Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1902-02-15
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 15 février 1902 15 février 1902
Description : 1902/02/15 (N303). 1902/02/15 (N303).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32635026
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
T Année — N° 303.
Samedi 15 Février 1902.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
ADMINISTRATION ET REDACTION
15, RUE GASIMIR-PÉKIER, 15
Secrétaire de la Rédaction.... Alfred Henri
i ,L’I.ypniMEDn-OÉRANiv...j.^ ii ..,^... ï. LE ROY
Prix des Insertions :
Annonces £5 centimes là ligne
Réclames 50 »
On traite à. forfait
^ a sui imitât-
Dieppe, 11 février.
Les Prochaines Élections
Le parti « sans Convictions »
M. Méline veut le pouvoir et pour
cela il prêche l'organisation de son
parti!
Cette intention est manifestement
exprimée dans le discours qu'il
prononça dernièrement à Remire-
mont.
Pour soumettre la France à sa
dictature et à celle de ses amis, ce
politicien néfaste n’est pas très
scrupuleux dans le choix des recrues
dont il sollicite le concours : cela ne
nous étonne pas !
Aux républicains, il affirme soû
attachement et son dévouement iné
branlable à la République et à la
démocratie.
Aux réactionnaires, il assure sa
fidélité aux principes qui leur sont
chers et qu’ils retrouveront obser
vés avec son programme gouver
nemental.
Il en est évidemment ainsi de cer
tain membre de son Comité direc
teur , qui, au Havre, se prétend mi
nistériel, et partout ailleurs, se dé
clare méliniste militant ; on cherche
vainement la bonne foi !
A la vérité, c’est le régime de
« Vôte-toi de là que je m'y mette »
que les organisateurs de ce parti
cherchent à faire triompher, en se
moquant des uns et des autres.
M. Méline et son Comité directeur
évoluent dans un axe politique qui
n’a pour pivot que leurs ambitions
et leurs convoitises personnelles.
Il est temps que le pays y prenne
garde : l’oligarchie à laquelle ils
veulent l’asservir ne tarderait pas
à achever leur oeuvre de désor
ganisation politique et économique,
dont le Havre en particulier , a tant
souffert dans ses ressources vitales
et essentielles, sous le ministère de
néfaste mémoire ; que chacun s’en
souvienne.
Leur tactique est bien connue ici :
c’est d’elle, assurément dont M. H.
Fénoux doit s’inspirer lorsqu’il com
bat avec perfidie tous ceux qui mé
ritent et justifient la confiance du
corps électoral.
Chacun connait les ondulations
tendancieuses et le peu de fixité des
opinions du Petit Havre , son orien
tation est telle, qu’elle ressemble, au
point de se confondre, avec celle de
M. Méline, le général de ce parti
hétéroclyte qui, dans la lutte, a pour
cri de ralliement : « La fin justifie
les moyens. »
Bernardin.
EN VDE DES ÉLECTIONS
Levée de Crosse»
Le cardinal Langénieux, archevê
que de Reims, publie, à l’occasion du
carême, un mandement où il proteste
contre la laïcisation des écoles pri
maires, les projets de loi contre la
liberté de l’enseignement secondaire,
le stage scolaire, etc.
Il se plaint qu’à l’heure actuelle la
qualité de catholique suffit pour bri
ser une carrière, tandis que la qualité
de franc-maçon ouvre toutes les por
tes.
Il est effrayé des conséquences de
la loi sur les congrégations, lesquelles
sont loin d’avoir la fortune que l’on
prétend et la consacrent, d’ailleurs,
au soulagement des malades et des
pauvres.
Il y voit une victoire pour le so
cialisme, car le vote de la liquidation
des biens est un pas décisif vers la
révision des fortunes.
II signale les effets de l’action ma
çonnique qui s’en prend à la patrie
elle-même dans son incarnation la
plus populaire, l’armée.
Il fait appel en terminant à l’union
des honnêtes gens.
— ;
IRONIE
Une note parue dans le Petit Havre ,
fait connaître aux électeurs de M.
Rispal qu’on vient de distribuer à la
Chambre des Députés entr’autres do
cuments, deux rapports de M. Ris-
pal, député du Havre, au nom de la
Commission des comptes chargée d’exa
miner les projets de loi portant régle
ment définitif du budget de l’exercice
1892 et celui de l’exercice 1897.
Dans l’un et l’autre de ces rap
ports M. Rispal, au nom de ses col
lègues, critique sévèrement l’usage
abusif et irrégulier des crédits sup
plémentaires et propose à la Cham
bre de voter une protestation dans ce
sens.
Tout d’abord, nous pensions avoir
mal vu, ne pouvant en croire nos
yeux, nous avons dû relire à plusieurs
reprises le petit communiqué, eh bien
non ! nous ne nous étions pas trom
pés, ça y est en toutes lettres et tous
les lecteurs du journal ont pu le lire
« M. Rispal critique sévèrement l’usage
abusif et irrégulier des crédits, etc. »
Quelle ironie, M. Rispal chargé de
critiquer sévèrement les procédés
financiers qu’il n’a cessé de mettre en
pratique. La politique a de ces fata
lités !
Est-il un contribuable au Havre
qui n’ait souvenance de sa gestion,
comme adjoint au Maire, des crédits
alloués à son service ? Qu’ils soient
ordinaires, extraordinaires ou com
plémentaires, ils étaient toujours dé
passés d’une façon anormale.
Est-il un contribuable qui ne se
souvienne de l’état des finances mu
nicipales lorsque M. Rispal cessa
heureusement ses fonctions d’adjoint ?
Nous disons heureusement, car si ce
diable d’homme était resté à l’Hôtel
de Ville, tout le budget municipal
serait passé en macadam.
Le rapport de M. Rispal doit être
évidemment intéressant à consulter,
il doit contenir des enseignements à
l’adresse de tous les budgétivores, ses
collègues de la Chambre ne pouvaient
non plus faire un meilleur choix pour
ce travail, il était tout désigné pour
traiter cette question par sa compé
tance en la matière.
Et la Chambre elle-même l’a si bien
compris qu’elle en a, mardi dernier,
adopté les conclusions.
Il est vraiment regrettable que le
petit jeu des « combles » ne soit plus
de mode, on aurait pu joindre à la
série de ces intéressants casse-têtes le
comble de l’ironie.
Clovis.
de
DÉFENSE RÉPUBLICAINE
Réunion de la commission exécutive
La commission exécutive, réunie
lundi soif, à Rouen, après avoir exa
miné quatre-vingt-douze demandes
d’admission, a émis un avis favorable
pour soixante-seize d’entre elles et
ouvert une enquête pour les autres.
Après avoir étudié diverses ques
tions portées à l’ordre du jour, le
citoyen Loyer, président de la section
dieppoise, a exposé qu’elle était ac
tuellement la situation électorale dans
la première circonscription de Dieppe,
et rendu compte de la dernière réu
nion de la section de Dieppe, à l’issue
de laquelle l’ordre du jour suivant a
été voté à l’unanimité par les 68
membres présents :
« Considérant qu’actuellement les
républicains de la première circons
cription de Dieppe se trouvent en
présence de deux candidatures :
« Celle de M. Bignon, dont l’atti
tude, lors des dernières élections lé
gislatives et sénatoriales, ne laisse
aucun doute sur ses opinions réac
tionnaires, et celle de M. de Meur, se
présentant comme candidat républi
cain, se réclamant de la politique du
ministère actuel, mais dont le passé,
les actes (moins récents) et les expli
cations ne paraissant pas des gages
suffisants, décident de conserver sa
liberté d’action et d’agir suivant les
circonstances. »
La commission exécutive approuve
pleinement l’attitude et la conduite
de la section dieppoise, et compte sur
elle pour assurer, dans quelques mois,
le triomphe des idées républicaines
dans cette région.
Le Secrétaire.
CHRONIQUE ÉLECTORALE
Arrondissement de Rouen
D e CIRCONSCRIPTION
Dernières nouvelles :
M. Robert, conseiller général, con
seiller municipal, président du Syn
dicat des typographes, ne sera pas
candidat contre M. Ricard. Il l’a dé
claré devant témoins.
Le sons-Pitot et gobier Borgnet
portera les couleurs du Journal de
Rouen : l’intarissable ex-avocat Ver-
mont fera flotter la bannière fleurde
lisée du Nouvelliste.
Arrondissement de Dieppe
l re CIRCONSCRIPTION
On a lu plus haut, le texte de l’or
dre du jour voté pur la section diep
poise de la Fédération départementale
de Défense républicaine.
Nos amis, mis en présence de la
candidature réactionnaire du maire
d’Eu et de la candidature équivoque
de M. de Meur, se réservent, dans
l’espoir que le programme nettement
radical trouvera un défenseur.
Cette candidature franchement dé
mocratique est d’autant plus souhai
table, que l’attitude embarrassée, et
pour cause, de M. de Meur ne ral
liera certainement pas tous les suf
frages républicains.
La lettre ci-dessous en indique très
clairement les raisons :
Monsieur le Directeur,
« Vous avez signalé dans votre
journal les circonstances véritable
ment anormales, dans lesquelles la
candidature de M. de Meur, ancien
secrétaire de M. Méline, a été posée
dans la première circonscription de
Dieppe.
« Il apparaît aux esprits les moins
prévenus, que M. de Meur, quel que
soit le mérite que lui attribuent ses
commensaux habituels ou ses amis,
se présente comme le candidat le
moins qualifié pour devenir dans
notre région le champion de la dé
fense républicaine dans les graves
conjonctures que traverse là Répu
blique.
« Etranger au pays par ses origines
de famille, M. de Meur est venu il y
a peu d’aunées s’installer à Dieppe,
alors que M. Méline était ministre de
l’agriculture et président du Conseil.
« Sans calomnier M. de Meur, son
attitude d’aujourd’hui permet de le
classer définitivement dans le parti
envahissant des arrivistes qui, sans
titre et sans qualités, revendiquent
cependant l’honneur dé la direction
des partis.
« A l’époque triomphante du mi
nistère Méline, M. de Meur était l’en**
fant gâté, l'espoir de la réaction et il
préparait déjà sa candidature pour la
défense de cette politique de l’esprit
nouveau qui devait précipiter le pays
dans les périls du nationalisme. Mais
aujourd’hui, lés événements ont
changé. •
« L’axe gouvernemëntal s’est dé
placé, le gouvernement de défense
républicaine a rétabli* l’ordre dans la
rue, le pays « s’est ressaisi, et les
« électeurs peuvent assurer le triora-
« phe définitif de la République, l’é—
« crasement de cette coalition anti-
« nomique sans raison sociale avoua-
« ble, qui s’appelait hier le parti sans
« nom ». qui s’est fait un état-civil
avec le nom d’un soldat factieux, qui
est devenn aujourd’hui le nationa
lisme, appellation d’attrnte qui per
met à chacun d’espérer duper tous les
autres, ainsi que l’exposait magnifi
quement à Toulouse le président du
Conseil.
« M. de Meur, qui peut réclamer
une part de responsabilité, infime, je
le reconnais, dans cette politique né
faste qui a préparé ces périls, a
changé d’opinion avec les événements.
Comme saint Paul, il a retrouvé son
chemin de Damas. Avec une indépen
dance de caractère et de conscience
qui stupéfie autant qu’elle afflige, il a
renié par trois fois M. Méline pour
se rallier non sans réserve à la politi
que du ministère de défense républi
caine ; il a cependant reçu l’investi
ture du comité républicain de Dieppe.
Et c’est lüi qui doit diriger l’assaut
contre les forces coalisées du clérica
lisme et de la réaction toute puis
sante dans notre région !
« En présence des périls qui mena
cent la République ; les républicains
se courberaient encore tous devant
les nécessités de la discipline répu
blicaine, mais des bruits étranges cir
culent dans Dieppe. On dit ouverte
ment que notre prétendant au siège
de député dans la première circons
cription est allé, non pas à Canosa
comme Henri IV, non pas à Gand,
comme -le ministre Guizot, mais à
Omonville et à Janval protester de son
dévouement à la politique réaction
naire et cléricale auprès de M. Rou
land et de M. Laborde-Noguez.
« On précise davantage encore, on
affirme qn’il existe un document, une
lettre de M. de Meur, alors que M.
Laborde-Noguez devait être, en 1898,
le candidat du parti conservateur, et
dans laquelle M. de Meur aurait pris
par écrit rengagement formel, si un
événement quelconque écartait M. de
la Borde de la politique, de prendre
à sa place la défense des intérêts
conservateurs.
« Si ces bruits, habilement répan
dus dans le public sont mensongers,
si la lettre qu’on menace de publier
et de répandre comme mancçuyre de
la dernière heure est une invention
calomnieuse, il est temps encore de
rétablir la vérité des faits et de con
fondre les meneurs de la réaction.
« Il appartient au Comité répu
blicain de Dieppe de rassurer les eon-
• sciences en provoquant de la part de
son candidat une protestation écrite,
nette, précise et.catégorique.
» Sur le nom de M. dé Meur, ral
lie d’hier à la politique de défense ré
publicaine, nous sommes obligés plus
tard de nous grouper et faire bloc
contre la réaction , encore est-il que
nous sommes en droit d’exiger la
preuve certaine que le parti républi
cain à Dieppe est à l’abri d’une aven
ture. »
Recevez, monsieur le directeur, etc.
Un Républicain de la veille „
• •
Arrondissement d’Yvetot
C’est dimanche que le Congrès ré
publicain se réunit à Yvetot pour
désigner son candidat aux élections
prochaines.
La sitution reste ce qu’elle était
jusqu’à présent au point de vue des
candidats ; on recommence cependant
à parler d’un désistement possible de
M. Lechevallier, et, dans ce cas, le
député actuel de la deuxième circons
cription serait pris, faute de mieux,
par la réaction qui en tenterait le
repêchage. Difficile besogne.
Mais elle s’est modifiée sous d’au
tres rapports et d’une façon bien inat
tendue. On sait que seule, la deuxiè
me circonscription avait une organi
sation électorale complète, un comité
républicain par canton, très vivant et
très actif. Dans la première, il n’y
avait de comités qu’à Caudebec (en
core était-il purement nominatif), à
Fauville et à Valmont; il n’en exis
tait ni à Yvetot, ni à Ourville. Or,
voici les deux faits très intéressants
qui viennent de se produire.
Le Comité de Caudebec, convoqué
pour la première fois depuis qu’il
existe sur le papier, s’est réuni sa
medi, et comme il n’avait guère été
envoyé de lettres de convocation qu’à
ceux que l’on supposait disposés à
emboîter le pas au Comité de Eau-
ville, il se trouva, en effet, une ma
jorité pour l’abstention. Par 21 voix
contre 15 sur 36 présents, la réunion
décida qu’il n’y avait pas lieu de se
rendre au Congrès. Alors, il se pro
duisit une scission immédiate et défi
nitive. Les républicains se concertè
rent à l’issue de la séance et déci
dèrent de constituer un Comité réel,
ayant une organisation régulière, qui,
dans toutes les circonstances néces
saires, se mettra en rapports avec les
autres comités républicains dé l’ar
rondissement. Des convocations ont
été adressées mercredi dans toutes les
communes du canton, et la constitu
tion définitive du Comité aura lieu
dimanche matin. Le nouveau Comité
républicain décidera ensuite s’il y a
Samedi 15 Février 1902.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
ADMINISTRATION ET REDACTION
15, RUE GASIMIR-PÉKIER, 15
Secrétaire de la Rédaction.... Alfred Henri
i ,L’I.ypniMEDn-OÉRANiv...j.^ ii ..,^... ï. LE ROY
Prix des Insertions :
Annonces £5 centimes là ligne
Réclames 50 »
On traite à. forfait
^ a sui imitât-
Dieppe, 11 février.
Les Prochaines Élections
Le parti « sans Convictions »
M. Méline veut le pouvoir et pour
cela il prêche l'organisation de son
parti!
Cette intention est manifestement
exprimée dans le discours qu'il
prononça dernièrement à Remire-
mont.
Pour soumettre la France à sa
dictature et à celle de ses amis, ce
politicien néfaste n’est pas très
scrupuleux dans le choix des recrues
dont il sollicite le concours : cela ne
nous étonne pas !
Aux républicains, il affirme soû
attachement et son dévouement iné
branlable à la République et à la
démocratie.
Aux réactionnaires, il assure sa
fidélité aux principes qui leur sont
chers et qu’ils retrouveront obser
vés avec son programme gouver
nemental.
Il en est évidemment ainsi de cer
tain membre de son Comité direc
teur , qui, au Havre, se prétend mi
nistériel, et partout ailleurs, se dé
clare méliniste militant ; on cherche
vainement la bonne foi !
A la vérité, c’est le régime de
« Vôte-toi de là que je m'y mette »
que les organisateurs de ce parti
cherchent à faire triompher, en se
moquant des uns et des autres.
M. Méline et son Comité directeur
évoluent dans un axe politique qui
n’a pour pivot que leurs ambitions
et leurs convoitises personnelles.
Il est temps que le pays y prenne
garde : l’oligarchie à laquelle ils
veulent l’asservir ne tarderait pas
à achever leur oeuvre de désor
ganisation politique et économique,
dont le Havre en particulier , a tant
souffert dans ses ressources vitales
et essentielles, sous le ministère de
néfaste mémoire ; que chacun s’en
souvienne.
Leur tactique est bien connue ici :
c’est d’elle, assurément dont M. H.
Fénoux doit s’inspirer lorsqu’il com
bat avec perfidie tous ceux qui mé
ritent et justifient la confiance du
corps électoral.
Chacun connait les ondulations
tendancieuses et le peu de fixité des
opinions du Petit Havre , son orien
tation est telle, qu’elle ressemble, au
point de se confondre, avec celle de
M. Méline, le général de ce parti
hétéroclyte qui, dans la lutte, a pour
cri de ralliement : « La fin justifie
les moyens. »
Bernardin.
EN VDE DES ÉLECTIONS
Levée de Crosse»
Le cardinal Langénieux, archevê
que de Reims, publie, à l’occasion du
carême, un mandement où il proteste
contre la laïcisation des écoles pri
maires, les projets de loi contre la
liberté de l’enseignement secondaire,
le stage scolaire, etc.
Il se plaint qu’à l’heure actuelle la
qualité de catholique suffit pour bri
ser une carrière, tandis que la qualité
de franc-maçon ouvre toutes les por
tes.
Il est effrayé des conséquences de
la loi sur les congrégations, lesquelles
sont loin d’avoir la fortune que l’on
prétend et la consacrent, d’ailleurs,
au soulagement des malades et des
pauvres.
Il y voit une victoire pour le so
cialisme, car le vote de la liquidation
des biens est un pas décisif vers la
révision des fortunes.
II signale les effets de l’action ma
çonnique qui s’en prend à la patrie
elle-même dans son incarnation la
plus populaire, l’armée.
Il fait appel en terminant à l’union
des honnêtes gens.
— ;
IRONIE
Une note parue dans le Petit Havre ,
fait connaître aux électeurs de M.
Rispal qu’on vient de distribuer à la
Chambre des Députés entr’autres do
cuments, deux rapports de M. Ris-
pal, député du Havre, au nom de la
Commission des comptes chargée d’exa
miner les projets de loi portant régle
ment définitif du budget de l’exercice
1892 et celui de l’exercice 1897.
Dans l’un et l’autre de ces rap
ports M. Rispal, au nom de ses col
lègues, critique sévèrement l’usage
abusif et irrégulier des crédits sup
plémentaires et propose à la Cham
bre de voter une protestation dans ce
sens.
Tout d’abord, nous pensions avoir
mal vu, ne pouvant en croire nos
yeux, nous avons dû relire à plusieurs
reprises le petit communiqué, eh bien
non ! nous ne nous étions pas trom
pés, ça y est en toutes lettres et tous
les lecteurs du journal ont pu le lire
« M. Rispal critique sévèrement l’usage
abusif et irrégulier des crédits, etc. »
Quelle ironie, M. Rispal chargé de
critiquer sévèrement les procédés
financiers qu’il n’a cessé de mettre en
pratique. La politique a de ces fata
lités !
Est-il un contribuable au Havre
qui n’ait souvenance de sa gestion,
comme adjoint au Maire, des crédits
alloués à son service ? Qu’ils soient
ordinaires, extraordinaires ou com
plémentaires, ils étaient toujours dé
passés d’une façon anormale.
Est-il un contribuable qui ne se
souvienne de l’état des finances mu
nicipales lorsque M. Rispal cessa
heureusement ses fonctions d’adjoint ?
Nous disons heureusement, car si ce
diable d’homme était resté à l’Hôtel
de Ville, tout le budget municipal
serait passé en macadam.
Le rapport de M. Rispal doit être
évidemment intéressant à consulter,
il doit contenir des enseignements à
l’adresse de tous les budgétivores, ses
collègues de la Chambre ne pouvaient
non plus faire un meilleur choix pour
ce travail, il était tout désigné pour
traiter cette question par sa compé
tance en la matière.
Et la Chambre elle-même l’a si bien
compris qu’elle en a, mardi dernier,
adopté les conclusions.
Il est vraiment regrettable que le
petit jeu des « combles » ne soit plus
de mode, on aurait pu joindre à la
série de ces intéressants casse-têtes le
comble de l’ironie.
Clovis.
de
DÉFENSE RÉPUBLICAINE
Réunion de la commission exécutive
La commission exécutive, réunie
lundi soif, à Rouen, après avoir exa
miné quatre-vingt-douze demandes
d’admission, a émis un avis favorable
pour soixante-seize d’entre elles et
ouvert une enquête pour les autres.
Après avoir étudié diverses ques
tions portées à l’ordre du jour, le
citoyen Loyer, président de la section
dieppoise, a exposé qu’elle était ac
tuellement la situation électorale dans
la première circonscription de Dieppe,
et rendu compte de la dernière réu
nion de la section de Dieppe, à l’issue
de laquelle l’ordre du jour suivant a
été voté à l’unanimité par les 68
membres présents :
« Considérant qu’actuellement les
républicains de la première circons
cription de Dieppe se trouvent en
présence de deux candidatures :
« Celle de M. Bignon, dont l’atti
tude, lors des dernières élections lé
gislatives et sénatoriales, ne laisse
aucun doute sur ses opinions réac
tionnaires, et celle de M. de Meur, se
présentant comme candidat républi
cain, se réclamant de la politique du
ministère actuel, mais dont le passé,
les actes (moins récents) et les expli
cations ne paraissant pas des gages
suffisants, décident de conserver sa
liberté d’action et d’agir suivant les
circonstances. »
La commission exécutive approuve
pleinement l’attitude et la conduite
de la section dieppoise, et compte sur
elle pour assurer, dans quelques mois,
le triomphe des idées républicaines
dans cette région.
Le Secrétaire.
CHRONIQUE ÉLECTORALE
Arrondissement de Rouen
D e CIRCONSCRIPTION
Dernières nouvelles :
M. Robert, conseiller général, con
seiller municipal, président du Syn
dicat des typographes, ne sera pas
candidat contre M. Ricard. Il l’a dé
claré devant témoins.
Le sons-Pitot et gobier Borgnet
portera les couleurs du Journal de
Rouen : l’intarissable ex-avocat Ver-
mont fera flotter la bannière fleurde
lisée du Nouvelliste.
Arrondissement de Dieppe
l re CIRCONSCRIPTION
On a lu plus haut, le texte de l’or
dre du jour voté pur la section diep
poise de la Fédération départementale
de Défense républicaine.
Nos amis, mis en présence de la
candidature réactionnaire du maire
d’Eu et de la candidature équivoque
de M. de Meur, se réservent, dans
l’espoir que le programme nettement
radical trouvera un défenseur.
Cette candidature franchement dé
mocratique est d’autant plus souhai
table, que l’attitude embarrassée, et
pour cause, de M. de Meur ne ral
liera certainement pas tous les suf
frages républicains.
La lettre ci-dessous en indique très
clairement les raisons :
Monsieur le Directeur,
« Vous avez signalé dans votre
journal les circonstances véritable
ment anormales, dans lesquelles la
candidature de M. de Meur, ancien
secrétaire de M. Méline, a été posée
dans la première circonscription de
Dieppe.
« Il apparaît aux esprits les moins
prévenus, que M. de Meur, quel que
soit le mérite que lui attribuent ses
commensaux habituels ou ses amis,
se présente comme le candidat le
moins qualifié pour devenir dans
notre région le champion de la dé
fense républicaine dans les graves
conjonctures que traverse là Répu
blique.
« Etranger au pays par ses origines
de famille, M. de Meur est venu il y
a peu d’aunées s’installer à Dieppe,
alors que M. Méline était ministre de
l’agriculture et président du Conseil.
« Sans calomnier M. de Meur, son
attitude d’aujourd’hui permet de le
classer définitivement dans le parti
envahissant des arrivistes qui, sans
titre et sans qualités, revendiquent
cependant l’honneur dé la direction
des partis.
« A l’époque triomphante du mi
nistère Méline, M. de Meur était l’en**
fant gâté, l'espoir de la réaction et il
préparait déjà sa candidature pour la
défense de cette politique de l’esprit
nouveau qui devait précipiter le pays
dans les périls du nationalisme. Mais
aujourd’hui, lés événements ont
changé. •
« L’axe gouvernemëntal s’est dé
placé, le gouvernement de défense
républicaine a rétabli* l’ordre dans la
rue, le pays « s’est ressaisi, et les
« électeurs peuvent assurer le triora-
« phe définitif de la République, l’é—
« crasement de cette coalition anti-
« nomique sans raison sociale avoua-
« ble, qui s’appelait hier le parti sans
« nom ». qui s’est fait un état-civil
avec le nom d’un soldat factieux, qui
est devenn aujourd’hui le nationa
lisme, appellation d’attrnte qui per
met à chacun d’espérer duper tous les
autres, ainsi que l’exposait magnifi
quement à Toulouse le président du
Conseil.
« M. de Meur, qui peut réclamer
une part de responsabilité, infime, je
le reconnais, dans cette politique né
faste qui a préparé ces périls, a
changé d’opinion avec les événements.
Comme saint Paul, il a retrouvé son
chemin de Damas. Avec une indépen
dance de caractère et de conscience
qui stupéfie autant qu’elle afflige, il a
renié par trois fois M. Méline pour
se rallier non sans réserve à la politi
que du ministère de défense républi
caine ; il a cependant reçu l’investi
ture du comité républicain de Dieppe.
Et c’est lüi qui doit diriger l’assaut
contre les forces coalisées du clérica
lisme et de la réaction toute puis
sante dans notre région !
« En présence des périls qui mena
cent la République ; les républicains
se courberaient encore tous devant
les nécessités de la discipline répu
blicaine, mais des bruits étranges cir
culent dans Dieppe. On dit ouverte
ment que notre prétendant au siège
de député dans la première circons
cription est allé, non pas à Canosa
comme Henri IV, non pas à Gand,
comme -le ministre Guizot, mais à
Omonville et à Janval protester de son
dévouement à la politique réaction
naire et cléricale auprès de M. Rou
land et de M. Laborde-Noguez.
« On précise davantage encore, on
affirme qn’il existe un document, une
lettre de M. de Meur, alors que M.
Laborde-Noguez devait être, en 1898,
le candidat du parti conservateur, et
dans laquelle M. de Meur aurait pris
par écrit rengagement formel, si un
événement quelconque écartait M. de
la Borde de la politique, de prendre
à sa place la défense des intérêts
conservateurs.
« Si ces bruits, habilement répan
dus dans le public sont mensongers,
si la lettre qu’on menace de publier
et de répandre comme mancçuyre de
la dernière heure est une invention
calomnieuse, il est temps encore de
rétablir la vérité des faits et de con
fondre les meneurs de la réaction.
« Il appartient au Comité répu
blicain de Dieppe de rassurer les eon-
• sciences en provoquant de la part de
son candidat une protestation écrite,
nette, précise et.catégorique.
» Sur le nom de M. dé Meur, ral
lie d’hier à la politique de défense ré
publicaine, nous sommes obligés plus
tard de nous grouper et faire bloc
contre la réaction , encore est-il que
nous sommes en droit d’exiger la
preuve certaine que le parti républi
cain à Dieppe est à l’abri d’une aven
ture. »
Recevez, monsieur le directeur, etc.
Un Républicain de la veille „
• •
Arrondissement d’Yvetot
C’est dimanche que le Congrès ré
publicain se réunit à Yvetot pour
désigner son candidat aux élections
prochaines.
La sitution reste ce qu’elle était
jusqu’à présent au point de vue des
candidats ; on recommence cependant
à parler d’un désistement possible de
M. Lechevallier, et, dans ce cas, le
député actuel de la deuxième circons
cription serait pris, faute de mieux,
par la réaction qui en tenterait le
repêchage. Difficile besogne.
Mais elle s’est modifiée sous d’au
tres rapports et d’une façon bien inat
tendue. On sait que seule, la deuxiè
me circonscription avait une organi
sation électorale complète, un comité
républicain par canton, très vivant et
très actif. Dans la première, il n’y
avait de comités qu’à Caudebec (en
core était-il purement nominatif), à
Fauville et à Valmont; il n’en exis
tait ni à Yvetot, ni à Ourville. Or,
voici les deux faits très intéressants
qui viennent de se produire.
Le Comité de Caudebec, convoqué
pour la première fois depuis qu’il
existe sur le papier, s’est réuni sa
medi, et comme il n’avait guère été
envoyé de lettres de convocation qu’à
ceux que l’on supposait disposés à
emboîter le pas au Comité de Eau-
ville, il se trouva, en effet, une ma
jorité pour l’abstention. Par 21 voix
contre 15 sur 36 présents, la réunion
décida qu’il n’y avait pas lieu de se
rendre au Congrès. Alors, il se pro
duisit une scission immédiate et défi
nitive. Les républicains se concertè
rent à l’issue de la séance et déci
dèrent de constituer un Comité réel,
ayant une organisation régulière, qui,
dans toutes les circonstances néces
saires, se mettra en rapports avec les
autres comités républicains dé l’ar
rondissement. Des convocations ont
été adressées mercredi dans toutes les
communes du canton, et la constitu
tion définitive du Comité aura lieu
dimanche matin. Le nouveau Comité
républicain décidera ensuite s’il y a
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