Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1925-06-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 juin 1925 01 juin 1925
Description : 1925/06/01-1925/06/30. 1925/06/01-1925/06/30.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k45652909
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2017
27» ANNÉE
MENSUEL
JUIN *i&26 '
m
Fondé en 1898, supprimé par la censure militaire pendant la Guerre mondiale
Mouoement Pacifique Chrétien
« l’internationale de l’amour »
Directeur-Fondateur : Henri HUCHET.
RÉDACTION :
D r M. DUMESNIL, Rédacteur en chef. — Henriette DUMESNIL-HUCHET, Secrétaire
ERMENONVILLE, Général PERCIN, Frédéric BONHOMME, GRILLOT DE GIVRY,
Louis GUÉTANT, Claire GÉNIAUX, Joël THÉZARD,
✓D* M. J. ELLIOTT, Mme MARFURT-TORFS, Pr Hermann KUTTER
Sophie TEDING van BERKHOUT van TAACK TRAKRANEN
Les articles n’engagent que leurs auteurs
Abonnement :
Un an 5 francs.
Le numéro..., O fr. 2S
ADMINISTRATION :
Chèques postaux :
D r DUMESNIL
PARIS n* 217.31
Souscriptions :
Membre adhérent 5 francs.
Membre actif.„... 1 O francs.
Membre militant...... 20 francs.
51, Avenue Refile, PARIS, XIV*. ■Tel. : Gobelins 70-33
Paroles de Chefs
Monsieur le Président du Conseil parle :
•— Le gouvernement a, comme M. Renaudel,
horreur de la guerre,et il entendue sacrifier dans
une aventure mutile aucun soldat de la France
métropolitaine et de la France africaine.
Mais il ne s’agit pas maintenant d’une guerre
de conquête et d‘expansion.Nos soldats combat
tent en deçà de nos frontières pour l’honneur de
la France et sa sécurité. v
La cause française est juste, en dépit des dé
formations que l’esprit de parti fait subir à
certaines opinions, et les adversaires d’aujourd’hui
sont les associés de demain.
^ Au cas où des Français reculeraient devant les
responsabilités d’une telle politique, qu’ils me
surent les conséquences de leur abdication :
abandon de Fez, du Maroc, de l’Algérie, de la
France transméditerranéenne. S’il est des Fran
çais pour souscrire à un tel abandon, tant pis
pour eux !
( Œuvre du 29 Mai).
Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères
est encore plus éloquent.
Nous n’avons aucune haine contre les Rifains ;
nous les avons toujours accueillis de la façon la
plus cordÀale. On les a poussés, trompés sans doute
sur nos intentions. Et demain, même après cette
agression sous laquelle nous ne pouvons pas nous
humilier, nous ne mettrons pas un pied hors de
notre zone.
La paix est à plein dansfnos esprits et nos
cœurs. C’est parce que nous la voulons dans le
plus bref délai, non précaire, mais solide et du
rable, que nous avons cherché le vrai moyen de
la réaliser.
(Œuvre du 29 Mai).
Enfin le lieutenant d’Abd-el-Krim inter
viewé par un reporter de l’Œuvre ne s'exprime
pas avec moins de grandeur.
(Œuvre du 7 Juin).
— Je sais depuis hier, nous dit-il en souriant
que vous avez le désir d’interviewer A bd el Krim.
Perdez cet espoir. Vous ne le verrez pas.Il est
au front et dirige lui même toutes les opérations
de l’armée : de cette armée dont le monde entier
s’étonne quelle soit munie des perfectionnements
modernes, comme si seuls les peuples d’Europe en
possédaient le privilège. Certes, nous avons de
gros efforts à faire pour former des hommes
aptes à se servir de tout le matériel moderne dont
nous disposons et qui fut presque inutilisé jus
qu’à ce iOur.
Nos soldats ont foi dans le grand chef qu Allah
leur a envoyé, ils sont fiers de sacrifier leur vie
pour la libération du territoire. Ils ne veulent
pas accepter la domination européenne et renient
les Marocains qui, servant des intérêts qui ne
sont pas les leurs, trahissent à la fois leur Dieu
et leur patrie.
La Russie s’est libérée du joug de l’oppresseur.
Une ère de liberté souffle sur le monde. Il faut
qu’avant dix ans l’Afrique soit redevenue au
tonome.
Nous rencontrons en les Français des adver
saires d’un grand courage (sic), mais ils ne
pourront résister à notre propagande qui, s’in
filtrant entre les lignes, nous amènera chaque
jour des tribus soumises, frappées par la gran
deur de notre cause.
A force de ténacité, nous vaincrons. Si nous
avions pu approchez Fez de plus près croyez bien
que le soulèvement de la ville en notre faveur
eût été certain. Il y a là-bas des multitudes de
cœurs qui nous sont fidèles et qui espèrent.
Rien ne mettra fin à cette guerre. Il n’y a pas
de paix possible : que l’Espagne reste l’Espagne
et que la France reste la Irance (sic).
A quoi notre premier répondrait sans.doute :
Si la France est en guerre elle n a pas d’aunes
buts de guerre que ses buts de paix.
(Séance de la Chambre, Œuvre du 29 mai)
Il nous faut conclure, à la manière de MM.
Painievé, Bnand et du Berbère de pure race :
La guerre en soi est une chose haïssable,
mais celle d’aujourd’hui est un devoir auquel
il serait criminel de chercher à se soustraire,
ehe est un acte de défense, une œuvre de civi
lisation une croisade de libération. Au reste
e.le poursuit la paix et comme telle elle est
sacrée.
Et voilà comment les « Grands », qu’ils soient
chefs d'état en Europe ou chef berbère d’une
armée en Afrique parlent le même langage, et à
les lire, on pourrait croire qu’ils furent potaches
au meme college. On ne saurait d’ailleurs leur
reprocher le curieux air de parenté : c’est un
héritage commun séculaire. Ëa politique et les
politiques ont préexisté à toute institution
parlementaire et sous tous les ciels, dans tous
les temps ou sous toutes les formes les plus
différentes de civilisation, ces hommes ont pour
suivi — qu iis fussent Alexandre, César, JN apo-
léou ou Poincaré — le même dessein : ce qu’ils
ont appelé la grandeur ae leur pays et qui était
inséparable de l’état de guerie. Ea politique
coloniale et sa guerie de dëleuse ou d’expan
sion, au libitum, ils ne l'ont, nos chefs d'état,
ni inventée, ni inaugurée, ils l’avaient dans
le sang, comme nous l’avons tous en naissant
ce venin sècmaire des memes erreurs qui de
puis des milliers d’ans empoisonne tour à tour
les civilisations et ne laissent des plus brillantes
qu’un amas de ruines. Et tous avec eux, dès
1 enfance, sur les bancs de l’école primaire,
puis au lycée, et à la faculté, nous avons été
grisés par cet opium de la gloire nationale ;
ne voyant plus, à sa fumée épaisse, les cama
rades assib à nos côtés, perdus dans l’abstrac
tion, toutes les expéditions coloniales nous
apparaissaient seulement de vitales et glo-
neuses besognes tout à l'honneur de la France.
Fl os professeurs ie croyaient aussi, ils l'ensei
gnaient, héias ils l’enseignent encoré, et c’est
pourquoi la guerre au Maroc votée d’enthou
siasme par la Chambre, a été acceptée, sans
un sursaut douloureux par l’ensemble du pays.
11 ne pourra en être autrement tant que
gouverneront ces hommes éminents, s ans doute,
mais héritiers complaisants de tout un passé
séculaire d’erreurs fièrement acceptées. Et
voilà notre tâche, travailler de tout notre
courage à l'éducation de cette jeunesse d’élite
qui aura l’héroïsme de rompre avec la tradi-
uon, de quitter la voie romaine aplanie depuis
des siècles par les pas cadencés des armées sans
nombre, et ue percer la voie nouvelle à travers
l'épaisse broussaille des piéjugés et de l’in-
compiehension generale.
Eciaicir les fouirés, dé.oncer,défricher, mettre
à nu, les vieilles souches, les arracher ; avoir le
courage de remettre en question et d’examiner
de nouveau æs vérités acceptées, les sujets
« tabous ». Ea tâche immense sera longue ; elle
demande du souffle ; vous en aurez, les jeunes !
Alors quand la trouée sera raite dans ce ma-
quiS, vous verrez tous les sceptiques et les di
lettantes, un à un quitter la route légionnaire
et vous suivre sur le sentier de la paix.
C’est pour apporter notre modeste contri
bution à cette entreprise internationale et de
très longue bareine que nous avons avec le
Trait d’Union, organisé cet été notre camp in
ternational de J eunesse à Chevreuse du 3 au
10 août. C’est pour travailler à la formation
de cette génération nouvelle qui ne voudra
même pas donner à la guerre un aquiescement
intellectuel, que les jeunes de France et d’ail
leurs ont répondu à notre appel et vœndiont
pendant huit jours goûter tous au même pain
matériel et spirituel.
Ils sont, ces jeunes, les chefs de demain.
Henriette DUMES NIL^HUCHET
ait x m
Institutrice, 23 ans, normalienne, B. S. C. A. P.,
4 ans d’enseignement public, cherche place d’insti
tutrice, pour octobre prochain dans famille chré
tienne pacifiste, Paris ou banlieue. Ecrire au Journal.
Un jeune Angltis membre du groupe de
Jeunesse « Plus de guerre » désirerait correspondre
avec un jeune abonné de l’Universel. S’adresser
à la rédaction.
LE BIRIBI ANGLAIS
L’autorité anglaise quand elle sévit dans la
domination d’une des conquêtes coloniales,
est d’une férocité bismarckienne incroyable
dont elle semble avoir retiré tout le cynisme et
toute l’intolérance de l’Inquisition jésuite.
En effet, il existe une véritable inquisition
britannique.
Et aux Indes tout particulièrement ( sans
oublier l’Egypte), ce pays où a lieu un mouve
ment si ample, si profond et si passionné qui
ne date pourtant pas d’aujourd’hui. De tout
temps il y eut des révoltes aux Indes ; mais de
puis 1918, elles ont revêtu une plus grande im
portance et un caractère gigantesque.
Mais dans le présent article, nous ne nous
attarderons pas sur ce mouvement révolution
naire hindou. Il fera peut-être l’objet d’une
étude plus complète, principalement sur le
mouvement de la non-coopération et de la
non-violence.
Nous voulons seulement dévoiler aujourd’hui
les crimes qui se commettent là-bas, dans l’en
fer des Iles Andaman.
Nous avons pris connaissance de ce qui
suit dans le bulletin du Comité Pro-hindou (1)
qui se propose de nous informer des événements
indiens et de favoriser le rapprochement entre
l’Orient et l’Occident.
C’est aux Andaman, archipel situé dans le
golfe de Bengale, que les Anglais envoient leurs
prisonniers politiques en compagnie des cri
minels du droit commun.
Un de ceux qui ont échappé, grâce à une
amnistie, à la mort ou à la folie, a écrit un livre
intitulé : « Douze années de vie.en prison ».
L’auteur, Ullaskar Dutt, y relate toutes
les souffrances morales et physiques subies
dans ce « Biribi ».
Citons le bulletin du Comité Pro-hindou :
« Ulaskar Dutt, dit dans son livre, que les
prisonniers servaient de force motrice aux mou
lins à huile. « Depuis le matin jusqu’au soir,
« excepté quelques minutes qu’ils consacraient
« à prendre leur repas, les prisonniers — les
« épaules attachées aux lourdes barres de fer
« du moulin -— devaient le faire manœuvrer
« en tournant tout autour, et non pas au pas
« lent et mesuré du bœuf, mais au trot du cheval,
« courant littéralement sans arrêt. » Si l'un
d’eux avait le malheur de traîner derrière,
l’officier de garde, d’un coup de son lourd casse-
tête, avait vite fait de lui faire regagner son
rang. Alors, s’il arrivait que la trop grande
fatigue du prisonnier résistât, on le détachait
de sa position première et on le fixait, pieds
et mains liés, à Tune des traverses du moulin,
pendant que les autres le manœuvraient:«C’était
— comme dit le récit de Dutt — « une scène
« des plus pitoyables, tout son corps déchiré
« et perdant son sang, comme il ne pouvait
« éviter le frottement du sol à chaque tour du
« moulin. »
...Un jour qu’Ullaskar Dutt refusait de tra
vailler, l’officier anglais lui dit :
« Ceci est un bagne, la discipline y est très
,« dure. Si vous refusez de travailler, ça ira mal
« avec vous. Au premier refus, vous aurez les
« mains emmenotées en l’air ; la seconde fois,
« l’on vous chargera de lourdes chaînes. Et si
« vous persistez à refuser une troisième fois...
« vous recevrez trente coups de fouet. » L'Offi
cier anglais, s’expliquant plus clairement,
ajouta : « Chaque coup que vous recevrez fera
« une entaille d’un centimètre dans votre
« chair... »
Il y a actuellement 20.000 prisonniers poli
tiques dans les prisons.
Les abominations qui s’y passent, la bru
talité ignomineuse de l’impérialisme anglais, de
meurent inconnues, car pas un écho de cette
injustice flagrante formidable ne se fait enten
dre en Europe.
Par suite de l’Ordonnance du Bengale, dé
cret promulgué en novembre 1924, le gouverne
ment accordait des pouvoirs à la Police tels,
qu’elle pouvait arrêter, emprisonner, torturer
quiconque lui paraissait suspect.
C’est ainsi que de nombreuses personnes
furent incarcérées sans jugement pour un temps
illimité et même sans qu’une accusation nette
ait été formulée.
Cependant les méthodes barbares furent
(1) Secrétaire Général : Henri Barbusse, 96 , rue Henri Mou
iller, Pur» (J*). é
inouïes dans le traitement infligé aux Akai
Sikhs (secte religieuse hindoue du Pandjab). Des
milliers d’inconnus furent jetés en prison
après les massacres en masse.
Comme conséquence des odieux traitements
qui prévalent dans les prisons ainsi que des
mauvaises conditions d’hygiène, pas moins de
100 prisonniers sont déjà morts, comme. Ta
affirmé le Congrès national hindou à Belgauni
en décembre 1924.
Devant de tels faits, de telles preuves, nous
ne pouvons que nous élever une fois de plus en
criant notre dégoût à l’impérialisme économi
que britannique qui s’est pourtant déjà cou
vert suffisamment de sang et de honte pour le
vouer à la haine de tous ceux qui veulent une
humanité meilleure sinon régénérée.
[Le Semeur de Norfnandie, 8 avril 192 s).
A. DURRY.
Le Cam p de Ch evreuse
Voici le programme que nous avons élaboré
en tenant compte des différentes suggestions
qui nous ont été faites :
3 Août : La Société des Nations et Le Proto
cole de Genève.
4 Août : La Rhénanie et le problème de la
sécurité.
5 Août : L’Etat comme cause de guerre.
6 Août : L’Education et la Paix.
7 Août : La Paix économique.
8 Août : La Paix sociale. La Religion. La
Culture.
9 Août : Résumé et conclusions.
10 Août : Clôture du Camp,
Tous les participants au Camp sont invités à
étudier à l’avance ces questions selon leurs
compétences personnelles. Elles seront d’abord
discutées en Comités restreints dont l’un des
membres présentera la question ensuite à
l’Assemblée plénière.
Rappelons que le droit d’inscription au
camp est de 30 francs à envoyer au plus tôt
par chèque postal Cte Paris 217-31 an D r Du-
mesnil, 51, avenue Refile, Paris, 14 e .
En outre, les frais pour une semaine seront
de 70 francs.
Les amis qui ne pourront faire qu’une appa
rition fugitive au Camp paieront 14 francs pour
24 heures ou 4 francs pour un repas isolé.
Qu’on se hâte !
D r M. DUMESNIL.
O MAROC I
Ce n’est pas d’aujourd’hui que l’Universel
s’élève contre la guerre du Maroc.Il a commencé
en 1903. Et je retrouve en feuilletant la collec
tion, .avec nos protestations réitérées, nos pré
sages que la réalité, hélas, a confirmés : guerre
sans fin, coûteuse et meurtrière, semence de
révolte future de l'Islam, guerre avec l'Alle
magne ...
Entre autres articles dans les numéros de
septembre 1907 et d’avril 1908, H. Huchet
flétrissait énergiquement cette expédition et
rappelait les belles protestations de Jaurès à
la Chambre. Et dans ce dernier numéro j'écri
vais à propos de « la pitoyable aventure maro
caine » : « Avec quelle imprudence, quelle impé
ritie notre gouvernement s’est engagé dans
ce bourbier d’où il sera malaisé de sortir, je
n’ai pas à le redire, d’autres l’ont déjà fait,
notamment M. Hanotaux, dans un article de
la Revue Hebdomadaire. Nous sommes allés
faire là le jeu de quelques financiers sans cons
cience — un article de La Paix par le Droit
(février 1908)- fort bien documenté est tout à
fait suggestif à ce sujet — et nous sommes
amenés à commettre des atrocités » (Cf. Le Ma
tin, mars 1908) Et je concluais : « On m’ob
jectera qu’il faut prendre des mesures éner
giques pour en finir. Peut-être, mais pourquoi
se mettre dans la nécessité d’en arriver là, si
toutefois nécessité il y a ? Pour une cause
sainte et noble ? Non, hélas, mais pour satis
faire la cupidité et seconder les ignobles trafics
de quelques hommes de proie. D’ailleurs la,
cause fût-elle bonne, ce ne sont point là des
procédés d’apostolat : on ne tue pas au nom
de la Vérité et de la Justice, on se fait tuer
pour elles ».
Pourquoi faut-il, qu’en dépit de nos adver
saires, les événements nous donnent si souvent
raison ? D r M. DUMESNIL.
MENSUEL
JUIN *i&26 '
m
Fondé en 1898, supprimé par la censure militaire pendant la Guerre mondiale
Mouoement Pacifique Chrétien
« l’internationale de l’amour »
Directeur-Fondateur : Henri HUCHET.
RÉDACTION :
D r M. DUMESNIL, Rédacteur en chef. — Henriette DUMESNIL-HUCHET, Secrétaire
ERMENONVILLE, Général PERCIN, Frédéric BONHOMME, GRILLOT DE GIVRY,
Louis GUÉTANT, Claire GÉNIAUX, Joël THÉZARD,
✓D* M. J. ELLIOTT, Mme MARFURT-TORFS, Pr Hermann KUTTER
Sophie TEDING van BERKHOUT van TAACK TRAKRANEN
Les articles n’engagent que leurs auteurs
Abonnement :
Un an 5 francs.
Le numéro..., O fr. 2S
ADMINISTRATION :
Chèques postaux :
D r DUMESNIL
PARIS n* 217.31
Souscriptions :
Membre adhérent 5 francs.
Membre actif.„... 1 O francs.
Membre militant...... 20 francs.
51, Avenue Refile, PARIS, XIV*. ■Tel. : Gobelins 70-33
Paroles de Chefs
Monsieur le Président du Conseil parle :
•— Le gouvernement a, comme M. Renaudel,
horreur de la guerre,et il entendue sacrifier dans
une aventure mutile aucun soldat de la France
métropolitaine et de la France africaine.
Mais il ne s’agit pas maintenant d’une guerre
de conquête et d‘expansion.Nos soldats combat
tent en deçà de nos frontières pour l’honneur de
la France et sa sécurité. v
La cause française est juste, en dépit des dé
formations que l’esprit de parti fait subir à
certaines opinions, et les adversaires d’aujourd’hui
sont les associés de demain.
^ Au cas où des Français reculeraient devant les
responsabilités d’une telle politique, qu’ils me
surent les conséquences de leur abdication :
abandon de Fez, du Maroc, de l’Algérie, de la
France transméditerranéenne. S’il est des Fran
çais pour souscrire à un tel abandon, tant pis
pour eux !
( Œuvre du 29 Mai).
Monsieur le Ministre des Affaires Etrangères
est encore plus éloquent.
Nous n’avons aucune haine contre les Rifains ;
nous les avons toujours accueillis de la façon la
plus cordÀale. On les a poussés, trompés sans doute
sur nos intentions. Et demain, même après cette
agression sous laquelle nous ne pouvons pas nous
humilier, nous ne mettrons pas un pied hors de
notre zone.
La paix est à plein dansfnos esprits et nos
cœurs. C’est parce que nous la voulons dans le
plus bref délai, non précaire, mais solide et du
rable, que nous avons cherché le vrai moyen de
la réaliser.
(Œuvre du 29 Mai).
Enfin le lieutenant d’Abd-el-Krim inter
viewé par un reporter de l’Œuvre ne s'exprime
pas avec moins de grandeur.
(Œuvre du 7 Juin).
— Je sais depuis hier, nous dit-il en souriant
que vous avez le désir d’interviewer A bd el Krim.
Perdez cet espoir. Vous ne le verrez pas.Il est
au front et dirige lui même toutes les opérations
de l’armée : de cette armée dont le monde entier
s’étonne quelle soit munie des perfectionnements
modernes, comme si seuls les peuples d’Europe en
possédaient le privilège. Certes, nous avons de
gros efforts à faire pour former des hommes
aptes à se servir de tout le matériel moderne dont
nous disposons et qui fut presque inutilisé jus
qu’à ce iOur.
Nos soldats ont foi dans le grand chef qu Allah
leur a envoyé, ils sont fiers de sacrifier leur vie
pour la libération du territoire. Ils ne veulent
pas accepter la domination européenne et renient
les Marocains qui, servant des intérêts qui ne
sont pas les leurs, trahissent à la fois leur Dieu
et leur patrie.
La Russie s’est libérée du joug de l’oppresseur.
Une ère de liberté souffle sur le monde. Il faut
qu’avant dix ans l’Afrique soit redevenue au
tonome.
Nous rencontrons en les Français des adver
saires d’un grand courage (sic), mais ils ne
pourront résister à notre propagande qui, s’in
filtrant entre les lignes, nous amènera chaque
jour des tribus soumises, frappées par la gran
deur de notre cause.
A force de ténacité, nous vaincrons. Si nous
avions pu approchez Fez de plus près croyez bien
que le soulèvement de la ville en notre faveur
eût été certain. Il y a là-bas des multitudes de
cœurs qui nous sont fidèles et qui espèrent.
Rien ne mettra fin à cette guerre. Il n’y a pas
de paix possible : que l’Espagne reste l’Espagne
et que la France reste la Irance (sic).
A quoi notre premier répondrait sans.doute :
Si la France est en guerre elle n a pas d’aunes
buts de guerre que ses buts de paix.
(Séance de la Chambre, Œuvre du 29 mai)
Il nous faut conclure, à la manière de MM.
Painievé, Bnand et du Berbère de pure race :
La guerre en soi est une chose haïssable,
mais celle d’aujourd’hui est un devoir auquel
il serait criminel de chercher à se soustraire,
ehe est un acte de défense, une œuvre de civi
lisation une croisade de libération. Au reste
e.le poursuit la paix et comme telle elle est
sacrée.
Et voilà comment les « Grands », qu’ils soient
chefs d'état en Europe ou chef berbère d’une
armée en Afrique parlent le même langage, et à
les lire, on pourrait croire qu’ils furent potaches
au meme college. On ne saurait d’ailleurs leur
reprocher le curieux air de parenté : c’est un
héritage commun séculaire. Ëa politique et les
politiques ont préexisté à toute institution
parlementaire et sous tous les ciels, dans tous
les temps ou sous toutes les formes les plus
différentes de civilisation, ces hommes ont pour
suivi — qu iis fussent Alexandre, César, JN apo-
léou ou Poincaré — le même dessein : ce qu’ils
ont appelé la grandeur ae leur pays et qui était
inséparable de l’état de guerie. Ea politique
coloniale et sa guerie de dëleuse ou d’expan
sion, au libitum, ils ne l'ont, nos chefs d'état,
ni inventée, ni inaugurée, ils l’avaient dans
le sang, comme nous l’avons tous en naissant
ce venin sècmaire des memes erreurs qui de
puis des milliers d’ans empoisonne tour à tour
les civilisations et ne laissent des plus brillantes
qu’un amas de ruines. Et tous avec eux, dès
1 enfance, sur les bancs de l’école primaire,
puis au lycée, et à la faculté, nous avons été
grisés par cet opium de la gloire nationale ;
ne voyant plus, à sa fumée épaisse, les cama
rades assib à nos côtés, perdus dans l’abstrac
tion, toutes les expéditions coloniales nous
apparaissaient seulement de vitales et glo-
neuses besognes tout à l'honneur de la France.
Fl os professeurs ie croyaient aussi, ils l'ensei
gnaient, héias ils l’enseignent encoré, et c’est
pourquoi la guerre au Maroc votée d’enthou
siasme par la Chambre, a été acceptée, sans
un sursaut douloureux par l’ensemble du pays.
11 ne pourra en être autrement tant que
gouverneront ces hommes éminents, s ans doute,
mais héritiers complaisants de tout un passé
séculaire d’erreurs fièrement acceptées. Et
voilà notre tâche, travailler de tout notre
courage à l'éducation de cette jeunesse d’élite
qui aura l’héroïsme de rompre avec la tradi-
uon, de quitter la voie romaine aplanie depuis
des siècles par les pas cadencés des armées sans
nombre, et ue percer la voie nouvelle à travers
l'épaisse broussaille des piéjugés et de l’in-
compiehension generale.
Eciaicir les fouirés, dé.oncer,défricher, mettre
à nu, les vieilles souches, les arracher ; avoir le
courage de remettre en question et d’examiner
de nouveau æs vérités acceptées, les sujets
« tabous ». Ea tâche immense sera longue ; elle
demande du souffle ; vous en aurez, les jeunes !
Alors quand la trouée sera raite dans ce ma-
quiS, vous verrez tous les sceptiques et les di
lettantes, un à un quitter la route légionnaire
et vous suivre sur le sentier de la paix.
C’est pour apporter notre modeste contri
bution à cette entreprise internationale et de
très longue bareine que nous avons avec le
Trait d’Union, organisé cet été notre camp in
ternational de J eunesse à Chevreuse du 3 au
10 août. C’est pour travailler à la formation
de cette génération nouvelle qui ne voudra
même pas donner à la guerre un aquiescement
intellectuel, que les jeunes de France et d’ail
leurs ont répondu à notre appel et vœndiont
pendant huit jours goûter tous au même pain
matériel et spirituel.
Ils sont, ces jeunes, les chefs de demain.
Henriette DUMES NIL^HUCHET
ait x m
Institutrice, 23 ans, normalienne, B. S. C. A. P.,
4 ans d’enseignement public, cherche place d’insti
tutrice, pour octobre prochain dans famille chré
tienne pacifiste, Paris ou banlieue. Ecrire au Journal.
Un jeune Angltis membre du groupe de
Jeunesse « Plus de guerre » désirerait correspondre
avec un jeune abonné de l’Universel. S’adresser
à la rédaction.
LE BIRIBI ANGLAIS
L’autorité anglaise quand elle sévit dans la
domination d’une des conquêtes coloniales,
est d’une férocité bismarckienne incroyable
dont elle semble avoir retiré tout le cynisme et
toute l’intolérance de l’Inquisition jésuite.
En effet, il existe une véritable inquisition
britannique.
Et aux Indes tout particulièrement ( sans
oublier l’Egypte), ce pays où a lieu un mouve
ment si ample, si profond et si passionné qui
ne date pourtant pas d’aujourd’hui. De tout
temps il y eut des révoltes aux Indes ; mais de
puis 1918, elles ont revêtu une plus grande im
portance et un caractère gigantesque.
Mais dans le présent article, nous ne nous
attarderons pas sur ce mouvement révolution
naire hindou. Il fera peut-être l’objet d’une
étude plus complète, principalement sur le
mouvement de la non-coopération et de la
non-violence.
Nous voulons seulement dévoiler aujourd’hui
les crimes qui se commettent là-bas, dans l’en
fer des Iles Andaman.
Nous avons pris connaissance de ce qui
suit dans le bulletin du Comité Pro-hindou (1)
qui se propose de nous informer des événements
indiens et de favoriser le rapprochement entre
l’Orient et l’Occident.
C’est aux Andaman, archipel situé dans le
golfe de Bengale, que les Anglais envoient leurs
prisonniers politiques en compagnie des cri
minels du droit commun.
Un de ceux qui ont échappé, grâce à une
amnistie, à la mort ou à la folie, a écrit un livre
intitulé : « Douze années de vie.en prison ».
L’auteur, Ullaskar Dutt, y relate toutes
les souffrances morales et physiques subies
dans ce « Biribi ».
Citons le bulletin du Comité Pro-hindou :
« Ulaskar Dutt, dit dans son livre, que les
prisonniers servaient de force motrice aux mou
lins à huile. « Depuis le matin jusqu’au soir,
« excepté quelques minutes qu’ils consacraient
« à prendre leur repas, les prisonniers — les
« épaules attachées aux lourdes barres de fer
« du moulin -— devaient le faire manœuvrer
« en tournant tout autour, et non pas au pas
« lent et mesuré du bœuf, mais au trot du cheval,
« courant littéralement sans arrêt. » Si l'un
d’eux avait le malheur de traîner derrière,
l’officier de garde, d’un coup de son lourd casse-
tête, avait vite fait de lui faire regagner son
rang. Alors, s’il arrivait que la trop grande
fatigue du prisonnier résistât, on le détachait
de sa position première et on le fixait, pieds
et mains liés, à Tune des traverses du moulin,
pendant que les autres le manœuvraient:«C’était
— comme dit le récit de Dutt — « une scène
« des plus pitoyables, tout son corps déchiré
« et perdant son sang, comme il ne pouvait
« éviter le frottement du sol à chaque tour du
« moulin. »
...Un jour qu’Ullaskar Dutt refusait de tra
vailler, l’officier anglais lui dit :
« Ceci est un bagne, la discipline y est très
,« dure. Si vous refusez de travailler, ça ira mal
« avec vous. Au premier refus, vous aurez les
« mains emmenotées en l’air ; la seconde fois,
« l’on vous chargera de lourdes chaînes. Et si
« vous persistez à refuser une troisième fois...
« vous recevrez trente coups de fouet. » L'Offi
cier anglais, s’expliquant plus clairement,
ajouta : « Chaque coup que vous recevrez fera
« une entaille d’un centimètre dans votre
« chair... »
Il y a actuellement 20.000 prisonniers poli
tiques dans les prisons.
Les abominations qui s’y passent, la bru
talité ignomineuse de l’impérialisme anglais, de
meurent inconnues, car pas un écho de cette
injustice flagrante formidable ne se fait enten
dre en Europe.
Par suite de l’Ordonnance du Bengale, dé
cret promulgué en novembre 1924, le gouverne
ment accordait des pouvoirs à la Police tels,
qu’elle pouvait arrêter, emprisonner, torturer
quiconque lui paraissait suspect.
C’est ainsi que de nombreuses personnes
furent incarcérées sans jugement pour un temps
illimité et même sans qu’une accusation nette
ait été formulée.
Cependant les méthodes barbares furent
(1) Secrétaire Général : Henri Barbusse, 96 , rue Henri Mou
iller, Pur» (J*). é
inouïes dans le traitement infligé aux Akai
Sikhs (secte religieuse hindoue du Pandjab). Des
milliers d’inconnus furent jetés en prison
après les massacres en masse.
Comme conséquence des odieux traitements
qui prévalent dans les prisons ainsi que des
mauvaises conditions d’hygiène, pas moins de
100 prisonniers sont déjà morts, comme. Ta
affirmé le Congrès national hindou à Belgauni
en décembre 1924.
Devant de tels faits, de telles preuves, nous
ne pouvons que nous élever une fois de plus en
criant notre dégoût à l’impérialisme économi
que britannique qui s’est pourtant déjà cou
vert suffisamment de sang et de honte pour le
vouer à la haine de tous ceux qui veulent une
humanité meilleure sinon régénérée.
[Le Semeur de Norfnandie, 8 avril 192 s).
A. DURRY.
Le Cam p de Ch evreuse
Voici le programme que nous avons élaboré
en tenant compte des différentes suggestions
qui nous ont été faites :
3 Août : La Société des Nations et Le Proto
cole de Genève.
4 Août : La Rhénanie et le problème de la
sécurité.
5 Août : L’Etat comme cause de guerre.
6 Août : L’Education et la Paix.
7 Août : La Paix économique.
8 Août : La Paix sociale. La Religion. La
Culture.
9 Août : Résumé et conclusions.
10 Août : Clôture du Camp,
Tous les participants au Camp sont invités à
étudier à l’avance ces questions selon leurs
compétences personnelles. Elles seront d’abord
discutées en Comités restreints dont l’un des
membres présentera la question ensuite à
l’Assemblée plénière.
Rappelons que le droit d’inscription au
camp est de 30 francs à envoyer au plus tôt
par chèque postal Cte Paris 217-31 an D r Du-
mesnil, 51, avenue Refile, Paris, 14 e .
En outre, les frais pour une semaine seront
de 70 francs.
Les amis qui ne pourront faire qu’une appa
rition fugitive au Camp paieront 14 francs pour
24 heures ou 4 francs pour un repas isolé.
Qu’on se hâte !
D r M. DUMESNIL.
O MAROC I
Ce n’est pas d’aujourd’hui que l’Universel
s’élève contre la guerre du Maroc.Il a commencé
en 1903. Et je retrouve en feuilletant la collec
tion, .avec nos protestations réitérées, nos pré
sages que la réalité, hélas, a confirmés : guerre
sans fin, coûteuse et meurtrière, semence de
révolte future de l'Islam, guerre avec l'Alle
magne ...
Entre autres articles dans les numéros de
septembre 1907 et d’avril 1908, H. Huchet
flétrissait énergiquement cette expédition et
rappelait les belles protestations de Jaurès à
la Chambre. Et dans ce dernier numéro j'écri
vais à propos de « la pitoyable aventure maro
caine » : « Avec quelle imprudence, quelle impé
ritie notre gouvernement s’est engagé dans
ce bourbier d’où il sera malaisé de sortir, je
n’ai pas à le redire, d’autres l’ont déjà fait,
notamment M. Hanotaux, dans un article de
la Revue Hebdomadaire. Nous sommes allés
faire là le jeu de quelques financiers sans cons
cience — un article de La Paix par le Droit
(février 1908)- fort bien documenté est tout à
fait suggestif à ce sujet — et nous sommes
amenés à commettre des atrocités » (Cf. Le Ma
tin, mars 1908) Et je concluais : « On m’ob
jectera qu’il faut prendre des mesures éner
giques pour en finir. Peut-être, mais pourquoi
se mettre dans la nécessité d’en arriver là, si
toutefois nécessité il y a ? Pour une cause
sainte et noble ? Non, hélas, mais pour satis
faire la cupidité et seconder les ignobles trafics
de quelques hommes de proie. D’ailleurs la,
cause fût-elle bonne, ce ne sont point là des
procédés d’apostolat : on ne tue pas au nom
de la Vérité et de la Justice, on se fait tuer
pour elles ».
Pourquoi faut-il, qu’en dépit de nos adver
saires, les événements nous donnent si souvent
raison ? D r M. DUMESNIL.
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