Titre : Le Petit Havre illustré
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1908-04-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836503h
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 avril 1908 05 avril 1908
Description : 1908/04/05 (N14). 1908/04/05 (N14).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3285307r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-87703
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 17/02/2020
EN VENTE :
Dans tous les Dépôts du PETIT HAVRE
ILLUSTRE
Huit Pages : CINQ Centimes.
' EN VENTE :
Dans tous des ‘Dépôts du PETIT HAVRE
1 * .
/0° Année. N° 14. Dimanche 5 Avril 1908.
Administration : 35, Rue Fontenelle
LE HAVRE
Paraît chaque Semaine.
LE MÉPRIS DES HONNEURS, par Charly
1. — Eh ben, mon vieux, ça y est donc?... Les vlà enfin
arrivés, ces deux galons rouges ?... Non, mais t’en fais
t’y, eun’ poire, mon pauvr'canard ! On dirait, ma parole,
que t’as t’avalé le portique!..,
2. — D'abord, cavalier Pissotte, j’vous ferai remarquer qu’vous
parlez à un supérieur... et pis j’vous conseille un peu vite
d’vouloir bi n rectifier la position un peu mieux qu’ça... et pis
d’ne pas prendre d’avec moi cet air familier!...
las vrai?.
4. — ... Y a des civils, aussi des civiles, même aussi de simples
fantabosses, qui se moquent des honneurs et décorations
comme de leur première chaussette russe. Ben, v’savez pas
c'que ça prouve, cavalier de 2 e classe Pissotte? ça prouve tout
simplement qu’ils sont n’aussi intelligents que moi, voilà tout...
6. — Eh ben, pourtant, cavalier de 2 e classe Pissotte, v’s
me croirerez si vous vouderez, ces galons, j’m’en bats l’œil.
Ça n’prouve rien, ces galons... et j’vous assure ben qu’si
j’étais pas forcé d’Ies porter, j’en ferais vite cadeau à une
connaissance pour s’en faire des jarretières.
9. — Pauv' martyr, val... C’est pas comme moi qu’ j’ai la
grande veine d’être resté simple bibi de 2 e , pas vrai?.., Moi,
au moinsse, j’puis m’payer le luxe d'offrir du tabac aux copains.
112.1e aws ---931. -..s .12e A- nnn A’les. v'nt tanar
5. — Ainsi, v’s voyez ces galons qu’on vient d’me coudre?...
Ben, ces galons, v’s pouvez pas vous imaginer c’qu'on m’a
supplié, barbé, enquiquiné pour qu’je les prenne !... C’qu'on
s’est traîné à mes genoux et pis à mes pieds pour arriver
7. — Pour sûr de sûr, cabo!... Moi t’aussi, si j'aurais eu de
l’estruction et de la thématique, j’aurerais pu n’en avoir- des
galons de toutes sortes.. Mais j’en veux pas à aucun prix des
galons... N’empêche, t’sais, qu’je t’en veux pas qu’tu soyes bri
gadier... Faut pas t gêner... tpeux m’tutoyer quand même,
comme autrefois...
8. — M’tutoyer? quoi t’est-ce que j'ai entendu, cavalier de
2 a classe Pissotte?.,. Me tutoyer! N’en vlà des façons d’parler
à son brigadier d’avec un tu subversif et déploré... C'est pas
our moi qu'je dis ça, bien entendu, puisque l’m’en bas l’œil...
[ais j’ai zun grade, Pissotte, et j'ai plus la liberté d’avoir les
relations que je vouderais...
d’ssus le ventre, comme ça, là!..,
(Lire la suite page 2.)
3. — C’est pas pour moi qu’je vous dis ça... moi j’m’en fiche...
jsuis pas assez bête, pas vrai, pour n’pas comprendre qudeux
galons d’plus ou d’moinsse, ça m'empêchera d’avoir été bibi de
2 e comme vous, et pis d’ne pas m’rappeler qu’on a été camarades
de lit ensemble !...
Dans tous les Dépôts du PETIT HAVRE
ILLUSTRE
Huit Pages : CINQ Centimes.
' EN VENTE :
Dans tous des ‘Dépôts du PETIT HAVRE
1 * .
/0° Année. N° 14. Dimanche 5 Avril 1908.
Administration : 35, Rue Fontenelle
LE HAVRE
Paraît chaque Semaine.
LE MÉPRIS DES HONNEURS, par Charly
1. — Eh ben, mon vieux, ça y est donc?... Les vlà enfin
arrivés, ces deux galons rouges ?... Non, mais t’en fais
t’y, eun’ poire, mon pauvr'canard ! On dirait, ma parole,
que t’as t’avalé le portique!..,
2. — D'abord, cavalier Pissotte, j’vous ferai remarquer qu’vous
parlez à un supérieur... et pis j’vous conseille un peu vite
d’vouloir bi n rectifier la position un peu mieux qu’ça... et pis
d’ne pas prendre d’avec moi cet air familier!...
las vrai?.
4. — ... Y a des civils, aussi des civiles, même aussi de simples
fantabosses, qui se moquent des honneurs et décorations
comme de leur première chaussette russe. Ben, v’savez pas
c'que ça prouve, cavalier de 2 e classe Pissotte? ça prouve tout
simplement qu’ils sont n’aussi intelligents que moi, voilà tout...
6. — Eh ben, pourtant, cavalier de 2 e classe Pissotte, v’s
me croirerez si vous vouderez, ces galons, j’m’en bats l’œil.
Ça n’prouve rien, ces galons... et j’vous assure ben qu’si
j’étais pas forcé d’Ies porter, j’en ferais vite cadeau à une
connaissance pour s’en faire des jarretières.
9. — Pauv' martyr, val... C’est pas comme moi qu’ j’ai la
grande veine d’être resté simple bibi de 2 e , pas vrai?.., Moi,
au moinsse, j’puis m’payer le luxe d'offrir du tabac aux copains.
112.1e aws ---931. -..s .12e A- nnn A’les. v'nt tanar
5. — Ainsi, v’s voyez ces galons qu’on vient d’me coudre?...
Ben, ces galons, v’s pouvez pas vous imaginer c’qu'on m’a
supplié, barbé, enquiquiné pour qu’je les prenne !... C’qu'on
s’est traîné à mes genoux et pis à mes pieds pour arriver
7. — Pour sûr de sûr, cabo!... Moi t’aussi, si j'aurais eu de
l’estruction et de la thématique, j’aurerais pu n’en avoir- des
galons de toutes sortes.. Mais j’en veux pas à aucun prix des
galons... N’empêche, t’sais, qu’je t’en veux pas qu’tu soyes bri
gadier... Faut pas t gêner... tpeux m’tutoyer quand même,
comme autrefois...
8. — M’tutoyer? quoi t’est-ce que j'ai entendu, cavalier de
2 a classe Pissotte?.,. Me tutoyer! N’en vlà des façons d’parler
à son brigadier d’avec un tu subversif et déploré... C'est pas
our moi qu'je dis ça, bien entendu, puisque l’m’en bas l’œil...
[ais j’ai zun grade, Pissotte, et j'ai plus la liberté d’avoir les
relations que je vouderais...
d’ssus le ventre, comme ça, là!..,
(Lire la suite page 2.)
3. — C’est pas pour moi qu’je vous dis ça... moi j’m’en fiche...
jsuis pas assez bête, pas vrai, pour n’pas comprendre qudeux
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