Titre : Le Petit Havre illustré
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1906-08-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32836503h
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 août 1906 12 août 1906
Description : 1906/08/12 (N32). 1906/08/12 (N32).
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32849938
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-87703
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 23/02/2020
Le Petit Havr
EN VENTE :
Dans tous les Dépôts du PETIT HAVRE
ILLUSTRE
Huit Pages : C IN Q Centimes.
EN VENTE
Dans tous les Dépôts du PETIT HAVRE
8" Année. N° 32. Dimanche 12 Août 1906.
RMMG k*
Administration : 35, Rue Fontenelle
LE HAVRE
Paraît chaque Semaine.
Un dimanche, Patapon faisait la grasse
matinée.
Av7
(EUR
CHA?EAJ
ANDEZ
LES
700 R
00 SANG ,)
NE M’Res,,
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POUR
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GREVE
Beaucoup de personnes se contentèrent de deux petites planchettes de bois munies d’une
courroie ; d’autres s’ajustèrent aux pieds de petits paniers en osier. Enfin, il y eut des gens qui
n hésitèrent pas à introduire leurs pieds dans des boîtes à violons dont les couvercles furent
préalablement percés. Bref, le génie de chaque individu se manifesta en des combinaisons
plus ou moins savantes. Cette situation chevaleresque se doubla d’une autre non moins drôle ;
les chapeliers, les fabricants de chapeaux de paille, les manufactures de bonnets, etc.... se
mirent en grève..
3. — Alcide rafistola comme il put ses bottines et sortit
pour tâcher d’acheter, à n’importe quel prix, une paire de
chaussures présentables ; mais tous les magasins avaient
été saccagés et le stock de chaussures existant détruit jus
qu’à la dernière paire de grolles ; pantoufles, sabots, bottes,
espadrilles, rien n’avait été épargné.
6. — Mais comme Patapon habitait à Montmartre et que
son chef logeait à Montrouge, Alcide fut abandonné par ses
chaussettes à mi-chemin. Il continua pieds nus, recueillant
en route clous, morceaux de verre, etc., si bien qu’en arri
vant chez lui, ses pieds étaient si enflés qu’ils pouvaient
soutenir la comparaison avec ceux d’un éléphant de 3 ans.
5. — Lorsque Patapon, enfoui dans ses bottes, arriva chez
son chef, il fit sensation. Son amphytrion, privé aussi de
chaussures, le reçut pieds nus, mais il fit tant et si bien,
qu’Alcide, pour ne pas se mettre mal avec lui, se vit obligé
de lui faire cadeau de ses bottes; et Patapon regagna son
logis sur ses chaussettes.
PAS.LUAND To
AoN POGNON ^v Kl
C PASSER FAv7,
JAE Me PROCvR,
UNE PAiRE
V6 Ri B Oui 5
7..— Les dernières paires de chaussures usées, chacun s’ingénia à les remplacer du mieux
qu’il put. Certains, s’entortillèrent simplement les pieds dans de vieux linges: d’autres sortirent
chaussés de brosses à parquet; quelques-uns se munirent de patins à roulettes et à glace; Pa
tapon se hissa sur deux petits bancs ; on vit des gens se tailler des chaussures dans des
peaux de rats auxquelles ils laissaient la queue, ce qui leur faisait des souliers à la poulaine;
un amateur d’objets de Chine chaussa de jolis sabots en porcelaine, valant 2000 fr...
son unique paire de souliers à ressemeler. Vers 10 heures,
le cordonnier arriva, rapportant dans le même état qu'ils
étaient la veille — et quel état! — les ribouis d’Alcide. La
cordonnerie faisait grève à son tour: pan!
LORS VA FALLOIR S6 LAISSER BOUFFi
ju squ’aux OS J
I < —Esr Dv 1
Comment Alcide Patapon devient, grâce à une suite de grèves générales universelles,
un homme libre et heureux, par GUÉNIN
4. — Désespéré, Patapon cheminait tristement, lorsque
d’un égout il vit sortir un gaillard chaussé de grandes
bottes ; il se précipita vers lui : — 50 francs de vos bottes,
lui dit-il. L’autre, qui ignorait la grève des cordonniers,
sourit. — 100 fr! renchérit Alcide. L’autre, sourit encore.
— 300 fr ! clama Patapon. — Alors l’égoutier donna ses
bottes à Patapon et empocha les 300 balles.
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1. — Alcide Patapon ne voyait pas sans une certaine
inquiétude la multiplicité des grèves. Déjà, un bon tiers des
produits les plus utiles à la vie publique avaient disparu
de la circulation, de façon définitive et irrémédiable ; et à
chaque instant on apprenait la cessation du travail d’un
corps d’état ou d’une industrie.
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8. — ... avec un ensemble merveilleux. Patapon, qui,
depuis quelques jours, réfléchissait à l’effet de savoir quelle
serait la forme du chapeau qu’il donnerait pour successeur
à son vieux galurin, s’étant présenté chez son chapelier
trouva le magasin fermé. Une affiche, collée sur la devan
ture. en donnait la raison : « Grève générale universelle de
la chapellerie ». Et allez donc !
9. — Les modistes ne voulurent pas être en reste avec
les chapeliers, et bientôt tous les ateliers furent desértés
de la façon la plus absolue. Ce fut une désolation parmi le
sexe faible; des ruisseaux de larmes coulèrent de millions
de beaux yeux, mais rien n’y fit. Désormais il faudrait se
passer de chapeaux ou s’en fabriquer soi-même.
10. — Patapon, après avoir longtemps cherché quel genre
de coiffure il pourrait bien adopter, arrêta son choix sur
un joli tube en osier qui lui servait de porte-cannes; avec
une bonne courroie servant de jugulaire, il se trouva pos
sesseur d’un tube — c’est le mot — qui ne pouvait passer
inaperçu. Il s’en coiffa et sortit.
Lire la suite page 2.
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ILLUSTRE
Huit Pages : C IN Q Centimes.
EN VENTE
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8" Année. N° 32. Dimanche 12 Août 1906.
RMMG k*
Administration : 35, Rue Fontenelle
LE HAVRE
Paraît chaque Semaine.
Un dimanche, Patapon faisait la grasse
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Beaucoup de personnes se contentèrent de deux petites planchettes de bois munies d’une
courroie ; d’autres s’ajustèrent aux pieds de petits paniers en osier. Enfin, il y eut des gens qui
n hésitèrent pas à introduire leurs pieds dans des boîtes à violons dont les couvercles furent
préalablement percés. Bref, le génie de chaque individu se manifesta en des combinaisons
plus ou moins savantes. Cette situation chevaleresque se doubla d’une autre non moins drôle ;
les chapeliers, les fabricants de chapeaux de paille, les manufactures de bonnets, etc.... se
mirent en grève..
3. — Alcide rafistola comme il put ses bottines et sortit
pour tâcher d’acheter, à n’importe quel prix, une paire de
chaussures présentables ; mais tous les magasins avaient
été saccagés et le stock de chaussures existant détruit jus
qu’à la dernière paire de grolles ; pantoufles, sabots, bottes,
espadrilles, rien n’avait été épargné.
6. — Mais comme Patapon habitait à Montmartre et que
son chef logeait à Montrouge, Alcide fut abandonné par ses
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en route clous, morceaux de verre, etc., si bien qu’en arri
vant chez lui, ses pieds étaient si enflés qu’ils pouvaient
soutenir la comparaison avec ceux d’un éléphant de 3 ans.
5. — Lorsque Patapon, enfoui dans ses bottes, arriva chez
son chef, il fit sensation. Son amphytrion, privé aussi de
chaussures, le reçut pieds nus, mais il fit tant et si bien,
qu’Alcide, pour ne pas se mettre mal avec lui, se vit obligé
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peaux de rats auxquelles ils laissaient la queue, ce qui leur faisait des souliers à la poulaine;
un amateur d’objets de Chine chaussa de jolis sabots en porcelaine, valant 2000 fr...
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Comment Alcide Patapon devient, grâce à une suite de grèves générales universelles,
un homme libre et heureux, par GUÉNIN
4. — Désespéré, Patapon cheminait tristement, lorsque
d’un égout il vit sortir un gaillard chaussé de grandes
bottes ; il se précipita vers lui : — 50 francs de vos bottes,
lui dit-il. L’autre, qui ignorait la grève des cordonniers,
sourit. — 100 fr! renchérit Alcide. L’autre, sourit encore.
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inaperçu. Il s’en coiffa et sortit.
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