Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1929-07-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 juillet 1929 01 juillet 1929
Description : 1929/07/01-1929/09/30. 1929/07/01-1929/09/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565309z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2017
/
31» ANNÉE
TRIMESTRIEL
JUILLET-AOUT-SEPTEMBRE 1929
Fondé en
Mouoement Pacifique Chrétien
« l’internationale de l’amour »>
1898, supprimé par ia censure militaire pendant la Guerre mondiale
Directeur-Fondateur : Henri HUCHET.
Président d'Honneur : Rév. Docteur M. J. ELLIOTT
CONSEIL
M me Henriette DUMESNIL-HUCHET, Secrétaire du Journal et du M. P. C.
P r Frédéric BONHOMME, Jean van den BERGH, Jean DALENS, Pr Hermann KUTTER
Louis GUÉTANT, Claire GÉNIAUX, Joël THÉZARD, Dr Henry MARIAVÉ.
Albert CASTIAUX Mme MARFURT-TORFS,
Sophie TEDING van BERKHOUT van TAACK TRAKRANEN, Miss P. H. PECKOVER
Les articles n'engagent que leurs auteurs
38, Avenue Marceau, COURBEVOIE (Seine). Réceptions de 2 h. à 5 h. : Mardi, Jeudi, Samedi.
ADMINISTRATION :
Abonnement
Chèques postaux :
Un an.
I
5 Irancs.
Docteur Marius DUMESNIL
Le numéro «
O fr. 50 1
1
PARIS n* 217.31
Souscriptions :
Membre adhérent 1 O francs.
Membre actif 20 francs.
Membre militant.... ' 50 francs
Les Voyages
d’Yvette Guilbert
Mme Yvette Guilbert n’est pas qu’une grande
artiste. Elle est aussi une grande voyageuse,
une grande « Européenne » — un grand cœur.
D’une carrière aussi étonnante que la sienne
quel enseignement on peut tirer ! Car il semble
que ce soit moins à son art unique de diseuse, à
son esprit subtil et ironique, à son délicieux
humour qu’à sa réputation de grivoiserie, et
qu’à ses gants blancs, qu’Yvette ait dû la gloire !
Quoi qu’il en soir, ayant franchi les mers et
parcouru les continents, la chansonnette à la
bouche, ayant gagné des fortunes et s’étant rui
née dans des entreprises généreuses d’éducation
artistique, ayant connu la haine des nationalistes
français parce qu'elle avait épousé un Allemand ,
et qu'elle ne quitta pas , *gi4 venu , le compagnon
attentif de sa vie, au nom de je ne sais quel pa
triotisme barbare, passe la guerre en Amérique ,
y servant la cause de l'art et de la paix.
Aujourd’hui, ayant reconquis Paris et refait
fortune cette femme étonnante écrit ses souve-
rs.
Nous avions déjà lu l’an dernier La chanson
ma vie , livre nourri d’art et tout vibrant d'or-
eil conscient.
Voici La passante émerveillée (Grasset).
Au fait, ce livre rentre-t-il bien dans une ru-
ique, et mon cher maître et ami Victor Mar-
eritte ne nie reprochera-t-il pas d’avoir à sa
ace étudié les souvenirs d’Yvette Guilbert ?
3n sans doute, car Yvette Guilbert, écrivain,
'ette Guilbert autobiographe, c’est la chanson
ut entière en librairie.
Souvenirs de voyages ! L’Amérique, qui tient
îe grande place dans la carrière voyageuse
Yvette, l’Amérique a gardé une sourde ran-
eur : Cachets fabuleux, mais voyages à contre-
eur.
Avec beaucoup de simplicité Yvette Guilbert
lus conte ses avatars américains. D’abord des
stoires de tournées, qui sont souvent fort
rôles, avec de pittoresques évocations de pu-
dcs invraisemblables.
Puis un témoignage sincère sur l’Amérique
sndant la guerre et sur la nouvelle Amérique
te les chroniqueurs ne peignent pas d’une note
liforme (je pense au livre d’un homme de
néma, Ferni-Lisani).
Les pages du livre d'Yvette Guilbert sur l’Amé-
que pendant la guerre sont bien significatives,
faut les lire.
v* Ah ! ces années, quels souvenirs ? Tant de
tuvres êtres croyaient ne point s’avilir en en-
ant au service de l’espionnage, de la dénoncia-
on de leurs compatriotes. ».
« Gestes grotesquement « patriotiques » des
iuvres âmes en inquiétude.
« Àb ! celte magnifique chanteuse d’opéra,
eille femme aux cheveux blancs qui, mariée
:ux fois, avait un fils dans les arméesallemandes
un dans nos tranchées, et qui, pour sauver sa
agique situation en cette Amérique où elle
était fixée depuis longtemps hurlait contre
Allemagne et manifestait de façon si pénible,
î qualité de mère deux fois éprouvée... »
« Ce qu’on a pu faire à de pauvres êtres fai blés
a bêtes sous prétexte de patriotisme est inouï !
a piteuse indignité en a-t-elle eu des amateurs
sndant quatre ans ! Ce pauvre consul qui, à un
éjeuner chez lui, dans la ville d’Amérique,
'sait . Eh bien, moi, j’ai du courage. » Je dis
ut haut que j’aime la musique de Wagner. »
Po'ur en revenir à notre domaine aujourd’hui,
îistoire de l’école de chant que fonda Yvette
uilbert à New-York, avec des péripéties de
!Utes sortes, est symptomatique. On peut dire
te, par bien des côtés, La passante émerveillée
une étude de mœurs singulièrement péné-
inte'* Car Yvette Guilbert est une femme d’une
telligw nce rare ' el d ’une tresse psychologique
ception nelle...
La secon de moitié du volume contient d’autres
dts de vo>' ra £ es et de tournées.
Londres et Ù" Singe Consul, grande vedette
La Belgique... > H ollande, le D anemark, la
lède la Norvège. L Allemagne qui fut toujours
tachée à l’art dWvett- Guilbert. En ,926, am-
issadrice de paix, elle r^mia Berlin et y chanta,
firée inoubliable que. fcMme Yvette Guilbert
>nte avec une communicati ve émotion.^
Viénne. ville aristocratique et policée ae 1894.
ienne désolée, hagarde de 1 9 2 4 - tienne aussi,
vette Guilbert travaille pour la pdix ; au nom
« un sentiment que la barbarie des temps,.que
naissante civilisation du xx e siècle nous obii-
;nt encore à expliquer », tant il paraît « inat-
ndu et exceptionnel, je veux parler de la bra-
Budapest... Prague... Marienbad... Varsovie...
Cracovie... Pétersbourg et Moscou... Bucarest,
ia pittoresque représentation dans un parc d’expo
sition, Jassy, Constantinople, Smyrne, Athènes,
Alexandrie. Le Caire, Naples, Milan, Rome,
Genève, Lausanne, Berne, Munich, Bâle, Lis
bonne, Madrid ..
Dans ces voyages nous suivons avec un intérêt
soutenu la passante émerveillée.
Ce livre vous le lirez. Il est bien plus que le
carnet de route d’une grande artiste en tournée,
que le livre de souvenirs de la divette, que l’on
feuillette pour y trouver les anecdotes piquantes
des coulisses. Il est le témoignage d’un long
effort d’art et d’humanité. Ambassadrice de la
chanson, Yvette Guilbert fut et est une grande
figure française, un grand cœur humain.
« Si j’avais voulu n’être qu’une artiste pari
sienne, je n’aurais pas quitté le « boulevard »,
mais mon orgueil fut d’être universelle, et j’ai
payé de mes fatigues, de ma santé, de mes labeurs
la grande joie d’avoir réalisé mon rêve : visiter
la Terre. »
Les voyages ont discipliné mon cœur. Je fais
de mon mieux pour aimer toutes les créatures.
Il y a, dans l’ouvrage de Mme Guilbert, un
accent et des préoccupations qui ne sont, hélas,
point courants encore.
Jacques CHABANNES.
■ÏÏBEST
Dans un récent numéro d’un grand hebdo
madaire protestant — porte-parole attitré du
Protestantisme officiel français — je trouve
l’édifiant entrefilet suivant, qui en dit long,
à mon sens tout au moins, sur la triste men
talité des Eglises, même « évangéliques » à
l’égard du Militarisme et du Pacifisme :
« Sur L’initiative du Colonel R..., les Asso
ciations d’anciens zouaves sont allées déposer,
dimanche dernier, une p'alrne sur la tombe
du « Soldat inconnu ». Trois anciens Aumô
niers militaires avaient été invités à s’associer
à cette cérémonie comme représentants du
Catholicisme, du Protestantisme et du Ju
daïsme. Le Pasteur P..., après avoir rappelé
le sacrifice de nos morts glorieux pour la
Patrie et pour la France, a parlé de l'Evan
gile, appel au don de soi-même ; devant une
assistance très recueillie, il invoqua le secours
de Dieu pour toutes les victimes de la Guerre.
La cérémonie fin t par une allocution du
Général N-..., représentant le Gouverneur mi
litaire de Paris »
En vérité, quand on Ut de telles choses,
dix ans après la fin de la plus terrible gueire
qu’ait connue le monde jusqu’à présent, on se
demande, avec une tristesse immense et une
angoisse profonde, si cet événement de l’His
toire, pour si gigantesque qu’il ait été, a
: appris quelque chose aux Eglises, et si la
I Chrétienté n’est pas, irrémédiablement, la
cohorte lamentable d’ « aveugles conduisant
I d’autres aveugles » dont a parlé Jésus.
Qu’eût il donc fallu, grands dieux, pour
ouvrir les yeux des Chrétiens ? C’est à déses-
} pérer, vraiment qu’ils viennent jamais au
grand jour de la vérité.
Que dire, déjà de l’institution sacrilège, avec
la complicité des Eglises, des « Aumôniers »
militaires, ministres de la religion, blasphé-
rnatoirernent adjoints, eux, représentants pré
tendus d’un Dieu de Justice et d’Àmour, à ce
chef-d’œuvre suprême de Satan qu’on appelle
l’Armée, organisation toute entière basée sur
la Violence, l’Injustice et la Haine, et faite
tout exprès pour le Meurtre, la Destruction et
l’Assassinat ?
Cette appellation n’est-elle pas aussi odieu
sement choquante que ces trois mots, dont
les deux derniers me semblent de plus en plus
contradictoires, qui ont été donnés pour titre
à un livre récent : « Un soldat chrétien » ?
[ Alors que les Eglises, au nom du Christ,
« Prince de la Paix », eussent dû se trouver
parmi les plus héroïques a résistants » à la
) guerre, alors qu’elles eussent dû opposer, au
Militarisme assassin et fauteur de tueries fra-
ticides, le front uniquede la. Conscience chré
tienne en révolte contre la Violence et la
Haine, nous les avons vues, et les voyons
toujours, hélas !, — mon entrefilet en fait
douloureusement foi — prosternées aux pieds
J de la diabolique et monstrueuse Idole-Patrie,
agenouillées devant le gigantesque Veau-d’Or
du Capitalisme créateur de conflits sanglants,
et prostituées, dans la veulerie la plus abjecte,
aux ordres des grands chefs de 1 Armée, au
Militarisme oppresseur des consciences et cou
tempteur des plus élémentaires libertés hu
maines.
Voilà bien là le scandale que doivent, tou
jours plus énergiquement, dénoncer ceux qui,
tout en ayant pris part, hélas !, au grand
Massacre, en ont, du moins, retiré cet essen
tiel profit : des yeux aveugles enfin ouverts,
une conscience eiîfin éclairée, un cœur enfin
purifié de haine par l’Esprit du Christ.
Charles METTEY. j
■ ■■na^Bü&aauiiGB&BQaiaH j
LES RÉUNIR
Réunir sui les montagnes* toutes les
femmes : ouvrières paysannes, intellec
tuelles, artisanes ; les pauvres, les riches,
les vieilles, les épousées, les fiancées, les
petites filles, et leur montrer, en bas, le
monde qu'elles ont à pétrir.
Sous le ciel avec elles, sourire à la terre
sans frontières. Garder, toutes, le silence,
et'entendre contre les montagnes, battre
l’espoir en travail.
Chanter le Magnificat. Puis, joyeuses,
toutes ensemble, redescendre.
Dans la plaine, se séparer, par bandes
ou seules, et retrouver maris, ! fils, pères
et fiancés
Confiantes se remettre au travail, et
aimer
Henriette PUMESNII HUCHET
VOIX HOLLANDAISE
Notre Conseillère de Hollande m’a adressé ce
message à mon arrivée aux Pays-Bas ; ces lignes
répondent si bien aux sentiments de tous nos amis in
ternationaux que je ne puis résister à la tentation de
leur donner une large publicité certain qu’elles seront
applaudies par leM. P. C.
Cher Pasteur Huchet ,
Tout à l'heure on me remit votre lettre et je
me jais ane réelle joie de vous revoir et de
pouvoir causer avec vous en tête à tête, reposée.
Hélas ! notre cœur ne connaît point de repos
n est-ce pas ? Où. se retourner dans ce chaos
mondial ? Où commencer ? Comment commencer ?
Le meilleur est de suivre calmement les in
jonctions de sa conscience et de chercher par
tout des rapprochements d'idées.
Cependant la lumière se fait ei n oublions ja
mais que tes gros nuages cachent à nos yeux
notre lumière éternelle : Jésus-Christ, gui dirige •
tout de là-haut avec un sceptre de fer, mais aussi \
avec Justice et Amour.
Partout le chef de perdition est démasqué, j
Au dernier Congrès pour le désarmement toute
l'humanité a pu se rendre compte des idées obs
tructives de certaines nations. Personne ne peut
j plus rester caché. Satan se montre partout en
1 vainqueur, brutalement, sans aucune honte,
J croyant vaincre. Mais te malheureux compte
sans Dieu, son Maître, sa chute sera effroyable
lorsque son heure sera venue, et elle approche.
Regardons avec attention, comment Dieu s’y
prend , et comment il assure La victoire du Christ
Levez la tête car notre délivrance est proche. Il
< s’agit maintenant de garder calmement sa foi.
contre tonte espérance. Il semble que nos voix
se perdent dans le désert, mais soyez sur quelles
montent au ciel jusque devant le trône de notre
grand Roi, qui a besoin de not e fidélité et de
nôtre bon vouloir. Qu est-ce qui pourrait nous
arriver si nous combattons pour Dieu ? Mais le
bon sens doit nous dire qu'il est absolument né
cessaire que l'humanité voie de ses propres yeux
la déchéance toujours grandissante morale et
physique du monde contemporain, car c'est le
i seul moyen de l’en persuader et de lui faire re
brousser chemin ou plutôt qu il ne se convertisse.
: Votre sœur d’âme pour la Paix.
j S. W. Teding van Berkhout van Taak Tra-
1 kranen.
Clergé français
et Cierge allemand
M. Poincaré a une assez piètre idée des
Français. Le jour de ia Pentecôte et le len
demain — pour ne pas en perdre l’habitude —
il prononça deux discours. Le dimanche, à
Domrémy, il proclama que le vrai patriotisme
est fait de désintéressement et de sacrifice.
« La Pucelle, disait-il, ne voyait dans la déli
vrance du pays que le prélude d’une collabo
ration entre P Angleterre et la France. Il faut
savoir perpétuer le miracle de Jeanne d’Arc
dans la paix qui est faite de désintéressement
et de sacrifice ; il faut qu’à son école nous
apprenions à servir fidèlement la patrie et
l’humanité ».
Le lundi, à Douaumont, il déclara que les
Français n’entendaient pas renoncer au béné
fice de l’article 23 1 de la dictée de Versailles
qui rend l’Allemagne seule responsable delà
guerre et qu’ils n’étaient pas disposés à faire
le moindre sacrifice dans le règlement des
dettes de guerre.
Pour M Poincaré les Français sont donc
de mauvais patriotes, puisque, d’après lui,
ils sont dénués de l’esprit de désintéresse
ment et de sacrifice.
Nous pourrions lui demander ce qu’il fait
pour les amener à une notion plus exacte du
patriotisme. Nous préférons rechercher les
causes de cet état d’esprit, s’il est vrai qu’il
existe.
*
Le dernier n° de Y Universel a publié ei
partie un remarquable discours sur la paix
du Christ prononcé par le cardinal Faulhaber
dans la cathédrale de Munich. Le clergé catho
lique allemand a le courage de dire la vérité,
dùt-elle déplaire aux Allemands. « L’évêque
Corneille, disait Mgr. Faulhaber, fut décapité
parce qu’il se refusait à brûler de l’ejicens
devant la statue du dieu des armées. Quant
à moi, je plante mon discours de ce soir sur
le monument des victimes de la guerre de
notre ville de Munich »
Tout comme les nôtres, les soldats alle
mands se sont battus pour la paix et une paix
définitive. Comme les nôtres ils étaient con
vaincus de défendre une cause juste. Il vou
laient en finir avec l’impérialisme russe et
l’impérialisme français comme les nôtres vou
laient en finir avec l’impérialisme allemand.
Si, méconnaissant la voix des morts, .les an
ciens combattants français veulent aujour
d’hui, comme le prétend M. Poincaré, sacri
fier la paix à une question de sordide intérêt,
à qui la faute ?
Dans une série d'articles intitulés « Les
catholiques et la Paix », le Progrès civiques
récemment dénoncé les coupables excitations
de certains évêques et prédicateurs français.
Voici, par exemple, le Père jésuite Coulet,
prédicateur très couru dans tout le Midi, di
sant dans la cathédrale de Bordeaux : w La
fermeté digne et calme dans l’exigence de
satisfactions légitimes devra se concilier avec
le pardon des injures .. Si nous sommes tenus
d’être charitables, nous ne sommes pas obli
gés d’être dupes. » Le Père Coulet pose donc
en principe que la guerre était juste du côté
français, injuste du côté allemand, que les
Français seraient dupes si l’Allemagne ne
payait pas leurs frais de guerre et il trouve
cela charitable ! Il est vraiment difficile de
flatter plus bassement les instincts égoïstes
d’un peuple.
La démagogie de l’illustre fils de Loyola ne
s’arrête pas là. A l’instar de l’évêque-soldat
de Strasbourg il formule une théorie nouvelle
en contradiction avec toute la tradition catho
lique. Il y a, dit il, des degrés dans la charité
et on doit aimer avec une prédilection toute
spéciale ses compatriotes, ensuite ses frères
étrangers. En fait de degrés dans l’amour du
prochain, mon révérend Père, l’Evangile n’en
connaît qu’un et ce degré c’est: comme soi-
même. Quant aux compatriotes vous ne direz
sans doute pas qu’il faut les aimer plus que
son père et sa mère et l’Evangile dit que celui
qui, pour l’amour de Dieu, n’est pas prêt à
31» ANNÉE
TRIMESTRIEL
JUILLET-AOUT-SEPTEMBRE 1929
Fondé en
Mouoement Pacifique Chrétien
« l’internationale de l’amour »>
1898, supprimé par ia censure militaire pendant la Guerre mondiale
Directeur-Fondateur : Henri HUCHET.
Président d'Honneur : Rév. Docteur M. J. ELLIOTT
CONSEIL
M me Henriette DUMESNIL-HUCHET, Secrétaire du Journal et du M. P. C.
P r Frédéric BONHOMME, Jean van den BERGH, Jean DALENS, Pr Hermann KUTTER
Louis GUÉTANT, Claire GÉNIAUX, Joël THÉZARD, Dr Henry MARIAVÉ.
Albert CASTIAUX Mme MARFURT-TORFS,
Sophie TEDING van BERKHOUT van TAACK TRAKRANEN, Miss P. H. PECKOVER
Les articles n'engagent que leurs auteurs
38, Avenue Marceau, COURBEVOIE (Seine). Réceptions de 2 h. à 5 h. : Mardi, Jeudi, Samedi.
ADMINISTRATION :
Abonnement
Chèques postaux :
Un an.
I
5 Irancs.
Docteur Marius DUMESNIL
Le numéro «
O fr. 50 1
1
PARIS n* 217.31
Souscriptions :
Membre adhérent 1 O francs.
Membre actif 20 francs.
Membre militant.... ' 50 francs
Les Voyages
d’Yvette Guilbert
Mme Yvette Guilbert n’est pas qu’une grande
artiste. Elle est aussi une grande voyageuse,
une grande « Européenne » — un grand cœur.
D’une carrière aussi étonnante que la sienne
quel enseignement on peut tirer ! Car il semble
que ce soit moins à son art unique de diseuse, à
son esprit subtil et ironique, à son délicieux
humour qu’à sa réputation de grivoiserie, et
qu’à ses gants blancs, qu’Yvette ait dû la gloire !
Quoi qu’il en soir, ayant franchi les mers et
parcouru les continents, la chansonnette à la
bouche, ayant gagné des fortunes et s’étant rui
née dans des entreprises généreuses d’éducation
artistique, ayant connu la haine des nationalistes
français parce qu'elle avait épousé un Allemand ,
et qu'elle ne quitta pas , *gi4 venu , le compagnon
attentif de sa vie, au nom de je ne sais quel pa
triotisme barbare, passe la guerre en Amérique ,
y servant la cause de l'art et de la paix.
Aujourd’hui, ayant reconquis Paris et refait
fortune cette femme étonnante écrit ses souve-
rs.
Nous avions déjà lu l’an dernier La chanson
ma vie , livre nourri d’art et tout vibrant d'or-
eil conscient.
Voici La passante émerveillée (Grasset).
Au fait, ce livre rentre-t-il bien dans une ru-
ique, et mon cher maître et ami Victor Mar-
eritte ne nie reprochera-t-il pas d’avoir à sa
ace étudié les souvenirs d’Yvette Guilbert ?
3n sans doute, car Yvette Guilbert, écrivain,
'ette Guilbert autobiographe, c’est la chanson
ut entière en librairie.
Souvenirs de voyages ! L’Amérique, qui tient
îe grande place dans la carrière voyageuse
Yvette, l’Amérique a gardé une sourde ran-
eur : Cachets fabuleux, mais voyages à contre-
eur.
Avec beaucoup de simplicité Yvette Guilbert
lus conte ses avatars américains. D’abord des
stoires de tournées, qui sont souvent fort
rôles, avec de pittoresques évocations de pu-
dcs invraisemblables.
Puis un témoignage sincère sur l’Amérique
sndant la guerre et sur la nouvelle Amérique
te les chroniqueurs ne peignent pas d’une note
liforme (je pense au livre d’un homme de
néma, Ferni-Lisani).
Les pages du livre d'Yvette Guilbert sur l’Amé-
que pendant la guerre sont bien significatives,
faut les lire.
v* Ah ! ces années, quels souvenirs ? Tant de
tuvres êtres croyaient ne point s’avilir en en-
ant au service de l’espionnage, de la dénoncia-
on de leurs compatriotes. ».
« Gestes grotesquement « patriotiques » des
iuvres âmes en inquiétude.
« Àb ! celte magnifique chanteuse d’opéra,
eille femme aux cheveux blancs qui, mariée
:ux fois, avait un fils dans les arméesallemandes
un dans nos tranchées, et qui, pour sauver sa
agique situation en cette Amérique où elle
était fixée depuis longtemps hurlait contre
Allemagne et manifestait de façon si pénible,
î qualité de mère deux fois éprouvée... »
« Ce qu’on a pu faire à de pauvres êtres fai blés
a bêtes sous prétexte de patriotisme est inouï !
a piteuse indignité en a-t-elle eu des amateurs
sndant quatre ans ! Ce pauvre consul qui, à un
éjeuner chez lui, dans la ville d’Amérique,
'sait . Eh bien, moi, j’ai du courage. » Je dis
ut haut que j’aime la musique de Wagner. »
Po'ur en revenir à notre domaine aujourd’hui,
îistoire de l’école de chant que fonda Yvette
uilbert à New-York, avec des péripéties de
!Utes sortes, est symptomatique. On peut dire
te, par bien des côtés, La passante émerveillée
une étude de mœurs singulièrement péné-
inte'* Car Yvette Guilbert est une femme d’une
telligw nce rare ' el d ’une tresse psychologique
ception nelle...
La secon de moitié du volume contient d’autres
dts de vo>' ra £ es et de tournées.
Londres et Ù" Singe Consul, grande vedette
La Belgique... > H ollande, le D anemark, la
lède la Norvège. L Allemagne qui fut toujours
tachée à l’art dWvett- Guilbert. En ,926, am-
issadrice de paix, elle r^mia Berlin et y chanta,
firée inoubliable que. fcMme Yvette Guilbert
>nte avec une communicati ve émotion.^
Viénne. ville aristocratique et policée ae 1894.
ienne désolée, hagarde de 1 9 2 4 - tienne aussi,
vette Guilbert travaille pour la pdix ; au nom
« un sentiment que la barbarie des temps,.que
naissante civilisation du xx e siècle nous obii-
;nt encore à expliquer », tant il paraît « inat-
ndu et exceptionnel, je veux parler de la bra-
Budapest... Prague... Marienbad... Varsovie...
Cracovie... Pétersbourg et Moscou... Bucarest,
ia pittoresque représentation dans un parc d’expo
sition, Jassy, Constantinople, Smyrne, Athènes,
Alexandrie. Le Caire, Naples, Milan, Rome,
Genève, Lausanne, Berne, Munich, Bâle, Lis
bonne, Madrid ..
Dans ces voyages nous suivons avec un intérêt
soutenu la passante émerveillée.
Ce livre vous le lirez. Il est bien plus que le
carnet de route d’une grande artiste en tournée,
que le livre de souvenirs de la divette, que l’on
feuillette pour y trouver les anecdotes piquantes
des coulisses. Il est le témoignage d’un long
effort d’art et d’humanité. Ambassadrice de la
chanson, Yvette Guilbert fut et est une grande
figure française, un grand cœur humain.
« Si j’avais voulu n’être qu’une artiste pari
sienne, je n’aurais pas quitté le « boulevard »,
mais mon orgueil fut d’être universelle, et j’ai
payé de mes fatigues, de ma santé, de mes labeurs
la grande joie d’avoir réalisé mon rêve : visiter
la Terre. »
Les voyages ont discipliné mon cœur. Je fais
de mon mieux pour aimer toutes les créatures.
Il y a, dans l’ouvrage de Mme Guilbert, un
accent et des préoccupations qui ne sont, hélas,
point courants encore.
Jacques CHABANNES.
■ÏÏBEST
Dans un récent numéro d’un grand hebdo
madaire protestant — porte-parole attitré du
Protestantisme officiel français — je trouve
l’édifiant entrefilet suivant, qui en dit long,
à mon sens tout au moins, sur la triste men
talité des Eglises, même « évangéliques » à
l’égard du Militarisme et du Pacifisme :
« Sur L’initiative du Colonel R..., les Asso
ciations d’anciens zouaves sont allées déposer,
dimanche dernier, une p'alrne sur la tombe
du « Soldat inconnu ». Trois anciens Aumô
niers militaires avaient été invités à s’associer
à cette cérémonie comme représentants du
Catholicisme, du Protestantisme et du Ju
daïsme. Le Pasteur P..., après avoir rappelé
le sacrifice de nos morts glorieux pour la
Patrie et pour la France, a parlé de l'Evan
gile, appel au don de soi-même ; devant une
assistance très recueillie, il invoqua le secours
de Dieu pour toutes les victimes de la Guerre.
La cérémonie fin t par une allocution du
Général N-..., représentant le Gouverneur mi
litaire de Paris »
En vérité, quand on Ut de telles choses,
dix ans après la fin de la plus terrible gueire
qu’ait connue le monde jusqu’à présent, on se
demande, avec une tristesse immense et une
angoisse profonde, si cet événement de l’His
toire, pour si gigantesque qu’il ait été, a
: appris quelque chose aux Eglises, et si la
I Chrétienté n’est pas, irrémédiablement, la
cohorte lamentable d’ « aveugles conduisant
I d’autres aveugles » dont a parlé Jésus.
Qu’eût il donc fallu, grands dieux, pour
ouvrir les yeux des Chrétiens ? C’est à déses-
} pérer, vraiment qu’ils viennent jamais au
grand jour de la vérité.
Que dire, déjà de l’institution sacrilège, avec
la complicité des Eglises, des « Aumôniers »
militaires, ministres de la religion, blasphé-
rnatoirernent adjoints, eux, représentants pré
tendus d’un Dieu de Justice et d’Àmour, à ce
chef-d’œuvre suprême de Satan qu’on appelle
l’Armée, organisation toute entière basée sur
la Violence, l’Injustice et la Haine, et faite
tout exprès pour le Meurtre, la Destruction et
l’Assassinat ?
Cette appellation n’est-elle pas aussi odieu
sement choquante que ces trois mots, dont
les deux derniers me semblent de plus en plus
contradictoires, qui ont été donnés pour titre
à un livre récent : « Un soldat chrétien » ?
[ Alors que les Eglises, au nom du Christ,
« Prince de la Paix », eussent dû se trouver
parmi les plus héroïques a résistants » à la
) guerre, alors qu’elles eussent dû opposer, au
Militarisme assassin et fauteur de tueries fra-
ticides, le front uniquede la. Conscience chré
tienne en révolte contre la Violence et la
Haine, nous les avons vues, et les voyons
toujours, hélas !, — mon entrefilet en fait
douloureusement foi — prosternées aux pieds
J de la diabolique et monstrueuse Idole-Patrie,
agenouillées devant le gigantesque Veau-d’Or
du Capitalisme créateur de conflits sanglants,
et prostituées, dans la veulerie la plus abjecte,
aux ordres des grands chefs de 1 Armée, au
Militarisme oppresseur des consciences et cou
tempteur des plus élémentaires libertés hu
maines.
Voilà bien là le scandale que doivent, tou
jours plus énergiquement, dénoncer ceux qui,
tout en ayant pris part, hélas !, au grand
Massacre, en ont, du moins, retiré cet essen
tiel profit : des yeux aveugles enfin ouverts,
une conscience eiîfin éclairée, un cœur enfin
purifié de haine par l’Esprit du Christ.
Charles METTEY. j
■ ■■na^Bü&aauiiGB&BQaiaH j
LES RÉUNIR
Réunir sui les montagnes* toutes les
femmes : ouvrières paysannes, intellec
tuelles, artisanes ; les pauvres, les riches,
les vieilles, les épousées, les fiancées, les
petites filles, et leur montrer, en bas, le
monde qu'elles ont à pétrir.
Sous le ciel avec elles, sourire à la terre
sans frontières. Garder, toutes, le silence,
et'entendre contre les montagnes, battre
l’espoir en travail.
Chanter le Magnificat. Puis, joyeuses,
toutes ensemble, redescendre.
Dans la plaine, se séparer, par bandes
ou seules, et retrouver maris, ! fils, pères
et fiancés
Confiantes se remettre au travail, et
aimer
Henriette PUMESNII HUCHET
VOIX HOLLANDAISE
Notre Conseillère de Hollande m’a adressé ce
message à mon arrivée aux Pays-Bas ; ces lignes
répondent si bien aux sentiments de tous nos amis in
ternationaux que je ne puis résister à la tentation de
leur donner une large publicité certain qu’elles seront
applaudies par leM. P. C.
Cher Pasteur Huchet ,
Tout à l'heure on me remit votre lettre et je
me jais ane réelle joie de vous revoir et de
pouvoir causer avec vous en tête à tête, reposée.
Hélas ! notre cœur ne connaît point de repos
n est-ce pas ? Où. se retourner dans ce chaos
mondial ? Où commencer ? Comment commencer ?
Le meilleur est de suivre calmement les in
jonctions de sa conscience et de chercher par
tout des rapprochements d'idées.
Cependant la lumière se fait ei n oublions ja
mais que tes gros nuages cachent à nos yeux
notre lumière éternelle : Jésus-Christ, gui dirige •
tout de là-haut avec un sceptre de fer, mais aussi \
avec Justice et Amour.
Partout le chef de perdition est démasqué, j
Au dernier Congrès pour le désarmement toute
l'humanité a pu se rendre compte des idées obs
tructives de certaines nations. Personne ne peut
j plus rester caché. Satan se montre partout en
1 vainqueur, brutalement, sans aucune honte,
J croyant vaincre. Mais te malheureux compte
sans Dieu, son Maître, sa chute sera effroyable
lorsque son heure sera venue, et elle approche.
Regardons avec attention, comment Dieu s’y
prend , et comment il assure La victoire du Christ
Levez la tête car notre délivrance est proche. Il
< s’agit maintenant de garder calmement sa foi.
contre tonte espérance. Il semble que nos voix
se perdent dans le désert, mais soyez sur quelles
montent au ciel jusque devant le trône de notre
grand Roi, qui a besoin de not e fidélité et de
nôtre bon vouloir. Qu est-ce qui pourrait nous
arriver si nous combattons pour Dieu ? Mais le
bon sens doit nous dire qu'il est absolument né
cessaire que l'humanité voie de ses propres yeux
la déchéance toujours grandissante morale et
physique du monde contemporain, car c'est le
i seul moyen de l’en persuader et de lui faire re
brousser chemin ou plutôt qu il ne se convertisse.
: Votre sœur d’âme pour la Paix.
j S. W. Teding van Berkhout van Taak Tra-
1 kranen.
Clergé français
et Cierge allemand
M. Poincaré a une assez piètre idée des
Français. Le jour de ia Pentecôte et le len
demain — pour ne pas en perdre l’habitude —
il prononça deux discours. Le dimanche, à
Domrémy, il proclama que le vrai patriotisme
est fait de désintéressement et de sacrifice.
« La Pucelle, disait-il, ne voyait dans la déli
vrance du pays que le prélude d’une collabo
ration entre P Angleterre et la France. Il faut
savoir perpétuer le miracle de Jeanne d’Arc
dans la paix qui est faite de désintéressement
et de sacrifice ; il faut qu’à son école nous
apprenions à servir fidèlement la patrie et
l’humanité ».
Le lundi, à Douaumont, il déclara que les
Français n’entendaient pas renoncer au béné
fice de l’article 23 1 de la dictée de Versailles
qui rend l’Allemagne seule responsable delà
guerre et qu’ils n’étaient pas disposés à faire
le moindre sacrifice dans le règlement des
dettes de guerre.
Pour M Poincaré les Français sont donc
de mauvais patriotes, puisque, d’après lui,
ils sont dénués de l’esprit de désintéresse
ment et de sacrifice.
Nous pourrions lui demander ce qu’il fait
pour les amener à une notion plus exacte du
patriotisme. Nous préférons rechercher les
causes de cet état d’esprit, s’il est vrai qu’il
existe.
*
Le dernier n° de Y Universel a publié ei
partie un remarquable discours sur la paix
du Christ prononcé par le cardinal Faulhaber
dans la cathédrale de Munich. Le clergé catho
lique allemand a le courage de dire la vérité,
dùt-elle déplaire aux Allemands. « L’évêque
Corneille, disait Mgr. Faulhaber, fut décapité
parce qu’il se refusait à brûler de l’ejicens
devant la statue du dieu des armées. Quant
à moi, je plante mon discours de ce soir sur
le monument des victimes de la guerre de
notre ville de Munich »
Tout comme les nôtres, les soldats alle
mands se sont battus pour la paix et une paix
définitive. Comme les nôtres ils étaient con
vaincus de défendre une cause juste. Il vou
laient en finir avec l’impérialisme russe et
l’impérialisme français comme les nôtres vou
laient en finir avec l’impérialisme allemand.
Si, méconnaissant la voix des morts, .les an
ciens combattants français veulent aujour
d’hui, comme le prétend M. Poincaré, sacri
fier la paix à une question de sordide intérêt,
à qui la faute ?
Dans une série d'articles intitulés « Les
catholiques et la Paix », le Progrès civiques
récemment dénoncé les coupables excitations
de certains évêques et prédicateurs français.
Voici, par exemple, le Père jésuite Coulet,
prédicateur très couru dans tout le Midi, di
sant dans la cathédrale de Bordeaux : w La
fermeté digne et calme dans l’exigence de
satisfactions légitimes devra se concilier avec
le pardon des injures .. Si nous sommes tenus
d’être charitables, nous ne sommes pas obli
gés d’être dupes. » Le Père Coulet pose donc
en principe que la guerre était juste du côté
français, injuste du côté allemand, que les
Français seraient dupes si l’Allemagne ne
payait pas leurs frais de guerre et il trouve
cela charitable ! Il est vraiment difficile de
flatter plus bassement les instincts égoïstes
d’un peuple.
La démagogie de l’illustre fils de Loyola ne
s’arrête pas là. A l’instar de l’évêque-soldat
de Strasbourg il formule une théorie nouvelle
en contradiction avec toute la tradition catho
lique. Il y a, dit il, des degrés dans la charité
et on doit aimer avec une prédilection toute
spéciale ses compatriotes, ensuite ses frères
étrangers. En fait de degrés dans l’amour du
prochain, mon révérend Père, l’Evangile n’en
connaît qu’un et ce degré c’est: comme soi-
même. Quant aux compatriotes vous ne direz
sans doute pas qu’il faut les aimer plus que
son père et sa mère et l’Evangile dit que celui
qui, pour l’amour de Dieu, n’est pas prêt à
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.01%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.01%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k4565309z/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k4565309z/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k4565309z/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k4565309z
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k4565309z
Facebook
Twitter