Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1928-10-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 octobre 1928 01 octobre 1928
Description : 1928/10/01-1928/12/31. 1928/10/01-1928/12/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565306q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2017
Fondé en 1898, supprimé par ia censure militaire pendant la Guerre mondiale
Mouoement Pacifique Chrétien
« l’internationale ue l’amour »>
Directeur-Fondateur : Henri HUCHET.
Président d'Honneur : Général A. PERCIN
RÉDACTION :
M mC Henriette DUMESNIL-HUCHET, Secrétaire du Journal et du M. P. C.
ERMENONVILLE, Jean van den BERGH, Frédéric BONHOMME, GRILLOT DE GIVRY,
Louis GUÉTANT, Claire GÉNIAUX, Joël THÉZARD, D> Henry MARIAVÉ.
Albert CASTIAUX Mme MARFURT-TORFS, Pr Hermann KUTTER
Sophie TEDING van BERKHOUT van TA AC K TRAKRANEN
Les articles réengagent que leurs auteurs
1
1
ADMINISTRATION :
Abonnement
:
Chèques postaux :
Un an
5 francs.
Docteur Marius DUMESNÎL
Le numéro „
O fr. 50
PARIS n* 217.31
Souscriptions :
Membre adhérent 1 O francs.
Membre actif 20 francs.
Membre militant.. .. 50 francs
38, Avenue /Vlarceau, COURBEVOIE (Seine)
Que nos lecteurs se rassurent, il ne s'agit pas
de commenter cet événement historique le
plus douloureux de la vieille Allemagne. Mais
d’évoquer sans aucune modestie, ce souvenir
pour rappeler à nos amis que, nous aussi,
voilà trente ans bien sonnés que, au nom du
Christ nous guerroyons pour la Paix par l’Evan
gile.
C’est en juillet 1898, que l’Universel est né
dans la petite ville de Colombier, Canton de
Neuchâtel en Suisse. Notre éditeur fut un nom
mé Croutaz, chrétien aussi fervent qu’honnête
travailleur.
L’Universel, au jugement de quelques uns
ne devait pas survivre à sou numéro original
qui avait pour but de protester contre la guerre
hispano américaine. Les plus optimistes lui
donnaient, tout au plus, trois mois d’existence,
taudis que nos partisans faisaient un acte de
foi qui dure encore, car, nous en sommes au
3tiO e mois de guerre à la guerre ! Ce jour
nal n’est pas encore mort, et il ne songe
même pas à mourir avant d’avoir vu le Soleil
de Justice se lever à l’horizon de l’Humanité.
Certes te fondateur a conscience d’avoi r com
battu le bon combat pour la Liberté et la Paix.
Il a une profonde gratitude pour les universa
listes désintéressés de toutes croyances ou phi
losophies, sans oublier les chevaleresques cen-
teniers, comme le général Percin et le Colonel
Converset, avec tari! d’autres officiers supé
rieurs pacifistes, qui lui ont apporté l’élan
de leur cœur, l'enthousiasme de leur vie, la
richesse de leurs expériences pour tenir haut
et ferme dans la tempête de folle haine, le dra
peau du Mouvement Pacifique Chrétien.
Mais il a l’intuition que sa course terrestre s’a
chève et qu'il a le devoir de léguer un testa-
rrien t spirituel à ses enfants et à ses peti ts enfants
qui ont été son espérance pour l’instauration
delà Cité future. Et, aussi d’exprimer le vœu
que les fidèles et dévoués militants poursuivent
avec plus de courage que jamais, la réalisation
de l’Idéal commun d’Amour dans la trilogie
du Bien, du Bon et du Beau sur la terre comme
au ciel. Il faudra encore rester dans la mêlée,
et la question se posera un jour : Quel est le
Belge, le Hollandais ou le Suisse qui, après le
Français, revendiquera l’honneur d’être à la
peine comme Agen! International?
Comme chrétien, je ne me targue pas d’avoir
été fidèle aux enseignements de Jésus, à l’ex
ception de mon vœu à la Fraternité univer
selle. Bercé dans l’aulicléricalisme par un aïeul
à l’àm ; pr testante, un vie s’est, orientée vers
le Christianisme individuel ; éduqué par des
parents ultra-patriotes, j’ai évolué vers l’hu
manitarisme au grand scandale de ma famille.
Traditions religieuses, légendes guerrières,
conventions socialesont fait place à la Ra ison
qui doit-être le propre de l’homme qui veut
s'affranchir de 1 esclavage des dogmes et des
préjugés.
En fait, malgré mes erreurs et mes fautes,
mes péchés, comme onditen patois de Canaan,
la Vérité a été mon arme de choix. J’avoue
m’eu être servi avec peu de charité en certai
nes circonstance'. Aussi, ai-je blessé plus d’a
mis que tué d’ennemis. Mais on oublie de
trop dans les milieux évangéliques, que si le
M aître a ordonné à son apôtre de remettre le
glaive au double tranchant au fourreau, il a
fustigé sans pitié les pharisiens sacrilèges et
hypocrites., il est vrai que ce geste d^ sainte-
indignation leur a fait plus de peur (pie de
mal, et ne les a pas convertis 11 en a été de
même pour nous, les gens que nous avons
malmenés se portent assez bien ils sont au
pinacle de la renommée et de la richesse, tout
comme les successeurs de saint Pierre sont au
/atican au lieu d’être crucifiés la tête en bas.
Grâce à la compagne dévouée que Dieu a
accordée à ma jeunesse, j’ai pu réaliser par ses
miracles renouvelés, jour après jour, de
femme biblique, (Proverbes 31) la résistance I
Opiniâtre dans L’adversité contre ceux qui cher- ;
ciraient à nous vaincre par la disette. Les ca- j
lomniateurs en ont été pour leurs Lais d’ima- j
giuation en m’accusant de vouloir démolir le j
temple de Mammon ; les médisants ont perdu ;
leur temps en me dénonçant comme l’ennemi
de César. Certes j’ai toujours attaqué à visage
découvert le Jésuitisme et son frère jumeau le
Militarisme, mais je n’ai jamais, a aucune
époque de ma vie pactisé avec le désordre et
l’anarchie.
Je ne puis enti er dans le détail du rôle joué
par le Mouvement Pacifique Chrétien et l’Uni-
verset pour tonies les bonnes causes en dehors
du pacifisme : Campagnes en faveur de ia
Tempérance, de l’Abstinence, de l’Abolition
nisme. du Féminisme, du Naturisme, du Repos
dominical, de l’Union sociale, de l’Egalité mo
rale, de la Liberté de conscience etc. etc. sans
parler de l’Evangélisalion populaire. Au début
de la guerre mondiale, je crois bien que nous
avons été le seul journal qui ait paru en
cadré de noir, en proclamant que tous
les belligérants étaient condamnables pour
avoir préparé la catastrophe par leur crimi
nelle diplomatie et leurs armements à ou
trance. Cette audace nous valu d’être mis au
pilori national. Nous annonçâmes la faillite
des vainqueurs et la banqueroute des vain
cus. Nous prédisions, au milieu des rires mo
queurs, le franc à cinq sous, nous nous som
mes trompés puisque M. Raymond Poincaré
l’a stabilisé à « quatre sols ! » Nous disions
encore que cette guerre était échafaudée sur
le mensonge et la tromperie, que ce n’était pas
la dernière saignée pour sauver le Droit et la
Civilisation. Nous avons prévu que les hostili
tés terminées, les Gouvernants s’ingénieraient à
entraver les enquêtes sur la culpabilité de cer
tains complices et que les coupables échappe
raient au châtiment. Chose plus extraordi
naire, que l’on verrait les anciens combattants
après s’être traités de barbares, de bandits et
d’apaches, se congratuler mutuellement de hé
ros de la Patrie et de Martyrs de l’Humanité.
Les belliqueuxdeviendraient pacifiques, et les
hommes d’Eglises se réclameraient de Notre-
Dame de la Paix, après avoir imploré pour
leurs armées le secours de Jeanne d’Arc, la
protection de St Georges et l’assistance de St-
Michel. Les dirigeants crieraient : « Paix ! Paix ! »
au Forum, tout en préparant clandestine
ment une nouvelle guerre, en augmentant et
en perfectionnant les armements sur terre, sur
mer et dans les airs, et en activant les recher
ches des laboratoires chimiques, en vue de la
fin d’un monde où la bêtise est aussi infinie
que la Divinité.
Nous n’avons omis aucune protestation, que
ce soit contre l’occupation permanente de la
Rhénanie ou l’invasion temporaire de la Ruhr.
Nous avons toujours préconisé l’équilibre eu
ropéen parla bonueentente franco-allemande
unie à l’appui-moral de la Grande-Bretagne et
des Etats Neutres. Nous a von s dit que ie Traité de
Versailles était iniquedans certaines de sesclau-
ses, qu’il avait spolié des Nations, et porté at
teinte au souverain Droit des peuples de dispo
ser librement d’eux mêmes, lesquels ne de
vaient pas être contraints d’adopter une natio
nalité, de professer une religion, et de se sou
mettre à des mœurs incompatibles avec leur
mentalité. A ce point de vue, à l’Armistice,
nous demandions an référendum ou un plébis
cite pour l’Alsace-Lorraine, ce qui auraitévité,
par la suite, de graves malentendus et des
accusations injustifiées sur l’autonomisme
des Provinces retrouvées. Toutes ces tristesses,
sans être infaillibles comme le Pape, nous les
avons prophétisées ou déplorées dans l'Univer
sel. Consulter sa colleclion, c’est voirque nous
avons abordé les problèmes les plus troublants
et n’avons jamais reculé devant le devoir à
accomplir pour le bonheur de chacun et de
tous. Etcependant, il faut avouer, queseule une
éli te spirituelle et intellectuelle nous a compris
et nous a soutenus. Les ressources financières
nous ont fait défaut pour faire plus et agir
mieux. L’avenir sera-t-il réparateur du passé?
Espérons-le ! Car, la lomédie humaine conti
nue. Les profiteurs de la guerre, les mercantis
du Militarisme, les bénéficiaires delà Victoire,
les hétaïres de la Gloire, les empoisonneurs
patentés jouissent encore de la faveur popu
laire etde la bénédiction de l’Eglise. C’estdire
que les Croisés de la Paix n’ont pas encore le
loisir de se reposer à l’ombre de l’olivier. Ce
n’est plus trente ans, mais bien cent ans qu’il
faudra pour que le Dieu des Morts devienne
le Dieu des Vivants ; pour que le culte ma
cabre du soldat inconnu se change en un ser
vice agréable au Dieu connu. Alors les deuils i
A L’ ŒU VRE
Le Pacte dit Briand-Kellog est signé et dans
des conditions particulièrement émouvantes :
nous avons eu ta joie de voir reçu officielle
ment à Paris pour la première fois depuis 1870
un ministre d’état allemand. Ebranlés par
F opinion publique chaque jour plus hostile à
l'idée de guerre, travaillés par les efforts et les
progrès des pacifistes du monde entier, épou
vantés par les perspectives horribles d’une
nouvelle guerre, 12 gouvernements ont accepté
dç signer ce pacte de renonciation à la guerre
que leur présentaient la France et les Etats-
Unis.
Ainsi dix ans après l’arrivée de Wilson et
son lamentable échec, voici que sans craindre
le ridicule, un autre homme d’état Yankee
vient tenter un nouvel essai. Puisse la grande
et pitoyable aventure de l’illustre devancier
servir de leçon à tous les signataires du pacte
et qu’ils se mettent à l’œuvre pour accorder
les actes aux paroi s. La confiance si souvent
trompée des peuples attend maintenant des
preuves, tl ne faut pas qu’on puisse un jour
dire des signataires ce qu’écrit A. Palacios
de la génération qui a mené le monde depuis
la guerre : u il y a entre leurs actes et leurs
paroles un abîme infranchissable, une contra
diction irrémédiable donl dans certains casiis
ne se rendent même pas compte tellement ils
la trouvent naturelle .... La contradiction les
nourrit au lieu de les troubler’ ».
Dans son admirable discours nous avons été
heureux de constater que M. Briand le prin
cipal artisan de cette journée historique, en
tend bien que ces signatures engagent l’avenir.
« La paix proclamée a-t-il dit, c’est bien, c’est
beaucoup, Mais il faudra l’organiser. Aux so
lutions de force, il faudra substituer des solu
tions juridiques. C est l’œuvre de demain ».
n nnnnnnnnnnnn nnnnnnn
CHARTE INDIV IDUELLE
C’est un fait la liberté individuelle n’existe
plus que selon le « bon plaisir » des Gouver
nants dans les Grandes Nations. Aussi appar
tient-il aux hommes de Raison de faire enten
dre encore la voix de la Conscience dans les
pays qui n’ont pas encore perdu la tradition
du libéralisme et de l’hospitali té internationale.
C’est dans ce but que nous avons envoyé deux
Délégations en Hollande, l’une au Congrès de
la Jeunesse Mondiale à Eerde. l’autre au Con
grès des Pasleurs à Amsterdam. Enfin nous
avons apporté un témoignage de sympathie
en faveur d’un jeune homme n’ayant aucune
relation avec le M. P. C., mais victime, aussi
lui, d’une société qui tyrannise l’individu.
C’est un devoir à remplir par tous ceux qui
sont d’autant plus « amis de la Paix » qu’ils
sont « ennemis de l’Anarchie » C’est dans le
respect de 1 Ordre que se solutionnera le pro
blème a ngoissantde l’Objection de conscience.
Voici l’adresse envoyée à M Georges Pioch,
de La Volonté :
Au nom du Mouvement Pacifique Chrétien ,
bien que nous n’ayons jamais encouragé à la
désobéissance à la loi, nous vous apportons
ie témoignage de notre sympathie en faveur
du tolstoïcien, Henri René Abrial.
« Datas cette ville de Montpellier, cité de sou
venirs huguenots, un acte d’intoiérance serait
un scandale il rappellerait trop un temps
où un homme était brûlé vif pour refus de
saluer le Saint Sacrement ou d’entendre une
Messe. L’outrage à la conscience n’est pas moin
dre que l’outrage au drapeau, quand il porte
atteinte à la liberté individuelle de diviniser
ce que bon nous semble : Humanitéou Patrie. »
H. H.
a^E2Eas?2E2EaQea^EaQE2eaaQEaE2Ea
céderont aux joies de l’Amour révélé aux
hommes etaux femmesdebonne volonté dans
la personne de Jésus-Christ, On ne manifestera
plus sur la place publique pour la Guerre ou la
Révolution. Genève, la ville lumière, la capi
tale de la Société des Nations deviendra la ville
sainte, où les peuples assemblés dans la louange
de L'Eternel, témoigneront par l’Esprit de Vé
rité, la Paix de Dieu dans une nouvelle Huma
nité.
Henri HUCHET
Par trois révolutions, par le coup d’Etat
du 4 septembre, par la voix sans cesse plus
nette du suffrage universel, le peuple français
a manifesté, depuis un siècle et demi, son at
tachement à l’idéal républicain. Pour ce
principe Paris s’est couvert de barricades
quatre fois en cent ans. Et la semeuse qui
figure aux timbres et aux monnaies de la Ré
publique exprime encore le vieil idéal de la
France, apportant au monde les idées de li
berté, d’égalité, de fraternité.
Confiants en cet idéal, les Allemands ml
rent en fuite leur kaiser et désarmèrent leurs
officiers, les Alsaciens acceptèrent, sans bien
en saisir l’opportunité, qu’on transposât la
frontière des Vosges au Rhin. N’avait-on pas
dit aux Fiançais qu’ils faisaient la guerre
pour faire régner la fraternité internationale ?
La triple liberté de penser, de parler et d’é
crire n’est-elle pas garantie à tout citoyen par
la déclaration des Droits de l’Homme, charte
de la France moderne ? Est-ce que, sur les
bancs de l’école, on n’apprend pas à tous nos
enfants ces immortels principes ?
Immortels? Hélas! A peine les Allemands
ont-ils déposé les armes qu’il n’est plus
question des quatorze points de Wilson. Un
traité-jugement est imposé par la violence à
une grande nation condamnée sans j ouvoir
se faire entendre. Des Alsaciens, coupables
de penser à la sauvegarde de la paix ét de
leur culture et de préférer un régime fédéral
à un régime centralisé, sont privés de leur
gagne-pain, perquisitionnés, jetés en prison,
traduits en cour d’assises. La jeunesse alsa
cienne est arrachée à ses foyers et parquée
dans les casernes détestées. La langue alle
mande, parlée depuis dix siècles en Alsace-
Lorraine, y est décrétée langue étrangère ;
une douzaine de journaux y sont supprimés ;
des élus du suffrage universel he peuvent
remplir leur mandat.
Vidée des principes qui l’ont créée, la Ré
publique française est semblable à un temple
déserté. Ses rouages subsistent seuls, comme
sous la dictature militaire de l’empire romain
subsistait un Sénat inutile. En faisant triom
pher la force sur le Droit, en mentant à ses pro
messes, en tuant la liberté de penser et d’é
crire, en rabaissant le suffrage universel, le
gouvernement français a frappé au cœur une
République que plus personne ne nous envie.
Où sont les responsables de cette faillite,
de cette immense déception, sinon dans la
trahison des forces morales ? « Nous ne pou
vons plus compter ni sur les traités, ni sur
les forces morales », disait le 2 février der
nier M. Lhopiteau à la tribune du Sénat. En
effet, ce n’est pas aux gouvernements ni aux
journalistes que Jésus-Christ a donné mis
sion d’enseigner les nations. Si les clergés
faisaient leur devoir, les journalistes natio
nalistes, même avec leurs feuilles à deux'
sous, prêcheraient dans le désert. La paix
suppose un esprit et une volonté et cet es
prit, cette volonté, c’est un devoir pour les
Eglises de travailler de toutes leurs forces à
les faire prévaloir.
Un Fénelon et un Bossuet donnaient à
Louis XIV, dans le bouillonnement de ses
passions, des leçons austères que nos cler
gés, avides de gains' et de décorations, ou
blieux du devoir de la pauvreté et de l’indé
pendance, n’osent pas donner à notre démo
cratie déchaînée et jouisseuse. Quand donc
les pasteurs des âmes parleront-ils au peuple
français avec la liberté de langage dont usaient
Fénelon et Bossuet avec Louis XIV et ses
courtisans ?
Celui qui aime ne peut concevoir comment
on peut employer sa vie à autre chose qu'à
sauver des ténèbres et conduire à la vie, au
bonheur, à l’amour et à la beauté tous ces
êtres humains si chétifs et si tristes, ma’
capables pourtant de devenir si beaux, si ’
mineux, .-ji heureux et si grands.
Les minnesingers allemands, les tro T
dours de France, Dante Alighieri, notre
temporain le canadien Bourassa et bie.'
très ont été les censeurs sévères d
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Mouoement Pacifique Chrétien
« l’internationale ue l’amour »>
Directeur-Fondateur : Henri HUCHET.
Président d'Honneur : Général A. PERCIN
RÉDACTION :
M mC Henriette DUMESNIL-HUCHET, Secrétaire du Journal et du M. P. C.
ERMENONVILLE, Jean van den BERGH, Frédéric BONHOMME, GRILLOT DE GIVRY,
Louis GUÉTANT, Claire GÉNIAUX, Joël THÉZARD, D> Henry MARIAVÉ.
Albert CASTIAUX Mme MARFURT-TORFS, Pr Hermann KUTTER
Sophie TEDING van BERKHOUT van TA AC K TRAKRANEN
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Docteur Marius DUMESNÎL
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Souscriptions :
Membre adhérent 1 O francs.
Membre actif 20 francs.
Membre militant.. .. 50 francs
38, Avenue /Vlarceau, COURBEVOIE (Seine)
Que nos lecteurs se rassurent, il ne s'agit pas
de commenter cet événement historique le
plus douloureux de la vieille Allemagne. Mais
d’évoquer sans aucune modestie, ce souvenir
pour rappeler à nos amis que, nous aussi,
voilà trente ans bien sonnés que, au nom du
Christ nous guerroyons pour la Paix par l’Evan
gile.
C’est en juillet 1898, que l’Universel est né
dans la petite ville de Colombier, Canton de
Neuchâtel en Suisse. Notre éditeur fut un nom
mé Croutaz, chrétien aussi fervent qu’honnête
travailleur.
L’Universel, au jugement de quelques uns
ne devait pas survivre à sou numéro original
qui avait pour but de protester contre la guerre
hispano américaine. Les plus optimistes lui
donnaient, tout au plus, trois mois d’existence,
taudis que nos partisans faisaient un acte de
foi qui dure encore, car, nous en sommes au
3tiO e mois de guerre à la guerre ! Ce jour
nal n’est pas encore mort, et il ne songe
même pas à mourir avant d’avoir vu le Soleil
de Justice se lever à l’horizon de l’Humanité.
Certes te fondateur a conscience d’avoi r com
battu le bon combat pour la Liberté et la Paix.
Il a une profonde gratitude pour les universa
listes désintéressés de toutes croyances ou phi
losophies, sans oublier les chevaleresques cen-
teniers, comme le général Percin et le Colonel
Converset, avec tari! d’autres officiers supé
rieurs pacifistes, qui lui ont apporté l’élan
de leur cœur, l'enthousiasme de leur vie, la
richesse de leurs expériences pour tenir haut
et ferme dans la tempête de folle haine, le dra
peau du Mouvement Pacifique Chrétien.
Mais il a l’intuition que sa course terrestre s’a
chève et qu'il a le devoir de léguer un testa-
rrien t spirituel à ses enfants et à ses peti ts enfants
qui ont été son espérance pour l’instauration
delà Cité future. Et, aussi d’exprimer le vœu
que les fidèles et dévoués militants poursuivent
avec plus de courage que jamais, la réalisation
de l’Idéal commun d’Amour dans la trilogie
du Bien, du Bon et du Beau sur la terre comme
au ciel. Il faudra encore rester dans la mêlée,
et la question se posera un jour : Quel est le
Belge, le Hollandais ou le Suisse qui, après le
Français, revendiquera l’honneur d’être à la
peine comme Agen! International?
Comme chrétien, je ne me targue pas d’avoir
été fidèle aux enseignements de Jésus, à l’ex
ception de mon vœu à la Fraternité univer
selle. Bercé dans l’aulicléricalisme par un aïeul
à l’àm ; pr testante, un vie s’est, orientée vers
le Christianisme individuel ; éduqué par des
parents ultra-patriotes, j’ai évolué vers l’hu
manitarisme au grand scandale de ma famille.
Traditions religieuses, légendes guerrières,
conventions socialesont fait place à la Ra ison
qui doit-être le propre de l’homme qui veut
s'affranchir de 1 esclavage des dogmes et des
préjugés.
En fait, malgré mes erreurs et mes fautes,
mes péchés, comme onditen patois de Canaan,
la Vérité a été mon arme de choix. J’avoue
m’eu être servi avec peu de charité en certai
nes circonstance'. Aussi, ai-je blessé plus d’a
mis que tué d’ennemis. Mais on oublie de
trop dans les milieux évangéliques, que si le
M aître a ordonné à son apôtre de remettre le
glaive au double tranchant au fourreau, il a
fustigé sans pitié les pharisiens sacrilèges et
hypocrites., il est vrai que ce geste d^ sainte-
indignation leur a fait plus de peur (pie de
mal, et ne les a pas convertis 11 en a été de
même pour nous, les gens que nous avons
malmenés se portent assez bien ils sont au
pinacle de la renommée et de la richesse, tout
comme les successeurs de saint Pierre sont au
/atican au lieu d’être crucifiés la tête en bas.
Grâce à la compagne dévouée que Dieu a
accordée à ma jeunesse, j’ai pu réaliser par ses
miracles renouvelés, jour après jour, de
femme biblique, (Proverbes 31) la résistance I
Opiniâtre dans L’adversité contre ceux qui cher- ;
ciraient à nous vaincre par la disette. Les ca- j
lomniateurs en ont été pour leurs Lais d’ima- j
giuation en m’accusant de vouloir démolir le j
temple de Mammon ; les médisants ont perdu ;
leur temps en me dénonçant comme l’ennemi
de César. Certes j’ai toujours attaqué à visage
découvert le Jésuitisme et son frère jumeau le
Militarisme, mais je n’ai jamais, a aucune
époque de ma vie pactisé avec le désordre et
l’anarchie.
Je ne puis enti er dans le détail du rôle joué
par le Mouvement Pacifique Chrétien et l’Uni-
verset pour tonies les bonnes causes en dehors
du pacifisme : Campagnes en faveur de ia
Tempérance, de l’Abstinence, de l’Abolition
nisme. du Féminisme, du Naturisme, du Repos
dominical, de l’Union sociale, de l’Egalité mo
rale, de la Liberté de conscience etc. etc. sans
parler de l’Evangélisalion populaire. Au début
de la guerre mondiale, je crois bien que nous
avons été le seul journal qui ait paru en
cadré de noir, en proclamant que tous
les belligérants étaient condamnables pour
avoir préparé la catastrophe par leur crimi
nelle diplomatie et leurs armements à ou
trance. Cette audace nous valu d’être mis au
pilori national. Nous annonçâmes la faillite
des vainqueurs et la banqueroute des vain
cus. Nous prédisions, au milieu des rires mo
queurs, le franc à cinq sous, nous nous som
mes trompés puisque M. Raymond Poincaré
l’a stabilisé à « quatre sols ! » Nous disions
encore que cette guerre était échafaudée sur
le mensonge et la tromperie, que ce n’était pas
la dernière saignée pour sauver le Droit et la
Civilisation. Nous avons prévu que les hostili
tés terminées, les Gouvernants s’ingénieraient à
entraver les enquêtes sur la culpabilité de cer
tains complices et que les coupables échappe
raient au châtiment. Chose plus extraordi
naire, que l’on verrait les anciens combattants
après s’être traités de barbares, de bandits et
d’apaches, se congratuler mutuellement de hé
ros de la Patrie et de Martyrs de l’Humanité.
Les belliqueuxdeviendraient pacifiques, et les
hommes d’Eglises se réclameraient de Notre-
Dame de la Paix, après avoir imploré pour
leurs armées le secours de Jeanne d’Arc, la
protection de St Georges et l’assistance de St-
Michel. Les dirigeants crieraient : « Paix ! Paix ! »
au Forum, tout en préparant clandestine
ment une nouvelle guerre, en augmentant et
en perfectionnant les armements sur terre, sur
mer et dans les airs, et en activant les recher
ches des laboratoires chimiques, en vue de la
fin d’un monde où la bêtise est aussi infinie
que la Divinité.
Nous n’avons omis aucune protestation, que
ce soit contre l’occupation permanente de la
Rhénanie ou l’invasion temporaire de la Ruhr.
Nous avons toujours préconisé l’équilibre eu
ropéen parla bonueentente franco-allemande
unie à l’appui-moral de la Grande-Bretagne et
des Etats Neutres. Nous a von s dit que ie Traité de
Versailles était iniquedans certaines de sesclau-
ses, qu’il avait spolié des Nations, et porté at
teinte au souverain Droit des peuples de dispo
ser librement d’eux mêmes, lesquels ne de
vaient pas être contraints d’adopter une natio
nalité, de professer une religion, et de se sou
mettre à des mœurs incompatibles avec leur
mentalité. A ce point de vue, à l’Armistice,
nous demandions an référendum ou un plébis
cite pour l’Alsace-Lorraine, ce qui auraitévité,
par la suite, de graves malentendus et des
accusations injustifiées sur l’autonomisme
des Provinces retrouvées. Toutes ces tristesses,
sans être infaillibles comme le Pape, nous les
avons prophétisées ou déplorées dans l'Univer
sel. Consulter sa colleclion, c’est voirque nous
avons abordé les problèmes les plus troublants
et n’avons jamais reculé devant le devoir à
accomplir pour le bonheur de chacun et de
tous. Etcependant, il faut avouer, queseule une
éli te spirituelle et intellectuelle nous a compris
et nous a soutenus. Les ressources financières
nous ont fait défaut pour faire plus et agir
mieux. L’avenir sera-t-il réparateur du passé?
Espérons-le ! Car, la lomédie humaine conti
nue. Les profiteurs de la guerre, les mercantis
du Militarisme, les bénéficiaires delà Victoire,
les hétaïres de la Gloire, les empoisonneurs
patentés jouissent encore de la faveur popu
laire etde la bénédiction de l’Eglise. C’estdire
que les Croisés de la Paix n’ont pas encore le
loisir de se reposer à l’ombre de l’olivier. Ce
n’est plus trente ans, mais bien cent ans qu’il
faudra pour que le Dieu des Morts devienne
le Dieu des Vivants ; pour que le culte ma
cabre du soldat inconnu se change en un ser
vice agréable au Dieu connu. Alors les deuils i
A L’ ŒU VRE
Le Pacte dit Briand-Kellog est signé et dans
des conditions particulièrement émouvantes :
nous avons eu ta joie de voir reçu officielle
ment à Paris pour la première fois depuis 1870
un ministre d’état allemand. Ebranlés par
F opinion publique chaque jour plus hostile à
l'idée de guerre, travaillés par les efforts et les
progrès des pacifistes du monde entier, épou
vantés par les perspectives horribles d’une
nouvelle guerre, 12 gouvernements ont accepté
dç signer ce pacte de renonciation à la guerre
que leur présentaient la France et les Etats-
Unis.
Ainsi dix ans après l’arrivée de Wilson et
son lamentable échec, voici que sans craindre
le ridicule, un autre homme d’état Yankee
vient tenter un nouvel essai. Puisse la grande
et pitoyable aventure de l’illustre devancier
servir de leçon à tous les signataires du pacte
et qu’ils se mettent à l’œuvre pour accorder
les actes aux paroi s. La confiance si souvent
trompée des peuples attend maintenant des
preuves, tl ne faut pas qu’on puisse un jour
dire des signataires ce qu’écrit A. Palacios
de la génération qui a mené le monde depuis
la guerre : u il y a entre leurs actes et leurs
paroles un abîme infranchissable, une contra
diction irrémédiable donl dans certains casiis
ne se rendent même pas compte tellement ils
la trouvent naturelle .... La contradiction les
nourrit au lieu de les troubler’ ».
Dans son admirable discours nous avons été
heureux de constater que M. Briand le prin
cipal artisan de cette journée historique, en
tend bien que ces signatures engagent l’avenir.
« La paix proclamée a-t-il dit, c’est bien, c’est
beaucoup, Mais il faudra l’organiser. Aux so
lutions de force, il faudra substituer des solu
tions juridiques. C est l’œuvre de demain ».
n nnnnnnnnnnnn nnnnnnn
CHARTE INDIV IDUELLE
C’est un fait la liberté individuelle n’existe
plus que selon le « bon plaisir » des Gouver
nants dans les Grandes Nations. Aussi appar
tient-il aux hommes de Raison de faire enten
dre encore la voix de la Conscience dans les
pays qui n’ont pas encore perdu la tradition
du libéralisme et de l’hospitali té internationale.
C’est dans ce but que nous avons envoyé deux
Délégations en Hollande, l’une au Congrès de
la Jeunesse Mondiale à Eerde. l’autre au Con
grès des Pasleurs à Amsterdam. Enfin nous
avons apporté un témoignage de sympathie
en faveur d’un jeune homme n’ayant aucune
relation avec le M. P. C., mais victime, aussi
lui, d’une société qui tyrannise l’individu.
C’est un devoir à remplir par tous ceux qui
sont d’autant plus « amis de la Paix » qu’ils
sont « ennemis de l’Anarchie » C’est dans le
respect de 1 Ordre que se solutionnera le pro
blème a ngoissantde l’Objection de conscience.
Voici l’adresse envoyée à M Georges Pioch,
de La Volonté :
Au nom du Mouvement Pacifique Chrétien ,
bien que nous n’ayons jamais encouragé à la
désobéissance à la loi, nous vous apportons
ie témoignage de notre sympathie en faveur
du tolstoïcien, Henri René Abrial.
« Datas cette ville de Montpellier, cité de sou
venirs huguenots, un acte d’intoiérance serait
un scandale il rappellerait trop un temps
où un homme était brûlé vif pour refus de
saluer le Saint Sacrement ou d’entendre une
Messe. L’outrage à la conscience n’est pas moin
dre que l’outrage au drapeau, quand il porte
atteinte à la liberté individuelle de diviniser
ce que bon nous semble : Humanitéou Patrie. »
H. H.
a^E2Eas?2E2EaQea^EaQE2eaaQEaE2Ea
céderont aux joies de l’Amour révélé aux
hommes etaux femmesdebonne volonté dans
la personne de Jésus-Christ, On ne manifestera
plus sur la place publique pour la Guerre ou la
Révolution. Genève, la ville lumière, la capi
tale de la Société des Nations deviendra la ville
sainte, où les peuples assemblés dans la louange
de L'Eternel, témoigneront par l’Esprit de Vé
rité, la Paix de Dieu dans une nouvelle Huma
nité.
Henri HUCHET
Par trois révolutions, par le coup d’Etat
du 4 septembre, par la voix sans cesse plus
nette du suffrage universel, le peuple français
a manifesté, depuis un siècle et demi, son at
tachement à l’idéal républicain. Pour ce
principe Paris s’est couvert de barricades
quatre fois en cent ans. Et la semeuse qui
figure aux timbres et aux monnaies de la Ré
publique exprime encore le vieil idéal de la
France, apportant au monde les idées de li
berté, d’égalité, de fraternité.
Confiants en cet idéal, les Allemands ml
rent en fuite leur kaiser et désarmèrent leurs
officiers, les Alsaciens acceptèrent, sans bien
en saisir l’opportunité, qu’on transposât la
frontière des Vosges au Rhin. N’avait-on pas
dit aux Fiançais qu’ils faisaient la guerre
pour faire régner la fraternité internationale ?
La triple liberté de penser, de parler et d’é
crire n’est-elle pas garantie à tout citoyen par
la déclaration des Droits de l’Homme, charte
de la France moderne ? Est-ce que, sur les
bancs de l’école, on n’apprend pas à tous nos
enfants ces immortels principes ?
Immortels? Hélas! A peine les Allemands
ont-ils déposé les armes qu’il n’est plus
question des quatorze points de Wilson. Un
traité-jugement est imposé par la violence à
une grande nation condamnée sans j ouvoir
se faire entendre. Des Alsaciens, coupables
de penser à la sauvegarde de la paix ét de
leur culture et de préférer un régime fédéral
à un régime centralisé, sont privés de leur
gagne-pain, perquisitionnés, jetés en prison,
traduits en cour d’assises. La jeunesse alsa
cienne est arrachée à ses foyers et parquée
dans les casernes détestées. La langue alle
mande, parlée depuis dix siècles en Alsace-
Lorraine, y est décrétée langue étrangère ;
une douzaine de journaux y sont supprimés ;
des élus du suffrage universel he peuvent
remplir leur mandat.
Vidée des principes qui l’ont créée, la Ré
publique française est semblable à un temple
déserté. Ses rouages subsistent seuls, comme
sous la dictature militaire de l’empire romain
subsistait un Sénat inutile. En faisant triom
pher la force sur le Droit, en mentant à ses pro
messes, en tuant la liberté de penser et d’é
crire, en rabaissant le suffrage universel, le
gouvernement français a frappé au cœur une
République que plus personne ne nous envie.
Où sont les responsables de cette faillite,
de cette immense déception, sinon dans la
trahison des forces morales ? « Nous ne pou
vons plus compter ni sur les traités, ni sur
les forces morales », disait le 2 février der
nier M. Lhopiteau à la tribune du Sénat. En
effet, ce n’est pas aux gouvernements ni aux
journalistes que Jésus-Christ a donné mis
sion d’enseigner les nations. Si les clergés
faisaient leur devoir, les journalistes natio
nalistes, même avec leurs feuilles à deux'
sous, prêcheraient dans le désert. La paix
suppose un esprit et une volonté et cet es
prit, cette volonté, c’est un devoir pour les
Eglises de travailler de toutes leurs forces à
les faire prévaloir.
Un Fénelon et un Bossuet donnaient à
Louis XIV, dans le bouillonnement de ses
passions, des leçons austères que nos cler
gés, avides de gains' et de décorations, ou
blieux du devoir de la pauvreté et de l’indé
pendance, n’osent pas donner à notre démo
cratie déchaînée et jouisseuse. Quand donc
les pasteurs des âmes parleront-ils au peuple
français avec la liberté de langage dont usaient
Fénelon et Bossuet avec Louis XIV et ses
courtisans ?
Celui qui aime ne peut concevoir comment
on peut employer sa vie à autre chose qu'à
sauver des ténèbres et conduire à la vie, au
bonheur, à l’amour et à la beauté tous ces
êtres humains si chétifs et si tristes, ma’
capables pourtant de devenir si beaux, si ’
mineux, .-ji heureux et si grands.
Les minnesingers allemands, les tro T
dours de France, Dante Alighieri, notre
temporain le canadien Bourassa et bie.'
très ont été les censeurs sévères d
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