Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1901-10-05
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 05 octobre 1901 05 octobre 1901
Description : 1901/10/05 (N284). 1901/10/05 (N284).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32634839
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
r Année-r 284. CINQ CENTIMES LE NUMÉRO Samedi 5 Octobre 1001.
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Rtvre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
RUE GASIMIR-PÉRIER,
Secrétaire de la Rédaction.... Alfred HENRI
LTiMPRIMEUR-GÉRANT F. LE ROY
1 5
Annonces
Réclames.
Prix des Insertions :
25 centimes la ligne
50 »
On traite à forfait
Nous avons l’honneur d’informer nos
abonnés que, dans quelques jours, nous
ferons opérer, par la voie de la poste,
le recouvrement du prix de l’abonne
ment. Ceux de nos amis qui voudraient
éviter cette présentation à domicile,
peuvent le faire verser à nos bureaux
ouverts tous les jours jusqu’à sept
heures et demie, et les dimanches , de
huit heures à onze heures, jusqu’au
i5 novembre.
Nous prions aussi ceux qui ne vou
draient plus renouveler leur abonne
ment de nous faire retour du journal,
avec la mention l’efsosée sur la bande ,
afin de nous éviter des frais de poste
inutiles.
Nous profitons de cette occasion pour
rappeler aux bienveillants lecteurs du
Réveil du Havre, qu’il a besoin, plus
que jamais, de l’appui de tous ses amis
politiques. Fondé pour soutenir la cause
de la démocratie locale, il n’a cessé de
livrer le bon combat à tous les abus de
pouvoir ; il est resté le propagateur
fidèle des sentiments de ses fondateurs ,
et continuera , comme par le passé J
avec l’aide de ses dévoués collaborateurs,
sa publication nettement républicaine
et sociale avec dévouement et désinté
ressement pour le relèvement de la
République, ses réformes et sa marche
constante en avant.
L. R.
Deux faits importants de la
guerre franco-allemande se pro
duisirent pendant le mois d’octobre :
Bazaine signa, le 27, la honteuse
capitulation de Metz, neuf jours
après que la petite ville de Chateau-
dun avait donné le plus magnifique
exemple de ce que peut le courage
contre la force. Nous ne parlerons
que de ce dernier évènement dont
on ne célébrera jamais assez le pa
triotique héroïsme.
Quand la 22 e division prussienne,
composée de 12,000 hommes et de
24 pièces de canon, se présenta de
vant Châteaudun, il n’y avait, dans
la ville, en dehors des gardes na
tionaux, que quelques compagnies
de francs-tireurs de Paris. Mais, ces
braves n’eurent pas, cependant, un
instant d’hésitation et, tandis que
les gardes élevaient des barricades,
les francs-tireurs se portaient en
avant de la gare et repoussaient des
hussards ennemis.
C’est alors que l’artillerie alle
mande ouvrit le feu et que des
masses d’infanterie s'avancèrent,
mais très lentement, puisque le com
bat dura jusqu’à la nuit, les assiégés
ne reculant que d’une barricade à
l’autre. Chacun d’eux fit son devoir
durant cette épouvantable journée
et les traits de courage abondent :
On vit une jeune fille, Léontine
Proust, courir de poste en poste,
sous les obus, pour porter des car
touches aux combattants. Un plâ
trier du nom d’Ahran, tint toute la
journée avec ses trois fils derrière la
barricade Saint-Aubin. Un de ses
enfants étant mort à ses côtés, il
n'interrompit le feu que pour l’em
brasser une dernière fois.
Mais que pouvaient ces 1,200
braves, sans canons, contre les
masses énormes d’ennemis. Ils ré
sistèrent jusqu’au soir, luttant au
milieu des rues incendiées par les
obus et le pétrole que les Prussiens
répandaient partout, mais il fallut
bien, enfin, opérer la retraite.
Les assaillants se vengèrent alors
de la façon la plus odieuse, pillant,
brisant et incendiant tout. Un para
lytique frit brûlé vif sur sa paillasse
allumée par des Allemands ivres ;
un vieux soldat fut massacré pour
avoir seulement dit : « C’est sau
vage ! » Deux cent vingt-cinq mai
sons brûlèrent à la fois et c’est le
lendemain seulement que le général
prussien permit aux dunois de com
mencer à éteindre le feu qui ache
vait de consumer leurs rues.
Voilà les beautés de la guerre !
A cette époque où l’antisémitisme
est si violent, c’est le moment de
rappeler le célèbre massacre des
juifs qui eut lieu le 10 octobre 1189.
Au moyen-âge, les israélites étaient
souvent massacrés avec ou sans
prétexte, dans les Etats chrétiens,
ou tout au moins persécutés s’ils ne
se faisaient pas craindre par leur
nombre ou s’ils ne se rendaient pas
indispensables par leur richesse.
Mais le plus barbare et le moins ex
plicable de ces massacres tut cer
tainement celui que nous indiquons.
C'était à Londres, le jour du cou
ronnement de Richard Cœur de
Lion ; le peuple profita de la licence
et de la confusion de la cérémonie
pour se ruer sur tous les juifs de la
ville et en faire un horrible massa
cre, afin, disait-on, de les corriger
de leurs criantes usures.
Ce n’était là qu’un mauvais pré
texte car on égorgea surtout les
femmes et les enfants qui n’avaient
rien à se reprocher. Dans certains
quartiers on alla jusqu’à élever des
bûchers ou l’on jetait pêle-mêle les
blessés, les mourants et de pauvres
enfants qu’on baptisait charitable
ment avant de les envoyer à la
mort.
Le gouvernement n’approuva pas
cet épouvantable massacre mais ne
fit rien pour le punir, en sorte qu’on
put admettre qu’il constitua l’une
des réjouissances publiques qui mar
quèrent l’avènement du roi.
La déclaration des droits de
l’homme fut présentée à Lous XVI,
le 1 er octobre 1789; deux ans plus
tard s’ouvrit l’Assemblée législative
qui ne dura qu'un an et fut une
transition entre la Constituante qui
avait tant fait et la Convention qui
devait tout défaire.
Le 3 octobre 1793, cette dernière
rendit un décret qui renvoyait les
Girondins devant le Tribunal révo
lutionnaire. On en arrêta vingt-et-
un qu’on promena dans les rues de
Paris, puis qu’on condamna à more
sans les entendre.
Indigné à la lecture d’un décret
qui autorisait le tribunal à ne pas
écouter ce que les condamnés vou
draient articuler pour leur défense ,
Valazé se poignarda dans la salle.
Son corps n’en fut pas moins traîné
à l’échafaud avec les antres conven-
ionnels qui moururent courageuse
ment en acclamant la République.
Indiquons en passant quele fameux
banquet des Girondins n’est qu’une
'égende créée probablement par
Charles Nodier. Il est certain que
les condamnés, ramenés dans leur
prison, ne songèrent guère à se
réunir dans un festin funèbre, dont
on ne leur eut point, d’ailleurs,
fourni le menu.
Deux ans plus tard, la même Con
vention fit célébrer dans son sein
une cérémonie destinée à « consoler
et honorer les mânes » des malheu
reux Girondins, qu’elle avait envoyés
au bourreau.
Rome fut fondé le 4 octobre de
l’an 750 avant Jésus-Christ par un
aventurier que la légende fait allai
ter par une louve et qui était un
véritable chef de brigands. Ses pre
miers actes qui donnent la mesure
de ses mœurs furent de tuer son
frère afin de ne pas partager le
pouvoir avec lui et d’enlever les
femmes des Sabins pour donner des
compagnes à ses soldats.
Le 7 octobre 1870, Gambetta qui
trouvait que la délégation de Tours
exerçait trop mollement le pouvoir,
quittait Paris assiégé, dans la na
celle du ballon Y Armand Barbés
pour aller personnellement prendre
en mains le Gouvernement.
Christophe Colomb fit sa première
découverte en Amérique le 12 oc
tobre 1492, en abordant dans une
île que les indigènes appelaient Gua-
nahani et qu’il baptisa San-Salva-
dor ; il découvrit l’île de Cuba le 26
octobre de la même année.
Le. château de Saint-Cloud fut
brûlé le 13 octobre 1870. L’incendie
qui avait été allumé sur plusieurs
points à la fois ne put être éteint ni
circonscrit et, en six heures, il ne
resta plus que les ruines.
Marie-Antoinette, veuve du roi
Louis XVI, fut guillotinée le 16 oc
tobre 1793. Elle avait été condamnée
à mort pour avoir commis des cri
mes dont n’approchaient pas ceux
attribués aux Messeline, aux Bru-
nehaut, aux Frédégonde, aux Mé-
dicis. » C’est sans doute pour cela
qu’on ne les a jamais connus?
Le 22 octobre 1685 fût révoqué
l’édit de Nantes par lequel Henri IV
avait accordé les libertés des pro
testants. Ce fut la grande faute de
Louis XIV, car en outre des massa
cres et des persécutions que provo
qua cette révocation, des millions
de protestants qui ne voulaient pas
renoncer à leurs croyances portè
rent à l’étranger et surtout en Alle-
mrgne, leurs talents, leurs maus-
ries et leurs fortunes.
C’est le 30 octobre 1836 que Louis
Napoléon, qui devint plus tard Na
poléon III, tenta, sans succès, de
soulever le régiment d’artillerie en
garnison à Strasbourg et le 31 oc
tobre 1870 que Gustave Flourens et
quelques autres partisans de la Com
mune, profitant de l’indignation des
Parisiens à la nouvelle de la capitu
lation de Metz, envahirent l’Hôtel
de Ville et tentèrent de se substituer
au gouvernement régulier.
Celui-ci ne se maintint que grâce
au courage de ses membres qui con
tinuèrent à siéger, alors même que
es Communards grimpaient, pour
laranguer la fqule, sur la table au
tour de laquelle ils étaient réunis.
Ajoutons enfin que le chemin de
fer de Paris à Cologne fut inauguré
le 21 octobre 1855, que l’impôt de
l’octroi, qu’on appelait alors impôt
de bienfaisance , fut créé le 18 oc
tobre 1338 et que le Conservatoire
des arts et métiers fut fondé à Paris
le 10 octobre 1794.
Marcel France.
entendre que 1 ouverture de la session
extraordinaire pourrait bien être ren
voyée au 5 novembre... pour laisser
le temps à la Commission du budget
de terminer ses travaux ».
LA LOI FALLOUX
LA RENTRÉE DES CHAMBRES
On a annoncé que le gouverve-
ment avait l’intention de convoquer
les Chambres pour le 22 octobre pro
chain. Quelques journaux prétendent
ce matin qu’il serait question de re
porter au 5 novembre la date d’ou
verture de la session. Nous sommes
en mesure de dire que ce bruit est
dénué de fondement..
Les raisons qui ont déterminé le
gouvernement à choisir la date du 22
octobre subsistent entièrement ; elles
sont, en effet, tirées de la nécessité
d’assurer le vote définitif du budget
de 1902 avant l’expiration de la lé
gislature.
On sait que les pouvoirs de la
Chambre actuelle prennent fin le 31
mai 1902. Les élections générales se
feront le premier dimanche de mai,
conformément à ce qui a eu lieu eu
1898. Elles seront précédées des va
cances de Pâques, et d’autre part, la
nécessité de réserver une durée suffi
sante à la période électorale, forcerait
la Chambre à se séparer définitive
ment dans la première quinzaine de
mars.
Dans ces conditions, il faudra que
le budget soit voté avant le 31 dé
cembre prochain, pour que la nou
velle législature se trouve à son ar
rivée en présence d’une situation
financière normale.
En fixant au 22 octobre la reprise
des travaux parlementaires, le gou
vernement est convaincu qu’il don
nera aux Chambres un délai suffisant
pour arriver au vote du budget pour
la fin de l’année actuelle.
Il y faut, il y faudra revenir en
core et toujours, jusqu'à sa complète
disparition. Des vœux émis par des
conseils généraux, où l’on ne se re
fuse pas à aborder de front les obs
tacles ont de nouveau appelé l’atten
tion sur la loi de 1850 qui, sous
couleur de sauvegarder les droits de
la liberté, forge les caractères pour la
servitude.
Nous ne voulons plus qu’un simple
bachelier puisse par simple autorisa
tion d’un conseil académique, ouvrir
un établissement d’instruction secon
daire, recruter des professeurs n’ayant
aucun titre, pas même le brevet élé
mentaire exigé pour enseigner dans
l’école primaire.
Nous ne voulons plus qu’un direc
teur puisse être un homme de paille,
président d’une société civile, d’un
groupement financier, couvrant de
médiocre parchemin une entreprise
ecclésiastique montée savamment con
tre l’esprit laïque et moderne, contre
les institutions républicaines.
Nous ne voulons plus que des lé
gions d’abbés, qui bénéficient d’une
diminution de temps pour le service
militaire à condition de « se consacrer
an culte » esquivent la loi militaire,
puis soient détachés dans des fonctions
enseignantes !
Nous ne voulons plus que des sé
minaires qui sont logiquement des
écoles préparatoires à la prêtrise se
transforment en collèges conduisant
au baccalauréat, aux concours des
administrations de l’Etat.
Nous ne voulons plus que, sous le
couvert de la loi Falloux, on tourne
la loi sur Renseignement primaire, et
que l’on donne, sans avoir les titres
obligatoires (professorat spécial), l’en
seignement technique, etc., soit dans
les écoles primaires libres, soit dans
les collèges congréganistes.
C’est là, ce que nous ne voulons
plus, et ce qui sera demain, la volonté
de milliers d’électeurs. Car les élec
tions de 1902 se feront sur la loi
Falloux.
Le pays républicain en 1898, n’était
pas suffisamment au courant de la
question. Il est aujourd’hui éclairé.
Il exigera de tous les candidats solli
citant ses suffrages l’engagement de
poursuivre l’abolition des deux ou
trois petits articles de la loi néfaste
que l’on veut essayer de vous peindre
comme aimables et doux, et délicieu
sement anodins.
LES
PROPOS DE M- FÉLIX FADRE
VIntransigeant croit pouvoir affir
mer que la rentrée des Chambres, qui
était fixée au 22 octobre sera retardée
jusqu’au 5 novembre.
Le Gaulois se fait l’écho du même
bruit.:
« On avait annoncé la rentrée des
Chambres pour le 22 octobre.
La Libre Parole reproduit les passa
ges de la préface qu'un ami de M.
Félix Faure a rédigée pour les « Pro
pos de Félix Faure ».
Cette préface raconte les circons
tances qui ont précédé la mort du
Président. L’ami ne partage pas l’avis
de Saint-Simonin, qui croit que Félix
Faure a été empoisonné. Suivant lui,
le Président est mort d’une attaque
d’apoplexie.
J
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Nous avons l’honneur d’informer nos
abonnés que, dans quelques jours, nous
ferons opérer, par la voie de la poste,
le recouvrement du prix de l’abonne
ment. Ceux de nos amis qui voudraient
éviter cette présentation à domicile,
peuvent le faire verser à nos bureaux
ouverts tous les jours jusqu’à sept
heures et demie, et les dimanches , de
huit heures à onze heures, jusqu’au
i5 novembre.
Nous prions aussi ceux qui ne vou
draient plus renouveler leur abonne
ment de nous faire retour du journal,
avec la mention l’efsosée sur la bande ,
afin de nous éviter des frais de poste
inutiles.
Nous profitons de cette occasion pour
rappeler aux bienveillants lecteurs du
Réveil du Havre, qu’il a besoin, plus
que jamais, de l’appui de tous ses amis
politiques. Fondé pour soutenir la cause
de la démocratie locale, il n’a cessé de
livrer le bon combat à tous les abus de
pouvoir ; il est resté le propagateur
fidèle des sentiments de ses fondateurs ,
et continuera , comme par le passé J
avec l’aide de ses dévoués collaborateurs,
sa publication nettement républicaine
et sociale avec dévouement et désinté
ressement pour le relèvement de la
République, ses réformes et sa marche
constante en avant.
L. R.
Deux faits importants de la
guerre franco-allemande se pro
duisirent pendant le mois d’octobre :
Bazaine signa, le 27, la honteuse
capitulation de Metz, neuf jours
après que la petite ville de Chateau-
dun avait donné le plus magnifique
exemple de ce que peut le courage
contre la force. Nous ne parlerons
que de ce dernier évènement dont
on ne célébrera jamais assez le pa
triotique héroïsme.
Quand la 22 e division prussienne,
composée de 12,000 hommes et de
24 pièces de canon, se présenta de
vant Châteaudun, il n’y avait, dans
la ville, en dehors des gardes na
tionaux, que quelques compagnies
de francs-tireurs de Paris. Mais, ces
braves n’eurent pas, cependant, un
instant d’hésitation et, tandis que
les gardes élevaient des barricades,
les francs-tireurs se portaient en
avant de la gare et repoussaient des
hussards ennemis.
C’est alors que l’artillerie alle
mande ouvrit le feu et que des
masses d’infanterie s'avancèrent,
mais très lentement, puisque le com
bat dura jusqu’à la nuit, les assiégés
ne reculant que d’une barricade à
l’autre. Chacun d’eux fit son devoir
durant cette épouvantable journée
et les traits de courage abondent :
On vit une jeune fille, Léontine
Proust, courir de poste en poste,
sous les obus, pour porter des car
touches aux combattants. Un plâ
trier du nom d’Ahran, tint toute la
journée avec ses trois fils derrière la
barricade Saint-Aubin. Un de ses
enfants étant mort à ses côtés, il
n'interrompit le feu que pour l’em
brasser une dernière fois.
Mais que pouvaient ces 1,200
braves, sans canons, contre les
masses énormes d’ennemis. Ils ré
sistèrent jusqu’au soir, luttant au
milieu des rues incendiées par les
obus et le pétrole que les Prussiens
répandaient partout, mais il fallut
bien, enfin, opérer la retraite.
Les assaillants se vengèrent alors
de la façon la plus odieuse, pillant,
brisant et incendiant tout. Un para
lytique frit brûlé vif sur sa paillasse
allumée par des Allemands ivres ;
un vieux soldat fut massacré pour
avoir seulement dit : « C’est sau
vage ! » Deux cent vingt-cinq mai
sons brûlèrent à la fois et c’est le
lendemain seulement que le général
prussien permit aux dunois de com
mencer à éteindre le feu qui ache
vait de consumer leurs rues.
Voilà les beautés de la guerre !
A cette époque où l’antisémitisme
est si violent, c’est le moment de
rappeler le célèbre massacre des
juifs qui eut lieu le 10 octobre 1189.
Au moyen-âge, les israélites étaient
souvent massacrés avec ou sans
prétexte, dans les Etats chrétiens,
ou tout au moins persécutés s’ils ne
se faisaient pas craindre par leur
nombre ou s’ils ne se rendaient pas
indispensables par leur richesse.
Mais le plus barbare et le moins ex
plicable de ces massacres tut cer
tainement celui que nous indiquons.
C'était à Londres, le jour du cou
ronnement de Richard Cœur de
Lion ; le peuple profita de la licence
et de la confusion de la cérémonie
pour se ruer sur tous les juifs de la
ville et en faire un horrible massa
cre, afin, disait-on, de les corriger
de leurs criantes usures.
Ce n’était là qu’un mauvais pré
texte car on égorgea surtout les
femmes et les enfants qui n’avaient
rien à se reprocher. Dans certains
quartiers on alla jusqu’à élever des
bûchers ou l’on jetait pêle-mêle les
blessés, les mourants et de pauvres
enfants qu’on baptisait charitable
ment avant de les envoyer à la
mort.
Le gouvernement n’approuva pas
cet épouvantable massacre mais ne
fit rien pour le punir, en sorte qu’on
put admettre qu’il constitua l’une
des réjouissances publiques qui mar
quèrent l’avènement du roi.
La déclaration des droits de
l’homme fut présentée à Lous XVI,
le 1 er octobre 1789; deux ans plus
tard s’ouvrit l’Assemblée législative
qui ne dura qu'un an et fut une
transition entre la Constituante qui
avait tant fait et la Convention qui
devait tout défaire.
Le 3 octobre 1793, cette dernière
rendit un décret qui renvoyait les
Girondins devant le Tribunal révo
lutionnaire. On en arrêta vingt-et-
un qu’on promena dans les rues de
Paris, puis qu’on condamna à more
sans les entendre.
Indigné à la lecture d’un décret
qui autorisait le tribunal à ne pas
écouter ce que les condamnés vou
draient articuler pour leur défense ,
Valazé se poignarda dans la salle.
Son corps n’en fut pas moins traîné
à l’échafaud avec les antres conven-
ionnels qui moururent courageuse
ment en acclamant la République.
Indiquons en passant quele fameux
banquet des Girondins n’est qu’une
'égende créée probablement par
Charles Nodier. Il est certain que
les condamnés, ramenés dans leur
prison, ne songèrent guère à se
réunir dans un festin funèbre, dont
on ne leur eut point, d’ailleurs,
fourni le menu.
Deux ans plus tard, la même Con
vention fit célébrer dans son sein
une cérémonie destinée à « consoler
et honorer les mânes » des malheu
reux Girondins, qu’elle avait envoyés
au bourreau.
Rome fut fondé le 4 octobre de
l’an 750 avant Jésus-Christ par un
aventurier que la légende fait allai
ter par une louve et qui était un
véritable chef de brigands. Ses pre
miers actes qui donnent la mesure
de ses mœurs furent de tuer son
frère afin de ne pas partager le
pouvoir avec lui et d’enlever les
femmes des Sabins pour donner des
compagnes à ses soldats.
Le 7 octobre 1870, Gambetta qui
trouvait que la délégation de Tours
exerçait trop mollement le pouvoir,
quittait Paris assiégé, dans la na
celle du ballon Y Armand Barbés
pour aller personnellement prendre
en mains le Gouvernement.
Christophe Colomb fit sa première
découverte en Amérique le 12 oc
tobre 1492, en abordant dans une
île que les indigènes appelaient Gua-
nahani et qu’il baptisa San-Salva-
dor ; il découvrit l’île de Cuba le 26
octobre de la même année.
Le. château de Saint-Cloud fut
brûlé le 13 octobre 1870. L’incendie
qui avait été allumé sur plusieurs
points à la fois ne put être éteint ni
circonscrit et, en six heures, il ne
resta plus que les ruines.
Marie-Antoinette, veuve du roi
Louis XVI, fut guillotinée le 16 oc
tobre 1793. Elle avait été condamnée
à mort pour avoir commis des cri
mes dont n’approchaient pas ceux
attribués aux Messeline, aux Bru-
nehaut, aux Frédégonde, aux Mé-
dicis. » C’est sans doute pour cela
qu’on ne les a jamais connus?
Le 22 octobre 1685 fût révoqué
l’édit de Nantes par lequel Henri IV
avait accordé les libertés des pro
testants. Ce fut la grande faute de
Louis XIV, car en outre des massa
cres et des persécutions que provo
qua cette révocation, des millions
de protestants qui ne voulaient pas
renoncer à leurs croyances portè
rent à l’étranger et surtout en Alle-
mrgne, leurs talents, leurs maus-
ries et leurs fortunes.
C’est le 30 octobre 1836 que Louis
Napoléon, qui devint plus tard Na
poléon III, tenta, sans succès, de
soulever le régiment d’artillerie en
garnison à Strasbourg et le 31 oc
tobre 1870 que Gustave Flourens et
quelques autres partisans de la Com
mune, profitant de l’indignation des
Parisiens à la nouvelle de la capitu
lation de Metz, envahirent l’Hôtel
de Ville et tentèrent de se substituer
au gouvernement régulier.
Celui-ci ne se maintint que grâce
au courage de ses membres qui con
tinuèrent à siéger, alors même que
es Communards grimpaient, pour
laranguer la fqule, sur la table au
tour de laquelle ils étaient réunis.
Ajoutons enfin que le chemin de
fer de Paris à Cologne fut inauguré
le 21 octobre 1855, que l’impôt de
l’octroi, qu’on appelait alors impôt
de bienfaisance , fut créé le 18 oc
tobre 1338 et que le Conservatoire
des arts et métiers fut fondé à Paris
le 10 octobre 1794.
Marcel France.
entendre que 1 ouverture de la session
extraordinaire pourrait bien être ren
voyée au 5 novembre... pour laisser
le temps à la Commission du budget
de terminer ses travaux ».
LA LOI FALLOUX
LA RENTRÉE DES CHAMBRES
On a annoncé que le gouverve-
ment avait l’intention de convoquer
les Chambres pour le 22 octobre pro
chain. Quelques journaux prétendent
ce matin qu’il serait question de re
porter au 5 novembre la date d’ou
verture de la session. Nous sommes
en mesure de dire que ce bruit est
dénué de fondement..
Les raisons qui ont déterminé le
gouvernement à choisir la date du 22
octobre subsistent entièrement ; elles
sont, en effet, tirées de la nécessité
d’assurer le vote définitif du budget
de 1902 avant l’expiration de la lé
gislature.
On sait que les pouvoirs de la
Chambre actuelle prennent fin le 31
mai 1902. Les élections générales se
feront le premier dimanche de mai,
conformément à ce qui a eu lieu eu
1898. Elles seront précédées des va
cances de Pâques, et d’autre part, la
nécessité de réserver une durée suffi
sante à la période électorale, forcerait
la Chambre à se séparer définitive
ment dans la première quinzaine de
mars.
Dans ces conditions, il faudra que
le budget soit voté avant le 31 dé
cembre prochain, pour que la nou
velle législature se trouve à son ar
rivée en présence d’une situation
financière normale.
En fixant au 22 octobre la reprise
des travaux parlementaires, le gou
vernement est convaincu qu’il don
nera aux Chambres un délai suffisant
pour arriver au vote du budget pour
la fin de l’année actuelle.
Il y faut, il y faudra revenir en
core et toujours, jusqu'à sa complète
disparition. Des vœux émis par des
conseils généraux, où l’on ne se re
fuse pas à aborder de front les obs
tacles ont de nouveau appelé l’atten
tion sur la loi de 1850 qui, sous
couleur de sauvegarder les droits de
la liberté, forge les caractères pour la
servitude.
Nous ne voulons plus qu’un simple
bachelier puisse par simple autorisa
tion d’un conseil académique, ouvrir
un établissement d’instruction secon
daire, recruter des professeurs n’ayant
aucun titre, pas même le brevet élé
mentaire exigé pour enseigner dans
l’école primaire.
Nous ne voulons plus qu’un direc
teur puisse être un homme de paille,
président d’une société civile, d’un
groupement financier, couvrant de
médiocre parchemin une entreprise
ecclésiastique montée savamment con
tre l’esprit laïque et moderne, contre
les institutions républicaines.
Nous ne voulons plus que des lé
gions d’abbés, qui bénéficient d’une
diminution de temps pour le service
militaire à condition de « se consacrer
an culte » esquivent la loi militaire,
puis soient détachés dans des fonctions
enseignantes !
Nous ne voulons plus que des sé
minaires qui sont logiquement des
écoles préparatoires à la prêtrise se
transforment en collèges conduisant
au baccalauréat, aux concours des
administrations de l’Etat.
Nous ne voulons plus que, sous le
couvert de la loi Falloux, on tourne
la loi sur Renseignement primaire, et
que l’on donne, sans avoir les titres
obligatoires (professorat spécial), l’en
seignement technique, etc., soit dans
les écoles primaires libres, soit dans
les collèges congréganistes.
C’est là, ce que nous ne voulons
plus, et ce qui sera demain, la volonté
de milliers d’électeurs. Car les élec
tions de 1902 se feront sur la loi
Falloux.
Le pays républicain en 1898, n’était
pas suffisamment au courant de la
question. Il est aujourd’hui éclairé.
Il exigera de tous les candidats solli
citant ses suffrages l’engagement de
poursuivre l’abolition des deux ou
trois petits articles de la loi néfaste
que l’on veut essayer de vous peindre
comme aimables et doux, et délicieu
sement anodins.
LES
PROPOS DE M- FÉLIX FADRE
VIntransigeant croit pouvoir affir
mer que la rentrée des Chambres, qui
était fixée au 22 octobre sera retardée
jusqu’au 5 novembre.
Le Gaulois se fait l’écho du même
bruit.:
« On avait annoncé la rentrée des
Chambres pour le 22 octobre.
La Libre Parole reproduit les passa
ges de la préface qu'un ami de M.
Félix Faure a rédigée pour les « Pro
pos de Félix Faure ».
Cette préface raconte les circons
tances qui ont précédé la mort du
Président. L’ami ne partage pas l’avis
de Saint-Simonin, qui croit que Félix
Faure a été empoisonné. Suivant lui,
le Président est mort d’une attaque
d’apoplexie.
J
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