport, le cinéma, le phono
graphe, la T. S. F., l’automobile. Elle s’inté
resse au vaste monde. Elle n’ignore pas la géo- I
graphie. Elle comprend les forces modernes, J
de bobards ne la font pas vibrer.
Non qu’elle soit rebelle à l’éloquence mais .
celle qu’elle préfère est claire comme une épure,
toute en angles, vigoureuse et précise. Elle exige
j des raisons plus que des mots.
Est-elle troublée par la métaphysique ? Il
! n’y paraît pas. Elle est de formation scientifique.
I Elle respecte les croyances avec un léger scep-
; ticisme. Absorbée par la lutte pour la vie elle
! cherche des raisons de croire et croit, en général,
| que les savants, que les chercheurs les lui don
neront. Elle ne paraît pas très créatrice. Elle
adapte plus, qu’elle ne rêve. Elle est critique.
Il faut d’abord détruire en soi pour édifier ;
que sortira-t-il de ses recherches ? Trouvera-
t-elle un nouvel ordre des valeurs ? Rien, peut-
être. Il est possible que ce soient les futurs
jeunes gens, qui ont dix ans aujourd’hui, qui
créeront les doctrines nouvelles qui deviendront
la foi d’un demi-siècle.
Nous croyons avoir étudié loyalement la jeu
nesse présente, telle que nous l’avons vue. Elle
recèle des valeurs considérables. Elle a des tem
péraments. Elle est remarquable. Elle cherche
sa voie et n’a pas les facilités dont ses aînés
immédiats ont si mal profité. C’est par elle,
si on le voulait, qu’on pourrait recommencer
le retour à la terre, par exemple. Mais ce pro
blème et tant d’autres sont-ils seulement en
trevus par nos maîtres ? Se doutent-ils, par
exemple, que se plaindre de la crise des nais
sances alors que les jeunes gens ne peuvent se
; marier on avoir des enfants, faute de logement,
; est par trop simpliste ?
| La. jeunesse reste le printemps de la vie. Ne
j vous éloignez pas d'elle ; c'est la seule façon de
! ne pas devenir prématurément un ancien , un
exagérément ancien. On parle beaucoup de ra
jeunir , en ce moment. A quoi bon si l'on a l'esprit j
fossilisé. On ne rajeunit vraiment qu'en aimant
la jeunesse et en cherchant à la comprendre.
j Est-ce si difficile ? Est-ce si désagréable ?
’ (La Volonté.) Maurice PRIVAT. |
Une heureuse circonstance nous a permis
dernièrement de visiter l’Hospice de la Vieil
lesse. Ceux qui ne connaissent que du dehors
cet immense asile au style gothique, a l’appa
rence sévère, ignorent les trésors de dévouement
et d’abnégation qui s’y dépensent quotidien
nement. Ils n’ont sans doute jamais songé
aux vies qui s’y consument fentes comme des
foyers qui s’éteignent.
On regarde, non ■ sans une émotion intense
ces épaves humaines qui viennent, après une
existence faite de combien de larmes, échouer
lamentablement à ce carrefour de l’isolement,
de la décrépitude.
On s’y tromperait pourtant, si ce n’étaient
ces pas chancelants, ces dos voûtés, ces visages
ridés, vieux et Vieillis, donneraient presque une
impression de jeunesse, tant ils sont philosophes
et d’humeur souriante. « Nous sommes ici
comme des princes » nous disait l’un d’eux,
avec lequel nous nous entretenions.
De quel puissant ressort ne dispose pas la
nature. « Les hommes, dit le Docteur S. Voro-
noff, devraient vivre un bon siècle et demi et
leurs activités et la vigueur de leur jeunesse
pourraient certainement être prolongées jusqu’au
dernier jour. »
★
. * *
Avec son amabilité accoutumée, M. Adolphe
Dwelshauvers, Directeur de l’Hospice, nous
reçoit dans ses bureaux ; nous lui demandons
l’origine de l’Etablissement.
En voici toute l’explication :
Le 16 mars 1689, un édit de Jean-Louis d’El-
deron, Prince Evêque de Liège, reconnaît un
institut d’incurables pauvres et lui accorde privi
lèges, droits et prérogatives dont pareilles so
ciétés pieuses ont coutume de jouir.
L'hospice vivait d’aumônes. Il fut inauguré
dans une maison de la chaussée Saint-Léonard,
[ le 5 mars 1690.
La première fondation remonte au 20 août
! 1678.
C’est celle de M lle Marguerite Massilion créant
une rente de 600 florins pour l’entretien à per
pétuité de 3 incurables. A cette époque et sous
l’impulsion de Pierre Paul de Valdor, chanoine
de la collégiale Saint-Denis la compagnie de
personnes charitables se constitue. Le chanoine
publia un livre : « Tableau de la misère des
pauvres malades incurables », et fit de pres
sants appels à la générosité du public.
Les ressources s’accrurent à un tel point qu’en
1687 elles excédèrent les besoins. M. Demontier,
un notable liégeois fut chargé de la gestion des
biens.
C’est en fait le premier receveur des hospices.
Trop éloigné du centre de la ville, l’hospice
fut transféré peu après dans une maison rue
du Cheval-Blanc, cédée gratuitement par le
vicomte de Montenach.
En 1701 le Seigneur Jean Ernest, Baron de
Choquier-Surlet, archidiacre d’Ardennes, céda
un vaste terrain rue du Vert-Bois, une somme
de 50.000 florins pour construire un hospice,
ainsi qu’une rente annuelle de 3.600 florins
pour l’entretien et l’installation de 13 sœurs
hospitalières.
Le 21 août 1705, l’hospice était installé rue
du Vert-Bois.
Il y avait 19 incurables.
La première religieuse supérieure fut M lle
Agnès de Poilevache.
L’ordre de Saint-Charles Borromée était créé.
Il s’est toujours perpétué et actuellement encore
ce sont les religieuses de cet ordre qui soignent
et entretiennent avec le plus grand dévouement
l’hospice actuel. Différents dons et legs sont
successivement enregistrés, notamment du Vi
comte de Montenach en 1714.
En 1743, Georges-Louis de Berg, prince
évêque de Liège laissa à l’hospice environ
100.000 florins.
A ce moment la population d’incurables
était de 80 (29 hommes, 51 femmes).
Le 20 août 1768, un second hospice était
créé rue Grande-Bèche.
Il était exclusivement destiné aux hommes ;
j 25 qui se trouvaient rue Vert-Bois y furent
transportés.
Par rescrit du Prince Evêque Charles, en date
du 24 janvier 1769, le nouvel hospice n’en fai-
! sant qu’un avec l’ancien, jouira des mêmes pri
vilèges, droits et exemptions. A peine le pre
mier centenaire de l’hospice 1769 venait-il
d’être célébré par des fêtes presque exclusive
ment religieuses, la révolution française écla
tait.
Elle devait modifier complètement le régime
de l’époque.
Le 28 avril 1790 un vieillard de la ville fut
amené à l’hospice par 2 officiers qui en impo
sèrent l’admission.
C’était la première atteinte portée à l’autorité
jusqu’alors exclusive et incontestée des Sei
gneurs-maîtres.
Ceux-ci protestèrent auprès du Conseil de
la cité. Ils obtinrent un récrit de sauvegarde
dont il ne fût, dans la suite, tenu aucun compte.
Le 4 novembre, 7 incurables furent amenés
rue en Bêche par des officiers municipaux.
Ils étaient porteurs d’un ordre d’admission
émanant du mambour primaire des hôpitaux.
Par la suite, plusieurs admissions furent encore
imposées par la municipalité.
En 1794, année particulièrement terrible
pour notre ville, plusieurs obus tombèrent sur
l’hospice des hommes.
Quant à l’hospice des femmes, moins exposé,
au bombardement il servait de refuge pendant,
plusieurs jours aux habitants d’Amercœur qui
s’enfuyaient. En vertu de l’article 18 de la loi
du 15 fructidor, les sœurs hospitalières des mai
sons de Bavière et des incurables devaient
quitter le costume religieux qu’elles avaient
adopté. Elles résistèrent longtemps, mais fina
lement durent bien s’exécuter. Le J28 octobre
1797 elles quittèrent l’habit religieux et conti
nuèrent, sous un uniforme convenu, les soins
aux malades et aux vieillards, ainsi que l’obser
vation vigoureuse des règles de l’ordre.
A ce moment nous relevons à l’hospice une
population d’environ 140 personnes.
Le 29 janvier 1811, la communauté fut re
connue par Napoléon.
Le 19 mars, les sœurs revêtaient le costume
religieux qu’elles n’ont plus quitté depuis.
Les deux hospices hommes rue Grande-Bèche r
femmes rue Vert-Bois se continuèrent ainsi
sans incident notable jusqu’à leur désaffection
c’est-à-dire le 7 août 1891, date de l’inaugura
tion de l’hospice actuel.
Il comptait alors 496 hospitalisés.
* *
A l’heure actuelle...
L’hospice est divisé en deux parties à peu
près égales.
L’aile gauche est réservée aux hommes
l’aile droite aux femmes.
En ce moment il abrite 650 pensionnaires ;;
exactement 390 hommes et 260 femmes.
Les vieillards sont admis en principe à l’âge
de 60 ans.
A titre exceptionnel cependant, en cas d’infir
mité par exemple, il arrive qu’on les admet à
50 et même à 45 ans.
Le doyen de l’hospice a aujourd’hui 94 ans,
et le plus ancien pensionnaire dont on vient de
fêter le jubilé de 25 ans, fut autrefois marchand
de journaux à Liège, et se montra à cette époque
un sérieux concurrent d’un libraire établi actuel
lement, qui lui, a réussi.
Vieux et vieilles peuvent sortir les dimanches,
jours fériés et les mardis toute la journée, et
les jeudis après-midi, la rentrée s’effectue avant
5 h. 1 /2 en hiver et avant 7 heures en été.
Lorsque leur conduite est irréprochable, des
congés leur sont toujours accordés, à l’époque
notamment des fêtes paroissiales, pour leur
permettre de rentrer quelque temps dans leur
famille. Soit dit en passant, si l’on s’oppose à
des sorties quotidiennes, c’est qu’on a pour cela
de bonnes raisons.
Les visites aux vieillards malades et aux in
firmes sont autorisées les dimanches de 10 à
11 heures et les mardis et jeudis de 2 à 4 heures.
Les hospitalisés mariés ont la faculté de se
voir toute la journée. N
Il faut éviter que des particuliers n’abusent
des hospitalisés en les faisant trimer pour des
salaires dérisoires.
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