Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1901-08-24
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 24 août 1901 24 août 1901
Description : 1901/08/24 (N278). 1901/08/24 (N278).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263477k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
6 e Année — S° 278.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi 21 Août 1901.
Le Réveil du Havre
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an
Départements »
15,
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
RUE GASIMIR-PERXER, 15
Secrétaire de la Rédaction.... Alfred HENRI
L’ImprIMEUR-GÉRANT F. LE ROY
Annonces
Réclames,
LE
Voyage du Tsar
La présence du tsar de Russie à
la Revue des grandes manœuvres
françaises ne change rien à la si
tuation diplomatique des deux pays,
et l'alliance franco-russe n’en sera
ni plus ni moins solide, ni plus ni
moins efficace. Ce petit événement
aura pourtant un bon résultat : ce
lui d’imposer silence aux criailleries
imbéciles de la presse nationaliste et
réactionnaire, y compris la presse
méliniste.
N’était-ce pas un lieu commun
dans ces journaux de représenter le
gouvernement de la République
comme ayant désorganisé l’armée,
la marine, affaibli la force exté
rieure de la France, diminué son
prestige, compromis enfin ses al
liances ? En particulier, ne profitait-
on pas des incidents les plus insi
gnifiants pour insinuer que le gou
vernement russe se permettait de
ne pas approuver certaines mesures
prises par le général André, comme
si le ministre de la guerre française
avait à consulter un gouvernement
étranger ?
Eh bien, c’est à ce gouvernement
honni que le tsar vient faire une
visite amicale; c’est cette marine
et cette armée livrées à l’anarchie
qu’il va saluer ; c’est à ces ministres
désorganisateurs qu’il va serrer la
la main !
Le voyage annoncé est donc un
démenti éclatant et brutal de toute
la campagne menée depuis deux
ans par la presse méliniste. A ce
point de vue, il aura sûrement une
répercussion heureuse.
Rien ne frappe les foules comme
un fait retentissant, et toutes les
calomnies, toutes les perfidies s’use
ront impuissantes devant ce fait :
le tsar acceptant l’hospitalité de M.
Loubet et saluant la marine et l’ar
mée commandées par de Lanessan
et par André. Allez donc, après
cela, faire croire aux bonnes gens
que Loubet, Lanessan et André sont
des traîtres, des incapables ou des
vendus !
Sous le coup inattendu qui les
frappe, les nationalistes, n’osant pas
encore insulter leur bon ami le tsar,
divaguent à qui mieux mieux. Ils en
sont vraiment drôles. S. L.
L’Assemblée générale. — L’orga
nisation de la propagande. —
La commission exécutive.
Nous empruntons à notre confrère
Le Petit Rouennais le compte rendu de
l’Assemblée générale de la Fédération
radicale de la Seine-Inférieure :
Dimanche après-midi a eu lieu, à
3 heures, dans la salle du café Le-
josne, l’Assemblée générale de la
Fédération radicale de la Seine-Infé
rieure.
Le succès a répondu aux espérances
des plus optimistes. Des délégués sont
venus de toutes les localités du dépar
tement, même des plus éloignées, et
le spectacle de tous ces républicains
décidés à réagir et à s’opposer de toute
leur force aux manœuvres et à la
propagande cléricales était réellement
réconfortant.
.Parmi les membres présents, citons
au hasard : MM. Denis Guillot et
Charles Joly, membres de groupes
havrais; MM. Baudin, adjoint au
maire de Bolbec, président du Comité
républicain ; Loyer, de Neuville-lès-
Dieppe, accompagné de plusieurs dé
légués de Dieppe ; Fontaine, conseiller
municipal de Darnétal ; Mustel, de
Déville ; Lelong, Lechêne, d’Elbeuf ;
Damoy, d’Orival ; Bonjean, président
du Comité républicain d’Orival ; Le-
couturier, de Petit-Quevilly ; Mon-
fray, de Grand-Quevilly ; Gaudel,
maire de Saint-Etienne-du-Rouvray ;
Delafosse, de Rouen ; Jacquey, Le-
normand et Plantrou, conseillers mu
nicipaux; David Dautresme, directeur
du Petit Rouennais , etc., etc., et de
nombreux ouvriers, employés ou fonc
tionnaires que, naturellement, nous
ne pouvons nommer.
A 3 h. 1/4, le citoyen Dautresme
ouvre la séance au nom de la Com
mission exécutive et souhaite la bien
venue aux citoyens présents. Puis il
rappelle brièvement l’origine de la
Fédération.
— C’est au lendemain des élections
générales de 1893, dit le citoyen Dautres
me, que divers radicaux des arrondisse
ments de Rouen et de Dieppe eurent
l’idée de fonder un grand comité départe
mental afin d’organiser la propagande
démocratique, et de rallier autour du
vieux programme républicain les citoyens
qui, effrayés par la nouvelle évocation du
spectre rouge, avaient fait cause com
mune avec les partisans de l’Esprit Nou
veau, ainsi que les démocrates qui, par
antipathie pour la politique opportuniste,
semblaient pencher vers les théories du
collectivisme révolutionnaire.
Des conférences furent organisées dans
ce but, et de nombreuses adhésions par
venues à la commission exécutive mon
trèrent que la Fédération radicale avait
la sympathie générale. Depuis le Congrès
radical de Paris un véritable élan s’est
manifesté dans notre département et de
toutes parts sont parvenus des encoura
gements précieux.
En terminant, le citoyen Dautresme
dit qu’il appartient à l’assemblée gé
nérale actuelle d’organiser la propa
gande et de réaliser ainsi un des vœux
du Congrès radical. Enfin, il prie l’as
semblée de désigner un président de
séance.
Le citoyen Denis Guillot est acclamé
comme président ; puis les citoyens
Loyer et Lechêne sont désignés comme
assesseurs, Le citoyen Gayet, secré
taire de la Commission exécutive,
prend également place au bureau ainsi
que le citoyen Lorentz, trésorier.
Le président donne alors la parole
au secrétaire.
Celui-ci donne lecture des lettres
.d’excuses qui lui sont parvenues.
Citons parmi les adhérents n’ayant
pu assister à la séance : les citoyens
Louvel, adjoint au maire de Rouen
et Spalikowski, de Petit-Couronne.
L’épuration administrative
Le citoyen Denis Guillot, avant de
passer à l’examen des projets de modi
fications des statuts rappelle les dé
marches faites par la commission
exécutive de la Fédération et les ar
ticles du Petit Rouennais pour obtenir
le départ du sous-préfet du Havre, et
au nom des radicaux havrais, adresse
ses remerciements à. la commission
exécutive et à notre journal.
De chaleureux applaudissements
accueillent ces paroles.
Modifications aux statuts
Au nom de la commission exécutive,
le secrétaire demande une modifica
tion de l’article 5 des statuts, article
ainsi conçu :
Tous les ans, le comité désigne une
commission exécutive composée de cinq
membres, y compris le secrétaire, le se
crétaire-adjoint et le trésorier ; ces trois
derniers sont élus individuellement. Les
autres membres de la commission exé
cutive peuvent être élus par scrutin de
liste.
Les fonctions de la commission exécu
tive s’exercent pendant un an ; les mem
bres sortants sont rééligibles. Le nombre
des membres de la commission peut être
modifié par une décision du comité. En
ce cas, cette décision est portée au regis
tre d’ordre au même titre qu’une révision
des statuts et dans les mêmes formes.
p H propose, pour que chaque arron
dissement soit représenté au prorata
du chiffre de ses habitants, qu’on
adopte la rédaction suivante :
Tous les ans, le comité désigne une
commission exécutive composée de cinq
membres pour l’arrondissement de Rouen,
quatre pour celui du Havre, trois pour
celui de Dieppe, deux pour celui deNeuf-
châtef et deux pour celui d’Yvetot.
Le secrétaire et le trésorier, le secré
taire-adjoint et le trésorier-adjoint font
de droit partie de la commission. Ils sont
élus individuellement. Les autres mem
bres de la commission exécutive peuvent
être élus par scrutin de liste.
Le reste de l’article 5 ne subit
aucun changement.
Sur la proposition du citoyen Loyer,
1’assemblée décide que le secrétaire, le
secrétaire-adjoint, le trésorier, le tré
sorier-adjoint devront habiter Rouen,
qui est le siège de la Fédération.
Le citoyen Dautresme, se faisant
l’écho de demandes formulées de dif
férents côtés, demande à l’assemblée
quel mode de représentation elle veut
adopter pour les comités.
Jusqu’à présent, les nombres des
comités pouvaient adhérer individuel
lement à la Fédération. Faut-il con
tinuer à procéder ainsi ou admettre les
comités en bloc, ceux-ci se faisant
représenter à la Fédération par des
délégués ?
Cette question soulève une très
intéressante discussion. Beaucoup des
membres font observer qu’en accep
tant les comités dans leur entier, la
Fédération se trouvera dans l’impossi
bilité d’exercer son droit de contrôle
et se verra obligée d'admettre parmi
elle des membres qu’elle aurait peut-
être repoussés s’ils s’étaient présentés
individuellement.
A la presque unanimité, l’assemblée
décide d’admettre, comme par le passé,
les membres des comités à titre indivi
duel.
L’organisation de la propagande
Le secrétaire prend la parole :
Citoyens,
J’aurais mauvaise grâce à examiner
longuement la situation politique de notre
département et à vous en tracer un tableau
qui ne serait exact que s’il était inquié
tant.
Votre présence ici, les encouragements
qui nous ont été prodigués, tout montre
qu’il m’est inutile de m’étendre à ce sujet,
et que vous comprenez le véritable péril
— et j’insiste sur ce mot, car il ne me
paraît pas trop fort — que courent les
idées républicaines dans la Seine-Infé
rieure.
Les dernières élections législatives ont
été mauvaises. Deux députés républicains
sur douze, c’est, on l’avouera, bien peu.
Les élections sénatoriales de janvier 1901
ont été moins bonnes encore. Un rallié a
été élu et les trois autres représentants
de la Seine-Inférieure au Luxembourg
votent comme lui. Enfin ce mouvement
de recul s’est encore accentué aux élec
tions cantonales dernières*
Partout, ou presque partout, les candi
dats républicains ont été battus. Les mo
dérés eux-mêmes, dans les circonscrip
tions dont ils se croyaient sûrs, se sont
vus préférer des conservateurs dont le
ralliement à la République était trop
récent pour avoir permis aux électeurs
d’oublier leur passé. Quelles que puissent
avoir été les fautes commises, le résultat
brutal est là pour nous rappeler à la réa
lité et nous montrer le danger.
A quoi donc attribuer ce résultat ! A
un travail bien simple mais qui est passé
inaperçu, parce qu’il s’est fait dans l’om
bre : à l’organisation du parti réaction
naire, qui a essayé une tactique nouvelle,
tandis que les républicains en restaient
aux vieux moyens de propagande : affi
ches électorales que personne ne lit, et
conférences auxquelles n’assistent que
ceux qui partagent nos idées.
Puis il examine l’organisation élec
torale des cléricaux et propose à l'as
semblée d’adopter une méthode de
propagande.
A l’unanimité et par acclamation,
le projet qu’il propose est adopté.
Après une suspension de séance, on
procède à l’élection de la commission
exécutive, on décide ensuite que la
Fédération se réunira au Havre au
mois d’octobre.
La commission exécutive est chargée
de désigner à quelle date auront lieu
les réunions ultérieures qui se tien
dront, d’ici les élections, alternative
ment, dans chaque chef-lieu d’arron
dissement.
Avant de se séparer, l’ordre du
jour suivant est voté.
Les membres de la Fédération radi
cale de la Seine-Inférieure, réunis à
Rouen en assemblée générale , le 18 août,
tiennent, avant de clore leurs travaux ,
à adresser leurs félicitations au minis
tère de défense et d'action républicaines
pour les services qu'il a rendus à la
République, et l'invitent à continuer
énergiquement la lutte engagée contre
la réaction et à poursuivre la réalisation
des réformes démocratiques et sociales.
Le citoyen Denis Guillot remercie
l’assemblée de l’avoir désigné comme
président de séance. Il conseille l’u
nion et l’action, et termine au cri de :
« Vive la République ! » repris par
tous les assistants.
L’ordre du jour étant épuisé, la
séance est levée à six heures moins
vingt.
A VIndividualiste
Nous trouvons dans notre confrère
Y Individualiste des appréciations un
peu fantaisistes sur les élections can
tonales de juillet. Nous n’y ferions
pas allusion, notre confrère parais
sant assez mal informé, notamment
sur ce qui s'est passé dans le troisième
canton, si nous ne tenions à relever
une confusion qu’il a trop souvent
commise.
Nous disons et répétons que le
judaïsme ne peut pas prétendre à des
Prix des Insertions :
25 centimes la ligne
50 »
On traite à forfait
immunités particulières, pas plus que
le catholicisme et le protestantisme.
Aux yeux du libre-penseur, toutes
ces religions se valent et son devoir
est de combattre l’influence qu’elles
veulent s’arroger sur le terrain poli
tique.
De même que nous défendons nos
amis quand nous les voyons attaqués
par la coalition des congrégations et
des sacristies, nous démasquons les
coalitions juives qui jettent actuelle
ment la division dans le parti répu
blicain pour favoriser une secte.
Que Y Individualiste appelle cela
faire de l’antisémitisme, peu nous
importe. Il conviendra, dans tous les
cas, que cet antisémitisme là a un
caractère républicain et purement
défensif.
Au surplus, nous sommes surpris
que notre confrère ait la prétention
de blâmer notre attitude en invoquant
les principes de la Ligue des Droits
de l’Homme. D’abord, personne, dans
Y Individualiste, n'a qualité pour par
ler officiellement au nom de cette
Ligue. Et nous ajouterons que ses
rédacteurs manqueraient d’autorité
pour le faire, puisque deux d’entre-
eux sur trois ont figuré aux élections
municipales de Mai 1900 sur la liste
nationaliste.
Les anciens philosophes disaient :
« Connais-toi toi-même ». Ils avaient
raison.
LE PA VÉ DE L OU RS
Dans le Radical-Sociatiste , M.
Charles Déliot, parlant de l’absence
de ses amis nu punch démocratique
écrit « qu’il n’y serait pas allé pour
« augmenter le petit nombre des nop-
« ceurs, car un de plus n’aurait pas
« été suffisant pour combler les vi-
« des ». Par cet aveu, M. Déliot nous
plaît ; et en reconnaissant le grand
talent oratoire du citoyen Hubbard,
il apporte également le témoignage
que la réunion de Franklin n’eut
point pour but de vider les verres. On
y alla pour entendre la bonne parole
et pour y échanger des idées. Nous
n’avions pas besoin de ces « nop-
ceurs » (terme par lequel M. Déliot
semble désigner ses amis et leur as
séner, mieux que tout autre, le pavé
de Tours). Mais, si le nombre des
vides-bouteilles ne fut pas assez grand
pour que Selracb se trouvât en bonne
compagnie ; du moins, et c’est une
joie pour nous, le nombre des démo
crates sincères fut réconfortant.
M. Déliot, d’autre part, veut bien
avoir la générosité — vertu combien
grande ! — de clore ses polémiques
avec le Réveil et le Progrès. C’est bon,
faisons la paix, toutefois, auparavant
expliquons-nous un peu.
S'il entend dire que les candidats
que nous préconisons au Réveil sont
nos maîtres, nous lui rappellerons
que nous l’avons soutenu, lui aussi,
naguère, hélas ! aux élections muni
cipales. Et il doit bien savoir que
nous agissons avec désintéressement,
en dehors de toute question de bou
tique. Youdrait-il, par hasard, que
nous ouvrissions pour lui le grand
livre où sont inscrits les profits et les
pertes? Il se rendrait compte que si
notre plume a été mise à contribution,
notre poche n’a pas été sans s’aplatir,
parallèlement.
Mais nous prêchons un convaincu
qui, maladroitement, a soulevé un
pavé (peut-être celui de l’ours) qui
lui retombe sur le nez.
L. R.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi 21 Août 1901.
Le Réveil du Havre
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an
Départements »
15,
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
RUE GASIMIR-PERXER, 15
Secrétaire de la Rédaction.... Alfred HENRI
L’ImprIMEUR-GÉRANT F. LE ROY
Annonces
Réclames,
LE
Voyage du Tsar
La présence du tsar de Russie à
la Revue des grandes manœuvres
françaises ne change rien à la si
tuation diplomatique des deux pays,
et l'alliance franco-russe n’en sera
ni plus ni moins solide, ni plus ni
moins efficace. Ce petit événement
aura pourtant un bon résultat : ce
lui d’imposer silence aux criailleries
imbéciles de la presse nationaliste et
réactionnaire, y compris la presse
méliniste.
N’était-ce pas un lieu commun
dans ces journaux de représenter le
gouvernement de la République
comme ayant désorganisé l’armée,
la marine, affaibli la force exté
rieure de la France, diminué son
prestige, compromis enfin ses al
liances ? En particulier, ne profitait-
on pas des incidents les plus insi
gnifiants pour insinuer que le gou
vernement russe se permettait de
ne pas approuver certaines mesures
prises par le général André, comme
si le ministre de la guerre française
avait à consulter un gouvernement
étranger ?
Eh bien, c’est à ce gouvernement
honni que le tsar vient faire une
visite amicale; c’est cette marine
et cette armée livrées à l’anarchie
qu’il va saluer ; c’est à ces ministres
désorganisateurs qu’il va serrer la
la main !
Le voyage annoncé est donc un
démenti éclatant et brutal de toute
la campagne menée depuis deux
ans par la presse méliniste. A ce
point de vue, il aura sûrement une
répercussion heureuse.
Rien ne frappe les foules comme
un fait retentissant, et toutes les
calomnies, toutes les perfidies s’use
ront impuissantes devant ce fait :
le tsar acceptant l’hospitalité de M.
Loubet et saluant la marine et l’ar
mée commandées par de Lanessan
et par André. Allez donc, après
cela, faire croire aux bonnes gens
que Loubet, Lanessan et André sont
des traîtres, des incapables ou des
vendus !
Sous le coup inattendu qui les
frappe, les nationalistes, n’osant pas
encore insulter leur bon ami le tsar,
divaguent à qui mieux mieux. Ils en
sont vraiment drôles. S. L.
L’Assemblée générale. — L’orga
nisation de la propagande. —
La commission exécutive.
Nous empruntons à notre confrère
Le Petit Rouennais le compte rendu de
l’Assemblée générale de la Fédération
radicale de la Seine-Inférieure :
Dimanche après-midi a eu lieu, à
3 heures, dans la salle du café Le-
josne, l’Assemblée générale de la
Fédération radicale de la Seine-Infé
rieure.
Le succès a répondu aux espérances
des plus optimistes. Des délégués sont
venus de toutes les localités du dépar
tement, même des plus éloignées, et
le spectacle de tous ces républicains
décidés à réagir et à s’opposer de toute
leur force aux manœuvres et à la
propagande cléricales était réellement
réconfortant.
.Parmi les membres présents, citons
au hasard : MM. Denis Guillot et
Charles Joly, membres de groupes
havrais; MM. Baudin, adjoint au
maire de Bolbec, président du Comité
républicain ; Loyer, de Neuville-lès-
Dieppe, accompagné de plusieurs dé
légués de Dieppe ; Fontaine, conseiller
municipal de Darnétal ; Mustel, de
Déville ; Lelong, Lechêne, d’Elbeuf ;
Damoy, d’Orival ; Bonjean, président
du Comité républicain d’Orival ; Le-
couturier, de Petit-Quevilly ; Mon-
fray, de Grand-Quevilly ; Gaudel,
maire de Saint-Etienne-du-Rouvray ;
Delafosse, de Rouen ; Jacquey, Le-
normand et Plantrou, conseillers mu
nicipaux; David Dautresme, directeur
du Petit Rouennais , etc., etc., et de
nombreux ouvriers, employés ou fonc
tionnaires que, naturellement, nous
ne pouvons nommer.
A 3 h. 1/4, le citoyen Dautresme
ouvre la séance au nom de la Com
mission exécutive et souhaite la bien
venue aux citoyens présents. Puis il
rappelle brièvement l’origine de la
Fédération.
— C’est au lendemain des élections
générales de 1893, dit le citoyen Dautres
me, que divers radicaux des arrondisse
ments de Rouen et de Dieppe eurent
l’idée de fonder un grand comité départe
mental afin d’organiser la propagande
démocratique, et de rallier autour du
vieux programme républicain les citoyens
qui, effrayés par la nouvelle évocation du
spectre rouge, avaient fait cause com
mune avec les partisans de l’Esprit Nou
veau, ainsi que les démocrates qui, par
antipathie pour la politique opportuniste,
semblaient pencher vers les théories du
collectivisme révolutionnaire.
Des conférences furent organisées dans
ce but, et de nombreuses adhésions par
venues à la commission exécutive mon
trèrent que la Fédération radicale avait
la sympathie générale. Depuis le Congrès
radical de Paris un véritable élan s’est
manifesté dans notre département et de
toutes parts sont parvenus des encoura
gements précieux.
En terminant, le citoyen Dautresme
dit qu’il appartient à l’assemblée gé
nérale actuelle d’organiser la propa
gande et de réaliser ainsi un des vœux
du Congrès radical. Enfin, il prie l’as
semblée de désigner un président de
séance.
Le citoyen Denis Guillot est acclamé
comme président ; puis les citoyens
Loyer et Lechêne sont désignés comme
assesseurs, Le citoyen Gayet, secré
taire de la Commission exécutive,
prend également place au bureau ainsi
que le citoyen Lorentz, trésorier.
Le président donne alors la parole
au secrétaire.
Celui-ci donne lecture des lettres
.d’excuses qui lui sont parvenues.
Citons parmi les adhérents n’ayant
pu assister à la séance : les citoyens
Louvel, adjoint au maire de Rouen
et Spalikowski, de Petit-Couronne.
L’épuration administrative
Le citoyen Denis Guillot, avant de
passer à l’examen des projets de modi
fications des statuts rappelle les dé
marches faites par la commission
exécutive de la Fédération et les ar
ticles du Petit Rouennais pour obtenir
le départ du sous-préfet du Havre, et
au nom des radicaux havrais, adresse
ses remerciements à. la commission
exécutive et à notre journal.
De chaleureux applaudissements
accueillent ces paroles.
Modifications aux statuts
Au nom de la commission exécutive,
le secrétaire demande une modifica
tion de l’article 5 des statuts, article
ainsi conçu :
Tous les ans, le comité désigne une
commission exécutive composée de cinq
membres, y compris le secrétaire, le se
crétaire-adjoint et le trésorier ; ces trois
derniers sont élus individuellement. Les
autres membres de la commission exé
cutive peuvent être élus par scrutin de
liste.
Les fonctions de la commission exécu
tive s’exercent pendant un an ; les mem
bres sortants sont rééligibles. Le nombre
des membres de la commission peut être
modifié par une décision du comité. En
ce cas, cette décision est portée au regis
tre d’ordre au même titre qu’une révision
des statuts et dans les mêmes formes.
p H propose, pour que chaque arron
dissement soit représenté au prorata
du chiffre de ses habitants, qu’on
adopte la rédaction suivante :
Tous les ans, le comité désigne une
commission exécutive composée de cinq
membres pour l’arrondissement de Rouen,
quatre pour celui du Havre, trois pour
celui de Dieppe, deux pour celui deNeuf-
châtef et deux pour celui d’Yvetot.
Le secrétaire et le trésorier, le secré
taire-adjoint et le trésorier-adjoint font
de droit partie de la commission. Ils sont
élus individuellement. Les autres mem
bres de la commission exécutive peuvent
être élus par scrutin de liste.
Le reste de l’article 5 ne subit
aucun changement.
Sur la proposition du citoyen Loyer,
1’assemblée décide que le secrétaire, le
secrétaire-adjoint, le trésorier, le tré
sorier-adjoint devront habiter Rouen,
qui est le siège de la Fédération.
Le citoyen Dautresme, se faisant
l’écho de demandes formulées de dif
férents côtés, demande à l’assemblée
quel mode de représentation elle veut
adopter pour les comités.
Jusqu’à présent, les nombres des
comités pouvaient adhérer individuel
lement à la Fédération. Faut-il con
tinuer à procéder ainsi ou admettre les
comités en bloc, ceux-ci se faisant
représenter à la Fédération par des
délégués ?
Cette question soulève une très
intéressante discussion. Beaucoup des
membres font observer qu’en accep
tant les comités dans leur entier, la
Fédération se trouvera dans l’impossi
bilité d’exercer son droit de contrôle
et se verra obligée d'admettre parmi
elle des membres qu’elle aurait peut-
être repoussés s’ils s’étaient présentés
individuellement.
A la presque unanimité, l’assemblée
décide d’admettre, comme par le passé,
les membres des comités à titre indivi
duel.
L’organisation de la propagande
Le secrétaire prend la parole :
Citoyens,
J’aurais mauvaise grâce à examiner
longuement la situation politique de notre
département et à vous en tracer un tableau
qui ne serait exact que s’il était inquié
tant.
Votre présence ici, les encouragements
qui nous ont été prodigués, tout montre
qu’il m’est inutile de m’étendre à ce sujet,
et que vous comprenez le véritable péril
— et j’insiste sur ce mot, car il ne me
paraît pas trop fort — que courent les
idées républicaines dans la Seine-Infé
rieure.
Les dernières élections législatives ont
été mauvaises. Deux députés républicains
sur douze, c’est, on l’avouera, bien peu.
Les élections sénatoriales de janvier 1901
ont été moins bonnes encore. Un rallié a
été élu et les trois autres représentants
de la Seine-Inférieure au Luxembourg
votent comme lui. Enfin ce mouvement
de recul s’est encore accentué aux élec
tions cantonales dernières*
Partout, ou presque partout, les candi
dats républicains ont été battus. Les mo
dérés eux-mêmes, dans les circonscrip
tions dont ils se croyaient sûrs, se sont
vus préférer des conservateurs dont le
ralliement à la République était trop
récent pour avoir permis aux électeurs
d’oublier leur passé. Quelles que puissent
avoir été les fautes commises, le résultat
brutal est là pour nous rappeler à la réa
lité et nous montrer le danger.
A quoi donc attribuer ce résultat ! A
un travail bien simple mais qui est passé
inaperçu, parce qu’il s’est fait dans l’om
bre : à l’organisation du parti réaction
naire, qui a essayé une tactique nouvelle,
tandis que les républicains en restaient
aux vieux moyens de propagande : affi
ches électorales que personne ne lit, et
conférences auxquelles n’assistent que
ceux qui partagent nos idées.
Puis il examine l’organisation élec
torale des cléricaux et propose à l'as
semblée d’adopter une méthode de
propagande.
A l’unanimité et par acclamation,
le projet qu’il propose est adopté.
Après une suspension de séance, on
procède à l’élection de la commission
exécutive, on décide ensuite que la
Fédération se réunira au Havre au
mois d’octobre.
La commission exécutive est chargée
de désigner à quelle date auront lieu
les réunions ultérieures qui se tien
dront, d’ici les élections, alternative
ment, dans chaque chef-lieu d’arron
dissement.
Avant de se séparer, l’ordre du
jour suivant est voté.
Les membres de la Fédération radi
cale de la Seine-Inférieure, réunis à
Rouen en assemblée générale , le 18 août,
tiennent, avant de clore leurs travaux ,
à adresser leurs félicitations au minis
tère de défense et d'action républicaines
pour les services qu'il a rendus à la
République, et l'invitent à continuer
énergiquement la lutte engagée contre
la réaction et à poursuivre la réalisation
des réformes démocratiques et sociales.
Le citoyen Denis Guillot remercie
l’assemblée de l’avoir désigné comme
président de séance. Il conseille l’u
nion et l’action, et termine au cri de :
« Vive la République ! » repris par
tous les assistants.
L’ordre du jour étant épuisé, la
séance est levée à six heures moins
vingt.
A VIndividualiste
Nous trouvons dans notre confrère
Y Individualiste des appréciations un
peu fantaisistes sur les élections can
tonales de juillet. Nous n’y ferions
pas allusion, notre confrère parais
sant assez mal informé, notamment
sur ce qui s'est passé dans le troisième
canton, si nous ne tenions à relever
une confusion qu’il a trop souvent
commise.
Nous disons et répétons que le
judaïsme ne peut pas prétendre à des
Prix des Insertions :
25 centimes la ligne
50 »
On traite à forfait
immunités particulières, pas plus que
le catholicisme et le protestantisme.
Aux yeux du libre-penseur, toutes
ces religions se valent et son devoir
est de combattre l’influence qu’elles
veulent s’arroger sur le terrain poli
tique.
De même que nous défendons nos
amis quand nous les voyons attaqués
par la coalition des congrégations et
des sacristies, nous démasquons les
coalitions juives qui jettent actuelle
ment la division dans le parti répu
blicain pour favoriser une secte.
Que Y Individualiste appelle cela
faire de l’antisémitisme, peu nous
importe. Il conviendra, dans tous les
cas, que cet antisémitisme là a un
caractère républicain et purement
défensif.
Au surplus, nous sommes surpris
que notre confrère ait la prétention
de blâmer notre attitude en invoquant
les principes de la Ligue des Droits
de l’Homme. D’abord, personne, dans
Y Individualiste, n'a qualité pour par
ler officiellement au nom de cette
Ligue. Et nous ajouterons que ses
rédacteurs manqueraient d’autorité
pour le faire, puisque deux d’entre-
eux sur trois ont figuré aux élections
municipales de Mai 1900 sur la liste
nationaliste.
Les anciens philosophes disaient :
« Connais-toi toi-même ». Ils avaient
raison.
LE PA VÉ DE L OU RS
Dans le Radical-Sociatiste , M.
Charles Déliot, parlant de l’absence
de ses amis nu punch démocratique
écrit « qu’il n’y serait pas allé pour
« augmenter le petit nombre des nop-
« ceurs, car un de plus n’aurait pas
« été suffisant pour combler les vi-
« des ». Par cet aveu, M. Déliot nous
plaît ; et en reconnaissant le grand
talent oratoire du citoyen Hubbard,
il apporte également le témoignage
que la réunion de Franklin n’eut
point pour but de vider les verres. On
y alla pour entendre la bonne parole
et pour y échanger des idées. Nous
n’avions pas besoin de ces « nop-
ceurs » (terme par lequel M. Déliot
semble désigner ses amis et leur as
séner, mieux que tout autre, le pavé
de Tours). Mais, si le nombre des
vides-bouteilles ne fut pas assez grand
pour que Selracb se trouvât en bonne
compagnie ; du moins, et c’est une
joie pour nous, le nombre des démo
crates sincères fut réconfortant.
M. Déliot, d’autre part, veut bien
avoir la générosité — vertu combien
grande ! — de clore ses polémiques
avec le Réveil et le Progrès. C’est bon,
faisons la paix, toutefois, auparavant
expliquons-nous un peu.
S'il entend dire que les candidats
que nous préconisons au Réveil sont
nos maîtres, nous lui rappellerons
que nous l’avons soutenu, lui aussi,
naguère, hélas ! aux élections muni
cipales. Et il doit bien savoir que
nous agissons avec désintéressement,
en dehors de toute question de bou
tique. Youdrait-il, par hasard, que
nous ouvrissions pour lui le grand
livre où sont inscrits les profits et les
pertes? Il se rendrait compte que si
notre plume a été mise à contribution,
notre poche n’a pas été sans s’aplatir,
parallèlement.
Mais nous prêchons un convaincu
qui, maladroitement, a soulevé un
pavé (peut-être celui de l’ours) qui
lui retombe sur le nez.
L. R.
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