Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1901-11-02
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 02 novembre 1901 02 novembre 1901
Description : 1901/11/02 (N288). 1901/11/02 (N288).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263487z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
6' Année - S° 288.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
Samedi 2 Novembre 1901.
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES 4BONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
ADMINISTRATION ET REDACTION
15, RUE CASIMIR-PÈRIER, 15
Secrétaire de la Rédaction..
L’Imprimeur-Gérant
Alfred HENRI
E. LE ROY
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 *
On traite à forfait
Lire à nos 3 e et 4‘ pages
La « Sainte Charité », nouvelle
inédite^ écrite spécialement pour
notre Journal, par notre éminent
et dévoué collaborateur , M. G.
Guy-Tong, membre de la Société
des Gens de Lettres .
Patience et Discipline
L’impatience et les entraînements
du parti démocratique, dont nous
l’avions engagé à se défier, viennent
d’avoir des conséquences déplorables
dès Touverture des Chambres : le
Gouvernement abandonné des ré
publicains avancés dans la question
des grèves des mineurs, ne s’est
maintenu qu’en subissant la protec
tion intéressée de M. Méline lui-
même et de plusieurs de ses parti
sans. Il est à craindre maintenant
que le Cabinet ne se trouve réduit à
chercher une autre orientation, à
suivre une politique expectante, in
décise, si les démocrates persistent,
contre leurs propres intérêts, à faire
le jeu de ses adversaires. Ce serait
un arrêt, sinon un recul et peut-être
aussi la perspective d’une main de
fer tant caressée par les nationa
listes et les césariens.
L’intervention également favora
ble de M. Ribot dans l’affaire de l’en
quête relative à l’instruction secon
daire est un autre indice qui n’a
échappé à aucun esprit clairvoyant ;
elle a, dans les circonstances ac
tuelles, une signification que l’on ne
peut méconnaître et décèle un rap
prochement suspect.
Il est bien évident que cette tac
tique de l’opposition a pour unique
but de renverser un ministère qui
ne paraissait pas viable, lorsqu’il est
arrivé au pouvoir et dont la longé
vité exaspère toutes les nuances de
la réaction.
Le point capital aujourd’hui est,
en effet, de savoir quelle direction
sera donnée aux élections prochaines
et qui les fera. Tout est là. L’opposi
tion n’ignore pas que le ministère
actuel ne suivrait pas la voie tracée
par son prédécesseur, qu’il s’effor-
çerait, au contraire, de pourvoir la
Chambre d’éléments nouveaux qui
lui permettraient de donner une
suite favorable à son programme
libéral. Il faut donc à tout prix qu’il
disparaisse avant la période critique
et les coalisés le soutiennent main
tenant, pour le renverser plus sûre
ment et plus utilement en vue de
leurs desseins rétrogrades, sur un
autre terrain adroitement choisi,
quand l’heure propice sera venue.
Il est temps encore de réparer les
fautes commises par un empresse
ment dangereux, par des mises en
demeure impolitiques, habilement
exploitées par la réaction, qui ont
placé le Gouvernement dans une po
sition embarrassante et l’ont mis
dans l’obligation, en présence de
menaces imprudentes et qui ne pou
vaient avoir de sanction immédiate,
de prendre des mesures préventives
toujours regrettables pour tous et
de rassurer l’opinion publique.
Déjà, il est sérieusement question
d’une concentration de tous les ré
publicains, d'une alliance républi
caine démocratique dont la politi
que se tiendrait en dehors de la
réaction et des groupes avancés. De
prime-abord, et dans l’impossibilité
ou se trouve actuellement le Cabinet
de gouverner avec une majorité
stable, cette vague formule paraît
séduisante, mais, au point de vue
des aspirations des classes labo
rieuses, elle ne nous dit rien qui
vaille ; elle nous fait redouter, au
contraire, un nouveau piétinement
sur place, un arrêt dans l’achève
ment des progrès péniblement ac
quis et dont le couronnement effraie
les modérés et les capitalistes.
Les mandataires des salariés qui,
par leur empressement inconsidéré
à dépasser le but, à vouloir imposer
des réformes prématurées, ont mis
le Gouvernement en fâcheuse pos
ture et lui ont lié les mains, doivent
aujourd’hui ‘reconnaître leurs er
reurs et ressentir la nécessité de
revenir au calme et à la prévo
yance. Le pouvoir actuel leur a
donné des gages de sa sincérité, de
son désir de continuer la marche
en avant ; il mérite confiance et la
démocratie n’aurait rien®à gagner
à un changement du personnel di
rigeant.
Il est donc urgent de ne pas lais
ser supplanter un appui qui a sou
tenu le Cabinet jusqu’à l’ouverture
des chambres par une fraction nais
sante, aux tendances obscures,
remplies d’inconnu et de maintenir
fermement intact le ministère Wal-
deck-Rousseau j usqu’aux prochaines
élections.
SENEX.
L’EUROPE SE DÉFEND
À la hâte, les autres nations de
l’Europe établissent des cordons sa
nitaires contre l’invasion des congré
gations émigrées de France.
Comment cette engeance qui ne
veut pas se soumettre au régime
extra-libéral de la France catholique
s’accomoderait-elle des législations
étrangères beaucoup plus rigoureuses?
L’Espagne, l’Italie et le Portugal
reçoivent nos moines à coup de pier
res. Jersey ne veut pas les héberger.
La Belgique ne les accepte que s'ils
renoncent à quêter et à enseigner,
autant leur fermer la porte. L’Angle
terre signifie aux congrégations
qu’elles subiront le droit commun,
c’est-à-dire que leurs communautés
seront considérées comme sociétés fi
nancières, obligées de déclarer leurs
bénéfices et de montrer leurs comptes
aux agents du fisc et astreintes à la
iquidation en cas de réclamation
d’un quelconque des participants.
On sait que l’Allemagne a depuis
ongtemps chassé les jésuites rédemp-
toristes et autres flamidianistes.
Au parlement autrichien le député
Erler et son groupe ont dénoncé le
péril congréganiste et invité le gou
vernement à prendre des mesures
pour empêcher l’immigration des
congrégations françaises.
En Suisse même guitare.
La Ostschweiz, organe des catho
liques Saint-Gallois, déclare que cette
installation de congréganistes en
pays protestant est une idée des plus
malheureures.
Les congréganistes, dit ce journal,
auraient dû consulter les évêques
suisses, avant de rien entreprendre,
et ils auraient dû, en outre, aviser le
conseil fédéral de leur intention de ne
faire en Suisse aucun établissement qui
soit contraire aux articles 51 et 52 de
la constitution et dont voici la teneur :
Art. 51. — L’ordre des jésuites et
les sociétés qui lui sont affiliées ne
peuvent être reçus dans aucune par
tie de la Suisse, et toute action dans
l’église et dans l’école est interdite à
leurs membres. Cette interdiction peut
s’étendre aussi, par voie d’arrêté fé
déral, à d’autres ordres religieux dont
l’action est dangereuse pour l’Etat ou
trouble la paix ou les confessions.
Art. 52. — Il est interdit de fon
der de nouveaux couvents ou ordres
religieux et de rétablir ceux qui ont
été supprimés.
On voit que la Suisse, pays de li
berté par excellence, a compris la né
cessité de prendre des précautions
contre les congrégations religieuses.
Et l’on voudrait qu’en France il en
fut autrement!
La Marine Marchands et le Parlement
La discussion générale du projet
de loi sur la marine marchande, à
laquelle la Chambre a déjà consacré
deux séances, occupera encore toute
la journée de lundi.
C’est le rapporteur, M. Thierry, qui
prendra le premier la parole. Une
demi-douzaine d’orateurs sont inscrits
pour lui répondre, mais il est peu pro
bable que la Chambre consente à les
entendre tous.
Le débat s’engagera ensuite sur les
détails du projet. La bataille capitale
aura lieu sur l’article 1 er , relatif à la
compensation d’armement. C’est, en
effet, la disposition caractéristique de
la loi nouvelle, et aussi le point qui
soulève les plus vives controverses.
Si cet article est adopté le reste ira
tout seul. S’il ne l’est pas le projet
devra être renvoyé à la Commission
pour que celle-ci recherche, d’accord
avec le Gouvernement, un nouveau
système conforme aux indications
qu’aura pu lui donner le vote de la
Chambre.
Dans ce cas la délibération se trou
verait forcément interrompue ; mais
de part et d’autre on ferait le possible
pour qu’elle revienne à brève échéan
ce, car la décadence de notre marine
marchande appelle un remède immé
diat. H.
L’ELECT ION DE DEMAIN
Les électeurs sénatoriaux du Pas-
de-Calais se réuniront demain à Arras
pour élire un sénateur en remplace
ment de M. Leroy, républicain, dé
cédé.
L’entente n’avait pu se faire, au
début, entre les divers arrondisse
ments du Pas-de-Calais pour le choix
d’un candidat : Béthune voulait con
server le siège vacant, tandis que
Montreuil présentait son député, M.
Boudenoot.
Dans une réunion récente, les délé
gués du canton de Lens avaient offert
a candidature à M. Lamendin, dé
puté socialiste. Celui-ci avait d’abord
accepté, à titre de protestation et pour
qu’il ne fût point dérogé aux droits
de l’arrondissement de Béthune. De
puis, il a retiré sa candidature.
Dans la profession de toi qu’il adres
se aux députés sénatoriaux, M. Bou
denoot fait la déclaration suivante :
« Notre programme commun, c’est
a République intangible, soustraite
aux compétitions réactionnaires ou
nationalistes, comme aux convoitises
révolutionnaires, maintenue au-des
sus de nos vues particulières comme
le palladium de la France moderne et
comme l’instrument nécessaire de tous
les progrès démocratiques, dans l’or
dre politique, financier, écenomique
et social ; c’est la suprématie du pou
voir civil sur toutes les Eglises, domi
nant et effaçant les odieuses querelles
de religion ou de race : c’est l’appli
cation intégrale de la formule que
nous a léguée la Révolution française :
« Liberté, Egalité, Fraternité » ; c’est
la mise en pratique de la belle Décla
ration des droits de l’homme et du
citoyen ».
Mais le programme de M. Boude
noot vise surtout les questions agri
coles et industrielles qui intéressent
le département du Pas-de-Calais
régime des boissons, question des
sucres.
UN INCIDENT
Voies de fait sur un député. —
Plainte au parquet
Un incident s’est produit, jeudi, à
la gare de Murat. M. Peschaud, dé
puté du Cantal, a été abordé à sa des
cente du train par M. Stanislas de
Castellane qui s’est livré sur lui à des
voies de fait. M. Peschaud a déposé
une plainte au parquet.
Cet incident a été provoqué que un
article intitulé : « Barnum Castellane
et C e », paru dans le Nouvelliste du
dimanche 27 courant et qui avait déjà
provoqué la dépêche suivante :
« M. Peschaud, député du Cantal,
Paris. Je viens déliré, dans le Nouvel
liste du dimanche 27 courant, un arti
cle injurieux à mon égard. Je vous
applique par télégramme la paire de
gifles que vous méritez. Je me tiens à
votre disposition, à Murat, pendant
toute la semaine.
ce Stanislas de Castellane. »
Les recettes de l’exploitation se sont
élevées à 184.700.000 francs.
Les dépenses de l’exploitation à
118.300.000 francs.
Le solde net des bénéfices est de
66.400.000 francs.
Les sommes nécessaires pour les
intérêts des actions et des obligations
étant de 90.800.000 francs ; laisse
donc un déficit de 24.400.000 francs
pour le compte du Trésor public.
Cette situation démontre que la
Compagnie de l’Ouest est celle qui
coûte la plus chère à l’Etat qui, en
vertu de sa garantie d’intérêt, devra
combler ce joli déficit de 24.400.000
francs, alors que les Chemins de fer
allemands, exploités par l’Etat lui-
même, donnent des bénéfices consi
dérables et incontestés.
Cependant, ce ne sont pas les voya
geurs ni l’aliment des marchandises
qui manquent sur ce réseau, où faute
de matériel des gares ont été momen
tanément fermées ; ses tarifs, en gé
néral, sont plus élevés que ceux des
autres Compagnies, notamment que
ceux du réseau de l’Etat et du Nord ;
ses achats ou la construction de ma
tériel neuf sont insignifiants : malgré
cela, son exploitation présente ce dé
ficit énorme.
Les contribuables paient donc très
cher pour être fort mal servis !
Mais ce qui est bizarre, c’est que,
malgré un déficit de 24.400.000 fr.,
le Conseil d’administration de la Com
pagnie des Chemins de fer de l’Ouest
voteia quand même une gratification
d’une centaine de mille francs à son
directeur général et des allocations,
dans la même proportion, aux amis
faisant partie du haut personnel, tout
comme si l’exercice avait été pros
père.
Mais qu’importe, avec la garantie
de l'Etat, ces libéralités ne coûtent
rien aux actionnaires, et c’est ainsi
que sont rétribuées grassement les créa
tures conduites aux postes appelés diri
geants par la réaction capitaliste, juive
ou cléricale qui administre nos Com
pagnies de Chemins de fer.
11 est vrai, d’autre part, que, pour
compenser, les « gardes barrières »
sont toujours payés environ 65 francs
par an — ne pas comprendre par
mois — et que M. Rispal, lorsqu’il
fût question, à la Chambre, de de
mander, en leur faveur, une légère
augmentation, vota contre ce projet.
Cela n’a, malheureusement, pas
empéché le déficit d’exister et bientôt,
à la Chambre, la question des Che
mins de fer donnera lieu à d’impor
tants débats. Z.
Election an Conseil Général du 2 e Canton
NOS CH EMINS DE FER
Ce que nous coûte la Compagnie
de l’Ouest
Au lendemain de la conférence
aussi intéressante que documentée de
M. Bourrât, député, membre de la
Commission des Chemins de fer, il
n’est pas sans intérêt de faire connaî
tre ci-dessous le résultat financier de
l’exploitation des Chemins de fer de
l’Ouest, pendant le dernier exercice.
C’est écrit. L’unique candidat au
siège du 2 e canton sera M. Emile
Bauzin, Conseiller d’arrondissement
du même canton.
Nous n’aurions aucune récrimina
tion à faire contre l’honorable candi
dat qui, comme homme privé, est d’un
abord facile, généreux et très com
plaisant. Si M. Bauzin avait eu des
opinions plus avancées, il eût été notre
homme et nous aurions engagé tous
nos amis à voter pour lui, mais son
républicanisme est restreint. Il n’est
pas l’ami du ministère actuel, ce qui
nous porte à nous méfier de ses senti
ments politiques.
A vrai dire, nous aurions vu avec
joie un bon démocrate lui disputer ce
siège. M. Marais, par exemple, était
CINQ CENTIMES LE NUMERO
Samedi 2 Novembre 1901.
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES 4BONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
ADMINISTRATION ET REDACTION
15, RUE CASIMIR-PÈRIER, 15
Secrétaire de la Rédaction..
L’Imprimeur-Gérant
Alfred HENRI
E. LE ROY
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 *
On traite à forfait
Lire à nos 3 e et 4‘ pages
La « Sainte Charité », nouvelle
inédite^ écrite spécialement pour
notre Journal, par notre éminent
et dévoué collaborateur , M. G.
Guy-Tong, membre de la Société
des Gens de Lettres .
Patience et Discipline
L’impatience et les entraînements
du parti démocratique, dont nous
l’avions engagé à se défier, viennent
d’avoir des conséquences déplorables
dès Touverture des Chambres : le
Gouvernement abandonné des ré
publicains avancés dans la question
des grèves des mineurs, ne s’est
maintenu qu’en subissant la protec
tion intéressée de M. Méline lui-
même et de plusieurs de ses parti
sans. Il est à craindre maintenant
que le Cabinet ne se trouve réduit à
chercher une autre orientation, à
suivre une politique expectante, in
décise, si les démocrates persistent,
contre leurs propres intérêts, à faire
le jeu de ses adversaires. Ce serait
un arrêt, sinon un recul et peut-être
aussi la perspective d’une main de
fer tant caressée par les nationa
listes et les césariens.
L’intervention également favora
ble de M. Ribot dans l’affaire de l’en
quête relative à l’instruction secon
daire est un autre indice qui n’a
échappé à aucun esprit clairvoyant ;
elle a, dans les circonstances ac
tuelles, une signification que l’on ne
peut méconnaître et décèle un rap
prochement suspect.
Il est bien évident que cette tac
tique de l’opposition a pour unique
but de renverser un ministère qui
ne paraissait pas viable, lorsqu’il est
arrivé au pouvoir et dont la longé
vité exaspère toutes les nuances de
la réaction.
Le point capital aujourd’hui est,
en effet, de savoir quelle direction
sera donnée aux élections prochaines
et qui les fera. Tout est là. L’opposi
tion n’ignore pas que le ministère
actuel ne suivrait pas la voie tracée
par son prédécesseur, qu’il s’effor-
çerait, au contraire, de pourvoir la
Chambre d’éléments nouveaux qui
lui permettraient de donner une
suite favorable à son programme
libéral. Il faut donc à tout prix qu’il
disparaisse avant la période critique
et les coalisés le soutiennent main
tenant, pour le renverser plus sûre
ment et plus utilement en vue de
leurs desseins rétrogrades, sur un
autre terrain adroitement choisi,
quand l’heure propice sera venue.
Il est temps encore de réparer les
fautes commises par un empresse
ment dangereux, par des mises en
demeure impolitiques, habilement
exploitées par la réaction, qui ont
placé le Gouvernement dans une po
sition embarrassante et l’ont mis
dans l’obligation, en présence de
menaces imprudentes et qui ne pou
vaient avoir de sanction immédiate,
de prendre des mesures préventives
toujours regrettables pour tous et
de rassurer l’opinion publique.
Déjà, il est sérieusement question
d’une concentration de tous les ré
publicains, d'une alliance républi
caine démocratique dont la politi
que se tiendrait en dehors de la
réaction et des groupes avancés. De
prime-abord, et dans l’impossibilité
ou se trouve actuellement le Cabinet
de gouverner avec une majorité
stable, cette vague formule paraît
séduisante, mais, au point de vue
des aspirations des classes labo
rieuses, elle ne nous dit rien qui
vaille ; elle nous fait redouter, au
contraire, un nouveau piétinement
sur place, un arrêt dans l’achève
ment des progrès péniblement ac
quis et dont le couronnement effraie
les modérés et les capitalistes.
Les mandataires des salariés qui,
par leur empressement inconsidéré
à dépasser le but, à vouloir imposer
des réformes prématurées, ont mis
le Gouvernement en fâcheuse pos
ture et lui ont lié les mains, doivent
aujourd’hui ‘reconnaître leurs er
reurs et ressentir la nécessité de
revenir au calme et à la prévo
yance. Le pouvoir actuel leur a
donné des gages de sa sincérité, de
son désir de continuer la marche
en avant ; il mérite confiance et la
démocratie n’aurait rien®à gagner
à un changement du personnel di
rigeant.
Il est donc urgent de ne pas lais
ser supplanter un appui qui a sou
tenu le Cabinet jusqu’à l’ouverture
des chambres par une fraction nais
sante, aux tendances obscures,
remplies d’inconnu et de maintenir
fermement intact le ministère Wal-
deck-Rousseau j usqu’aux prochaines
élections.
SENEX.
L’EUROPE SE DÉFEND
À la hâte, les autres nations de
l’Europe établissent des cordons sa
nitaires contre l’invasion des congré
gations émigrées de France.
Comment cette engeance qui ne
veut pas se soumettre au régime
extra-libéral de la France catholique
s’accomoderait-elle des législations
étrangères beaucoup plus rigoureuses?
L’Espagne, l’Italie et le Portugal
reçoivent nos moines à coup de pier
res. Jersey ne veut pas les héberger.
La Belgique ne les accepte que s'ils
renoncent à quêter et à enseigner,
autant leur fermer la porte. L’Angle
terre signifie aux congrégations
qu’elles subiront le droit commun,
c’est-à-dire que leurs communautés
seront considérées comme sociétés fi
nancières, obligées de déclarer leurs
bénéfices et de montrer leurs comptes
aux agents du fisc et astreintes à la
iquidation en cas de réclamation
d’un quelconque des participants.
On sait que l’Allemagne a depuis
ongtemps chassé les jésuites rédemp-
toristes et autres flamidianistes.
Au parlement autrichien le député
Erler et son groupe ont dénoncé le
péril congréganiste et invité le gou
vernement à prendre des mesures
pour empêcher l’immigration des
congrégations françaises.
En Suisse même guitare.
La Ostschweiz, organe des catho
liques Saint-Gallois, déclare que cette
installation de congréganistes en
pays protestant est une idée des plus
malheureures.
Les congréganistes, dit ce journal,
auraient dû consulter les évêques
suisses, avant de rien entreprendre,
et ils auraient dû, en outre, aviser le
conseil fédéral de leur intention de ne
faire en Suisse aucun établissement qui
soit contraire aux articles 51 et 52 de
la constitution et dont voici la teneur :
Art. 51. — L’ordre des jésuites et
les sociétés qui lui sont affiliées ne
peuvent être reçus dans aucune par
tie de la Suisse, et toute action dans
l’église et dans l’école est interdite à
leurs membres. Cette interdiction peut
s’étendre aussi, par voie d’arrêté fé
déral, à d’autres ordres religieux dont
l’action est dangereuse pour l’Etat ou
trouble la paix ou les confessions.
Art. 52. — Il est interdit de fon
der de nouveaux couvents ou ordres
religieux et de rétablir ceux qui ont
été supprimés.
On voit que la Suisse, pays de li
berté par excellence, a compris la né
cessité de prendre des précautions
contre les congrégations religieuses.
Et l’on voudrait qu’en France il en
fut autrement!
La Marine Marchands et le Parlement
La discussion générale du projet
de loi sur la marine marchande, à
laquelle la Chambre a déjà consacré
deux séances, occupera encore toute
la journée de lundi.
C’est le rapporteur, M. Thierry, qui
prendra le premier la parole. Une
demi-douzaine d’orateurs sont inscrits
pour lui répondre, mais il est peu pro
bable que la Chambre consente à les
entendre tous.
Le débat s’engagera ensuite sur les
détails du projet. La bataille capitale
aura lieu sur l’article 1 er , relatif à la
compensation d’armement. C’est, en
effet, la disposition caractéristique de
la loi nouvelle, et aussi le point qui
soulève les plus vives controverses.
Si cet article est adopté le reste ira
tout seul. S’il ne l’est pas le projet
devra être renvoyé à la Commission
pour que celle-ci recherche, d’accord
avec le Gouvernement, un nouveau
système conforme aux indications
qu’aura pu lui donner le vote de la
Chambre.
Dans ce cas la délibération se trou
verait forcément interrompue ; mais
de part et d’autre on ferait le possible
pour qu’elle revienne à brève échéan
ce, car la décadence de notre marine
marchande appelle un remède immé
diat. H.
L’ELECT ION DE DEMAIN
Les électeurs sénatoriaux du Pas-
de-Calais se réuniront demain à Arras
pour élire un sénateur en remplace
ment de M. Leroy, républicain, dé
cédé.
L’entente n’avait pu se faire, au
début, entre les divers arrondisse
ments du Pas-de-Calais pour le choix
d’un candidat : Béthune voulait con
server le siège vacant, tandis que
Montreuil présentait son député, M.
Boudenoot.
Dans une réunion récente, les délé
gués du canton de Lens avaient offert
a candidature à M. Lamendin, dé
puté socialiste. Celui-ci avait d’abord
accepté, à titre de protestation et pour
qu’il ne fût point dérogé aux droits
de l’arrondissement de Béthune. De
puis, il a retiré sa candidature.
Dans la profession de toi qu’il adres
se aux députés sénatoriaux, M. Bou
denoot fait la déclaration suivante :
« Notre programme commun, c’est
a République intangible, soustraite
aux compétitions réactionnaires ou
nationalistes, comme aux convoitises
révolutionnaires, maintenue au-des
sus de nos vues particulières comme
le palladium de la France moderne et
comme l’instrument nécessaire de tous
les progrès démocratiques, dans l’or
dre politique, financier, écenomique
et social ; c’est la suprématie du pou
voir civil sur toutes les Eglises, domi
nant et effaçant les odieuses querelles
de religion ou de race : c’est l’appli
cation intégrale de la formule que
nous a léguée la Révolution française :
« Liberté, Egalité, Fraternité » ; c’est
la mise en pratique de la belle Décla
ration des droits de l’homme et du
citoyen ».
Mais le programme de M. Boude
noot vise surtout les questions agri
coles et industrielles qui intéressent
le département du Pas-de-Calais
régime des boissons, question des
sucres.
UN INCIDENT
Voies de fait sur un député. —
Plainte au parquet
Un incident s’est produit, jeudi, à
la gare de Murat. M. Peschaud, dé
puté du Cantal, a été abordé à sa des
cente du train par M. Stanislas de
Castellane qui s’est livré sur lui à des
voies de fait. M. Peschaud a déposé
une plainte au parquet.
Cet incident a été provoqué que un
article intitulé : « Barnum Castellane
et C e », paru dans le Nouvelliste du
dimanche 27 courant et qui avait déjà
provoqué la dépêche suivante :
« M. Peschaud, député du Cantal,
Paris. Je viens déliré, dans le Nouvel
liste du dimanche 27 courant, un arti
cle injurieux à mon égard. Je vous
applique par télégramme la paire de
gifles que vous méritez. Je me tiens à
votre disposition, à Murat, pendant
toute la semaine.
ce Stanislas de Castellane. »
Les recettes de l’exploitation se sont
élevées à 184.700.000 francs.
Les dépenses de l’exploitation à
118.300.000 francs.
Le solde net des bénéfices est de
66.400.000 francs.
Les sommes nécessaires pour les
intérêts des actions et des obligations
étant de 90.800.000 francs ; laisse
donc un déficit de 24.400.000 francs
pour le compte du Trésor public.
Cette situation démontre que la
Compagnie de l’Ouest est celle qui
coûte la plus chère à l’Etat qui, en
vertu de sa garantie d’intérêt, devra
combler ce joli déficit de 24.400.000
francs, alors que les Chemins de fer
allemands, exploités par l’Etat lui-
même, donnent des bénéfices consi
dérables et incontestés.
Cependant, ce ne sont pas les voya
geurs ni l’aliment des marchandises
qui manquent sur ce réseau, où faute
de matériel des gares ont été momen
tanément fermées ; ses tarifs, en gé
néral, sont plus élevés que ceux des
autres Compagnies, notamment que
ceux du réseau de l’Etat et du Nord ;
ses achats ou la construction de ma
tériel neuf sont insignifiants : malgré
cela, son exploitation présente ce dé
ficit énorme.
Les contribuables paient donc très
cher pour être fort mal servis !
Mais ce qui est bizarre, c’est que,
malgré un déficit de 24.400.000 fr.,
le Conseil d’administration de la Com
pagnie des Chemins de fer de l’Ouest
voteia quand même une gratification
d’une centaine de mille francs à son
directeur général et des allocations,
dans la même proportion, aux amis
faisant partie du haut personnel, tout
comme si l’exercice avait été pros
père.
Mais qu’importe, avec la garantie
de l'Etat, ces libéralités ne coûtent
rien aux actionnaires, et c’est ainsi
que sont rétribuées grassement les créa
tures conduites aux postes appelés diri
geants par la réaction capitaliste, juive
ou cléricale qui administre nos Com
pagnies de Chemins de fer.
11 est vrai, d’autre part, que, pour
compenser, les « gardes barrières »
sont toujours payés environ 65 francs
par an — ne pas comprendre par
mois — et que M. Rispal, lorsqu’il
fût question, à la Chambre, de de
mander, en leur faveur, une légère
augmentation, vota contre ce projet.
Cela n’a, malheureusement, pas
empéché le déficit d’exister et bientôt,
à la Chambre, la question des Che
mins de fer donnera lieu à d’impor
tants débats. Z.
Election an Conseil Général du 2 e Canton
NOS CH EMINS DE FER
Ce que nous coûte la Compagnie
de l’Ouest
Au lendemain de la conférence
aussi intéressante que documentée de
M. Bourrât, député, membre de la
Commission des Chemins de fer, il
n’est pas sans intérêt de faire connaî
tre ci-dessous le résultat financier de
l’exploitation des Chemins de fer de
l’Ouest, pendant le dernier exercice.
C’est écrit. L’unique candidat au
siège du 2 e canton sera M. Emile
Bauzin, Conseiller d’arrondissement
du même canton.
Nous n’aurions aucune récrimina
tion à faire contre l’honorable candi
dat qui, comme homme privé, est d’un
abord facile, généreux et très com
plaisant. Si M. Bauzin avait eu des
opinions plus avancées, il eût été notre
homme et nous aurions engagé tous
nos amis à voter pour lui, mais son
républicanisme est restreint. Il n’est
pas l’ami du ministère actuel, ce qui
nous porte à nous méfier de ses senti
ments politiques.
A vrai dire, nous aurions vu avec
joie un bon démocrate lui disputer ce
siège. M. Marais, par exemple, était
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