Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1901-10-12
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 12 octobre 1901 12 octobre 1901
Description : 1901/10/12 (N285). 1901/10/12 (N285).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263484q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
6 e Année — K 0 2X5.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi 12 Octobre 1901.
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an
Départements »
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
RUE GASIMIR-PÉRIER,
Secrétaire de la Rédaction.... Alfred HENRI
L’Imprimeur-Gérant F. LE ROY
1 5
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 j>
On traite à forfait
A DOS ABONNÉS
Nous avons l’honneur d’informer nos
abonnés que, dans quelques jours, nous
ferons opérer, par la voie de la poste,
le recouvrement du prix de l’abonne
ment. Ceux de nos amis qui voudraient
éviter cette présentation à domicile,
peuvent le faire verser à nos bureaux
ouverts tous les jours jusqu’à sept
heures et demie, et les dimanches , de
huit heures à onze heures, jusqu’au
15 novembre.
Nous prions aussi ceux qui ne vou
draient plus renouveler leur abonne
ment de nous faire retour du journal,
avec la mention refusé sur la bande,
afin de nous éviter des frais de poste
inutiles.
Nous profitons de cette occasion pour
rappeler aux bienveillants lecteurs du
Réveil du Havre, qu’il a besoin, plus
que jamais, de l’appui de tous ses amis
politiques. Fondé pour soutenir la cause
de la démocratie locale, il n’a cessé de
livrer le bon combat à tous les abus de
pouvoir ; il est resté le propagateur
fidèle des sentiments de ses fondateurs,
et continuera , comme par le passé,
avec l’aide de ses dévoués collaborateurs,
sa publication nettement républicaine
et sociale avec dévouement et désinté
ressement pour le relèvement de la
République, ses réformes et sa marche
constante en avant.
L. R.
Les Républicains et les
Elections Législatives
La Revue Politique et Parlementaire
publie, dans son numéro du 10 octo
bre, un très important article, sur
les élections de 1902.
L’auteur de cet article, qui garde
l’anonymat, étudie d’abord longue
ment le programme d’affaires qui lui
semble devoir être adopté par la grande
masse du parti républicain rapprochée
dans ce but commun, et il conclut :
La prochaine Chambre, tout en se
préparant à résoudre peu à peu tous
ces graves problèmes si nécessaires au
progrès de notre démocratie républi
caine, aura, dès les premières sessions,
à statuer sur d'importantes questions.
Il y aura le vote des lois qui prépare
ront l’application du service de deux
ans que la Chambre actuelle ne pourra
peut-être pas aborder d’une manière
définitive. Il y aura à voter une ré
forme de la législation sur les sucres
et sur l’alcool dans l’intérêt de l’équi
libre de nos budgets, sans méconnaî
tre non plus les besoins de notre agri
culture.
Ce n’est pas le travail, on le voit,
qui manquera à nos futurs députés.
Ce n’est pas, non plus le désir de bien
faire qui leur fera défaut. Seulement,
pour aboutir, il faudra qu’il se consti
tue autour d’un programme d’affaires
analogue à celui que nous venons
d’esquisser, une majorité vraiment
démocratique, vraiment réformatrice.
Entre les réactionnaires impénitents
que dissimule à peine le masque du
ralliement, et les socialistes révolu
tionnaires dont les conceptions géné
rales cadrent si mal avec les traditions
sociales de la grande majorité des
Français, il y a donc place pour un
grand parti où viendraient s’unir dans
un commun amour de la patrie, de la
démocratie et du progrès, les répu
blicains de toutes nuances dont la
politique procède des principes libé
raux de la Révolution Française.
Election sénatoriale do la Dordogne
Voici le résultat du troisième tour
de scrutin :
MM. Guillier,républicain.. 539 Elu
Doct.Peyrot,rép.rad. 532
Dans ses remerciements aux élec
teurs, le nouvel élu déclare qu’il ap
puiera le gouvernement, et qu’il est
partisan de la loi sur les associations.
« J’ai toujours été partisan, écrit-
il, d’une politique nettement démo
cratique, et j’appuierai toujours un
ministère nettement déterminé à résis
ter aux attaques dirigées contre la
République.
« Cette République, c’est celle dans
laquelle, suivant l’expression de M.
Léon Bourgeois, existent la souverai
neté de tous, la liberté de tous, la
justice pour tous et la solidarité pour
tous. ))
L'ELECTION DD PAS-DE-CALAIS
Les délégués sénatoriaux du can
ton de Lens, réunis à Lens, lundi
dernier, sous la présidence de M. Basly,
député, ont décidé de présenter la
candidature de M. Lamendin, député
du Pas-de-Calais, en opposition à
celle de M. Boudenoot, également
député du Pas-de-Calais.
M. Lamendin qui avait d’abord
refusé a finalement accepté sur les
instances unanimes des délégués.
—
LA
PROPAGANDE RÉPUBLICAINE
L’ordre du jour suivant a été voté,
mercredi soir, à l’issue d’une réunion
organisé, 4, rue Véronèse, parla trei
zième section de la Ligue d’action
républicaine :
Les membres de la treizième sec
tion de la Ligue d’action républi
caine auxquels s’étaient joints un
grand nombre de républicains de l’ar
rondissement ;
Après avoir entendu les citoyens
Kosciusko, Coutlenier, Henri Rous-
selle, Dobel, etc., expliquer le but de
la Ligue d’action et exhorter tous les
membres présents à adhérer à la trei
zième section ;
Adressent leurs remerciements à ces
orateurs et s’engagent à entreprendre
par une propagande énergique la ba
taille qui aura pour résultat de chas
ser le nationalisme du treizième ar
rondissement.
LA PROPAGANDE CLÉRICALE
Dans l’église Saint-Michel et sans
doute ailleurs aussi, on distribue aux
enfants pour remettre à leurs parents,
un tout petit papier bleu, intitulé le
Journal de L’Ave Maria.
Afin d’édifier nos lecteurs des moyens
mis en pratique par les adversaires
de nos institutions républicaines pour
nous combattre, nous publions l’en
trefilet ci-dessous, qui indique aux
gens d’église la conduite qu’ils auront
à tenir aux prochaines élections légis
latives :
QUE FAUT-IL FAIRE ?
« Il faut remuer le ciel par la prière
et remuer la terre par l’action. L’un
sans l’autre serait insuffisant. Car,
d’une part, c’est tenter Dieu que d’at
tendre de Lui des miracles extraordi
naires. Dieu n’encourage pas la pa
resse et l’inertie, surtout. Il ne secourt
pas ceux qui négligent la prière et la
pénitence.
« Avant tout, expiez et priez.
« Puis, il faut agir, agir par tous
les moyens pour préparer et obtenir à
la France de bonnes élections. A cette
heure critique, l’action électorale
s’impose à tous les catholiques.
« Celui qui s’abstient est un lâche. »
Cela fait, il reste encore à compter
sur Dieu. Nuits d’adoration, com
munions, pénitences, rosaires, ne
dispensent pas de Faction ; mais ce
sont les premiers moyens de salut, et
rien ne peut les remplacer. »
Pour les cléricaux la période élec
torale est virtuellement ouverte. En
avant îa grosse Caisse !
Une proposition. — Qu’en
pense M. Turpin ?
M. le Président du Syndicat natio
nal du commerce en gros des vins,
spiritueux et liqueurs de France (ouf !
quel titre !) est en plein activité de
puis quelque temps, et, accompagné
par M. Girardin, président de la
Chambre syndicale des débitants de
Paris, il parcourt le monde pour prê
cher la bonne parole.
Quand nous disons que ces mes
sieurs parcourent le monde, c’est une
façon de parler, car en réalité ils se
cantonnent dans les départements que
la loi sur la prétendue réforme des
boissons a le plus atteints, et nous
n’avons pas entendu dire qu’ils aient
essayé de catéchiser les « gens du
midi » ; pourtant ce sont ceux-là qu’il
serait le plus utile à convaincre, et
c’est par eux qu’il y aurait du mérite
à faire voter des ordres du jour contre
la loi du 29 décembre 1900.
L’autre jour à Elbeuf, avant-hier à
Caen, qu’ont fait MM. Turpin et Gi
rardin ? Ils ont réuni des débitants,
c’est-à-dire ceux que la loi ruine, et
ils leur ont demandé de protester.
Naturellement, les débitants ne se
sont pas fait prier et ils ont émis le
vœu :
« 1° Que tous les alcools consom
més effectivement sur le territoire
français acquittent d’une façon égale
les droits du Trésor ;
« 2° Que tous les excédents de re
cettes à provenir de cette perception
intégrale soient appliqués au dégrève
ment des surtaxes nouvelles en com
mençant par la suppression des li
cences. >
Enfin il a été décidé que ces déli
bérations seraient adressées aux pou
voirs publics. Mais il est bien probable
que les cc pouvoirs publics > classeront
ces délibérations dans les fameux
cartons qui servent de nécropole aux
idées, aux projets, aux pétitions, aux
protestations des citoyens français, et
la loi du 29 décembre 1900 qu’on
voudrait abroger restera en vigueur,
parce que les députés qui l’ont votée
n’auront aucun intérêt à se déjuger.
Il faudrait donc faire le siège des
députés qui ont voté la loi ou, du
moins l’article de la loi relatif aux
bouilleurs de cru — qui était le pivot
de la combinaison —* au lieu de leur
chercher une excuse, comme Fa fait
jadis M. Turpin. Le moyen n’est pas
difficile à trouver, et il a été proposé
par l’un des syndiqués d’Elbeuf ; il
consiste à faire présenter à la rentrée
de la Chambre, par un député anti
bouilleur, une proposition abrogeant
le régime de faveur accordé aux bouil
leurs et à demander l’urgence. Sur ce
vote, tout le monde se compterait, et
aussitôt après, M. Turpin et ses col
lègues des départements et de Paris
entreraient en campagne contre les
députés qui se seraient déclarés hos
tiles à cette propositions. Ce serait
plus pratique et plus utile que de
prêcher des convertis.
Qu’en pense M. Turpin ?
CONSEIL MUNICIPAL
Séance du 9 Octobre 1901
Sous la Présidence de M. Marais , Maire
Décidément ce n’est pas une siné
cure que d’être investi du mandat de
Conseiller municipal. La séance dé
mercredi soir en est la preuve.
À huit heures trois quarts, M. Ma
rais, Maire, déclare la séance ouverte ;
à minuit passé, nos édiles se for
maient en Comité secret pour terminer
leur séance. L’ordre du jour, il eét
vrai, comportait 34 numéros, dont 2
ou trois corsés en discussions, mais
bâtons-nous de le dire, cette séance,
quoique très mouvementée, a été rela
tivement courtoise.
M. Mancheron procède à la lecture
du procès-verbal qui est adopté. M.
Brot se plaint qu’on n’ait pas repro
duit exactement les parole's dont M.
Denis Guillot s’est servi à son égard :
« Je vous donne un démenti M. Brot,
un démenti formel, vous comprenez
ce que cela veut dire ! » et le procès-
verbal porte : « Je vous donne le dé
menti le plus absolu », ce qui n’est
pas la même chose.
M. Denis Guillot déclare maintenir
ce qu’il a dit et l’incident est clos.
M. le Maire passe aux communica
tions.
Il a reçu du Comité de la Fête des
fleurs les résultats de sa situation
financière. Le Concert donné au square
Saint-Roch a été de 2.480 francs ;
celle de la quête faite sur la voie
publique de 2.904 francs. Ces deux
sommes ont été versées intégralement
au Bureau de Bienfaisance. De tou
tes les dépenses faites, il résulte un
boni de 1.000 francs qui retourne à
la Caisse municipale.
Des félicitations sont votées aux
organisateurs de la fête.
M. le Maire informe le Conseil qu’il
est saisi, par des artistes bavrais, d’un
projet de Festival, en l’honneur de
notre jeune concitoyen André Caplet,
1 er prix de Rome. Mais les organisa
teurs craignent de subir un déficit
qui pourrait atteindre 700 à 800 francs
et, devant cette éventualité, ils de
mandent, le cas échéant, si la ville
consentirait à supporter le déficit. La
question est renvoyée à la Commis
sion des finances.
Tout le monde sait que le service
de Camionnage est rendu difficile dans
nos rues par la multiplicité des lignes
de tramways. Une pétition, émanant
du Syndicat des camionneurs, réclame
du Conseil la suppression pure et
nette de la Ligne de la place Tbiers à
Saint-François, sous prétexte qu’elle
ne fait point d’affaires.
Nous doutons qu’on puisse lui don
ner raison. Néanmoins la pétition est
renvoyée à la Commission de la voi
rie, pour y être enterrée.
M. Duchemin donne connaissance
au Conseil du mode de la répartition
de la contribution mobilière. IF féli
cite nos représentants au Conseil gé
néral et au Conseil d’arrondissement
de la façon judicieuse dont ils ont
pris et défendu nos intérêts dans ces
assemblées. Grâce à tous ces efforts,
notre ville obtiendra un dégrèvement
de 98.000 francs pour 1902, mais ce
dégrèvement produira dans la caisse
municipale une diminution de recette
de 40.000 francs, les contribuables
ne seront donc déchargés que de
58.000 francs. C’est tout de même un
résultat. Pour une fois, voyez-vous !
On passe ensuite à l’ordre du jour.
M. le Docteur Fauvel lit un rapport
où il émet un vœu que les douaniers
du Havre astreints à des exercices
militaires le dimanche, alors qu’à
Rouen ils jouissent d’un repos absolu,
soient, à l’avenir, exemptés de tout
service de ce genre. Yoté à l’unani
mité.
Congrégations religieuses
M. Brot est le rapporteur de cette
importante question. Il expose que,
conformément à la loi, le Conseil est
appelé à donner son avis sur Futilité
des congrégations visées. Il s’agit du
Sacré-Cœur de Jésus, dont une église
est placée dans notre ville, rue Doubet
et connue sous le nom de chapelle al
lemande et des sœurs Franciscaines.
L’enquête n’a porté que sur la pre
mière qui est d’origine allemande. Elle
fut fondée il y a 45 ans. Le rapport
dit qu’autrefois, cette église pouvait
rendre quelques services aux émi
grants qui séjournaient au Havre,
pour attendre les bateaux. Mais au
jourd’hui, par les nouveaux moyens
de transports, ce séjour n’existe plus
et l’émigration allemande est pour
ainsi dire nulle dans notre port. Les
allemands, du reste, ne sont pas plus
de 300 au Havre. Cette chapelle fait
donc une concurrence directe aux
églises paroissiales, et il conclut à sou
inutilité.
M. Bricka, combat les conclusions
du rapport. Il considère que l’appli
cation des lois est une fonction ré
servée exclusivement aux pouvoirs
publics et que le Conseil n’a pas le
droit de se prononcer sur la question.
Les bons apôtres, àl’exemplé donné
par leur chef, M. Bricka, se lèvent
les uns après les autres pour appuyer
leur patron. ■ -
M. Lemierre s’étonne que le gou
vernement, qui n’avait pas consulté le
Conseil pour créer la loi, demânde
aujourd’hui son avis pour l’applïqiuer.
Il va même jusqu’à présenter un
amendement pour passer à l’ordre du
jour.
M. Dubus, lui, s’écrie : ça d’est de
la politique. Il ne marchera pas:
M. Acher vient ensuite donner son
coup d’épaule. Il rappelle les efforts
que fit naguère le Conseil pour s’oppo
ser à l’ouverture de la chapelle Sbint-
Léon. L’autorité supérieure passa
outre. En 1889 ou 1890, le Conseil
réclamait contre la réouverture de la
chapelle Sâinte-Ànne, le gouverne
ment ne tint non plus aucun compte.
Il trouve donc que le Conseil est en
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi 12 Octobre 1901.
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an
Départements »
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
RUE GASIMIR-PÉRIER,
Secrétaire de la Rédaction.... Alfred HENRI
L’Imprimeur-Gérant F. LE ROY
1 5
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 j>
On traite à forfait
A DOS ABONNÉS
Nous avons l’honneur d’informer nos
abonnés que, dans quelques jours, nous
ferons opérer, par la voie de la poste,
le recouvrement du prix de l’abonne
ment. Ceux de nos amis qui voudraient
éviter cette présentation à domicile,
peuvent le faire verser à nos bureaux
ouverts tous les jours jusqu’à sept
heures et demie, et les dimanches , de
huit heures à onze heures, jusqu’au
15 novembre.
Nous prions aussi ceux qui ne vou
draient plus renouveler leur abonne
ment de nous faire retour du journal,
avec la mention refusé sur la bande,
afin de nous éviter des frais de poste
inutiles.
Nous profitons de cette occasion pour
rappeler aux bienveillants lecteurs du
Réveil du Havre, qu’il a besoin, plus
que jamais, de l’appui de tous ses amis
politiques. Fondé pour soutenir la cause
de la démocratie locale, il n’a cessé de
livrer le bon combat à tous les abus de
pouvoir ; il est resté le propagateur
fidèle des sentiments de ses fondateurs,
et continuera , comme par le passé,
avec l’aide de ses dévoués collaborateurs,
sa publication nettement républicaine
et sociale avec dévouement et désinté
ressement pour le relèvement de la
République, ses réformes et sa marche
constante en avant.
L. R.
Les Républicains et les
Elections Législatives
La Revue Politique et Parlementaire
publie, dans son numéro du 10 octo
bre, un très important article, sur
les élections de 1902.
L’auteur de cet article, qui garde
l’anonymat, étudie d’abord longue
ment le programme d’affaires qui lui
semble devoir être adopté par la grande
masse du parti républicain rapprochée
dans ce but commun, et il conclut :
La prochaine Chambre, tout en se
préparant à résoudre peu à peu tous
ces graves problèmes si nécessaires au
progrès de notre démocratie républi
caine, aura, dès les premières sessions,
à statuer sur d'importantes questions.
Il y aura le vote des lois qui prépare
ront l’application du service de deux
ans que la Chambre actuelle ne pourra
peut-être pas aborder d’une manière
définitive. Il y aura à voter une ré
forme de la législation sur les sucres
et sur l’alcool dans l’intérêt de l’équi
libre de nos budgets, sans méconnaî
tre non plus les besoins de notre agri
culture.
Ce n’est pas le travail, on le voit,
qui manquera à nos futurs députés.
Ce n’est pas, non plus le désir de bien
faire qui leur fera défaut. Seulement,
pour aboutir, il faudra qu’il se consti
tue autour d’un programme d’affaires
analogue à celui que nous venons
d’esquisser, une majorité vraiment
démocratique, vraiment réformatrice.
Entre les réactionnaires impénitents
que dissimule à peine le masque du
ralliement, et les socialistes révolu
tionnaires dont les conceptions géné
rales cadrent si mal avec les traditions
sociales de la grande majorité des
Français, il y a donc place pour un
grand parti où viendraient s’unir dans
un commun amour de la patrie, de la
démocratie et du progrès, les répu
blicains de toutes nuances dont la
politique procède des principes libé
raux de la Révolution Française.
Election sénatoriale do la Dordogne
Voici le résultat du troisième tour
de scrutin :
MM. Guillier,républicain.. 539 Elu
Doct.Peyrot,rép.rad. 532
Dans ses remerciements aux élec
teurs, le nouvel élu déclare qu’il ap
puiera le gouvernement, et qu’il est
partisan de la loi sur les associations.
« J’ai toujours été partisan, écrit-
il, d’une politique nettement démo
cratique, et j’appuierai toujours un
ministère nettement déterminé à résis
ter aux attaques dirigées contre la
République.
« Cette République, c’est celle dans
laquelle, suivant l’expression de M.
Léon Bourgeois, existent la souverai
neté de tous, la liberté de tous, la
justice pour tous et la solidarité pour
tous. ))
L'ELECTION DD PAS-DE-CALAIS
Les délégués sénatoriaux du can
ton de Lens, réunis à Lens, lundi
dernier, sous la présidence de M. Basly,
député, ont décidé de présenter la
candidature de M. Lamendin, député
du Pas-de-Calais, en opposition à
celle de M. Boudenoot, également
député du Pas-de-Calais.
M. Lamendin qui avait d’abord
refusé a finalement accepté sur les
instances unanimes des délégués.
—
LA
PROPAGANDE RÉPUBLICAINE
L’ordre du jour suivant a été voté,
mercredi soir, à l’issue d’une réunion
organisé, 4, rue Véronèse, parla trei
zième section de la Ligue d’action
républicaine :
Les membres de la treizième sec
tion de la Ligue d’action républi
caine auxquels s’étaient joints un
grand nombre de républicains de l’ar
rondissement ;
Après avoir entendu les citoyens
Kosciusko, Coutlenier, Henri Rous-
selle, Dobel, etc., expliquer le but de
la Ligue d’action et exhorter tous les
membres présents à adhérer à la trei
zième section ;
Adressent leurs remerciements à ces
orateurs et s’engagent à entreprendre
par une propagande énergique la ba
taille qui aura pour résultat de chas
ser le nationalisme du treizième ar
rondissement.
LA PROPAGANDE CLÉRICALE
Dans l’église Saint-Michel et sans
doute ailleurs aussi, on distribue aux
enfants pour remettre à leurs parents,
un tout petit papier bleu, intitulé le
Journal de L’Ave Maria.
Afin d’édifier nos lecteurs des moyens
mis en pratique par les adversaires
de nos institutions républicaines pour
nous combattre, nous publions l’en
trefilet ci-dessous, qui indique aux
gens d’église la conduite qu’ils auront
à tenir aux prochaines élections légis
latives :
QUE FAUT-IL FAIRE ?
« Il faut remuer le ciel par la prière
et remuer la terre par l’action. L’un
sans l’autre serait insuffisant. Car,
d’une part, c’est tenter Dieu que d’at
tendre de Lui des miracles extraordi
naires. Dieu n’encourage pas la pa
resse et l’inertie, surtout. Il ne secourt
pas ceux qui négligent la prière et la
pénitence.
« Avant tout, expiez et priez.
« Puis, il faut agir, agir par tous
les moyens pour préparer et obtenir à
la France de bonnes élections. A cette
heure critique, l’action électorale
s’impose à tous les catholiques.
« Celui qui s’abstient est un lâche. »
Cela fait, il reste encore à compter
sur Dieu. Nuits d’adoration, com
munions, pénitences, rosaires, ne
dispensent pas de Faction ; mais ce
sont les premiers moyens de salut, et
rien ne peut les remplacer. »
Pour les cléricaux la période élec
torale est virtuellement ouverte. En
avant îa grosse Caisse !
Une proposition. — Qu’en
pense M. Turpin ?
M. le Président du Syndicat natio
nal du commerce en gros des vins,
spiritueux et liqueurs de France (ouf !
quel titre !) est en plein activité de
puis quelque temps, et, accompagné
par M. Girardin, président de la
Chambre syndicale des débitants de
Paris, il parcourt le monde pour prê
cher la bonne parole.
Quand nous disons que ces mes
sieurs parcourent le monde, c’est une
façon de parler, car en réalité ils se
cantonnent dans les départements que
la loi sur la prétendue réforme des
boissons a le plus atteints, et nous
n’avons pas entendu dire qu’ils aient
essayé de catéchiser les « gens du
midi » ; pourtant ce sont ceux-là qu’il
serait le plus utile à convaincre, et
c’est par eux qu’il y aurait du mérite
à faire voter des ordres du jour contre
la loi du 29 décembre 1900.
L’autre jour à Elbeuf, avant-hier à
Caen, qu’ont fait MM. Turpin et Gi
rardin ? Ils ont réuni des débitants,
c’est-à-dire ceux que la loi ruine, et
ils leur ont demandé de protester.
Naturellement, les débitants ne se
sont pas fait prier et ils ont émis le
vœu :
« 1° Que tous les alcools consom
més effectivement sur le territoire
français acquittent d’une façon égale
les droits du Trésor ;
« 2° Que tous les excédents de re
cettes à provenir de cette perception
intégrale soient appliqués au dégrève
ment des surtaxes nouvelles en com
mençant par la suppression des li
cences. >
Enfin il a été décidé que ces déli
bérations seraient adressées aux pou
voirs publics. Mais il est bien probable
que les cc pouvoirs publics > classeront
ces délibérations dans les fameux
cartons qui servent de nécropole aux
idées, aux projets, aux pétitions, aux
protestations des citoyens français, et
la loi du 29 décembre 1900 qu’on
voudrait abroger restera en vigueur,
parce que les députés qui l’ont votée
n’auront aucun intérêt à se déjuger.
Il faudrait donc faire le siège des
députés qui ont voté la loi ou, du
moins l’article de la loi relatif aux
bouilleurs de cru — qui était le pivot
de la combinaison —* au lieu de leur
chercher une excuse, comme Fa fait
jadis M. Turpin. Le moyen n’est pas
difficile à trouver, et il a été proposé
par l’un des syndiqués d’Elbeuf ; il
consiste à faire présenter à la rentrée
de la Chambre, par un député anti
bouilleur, une proposition abrogeant
le régime de faveur accordé aux bouil
leurs et à demander l’urgence. Sur ce
vote, tout le monde se compterait, et
aussitôt après, M. Turpin et ses col
lègues des départements et de Paris
entreraient en campagne contre les
députés qui se seraient déclarés hos
tiles à cette propositions. Ce serait
plus pratique et plus utile que de
prêcher des convertis.
Qu’en pense M. Turpin ?
CONSEIL MUNICIPAL
Séance du 9 Octobre 1901
Sous la Présidence de M. Marais , Maire
Décidément ce n’est pas une siné
cure que d’être investi du mandat de
Conseiller municipal. La séance dé
mercredi soir en est la preuve.
À huit heures trois quarts, M. Ma
rais, Maire, déclare la séance ouverte ;
à minuit passé, nos édiles se for
maient en Comité secret pour terminer
leur séance. L’ordre du jour, il eét
vrai, comportait 34 numéros, dont 2
ou trois corsés en discussions, mais
bâtons-nous de le dire, cette séance,
quoique très mouvementée, a été rela
tivement courtoise.
M. Mancheron procède à la lecture
du procès-verbal qui est adopté. M.
Brot se plaint qu’on n’ait pas repro
duit exactement les parole's dont M.
Denis Guillot s’est servi à son égard :
« Je vous donne un démenti M. Brot,
un démenti formel, vous comprenez
ce que cela veut dire ! » et le procès-
verbal porte : « Je vous donne le dé
menti le plus absolu », ce qui n’est
pas la même chose.
M. Denis Guillot déclare maintenir
ce qu’il a dit et l’incident est clos.
M. le Maire passe aux communica
tions.
Il a reçu du Comité de la Fête des
fleurs les résultats de sa situation
financière. Le Concert donné au square
Saint-Roch a été de 2.480 francs ;
celle de la quête faite sur la voie
publique de 2.904 francs. Ces deux
sommes ont été versées intégralement
au Bureau de Bienfaisance. De tou
tes les dépenses faites, il résulte un
boni de 1.000 francs qui retourne à
la Caisse municipale.
Des félicitations sont votées aux
organisateurs de la fête.
M. le Maire informe le Conseil qu’il
est saisi, par des artistes bavrais, d’un
projet de Festival, en l’honneur de
notre jeune concitoyen André Caplet,
1 er prix de Rome. Mais les organisa
teurs craignent de subir un déficit
qui pourrait atteindre 700 à 800 francs
et, devant cette éventualité, ils de
mandent, le cas échéant, si la ville
consentirait à supporter le déficit. La
question est renvoyée à la Commis
sion des finances.
Tout le monde sait que le service
de Camionnage est rendu difficile dans
nos rues par la multiplicité des lignes
de tramways. Une pétition, émanant
du Syndicat des camionneurs, réclame
du Conseil la suppression pure et
nette de la Ligne de la place Tbiers à
Saint-François, sous prétexte qu’elle
ne fait point d’affaires.
Nous doutons qu’on puisse lui don
ner raison. Néanmoins la pétition est
renvoyée à la Commission de la voi
rie, pour y être enterrée.
M. Duchemin donne connaissance
au Conseil du mode de la répartition
de la contribution mobilière. IF féli
cite nos représentants au Conseil gé
néral et au Conseil d’arrondissement
de la façon judicieuse dont ils ont
pris et défendu nos intérêts dans ces
assemblées. Grâce à tous ces efforts,
notre ville obtiendra un dégrèvement
de 98.000 francs pour 1902, mais ce
dégrèvement produira dans la caisse
municipale une diminution de recette
de 40.000 francs, les contribuables
ne seront donc déchargés que de
58.000 francs. C’est tout de même un
résultat. Pour une fois, voyez-vous !
On passe ensuite à l’ordre du jour.
M. le Docteur Fauvel lit un rapport
où il émet un vœu que les douaniers
du Havre astreints à des exercices
militaires le dimanche, alors qu’à
Rouen ils jouissent d’un repos absolu,
soient, à l’avenir, exemptés de tout
service de ce genre. Yoté à l’unani
mité.
Congrégations religieuses
M. Brot est le rapporteur de cette
importante question. Il expose que,
conformément à la loi, le Conseil est
appelé à donner son avis sur Futilité
des congrégations visées. Il s’agit du
Sacré-Cœur de Jésus, dont une église
est placée dans notre ville, rue Doubet
et connue sous le nom de chapelle al
lemande et des sœurs Franciscaines.
L’enquête n’a porté que sur la pre
mière qui est d’origine allemande. Elle
fut fondée il y a 45 ans. Le rapport
dit qu’autrefois, cette église pouvait
rendre quelques services aux émi
grants qui séjournaient au Havre,
pour attendre les bateaux. Mais au
jourd’hui, par les nouveaux moyens
de transports, ce séjour n’existe plus
et l’émigration allemande est pour
ainsi dire nulle dans notre port. Les
allemands, du reste, ne sont pas plus
de 300 au Havre. Cette chapelle fait
donc une concurrence directe aux
églises paroissiales, et il conclut à sou
inutilité.
M. Bricka, combat les conclusions
du rapport. Il considère que l’appli
cation des lois est une fonction ré
servée exclusivement aux pouvoirs
publics et que le Conseil n’a pas le
droit de se prononcer sur la question.
Les bons apôtres, àl’exemplé donné
par leur chef, M. Bricka, se lèvent
les uns après les autres pour appuyer
leur patron. ■ -
M. Lemierre s’étonne que le gou
vernement, qui n’avait pas consulté le
Conseil pour créer la loi, demânde
aujourd’hui son avis pour l’applïqiuer.
Il va même jusqu’à présenter un
amendement pour passer à l’ordre du
jour.
M. Dubus, lui, s’écrie : ça d’est de
la politique. Il ne marchera pas:
M. Acher vient ensuite donner son
coup d’épaule. Il rappelle les efforts
que fit naguère le Conseil pour s’oppo
ser à l’ouverture de la chapelle Sbint-
Léon. L’autorité supérieure passa
outre. En 1889 ou 1890, le Conseil
réclamait contre la réouverture de la
chapelle Sâinte-Ànne, le gouverne
ment ne tint non plus aucun compte.
Il trouve donc que le Conseil est en
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.72%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.72%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k3263484q/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k3263484q/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k3263484q/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k3263484q
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k3263484q