Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1924-10-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 octobre 1924 01 octobre 1924
Description : 1924/10/01-1924/10/31. 1924/10/01-1924/10/31.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k45652835
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2017
26* ANNÉE
MENSUEL
OCTOBRE 1924
L’UNIVERS EL
Fondé en 1898, supprimé par la censure militaire pendant la Guerre mondiale
Mouoement Pacifique Chrétien
« l’internationale de l’amour >»
Directeur-Fondateur : Henri HUCHET.
RÉDACTION :
Dr M. DUMESNIL, Rédacteur en chef.
ERMENONVILLE, GRILLOT DE GIVRY, Colonel J. CONVERSET, Frédéric BONHOMME,
Mmes H. DUMESNIL-HUCHET, Claire GÉNIAUX,
Général PERCIN, Louis GUÉTANT, Joël THÉZARD,
M. J. ELLIOTT, Mme MARFURT-TORFS, Hermann KUTTER
Les articles n’engagent que leurs auteurs
Abonnement :
Un an 5 francs.
Le numéro O fr. 25
ADMINISTRATION :
Chèques postaux :
Dr DUMESNIL
PARIS n° 217.31
Souscriptions :
Membre adhérent 5 francs.
Membre actif 1 O francs.
Membre militant.... 20 francs.
51, Avenue Reille, PARIS, XIV e
SESSI
Le Pacifisme, problème spirituel
Sa solution par
« L'homme est un fait mystique » a dit
Hecker. C’est de ce point de vue que j’envi
sage les grands problèmes humains.
Evidemment le pacifisme comporte des
questions économiques, sociales, politiques
etc., que je laisse à d’autres, plus compétents
en ces matières, le soin de traiter. Pour moi ,
le pacifisme est avant tout un problème spi- :
rituel, parce que tout ce qui se passe sur le j
plan physique a sa raison d être sur un plan
supérieur. Nos sens et notre intellect ne |
perçoivent que des enchaînements d effets, !
les véritables causes sont ailleurs. Ces causes j
ne peuvent être modifiées, déplacées, trans- j
formées ou supprimées que par un travail
spirituel , sur un plan très supérieur à celui
des phénomènes sensibles et à celui de la
logique.
A priori indémontrable ou fantasmagorie
d’une imagination mystioue ! diront certains.
Je répondrai que j’ai de bonnes raisons pour
croire ce que je crois mais que ce n est point
le lieu de les exposer ici. Je parle pour ceux
dont le sens intérieur éveillé peut saisir la
réalité que je voudrais faire entrevoir. « Que
celui qui a des oreilles pour entendre, en
tende ! » (Math. XI-1 5 ).
Aussi bien je veux répondre une fois pour
toutes à ceux qui avec regret, commiséra
tion, ou une secrète rage, me reprochent
d’accoler toujours à mes convictions pacifistes,
cette épithète de « chrétien ».
La raison d’être du Mouvement Pacifique
Chrétien c’est qu'il envisage le problème de
la Paix à la lumière de l’Evangile, non point
d’une façon théorique et en conséquence
d’une série de déductions, mais par une né
cessité interne , par suite d une poussée vitale
dont il est issu.
Et pour ma part, je ne puis parler en me
scindant et en cachant soigneusement ce qui,
dans mes idées, peut ne pas plaire. Théori
quement on peut parler de omni re scibili...
c’est là jeu de rhéteurs ou d’écoliers, c’est
parole vide et vaine « un airain qui résonne
ou une cymbale qui retentit » (i Cor XIII, i).
Le monde a besoin du rée/, il a soif de la
parole vivante. Une recherche passionnée de
la Vérité et une expérience spirituelle de
vingt-cinq années poursuivies au milieu des
circonstances les plus diverses et des diffi
cultés de tout ordre m’ont amené à cette
évidence : que dans l’Evangile se trouvent
« le Chemin, la Vérité et la Vie ». Je serais
infidèle à moi-même si, tout en respectant
très profondément les convictions sincères
différentes de la mienne, je ne disais intégra
lement ma pensée, si je voilais par calcul
ma lumière intérieure. « La bouche parle
de l’abondance du cœur » (Math. XII, 34 ) et
cette parole est entendue et recueillie dans le
cœur.
*
4 *
Jetons un coup d’œil sur le côté spirituel
du problème pacifiste. Sans entrer dans le
détail des questions qui dépasserait de beau
coup mon cadre, il suffit de mettre en relief
des vérités dont la réflexion des lecteurs
tirera les déductions nécessaires.
Qu’on analyse avec le plus grand soin les
causes des guerres, on trouvera toujours chez
les hommes qui les déclanchent, un ou plu
sieurs des mobiles suivants :
la cupidité (territoires, ports, troupeaux,
mines, pétrole, etc.)
l’ambition (agrandissement du royaume,
popularité etc.)
l'orgueil (renommée, soif de domination)
jalousie (des princes ou des Etats)
sensualité (rôle occulte des femmes légi
times ou illégitimes dans les entre
prises guerrières, depuis la guerre
de Troie jusqu’à nos jours !)
Poussés par ces sentiments les hommes
qui veulent la guerre ont recours pour en
traîner les peuples à trois leviers :
l Esprit Chrétien
le mensonge gloire des armes, patrie en
danger, guerre juste, légitime dé-
tense etc., bourrage de crâne, dont
la guerre de 1914 offre le plus prodi
gieux exemple)
la crairte Si vis pacem para bellum. — Le
voisin est toujours prêt à nous atta
quer — et à venir dans notre pays
commettre des atrocités)
la haine (les ennemis sont des monstres —
la haine est un devoir — il faut haïr
l'ennemi pour bien l’exterminer).
Scrutez l’histoire et vous verrez qu’en
dernière analyse les mobiles de la guerre
rentrent dans l’énumération que je viens de
donner.
Mais il est un autre aspect de la question,
moins connu et non moins important. Je ne
m’y attarderai pas car il se réfère à un ordre
de connaissances qui est encore pour la plu
part des gens un domaine inexploré. Ce fac
teur est pourtant d’une importance capitale.
Une pensée est un être aussi réel qu’un
'objet matériel. Les pensées, sentiments, dé
sirs, intentions, émis par notre esprit, même
s’ils ne sont .point formulés en paroles, cir
culent dans l’atmosphère mentale de la
Terre. En vertu d’une loi d’attraction, ils se
groupent par ressemblance, ils forment ainsi
ce qu’on pourrait appeler des nuages de pen
sées, de sentiments, ou des courants psy
chiques. Ces courants agissent sur les indi
vidus chez lesquels ils trouvent des affinités.
Plus particulièrement ils entraînent les gens
qui n’ont pas une forte vie personnelle, ap
puyée sur des principes définis. Ainsi se pro
duisent des contagions de crainte, de haine etc.
La psychologie des foules met bien ce fait en
lumière : les paniques, les révolutions en
fournissent des exemples topiques.
Il s’ensuit que ceux qui répandent des
mensonges, qui sèment la crainte, qui excitent
la jalousie, la haine, etc., créent des courants
pervers, qui, grossissant peu à peu, se ré
pandent, s’enflent au-delà de ce que pré
voyaient leurs auteurs, et finalement débor
dent sur le monde en produisant des catas
trophes. Ainsi se vérifie la parole « Puisqu’ils
ont semé du vent, ils moissonneront la tem
pête » (Osée VIII, 7).
En vain se figure-t-on que les crimes indi
viduels ou collectifs, sociaux, politiques, de
meureront impunis, en vain se leurre-t-on
de l’espoir que les erreurs et les fautes ac
cumulées : le mensonge organisé à la base
de,la vie sociale, l’injustice, l’exploitation de
l’homme par l’homme, le vol légal, la four
berie, la violence et l’oppression sous leurs
mille formes, n’auront point leur sanction.
Ces vers rongeurs minent l’édifice social qui
un jour s’écroule avec fracas. La guerre est
pour les sociétés ce qu’est la maladie pour
les individus : l’échéance redoutable d’erreurs
longtemps accumulées, qu’une loi de causa
lité inéluctable amène à jour, et qui, hélas !
n’ouvre les yeux qu’à bien peu d’hommes.
Là est pour moi la clé de voûte du problème
de la paix. Là est la racine. Aussi ce qu’il
faut, c'est un remède radical.
•k
4 4
Le remède radical est spirituel.
Les racines de la guerre, nous l’avons vu,
sont dans le mental, plus encore dans le
cœur de l’homme. C’est là que doit agir le
remède.
Or, qu’apporte le christianisme ?
Ici une remarque est nécessaire. Il ne
s’agit point de savoir ce qu’ont dit et fait les
! Eglises, puissances d’oppression alliées à cet
autre pouvoir tyrannique qu’est l’Etat ; nous
répudions ces Eglises césariennes, nous
sommes les adversaires résolus et irréduc
tibles de l’esprit clérical, cet esprit de men
songe, de lucre, de routine et de domination.
Nous ne considérons point dans le christia
nisme les oripeaux grotesques ou odieux dont
I on l’a revêtu, mais P esprit de son fondateur, l
le message de Jésus, la “bonne nouvelle” j
l’Evangile.
L’Evangile est le grand scandale du monde.
Il procède à l’inverse des puissances de la
terre. Au lieu de s’attacher aux apparences, j
et de procéder de l’extérieur à l’intérieur, il
va droit au fond des choses. Il s’adresse non
à l'imagination, au raisonnement, mais au i
centre spirituel de l’homme, à ce qu’il appelle
son u cœur ”. Et par une transformation in
terne de ce cœur, il donne à toutes les pen
sées, tous les sentiments, tous les actes de
l’homme, une nouvelle orientation. Le dis
ciple de l’Evangile “ en Christ est une nou
velle créature ” (2 Cor V, ’7).
Les causes de la guerre que nous avons
énumérées, l’Evangile les détruit radicale
ment.
A la cupidité il oppose la pauvreté (1) ;
à l’ambition, à l’orgueil, l'humilité ;
à la jalousie la bienveillance et la bienfai
sance ;
à la sensualité la pureté ;
au mensonge la véracité ;
à la crainte la confiance ;
à la haine l’amour.
Développer tous ces points même som
mairement est impossible; je ferai seulement
quelques brèves remarques au sujet des' trois
derniers.
“ Que votre parole soit oui, oui ; non,
non ; ce qu'on y ajoute vient du malin ”
(Math. V, 3 7 ). Est-il un commandement plus
net, plus ennemi des subterfuges, des faux-
fuyants, des mille modalités du mensonge ?
u Le diable est menteur et père du men
songe ” (Jean VIII, 44) et le chrétien, qui n’a
rien de commun avec lui doit être d’abord un
homme de droiture, de sincérité, de simpli
cité, un serviteur de la Vérité.
En vain m’objectera-t-on que la vérité est
une cause de conflits, que, pour imposer la
vérité les hommes ont fait des guerres atroces ?
Ce n’est point pour la vérité que de pseudo
chrétiens ont versé le sang mais pour des
idoles qu’en leur esprit ils avaient intronisées
à la place de la Vérité, pour des conceptions
humaines, très basses, des systèmes où les
constructions arbitraires de la pensée s’unis
saient en une impure fornication avec des
intérêts très vils, des orgueils, des égoïsmes,
des ambitions, des rancunes et des simonies
inavouables.
La Vérité n’est point un morne dépôt, qui
se transmet, intangible, au cours des géné
rations. La Vérité est chose dynamique, force
vivante, elle est Esprit, c’est-à-dire puis
sance illimitée, évolutive, jamais épuisée.
Elle est le souffle puissant qui emporte vers
des régions toujours plus hautes, toujours
plus belles, ceux qui lui confient leur voile.
Et ceux qu’elle enlève dans son tourbillon
n'aperçoivent d’Elle qu’une parcelle infinité
simale. Elle n’est point une sèche dialectique
— cadavre glacé pour des intelligences des
séchées — elle prend l'être tout entier, elle
est intimement mêlée aux plus profonds
élans affectifs : la connaissance vraie est fille
de l’Amour.
Vivante, infinie, toujours en mouvement,
toujours progressive, la Vérité est l’Etre, elle
est la Lumière et c’est elle “ qui rend libre ”
(Jean VIII, 33 ).
Chez l’homme, la Vérité est donc avant
tout une altitude intérieure , une disposition
fondamentale, une volonté de lumière. C’est
la tendance à l'unité, à la vraie simplicité.
“ Si ton œil est simple tout ton corps sera
dans la lumière ” (Math. VI, î2 ).
Celui qui vit dans la Vérité est en harmonie
avec la Loi.
C’est précisément le sentiment de cette
harmonie avec la Loi Suprême qui maintient
le disciple du Christ dans un état de con
fiance. Alors que tant de gens vivent dans
un perpétuel tracas au sujet de leur fortune,
le chrétien, après avoir travaillé de son mieux
selon le bon sens et suivant sa conscience,
s’en remet à son Père pour l’avenir. u Donne-
nous aujourd’hui notre pain quotidien ”.
Quelle réponse plus haute, plus sereine aux
craintes matérialistes et avaricieuses des indi
vidus et des nations que cet enseignement
du ermon sur la montagne :
(1) Cf. l’article de l’abbé Demulier sur la Pauvreté j
dans Y Universel de mai 1924.
« Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce
« que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi
« vous serez vêtus. La vie n’est-elle pas plus que
« la nourriture et le corps plus que le vêtement ?
<( Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni
« ne moissonnent, et ils n’amassent rien dans des
« greniers ; et votre Père céleste les nourrit. Ne
« valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? Qui de
« vous, par ses inquiétudes peut ajouter une
« coudée à la durée de sa vie ? Et pourquoi vous
« inquiéter au sujet du vêtement ? Considérez
« comment croissent les lis des champs : ils ne
« travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis
« que Salomon même, dans toute sa gloire, n’a
« pas été vêtu comme l’un d’eux. Si Dieu revêt
« ainsi l’herbe des champs, qui existe aujour-
« d’hui et qui demain sera jetee au jour, ne vous
« vêtira-t-il pas à plus forte raison, gens de peu
« de foi ? Ne vous inquiétez donc point, et ne
« dites pas : Que mangerons-nous ? que boirons-
« nous ? de quoi serons-nous vêtus ? Car, toutes
« ces choses, ce sont les païens qui les recherchent.
« Notre Père céleste sait que vous en avez besoin.
« Cherchez premièrement le royaume et la jus-
« tice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront
« données par-dessus » (Math. VI, 25-33 ).
Le Père donne tout à ses enfants parce
qu'il est l’Amour essentiel. Et pour devenir
enfant de Dieu, il faut s’accorder avec ce
mouvement fondamental de la Création.
“ Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu,
car Dieu est amour ” (I Jean IV, 8 ).
L’Amour, c’est le fond, la substance, l’âme
même de l’Evangile (1).
C’est l'amour qui est le principe du véri
table renoncement chrétien. On a beau ob
jecter l’égoïste calcul de l’individu qui aban
donne quelque bien temporel pour s’assurer
une éternité heureuse : ceci n’est que la gros
sière déformation d’un enseignement sublime,
la matérialisation inévitable des plus hautes
vérités dans une humanité qui ne peut sup
porter encore les splendeurs de l’Esprit, ou
le langage terre-à-terre que seul peuvent
comprendre ces enfants rustres que sont
encore la plupart des hommes. Mais, qu’on
cherche le véritable précepte dans les repré
sentants authentiques de l’esprit chrétien :
dans les grands mystiques, et dans la vie de
ceux qui furent des Saints, illustres'ou obs
curs, et l’on verra qu’il n’y a point de renon
cement qui puisse être à la fois intéressé et
vraiment spirituel. La sagesse de l’Evangile
c’est l'oubli de sa personnalité, le vrai renon
cement c’est le don de soi sans retour sur
soi-même, c’est l’âme, l’essence, le mouve
ment même de l’Amour.
Relisons par exemple cette sublime page de
l’anonyme mystique qui composa l’ Imitation
de J.-C., et plutôt que de disserter, laissons-
en retentir l’écho profond en nos cœurs :
« L’amour est grande chose, le bien grand
« entre tous les biens ; seul, il allège tout ce qui
« est pesant, et soutient avec égalité tout ce qui
« est inégal...
« Il vole, court, se réjouit, celui qui aime ; il est
« dégagé et sans liens.
« Il donne tout pour tout, il a tout en tout, car
« il repose au-dessus de tout dans l’Un suprême,
« de qui tout bien découle et procède...
« L’amour ne sent pas le poids, il ne tient pas
« compte des labeurs, il aspire à plus qu’il ne
« peut atteindre...
« L’amour veille, et même en dormant, il ne
« sommeille pas ; fatigué, il n’est pas lassé ; lié il
« n’est pas entravé ; effrayé, il n’est pas troublé,
« et, comme une vive flamme et une ardente
« étincelle, il s’élance en haut, et passe avec sécu-
« rité...
« L’amour est prompt, sincère, compatissant,
« joyeux et plaisant, courageux, patient, fidèle,
« prudent, longanime, viril, et ne se cherchant
« jamais lui-même.
« En effet, dès qu’on se recherche, aussitôt on
« déchoit de l’amour ».
(. [mit . de J. C. livre III, ch. 5 ).
4 4
A la Pentecôte (Actes II 9 ) les hommes “ de
toute nation, de toute tribu, de toute langue ”
rassemblés à Jérusalem entendirent les
apôtres leur parler chacun dans sa propre
(1) Nous ne pouvons citer ici tous les versets qui
exposent de façon éclatante l’impérieuse et vitale
nécessité de l’Amour. Nous demandons à nos lec
teurs de relire avec le cœur les passages suivants du
Nouveau Testament :
Mathieu : 5 43-46, 2236-40^ 25 43 ; Luc : 63j,35 }
io25-3i • Jean, i334-35 } i5 *2,17 • Actes : 4-7-2, Ro
mains : i38 -/o } 1 Cor. : i3 ; Ephés ; Philip, i* ;
Jacques : 2*- 11 ; Jean : 29-s 1 , 3 I *-*5 } 4 7-8,17,16 etc..
MENSUEL
OCTOBRE 1924
L’UNIVERS EL
Fondé en 1898, supprimé par la censure militaire pendant la Guerre mondiale
Mouoement Pacifique Chrétien
« l’internationale de l’amour >»
Directeur-Fondateur : Henri HUCHET.
RÉDACTION :
Dr M. DUMESNIL, Rédacteur en chef.
ERMENONVILLE, GRILLOT DE GIVRY, Colonel J. CONVERSET, Frédéric BONHOMME,
Mmes H. DUMESNIL-HUCHET, Claire GÉNIAUX,
Général PERCIN, Louis GUÉTANT, Joël THÉZARD,
M. J. ELLIOTT, Mme MARFURT-TORFS, Hermann KUTTER
Les articles n’engagent que leurs auteurs
Abonnement :
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Le numéro O fr. 25
ADMINISTRATION :
Chèques postaux :
Dr DUMESNIL
PARIS n° 217.31
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Membre adhérent 5 francs.
Membre actif 1 O francs.
Membre militant.... 20 francs.
51, Avenue Reille, PARIS, XIV e
SESSI
Le Pacifisme, problème spirituel
Sa solution par
« L'homme est un fait mystique » a dit
Hecker. C’est de ce point de vue que j’envi
sage les grands problèmes humains.
Evidemment le pacifisme comporte des
questions économiques, sociales, politiques
etc., que je laisse à d’autres, plus compétents
en ces matières, le soin de traiter. Pour moi ,
le pacifisme est avant tout un problème spi- :
rituel, parce que tout ce qui se passe sur le j
plan physique a sa raison d être sur un plan
supérieur. Nos sens et notre intellect ne |
perçoivent que des enchaînements d effets, !
les véritables causes sont ailleurs. Ces causes j
ne peuvent être modifiées, déplacées, trans- j
formées ou supprimées que par un travail
spirituel , sur un plan très supérieur à celui
des phénomènes sensibles et à celui de la
logique.
A priori indémontrable ou fantasmagorie
d’une imagination mystioue ! diront certains.
Je répondrai que j’ai de bonnes raisons pour
croire ce que je crois mais que ce n est point
le lieu de les exposer ici. Je parle pour ceux
dont le sens intérieur éveillé peut saisir la
réalité que je voudrais faire entrevoir. « Que
celui qui a des oreilles pour entendre, en
tende ! » (Math. XI-1 5 ).
Aussi bien je veux répondre une fois pour
toutes à ceux qui avec regret, commiséra
tion, ou une secrète rage, me reprochent
d’accoler toujours à mes convictions pacifistes,
cette épithète de « chrétien ».
La raison d’être du Mouvement Pacifique
Chrétien c’est qu'il envisage le problème de
la Paix à la lumière de l’Evangile, non point
d’une façon théorique et en conséquence
d’une série de déductions, mais par une né
cessité interne , par suite d une poussée vitale
dont il est issu.
Et pour ma part, je ne puis parler en me
scindant et en cachant soigneusement ce qui,
dans mes idées, peut ne pas plaire. Théori
quement on peut parler de omni re scibili...
c’est là jeu de rhéteurs ou d’écoliers, c’est
parole vide et vaine « un airain qui résonne
ou une cymbale qui retentit » (i Cor XIII, i).
Le monde a besoin du rée/, il a soif de la
parole vivante. Une recherche passionnée de
la Vérité et une expérience spirituelle de
vingt-cinq années poursuivies au milieu des
circonstances les plus diverses et des diffi
cultés de tout ordre m’ont amené à cette
évidence : que dans l’Evangile se trouvent
« le Chemin, la Vérité et la Vie ». Je serais
infidèle à moi-même si, tout en respectant
très profondément les convictions sincères
différentes de la mienne, je ne disais intégra
lement ma pensée, si je voilais par calcul
ma lumière intérieure. « La bouche parle
de l’abondance du cœur » (Math. XII, 34 ) et
cette parole est entendue et recueillie dans le
cœur.
*
4 *
Jetons un coup d’œil sur le côté spirituel
du problème pacifiste. Sans entrer dans le
détail des questions qui dépasserait de beau
coup mon cadre, il suffit de mettre en relief
des vérités dont la réflexion des lecteurs
tirera les déductions nécessaires.
Qu’on analyse avec le plus grand soin les
causes des guerres, on trouvera toujours chez
les hommes qui les déclanchent, un ou plu
sieurs des mobiles suivants :
la cupidité (territoires, ports, troupeaux,
mines, pétrole, etc.)
l’ambition (agrandissement du royaume,
popularité etc.)
l'orgueil (renommée, soif de domination)
jalousie (des princes ou des Etats)
sensualité (rôle occulte des femmes légi
times ou illégitimes dans les entre
prises guerrières, depuis la guerre
de Troie jusqu’à nos jours !)
Poussés par ces sentiments les hommes
qui veulent la guerre ont recours pour en
traîner les peuples à trois leviers :
l Esprit Chrétien
le mensonge gloire des armes, patrie en
danger, guerre juste, légitime dé-
tense etc., bourrage de crâne, dont
la guerre de 1914 offre le plus prodi
gieux exemple)
la crairte Si vis pacem para bellum. — Le
voisin est toujours prêt à nous atta
quer — et à venir dans notre pays
commettre des atrocités)
la haine (les ennemis sont des monstres —
la haine est un devoir — il faut haïr
l'ennemi pour bien l’exterminer).
Scrutez l’histoire et vous verrez qu’en
dernière analyse les mobiles de la guerre
rentrent dans l’énumération que je viens de
donner.
Mais il est un autre aspect de la question,
moins connu et non moins important. Je ne
m’y attarderai pas car il se réfère à un ordre
de connaissances qui est encore pour la plu
part des gens un domaine inexploré. Ce fac
teur est pourtant d’une importance capitale.
Une pensée est un être aussi réel qu’un
'objet matériel. Les pensées, sentiments, dé
sirs, intentions, émis par notre esprit, même
s’ils ne sont .point formulés en paroles, cir
culent dans l’atmosphère mentale de la
Terre. En vertu d’une loi d’attraction, ils se
groupent par ressemblance, ils forment ainsi
ce qu’on pourrait appeler des nuages de pen
sées, de sentiments, ou des courants psy
chiques. Ces courants agissent sur les indi
vidus chez lesquels ils trouvent des affinités.
Plus particulièrement ils entraînent les gens
qui n’ont pas une forte vie personnelle, ap
puyée sur des principes définis. Ainsi se pro
duisent des contagions de crainte, de haine etc.
La psychologie des foules met bien ce fait en
lumière : les paniques, les révolutions en
fournissent des exemples topiques.
Il s’ensuit que ceux qui répandent des
mensonges, qui sèment la crainte, qui excitent
la jalousie, la haine, etc., créent des courants
pervers, qui, grossissant peu à peu, se ré
pandent, s’enflent au-delà de ce que pré
voyaient leurs auteurs, et finalement débor
dent sur le monde en produisant des catas
trophes. Ainsi se vérifie la parole « Puisqu’ils
ont semé du vent, ils moissonneront la tem
pête » (Osée VIII, 7).
En vain se figure-t-on que les crimes indi
viduels ou collectifs, sociaux, politiques, de
meureront impunis, en vain se leurre-t-on
de l’espoir que les erreurs et les fautes ac
cumulées : le mensonge organisé à la base
de,la vie sociale, l’injustice, l’exploitation de
l’homme par l’homme, le vol légal, la four
berie, la violence et l’oppression sous leurs
mille formes, n’auront point leur sanction.
Ces vers rongeurs minent l’édifice social qui
un jour s’écroule avec fracas. La guerre est
pour les sociétés ce qu’est la maladie pour
les individus : l’échéance redoutable d’erreurs
longtemps accumulées, qu’une loi de causa
lité inéluctable amène à jour, et qui, hélas !
n’ouvre les yeux qu’à bien peu d’hommes.
Là est pour moi la clé de voûte du problème
de la paix. Là est la racine. Aussi ce qu’il
faut, c'est un remède radical.
•k
4 4
Le remède radical est spirituel.
Les racines de la guerre, nous l’avons vu,
sont dans le mental, plus encore dans le
cœur de l’homme. C’est là que doit agir le
remède.
Or, qu’apporte le christianisme ?
Ici une remarque est nécessaire. Il ne
s’agit point de savoir ce qu’ont dit et fait les
! Eglises, puissances d’oppression alliées à cet
autre pouvoir tyrannique qu’est l’Etat ; nous
répudions ces Eglises césariennes, nous
sommes les adversaires résolus et irréduc
tibles de l’esprit clérical, cet esprit de men
songe, de lucre, de routine et de domination.
Nous ne considérons point dans le christia
nisme les oripeaux grotesques ou odieux dont
I on l’a revêtu, mais P esprit de son fondateur, l
le message de Jésus, la “bonne nouvelle” j
l’Evangile.
L’Evangile est le grand scandale du monde.
Il procède à l’inverse des puissances de la
terre. Au lieu de s’attacher aux apparences, j
et de procéder de l’extérieur à l’intérieur, il
va droit au fond des choses. Il s’adresse non
à l'imagination, au raisonnement, mais au i
centre spirituel de l’homme, à ce qu’il appelle
son u cœur ”. Et par une transformation in
terne de ce cœur, il donne à toutes les pen
sées, tous les sentiments, tous les actes de
l’homme, une nouvelle orientation. Le dis
ciple de l’Evangile “ en Christ est une nou
velle créature ” (2 Cor V, ’7).
Les causes de la guerre que nous avons
énumérées, l’Evangile les détruit radicale
ment.
A la cupidité il oppose la pauvreté (1) ;
à l’ambition, à l’orgueil, l'humilité ;
à la jalousie la bienveillance et la bienfai
sance ;
à la sensualité la pureté ;
au mensonge la véracité ;
à la crainte la confiance ;
à la haine l’amour.
Développer tous ces points même som
mairement est impossible; je ferai seulement
quelques brèves remarques au sujet des' trois
derniers.
“ Que votre parole soit oui, oui ; non,
non ; ce qu'on y ajoute vient du malin ”
(Math. V, 3 7 ). Est-il un commandement plus
net, plus ennemi des subterfuges, des faux-
fuyants, des mille modalités du mensonge ?
u Le diable est menteur et père du men
songe ” (Jean VIII, 44) et le chrétien, qui n’a
rien de commun avec lui doit être d’abord un
homme de droiture, de sincérité, de simpli
cité, un serviteur de la Vérité.
En vain m’objectera-t-on que la vérité est
une cause de conflits, que, pour imposer la
vérité les hommes ont fait des guerres atroces ?
Ce n’est point pour la vérité que de pseudo
chrétiens ont versé le sang mais pour des
idoles qu’en leur esprit ils avaient intronisées
à la place de la Vérité, pour des conceptions
humaines, très basses, des systèmes où les
constructions arbitraires de la pensée s’unis
saient en une impure fornication avec des
intérêts très vils, des orgueils, des égoïsmes,
des ambitions, des rancunes et des simonies
inavouables.
La Vérité n’est point un morne dépôt, qui
se transmet, intangible, au cours des géné
rations. La Vérité est chose dynamique, force
vivante, elle est Esprit, c’est-à-dire puis
sance illimitée, évolutive, jamais épuisée.
Elle est le souffle puissant qui emporte vers
des régions toujours plus hautes, toujours
plus belles, ceux qui lui confient leur voile.
Et ceux qu’elle enlève dans son tourbillon
n'aperçoivent d’Elle qu’une parcelle infinité
simale. Elle n’est point une sèche dialectique
— cadavre glacé pour des intelligences des
séchées — elle prend l'être tout entier, elle
est intimement mêlée aux plus profonds
élans affectifs : la connaissance vraie est fille
de l’Amour.
Vivante, infinie, toujours en mouvement,
toujours progressive, la Vérité est l’Etre, elle
est la Lumière et c’est elle “ qui rend libre ”
(Jean VIII, 33 ).
Chez l’homme, la Vérité est donc avant
tout une altitude intérieure , une disposition
fondamentale, une volonté de lumière. C’est
la tendance à l'unité, à la vraie simplicité.
“ Si ton œil est simple tout ton corps sera
dans la lumière ” (Math. VI, î2 ).
Celui qui vit dans la Vérité est en harmonie
avec la Loi.
C’est précisément le sentiment de cette
harmonie avec la Loi Suprême qui maintient
le disciple du Christ dans un état de con
fiance. Alors que tant de gens vivent dans
un perpétuel tracas au sujet de leur fortune,
le chrétien, après avoir travaillé de son mieux
selon le bon sens et suivant sa conscience,
s’en remet à son Père pour l’avenir. u Donne-
nous aujourd’hui notre pain quotidien ”.
Quelle réponse plus haute, plus sereine aux
craintes matérialistes et avaricieuses des indi
vidus et des nations que cet enseignement
du ermon sur la montagne :
(1) Cf. l’article de l’abbé Demulier sur la Pauvreté j
dans Y Universel de mai 1924.
« Ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce
« que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi
« vous serez vêtus. La vie n’est-elle pas plus que
« la nourriture et le corps plus que le vêtement ?
<( Regardez les oiseaux du ciel : ils ne sèment ni
« ne moissonnent, et ils n’amassent rien dans des
« greniers ; et votre Père céleste les nourrit. Ne
« valez-vous pas beaucoup plus qu’eux ? Qui de
« vous, par ses inquiétudes peut ajouter une
« coudée à la durée de sa vie ? Et pourquoi vous
« inquiéter au sujet du vêtement ? Considérez
« comment croissent les lis des champs : ils ne
« travaillent ni ne filent ; cependant je vous dis
« que Salomon même, dans toute sa gloire, n’a
« pas été vêtu comme l’un d’eux. Si Dieu revêt
« ainsi l’herbe des champs, qui existe aujour-
« d’hui et qui demain sera jetee au jour, ne vous
« vêtira-t-il pas à plus forte raison, gens de peu
« de foi ? Ne vous inquiétez donc point, et ne
« dites pas : Que mangerons-nous ? que boirons-
« nous ? de quoi serons-nous vêtus ? Car, toutes
« ces choses, ce sont les païens qui les recherchent.
« Notre Père céleste sait que vous en avez besoin.
« Cherchez premièrement le royaume et la jus-
« tice de Dieu ; et toutes ces choses vous seront
« données par-dessus » (Math. VI, 25-33 ).
Le Père donne tout à ses enfants parce
qu'il est l’Amour essentiel. Et pour devenir
enfant de Dieu, il faut s’accorder avec ce
mouvement fondamental de la Création.
“ Celui qui n’aime pas n’a pas connu Dieu,
car Dieu est amour ” (I Jean IV, 8 ).
L’Amour, c’est le fond, la substance, l’âme
même de l’Evangile (1).
C’est l'amour qui est le principe du véri
table renoncement chrétien. On a beau ob
jecter l’égoïste calcul de l’individu qui aban
donne quelque bien temporel pour s’assurer
une éternité heureuse : ceci n’est que la gros
sière déformation d’un enseignement sublime,
la matérialisation inévitable des plus hautes
vérités dans une humanité qui ne peut sup
porter encore les splendeurs de l’Esprit, ou
le langage terre-à-terre que seul peuvent
comprendre ces enfants rustres que sont
encore la plupart des hommes. Mais, qu’on
cherche le véritable précepte dans les repré
sentants authentiques de l’esprit chrétien :
dans les grands mystiques, et dans la vie de
ceux qui furent des Saints, illustres'ou obs
curs, et l’on verra qu’il n’y a point de renon
cement qui puisse être à la fois intéressé et
vraiment spirituel. La sagesse de l’Evangile
c’est l'oubli de sa personnalité, le vrai renon
cement c’est le don de soi sans retour sur
soi-même, c’est l’âme, l’essence, le mouve
ment même de l’Amour.
Relisons par exemple cette sublime page de
l’anonyme mystique qui composa l’ Imitation
de J.-C., et plutôt que de disserter, laissons-
en retentir l’écho profond en nos cœurs :
« L’amour est grande chose, le bien grand
« entre tous les biens ; seul, il allège tout ce qui
« est pesant, et soutient avec égalité tout ce qui
« est inégal...
« Il vole, court, se réjouit, celui qui aime ; il est
« dégagé et sans liens.
« Il donne tout pour tout, il a tout en tout, car
« il repose au-dessus de tout dans l’Un suprême,
« de qui tout bien découle et procède...
« L’amour ne sent pas le poids, il ne tient pas
« compte des labeurs, il aspire à plus qu’il ne
« peut atteindre...
« L’amour veille, et même en dormant, il ne
« sommeille pas ; fatigué, il n’est pas lassé ; lié il
« n’est pas entravé ; effrayé, il n’est pas troublé,
« et, comme une vive flamme et une ardente
« étincelle, il s’élance en haut, et passe avec sécu-
« rité...
« L’amour est prompt, sincère, compatissant,
« joyeux et plaisant, courageux, patient, fidèle,
« prudent, longanime, viril, et ne se cherchant
« jamais lui-même.
« En effet, dès qu’on se recherche, aussitôt on
« déchoit de l’amour ».
(. [mit . de J. C. livre III, ch. 5 ).
4 4
A la Pentecôte (Actes II 9 ) les hommes “ de
toute nation, de toute tribu, de toute langue ”
rassemblés à Jérusalem entendirent les
apôtres leur parler chacun dans sa propre
(1) Nous ne pouvons citer ici tous les versets qui
exposent de façon éclatante l’impérieuse et vitale
nécessité de l’Amour. Nous demandons à nos lec
teurs de relire avec le cœur les passages suivants du
Nouveau Testament :
Mathieu : 5 43-46, 2236-40^ 25 43 ; Luc : 63j,35 }
io25-3i • Jean, i334-35 } i5 *2,17 • Actes : 4-7-2, Ro
mains : i38 -/o } 1 Cor. : i3 ; Ephés ; Philip, i* ;
Jacques : 2*- 11 ; Jean : 29-s 1 , 3 I *-*5 } 4 7-8,17,16 etc..
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