Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1902-02-08
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 février 1902 08 février 1902
Description : 1902/02/08 (N302). 1902/02/08 (N302).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263501s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
T Année - f 302. CINQ CENTIMES LE NUMÉRO Samedi 8 Février 1302.
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure..... .par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, RUE GASIMIR-PÉRIER,
Secrétaire de la Rédaction.... Alfred Henri
L’Imprimeur-Gérant F. LE ROY
15
Annonces
Réclames,
Prix des Insertions :
25 centimes la ligne
50 »
On traite à forfait
Conseil Monicipal du Havre
Conflit — Les bois de teck et de hickory
Dans sa séance du 29 janvier, le*
Conseil municipal du Havre a dis
cuté longuement la question du ré
gime des bois de teck et de hickory,
question bien simple pour ceux qui
sont initiés au mécanisme adminis
tratif et très ardue pour les grandes
intelligences qui ne daignent pas
descendre jusqu'à des menus détails.
Nous constatons avec regret que
personne, excepté le docteur Fauvel
et M. Cherfils, n’a envisagé l'affaire
au point de vue de la légalité : tous
les arguments produits par M. l’ad
joint, par l'honorable conseiller qui
est venu à son secours, arguments
spécieux et de nature à égarer l’opi
nion publique, sont à côté du règle
ment de l’octroi et les orateurs se
sont bien gardés d'entrer dans le vif
de la question.
Nous ne nous arrêterons pas au
procédé de polémique auquel M.
Déliot a eu recours dans son jour
nal ; nous déclarons, tout d’abord,
que nous réprouvons dans les dis
cussions les moyens violents, pas
sionnés et les imputations person
nelles qui enveniment toutes les
causes sans les résoudre ; mais,
d'un autre côté, nous affirmerons
énergiquement, pour rendre justice
à qui la mérite, que M. Déliot, en ce
qui concerne les principes et la sau
vegarde des intérêts de la ville,
avait cent fois raison et nous le
prouvons.
Jusqu'à la fin de 1900, les bois de
teck et d’hickory avaient été soumis
aux formalités de l’entrepôt, c’est-à-
dire que : entrés avec suspension
du ‘paiement des droits d'octroi
dans les magasins des négociants
importateurs , ils devaient en sortir
exempts ou taxés suivant le cas :
exempts s'ils étaient considérés
comme bois d’ébénisterie ou de
constructions maritimes ; taxés,
s'ils devaient servir à la CONS
TRUCTION ORDINAIRE .
Telle est, au fond, la vérité, dé
pouillée d’arguties et M. l’adjoint
n'a pas daigné descendre dans le
puits où elle se trouvait tout entière.
Il lui a paru plus commode de s'ar
rêter à la margelle sur laquelle il a
écrit ou fait écrire ses principes ad
ministratifs nouvelle école.
En effet, quand M. l’adjoint vient
affirmer que : « à quelque point de
< vue qu’on se place, ces bois doi
ve vent être considérés comme abso-
< lument exempts, non-seulement
« des droits, mais de toutes forma-
« lités d’octroi », il avance une
contre-vérité et commet une grosse
hérésie. Nous savons par expérience
et des receveurs d’octroi anciens et
nouveaux, assureront que les for
malités d’octroi exigées régulière
ment, étaient absolument nécessai
res et pouvaient seules, avant l’in
trusion de l'assimilation , — décou
verte) sublime et tardive, — prévenir
des fraudes préjudiciables aux re
venus de la ville.
Quand, dans Tordre du jour qu’il
a proposé, le docteur Fauvel récla
mait « une réserve pour le cas où
< le teck et l’hickory, bois d’ébénis-
« terie viendraient à être employés
« à la construction », il était dans
le vrai, dans le cœur du débat ; seul,
il avait compris qu’il ne fallait pas
laisser la porte ouverte à la fraude,
sous prétexte d'assimilation et qu’il
valait mieux la prévenir que la ré
primer. On voit qu'il s’était donné
la peine d’étudier sérieusement le
point controversé.
M. Deliot, nous le répétons, avait
donc cent fois raison, lorsqu’il si
gnalait un abus de pouvoir compro
mettant pour les finances de la vüle
et l’unanimité, moins deux voix, du
Conseil municipal mal renseigné, a
eu mille fois tort d’approuver -des
expédients inconnus dans les gran
des administrations de l’Etat et qui
seraient sévèrement réprimés, s’ils
s’y produisaient. On a cité la douane.
Demandez à un vérificateur, à un
inspecteur ce qu'il adviendrait s’il
se permettait d’interpréter à sa
guise les lois et règlements et de
procéder, de sa propre autorité, à
des assimilations fantaisistes. Ce
blanc-seing accordé à l’arbitraire,
cette grave atteinte aux règles ad
ministratives les plus élémentaires,
produiront un triste effet dans le
service de l’octroi et dans l’esprit
des contribuables.
Assurément, M. Déliot a dépassé
toutes les limites dans un article de
journal d'une violence extrême;
nous pensons même que s’il s'était
borné à discuter un cas litigieux, ce
qui était son droit et son devoir, en
termes courtois et mesurés, le Con
seil municipal ne serait pas trouvé
dans l'obligation de couvrir complè
tement et sans réserve un impru
dent administrateur. La loyauté per
sonnelle de M. l’adjoint, mise en
causej a entraîné la question d’in
térêt général et provoqué une abso
lution pleine et entière, décision fort
heureuse pour l’administrateur,
mais déplorable pour la discipline.
L’affaire fiscale n’en reste pas
moins toujours pendante, malgré ce
bill d’indemnité accordé in extremis ,
puisqu’il est convenu que « au cas
« où l’administration s’apercevrait
« que ces bois entreraient dans l’u-
« sage des bois de construction , ils
« seraient frappés de droits y afie-
« rents >, (proposition de M. Cher-
fils approuvée par M. le maire).
C’est bien entendu, cette fois : les
bois de teck et d’hickory sont impo
sables, comme bois de construction;
dès lors, comme tous les matériaux
passibles des taxes locales, ils res
tent assujettis à toutes les forma
lités d'octroi , contrairement à ce
qu’ont affirmé, d’un cœur léger , M.
l’adjoint et son subtil avocat.
Nous prévoyons l’objection. — On
ne manquera pas de dire : les bois
de teck et d’hickory ne servent ja
mais à la construction. S’il en est
ainsi, bien qu’il soit permis d’en
douter avec le docteur Fauvel, M.
Cherfils et autres, et avec le règle
ment d’octroi lui-même, modifiez
votre règlement d’octroi et décrétez
que, dans tous les cas , ces bois sont
affranchis des taxes. Ne laissez pas
subsister une équivoque, une faculté
d'assimilation y porte ouverte à tous
les abus.
SENEX.
LA RÉFORME ÉLECTORALE
Le secret élu vote — La corruptisn
électorale — L'affichage
La Chambre reprendra bientôt la
discussion des propositions relatives
au secret et à la liberté du vote.
Elle veut sinon aboutir à une ré
forme complète, du moins voter des
dispositions qui mettent fin aux abus
trop souvent signalés.
Mercredi, la Commission du suf
frage universel a adopté les conclu
sions du rapport de M. Ruau tendant
à assurer le secret du vote par le vote
sous enveloppe, et a introduit dans
le projet; de loi, présenté par le gou
vernement, la proposition de M. de
l’Estourbeillon relative à la compo
sition des Commissions de recense
ment.
Elle a entendu ensuite M. Viviani
sur sa proposition de loi tendant à
réprimer la corruption électorale et à
limiter l’affichage électoral.
Elle a conféré, à ce sujet, avec le
président du Conseil, dans sa séance
d’hier, et va statuer maintenant.
Le gouvernement ayant déposé,
mercredi, un tableau rectifiant les cir
conscriptions électorales, par suite du
dernier recensement, la Commission
a chargé M. Klotz de lui rédiger un
rapport sur cette question.
Puis, elle a nommé rapporteurs
provisoires des propositions relatives
à la corruption électorale, M. Bien
venu Martin, et de celles relatives à
la réglementation de l’affichage, M.
Levrault.
A LA LUTTE ! A LA LUTTE !
Le Journal du Havre , dans son avants
dernier numéro, publie un article de
Jules Roche, ancien ministre, inti
tulé : Aux Electeurs.
Cet article n’est qu’un appel dé
sespéré lancé contre les républicains
avancés, engageant les électeurs à ne
voter que pour les candidats bien
pensants, ayant reçu l’estampille Mé-
line, Ribot, Roche et consorts.
M. Jules Roche rappelle que, de
puis 1870, toutes les élections qui se
sont succédées se sont faites sur la
question de savoir si la République
serait ou ue serait pas.
Il entrevoit la prochaine consul
tation nationale, de la façon où tous
les partis se préparent pour monter à
Passa ut, comme la solution définitive
de la question.
La République vivra, si la coali
tion cléricale et Méliniste triomphe ;
elle périra si le succès reste à ceux
qui s’intitulent partisans de la dé
fense républicaine.
Avec les premiers nous auront la
Liberté, la Paix, le Travail, l’Intelli
gence, la Patrie vivante.
Avec les seconds la France devien
drait la proie des spoliateurs et res
terait courbée sous le régime de l’ar
bitraire, de la violence et de la ruine.
Ainsi, les Bourgeois, les Brisson,
les Pelletan, les Lockroy, tous les apô
tres enfiuqui font la gloire de la Tri
bune française, qui ont usé leur exis
tence à défendre la République, qui
ont été les promoteurs de tout ce que
nous possédons de Liberté, de bien-
être et qu’il a fallu arracher à nos
adversaires, bribe par bribe, ceux-là
ne seraient que des destructeurs, des
usurpateurs ?
Allons donc! Vous aurez beau,
Messieurs les retardataires, essayer de
changer les rôles, vous ne tromperez
personne.
Tous êtes le parti de l’éteignoir !
Voilà trente ans que vous nous chan
tez la même antienne !
La République restera aux Répu
blicains, la Marianne vous ne l’aurez
pas. Vous l’étoufferiez. G. T
POUR LG BON MOTIF !
La scène se passe dans une impor
tante étude d’huissier de Rouen. En
tre une dame en toilette de visite qui
met tous les clercs en émoi.
— M e X... est-il visible, interroge
la-dame avec un gracieux sourire.
— Il est absent, Madame, répond
le premier clerc interpellé, en esquis
sant une petite révérence.
— Eb bien, reprend la visiteuse,
veuillez lui dire que Mme B...,
femme de M" B..,, notaire, est ve
nue, au nom de la « Patrie Fran
çaise », lui demander sa cotisation
pour les élections.
Cette petite scène authentique, que
le Petit Rouennais révèle, se renou
velle chaque jour dans toutes les
maisons de commerce et chez tous les
officiers ministériels de Rouen et des
environs et les quêteuses, dit-il,
éprouvent rarement un refus.
Qui résisterait, en effet, aux solli
citations de personnes riches et « bien
nées », lorsqu’une pièce de cent sous
ou un louis snffit pour en obtenir un
gracieux sourire, une poignée de
main et uu remerciement bien
sentis ?...
Comme on le voit, à Rouen, la
conférence Cavaignac-Lemaître n’a
pas tardé à produire son action.
Une levée de «zélatrices», s’est
vite mise en mouvement. Elles se
sont groupées sous le titre de : Comité
des Daines de Rouen, avec cette subtile
devise : Pour la Patrie et pour la
Liberté.
Les Dames de Lyon avaient déjà
prise 1 initiative de l’enrôlement de
leurs congénères ; elles avaient pensé
qu’elles pouvaient et devaient don
ner un utile concours au Travail élec
toral, en recueillant les souscriptions
dans ce but.
Les Dames de Rouen n’ont pas
voulu rester en arrière et, pour at
teindre ce résultat, voici le joli style
dout elles se servent pour attirer dans
la caisse noire l’argent nécessaire
pour faire triompher les jésuites de
toutes sortes et écraser les Républi
cains qui résistent à leur dangereuse
extension :
« Nous voulons que toutes les conscien
ces soient libres sur la terre de France t
les fonctionnaires et les religieux ont une
conscience, et pour eux aussi nous récla
mons la Liberté.
« Arrière les Sans-Patrie, les Socialistes et
les Sectaires. Ce sont des malfaiteurs et des
tyrans.
« Les Femmes de France sont pour ;
« La Patrie.
« La Propriété.
« La Liberté.
« Et elles se liguent pour les défendre »,
Les sentiments exprimés dans cette dé
claration sont les vôtres. Vous voudrez
vous associer au mouvement général dû
à l’initiative des Lyonnaises, soit en re
cueillant de nombreuses et abondantes
souscriptions, soit en versant une géné
reuse offrande.
Un Comité des DAMES DE ROUEN s’est
constitué à l’effet de réunir des res
sources :
1“ Pour la Caisse des Elections législatives
de 1902;
2° Pour l’œuvre des Comités qui s’inspi
rent du Programme libéral de MM. Jules
Lemaître, François Coppée, de Marcère,
Piou...
En vue de faire triompher les Candidats
décidés à défendre la Patrie , la Propriété et
la liberté.
Composition du bureau du Comité des
Dames de Rouen :
M“ es Louis Lepicard, 67, place Saint
Paul, présidente ;
Comtesse d’Àuray de Saint-Pois,
33, rue St-Patrice, et Georges
Petit, 10 c, quai du Havre, vice-
présidentes ;
Vallée, 7, impasse de l’Observa
toire, secrétaire ;
Gustave d’Eté,5, rue du Clos-Thirel,
Trésorière.
Les Rouennais avaient un bon re
présentant à la Chambre, un républi
cain éprouvé, qui a eu le courage de
se mettre en travers des manœuvres
réactionnaires', de voter contre les
congrégations, contre les empiéte
ments des mélinistes et nationalistes i
c’est M. Ricard !
Et bien ! e’est contre ce vaillant
pionnier de la République que se lève
cette coalition cléricale. Souhaitons
que la démocratie rouennaise, mena
cée par ce suprême effort de ses pires
ennemis, saura former un bloc iné
branlable pour assurer le triomphe de
leur candidat et de la République.
G. T.
A propos des circulaires incendiai
res lancées un peu partout par des
comités de dames et de quêtes orga
nisées par elles, notre confrère Har-
duin, du Matin , a interrogé un hom
me politique « qui en a vu de toutes les
couleurs dans sa longue carrière ». .
— Que pensez-vous, lui demanda
notre confrère, de l’intervention des
femmes? Vous avez lu le manifeste
de la Ligue mondaine constituée paf
la comtesse de La Rochefoucauld et
par quelques autres, ainsi que celui
des Femmes françaises, qui ont à leur
tête Mme de Cuverville ?
— Certainement, je les ai lus.
— Eb bien ?
— Peuh ! c’est comme si elles cra
chaient dans un violon.
— Cependant, elle peuvent recueil
lir beaucoup d’argent.
— Possible. Mais les élections ne
sont pas tant que cela une question
d’argent; et, si elles l’étaient, il en
faudrait beaucoup plus que ces dames
n’en pourront jamais ramasser. Que
fera-t-on, de leur argent ? On Tem-
ploira à subventionner des journaux
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure..... .par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, RUE GASIMIR-PÉRIER,
Secrétaire de la Rédaction.... Alfred Henri
L’Imprimeur-Gérant F. LE ROY
15
Annonces
Réclames,
Prix des Insertions :
25 centimes la ligne
50 »
On traite à forfait
Conseil Monicipal du Havre
Conflit — Les bois de teck et de hickory
Dans sa séance du 29 janvier, le*
Conseil municipal du Havre a dis
cuté longuement la question du ré
gime des bois de teck et de hickory,
question bien simple pour ceux qui
sont initiés au mécanisme adminis
tratif et très ardue pour les grandes
intelligences qui ne daignent pas
descendre jusqu'à des menus détails.
Nous constatons avec regret que
personne, excepté le docteur Fauvel
et M. Cherfils, n’a envisagé l'affaire
au point de vue de la légalité : tous
les arguments produits par M. l’ad
joint, par l'honorable conseiller qui
est venu à son secours, arguments
spécieux et de nature à égarer l’opi
nion publique, sont à côté du règle
ment de l’octroi et les orateurs se
sont bien gardés d'entrer dans le vif
de la question.
Nous ne nous arrêterons pas au
procédé de polémique auquel M.
Déliot a eu recours dans son jour
nal ; nous déclarons, tout d’abord,
que nous réprouvons dans les dis
cussions les moyens violents, pas
sionnés et les imputations person
nelles qui enveniment toutes les
causes sans les résoudre ; mais,
d'un autre côté, nous affirmerons
énergiquement, pour rendre justice
à qui la mérite, que M. Déliot, en ce
qui concerne les principes et la sau
vegarde des intérêts de la ville,
avait cent fois raison et nous le
prouvons.
Jusqu'à la fin de 1900, les bois de
teck et d’hickory avaient été soumis
aux formalités de l’entrepôt, c’est-à-
dire que : entrés avec suspension
du ‘paiement des droits d'octroi
dans les magasins des négociants
importateurs , ils devaient en sortir
exempts ou taxés suivant le cas :
exempts s'ils étaient considérés
comme bois d’ébénisterie ou de
constructions maritimes ; taxés,
s'ils devaient servir à la CONS
TRUCTION ORDINAIRE .
Telle est, au fond, la vérité, dé
pouillée d’arguties et M. l’adjoint
n'a pas daigné descendre dans le
puits où elle se trouvait tout entière.
Il lui a paru plus commode de s'ar
rêter à la margelle sur laquelle il a
écrit ou fait écrire ses principes ad
ministratifs nouvelle école.
En effet, quand M. l’adjoint vient
affirmer que : « à quelque point de
< vue qu’on se place, ces bois doi
ve vent être considérés comme abso-
< lument exempts, non-seulement
« des droits, mais de toutes forma-
« lités d’octroi », il avance une
contre-vérité et commet une grosse
hérésie. Nous savons par expérience
et des receveurs d’octroi anciens et
nouveaux, assureront que les for
malités d’octroi exigées régulière
ment, étaient absolument nécessai
res et pouvaient seules, avant l’in
trusion de l'assimilation , — décou
verte) sublime et tardive, — prévenir
des fraudes préjudiciables aux re
venus de la ville.
Quand, dans Tordre du jour qu’il
a proposé, le docteur Fauvel récla
mait « une réserve pour le cas où
< le teck et l’hickory, bois d’ébénis-
« terie viendraient à être employés
« à la construction », il était dans
le vrai, dans le cœur du débat ; seul,
il avait compris qu’il ne fallait pas
laisser la porte ouverte à la fraude,
sous prétexte d'assimilation et qu’il
valait mieux la prévenir que la ré
primer. On voit qu'il s’était donné
la peine d’étudier sérieusement le
point controversé.
M. Deliot, nous le répétons, avait
donc cent fois raison, lorsqu’il si
gnalait un abus de pouvoir compro
mettant pour les finances de la vüle
et l’unanimité, moins deux voix, du
Conseil municipal mal renseigné, a
eu mille fois tort d’approuver -des
expédients inconnus dans les gran
des administrations de l’Etat et qui
seraient sévèrement réprimés, s’ils
s’y produisaient. On a cité la douane.
Demandez à un vérificateur, à un
inspecteur ce qu'il adviendrait s’il
se permettait d’interpréter à sa
guise les lois et règlements et de
procéder, de sa propre autorité, à
des assimilations fantaisistes. Ce
blanc-seing accordé à l’arbitraire,
cette grave atteinte aux règles ad
ministratives les plus élémentaires,
produiront un triste effet dans le
service de l’octroi et dans l’esprit
des contribuables.
Assurément, M. Déliot a dépassé
toutes les limites dans un article de
journal d'une violence extrême;
nous pensons même que s’il s'était
borné à discuter un cas litigieux, ce
qui était son droit et son devoir, en
termes courtois et mesurés, le Con
seil municipal ne serait pas trouvé
dans l'obligation de couvrir complè
tement et sans réserve un impru
dent administrateur. La loyauté per
sonnelle de M. l’adjoint, mise en
causej a entraîné la question d’in
térêt général et provoqué une abso
lution pleine et entière, décision fort
heureuse pour l’administrateur,
mais déplorable pour la discipline.
L’affaire fiscale n’en reste pas
moins toujours pendante, malgré ce
bill d’indemnité accordé in extremis ,
puisqu’il est convenu que « au cas
« où l’administration s’apercevrait
« que ces bois entreraient dans l’u-
« sage des bois de construction , ils
« seraient frappés de droits y afie-
« rents >, (proposition de M. Cher-
fils approuvée par M. le maire).
C’est bien entendu, cette fois : les
bois de teck et d’hickory sont impo
sables, comme bois de construction;
dès lors, comme tous les matériaux
passibles des taxes locales, ils res
tent assujettis à toutes les forma
lités d'octroi , contrairement à ce
qu’ont affirmé, d’un cœur léger , M.
l’adjoint et son subtil avocat.
Nous prévoyons l’objection. — On
ne manquera pas de dire : les bois
de teck et d’hickory ne servent ja
mais à la construction. S’il en est
ainsi, bien qu’il soit permis d’en
douter avec le docteur Fauvel, M.
Cherfils et autres, et avec le règle
ment d’octroi lui-même, modifiez
votre règlement d’octroi et décrétez
que, dans tous les cas , ces bois sont
affranchis des taxes. Ne laissez pas
subsister une équivoque, une faculté
d'assimilation y porte ouverte à tous
les abus.
SENEX.
LA RÉFORME ÉLECTORALE
Le secret élu vote — La corruptisn
électorale — L'affichage
La Chambre reprendra bientôt la
discussion des propositions relatives
au secret et à la liberté du vote.
Elle veut sinon aboutir à une ré
forme complète, du moins voter des
dispositions qui mettent fin aux abus
trop souvent signalés.
Mercredi, la Commission du suf
frage universel a adopté les conclu
sions du rapport de M. Ruau tendant
à assurer le secret du vote par le vote
sous enveloppe, et a introduit dans
le projet; de loi, présenté par le gou
vernement, la proposition de M. de
l’Estourbeillon relative à la compo
sition des Commissions de recense
ment.
Elle a entendu ensuite M. Viviani
sur sa proposition de loi tendant à
réprimer la corruption électorale et à
limiter l’affichage électoral.
Elle a conféré, à ce sujet, avec le
président du Conseil, dans sa séance
d’hier, et va statuer maintenant.
Le gouvernement ayant déposé,
mercredi, un tableau rectifiant les cir
conscriptions électorales, par suite du
dernier recensement, la Commission
a chargé M. Klotz de lui rédiger un
rapport sur cette question.
Puis, elle a nommé rapporteurs
provisoires des propositions relatives
à la corruption électorale, M. Bien
venu Martin, et de celles relatives à
la réglementation de l’affichage, M.
Levrault.
A LA LUTTE ! A LA LUTTE !
Le Journal du Havre , dans son avants
dernier numéro, publie un article de
Jules Roche, ancien ministre, inti
tulé : Aux Electeurs.
Cet article n’est qu’un appel dé
sespéré lancé contre les républicains
avancés, engageant les électeurs à ne
voter que pour les candidats bien
pensants, ayant reçu l’estampille Mé-
line, Ribot, Roche et consorts.
M. Jules Roche rappelle que, de
puis 1870, toutes les élections qui se
sont succédées se sont faites sur la
question de savoir si la République
serait ou ue serait pas.
Il entrevoit la prochaine consul
tation nationale, de la façon où tous
les partis se préparent pour monter à
Passa ut, comme la solution définitive
de la question.
La République vivra, si la coali
tion cléricale et Méliniste triomphe ;
elle périra si le succès reste à ceux
qui s’intitulent partisans de la dé
fense républicaine.
Avec les premiers nous auront la
Liberté, la Paix, le Travail, l’Intelli
gence, la Patrie vivante.
Avec les seconds la France devien
drait la proie des spoliateurs et res
terait courbée sous le régime de l’ar
bitraire, de la violence et de la ruine.
Ainsi, les Bourgeois, les Brisson,
les Pelletan, les Lockroy, tous les apô
tres enfiuqui font la gloire de la Tri
bune française, qui ont usé leur exis
tence à défendre la République, qui
ont été les promoteurs de tout ce que
nous possédons de Liberté, de bien-
être et qu’il a fallu arracher à nos
adversaires, bribe par bribe, ceux-là
ne seraient que des destructeurs, des
usurpateurs ?
Allons donc! Vous aurez beau,
Messieurs les retardataires, essayer de
changer les rôles, vous ne tromperez
personne.
Tous êtes le parti de l’éteignoir !
Voilà trente ans que vous nous chan
tez la même antienne !
La République restera aux Répu
blicains, la Marianne vous ne l’aurez
pas. Vous l’étoufferiez. G. T
POUR LG BON MOTIF !
La scène se passe dans une impor
tante étude d’huissier de Rouen. En
tre une dame en toilette de visite qui
met tous les clercs en émoi.
— M e X... est-il visible, interroge
la-dame avec un gracieux sourire.
— Il est absent, Madame, répond
le premier clerc interpellé, en esquis
sant une petite révérence.
— Eb bien, reprend la visiteuse,
veuillez lui dire que Mme B...,
femme de M" B..,, notaire, est ve
nue, au nom de la « Patrie Fran
çaise », lui demander sa cotisation
pour les élections.
Cette petite scène authentique, que
le Petit Rouennais révèle, se renou
velle chaque jour dans toutes les
maisons de commerce et chez tous les
officiers ministériels de Rouen et des
environs et les quêteuses, dit-il,
éprouvent rarement un refus.
Qui résisterait, en effet, aux solli
citations de personnes riches et « bien
nées », lorsqu’une pièce de cent sous
ou un louis snffit pour en obtenir un
gracieux sourire, une poignée de
main et uu remerciement bien
sentis ?...
Comme on le voit, à Rouen, la
conférence Cavaignac-Lemaître n’a
pas tardé à produire son action.
Une levée de «zélatrices», s’est
vite mise en mouvement. Elles se
sont groupées sous le titre de : Comité
des Daines de Rouen, avec cette subtile
devise : Pour la Patrie et pour la
Liberté.
Les Dames de Lyon avaient déjà
prise 1 initiative de l’enrôlement de
leurs congénères ; elles avaient pensé
qu’elles pouvaient et devaient don
ner un utile concours au Travail élec
toral, en recueillant les souscriptions
dans ce but.
Les Dames de Rouen n’ont pas
voulu rester en arrière et, pour at
teindre ce résultat, voici le joli style
dout elles se servent pour attirer dans
la caisse noire l’argent nécessaire
pour faire triompher les jésuites de
toutes sortes et écraser les Républi
cains qui résistent à leur dangereuse
extension :
« Nous voulons que toutes les conscien
ces soient libres sur la terre de France t
les fonctionnaires et les religieux ont une
conscience, et pour eux aussi nous récla
mons la Liberté.
« Arrière les Sans-Patrie, les Socialistes et
les Sectaires. Ce sont des malfaiteurs et des
tyrans.
« Les Femmes de France sont pour ;
« La Patrie.
« La Propriété.
« La Liberté.
« Et elles se liguent pour les défendre »,
Les sentiments exprimés dans cette dé
claration sont les vôtres. Vous voudrez
vous associer au mouvement général dû
à l’initiative des Lyonnaises, soit en re
cueillant de nombreuses et abondantes
souscriptions, soit en versant une géné
reuse offrande.
Un Comité des DAMES DE ROUEN s’est
constitué à l’effet de réunir des res
sources :
1“ Pour la Caisse des Elections législatives
de 1902;
2° Pour l’œuvre des Comités qui s’inspi
rent du Programme libéral de MM. Jules
Lemaître, François Coppée, de Marcère,
Piou...
En vue de faire triompher les Candidats
décidés à défendre la Patrie , la Propriété et
la liberté.
Composition du bureau du Comité des
Dames de Rouen :
M“ es Louis Lepicard, 67, place Saint
Paul, présidente ;
Comtesse d’Àuray de Saint-Pois,
33, rue St-Patrice, et Georges
Petit, 10 c, quai du Havre, vice-
présidentes ;
Vallée, 7, impasse de l’Observa
toire, secrétaire ;
Gustave d’Eté,5, rue du Clos-Thirel,
Trésorière.
Les Rouennais avaient un bon re
présentant à la Chambre, un républi
cain éprouvé, qui a eu le courage de
se mettre en travers des manœuvres
réactionnaires', de voter contre les
congrégations, contre les empiéte
ments des mélinistes et nationalistes i
c’est M. Ricard !
Et bien ! e’est contre ce vaillant
pionnier de la République que se lève
cette coalition cléricale. Souhaitons
que la démocratie rouennaise, mena
cée par ce suprême effort de ses pires
ennemis, saura former un bloc iné
branlable pour assurer le triomphe de
leur candidat et de la République.
G. T.
A propos des circulaires incendiai
res lancées un peu partout par des
comités de dames et de quêtes orga
nisées par elles, notre confrère Har-
duin, du Matin , a interrogé un hom
me politique « qui en a vu de toutes les
couleurs dans sa longue carrière ». .
— Que pensez-vous, lui demanda
notre confrère, de l’intervention des
femmes? Vous avez lu le manifeste
de la Ligue mondaine constituée paf
la comtesse de La Rochefoucauld et
par quelques autres, ainsi que celui
des Femmes françaises, qui ont à leur
tête Mme de Cuverville ?
— Certainement, je les ai lus.
— Eb bien ?
— Peuh ! c’est comme si elles cra
chaient dans un violon.
— Cependant, elle peuvent recueil
lir beaucoup d’argent.
— Possible. Mais les élections ne
sont pas tant que cela une question
d’argent; et, si elles l’étaient, il en
faudrait beaucoup plus que ces dames
n’en pourront jamais ramasser. Que
fera-t-on, de leur argent ? On Tem-
ploira à subventionner des journaux
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