Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1924-12-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 décembre 1924 01 décembre 1924
Description : 1924/12/01-1924/12/31. 1924/12/01-1924/12/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k45652850
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 12/09/2017
9
Fondé en 1898, supprimé par la censure militaire pendant la Guerre mondiale
Mouoement Pacifique Chrétien
« l’internationale de l’amour »
Directeur-Fondateur
RÉDACTION :
D r M. DUMESNIL, Rédacteur en chef.
ERMENONVILLE, GRILLOT DE GIVRY, Colonel J. CONVERSET, Frédéric BONHOMME,
Mmes h. DUMESNIL-HUCHET, Claire GÉNIAUX,
Général PERCIN, Louis GUÉTANT, Joël THÉZARD,
M. J. ELLIOTT, Mme MARFURT-TORFS, Hermann KUTTER
Les articles n'engagent que leurs auteurs
Henri HUCHET.
ADMINISTRATION :
Abonnement
:
Chèques postaux :
Un an
5 francs.
Dr DUMESNIL
Le numéro
O fr. 25
PARIS n° 217.31
'
Souscriptions :
Membre adhérent 5 francs.
Membre actif 1 O francs.
Membre militant.... 20 francs
51, Avenue Refile, PARIS, XIV e . Tel. : Gobelins 70-33
Le Colonel Converset
Te 20 novembre, à Aniélie-les-Bains, où
il séjournait depuis plusieurs mois, pour
recouvrer sa santé, s’est éteint le colonel
Jean Converset, dans sa 62e année.
Membre conseiller du Mouvement Paci
fique Chrétien, le Colonel Converset qui
s’était signalé depuis l’armistice par ses
articles, ses brochures, et son dernier livre :
Les trois ans de diplomatie secrète qui prépa
rèrent la guerre de 1914, avait acquis un
rang éminent parmi les vrais défenseurs de
la paix.
Il réalisait le beau type du soldat tel
qu’on le voit dépeint dans les poèmes
héroïques, pour qui l’honneur est une reli
gion et le dévouement une habitude. Deux
grandes qualités par dessus tout, impré
gnaient sa physionomie, son attitude et ses
actes : une loyauté absolue, qui ne pouvait
pactiser avec la moindre compromission et
une bonté inépuisable à laquelle rendaient
hommage tous ceux qui l’avaient approché.
Le Mouvement Pacifique Chrétien et le
pacifisme tout entier subissent une très
grande perte par la disparition prématurée
du colonel Converset.
Nous prions Madame Converset d’agréer
avec le témoignage de l’estime sans réserve
et de la grande sympathie que nous avions
pour le Colonel, nos très vives condoléances
à sa trop juste douleur.
La Rédaction.
Plaire ou Servir ?
Des amis nous donnent des conseils de
modération. — On s’en prend surtout à notre
« germanophilie » —. Pour ces excellentes
gens, dès qu’on n’est pas phobe (germano)
on est nécessairement phile c’est-à-dire par
tial en faveur (des Allemands).
Ne croyez-vous pas, Mesdames (car actuel
lement ces reproches me sont surtout en
voyés par des dames) qu’on ne peut, sans se
soucier d’être pour ou contre les Allemands,
s'efforcer de dire seulement la vérité Ÿ
« Votre Ermenonville exagère, il innocente
complètement les Austro-Allemands ». Je ne
défendrai pas Ermenonville, il se défend
bien tout seul. Mais je ferai remarquer que
la plupart des gens raisonnent comme le
Sorbonicole Aulard : « Libre à vous d’accep
ter la thèse allemande ! »
Est-ce « accepter la thèse allemande » que
de montrer que la « thèse française » cons
tituée par les proclamations officielles de tous
nos chefs d’Etat depuis 1914, enseignée dans
les écoles et les manuels depuis la dernière
classe primaire jusqu’aux Facultés, et con
sacrée par le traité de Versailles ; à savoir
que l’Austro-Allemagne est seule coupable
et responsable de la guerre, que cette thèse
est le plus énorme , le plus cynique -, le plus
foncièrement immoral et le plus désastreux
mensonge que l'histoire ait jamais enregistré ?
*
* *
Pourtant nous n’avons pas fini de faire la
lumière sur cette question des responsa
bilités, nous commençons. Il y a des articles
en réserve pour / Universel sut ce sujet. La
Vérité finira bien par prévaloir. Un jour vien
dra où les efforts des pionniers qui furent
combattus et calomniés porteront du fruit.
Depuis, qu’en s’éclipsant, feu Anastasie le
laissa reparaître, /’ Universel a soutenu cette
vérité, dans la mesure de ses moyens. Nous
avons applaudi aux efforts de. la Société
d’Etudes critiques et documentaires sur la
guerre et ne perdons point 1 occasion de
faire connaître ses travaux.
L’avenir rendra hommage à tous ces
vaillants serviteurs de la Vérité auxquels je
faisais allusion le mois deiniei. Et disons
un mot aujourd’hui d un de ceux-là dont
nous avons trop peu parlé jusqu’ici.
Une récente. brochure de 3 i pp. Paul et
Jean (2 fr. 5 o, Paris Sté Mutuelle d’Edition)
est un appel au bon sens qu adresse Louis
Guétant de Lyon pour désencrasser les es
prits du mensonge officiel. Louis Guétant a
fait ses preuves depuis longtemps. Et pen
dant la guerre , alors que la plupart obser
vaient
...de Conrart le silence prudent
il a élevé la voix. A L’armistice sa Lettre d’un
Français au président Wilson lui a donné
maille à partir avec Clémenceau « le premier
des flics » et ses sbires. Il a fait au Congrès
de la Ligue des droits de l’Homme Un re
marquable Rapport sur le Traité de Ver
sailles et les Responsabilités de la Guerre et il
est un de ceux qui, avec Mathias Morhardt,
suscitent l’opposition enragée du Comité
Directeur, bonzifié et empoliticaillé de la
« Ligue » qui jadis — sous la présidence de
F. de Pressensé — représentait une grande
force au service de la Vérité et de la Justice.
La brochure de Louis Guétant : Les Consé
quences morales,politiques et sociales du Traité
de Versailles est à méditer par ceux qui
veulent voir clair dans la situation actuelle.
★ /
* *
Rendons justice à un autre courageux ami
de la Vérité, le générât Perçut. C’est lui qui
est l’auteur des lignes que je citais dans mon
article du mois dernier et que, sur la foi de
TŒuvre , j’avais attribuées au général améri
cain Fershing. Cette belle page ne m’étonne
point sous la plume de notre ami ; je regrette
que Pershing ne l’ait point écrite : nous
aurions compté un serviteur de la Vérité et
de la Paix, en plus, parmi les anciens mili
taires.
Depuis 2 5 ans lUniversel soulève l’indi
gnation et parfois la fureur. Il est entouré de
gens » malpensants ». De cette compagnie il
est fier. Il ne se fardera point pour plaire :
peu lui en chaut. Il veut seulement servir la
Vérité et la Paix.
D‘ M. DUMESNIL.
EaEaE2EaEaEaEaEaEaEaQE2QgaE2eaQEaQEa
b
Fr
en
es 1
1914
U s’est trouvé un compatriote qui, en pleine
guerre (Septembre 1914 ), a pu faire un voyage
en Allemagne ; dans des conditions particulière
ment cruelles , puisque ce Jul pour y voir mourir
son Jils blessé.
Nos amis admireront la grandeur de senti
ment qui anime ces lignes pathétiques et profon
dément sincères. Aucun plus noble ex mple,
nous semble-t-il, ne peut être offert au monde
ravagé par la méchanceté et la haine, que celui
qui se dégage de ce témoignage religieusement
humain et fraternel. (1)
Le Mouvement Pacifique Chrétien qui s’honore
de compter comme membre militant l'auteur de
ces lignes lui exprime à l’occasion de ces tristes
souvenirs sa haute sympathie et son admiration.
N. D. L. R.
Mon Gabriel bien-aimé, à jamais pleuré!
Je commence ce triste récit pour que ta
mémoire chérie soit pour toujours unie à la
paix que je souhaite de toute mon âme pou
voir contribuer à faire régner entre les peu
ples aujourd’hui ennemis. Si ta mort, si la
perte de ta chère vie lâchement détruite par
les bourreaux infâmes, peut avoir une consé
quence ici-bas, si ce sacrifice odieusement
inutile peut cependant être la cause d’un bien,
ce ne peut être que celui-là. Contribuer à la
pacification du monde, détruire la haine,
tuer l’esprit de vengeance! Tu revivras, ô
mon enfant, dans la sainte fraternité des
peuples.
Tu es donc tombé le 20 août 1914, à l’aube,
sous la première mitraille allemande, à Dol-
ving, près de Sarrebourg, conduit par des
brutes incapables à cette boucherie sur la
quelle plane aujourd’hui encore un voile de
silence et de mystère — et bientôt après,
aux mains de l’ennemi. Après cinq jours
passés sur la paille, à Saaralbdorf, vous avez
été évacués sur Ratisbonne ; (56 heures dans
un wagon à bestiaux) où vous êtes arrivés le
27 dans l’après-midi. Depuis lors, tu n’as eu
qu’une pensée : perdu au fond de cette Alle
magne inconnue, perdant ta vie avec ton sang
— obtenir des femmes généreuses qui te
soignent, qu’elles nous fassent savoir que tu
désirais nous dire adieu — et nous recevons
(1) G. Demartial, dans son livre Comment on mobi
lisa les consciences, page 1 38 , invoque ce témoignage
admirable, écrit en 1917.
à Genève où nous te cherchions, la dépêche ;
du Consul d’Espagne à Munich, retournée
de Dijon. C’était le i 3 septembre! Voilà, 1
Chéri, ce que tu as pu faire, ce que tu as pu ‘
obtenir de l’humanité de l’ennemi : il a laissé
passer la dépêche fatale nous appelant au
près de toi. 11 s’est trouvé des âmes assez
généreuses, assez éloignées de la guerre et de
son esprit dans le pays de Bavière qu’on
qous a représenté comme un repaire de
bandits, pour faire cela! Mon Gabriel chéri,
inspire-moi ce qu’il faut écrire pour émou
voir les peuples, pour faire comprendre par
ce fait et par ceux qui vont suivre qu’ils ont
été trompés les uns sur les autres —que l’hu
manité est depuis quatre ans le jouet d’une
bande satanique, et fais que moi, humble
serviteur de la divine paix, je puisse par ta
grâce apporter à l’œuvre sainte, le concours
de toute la reconnaissance qui remplit mon
cœur envers tous ceux qui nous ont permis
d’arriver jusqu’à toi. — Notre décision fut
prise immédiatement et grâce à notre hôte
lier de Genève, M. Leppin, qui connaissait
le consul d’Allemagne, M. Ludovici, dont
nous avions déjà éprouvé l’obligeante huma
nité puisqu’il avait bien voulu télégraphier
pour nous à Sarrebourg, au cours des re
cherches que nous avions faites à la Croix-
Rouge pour savoir ce que tu étais devenu.
Nous avons pu obtenir de sa part une sorte
de laissez-passer, sous forme de quelques
mots de recommandation au bas de la dé
pêche, et nous nous sommes mis en route.
M. Leppin et M. Ludovici sont les premiers
dont l’aide nous ait été accordée du cœur le
plus généreux. M. Ludovici m’a dit ces mots
en me remettant son sauf-conduit si bien
veillant : « S’ils ne sont pas des brutes à la
frontière, ils vous laisseront passer avec çà ! »
— et ils n’étaient pas des brutes. En débar
quant à Lindau, nous présentons notre lais
sez-passer au commissaire de police, un
homme âgé, d’aspect bienveillant, qui après
l’avoir lu nous dit simplement : « Allez ».
O mon enfant ce que nous avions osé tenter
pour toi, nous allions pouvoir le poursuivre.
Nous avions pénétré en Allemagne,nous nous
sentions près de toi. Nous pouvions espérer
te revoir, quelle émotion ! Nous aurions vo
lontiers baisé les mains de ce brave homme.
Qu’il soit béni !
M. Leppin nous avait donné l’adresse d'un
hôtel de Lindau et nous y avons trouvé de !a
part de son propriétaire, M. Stoffel, l’accueil
le plus sympathique. Nous n’avons été l’objet
d’aucune vexation de la part des autorités,
nous t’avons télégraphié que nous serions
près de toi le lendemain, et nous sommes
partis dans la soirée pour Munich, après
avoir circulé dans la ville avec une entière
liberté. Nous sommes arrivés à Munich vers
minuit, la ville était entièrement déserte, et
nous en sommes repartis le lendemain de
bonne heure. Nous avons eu à notre arrivée
à l’hôtel un entretien de quelques instants
avec lès hôteliers qui s’étaient montrés très
sympathiques à notre triste entreprise. Le
motif de notre voyage semblait nous conci
lier tous les cœurs. Au départ, de Munich
nous avons été interrogés par un agent de
police qui nous a demandé nos papiers et
nous a laissé partir sans difficultés sérieuses
et notre douloureux voyage s’est poursuivi
sans incident — je veux cependant noter ceci.
Nous nous sommes trouvés dans le même
compartiment qu’un monsieur d’un certain
âge parlant français comme nous, avec le
quel nous avons beaucoup causé. Il nous a
dit qu’il allait prendre le commandement
d'un régiment à Nuremberg, qu’il avait des
fils au front. Nous avons trouvé chez lui la
plus cordiale et la plus aimable sympathie et
je n’oublierai jamais ce mot par lequel il nous
a dit adieu : « La jeunesse le sauvera ». Hé
las ! Que celui-là soit béni encore pour le ré
confort qu’il a voulu nous donner.
A notre arrivée à l’hôtel de Ratisbonne, le
1 5 , vers midi, nous avons trouvé en M.
Wittner,le propriétaire, l’homme le plus cor
dialement serviable, obligeant, d’une délica
tesse d’attentions dont je ne saurais, jamais
assez lui témoigner notre reconnaissance.
Pendant les quatre jours si affreusement dou
loureux que nous avons passés sous son toit
hospitalier, nous avons été l’objet de sa part
et de celle de sa femme de la plus touchant®
sollicitude. Dès notre arrivée, il nous a ac
compagnés chez le docteur Dœrfler et chez le
général Rist, desquels nous avons reçu le
meilleur accueil et quinousontdonnél’autori-
sation de séjourner à Ratisbonne et de voir
notre enfant. C’est à une heure que le doc
teur nous a donné rendez-vous à l’hôpital de
l’Institut des Dames Anglaises où nous
avons retrouvé, avec quelle émotion, notre
pauvre petit, si malade ; mais sur l’état du
quel nous nous sommes fait encore des illu
sions. Il était entouré de dames infirmières
et de tout le personnel : de l’aumônier, du
directeur, un jeune homme qui causait sou
vent, nous a-t-il dit, avec notre fils et dont
l’amabilité nous a également profondément
touchés. L’une des dames infirmières nous a
témoigné tout particulièrement sa sympa
thie; elle appartient à la haute aristocratie
bavaroise - et pourquoi ne la nommerai-je
pas? C’est madame la comtesse de Walder-
dorff — et tout ce que j’ai appris sut elle
depuis par des blessés rapatriés, me la font
considérer comme l’une des âmes les plus
hautes et les plus nobles que nos pauvres en
fants aient pu rencontrer dans cet asile de
leur dernière souffrance Qu’elle soit aussi
bénie pour les soins" qu’elle a prodigués à
notre enfant. Les infirmiers eux-mêmes nous
ont paru remplis d’humanité dans leurs rap
ports avec nos blessés. J’écris ces lignes pour
rendre hommage à tout ce que j’ai pu voir
de consolant autour de notre fils pour dé
clarer que ce peuple bavarois nous a entouré
de sympathie pendant notre séjour chez lui.
Notre douleur, nos angoisses, notre affreux
calvaire, dont chacun comprendra l’horreur,
ne doivent point y trouver place.
Lorsque la mort eut fait son œuvre, les
tristes démarches nous ont été facilitées par
M. Wittner, qui ne nous a plus quittés un
instant, nous entourant de la plus délicate
sympathie. Et pour compléter ce triste récit,
j’en dois consacrer les dernières lignes à la
cérémonie funèbre à laquelle nous avons pu
assister au milieu d’un concours considérable
de population. Le vendredi 18 septembre,
vers 5 heures, nous nous sommes rendus au
cimetière pour attendre notre enfant qu’on
devait y transporter de la petite chapelle du
lazaret voisin. Bientôt nous le vîmes arriver,
porté sur les épaules de camarades français,
il y avait à la même heure deux enterrements
de soldats allemands et une foule de plus
d’un millier de personnes réunies pour les
cérémonies. Le prêtre qui officiait, était ac
compagné de plusieurs ecclésiastiques en
soutane, prisonniers. Il a fait au bord de
notre tombe un discours que notre émotion
ne nous a pas permis de comprendre complè
tement, mais dont le sens général très cor
dial ne nous a pas échappé. Je lui ai serré la
main pour le remercier, et il m’a dit : « Ces
messieurs vous diront ». Il s’agissait des
prêtres français qui l’accompagnaient et qui
m’ont annoncé qu’une messe serait célébrée
pour notre fils le lendemain matin au Nieder
Münster. Toute la foule est venue jeter de
l’eau bénite sur notre tombe et nous sommes
rentrés avec le bon et fidèle Wittner. Nous
partîmes le lendemain matin. Nous avons été
te faire nos derniers adieux avant de prendre
le train qui devait nous emmener loin de toi.
Je dois ajouter encore ceci à mon doulou
reux récit : Le général Rist avait télégraphié,
à notre insu, au ministère de la guerre à
Berlin pour demander, pour nous, l’autorisa
tion de t’emmener, et l’autorisation avait été
accordée, et nous n’avons pas osé faire ce
qui nous était permis. Nous ne savions ce qui
se passait en France. Nous comptions reve
nir au printemps pour te chercher et recueillir
les souvenirs de ceux et de celles qui t’avaient
entouré pendant ces tristes jours d’agonie.
Et voilà trois années passées ! J’écris cela au
courant de la plume, avec mes chers souve
nirs. Je ne cherche pas à faire œuvre de lit
térature, mais œuvre de vérité pour apporter
ma pierre, si possible, à l’édifice de la récon
ciliation des peuples. Et je termine par cette
question : « Pareil voyage aurait-il été pos
sible chez nous ? »
B. LOMBART, Avocat.
Dijon, décembre 1917.
/
Fondé en 1898, supprimé par la censure militaire pendant la Guerre mondiale
Mouoement Pacifique Chrétien
« l’internationale de l’amour »
Directeur-Fondateur
RÉDACTION :
D r M. DUMESNIL, Rédacteur en chef.
ERMENONVILLE, GRILLOT DE GIVRY, Colonel J. CONVERSET, Frédéric BONHOMME,
Mmes h. DUMESNIL-HUCHET, Claire GÉNIAUX,
Général PERCIN, Louis GUÉTANT, Joël THÉZARD,
M. J. ELLIOTT, Mme MARFURT-TORFS, Hermann KUTTER
Les articles n'engagent que leurs auteurs
Henri HUCHET.
ADMINISTRATION :
Abonnement
:
Chèques postaux :
Un an
5 francs.
Dr DUMESNIL
Le numéro
O fr. 25
PARIS n° 217.31
'
Souscriptions :
Membre adhérent 5 francs.
Membre actif 1 O francs.
Membre militant.... 20 francs
51, Avenue Refile, PARIS, XIV e . Tel. : Gobelins 70-33
Le Colonel Converset
Te 20 novembre, à Aniélie-les-Bains, où
il séjournait depuis plusieurs mois, pour
recouvrer sa santé, s’est éteint le colonel
Jean Converset, dans sa 62e année.
Membre conseiller du Mouvement Paci
fique Chrétien, le Colonel Converset qui
s’était signalé depuis l’armistice par ses
articles, ses brochures, et son dernier livre :
Les trois ans de diplomatie secrète qui prépa
rèrent la guerre de 1914, avait acquis un
rang éminent parmi les vrais défenseurs de
la paix.
Il réalisait le beau type du soldat tel
qu’on le voit dépeint dans les poèmes
héroïques, pour qui l’honneur est une reli
gion et le dévouement une habitude. Deux
grandes qualités par dessus tout, impré
gnaient sa physionomie, son attitude et ses
actes : une loyauté absolue, qui ne pouvait
pactiser avec la moindre compromission et
une bonté inépuisable à laquelle rendaient
hommage tous ceux qui l’avaient approché.
Le Mouvement Pacifique Chrétien et le
pacifisme tout entier subissent une très
grande perte par la disparition prématurée
du colonel Converset.
Nous prions Madame Converset d’agréer
avec le témoignage de l’estime sans réserve
et de la grande sympathie que nous avions
pour le Colonel, nos très vives condoléances
à sa trop juste douleur.
La Rédaction.
Plaire ou Servir ?
Des amis nous donnent des conseils de
modération. — On s’en prend surtout à notre
« germanophilie » —. Pour ces excellentes
gens, dès qu’on n’est pas phobe (germano)
on est nécessairement phile c’est-à-dire par
tial en faveur (des Allemands).
Ne croyez-vous pas, Mesdames (car actuel
lement ces reproches me sont surtout en
voyés par des dames) qu’on ne peut, sans se
soucier d’être pour ou contre les Allemands,
s'efforcer de dire seulement la vérité Ÿ
« Votre Ermenonville exagère, il innocente
complètement les Austro-Allemands ». Je ne
défendrai pas Ermenonville, il se défend
bien tout seul. Mais je ferai remarquer que
la plupart des gens raisonnent comme le
Sorbonicole Aulard : « Libre à vous d’accep
ter la thèse allemande ! »
Est-ce « accepter la thèse allemande » que
de montrer que la « thèse française » cons
tituée par les proclamations officielles de tous
nos chefs d’Etat depuis 1914, enseignée dans
les écoles et les manuels depuis la dernière
classe primaire jusqu’aux Facultés, et con
sacrée par le traité de Versailles ; à savoir
que l’Austro-Allemagne est seule coupable
et responsable de la guerre, que cette thèse
est le plus énorme , le plus cynique -, le plus
foncièrement immoral et le plus désastreux
mensonge que l'histoire ait jamais enregistré ?
*
* *
Pourtant nous n’avons pas fini de faire la
lumière sur cette question des responsa
bilités, nous commençons. Il y a des articles
en réserve pour / Universel sut ce sujet. La
Vérité finira bien par prévaloir. Un jour vien
dra où les efforts des pionniers qui furent
combattus et calomniés porteront du fruit.
Depuis, qu’en s’éclipsant, feu Anastasie le
laissa reparaître, /’ Universel a soutenu cette
vérité, dans la mesure de ses moyens. Nous
avons applaudi aux efforts de. la Société
d’Etudes critiques et documentaires sur la
guerre et ne perdons point 1 occasion de
faire connaître ses travaux.
L’avenir rendra hommage à tous ces
vaillants serviteurs de la Vérité auxquels je
faisais allusion le mois deiniei. Et disons
un mot aujourd’hui d un de ceux-là dont
nous avons trop peu parlé jusqu’ici.
Une récente. brochure de 3 i pp. Paul et
Jean (2 fr. 5 o, Paris Sté Mutuelle d’Edition)
est un appel au bon sens qu adresse Louis
Guétant de Lyon pour désencrasser les es
prits du mensonge officiel. Louis Guétant a
fait ses preuves depuis longtemps. Et pen
dant la guerre , alors que la plupart obser
vaient
...de Conrart le silence prudent
il a élevé la voix. A L’armistice sa Lettre d’un
Français au président Wilson lui a donné
maille à partir avec Clémenceau « le premier
des flics » et ses sbires. Il a fait au Congrès
de la Ligue des droits de l’Homme Un re
marquable Rapport sur le Traité de Ver
sailles et les Responsabilités de la Guerre et il
est un de ceux qui, avec Mathias Morhardt,
suscitent l’opposition enragée du Comité
Directeur, bonzifié et empoliticaillé de la
« Ligue » qui jadis — sous la présidence de
F. de Pressensé — représentait une grande
force au service de la Vérité et de la Justice.
La brochure de Louis Guétant : Les Consé
quences morales,politiques et sociales du Traité
de Versailles est à méditer par ceux qui
veulent voir clair dans la situation actuelle.
★ /
* *
Rendons justice à un autre courageux ami
de la Vérité, le générât Perçut. C’est lui qui
est l’auteur des lignes que je citais dans mon
article du mois dernier et que, sur la foi de
TŒuvre , j’avais attribuées au général améri
cain Fershing. Cette belle page ne m’étonne
point sous la plume de notre ami ; je regrette
que Pershing ne l’ait point écrite : nous
aurions compté un serviteur de la Vérité et
de la Paix, en plus, parmi les anciens mili
taires.
Depuis 2 5 ans lUniversel soulève l’indi
gnation et parfois la fureur. Il est entouré de
gens » malpensants ». De cette compagnie il
est fier. Il ne se fardera point pour plaire :
peu lui en chaut. Il veut seulement servir la
Vérité et la Paix.
D‘ M. DUMESNIL.
EaEaE2EaEaEaEaEaEaEaQE2QgaE2eaQEaQEa
b
Fr
en
es 1
1914
U s’est trouvé un compatriote qui, en pleine
guerre (Septembre 1914 ), a pu faire un voyage
en Allemagne ; dans des conditions particulière
ment cruelles , puisque ce Jul pour y voir mourir
son Jils blessé.
Nos amis admireront la grandeur de senti
ment qui anime ces lignes pathétiques et profon
dément sincères. Aucun plus noble ex mple,
nous semble-t-il, ne peut être offert au monde
ravagé par la méchanceté et la haine, que celui
qui se dégage de ce témoignage religieusement
humain et fraternel. (1)
Le Mouvement Pacifique Chrétien qui s’honore
de compter comme membre militant l'auteur de
ces lignes lui exprime à l’occasion de ces tristes
souvenirs sa haute sympathie et son admiration.
N. D. L. R.
Mon Gabriel bien-aimé, à jamais pleuré!
Je commence ce triste récit pour que ta
mémoire chérie soit pour toujours unie à la
paix que je souhaite de toute mon âme pou
voir contribuer à faire régner entre les peu
ples aujourd’hui ennemis. Si ta mort, si la
perte de ta chère vie lâchement détruite par
les bourreaux infâmes, peut avoir une consé
quence ici-bas, si ce sacrifice odieusement
inutile peut cependant être la cause d’un bien,
ce ne peut être que celui-là. Contribuer à la
pacification du monde, détruire la haine,
tuer l’esprit de vengeance! Tu revivras, ô
mon enfant, dans la sainte fraternité des
peuples.
Tu es donc tombé le 20 août 1914, à l’aube,
sous la première mitraille allemande, à Dol-
ving, près de Sarrebourg, conduit par des
brutes incapables à cette boucherie sur la
quelle plane aujourd’hui encore un voile de
silence et de mystère — et bientôt après,
aux mains de l’ennemi. Après cinq jours
passés sur la paille, à Saaralbdorf, vous avez
été évacués sur Ratisbonne ; (56 heures dans
un wagon à bestiaux) où vous êtes arrivés le
27 dans l’après-midi. Depuis lors, tu n’as eu
qu’une pensée : perdu au fond de cette Alle
magne inconnue, perdant ta vie avec ton sang
— obtenir des femmes généreuses qui te
soignent, qu’elles nous fassent savoir que tu
désirais nous dire adieu — et nous recevons
(1) G. Demartial, dans son livre Comment on mobi
lisa les consciences, page 1 38 , invoque ce témoignage
admirable, écrit en 1917.
à Genève où nous te cherchions, la dépêche ;
du Consul d’Espagne à Munich, retournée
de Dijon. C’était le i 3 septembre! Voilà, 1
Chéri, ce que tu as pu faire, ce que tu as pu ‘
obtenir de l’humanité de l’ennemi : il a laissé
passer la dépêche fatale nous appelant au
près de toi. 11 s’est trouvé des âmes assez
généreuses, assez éloignées de la guerre et de
son esprit dans le pays de Bavière qu’on
qous a représenté comme un repaire de
bandits, pour faire cela! Mon Gabriel chéri,
inspire-moi ce qu’il faut écrire pour émou
voir les peuples, pour faire comprendre par
ce fait et par ceux qui vont suivre qu’ils ont
été trompés les uns sur les autres —que l’hu
manité est depuis quatre ans le jouet d’une
bande satanique, et fais que moi, humble
serviteur de la divine paix, je puisse par ta
grâce apporter à l’œuvre sainte, le concours
de toute la reconnaissance qui remplit mon
cœur envers tous ceux qui nous ont permis
d’arriver jusqu’à toi. — Notre décision fut
prise immédiatement et grâce à notre hôte
lier de Genève, M. Leppin, qui connaissait
le consul d’Allemagne, M. Ludovici, dont
nous avions déjà éprouvé l’obligeante huma
nité puisqu’il avait bien voulu télégraphier
pour nous à Sarrebourg, au cours des re
cherches que nous avions faites à la Croix-
Rouge pour savoir ce que tu étais devenu.
Nous avons pu obtenir de sa part une sorte
de laissez-passer, sous forme de quelques
mots de recommandation au bas de la dé
pêche, et nous nous sommes mis en route.
M. Leppin et M. Ludovici sont les premiers
dont l’aide nous ait été accordée du cœur le
plus généreux. M. Ludovici m’a dit ces mots
en me remettant son sauf-conduit si bien
veillant : « S’ils ne sont pas des brutes à la
frontière, ils vous laisseront passer avec çà ! »
— et ils n’étaient pas des brutes. En débar
quant à Lindau, nous présentons notre lais
sez-passer au commissaire de police, un
homme âgé, d’aspect bienveillant, qui après
l’avoir lu nous dit simplement : « Allez ».
O mon enfant ce que nous avions osé tenter
pour toi, nous allions pouvoir le poursuivre.
Nous avions pénétré en Allemagne,nous nous
sentions près de toi. Nous pouvions espérer
te revoir, quelle émotion ! Nous aurions vo
lontiers baisé les mains de ce brave homme.
Qu’il soit béni !
M. Leppin nous avait donné l’adresse d'un
hôtel de Lindau et nous y avons trouvé de !a
part de son propriétaire, M. Stoffel, l’accueil
le plus sympathique. Nous n’avons été l’objet
d’aucune vexation de la part des autorités,
nous t’avons télégraphié que nous serions
près de toi le lendemain, et nous sommes
partis dans la soirée pour Munich, après
avoir circulé dans la ville avec une entière
liberté. Nous sommes arrivés à Munich vers
minuit, la ville était entièrement déserte, et
nous en sommes repartis le lendemain de
bonne heure. Nous avons eu à notre arrivée
à l’hôtel un entretien de quelques instants
avec lès hôteliers qui s’étaient montrés très
sympathiques à notre triste entreprise. Le
motif de notre voyage semblait nous conci
lier tous les cœurs. Au départ, de Munich
nous avons été interrogés par un agent de
police qui nous a demandé nos papiers et
nous a laissé partir sans difficultés sérieuses
et notre douloureux voyage s’est poursuivi
sans incident — je veux cependant noter ceci.
Nous nous sommes trouvés dans le même
compartiment qu’un monsieur d’un certain
âge parlant français comme nous, avec le
quel nous avons beaucoup causé. Il nous a
dit qu’il allait prendre le commandement
d'un régiment à Nuremberg, qu’il avait des
fils au front. Nous avons trouvé chez lui la
plus cordiale et la plus aimable sympathie et
je n’oublierai jamais ce mot par lequel il nous
a dit adieu : « La jeunesse le sauvera ». Hé
las ! Que celui-là soit béni encore pour le ré
confort qu’il a voulu nous donner.
A notre arrivée à l’hôtel de Ratisbonne, le
1 5 , vers midi, nous avons trouvé en M.
Wittner,le propriétaire, l’homme le plus cor
dialement serviable, obligeant, d’une délica
tesse d’attentions dont je ne saurais, jamais
assez lui témoigner notre reconnaissance.
Pendant les quatre jours si affreusement dou
loureux que nous avons passés sous son toit
hospitalier, nous avons été l’objet de sa part
et de celle de sa femme de la plus touchant®
sollicitude. Dès notre arrivée, il nous a ac
compagnés chez le docteur Dœrfler et chez le
général Rist, desquels nous avons reçu le
meilleur accueil et quinousontdonnél’autori-
sation de séjourner à Ratisbonne et de voir
notre enfant. C’est à une heure que le doc
teur nous a donné rendez-vous à l’hôpital de
l’Institut des Dames Anglaises où nous
avons retrouvé, avec quelle émotion, notre
pauvre petit, si malade ; mais sur l’état du
quel nous nous sommes fait encore des illu
sions. Il était entouré de dames infirmières
et de tout le personnel : de l’aumônier, du
directeur, un jeune homme qui causait sou
vent, nous a-t-il dit, avec notre fils et dont
l’amabilité nous a également profondément
touchés. L’une des dames infirmières nous a
témoigné tout particulièrement sa sympa
thie; elle appartient à la haute aristocratie
bavaroise - et pourquoi ne la nommerai-je
pas? C’est madame la comtesse de Walder-
dorff — et tout ce que j’ai appris sut elle
depuis par des blessés rapatriés, me la font
considérer comme l’une des âmes les plus
hautes et les plus nobles que nos pauvres en
fants aient pu rencontrer dans cet asile de
leur dernière souffrance Qu’elle soit aussi
bénie pour les soins" qu’elle a prodigués à
notre enfant. Les infirmiers eux-mêmes nous
ont paru remplis d’humanité dans leurs rap
ports avec nos blessés. J’écris ces lignes pour
rendre hommage à tout ce que j’ai pu voir
de consolant autour de notre fils pour dé
clarer que ce peuple bavarois nous a entouré
de sympathie pendant notre séjour chez lui.
Notre douleur, nos angoisses, notre affreux
calvaire, dont chacun comprendra l’horreur,
ne doivent point y trouver place.
Lorsque la mort eut fait son œuvre, les
tristes démarches nous ont été facilitées par
M. Wittner, qui ne nous a plus quittés un
instant, nous entourant de la plus délicate
sympathie. Et pour compléter ce triste récit,
j’en dois consacrer les dernières lignes à la
cérémonie funèbre à laquelle nous avons pu
assister au milieu d’un concours considérable
de population. Le vendredi 18 septembre,
vers 5 heures, nous nous sommes rendus au
cimetière pour attendre notre enfant qu’on
devait y transporter de la petite chapelle du
lazaret voisin. Bientôt nous le vîmes arriver,
porté sur les épaules de camarades français,
il y avait à la même heure deux enterrements
de soldats allemands et une foule de plus
d’un millier de personnes réunies pour les
cérémonies. Le prêtre qui officiait, était ac
compagné de plusieurs ecclésiastiques en
soutane, prisonniers. Il a fait au bord de
notre tombe un discours que notre émotion
ne nous a pas permis de comprendre complè
tement, mais dont le sens général très cor
dial ne nous a pas échappé. Je lui ai serré la
main pour le remercier, et il m’a dit : « Ces
messieurs vous diront ». Il s’agissait des
prêtres français qui l’accompagnaient et qui
m’ont annoncé qu’une messe serait célébrée
pour notre fils le lendemain matin au Nieder
Münster. Toute la foule est venue jeter de
l’eau bénite sur notre tombe et nous sommes
rentrés avec le bon et fidèle Wittner. Nous
partîmes le lendemain matin. Nous avons été
te faire nos derniers adieux avant de prendre
le train qui devait nous emmener loin de toi.
Je dois ajouter encore ceci à mon doulou
reux récit : Le général Rist avait télégraphié,
à notre insu, au ministère de la guerre à
Berlin pour demander, pour nous, l’autorisa
tion de t’emmener, et l’autorisation avait été
accordée, et nous n’avons pas osé faire ce
qui nous était permis. Nous ne savions ce qui
se passait en France. Nous comptions reve
nir au printemps pour te chercher et recueillir
les souvenirs de ceux et de celles qui t’avaient
entouré pendant ces tristes jours d’agonie.
Et voilà trois années passées ! J’écris cela au
courant de la plume, avec mes chers souve
nirs. Je ne cherche pas à faire œuvre de lit
térature, mais œuvre de vérité pour apporter
ma pierre, si possible, à l’édifice de la récon
ciliation des peuples. Et je termine par cette
question : « Pareil voyage aurait-il été pos
sible chez nous ? »
B. LOMBART, Avocat.
Dijon, décembre 1917.
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