Titre : L'Universel : l'Évangile c'est la liberté ! / direction H. Huchet
Auteur : Mouvement pacifique chrétien de langue française. Auteur du texte
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1924-02-01
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32885496v
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 01 février 1924 01 février 1924
Description : 1924/02/01-1924/02/28. 1924/02/01-1924/02/28.
Description : Collection numérique : Fonds régional :... Collection numérique : Fonds régional : Haute-Normandie
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k4565278v
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-45090
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 19/09/2017
MENSUEL
FÉVRIER 1924
1898, supprimé par la censure militaire pendant la Guerre mondiale
Mouoement Pacifique Chrétien
« l’internationale de l’amour »
Directeur-Fondateur : Henri HUCHET.
RÉDACTION :
Dr M. DUMESNIL, Rédacteur en chef.
ERMENONVILLE, GRILLOT DE GIVRY, Colonel GONVERSET, Frédéric BONHOMME, etc.
Mmes H. DU MESNIL-H UCHET, Claire GÉNIAUX, etc.
Les articles n'engagent que leurs auteurs
Abonnement :
Un an 5 francs.
Le numéro O fr. 25
ADMINISTRATION :
Chèques postaux :
Dr DUMESNIL
PARIS n 217.31
Souscriptions :
Membre adhérent 5 francs.
Membre actif 1 O francs.
Membre militant..... 20 francs.
COURBEVOIE (Seine)
A LA VOTRE!
Appel aux Français !
Devant la douleur, il n’est plus ni vain
queurs ni vaincus.
Une des traditions les plus saintes de
notre peuple est de se découvrir devant le
mort qui passe, quelle qu’ait été sa vie. Et
l’honneur de tous ceux qui se penchent sur
la souffrance humaine, pour tâcher de la di
minuer, — médecins, infirmiers, sœurs de
charité, —est de donner à ceux qui souffrent,
quels qu’ils soient, le même dévouement.
Forts de ces sentiments sacrés, nous ve
nons dire à la France :
Le peuple d’Allemagne meurt de faim.
Des milliers d’innocents expient cruellement
les conséquences du fléau de la guerre, dont
ils ne sont pas plus coupables que de l’am
bition, de l’avidité, de 1 égoïsme de leurs
classes dirigeantes. A Berlin, à Leipzig, à
Fribourg, alors que le pain coûtait, à la fin
Octobre, de sept à dix milliards, le traite
ment par mois d’un travailleur intellectuel
n’atteignait pas encore au centième de ce
prix. Professeurs, médecins, ingénieurs,
avocats, vendent leurs livres et leurs instru
ments de travail pour s’acheter du pain. Les
étudiants de certaines universités mendient,
par troupes, dans la campagne. A Berlin,
70 0/0 des enfants vont â l’école sans avoir
mangé, un grand nombre n’ont une soupe
chaude que tous les deux jours. Des milliers
de familles, exténuées par les privations,
agonisent lentement. L’angoisse du froid
qui vient s’ajoute à celle de la faim.. Un
hiver de famine terrible et d’épidémies
s’ouvre.
La France chevaleresque de naguère, dont
le puissant Hugo fut le dernier aède, ten
dait la main au vaincu sur le champ de ba
taille et pansait ses blessures.
Nous faisons appel à tous ceux de notre
race, sans distinction de partis ou de
croyances. Bien des passions séparent les
Français. Mais rendons-nous justice les uns
aux autres ! Nous avons tous en commun
ceci : que tous nous avons le respect de
notre France, que tous nous avons foi en
sa noblesse morale, et que nous sommes
tous soucieux de la sauvegarder. — Mon-
trons-la au monde ! Affirmons qu’il n’y a
point de place, dans les cœurs des Français,
pour une basse haine, ou pour une indiffé
rence plus vile encore, aux malheurs des
autres hommes, et que la France victorieuse
reste la terre de la pitié.
On ne prouve sa victoire que par sa gran
deur d’âme. Et la plus haute force est celle
de la bonté.
Nous invitons les Français à tendre une
main secourable au peuple qu’ils ont com
battu. Nous leur demandons de souscrire
avec nous pour les malheureux d’Allemagne
et d’envoyer leurs dons au « Comité Fran
çais de secours aux enfants », 10, rue de
l’Elysée, Paris 8 e , qui se chargera de diriger
les sommes destinées aux adultes sur des as
sociations plus spécialement qualifiées pour
des répartitions de cette nature.
Romain ROLLAND.
Décembre iÿ 23 .
Première liste:
Mesdames : J. Alexandre, Andrée Jouve, Mé
nard Dorian, de Saint-Prix ;
MM. Charles Gide, Paul Langevin, A. Meillet,
Georges Renard, professeurs au Collège de
France ;
Ferdinand Buisson, président de la Ligue
des Droits de l’Homme ;
Victor Basch, Professeur à la Sorbonne, vice-
président de la Ligue des Droits de l’Homme ;
Dr. Paul Rivet, professeur au Muséum, Se
crétaire de l’Association française pour l’avan
cement des Sciences ;
Jules Bloch, Marcel Cohen, professeurs à
l’Ecole des Hautes-Etudes ;
Charles Nicolle, Directeur de l’Institut Pas
teur de Tunis ;
Etienne Burnet, sous-directeur de l’Institut
Pasteur de Tunis ;
Michel Alexandre, René Arcos, Léon Bazal-
gette, Georges Besson, Jean-R. Bloch, Félicien
La « dernière des guerres » commence à
être bien ancienne. Le besoin d’une nouvelle
« dernière®» se fait vivement sentir. Elle ne
tardera, pas trop. Le temps d’astiquer les
cuirs moisis, de donner un coup de pein
ture, aux casques (bleu horizon ou kaki, au
choix) et l’on se remettra en route pour ;
quelque chose comme la Justice, la Liberté, j
et le Droit des peuples à disposer d’eux-
mêmes.
Vous croyez que je plaisante ou que je suis
pessimiste. Laissons parler les faits et les
documents.
Ce n’est un secret pour personne que nous
avons aujourd’hui la pius puissante armée
du monde — et l’Angleterre s’effraie —peut-
être pas à tort — de l’importance de notre
flotte aérienne. J’ai su par un témoignage de
première main qu’au printemps dernier
notre Ministère de la Guerre avait commandé
dans une seule grande usine des environs de
Paris trois mille ( 3 .000) moteurs d’aviation.
Les ouvriers travaillaient dix heures par
jour, semaine anglaise supprimée, et les
officiers contrôleurs du Ministère venaient
chaque jour les presser. Pourquoi ? Pour
préparer la paix, sans doute ?
D’ailleurs notre précieuse gazette (Le
Matin, 6 août IQ22 ) avait déjà pris soin de
nous avertir en première page que l’aviation
se reformait, que les avions commerciaux se
transformeraient rapidement en machines de
guerre et que d’ailleurs le traité russo-alle
mand laissait toute facilité aux ingénieurs
germaniques de construire et d’expérimenter
dans les steppes russes les avions militaires
qui, fabriqués en série, seront prêts à nous
rendre visite.
Un spécialiste, G. de Saint-Quentin, ex
commandant de l’aéronautique de la 2 e ar
mée, ex-directeur du service des fabrications
de l’aviation, a publié récemment par les
soins de la Société d’éditions de vulgarisation,
et vraisemblablement arec des appuis plus
ou moins officieux une brochure de 46 pp.
intitulée « La Guerre de 1924 ». Dans la pré
face, l’éditeur prend soin d’avertir les Fran
çais qu’un grave danger nous menace : la
guerre de revanche que les Allemands pré
parent et s’adressant au Français (vous ou
moi) il vaticine :
« Ce jour-là, me diras-tu, tu « remettras ça »,
tu retourneras aux tranchées que ton père, tes
frères, tes amis, toi aussi peut-être, avez déjà
arrosées de votre sang. Tu crieras « A bas la
guerre », mais parce qu’il faudra marcher, parce
que tu es Français, tu marcheras quand même.
Et on les aura.
Ne te forge pas d’illusions. Ce n’est pas à toi
que le Boche s’attaquera. Il viendra de nuit, à
l’improviste ; il passera bien haut au-dessus de
ta tête ; il s’en ira loin devant lui, en pleine
France, semer ses projectiles de mort sur ton
foyer, sur ton champ, sur l’usine où tu gagnes
ta vie, sur ta femme et tes petits, sur tous les
êtres chers laissés derrière toi. Et ta bravoure, ta
colère, ton sacrifice même ne pourront rien contre
cela.
Seule, une chose pourra l’arrêter :
La peur ! La peur que tu sois capable de lui
rendre immédiatement coup pour coup, destruc
tion pour destruction, bombardement pour bom
bardement. La peur que tu sois le plus fort dans
cette guerre aérienne qui sera la guerre de de
main.
Mais pour être le plus fort dans une lutte de
Challaye, Paul Colin, Dr. P. L. Couchoud,
Georges Duhamel, Luc Durtain, Louis Fabulet,
Gouttenoire de Toury, Pierre Hamp, Ferdinand
Herold, Francis Jourdain, Emile Kahn, Ray
mond Koechlin, Maxime Leroy, Frans Mase-
reel, Dr. A. Mignon, Charles Vildrac, Léon
Werth, Anatole France, Frantz Jourdain, Marc
Sangnier, Lucien Lévy-Bruhl, professeur à la
Sorbonne, Général Percin, Henri Huchet, D r M.
Dumesnil, Frédéric Bonhomme, Colonel Con-
verset, Gustave Dupin, Grillot de Givry, Joël
Thezard, Charles Géniaux. Mesdames H. Du-
mesnil-Huchet, Claire Géniaux, J. Laurent,
L. Guyesse, Malaterre-Sellier.
« Nous la ferons fraîche et joyeuse. »
ce genre, il faut du matériel ; il faut des avions
et des moteurs plus nombreux et plus perfection
nés que ceux de l’adversaire. Et la France ne les
possède pas encore.
A toi de les demander. A toi d’obtenir du gou
vernement que tu as choisi, qu’il prenne les me
sures nécessaires. A toi d’exiger que les députés
et les sénateurs que tu envoies au Parlement
votent les crédits indispensables à l’aviation qui
te sauvera ».
« Des canons ! des munitions !» Ne vous
souvient-il pas d’avoir entendu naguère quel
que chose de ce genre ?
Tranquillement l’auteur nous dépeint le
bombardement de Paris et des grandes villes
de F’rance causant d’emblée des centaines de
mille victimes. C’est du Driant, revu et am
plifié.
Bluff ! me dira-t-on. Mais psychologique
ment que vaut une telle publication ? La ré
flexion et l’histoire sont là pour nous mon
trer que c’est avec detels libelles qu’onappelle,
qu’on précipite et qu’on rend inévitables les
guerres.
« Œil pour œil, dent pour dent ». L’expé
rience ^séculaire n’a-t-elle pas montré mille
fois que la vieille loi du talion est le plus
vicieux des cercles : violence engendrant la
violence, sang appelant du sang.
Notre invasion de la Ruhr a-t-elle inti
midé les allemands ? Elle les a réunis contre
nous dans la réprobation, la haine et le désir
de vengeance.
Mais ces bellicistes ont une idée fixe, rien
ne les instruit, rien ne les éclaire. Ils me
rappellent ce capitaine que j’ai connu en 1914,
et qui, à toutes les questions q u’on lui adres
sait, répondait invariablement « Pourquoi ?
Comment ? Comprends pas !» Il a fini dans
un asile de fous.
Que ne peut-on interner tous les prépara
teurs de massacres ?
Ah ! certainement elle ne peut manquer
d'être « fraîche et joyeuse » la « prochaine
dernière». M. Edward Berwick résumant les
données que nous pouvons avoir actuellement
à ce sujet a présenté dans Foreign Affairs
un aperçu saisissant de la boucherie qu’on
nous prépare :
Des aéroplanes actionnés à distance répandront
sur des centaines de mille, des gaz toxiques. Il
suffira d’une nuit pour transformer en nécropole
la plus vaste métropole. Pour que l’anéantisse
ment soit complet, d’autres escadrilles feront
pleuvoir sur elle des bombes incendiaires.
Avant la fin de la guerre, on était arrivé à fa
briquer soixante-cinq espèces de gaz asphyxiants
plus meutriers les uns que les autres. L’arsenal
d’Edgewod, dans le Maryland, en fabriquait
810 tonnes par semaine. On se préparait à pro
duire 3 .ooo tonnes et le Congrès avait voté 100
millions de dollars pour cet objet, lorsque l’ar
mistice vint arrêter les préparatifs.
Une autre méthode scientifique de destruction
en masse est à l’étude. Elle est basée sur la radio
activité et permettrait à un seul opérateur de ré
pandre la mort sur une vaste étendue.
Une troisième méthode consisterait à semer,
au moyen de ballons ou d’avions, les germes des
maladies épidémiques les plus meurtrières.
Pour se défendre contre de tels moyens d’exter
mination, à quoi serviront les fortifications, les
armées, l’artillerie, la marine ?
Il peut être fécond en réflexions, après
cela, de relire l’Apocalypse et certaines pages
du prophète Daniel.
Mais on ne perd pas l’espoir de déployer
ses qualités de combattant dans un corps-à-
corps bien senti. Savourez, lecteurs, ce der
nier et suggestif document qu’a publié Le
Progrès Civique du 20 octobre 1923.
Il s’agit d’abord de la Notice sur le corps-à-
corps éditée par le Centre de VInstruction phy
sique à Joinville-le-Pont. (Section d’instruction
et d’entraînement physiques). Cette notice sert
de Guide pratique d'entraînement physique à
l’usage des armées.
« Le but de cette notice — lit-on dans la pré
face — est de compléter l’instruction du combat
à la baïonnette et du corps à corps telle qu’elle
est donnée au C. I. P. de Joinville et de pré
ciser seulement quelqués-uns des coups les plus
efficaces, parmi ceux exposés dans les exercices
d’Attaque et de Défense ».
« La connaissance de ces coups, simples et
faciles, affirmera le soldat dans l’idée que, dé
sarmé, mais animé d'un esprit offensif, il n’a rien
à craindre d’un ennemi quel qu’il soit.
« On y a joint, pour mémoire, les coups les
plus meurtriers se donnant avec le couteau de
tranchée ».
Voici quelques-uns de ces « coups efficaces :
« Déséquilibrement .— Avec votre jambe tendue,
chassez vigoureusement la jambe de l’adversaire;
avec votre main droite, tirez à vous ; avec votre
main placée comme dans la feinte à la figure,
continuez le mouvement de façon à jeter votre ad
versaire sur le ventre en vous maintenant contre
lui. Passez l’avant-bras sous le menton et asseyez-
vous rapidement à cheval sur son dos une jambe
repliée, l’autre jambe tendue en avant, servant de
point d’appui. Relevez-vous brusquement en ti
rant d’un coup sec sa tête en arrière jusqu’à
fracture de la colonne vertébrale »,
« Coup de pied de pointe. — « Frappez vigoureu
sement de la pointe du pied les parties sexuelles ».
« Prise à bras le corps. — « Faites lâcher prise
à l’adversaire, soit par un coup de genou aux
parties sexuelles, soit par un écrasement de
figure, votre main placée comme dans la feinte
à la figure, votre pouce en-dessous du menton,
crispez votre main, repoussez brusquement la
tête de l’adversaire en arrière, puis déséquilibrez-
le et mettez-le hors de combat définitivement ».
Et voici le chef-d’œuvre, le fin du fin :
« L'étranglement. — « Saisissez L coi; de l’ad
versaire à pleines mains, les bras légèrement flé
chis, vos doigts appuyant fortement sur la nuque,
les pouces placés de chaque côté de la pomme
d’Adam, enfoncez les pouces et serrez-les de
façon à les rapprocher l’un de l’autre. En même
temps, portez votre jambe gauche contre la jambe
gauche de l’adversaire, votre fesse gauche contre
sa cuisse gauche, continuez l’étranglement ou
déséquilibrez-le et mettez-le hors de combat défi
nitivement ».
Cet étranglement savant peut encore se raffiner :
C’est l’Etranglement par derrière :
« Votre adversaire vous tourne le dos :
« Sautez sur lui ; entourez vivemfent'son cou
avec votre bras gauche, le bord antérieur de
l’avant-bras appuyant sur la pomme d’Adam, sai
sissez votre poignet gauche avec votre main
droite, serrez le cou de l’adversaire entre votre
avant-bras et votre épaule ; reculez légèrement
en donnant au besoin un coup de pied sur l’un
de ses jarrets, amenez-le à terre et penchez le
haut du corps en avant jusqu’à étranglement ou
fracture de la colonne vertébrale ».
Une note indique :
« Attaque à courte lame. — Avec la main libre,
faites la feinte à la figure ; avec l’autre main,
armée, frappez au bas-ventre, au côté de l’aine
ou à la partie latérale et inférieure du cou (ca
rotide) ».
* *
Ce n’est pas tout.
Cette méthode d’instruction militaire des
« coups les plus efficaces » se complète d’une
initiation, à- la caserne, aux « coups spéciaux »
dont l’énumération est faite dans le Manuel
d'instruction militaire actuellement en vigueur.
« Les coups mentionnés ci-dessous, dit la
préface, ne peuvent être pratiqués à l’instruction.
Il est toutefois nécessaire de les indiquer aux
futurs combattants, en raison de leur simplicité
doublée d’une réelle efficacité ».
« Voici d’abord « la fourche à l’estomac ». Elle
consiste à frapper violemment l’adversaire à la
pointe du sternum avec l’extrémité du pouce
allongé sur le poing fermé ».
« Puis « la fourche aux yeux ». Elle consiste
à crever les yeux de l’adversaire en lui enfonçant
l’extrémité de l’index et du médius allongé et
écarté ».
« Et enfin « la prise de torsion des oreilles ».
Elle consiste à saisir rapidement les oreilles à
pleines mains et à les tirer violemment en les
tournant pour les arracher ».
Qui pourra douter après cela du pacifisme
de la France officielle ?
* ¥
Mais ne craignons rien. Nous avons les
chefs qu’il nous faut. Poincaré, l’homme, qui
en accédant à la présidence de la République,
clamait « Je ne redoute point la guerre » et
qui armé de la dictature — tout comme Cin-
cinnatus— sauvera la République en l’étran
glant et la France en la faisant périr.
Et puis... n’avons nous pas Maginot qui,
sous l’Arc de Triomphe, d’un geste symbo
lique, a allumé la Flamme ?
D r M. DUMESNIL.
FÉVRIER 1924
1898, supprimé par la censure militaire pendant la Guerre mondiale
Mouoement Pacifique Chrétien
« l’internationale de l’amour »
Directeur-Fondateur : Henri HUCHET.
RÉDACTION :
Dr M. DUMESNIL, Rédacteur en chef.
ERMENONVILLE, GRILLOT DE GIVRY, Colonel GONVERSET, Frédéric BONHOMME, etc.
Mmes H. DU MESNIL-H UCHET, Claire GÉNIAUX, etc.
Les articles n'engagent que leurs auteurs
Abonnement :
Un an 5 francs.
Le numéro O fr. 25
ADMINISTRATION :
Chèques postaux :
Dr DUMESNIL
PARIS n 217.31
Souscriptions :
Membre adhérent 5 francs.
Membre actif 1 O francs.
Membre militant..... 20 francs.
COURBEVOIE (Seine)
A LA VOTRE!
Appel aux Français !
Devant la douleur, il n’est plus ni vain
queurs ni vaincus.
Une des traditions les plus saintes de
notre peuple est de se découvrir devant le
mort qui passe, quelle qu’ait été sa vie. Et
l’honneur de tous ceux qui se penchent sur
la souffrance humaine, pour tâcher de la di
minuer, — médecins, infirmiers, sœurs de
charité, —est de donner à ceux qui souffrent,
quels qu’ils soient, le même dévouement.
Forts de ces sentiments sacrés, nous ve
nons dire à la France :
Le peuple d’Allemagne meurt de faim.
Des milliers d’innocents expient cruellement
les conséquences du fléau de la guerre, dont
ils ne sont pas plus coupables que de l’am
bition, de l’avidité, de 1 égoïsme de leurs
classes dirigeantes. A Berlin, à Leipzig, à
Fribourg, alors que le pain coûtait, à la fin
Octobre, de sept à dix milliards, le traite
ment par mois d’un travailleur intellectuel
n’atteignait pas encore au centième de ce
prix. Professeurs, médecins, ingénieurs,
avocats, vendent leurs livres et leurs instru
ments de travail pour s’acheter du pain. Les
étudiants de certaines universités mendient,
par troupes, dans la campagne. A Berlin,
70 0/0 des enfants vont â l’école sans avoir
mangé, un grand nombre n’ont une soupe
chaude que tous les deux jours. Des milliers
de familles, exténuées par les privations,
agonisent lentement. L’angoisse du froid
qui vient s’ajoute à celle de la faim.. Un
hiver de famine terrible et d’épidémies
s’ouvre.
La France chevaleresque de naguère, dont
le puissant Hugo fut le dernier aède, ten
dait la main au vaincu sur le champ de ba
taille et pansait ses blessures.
Nous faisons appel à tous ceux de notre
race, sans distinction de partis ou de
croyances. Bien des passions séparent les
Français. Mais rendons-nous justice les uns
aux autres ! Nous avons tous en commun
ceci : que tous nous avons le respect de
notre France, que tous nous avons foi en
sa noblesse morale, et que nous sommes
tous soucieux de la sauvegarder. — Mon-
trons-la au monde ! Affirmons qu’il n’y a
point de place, dans les cœurs des Français,
pour une basse haine, ou pour une indiffé
rence plus vile encore, aux malheurs des
autres hommes, et que la France victorieuse
reste la terre de la pitié.
On ne prouve sa victoire que par sa gran
deur d’âme. Et la plus haute force est celle
de la bonté.
Nous invitons les Français à tendre une
main secourable au peuple qu’ils ont com
battu. Nous leur demandons de souscrire
avec nous pour les malheureux d’Allemagne
et d’envoyer leurs dons au « Comité Fran
çais de secours aux enfants », 10, rue de
l’Elysée, Paris 8 e , qui se chargera de diriger
les sommes destinées aux adultes sur des as
sociations plus spécialement qualifiées pour
des répartitions de cette nature.
Romain ROLLAND.
Décembre iÿ 23 .
Première liste:
Mesdames : J. Alexandre, Andrée Jouve, Mé
nard Dorian, de Saint-Prix ;
MM. Charles Gide, Paul Langevin, A. Meillet,
Georges Renard, professeurs au Collège de
France ;
Ferdinand Buisson, président de la Ligue
des Droits de l’Homme ;
Victor Basch, Professeur à la Sorbonne, vice-
président de la Ligue des Droits de l’Homme ;
Dr. Paul Rivet, professeur au Muséum, Se
crétaire de l’Association française pour l’avan
cement des Sciences ;
Jules Bloch, Marcel Cohen, professeurs à
l’Ecole des Hautes-Etudes ;
Charles Nicolle, Directeur de l’Institut Pas
teur de Tunis ;
Etienne Burnet, sous-directeur de l’Institut
Pasteur de Tunis ;
Michel Alexandre, René Arcos, Léon Bazal-
gette, Georges Besson, Jean-R. Bloch, Félicien
La « dernière des guerres » commence à
être bien ancienne. Le besoin d’une nouvelle
« dernière®» se fait vivement sentir. Elle ne
tardera, pas trop. Le temps d’astiquer les
cuirs moisis, de donner un coup de pein
ture, aux casques (bleu horizon ou kaki, au
choix) et l’on se remettra en route pour ;
quelque chose comme la Justice, la Liberté, j
et le Droit des peuples à disposer d’eux-
mêmes.
Vous croyez que je plaisante ou que je suis
pessimiste. Laissons parler les faits et les
documents.
Ce n’est un secret pour personne que nous
avons aujourd’hui la pius puissante armée
du monde — et l’Angleterre s’effraie —peut-
être pas à tort — de l’importance de notre
flotte aérienne. J’ai su par un témoignage de
première main qu’au printemps dernier
notre Ministère de la Guerre avait commandé
dans une seule grande usine des environs de
Paris trois mille ( 3 .000) moteurs d’aviation.
Les ouvriers travaillaient dix heures par
jour, semaine anglaise supprimée, et les
officiers contrôleurs du Ministère venaient
chaque jour les presser. Pourquoi ? Pour
préparer la paix, sans doute ?
D’ailleurs notre précieuse gazette (Le
Matin, 6 août IQ22 ) avait déjà pris soin de
nous avertir en première page que l’aviation
se reformait, que les avions commerciaux se
transformeraient rapidement en machines de
guerre et que d’ailleurs le traité russo-alle
mand laissait toute facilité aux ingénieurs
germaniques de construire et d’expérimenter
dans les steppes russes les avions militaires
qui, fabriqués en série, seront prêts à nous
rendre visite.
Un spécialiste, G. de Saint-Quentin, ex
commandant de l’aéronautique de la 2 e ar
mée, ex-directeur du service des fabrications
de l’aviation, a publié récemment par les
soins de la Société d’éditions de vulgarisation,
et vraisemblablement arec des appuis plus
ou moins officieux une brochure de 46 pp.
intitulée « La Guerre de 1924 ». Dans la pré
face, l’éditeur prend soin d’avertir les Fran
çais qu’un grave danger nous menace : la
guerre de revanche que les Allemands pré
parent et s’adressant au Français (vous ou
moi) il vaticine :
« Ce jour-là, me diras-tu, tu « remettras ça »,
tu retourneras aux tranchées que ton père, tes
frères, tes amis, toi aussi peut-être, avez déjà
arrosées de votre sang. Tu crieras « A bas la
guerre », mais parce qu’il faudra marcher, parce
que tu es Français, tu marcheras quand même.
Et on les aura.
Ne te forge pas d’illusions. Ce n’est pas à toi
que le Boche s’attaquera. Il viendra de nuit, à
l’improviste ; il passera bien haut au-dessus de
ta tête ; il s’en ira loin devant lui, en pleine
France, semer ses projectiles de mort sur ton
foyer, sur ton champ, sur l’usine où tu gagnes
ta vie, sur ta femme et tes petits, sur tous les
êtres chers laissés derrière toi. Et ta bravoure, ta
colère, ton sacrifice même ne pourront rien contre
cela.
Seule, une chose pourra l’arrêter :
La peur ! La peur que tu sois capable de lui
rendre immédiatement coup pour coup, destruc
tion pour destruction, bombardement pour bom
bardement. La peur que tu sois le plus fort dans
cette guerre aérienne qui sera la guerre de de
main.
Mais pour être le plus fort dans une lutte de
Challaye, Paul Colin, Dr. P. L. Couchoud,
Georges Duhamel, Luc Durtain, Louis Fabulet,
Gouttenoire de Toury, Pierre Hamp, Ferdinand
Herold, Francis Jourdain, Emile Kahn, Ray
mond Koechlin, Maxime Leroy, Frans Mase-
reel, Dr. A. Mignon, Charles Vildrac, Léon
Werth, Anatole France, Frantz Jourdain, Marc
Sangnier, Lucien Lévy-Bruhl, professeur à la
Sorbonne, Général Percin, Henri Huchet, D r M.
Dumesnil, Frédéric Bonhomme, Colonel Con-
verset, Gustave Dupin, Grillot de Givry, Joël
Thezard, Charles Géniaux. Mesdames H. Du-
mesnil-Huchet, Claire Géniaux, J. Laurent,
L. Guyesse, Malaterre-Sellier.
« Nous la ferons fraîche et joyeuse. »
ce genre, il faut du matériel ; il faut des avions
et des moteurs plus nombreux et plus perfection
nés que ceux de l’adversaire. Et la France ne les
possède pas encore.
A toi de les demander. A toi d’obtenir du gou
vernement que tu as choisi, qu’il prenne les me
sures nécessaires. A toi d’exiger que les députés
et les sénateurs que tu envoies au Parlement
votent les crédits indispensables à l’aviation qui
te sauvera ».
« Des canons ! des munitions !» Ne vous
souvient-il pas d’avoir entendu naguère quel
que chose de ce genre ?
Tranquillement l’auteur nous dépeint le
bombardement de Paris et des grandes villes
de F’rance causant d’emblée des centaines de
mille victimes. C’est du Driant, revu et am
plifié.
Bluff ! me dira-t-on. Mais psychologique
ment que vaut une telle publication ? La ré
flexion et l’histoire sont là pour nous mon
trer que c’est avec detels libelles qu’onappelle,
qu’on précipite et qu’on rend inévitables les
guerres.
« Œil pour œil, dent pour dent ». L’expé
rience ^séculaire n’a-t-elle pas montré mille
fois que la vieille loi du talion est le plus
vicieux des cercles : violence engendrant la
violence, sang appelant du sang.
Notre invasion de la Ruhr a-t-elle inti
midé les allemands ? Elle les a réunis contre
nous dans la réprobation, la haine et le désir
de vengeance.
Mais ces bellicistes ont une idée fixe, rien
ne les instruit, rien ne les éclaire. Ils me
rappellent ce capitaine que j’ai connu en 1914,
et qui, à toutes les questions q u’on lui adres
sait, répondait invariablement « Pourquoi ?
Comment ? Comprends pas !» Il a fini dans
un asile de fous.
Que ne peut-on interner tous les prépara
teurs de massacres ?
Ah ! certainement elle ne peut manquer
d'être « fraîche et joyeuse » la « prochaine
dernière». M. Edward Berwick résumant les
données que nous pouvons avoir actuellement
à ce sujet a présenté dans Foreign Affairs
un aperçu saisissant de la boucherie qu’on
nous prépare :
Des aéroplanes actionnés à distance répandront
sur des centaines de mille, des gaz toxiques. Il
suffira d’une nuit pour transformer en nécropole
la plus vaste métropole. Pour que l’anéantisse
ment soit complet, d’autres escadrilles feront
pleuvoir sur elle des bombes incendiaires.
Avant la fin de la guerre, on était arrivé à fa
briquer soixante-cinq espèces de gaz asphyxiants
plus meutriers les uns que les autres. L’arsenal
d’Edgewod, dans le Maryland, en fabriquait
810 tonnes par semaine. On se préparait à pro
duire 3 .ooo tonnes et le Congrès avait voté 100
millions de dollars pour cet objet, lorsque l’ar
mistice vint arrêter les préparatifs.
Une autre méthode scientifique de destruction
en masse est à l’étude. Elle est basée sur la radio
activité et permettrait à un seul opérateur de ré
pandre la mort sur une vaste étendue.
Une troisième méthode consisterait à semer,
au moyen de ballons ou d’avions, les germes des
maladies épidémiques les plus meurtrières.
Pour se défendre contre de tels moyens d’exter
mination, à quoi serviront les fortifications, les
armées, l’artillerie, la marine ?
Il peut être fécond en réflexions, après
cela, de relire l’Apocalypse et certaines pages
du prophète Daniel.
Mais on ne perd pas l’espoir de déployer
ses qualités de combattant dans un corps-à-
corps bien senti. Savourez, lecteurs, ce der
nier et suggestif document qu’a publié Le
Progrès Civique du 20 octobre 1923.
Il s’agit d’abord de la Notice sur le corps-à-
corps éditée par le Centre de VInstruction phy
sique à Joinville-le-Pont. (Section d’instruction
et d’entraînement physiques). Cette notice sert
de Guide pratique d'entraînement physique à
l’usage des armées.
« Le but de cette notice — lit-on dans la pré
face — est de compléter l’instruction du combat
à la baïonnette et du corps à corps telle qu’elle
est donnée au C. I. P. de Joinville et de pré
ciser seulement quelqués-uns des coups les plus
efficaces, parmi ceux exposés dans les exercices
d’Attaque et de Défense ».
« La connaissance de ces coups, simples et
faciles, affirmera le soldat dans l’idée que, dé
sarmé, mais animé d'un esprit offensif, il n’a rien
à craindre d’un ennemi quel qu’il soit.
« On y a joint, pour mémoire, les coups les
plus meurtriers se donnant avec le couteau de
tranchée ».
Voici quelques-uns de ces « coups efficaces :
« Déséquilibrement .— Avec votre jambe tendue,
chassez vigoureusement la jambe de l’adversaire;
avec votre main droite, tirez à vous ; avec votre
main placée comme dans la feinte à la figure,
continuez le mouvement de façon à jeter votre ad
versaire sur le ventre en vous maintenant contre
lui. Passez l’avant-bras sous le menton et asseyez-
vous rapidement à cheval sur son dos une jambe
repliée, l’autre jambe tendue en avant, servant de
point d’appui. Relevez-vous brusquement en ti
rant d’un coup sec sa tête en arrière jusqu’à
fracture de la colonne vertébrale »,
« Coup de pied de pointe. — « Frappez vigoureu
sement de la pointe du pied les parties sexuelles ».
« Prise à bras le corps. — « Faites lâcher prise
à l’adversaire, soit par un coup de genou aux
parties sexuelles, soit par un écrasement de
figure, votre main placée comme dans la feinte
à la figure, votre pouce en-dessous du menton,
crispez votre main, repoussez brusquement la
tête de l’adversaire en arrière, puis déséquilibrez-
le et mettez-le hors de combat définitivement ».
Et voici le chef-d’œuvre, le fin du fin :
« L'étranglement. — « Saisissez L coi; de l’ad
versaire à pleines mains, les bras légèrement flé
chis, vos doigts appuyant fortement sur la nuque,
les pouces placés de chaque côté de la pomme
d’Adam, enfoncez les pouces et serrez-les de
façon à les rapprocher l’un de l’autre. En même
temps, portez votre jambe gauche contre la jambe
gauche de l’adversaire, votre fesse gauche contre
sa cuisse gauche, continuez l’étranglement ou
déséquilibrez-le et mettez-le hors de combat défi
nitivement ».
Cet étranglement savant peut encore se raffiner :
C’est l’Etranglement par derrière :
« Votre adversaire vous tourne le dos :
« Sautez sur lui ; entourez vivemfent'son cou
avec votre bras gauche, le bord antérieur de
l’avant-bras appuyant sur la pomme d’Adam, sai
sissez votre poignet gauche avec votre main
droite, serrez le cou de l’adversaire entre votre
avant-bras et votre épaule ; reculez légèrement
en donnant au besoin un coup de pied sur l’un
de ses jarrets, amenez-le à terre et penchez le
haut du corps en avant jusqu’à étranglement ou
fracture de la colonne vertébrale ».
Une note indique :
« Attaque à courte lame. — Avec la main libre,
faites la feinte à la figure ; avec l’autre main,
armée, frappez au bas-ventre, au côté de l’aine
ou à la partie latérale et inférieure du cou (ca
rotide) ».
* *
Ce n’est pas tout.
Cette méthode d’instruction militaire des
« coups les plus efficaces » se complète d’une
initiation, à- la caserne, aux « coups spéciaux »
dont l’énumération est faite dans le Manuel
d'instruction militaire actuellement en vigueur.
« Les coups mentionnés ci-dessous, dit la
préface, ne peuvent être pratiqués à l’instruction.
Il est toutefois nécessaire de les indiquer aux
futurs combattants, en raison de leur simplicité
doublée d’une réelle efficacité ».
« Voici d’abord « la fourche à l’estomac ». Elle
consiste à frapper violemment l’adversaire à la
pointe du sternum avec l’extrémité du pouce
allongé sur le poing fermé ».
« Puis « la fourche aux yeux ». Elle consiste
à crever les yeux de l’adversaire en lui enfonçant
l’extrémité de l’index et du médius allongé et
écarté ».
« Et enfin « la prise de torsion des oreilles ».
Elle consiste à saisir rapidement les oreilles à
pleines mains et à les tirer violemment en les
tournant pour les arracher ».
Qui pourra douter après cela du pacifisme
de la France officielle ?
* ¥
Mais ne craignons rien. Nous avons les
chefs qu’il nous faut. Poincaré, l’homme, qui
en accédant à la présidence de la République,
clamait « Je ne redoute point la guerre » et
qui armé de la dictature — tout comme Cin-
cinnatus— sauvera la République en l’étran
glant et la France en la faisant périr.
Et puis... n’avons nous pas Maginot qui,
sous l’Arc de Triomphe, d’un geste symbo
lique, a allumé la Flamme ?
D r M. DUMESNIL.
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