Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1928-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1928 01 janvier 1928
Description : 1928/01/01-1928/03/31. 1928/01/01-1928/03/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565303g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2017
30' ANNÉE
TRIMESTRIEL
JANVIER-FÉVRIER-MARS 1928
*
ii se
/fv
1
Fondé en 1898, supprimé par la censure militaire pendant la Guerre mondiale
Mouoement Pacifique Chrétien
« ^INTERNATIONALE DE L’AMOUR »
V.i *
\ i*£\. - »•' •• * / /
Directeur-Fondateur : Henri HUCHET.
RÉDACTION :
D r M. DUMESNIL, Rédacteur en chef. — Henriette DUMESNIL-HUCHET, Secrétaire
ERMENONVILLE, Général PERCIN, Frédéric BONHOMME, GRILLOT DE GIVRY,
Louis GUÉTANT, Claire GÉNIAUX, Joël THÉZARD, Dr Henry MARIAVÉ.
D» M. J. ELLIOTT, Mme MARFURT-TORFS, Pr Hermann KUTTER
Sophie TEDING van BERKHOUT van TAACK TRAKRANEN
Les articles n'engagent que leurs auteurs
ADMINISTRATION :
Abonnement
:
Chèques postaux :
Un an.
5 francs.
Dr DUMESNIL
Le numéro..,. ...
0 fr. 50
PARIS n* 217.31
Souscriptions
Membre adhérent 1 O francs.
Membre actif 20 francs.
Membre militant 50 francs
37, rue Poussin, PARIS, XVI e . Tel. : Auteuil 36-98
!♦
Elections Législatives
L’année dernière j’écrivais à la Volonté , or
gane démocratique, une lettre dans laquelle
je faisais quelques suggestions en vue des fu
tures élections législatives.
Naturellement, comme toujours, on fit le
silence sur mes propositions, la grande presse
n’a que faire des conseils de la petite presse
d’opinions, considérée comme une parente
pauvre et négligeable. Et cependant, chacun
le sait, la sagesse est souvent son partage n’ayant
pas des intérêts de classes ou de partis à dé
fendre, mais, seulement, des principes à faire
prévaloir.
Ces grandes lignes, je vais les reprendre dans
nos colonnes pour susciter la controverse cour
toise de nos amis et lecteurs.
Albert Dauzat, écrivait dans cette Volonté
qui est certes un journal ée respectant assez
pour laisser dire la vérité, toute la vérité à ses
rédacteurs :
« 1924 pouvait sonner l’heure de la grande
libération, si le Cartel avait su profiter de sa
victoire. Mais la plupart de ses dirigeants, pour
avoir été plus ou moins engagés dans 1’ « Union
Sacrée » n’ont pas osé réaliser l’opération chi
rurgicale nécessaire : rompre nettement avec
un passé désastreux, tant au point de vue des
finances que des responsabilités de la guerre.
Ils ont laissé passer l’instant propice pour effec
tuer un assainissement moral européen aussi
bien qu’un assainissement financier intérieur.
« Cette œuvre manquée, il faut la reprendre
à pied d’œuvre, en éclairant d’abord l’opinion
dupée. »
En tout premier: La suppression du ser
vice militaire obligatoire. En cela nous
restons fidèles au programme de notre fonda
tion (1898). Et la détestable loi Paul-Boncour,
inspirée de la Convention, n est pas de nature
à nous faire renoncer à cette manière de voir.
Il est odieux de contraindre un homme ou une
femme à participer à l’œuvre militariste. Soit
soldat qui veut, le port des armes n’est pas un
déshonneur pour un patriote, mais il peut
être un cas de conscience pour un humanitaire
ou un chrétien. L’individu doit être maître
de son corps. La société n’a pas le droit d im
poser l’impôt du sang, car la vie ne lui appar
tient pas, c’est le seul bien qui soit inaliénable
parce que personnel.
Abolition de la peine de mort
Cette coutume barbare ne correspond pas
davantage à la Civilisation de laquelle nous
nous’réclamons. C’est une survivance de l’es
clavage qui permet aux tyrans de disposer de
la vie du bétail humain. Nous avons vu pen
dant la guerre mondiale, et plus récemment en
Amérique combien les Mornet, les Bouchardon,
les Fuller sont personnages sinistres, et que
le droit de grâce ne s’exerce que selon le bon
plaisir des Gouvernants. Que d’innocents sont
morts, condamnés, sans même avoir eu la pos
sibilité de se défendre contre leurs Juges. La
peine capitale c’est l’irréparable en cas d’er
reur, c’est pourquoi elle doit disparaître de
notre code civil et de nos sentences militaires.
Abrogation du délit d’adultère
Jésus l’a en fait abrogé. Ce délit perpétue la
tradition des crimes vengeurs et passionnels.
L’union conjugale ne doit reposer que sur le
libre consentement, la mutualité des inclinations
et non sur l’idée de la propriété corporelle et
de la possession morale qui excusent le meur
tre et glorifient le meurtrier en Cour d’assises.
Briser le joug légal en ne reconnaissant plus
le délit, c’est enlever les circonstances atté
nuantes qui motivent des acquittements scan
daleux contraires à la morale, à la raison, car
nul n’est autorisé à se faire justice même pour
défendre son soi-disant honneur, qui n’est
souvent qu’une forme de l’orgueil ou de la
jalousie.
Egalité de l’enfance
Là encore nous touchons la frontière du
crime par le désespoir de malheureuses aux
prises avec le pharisaïsme social : les enfants
illégitimes, les bâtards, comme disent les bien-
pensants.- Contre cette abomination tous les
gens de cœur doivent s’élever, il n’y a pas plus
de filles-mères que de mères-filles, il y a des
tout petits, des enfants qui sont nés normale
ment, selon les lois attractives et instinctives,
jeter l’anathème à la femme en faisant parta
ger la responsabilité à son enfant, tout en étant
indulgent pour l’homme, c’est de la sauvage
rie. Le matriarcat serait la solution désirable,
car si un père peut douter de sa paternité,une
mère ne peut renier le fruit de ses entrailles.
Obligation du travail civique
De vingt à cinquante ans, chacun et chacune,
devraient travailler pour vivre. Il est injuste
de voir des êtres peiner toute leur existence
pour gagner un morceau de pain sec, tandis
que d’autres ne savent que faire pour tuer
le temps, faisant appel à toutes les folies, car
la paresse est la mère de tous les vices : alcoo
lisme, débauche, jeux, etc., etc. Il ne s’agit pas
de spolier les riches, la fortune est bienfaisante
quand elle fait œuvre utile et honnête pour le
bien de la collectivité, elle est nuisible, néfaste,
lorsqu’elle engendre les persécutions et démora
lise le peuple, excite la convoitise, et provoque
la lutte de classes, instigatrice de la révolution
et de l’anarchie.
Liberté de Religion et de l’Art
Cette liberté n’existe pas encore même dans
notre pays de libres mœurs et de liberté de cons
cience. Il est inadmissible que des incrédules
ou des hérétiques, voire même des schismatiques
soient, en tant que citoyens, représentés par
un Ambassadeur au Vatican. La séparation
des Eglises et de l’Etat veut que la Religion
soit affaire privée et non raison diplomatique
pour ne pas dire politique.
L’Art doit être aussi assuré dans son expres
sion contre les interventions d’une censure
outrageuse entravant le Génie sous prétexte
de mettre un frein à la licence. Protéger la
vertu publique contre les malfaiteurs qui ou
tragent l’amour, c’est nécessaire, mais ne pas
traiter comme tels ceux qui. honorent le Beau.
Assistance sociale
On pensera que dans notre République c’est
déjà réalisé. Oui et non. En tout cas plutôt mal
que bien. L’enfant n’a pas toujours comme ber
ceau le cœur de sa mère, une marâtre ou une
étrangère la remplace, parce que celle qui l’a
enfanté dans la douleur est dénuée de moyens
pour lui permettre de l'élever. Alors elle l’aban
donne ! Si cependant, la Société consacrait une
partie, disons la moitié de son budget de Mort,
comme subsides à la Maternité, que de mères
heureuses et que d’enfants arrachés à l’Armée
des. parias. La protection de l’enfance n’a pas
de meilleure garantie que l’amour maternel. Il
faut maintenir la Maternité en honneur.
Les vieillards, les infirmes, les incura
bles, les malades, les chômeurs, ne sont pas
mieux partagés dans notre Société chrétienne.
Visitez les œuvres confessionnelles, ou laïques,
et vous, aurez l’impression que si ce ne sont pas
toujours des Bagnes de Charité, ce sont souvent
des Prisons de Philanthropie. Je sais que leurs
auteurs sont appelés bienfaiteurs, on les dé
core de la Couronne civique et de la Légion
d’Honneur, en vérité on se moque du pauvre
monde qu’ils exploitent, lequel ne demande pas
l’aumône, mais serait heureux d’être prémuni
contre les misères de l’âge et les malheurs du
temps, par le droit que devrait avoir toute per
sonne de vivre sa vie.
Suffrage féminin à tous les degrés
La compagne de l’homme, la créature di
vine par excellencè, puisque la femme écrasera
la tête du serpent, ne doit pas être traitée en as
sujettie, elle n’a pas moins d’intelligence et de
bon sens que celui qui se pose en Maître et Sei
gneur. Elle l’a tenu sur ses genoux, ce bout
d’homme, avant de l’avoir dans ses bras. Il
lui doit tout. Et cependant ce Superbe lui re
fuse l’égalité morale, sociale comme sexuelle.
Honte de penser que la- France des Droits de
l’Homme et du Citoyen ne reconnaît la femme
que pour réclamer le tribut de César : de l’ar
gent pour le Militarisme et des enfants pour la
Guerre. Egalité devant les Urnes !
LE VOLONT
La Commis'sion sénatoriale a modifié comme
il suit le texte de la proposition de loi ayant
trait au service militaire féminin :
« Le terme « Français » doit s’entendre
dans son sens légal, c’est-à-dire qu’il
entend les individus du sexe masculin
et féminin.
Le droit de l’Etat n’est subordonné
qu’à la condition des facultés et des
aptitudes intellectuelle et physique des
individus à occuper le poste pour le
quel ils sont requis, ce qui sous-entend
que chacun doit être employé au poste
où il peut rendre les meilleurs services. »
( P . 80).
« La réquisition des personnes, pour
donner des résultats, doit être minu
tieusement préparée dès le temps de
paix. La loi ne peut évidemment pas
entrer dans le détail des modalités de
cette préparation.
« Votre Commission a voulu cepen
dant donner au moins une indication
sur son orientation. Elle a voulu en
même temps que tous les Français
soient rappelés en temps de paix à leurs
obligations éventuelles pour la guerre.
Elle crée en conséquence et sanctionne
J'obligation, à l’occasion de chaque re
censement quinquennal, d’une déclara
tion spéciale de l’aptitude profession
nelle et physique.
« Des règlements d’administration
publique devront fixer les conditions
d’application de la prescription légale,
notamment les conditions dans lesquelles
les déclarations recueillies sont centra
lisées et vérifiées.
« Sur le vu des renseignements don
nés par les habitants — et il serait dé
sirable que la formule de déclaration
rappelât expressément qu’elle a pour
objet de déterminer l’affectation possible
à un emploi du temps de guerre —
l’autorité militaire par priorité et l’au
torité civile après elle, pourront choisir
et désigner des citoyens jugés néces
saires à la marche des services de guerre,
et, dès le temps de paix, leur assigner
leur poste.
« L’organisation de la réquisition de
la main-d’œuvre civile pour le temps
de guerre répond à une nécessité ; mais
les dispositions que la loi prévoit à cet
effet n’auront pas les conséquences que
la sécheresse inévitable d’un texte lé
gal pourrait laisser supposer. La réquisi-
Révision du traité de Versailles
Voici le point final de notre programme pra
tique. Nationalement nous n’aboutirons à rien,
si nous méconnaissons la solidarité internatio
nale et la Justice immanente. Pardonnons aux
coupables, amnistions les responsables, ce qui
ne veut pas dire oublions leurs crimes qui de
meurent imprescriptibles devant la conscience
universelle. Non ! Mais réparons, dans la me
sure du possible, les torts, les dommages de la
Guerre mondiale. Soyons bienveillants et con
ciliants pour nos anciens ennemis. Cessons de
les opprimer et de les humilier. Laissons-les
jouir paisiblement de la vie à l’ombre de leurs
clochers et non sous la protection intéressée
de nos baïonnettes.
Nous n’avons cessé de répéter que c’était la
seule voie pour la Réconciliation franco-alle
mande et la Paix européenne.
L’heure va sonner où le peuple français de
vra dire s’il entend encore servir le Bloc d’égoïs
me national ou devenir le héraut de la Frater
nité universelle.
Pour nous, notre choix est fait. Libres à
l’égard des politiciens, nous sommes d’autant
mieux qualifiés pour dire notre mot à la veille
d’un événement qui va décider de l’avenir
de notre Civilisation chrétienne.
Henri HUCHET.
tion ordonnée restera une mesure ex
ceptionnelle et les rigueurs de la loi ne
seront que bien rarement appliquées.
« Les forces de sentiment sont ici
prépondérantes. Les Français et, disons-
le- bien haut, les Françaises, ont donné
tant de preuves de leur dévouement à
la Patrie que ce serait presque leur
faire injure que d’envisager qu’à un mo
ment ce dévouement ne puisse se hausser
à la hauteur de toutes les circonstances
si lourdes soient-elles en sacrifices à
consentir.
« Votre Commission met à la base de
l’organisation, l’engagement volontaire
qu’elle prévoit à l’article 9, contracté
dès le temps de paix, devant le Préfet
du domicile et résiliable par l’intéressé
à l’occasion de chaque recensement
quinquennal, par l’Administration à
toute époque.
« Il suffira spécialement — votre
Commision en a la conviction — que les
Préfets fassent appel au concours des
nombreux groupements dans lesquels
les femmes de notre pays exercent leur
admirable esprit de charité et de soli
darité sociale, pour que ceux-ci offrent
spontanément, pour occuper toùs les
postes assignés aux femmes en temps de
guerre, même les plus périlleux et les
plus pénibles, des « volontaires » tou
jours en nombre suffisant pour que la
réquisition de la femme qui froisse notre
esprit national, reste à l’état d’une inu-
tde précaution de la loi. » (p. 83-84-85.
Rapport de M. LL. Klotz, sénateur.)
Ces quelques extraits du rapport présenté
au Sénat par M. L.-L. Klotz, sénateur, au nom
de la commission sénatoriale, suffisent à nos
lectrices pour juger des transformations ap
portées au projet du Gouvernement sur l’or
ganisation de la nation armée. La mobilisation
de la femme y cède le pas à la réquisition, et
celle-ci qui froisse notre esprit national n’est
plus envisagée qu’à titre de moyen extrême,
au cas où le volontariat ne suffirait pas à four
nir un pourcentage suffisant de femmes sous
les armes. Cette hésitation, ces précautions, ce
souci avoué de ne pas émouvoir outre mesure
l’opinion publique, sont, il n’en faut pas douter
le résultat de la protestation qu’ont élevé, un
peu partout, les groupes pacifistes de tous or
dres, au nombre desquels le M. P. C. est heureux
de figurer. Et je n’hésite pas à écrire que si
les grandes associations féministes comme la
Ligue du Droit des Femmes et l’Union Fran
çaise pour le suffrage, l’avaient voulu, la parti
cipation de la femme à la guerre, aurait été écar
tée. Les féministes notoires ne l’ont pas désiré,
que le volontariat soit leur partage !
Je sais qu’en un seul chœur elles répondront
« Nous y courrons avec joie », mais moi qui
crois à la mission d’amour confiée à la femme,
j’ai l’ultime espoir qu’au cours de cette expé
rience hideuse, sanglante et meurtrière du vo
lontariat, ces femmes égarées s’apercevront
qu’en suivant les hommes sur le chemin de la
brutalité, elles faillissent à leur rôle de gar
dienne de la Civilisation, et de l’Humanité.
Le moment vient où la femme qui aime sa
race, son pays, l’homme qu’elle entoure de
ses bras et l’enfant qu’elle tient sur ses genoux,
doit au prix de tous les sacrifices, se refuser à
servir le Militarisme.
Ah ! comme les hommes attendent et sou
pirent après cette heure de délivrance, qu’ils
n’osent pas eux-mêmes proclamer ! Comme
ils nous seraient reconnaissants d’avoir trouvé
malgré notre faiblesse physique la force spiri
tuelle de nous détourner de leur sentier !
Les siècles passent la guerre dure toujours
et loin d’en voir poindre le déclin, il semble
que ses exigences grandissent d’âge en âge ;
elle menace de transformer la terre en une im
mense région dévastée et ses habitants en une
foule pitoyable de mutilés et de « gueules cas
sées ».
Cette dévastation et cette destruction, la
Femme porte en elle la puissance de les conju
rer, mais il faut pour cela que, loin d’attendre
l’homme, elle le devance malgré lui , en s’en
gageant délibérément seule sur le chemin de
la paix.
La réconciliation du couple, celle des peu
ples, et celle des races est à ce prix !
Henriette DUMESNIL-HUCFIET
S
I
TRIMESTRIEL
JANVIER-FÉVRIER-MARS 1928
*
ii se
/fv
1
Fondé en 1898, supprimé par la censure militaire pendant la Guerre mondiale
Mouoement Pacifique Chrétien
« ^INTERNATIONALE DE L’AMOUR »
V.i *
\ i*£\. - »•' •• * / /
Directeur-Fondateur : Henri HUCHET.
RÉDACTION :
D r M. DUMESNIL, Rédacteur en chef. — Henriette DUMESNIL-HUCHET, Secrétaire
ERMENONVILLE, Général PERCIN, Frédéric BONHOMME, GRILLOT DE GIVRY,
Louis GUÉTANT, Claire GÉNIAUX, Joël THÉZARD, Dr Henry MARIAVÉ.
D» M. J. ELLIOTT, Mme MARFURT-TORFS, Pr Hermann KUTTER
Sophie TEDING van BERKHOUT van TAACK TRAKRANEN
Les articles n'engagent que leurs auteurs
ADMINISTRATION :
Abonnement
:
Chèques postaux :
Un an.
5 francs.
Dr DUMESNIL
Le numéro..,. ...
0 fr. 50
PARIS n* 217.31
Souscriptions
Membre adhérent 1 O francs.
Membre actif 20 francs.
Membre militant 50 francs
37, rue Poussin, PARIS, XVI e . Tel. : Auteuil 36-98
!♦
Elections Législatives
L’année dernière j’écrivais à la Volonté , or
gane démocratique, une lettre dans laquelle
je faisais quelques suggestions en vue des fu
tures élections législatives.
Naturellement, comme toujours, on fit le
silence sur mes propositions, la grande presse
n’a que faire des conseils de la petite presse
d’opinions, considérée comme une parente
pauvre et négligeable. Et cependant, chacun
le sait, la sagesse est souvent son partage n’ayant
pas des intérêts de classes ou de partis à dé
fendre, mais, seulement, des principes à faire
prévaloir.
Ces grandes lignes, je vais les reprendre dans
nos colonnes pour susciter la controverse cour
toise de nos amis et lecteurs.
Albert Dauzat, écrivait dans cette Volonté
qui est certes un journal ée respectant assez
pour laisser dire la vérité, toute la vérité à ses
rédacteurs :
« 1924 pouvait sonner l’heure de la grande
libération, si le Cartel avait su profiter de sa
victoire. Mais la plupart de ses dirigeants, pour
avoir été plus ou moins engagés dans 1’ « Union
Sacrée » n’ont pas osé réaliser l’opération chi
rurgicale nécessaire : rompre nettement avec
un passé désastreux, tant au point de vue des
finances que des responsabilités de la guerre.
Ils ont laissé passer l’instant propice pour effec
tuer un assainissement moral européen aussi
bien qu’un assainissement financier intérieur.
« Cette œuvre manquée, il faut la reprendre
à pied d’œuvre, en éclairant d’abord l’opinion
dupée. »
En tout premier: La suppression du ser
vice militaire obligatoire. En cela nous
restons fidèles au programme de notre fonda
tion (1898). Et la détestable loi Paul-Boncour,
inspirée de la Convention, n est pas de nature
à nous faire renoncer à cette manière de voir.
Il est odieux de contraindre un homme ou une
femme à participer à l’œuvre militariste. Soit
soldat qui veut, le port des armes n’est pas un
déshonneur pour un patriote, mais il peut
être un cas de conscience pour un humanitaire
ou un chrétien. L’individu doit être maître
de son corps. La société n’a pas le droit d im
poser l’impôt du sang, car la vie ne lui appar
tient pas, c’est le seul bien qui soit inaliénable
parce que personnel.
Abolition de la peine de mort
Cette coutume barbare ne correspond pas
davantage à la Civilisation de laquelle nous
nous’réclamons. C’est une survivance de l’es
clavage qui permet aux tyrans de disposer de
la vie du bétail humain. Nous avons vu pen
dant la guerre mondiale, et plus récemment en
Amérique combien les Mornet, les Bouchardon,
les Fuller sont personnages sinistres, et que
le droit de grâce ne s’exerce que selon le bon
plaisir des Gouvernants. Que d’innocents sont
morts, condamnés, sans même avoir eu la pos
sibilité de se défendre contre leurs Juges. La
peine capitale c’est l’irréparable en cas d’er
reur, c’est pourquoi elle doit disparaître de
notre code civil et de nos sentences militaires.
Abrogation du délit d’adultère
Jésus l’a en fait abrogé. Ce délit perpétue la
tradition des crimes vengeurs et passionnels.
L’union conjugale ne doit reposer que sur le
libre consentement, la mutualité des inclinations
et non sur l’idée de la propriété corporelle et
de la possession morale qui excusent le meur
tre et glorifient le meurtrier en Cour d’assises.
Briser le joug légal en ne reconnaissant plus
le délit, c’est enlever les circonstances atté
nuantes qui motivent des acquittements scan
daleux contraires à la morale, à la raison, car
nul n’est autorisé à se faire justice même pour
défendre son soi-disant honneur, qui n’est
souvent qu’une forme de l’orgueil ou de la
jalousie.
Egalité de l’enfance
Là encore nous touchons la frontière du
crime par le désespoir de malheureuses aux
prises avec le pharisaïsme social : les enfants
illégitimes, les bâtards, comme disent les bien-
pensants.- Contre cette abomination tous les
gens de cœur doivent s’élever, il n’y a pas plus
de filles-mères que de mères-filles, il y a des
tout petits, des enfants qui sont nés normale
ment, selon les lois attractives et instinctives,
jeter l’anathème à la femme en faisant parta
ger la responsabilité à son enfant, tout en étant
indulgent pour l’homme, c’est de la sauvage
rie. Le matriarcat serait la solution désirable,
car si un père peut douter de sa paternité,une
mère ne peut renier le fruit de ses entrailles.
Obligation du travail civique
De vingt à cinquante ans, chacun et chacune,
devraient travailler pour vivre. Il est injuste
de voir des êtres peiner toute leur existence
pour gagner un morceau de pain sec, tandis
que d’autres ne savent que faire pour tuer
le temps, faisant appel à toutes les folies, car
la paresse est la mère de tous les vices : alcoo
lisme, débauche, jeux, etc., etc. Il ne s’agit pas
de spolier les riches, la fortune est bienfaisante
quand elle fait œuvre utile et honnête pour le
bien de la collectivité, elle est nuisible, néfaste,
lorsqu’elle engendre les persécutions et démora
lise le peuple, excite la convoitise, et provoque
la lutte de classes, instigatrice de la révolution
et de l’anarchie.
Liberté de Religion et de l’Art
Cette liberté n’existe pas encore même dans
notre pays de libres mœurs et de liberté de cons
cience. Il est inadmissible que des incrédules
ou des hérétiques, voire même des schismatiques
soient, en tant que citoyens, représentés par
un Ambassadeur au Vatican. La séparation
des Eglises et de l’Etat veut que la Religion
soit affaire privée et non raison diplomatique
pour ne pas dire politique.
L’Art doit être aussi assuré dans son expres
sion contre les interventions d’une censure
outrageuse entravant le Génie sous prétexte
de mettre un frein à la licence. Protéger la
vertu publique contre les malfaiteurs qui ou
tragent l’amour, c’est nécessaire, mais ne pas
traiter comme tels ceux qui. honorent le Beau.
Assistance sociale
On pensera que dans notre République c’est
déjà réalisé. Oui et non. En tout cas plutôt mal
que bien. L’enfant n’a pas toujours comme ber
ceau le cœur de sa mère, une marâtre ou une
étrangère la remplace, parce que celle qui l’a
enfanté dans la douleur est dénuée de moyens
pour lui permettre de l'élever. Alors elle l’aban
donne ! Si cependant, la Société consacrait une
partie, disons la moitié de son budget de Mort,
comme subsides à la Maternité, que de mères
heureuses et que d’enfants arrachés à l’Armée
des. parias. La protection de l’enfance n’a pas
de meilleure garantie que l’amour maternel. Il
faut maintenir la Maternité en honneur.
Les vieillards, les infirmes, les incura
bles, les malades, les chômeurs, ne sont pas
mieux partagés dans notre Société chrétienne.
Visitez les œuvres confessionnelles, ou laïques,
et vous, aurez l’impression que si ce ne sont pas
toujours des Bagnes de Charité, ce sont souvent
des Prisons de Philanthropie. Je sais que leurs
auteurs sont appelés bienfaiteurs, on les dé
core de la Couronne civique et de la Légion
d’Honneur, en vérité on se moque du pauvre
monde qu’ils exploitent, lequel ne demande pas
l’aumône, mais serait heureux d’être prémuni
contre les misères de l’âge et les malheurs du
temps, par le droit que devrait avoir toute per
sonne de vivre sa vie.
Suffrage féminin à tous les degrés
La compagne de l’homme, la créature di
vine par excellencè, puisque la femme écrasera
la tête du serpent, ne doit pas être traitée en as
sujettie, elle n’a pas moins d’intelligence et de
bon sens que celui qui se pose en Maître et Sei
gneur. Elle l’a tenu sur ses genoux, ce bout
d’homme, avant de l’avoir dans ses bras. Il
lui doit tout. Et cependant ce Superbe lui re
fuse l’égalité morale, sociale comme sexuelle.
Honte de penser que la- France des Droits de
l’Homme et du Citoyen ne reconnaît la femme
que pour réclamer le tribut de César : de l’ar
gent pour le Militarisme et des enfants pour la
Guerre. Egalité devant les Urnes !
LE VOLONT
La Commis'sion sénatoriale a modifié comme
il suit le texte de la proposition de loi ayant
trait au service militaire féminin :
« Le terme « Français » doit s’entendre
dans son sens légal, c’est-à-dire qu’il
entend les individus du sexe masculin
et féminin.
Le droit de l’Etat n’est subordonné
qu’à la condition des facultés et des
aptitudes intellectuelle et physique des
individus à occuper le poste pour le
quel ils sont requis, ce qui sous-entend
que chacun doit être employé au poste
où il peut rendre les meilleurs services. »
( P . 80).
« La réquisition des personnes, pour
donner des résultats, doit être minu
tieusement préparée dès le temps de
paix. La loi ne peut évidemment pas
entrer dans le détail des modalités de
cette préparation.
« Votre Commission a voulu cepen
dant donner au moins une indication
sur son orientation. Elle a voulu en
même temps que tous les Français
soient rappelés en temps de paix à leurs
obligations éventuelles pour la guerre.
Elle crée en conséquence et sanctionne
J'obligation, à l’occasion de chaque re
censement quinquennal, d’une déclara
tion spéciale de l’aptitude profession
nelle et physique.
« Des règlements d’administration
publique devront fixer les conditions
d’application de la prescription légale,
notamment les conditions dans lesquelles
les déclarations recueillies sont centra
lisées et vérifiées.
« Sur le vu des renseignements don
nés par les habitants — et il serait dé
sirable que la formule de déclaration
rappelât expressément qu’elle a pour
objet de déterminer l’affectation possible
à un emploi du temps de guerre —
l’autorité militaire par priorité et l’au
torité civile après elle, pourront choisir
et désigner des citoyens jugés néces
saires à la marche des services de guerre,
et, dès le temps de paix, leur assigner
leur poste.
« L’organisation de la réquisition de
la main-d’œuvre civile pour le temps
de guerre répond à une nécessité ; mais
les dispositions que la loi prévoit à cet
effet n’auront pas les conséquences que
la sécheresse inévitable d’un texte lé
gal pourrait laisser supposer. La réquisi-
Révision du traité de Versailles
Voici le point final de notre programme pra
tique. Nationalement nous n’aboutirons à rien,
si nous méconnaissons la solidarité internatio
nale et la Justice immanente. Pardonnons aux
coupables, amnistions les responsables, ce qui
ne veut pas dire oublions leurs crimes qui de
meurent imprescriptibles devant la conscience
universelle. Non ! Mais réparons, dans la me
sure du possible, les torts, les dommages de la
Guerre mondiale. Soyons bienveillants et con
ciliants pour nos anciens ennemis. Cessons de
les opprimer et de les humilier. Laissons-les
jouir paisiblement de la vie à l’ombre de leurs
clochers et non sous la protection intéressée
de nos baïonnettes.
Nous n’avons cessé de répéter que c’était la
seule voie pour la Réconciliation franco-alle
mande et la Paix européenne.
L’heure va sonner où le peuple français de
vra dire s’il entend encore servir le Bloc d’égoïs
me national ou devenir le héraut de la Frater
nité universelle.
Pour nous, notre choix est fait. Libres à
l’égard des politiciens, nous sommes d’autant
mieux qualifiés pour dire notre mot à la veille
d’un événement qui va décider de l’avenir
de notre Civilisation chrétienne.
Henri HUCHET.
tion ordonnée restera une mesure ex
ceptionnelle et les rigueurs de la loi ne
seront que bien rarement appliquées.
« Les forces de sentiment sont ici
prépondérantes. Les Français et, disons-
le- bien haut, les Françaises, ont donné
tant de preuves de leur dévouement à
la Patrie que ce serait presque leur
faire injure que d’envisager qu’à un mo
ment ce dévouement ne puisse se hausser
à la hauteur de toutes les circonstances
si lourdes soient-elles en sacrifices à
consentir.
« Votre Commission met à la base de
l’organisation, l’engagement volontaire
qu’elle prévoit à l’article 9, contracté
dès le temps de paix, devant le Préfet
du domicile et résiliable par l’intéressé
à l’occasion de chaque recensement
quinquennal, par l’Administration à
toute époque.
« Il suffira spécialement — votre
Commision en a la conviction — que les
Préfets fassent appel au concours des
nombreux groupements dans lesquels
les femmes de notre pays exercent leur
admirable esprit de charité et de soli
darité sociale, pour que ceux-ci offrent
spontanément, pour occuper toùs les
postes assignés aux femmes en temps de
guerre, même les plus périlleux et les
plus pénibles, des « volontaires » tou
jours en nombre suffisant pour que la
réquisition de la femme qui froisse notre
esprit national, reste à l’état d’une inu-
tde précaution de la loi. » (p. 83-84-85.
Rapport de M. LL. Klotz, sénateur.)
Ces quelques extraits du rapport présenté
au Sénat par M. L.-L. Klotz, sénateur, au nom
de la commission sénatoriale, suffisent à nos
lectrices pour juger des transformations ap
portées au projet du Gouvernement sur l’or
ganisation de la nation armée. La mobilisation
de la femme y cède le pas à la réquisition, et
celle-ci qui froisse notre esprit national n’est
plus envisagée qu’à titre de moyen extrême,
au cas où le volontariat ne suffirait pas à four
nir un pourcentage suffisant de femmes sous
les armes. Cette hésitation, ces précautions, ce
souci avoué de ne pas émouvoir outre mesure
l’opinion publique, sont, il n’en faut pas douter
le résultat de la protestation qu’ont élevé, un
peu partout, les groupes pacifistes de tous or
dres, au nombre desquels le M. P. C. est heureux
de figurer. Et je n’hésite pas à écrire que si
les grandes associations féministes comme la
Ligue du Droit des Femmes et l’Union Fran
çaise pour le suffrage, l’avaient voulu, la parti
cipation de la femme à la guerre, aurait été écar
tée. Les féministes notoires ne l’ont pas désiré,
que le volontariat soit leur partage !
Je sais qu’en un seul chœur elles répondront
« Nous y courrons avec joie », mais moi qui
crois à la mission d’amour confiée à la femme,
j’ai l’ultime espoir qu’au cours de cette expé
rience hideuse, sanglante et meurtrière du vo
lontariat, ces femmes égarées s’apercevront
qu’en suivant les hommes sur le chemin de la
brutalité, elles faillissent à leur rôle de gar
dienne de la Civilisation, et de l’Humanité.
Le moment vient où la femme qui aime sa
race, son pays, l’homme qu’elle entoure de
ses bras et l’enfant qu’elle tient sur ses genoux,
doit au prix de tous les sacrifices, se refuser à
servir le Militarisme.
Ah ! comme les hommes attendent et sou
pirent après cette heure de délivrance, qu’ils
n’osent pas eux-mêmes proclamer ! Comme
ils nous seraient reconnaissants d’avoir trouvé
malgré notre faiblesse physique la force spiri
tuelle de nous détourner de leur sentier !
Les siècles passent la guerre dure toujours
et loin d’en voir poindre le déclin, il semble
que ses exigences grandissent d’âge en âge ;
elle menace de transformer la terre en une im
mense région dévastée et ses habitants en une
foule pitoyable de mutilés et de « gueules cas
sées ».
Cette dévastation et cette destruction, la
Femme porte en elle la puissance de les conju
rer, mais il faut pour cela que, loin d’attendre
l’homme, elle le devance malgré lui , en s’en
gageant délibérément seule sur le chemin de
la paix.
La réconciliation du couple, celle des peu
ples, et celle des races est à ce prix !
Henriette DUMESNIL-HUCFIET
S
I
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.69%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.69%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k4565303g/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k4565303g/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k4565303g/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k4565303g
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k4565303g
Facebook
Twitter