Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1925-01-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 janvier 1925 01 janvier 1925
Description : 1925/01/01-1925/01/31. 1925/01/01-1925/01/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565286d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2017
MT v
27* ANNÉE
MENSUEL
JANVIER 1925
9
UNI VER S EL
Fondé en 1898, supprimé par la censure militaire pendant la Guerre mondiale
Mouoement Pacifique Chrétien
« L INTERNATIONALE DE L AMOUR »
Directeur-Fondateur
RÉDACTION :
D r M. DUMESNIL, Rédacteur en chef.
ERMENONVILLE, GRILLOT DE GIVRY, Colonel J. CONVERSET, Frédéric BONHOMME,
Mmes h. DUMESNIL-HUCHET, Claire GÉNIAUX,
Général PERCIN, Louis GUÉTANT, Joël THÉZARD,
M. J. ELLIOTT, Mme MARFURT-TORFS, Hermann KUTTER
Les articles n’engagent que leurs auteurs
Henri H U CH ET.
ADMINISTRATION :
Abonnement :
Chèques postaux :
Un an 5 francs.
D r qUMESNII.
Le numéro O fr. 25
PARIS *i» 217.31
Souscriptions :
Membre adhérent 5 francs.
Membre actif 1 O francs.
Membre militant.... 20 francs*
51, Avenue Reille, PARIS, XIV e . Tel. : Gobelins 70-33
1925
Souhait Fraternel
« Aimez la Vérité et la Paix »
Aimez-les quoi qu’il puisse en coûter aux
vues particulières et erronées que vous chéris
sez secrètement.
Aimez-les jusqu’à être prêt à leur sacrifier
votre myope quiétude.
Aimez-les jusqu’à ne plus désirer que' les
servir coûte que coûte, en pensées en paroles
et en actions.
Aimez-les, non en égoïste, à l’abri, au coin du
feu, au sein des vôtres, portes bien closes,
mais en apôtre impatient de les faire con
naître aux autres.
Aimez-les, au-dessus des partis, au-dessus
des classes, au-dessus des églises, en chaque
créature et pour chacune d’elles en particulier.
Aimez-les plus que vos richeéses, plus que
vos chères habitudes, plus que votre repos ;
car là où est votre trésor, là aussi sera votre
cœur. Tant que vous n’aurez pas apporté à
l’autel de la Vérité et de la Paix plus que vous
n’offrez chaque jour aux idoles grandes ou
petites que vous servez complaisamment,
vos pensées ne seront que vanité et vos paroles
ne seront que du bruit.
Le monde actuel n’a que faire de vos au
mônes, il a besoin du don total de votre être.
Le gage de sa paix c’est votre amour et plus
est précieux l’enjeu, plus grand doit être le
gage. Peu importe votre situation sociale,
votre sexe, votre savoir, vos forces ; si vous
aimez la Vérité et la Paix, vous trouverez
l’occasion de les servir tout le long du jour,
en leur donnant le meilleur de vous-mêmes.
Réveillez-vous ! Entendez lés cris, les gé
missements, les sanglots et les imprécations
qui montent de l’humanité fratricide fatiguée !
Il n’est pas trop de chacun de vous ; il n'est
pas un être, il n’est pas un effort inutiles.
Qu’en cette année 1925, chacun de vous
se dise :
La Vérité et la Paix ont besoin de moi ?
Je suis prêt : voici mes forces, mon savoir,
mon temps et mon argent.
Henriette DUMESNIL-HUCHET.
Souhaits... pratiques
Chers amis du M. P. C. et lecteurs de /'Universel,
Pour 1925 je vous souhaite :
— de renouveler promptement votre abonne
ment ou votre cotisation, si vous ne l’avez
déjà fait.
— d’envoyer un peu plus que le strict mini
mum, selon vos moyens ; car, nous ne pourrons
pas subsister et nous ne pourrons pas faire de
la propagande si. vous ne faites un effort finan
cier aussi grand que possible. Nous avons vu
d’ailleurs que ce sont généralement les plus
pauvres qui envoient les plus fortes cotisa
tions. Par conséquent nous adressons un appel
spécial aux plus aisés de nos lecteurs afin qu’ils
rognent un peu sur leur superflu et le con
sacrent à la Paix.
— de ne pas m’envoyer de mandats-poste,
libellés d’ailleurs de façons diverses,mais
d’adresser tous les fonds par chèque postal :
D r Dumesnil. Paris Cte C. 217-31. Le chèque
postal est le moyen le plus pratique et le plus
économique pour vous, le plus commode pour
nous. Vous pouvez aussi envoyer un chèque
barré sur une banque. Ne mettez pas d’ar
gent dans une lettre non recommandée.
— de faire connaître notre mouvement et
notre journal autour de vous. Trouvez-nous
de nouveaux abonnés ; il le faut. Nous tenons à
votre disposition des journaux et des tracts.
Retenez cela... et faites le. ■
Ce faisant, vous agirez bien et vous aurez,
en conséquence, une bonne année.
C’est ce que je vous souhaite.
D. M. DUMESNIL.
Les Inaugurations
des Monuments commémoratifs
I II n’est guère de semaines où, dans quelque
ville de province, on n’inaugure un monument
j élevé, soit à la mémoire d’un grand personnage
' ayant joué un rôle important dans la dernière
i guerre, soit à la mémoire des enfants du pays
1 morts pour la France. Ces inaugurations de-
i vraient se faire dans le silence et le recueille-
| ment, suivant la règle que, dans un convoi
funèbre, on observe à l’égard du défunt. Il en
| est rarement ainsi, la présence d’un membre
du gouvernement ou d’un haut fonctionnaire
étant l’occasion de discours grandiloquents
et de manifestations tapageuses, très préjudi
ciables à l’idée de paix.
En 1921, par exemple, la Ville de Metz
avait décidé qu’une statue serait élevée à
Paul Déroulède, le grand apôtre de la revanche
dont la réussite a valu à la France la récupé
ration de l’Alsace-Lorraine.
L’opportunité de cette décision était dis
cutable. Le désir de récupérer P Alsace-Lor
raine a été, en effet, une des causes de la guerre
mondiale.
Il ne faut pas oublier non plus que Déroulède
ne s’est pas contenté de prêcher la guerre
sainte ; il a conspiré contre le gouvernement
qui ne le suivait pas. Il a été, pour ce fait,
traduit devant la Haute-Cour, qui l’a condamné
au bannissement.
Joyeuse de son retour à la mère patrie, la
Ville de Metz est à la rigueur excusable. Mais
il aurait fallu que l’inauguration se fît discrè
tement. Loin de là, M. Aristide Briand, alors
président du conseil, a eu le tort impardonnable
de désigner, pour présider la cérémonie, M.
Louis Barthou, • le Ministre de la guerre lui-
même, qui y avait fait un discours retentis
sant. Rien ne pouvait exciter davantage les
Allemands contre les Français et les Français
contre les Allemands.
En 1924,la Ville de Meaux avait décidé qu’une
statue serait élevée au Maréchal Galliéni, et
inaugurée le 7 septembre, dixième anniver
saire de la victoire de la Marne. Cette déci
sion était justifiée. Nul n’ignore en effet, que
le Maréchal Galliéni est le véritable vainqueur
de la bataille de la Marne, bataille livrée con
trairement à l’idée du Maréchal Joffre, qui
voulait reculer, vers le Sud, de 50 kilomètres
encore. Mais le président du conseil, M. Edouard
Herriot, qui, le 20 août 1924 avait dit à la
Chambre : « Il faut que les peuples renoncent
à Y horrible coutume de la guerre », a eu le
très grand tort de se rendre à Meaux, le 7
septembre, pour y célébrer la victoire, glori
fiant ainsi ce qu’il avait qualifié d’horrible
dix-^ept jours auparavant. Il a eu le tort de
prononcer là un discours d’un bellicisme ri
dicule ; de dire au Maréchal J offre qu’il était
un magnifique soldat ; de lui dire qu’il avait été
vainqueur dans la plus grande bataille de l’his
toire ; de lui dire qu’il avait exécuté par l’in
telligence et par l’effort, un rétablissement
prodigieux ; de lui dire enfin : « C’est vous,
Monsieur le Maréchal Joffre, qui devriez être
ici, à la place que j’occupe en ce moment.
L’histoire dira de vous plus que je n’en puis
dire aujourd’hui ».
Une fois en présence des monuments, des
uniformes et des drapeaux, nos hommes d’Etat
ne se possèdent plus. De pacifistes qu’ils étaient
à la tribune de la Chambre, ils deviennent des
bellicistes ardents. Leur place n’est pas dans
les cérémonies de ce genre. Ils feraient mieux
de rester chez eux ; les affaires de l’Etat n’en
marcheraient que^mieux.
*
* *
On devrait également interdire l’inscrip
tion, sur les monuments commémoratifs, de
ces déclarations vantardes, haineuses, provo
cantes, qu’on y trouve quelquefois.
La plus célèbre de ces inscriptions est celle
qui, composée par Binet-Valmer, président
de la Ligue des chefs de section, a été faite sur
le monument de la victoire, élevé dans la
forêt de Compiègne, près de l’endroit où a
été signé l’armistice. La voici textuellement :
ICI
LE 11 NOVEMBRE 1918
SUCCOMBA
LE CRIMINEL ORGUEIL
DE L’EMPIRE ALLEMAND
VAINCU
PAR LES PEUPLES LIBRES
QU’IL PRÉTENDAIT
ASSERVIR
On se doute de l’effet que cette inscription
peut produire sur les touristes allemands qui
explorent la forêt de Compiègne. Voilà comment
nos hommes d’Etat préparent le rapproche
ment des deux peuples.
Il y a environ un an, dans une ville de pro
vince dont j’ai oublié le nom, ayant négligé
d’en prendre note, au moment où s’est produit
l’incident dont tous les journaux ont parlé,
le Comité chargé d’élever un monument à la
mémoire des enfants du pays morts pour la
France, avait fait inscrire sur le monument
les mots de : « Guerre à la guerre ». L’autorité
locale, invitée à l’inauguration, exigea la sup
pression de cette inscription.
Ainsi, on autorise les manifestations belli
cistes, mais on interdit les manifestations paci
fistes. « Guerre à la guerre », serait-il un cri
séditieux. ?
Je suis certain, qu’au fond, les représentants
de l’autorité locale étaient du même avis que
les auteurs de l’inscription. Ils considéraient
^a guerre comme une chose horrible ; mais ils
m'osaient pas le dire publiquement.
La plupart des Français sont des pacifistes
honteux. Ils ne clament pas leur pacifisme assez
haut ; et, quand ils le clament, ils s’en excusent,
comme M. Herriot, à la première occasion.
*
* *
En 1872, dit le Progrès civique, du 30 dé
cembre 1922, M. Mézières, ancien recteur de
l’Académie de Metz sous le second Empire, a
courageusement écrit ce qui suit :
Dans l’intérêt de la bonne harmonie, tout ce qui
tend à aigrir les nations les unes contre les autres, à
perpétuer en elles de vieilles rancunes, ou à froisser
leur légitime susceptibilité, devrait être banni d’un
commun accort.
Tels sont les anniversaires de batailles, les monu
ments commémoratifs et les trophées injurieux pour
les vaincus.
La nation qui, la première, effacerait du-fronton de
ses édifices publics, de ses arcs de triomphe, la men
tion de ses victoires, ferait acte de sagesse, et donne
rait aux autres un noble exemple de modération.
En écrivant les lignes qui précèdent, M.
Mézières visait les victoires allemandes ; mais
les mêmes réflexions s’appliquent aux victoires
françaises.
La célébration d’une victoire est une mani
festation anti pacifiste.
Le président Wiison est le seul homme
d’Etat qui ait osé, pendant la guerre, pronon
cer les mots de « paix sans victoire ».
S’il était encore de ce monde, il demanderait
certainement que les membres du gouverne
ment cessassent de s’exhiber dans les céré
monies dites patriotiques, où leur présence
et les paroles qu’ils sont entraînés à prononcer
entretiennent très fâcheusement l’esprit de
guerre.
Il demanderait la suppression, sur. les monu
ments commémoratifs, de toute inscription
tirant vanité de la victoire.
Il demanderait que, sur le calendrier de
l’Administration des, Postes et Télégraphes,
document officiel de la rédaction duquel le
Gouvernement est responsable, on supprimât,
à la date du 11 novembre, les mots de « Fête
de la Victoire », et qu’on les remplaçât par ceux
de « Fête de la Paix ».
Il demanderait que l’on célébrât désormais
la paix, le 11 novembre de chaque année, en
Allemagne comme en France, et non la vic
toire de la Marne à Paris, et celle de Charleroi
à Berlin.
Il n’y aura pas d’esprit international en
Europe, tant qu’un jour de deuil pour une na
tion sera un jour de joie pour une autre.
général PERCIN. 1
ETUDE
sur les Responsabilités
de l’Entente
dans la Guerre de 1914
Nous publions ici le premier d'une série d’articles
qui nous ont été transmis par P. Millon, l’auteur de
La Genèse de la guerre de igi^dont nous avons parlé.
Patriote plutôt nationaliste, et militariste, P. Millon
n’est pas un militant de notre Mouvement. Mais sa
conscience d’historien et de fils d'ancien magistrat s’est
révoltée contre les mensonges su- lesquels les gouver
nants de l’Entente ont édifié la guerre. Son témoignagne
n'en est que plus intéressant. P. Millon, qni va faire
prochainement à Paris une série de conférences sur les
responsabilités de la guerre , prend entièrement à son
compte le contenu de ses articles et accueillera volon
tiers les critiques et la contradiction.
N. D. L. R.
INTRODUCTION
Sous ce titre, nous avons l’intention d’expo
ser, à propos d’une sérje de questions et de
problèmes historiques, une foule de preuves
qui nous paraissent démontrer, de façon écra
sante, la responsabilité pleine et entière des
gouvernements de l’Entente, dans la prémédi
tation et le déchaînement de la Guerre euro
péenne.
Nous étudierons successivement, dans une
suite d’articles, les questions suivantes :
Le Mystère Jaurès.
Le Mystère belge, d’après les documents
Von Rhüber et Daniloff ;
Les Dessous du Crime*de Sérajevo, en liai
son avec la Préméditation de la guerre par
l’Entente.
Les Dessous de la Révolution russe, et de
la disparition de la famille impériale de Russie.
La Préméditation de la guerre par la Russie ;
la guerre balkanique et la Prémobilisation
russe.
La Préméditation de la guerre par la France.
La Préméditation de la guerre par l’Angleterre.
Comment on a fixé la date de la Guerre.
Profitant de la cérémonie commémorative du
Panthéon, qui a ramené l’attention de l’opi
nion publique vers la disparition si mystérieuse
de Jaurès, nous inaugurons la série de nos ar
ticles par une étude sur ce grave problème
historique :
Le Mystère Jaurès. Y a-t-il une liaison entre
sa mort- et la mobilisation franco-russe de 1914 ?
La disparition de Jaurès reste entourée d’un
épais mystère. Sans nous départir de la réserve
que nous impose ce mystère même, et sans
rien conclure encore sur ce point si grave, nous
nous bornerons à exposer les faits bien établis :
leur simple constatation parle d’elle-même,
et permet d’établir des rapports troublants.
J aurès, on le sait, était adversaire de Y alliance
russe et de la guerre. Il était aussi Yennemi
d’Iswolsky, l’ambassadeur russe à Paris, un
des grands responsables de la guerre mondiale.
Or, on constate ceci :
Dès le 28 juillet, le gouvernement français,
pour des raisons militaires d’une haute gravité,
et que nous exposerons dans la suite de nos
articles, prit certaines mesures qui annonçaient
la mobilisation imminente.
Dès le 29, à deux reprises, il avait averti le
gouvernement russe de son intention de le
soutenir à fond en cas de guerre.
Devant cette attitude, le gouvernement
russe s’engagea à fond. Dès le 30 au soir, la
mobilisation générale russe, déjà ordonnée le 29,
était irrévocablement ordonnée : c’était la
guerre fatale pour l’Europe entière.
Comme nous l’exposerons plus tard, il ne
paraît pas douteux que, dès le 28, le gouverne
ment français mit le gouvernement russe au
pied du mur, et le pressa, pour des raisons stra
tégiques capitales, de déchaîner immédiatement
la mobilisation générale et la guerre. Ce désir
fut- promptement exaucé.
Or, dès le 31 au matin, l’ambassadeur de
27* ANNÉE
MENSUEL
JANVIER 1925
9
UNI VER S EL
Fondé en 1898, supprimé par la censure militaire pendant la Guerre mondiale
Mouoement Pacifique Chrétien
« L INTERNATIONALE DE L AMOUR »
Directeur-Fondateur
RÉDACTION :
D r M. DUMESNIL, Rédacteur en chef.
ERMENONVILLE, GRILLOT DE GIVRY, Colonel J. CONVERSET, Frédéric BONHOMME,
Mmes h. DUMESNIL-HUCHET, Claire GÉNIAUX,
Général PERCIN, Louis GUÉTANT, Joël THÉZARD,
M. J. ELLIOTT, Mme MARFURT-TORFS, Hermann KUTTER
Les articles n’engagent que leurs auteurs
Henri H U CH ET.
ADMINISTRATION :
Abonnement :
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D r qUMESNII.
Le numéro O fr. 25
PARIS *i» 217.31
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1925
Souhait Fraternel
« Aimez la Vérité et la Paix »
Aimez-les quoi qu’il puisse en coûter aux
vues particulières et erronées que vous chéris
sez secrètement.
Aimez-les jusqu’à être prêt à leur sacrifier
votre myope quiétude.
Aimez-les jusqu’à ne plus désirer que' les
servir coûte que coûte, en pensées en paroles
et en actions.
Aimez-les, non en égoïste, à l’abri, au coin du
feu, au sein des vôtres, portes bien closes,
mais en apôtre impatient de les faire con
naître aux autres.
Aimez-les, au-dessus des partis, au-dessus
des classes, au-dessus des églises, en chaque
créature et pour chacune d’elles en particulier.
Aimez-les plus que vos richeéses, plus que
vos chères habitudes, plus que votre repos ;
car là où est votre trésor, là aussi sera votre
cœur. Tant que vous n’aurez pas apporté à
l’autel de la Vérité et de la Paix plus que vous
n’offrez chaque jour aux idoles grandes ou
petites que vous servez complaisamment,
vos pensées ne seront que vanité et vos paroles
ne seront que du bruit.
Le monde actuel n’a que faire de vos au
mônes, il a besoin du don total de votre être.
Le gage de sa paix c’est votre amour et plus
est précieux l’enjeu, plus grand doit être le
gage. Peu importe votre situation sociale,
votre sexe, votre savoir, vos forces ; si vous
aimez la Vérité et la Paix, vous trouverez
l’occasion de les servir tout le long du jour,
en leur donnant le meilleur de vous-mêmes.
Réveillez-vous ! Entendez lés cris, les gé
missements, les sanglots et les imprécations
qui montent de l’humanité fratricide fatiguée !
Il n’est pas trop de chacun de vous ; il n'est
pas un être, il n’est pas un effort inutiles.
Qu’en cette année 1925, chacun de vous
se dise :
La Vérité et la Paix ont besoin de moi ?
Je suis prêt : voici mes forces, mon savoir,
mon temps et mon argent.
Henriette DUMESNIL-HUCHET.
Souhaits... pratiques
Chers amis du M. P. C. et lecteurs de /'Universel,
Pour 1925 je vous souhaite :
— de renouveler promptement votre abonne
ment ou votre cotisation, si vous ne l’avez
déjà fait.
— d’envoyer un peu plus que le strict mini
mum, selon vos moyens ; car, nous ne pourrons
pas subsister et nous ne pourrons pas faire de
la propagande si. vous ne faites un effort finan
cier aussi grand que possible. Nous avons vu
d’ailleurs que ce sont généralement les plus
pauvres qui envoient les plus fortes cotisa
tions. Par conséquent nous adressons un appel
spécial aux plus aisés de nos lecteurs afin qu’ils
rognent un peu sur leur superflu et le con
sacrent à la Paix.
— de ne pas m’envoyer de mandats-poste,
libellés d’ailleurs de façons diverses,mais
d’adresser tous les fonds par chèque postal :
D r Dumesnil. Paris Cte C. 217-31. Le chèque
postal est le moyen le plus pratique et le plus
économique pour vous, le plus commode pour
nous. Vous pouvez aussi envoyer un chèque
barré sur une banque. Ne mettez pas d’ar
gent dans une lettre non recommandée.
— de faire connaître notre mouvement et
notre journal autour de vous. Trouvez-nous
de nouveaux abonnés ; il le faut. Nous tenons à
votre disposition des journaux et des tracts.
Retenez cela... et faites le. ■
Ce faisant, vous agirez bien et vous aurez,
en conséquence, une bonne année.
C’est ce que je vous souhaite.
D. M. DUMESNIL.
Les Inaugurations
des Monuments commémoratifs
I II n’est guère de semaines où, dans quelque
ville de province, on n’inaugure un monument
j élevé, soit à la mémoire d’un grand personnage
' ayant joué un rôle important dans la dernière
i guerre, soit à la mémoire des enfants du pays
1 morts pour la France. Ces inaugurations de-
i vraient se faire dans le silence et le recueille-
| ment, suivant la règle que, dans un convoi
funèbre, on observe à l’égard du défunt. Il en
| est rarement ainsi, la présence d’un membre
du gouvernement ou d’un haut fonctionnaire
étant l’occasion de discours grandiloquents
et de manifestations tapageuses, très préjudi
ciables à l’idée de paix.
En 1921, par exemple, la Ville de Metz
avait décidé qu’une statue serait élevée à
Paul Déroulède, le grand apôtre de la revanche
dont la réussite a valu à la France la récupé
ration de l’Alsace-Lorraine.
L’opportunité de cette décision était dis
cutable. Le désir de récupérer P Alsace-Lor
raine a été, en effet, une des causes de la guerre
mondiale.
Il ne faut pas oublier non plus que Déroulède
ne s’est pas contenté de prêcher la guerre
sainte ; il a conspiré contre le gouvernement
qui ne le suivait pas. Il a été, pour ce fait,
traduit devant la Haute-Cour, qui l’a condamné
au bannissement.
Joyeuse de son retour à la mère patrie, la
Ville de Metz est à la rigueur excusable. Mais
il aurait fallu que l’inauguration se fît discrè
tement. Loin de là, M. Aristide Briand, alors
président du conseil, a eu le tort impardonnable
de désigner, pour présider la cérémonie, M.
Louis Barthou, • le Ministre de la guerre lui-
même, qui y avait fait un discours retentis
sant. Rien ne pouvait exciter davantage les
Allemands contre les Français et les Français
contre les Allemands.
En 1924,la Ville de Meaux avait décidé qu’une
statue serait élevée au Maréchal Galliéni, et
inaugurée le 7 septembre, dixième anniver
saire de la victoire de la Marne. Cette déci
sion était justifiée. Nul n’ignore en effet, que
le Maréchal Galliéni est le véritable vainqueur
de la bataille de la Marne, bataille livrée con
trairement à l’idée du Maréchal Joffre, qui
voulait reculer, vers le Sud, de 50 kilomètres
encore. Mais le président du conseil, M. Edouard
Herriot, qui, le 20 août 1924 avait dit à la
Chambre : « Il faut que les peuples renoncent
à Y horrible coutume de la guerre », a eu le
très grand tort de se rendre à Meaux, le 7
septembre, pour y célébrer la victoire, glori
fiant ainsi ce qu’il avait qualifié d’horrible
dix-^ept jours auparavant. Il a eu le tort de
prononcer là un discours d’un bellicisme ri
dicule ; de dire au Maréchal J offre qu’il était
un magnifique soldat ; de lui dire qu’il avait été
vainqueur dans la plus grande bataille de l’his
toire ; de lui dire qu’il avait exécuté par l’in
telligence et par l’effort, un rétablissement
prodigieux ; de lui dire enfin : « C’est vous,
Monsieur le Maréchal Joffre, qui devriez être
ici, à la place que j’occupe en ce moment.
L’histoire dira de vous plus que je n’en puis
dire aujourd’hui ».
Une fois en présence des monuments, des
uniformes et des drapeaux, nos hommes d’Etat
ne se possèdent plus. De pacifistes qu’ils étaient
à la tribune de la Chambre, ils deviennent des
bellicistes ardents. Leur place n’est pas dans
les cérémonies de ce genre. Ils feraient mieux
de rester chez eux ; les affaires de l’Etat n’en
marcheraient que^mieux.
*
* *
On devrait également interdire l’inscrip
tion, sur les monuments commémoratifs, de
ces déclarations vantardes, haineuses, provo
cantes, qu’on y trouve quelquefois.
La plus célèbre de ces inscriptions est celle
qui, composée par Binet-Valmer, président
de la Ligue des chefs de section, a été faite sur
le monument de la victoire, élevé dans la
forêt de Compiègne, près de l’endroit où a
été signé l’armistice. La voici textuellement :
ICI
LE 11 NOVEMBRE 1918
SUCCOMBA
LE CRIMINEL ORGUEIL
DE L’EMPIRE ALLEMAND
VAINCU
PAR LES PEUPLES LIBRES
QU’IL PRÉTENDAIT
ASSERVIR
On se doute de l’effet que cette inscription
peut produire sur les touristes allemands qui
explorent la forêt de Compiègne. Voilà comment
nos hommes d’Etat préparent le rapproche
ment des deux peuples.
Il y a environ un an, dans une ville de pro
vince dont j’ai oublié le nom, ayant négligé
d’en prendre note, au moment où s’est produit
l’incident dont tous les journaux ont parlé,
le Comité chargé d’élever un monument à la
mémoire des enfants du pays morts pour la
France, avait fait inscrire sur le monument
les mots de : « Guerre à la guerre ». L’autorité
locale, invitée à l’inauguration, exigea la sup
pression de cette inscription.
Ainsi, on autorise les manifestations belli
cistes, mais on interdit les manifestations paci
fistes. « Guerre à la guerre », serait-il un cri
séditieux. ?
Je suis certain, qu’au fond, les représentants
de l’autorité locale étaient du même avis que
les auteurs de l’inscription. Ils considéraient
^a guerre comme une chose horrible ; mais ils
m'osaient pas le dire publiquement.
La plupart des Français sont des pacifistes
honteux. Ils ne clament pas leur pacifisme assez
haut ; et, quand ils le clament, ils s’en excusent,
comme M. Herriot, à la première occasion.
*
* *
En 1872, dit le Progrès civique, du 30 dé
cembre 1922, M. Mézières, ancien recteur de
l’Académie de Metz sous le second Empire, a
courageusement écrit ce qui suit :
Dans l’intérêt de la bonne harmonie, tout ce qui
tend à aigrir les nations les unes contre les autres, à
perpétuer en elles de vieilles rancunes, ou à froisser
leur légitime susceptibilité, devrait être banni d’un
commun accort.
Tels sont les anniversaires de batailles, les monu
ments commémoratifs et les trophées injurieux pour
les vaincus.
La nation qui, la première, effacerait du-fronton de
ses édifices publics, de ses arcs de triomphe, la men
tion de ses victoires, ferait acte de sagesse, et donne
rait aux autres un noble exemple de modération.
En écrivant les lignes qui précèdent, M.
Mézières visait les victoires allemandes ; mais
les mêmes réflexions s’appliquent aux victoires
françaises.
La célébration d’une victoire est une mani
festation anti pacifiste.
Le président Wiison est le seul homme
d’Etat qui ait osé, pendant la guerre, pronon
cer les mots de « paix sans victoire ».
S’il était encore de ce monde, il demanderait
certainement que les membres du gouverne
ment cessassent de s’exhiber dans les céré
monies dites patriotiques, où leur présence
et les paroles qu’ils sont entraînés à prononcer
entretiennent très fâcheusement l’esprit de
guerre.
Il demanderait la suppression, sur. les monu
ments commémoratifs, de toute inscription
tirant vanité de la victoire.
Il demanderait que, sur le calendrier de
l’Administration des, Postes et Télégraphes,
document officiel de la rédaction duquel le
Gouvernement est responsable, on supprimât,
à la date du 11 novembre, les mots de « Fête
de la Victoire », et qu’on les remplaçât par ceux
de « Fête de la Paix ».
Il demanderait que l’on célébrât désormais
la paix, le 11 novembre de chaque année, en
Allemagne comme en France, et non la vic
toire de la Marne à Paris, et celle de Charleroi
à Berlin.
Il n’y aura pas d’esprit international en
Europe, tant qu’un jour de deuil pour une na
tion sera un jour de joie pour une autre.
général PERCIN. 1
ETUDE
sur les Responsabilités
de l’Entente
dans la Guerre de 1914
Nous publions ici le premier d'une série d’articles
qui nous ont été transmis par P. Millon, l’auteur de
La Genèse de la guerre de igi^dont nous avons parlé.
Patriote plutôt nationaliste, et militariste, P. Millon
n’est pas un militant de notre Mouvement. Mais sa
conscience d’historien et de fils d'ancien magistrat s’est
révoltée contre les mensonges su- lesquels les gouver
nants de l’Entente ont édifié la guerre. Son témoignagne
n'en est que plus intéressant. P. Millon, qni va faire
prochainement à Paris une série de conférences sur les
responsabilités de la guerre , prend entièrement à son
compte le contenu de ses articles et accueillera volon
tiers les critiques et la contradiction.
N. D. L. R.
INTRODUCTION
Sous ce titre, nous avons l’intention d’expo
ser, à propos d’une sérje de questions et de
problèmes historiques, une foule de preuves
qui nous paraissent démontrer, de façon écra
sante, la responsabilité pleine et entière des
gouvernements de l’Entente, dans la prémédi
tation et le déchaînement de la Guerre euro
péenne.
Nous étudierons successivement, dans une
suite d’articles, les questions suivantes :
Le Mystère Jaurès.
Le Mystère belge, d’après les documents
Von Rhüber et Daniloff ;
Les Dessous du Crime*de Sérajevo, en liai
son avec la Préméditation de la guerre par
l’Entente.
Les Dessous de la Révolution russe, et de
la disparition de la famille impériale de Russie.
La Préméditation de la guerre par la Russie ;
la guerre balkanique et la Prémobilisation
russe.
La Préméditation de la guerre par la France.
La Préméditation de la guerre par l’Angleterre.
Comment on a fixé la date de la Guerre.
Profitant de la cérémonie commémorative du
Panthéon, qui a ramené l’attention de l’opi
nion publique vers la disparition si mystérieuse
de Jaurès, nous inaugurons la série de nos ar
ticles par une étude sur ce grave problème
historique :
Le Mystère Jaurès. Y a-t-il une liaison entre
sa mort- et la mobilisation franco-russe de 1914 ?
La disparition de Jaurès reste entourée d’un
épais mystère. Sans nous départir de la réserve
que nous impose ce mystère même, et sans
rien conclure encore sur ce point si grave, nous
nous bornerons à exposer les faits bien établis :
leur simple constatation parle d’elle-même,
et permet d’établir des rapports troublants.
J aurès, on le sait, était adversaire de Y alliance
russe et de la guerre. Il était aussi Yennemi
d’Iswolsky, l’ambassadeur russe à Paris, un
des grands responsables de la guerre mondiale.
Or, on constate ceci :
Dès le 28 juillet, le gouvernement français,
pour des raisons militaires d’une haute gravité,
et que nous exposerons dans la suite de nos
articles, prit certaines mesures qui annonçaient
la mobilisation imminente.
Dès le 29, à deux reprises, il avait averti le
gouvernement russe de son intention de le
soutenir à fond en cas de guerre.
Devant cette attitude, le gouvernement
russe s’engagea à fond. Dès le 30 au soir, la
mobilisation générale russe, déjà ordonnée le 29,
était irrévocablement ordonnée : c’était la
guerre fatale pour l’Europe entière.
Comme nous l’exposerons plus tard, il ne
paraît pas douteux que, dès le 28, le gouverne
ment français mit le gouvernement russe au
pied du mur, et le pressa, pour des raisons stra
tégiques capitales, de déchaîner immédiatement
la mobilisation générale et la guerre. Ce désir
fut- promptement exaucé.
Or, dès le 31 au matin, l’ambassadeur de
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