Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1901-08-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 août 1901 10 août 1901
Description : 1901/08/10 (N276). 1901/08/10 (N276).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263475r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
6' Année — 8“ 276.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi (8 Août 1961.
ïtë&ÜU.. XiS3J£ttMN
fiww»««MBBSg3EB3Baagl5ga«i!BtfBgBaE^^
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure ......par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
3B| itMgMMgre3 SigEEraa fflSMEMBiaaiSBriB&^.MMati^^ — 11—HB
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, RUE GASIMIR-PÉRIER,
Secrétaire de la Rédaction.... Alfred il EMU
L’Imprimeur-Gérant F* le roy
15
Annonces
Réclames,
£==
Prix des Insertions :
25 centimes la ligne
• 50 »
On traite à forfait
Liberté d'Association
La loi sur les associations pro
clame, pour la première fois en
France, la liberté complète et ab
solue des associations, sans aucune
déclaration ni formalité quelconque.
Elle n’exige de formalités spéciales
que pour celles qui veulent avoir la
çxpacité juridique et pour les con
grégations religieuses.
Cette loi est un puissant instru
ment de progrès et de liberté mis
entre les mains des citoyens. C esta
eux maintenant qu’il appartient de
s’en servir. Quiconque veut faire œu
vre de propagande sociale, politique,
rebgieuse, littéraire, philosophique,
d’instruction ou de libre pensée,
n’a qu’à réunir quelques bonnes vo
lontés, former un groupe et pour
suivre le but à réaliser, par le moyen
de l'association. Jusqu’ici , pour
tout œuvre de ce genre, il fallait
une autorisation administrative, des
démarches humiliantes, l’engage
ment formel de ne traiter ni de po
litique ni de religion, des formalités
tracassières, que les ronds de cuir
avaient inventés contre la liberté
des citoyens. Désormais plus rien de
semblable. Toutes les associations,
quelque soit leur objet, leur but, le
nombre de leurs membres, sont li
bres de s’organiser et d’agir comme
bon leur semble, sans formalités
préalables, sans surveillance et sans
contrôle d’aucune sorte. Voilà certes
un grand progrès démocratique sur
lequel la presse a trop peu appelé
l’attention publique.
Il ne faut pas qu’une pareille
arme reste inerte. Il faut l’utiliser
pour la lutte contre l’obscurantisme
et la réaction. L'association est le
mode le plus pratique, le plus sûr et
le plus efficace pour exercer une
influence sérieuse sur les esprits, sur
les mœurs et sur le gouvernement.
Groupons nous donc entre amis,
entre partisans d’une même idée;
formons des associations multiples,
reliés entre elles au besoin sous la
forme fédérative, à l’exemple de la
ligue de renseignement et de la
f ranc- maçonner i e.
Puisque nous avons enfin conquis
la liberté précieuse de pouvoir agir
collectivement, sachons nous en ser
vir. Ne laissons pas aux cléricaux et
aux congréganistes le privilège
d'user seuls de cet excellent moyen
d’action et d’influence. Que partout
naissent et surgissent des associa
tions de propagande, lectures, con
férences, bibliothèques, patronages,
publications populaires, colportage,
cercles, intérêts corporatifs, aide
mutuel, etc., etc. Le champ est
vaste, semons et nous récolterons.
C’est de cette loi bienfaisante que
surgiront en France les mœurs vrai
ment démocratiques et républi
caines. Agissons, le salut est en
nous.
L’ÉLECTION DE CHALON
On se souvient que, dans l'élection
législative qui a eu lieu dimanche
dernier pour remplacer M. Boysset,
le candidat radical-socialiste, M. J.
Richard, avocat à Chai on, a obtenu
3,330 suffrages, contre 8,882 donnés
à M. Bouveri, ouvrier mineur, maire
de Montceau-les-Mines, candidat so
cialiste révolutionnaire, et 7,555 qui
se sont portés sur le nom de M. Bi
nette, candidat méliniste.
M. Richard, par la lettre suivaute,
vient de se désister en faveur de M.
Bouveri :
Aux 3,330 électeurs qui ont acclamé
sur mon nom la politique républicaine de
progrès incessant dans l’ordre et dans la
paix, à tous les amis dévoués qui ont
combattu avec moi, merci du fond du
cœur !
A cette politique, d’autres électeurs ont
préféré soit la politique socialiste révolu
tionnaire, soit la politique de recul.
Cette dernière est la plus immédiate
ment menaçante pour nos institutions.
Fidèles observateurs de la discipline
républicaine, vous voterez au second tour
de scrutin pour le candidat de la Répu
blique contre le candidat des cuvés et de
toutes les réactions.
Jean Richard.
M. Richard a accompli très correc
tement le devoir que lui impose la
discipline républicaine ; aux électeurs
maintenant à faire le leur et à assurer
la défaite du candidat Binette, qui
restera le protégé des seuls nationa
listes et des cléricaux.
Election sénatoriale dans les Côtes-à-Nord
Saint-Brieuc, 7 août.
Le collège sénatorial du départe
ment des Côtes-du-Nord est convoqué
pour le 18 août, à l’effet de pourvoir
au siège laissé vacant par la mort de
M. Huon de Benanster.
Deux candidats sont en présence :
M. Louis Armez, député delà l re cir
conscription de Saint-Brieuc, répu
blicain ministériel, et M. le comte de
Tréveneuc, ancien capitaine breveté
de cavalerie, ancien député de Guin-
gamp, libéral et autiministériel.
Allons ! les bleus de Bretagne, en
core un coup de collier pour endiguer
la route aux réactionnaires!
LE DROIT DE GRACE
Du Gaulois :
Les fonctions de directeur des af
faires criminelles et des grâces au
ministère de la justice donnent, en
fuit, à celui qui en est investi, un
droit presque absolu de vie ou de
mort sur les individus condamnés à
a peine capitale.
Sans doute, le droit de grâce est,
comme chacun sait, la prérogative du
seul Président de la République.
Mais celui-ci, dans la réalité, se
conforme toujours aux décisions de
la commission des grâces, laquelle
subit immanquablement l’influence
prépondérante du directeur en ques
tion. Quand il y a commutation de
p une, c’est donc que celui-ci l’a
voulu
Or, M. Malepeyre, depuis peu ins
tallé comme directeur des grâces à la
place Vendôme, est l’adversaire résolu
de la peine de mort. ■
Ses amis le disent fermement résolu
à tranformer en une sinécure l’emploi
de M. Deibler. Il faut que le public
ordinaire des exécutions, ce « Tout
Baris des dernières », en prenne sou
parti.
La nouvelle serait également ras
surante pour les sept assassins que
la cour d’assises de Bastia vient de
condamner à mort en bloc.
Mais l’arrêt n’a pu être prononcé
que par contumace, cet intéressant
septuor ayant eu la précaution de
prendre le maquis sitôt le forfait
commis.
C’était encore plus sûr...
Au Trembleur Normand
M. Léon Meyer a fait insérer dans
la feuille dite le Travailleur Nor
mand , plus connue dans la région
rouennaise sous le nom de Trembleur
Normand , un entrefilet relatif à de
prétendues irrégularités de l’élection
du troisième canton, où la coalition
des huîtres et du café a été battue
cumme plâtre.
On connaît le sieur Bouillé, le di
recteur de cette feuille. On sait le
tarif de ses insertions ou annonces et
les procédés dont il est coutumier en
période électorale. On devine à quelles
conditions il a inséré la prose de M.
Léon Meyer.
Donc, le Trembleur Normand , qui
annoncerait aussi bien, et aux mêmes
conditions, la résurrection du baron
Reinach, ou le retour de tous les Juifs
en Palestine, fait savoir à ses élec
teurs que « si les irrégularités so?it
prouvées, l’annulation de l’élection est
certaine ».
On le voit, il y a un « si ». Et les
rodomontades de MM. Brot et Léon
Meyer deviennent, à leur tour, une
« scie » de mauvais goût.
Il faut que l’on sache l’origine de
ces faux bruits dont le Trembleur
Normand s’est fait l’écho.
Le lendemain de l’élection, c’est-
à-dire le 22 juillet, M. Léon Meyer,
profondément irrité des ricanements
qui accueillirent son entrée à la
Bourse, où ii n’est pas pris au sérieux
dans ses transformations radicales et
radicales-vsocialistes, annonça, pour
se tirer d’affaire, qu’il y avait ces
irrégularités dans l'élection. Avouer
qu’il avait été battu, après avoir
exercé la pression électorale que l’on
sait et employé des moyens qui ont
indigné les vrais républicains du troi
sième canton, il ne pouvait pas s’y
résoudre.
C’est donc le système des fausses
nouvelles transporté de la Bourse au
domaine électoral.
Nous sommes, pour notre part,
autorisés à affirmer :
1° Que tout s’est passé le plus cor
rectement du monde le 21 dans les
sections de vote, et que M. Denis
Guillot a 10 voix de plus que le chif
fre qui a été proclamé le 21 juillet;
2° Que, jusqu’à ce jour, M. Denis
Guillot n’a reçu aucun avis que son
élection soit contestée.
Le Trembleur Normand peut donc
garder pour d’autres occasions son
papier électoral. Ce n’est pas demain
que M. Léon Meyer lui achètera des
prospectus à distribuer dans le troi
sième canton.
tjtst avis
M. Edmond Meyer m’a insulté dans
un article paru dans le journal des
Juifs. J'ai envoyé mes témoins à M.
Edmond Meyer. M. Edmond Meyer
s’est dérobé.
M. Edmond Meyer veut bien m’in
sulter, mais il refuse de me rendre
raison. Bréfère-t-il que j’aille lui tirer
les oreilles?
Maurice Guillot.
BOUDEURS
Parmi les 803 électeurs du troi
sième canton qui ont donné leurs voix
au citoyen Léon Meyer, il en est sans
doute un certain nombre dont les en
fants fréquentent les écoles laïques
du canton. Or, ces citoyens seront
certainement surpris que l’homme à
qui ils ont accordé leur confiance, ce
lui qui, pendant la période électorale,
étalait en gros caractères son titre de
« Délégué cantonal » (fonctions qu’il
n’a pas encore exercées jusqu’à ce
jour) n’ait pu distraire de son porte
feuille les quelques sous nécessaires
pour offrir le livret de caisse d’épar
gne traditionnel aux enfants pauvres
des électeurs dont il voulait faire le
bonheur il y a quinze jours. Est-ce
oubli ? peut-être ; est-ce bouderie,
probable; ou a-t-il suivi les conseils
de son parrain, le citoyen Brot (qui
lui aussi boude nos écoles laïques
cette année). C’est certain.
Toujours est-il que, lorsqu’on ac
cepte des fonctions qui doivent vous
mettre journellement en relations
avec les enfants du peuple, quand
l’on s’appelle Léon Meyer et que l’on
gagne gros dans la spéculation, l’on
doit avoir à cœur de distraire de sa
bourse quelques sous pour encou
rager l’instruction laïque que les
fonctions de délégué cantonal vous
imposent.
Un Radical-Socialiste.
LES CONVULSIONS
DE M. LEON MEYER
D’ordinaire, quand un candidat a
été battu, il se tient tranquille, au
moins pour quelque temps. Il ramasse
sa veste et la range tranquillement
dans un placard, avec l’arrière pensée
de la repasser, un jour, à un autre.
On pouvait croire que M. Léon
Meyer se conformerait à cette tradi
tion qui est de bon goût. Mais, comme
il prend soin de nous l’apprendre :
« les Juifs ne sont pas faits comme
d'autres ». Il leur manque... quelque
chose. Non, pas ce que que vous
croyez ! Ce n’est pas de cela qu’il
s’agit. Ils manquent de résignation ,
ainsi que prend soin de le faire savo r
l’organe (encore un vilain mot !) de
M. Léon Meyer.
Ce boursicotier israélite a rempor é
une veste. Il s’en fait presque gloire.
Trois semaines après l’élection de son
concurrent, il publie des remercie-
men's aux électeurs. Il traîne en lon
gueur son échec.
On sait comment les électeurs l’ont
traité, le pôvre ! Il n’a même pas eu
la consolation de provoquer un ballot
tage. Malgré les cabrioles de Castanier,
les cavalcades de Boulard, les tarta-
rinades de Brot, il a été battu au
premier tour. Il n’a pas eu la satis
faction de faire au second tour tant
désiré le beau geste du désistement.
Il a raté tous ses effets.
Et cependant il agite sa veste
comme un drapeau, pour rallier ses
troupes qui le fuient et qui lui en
veulent d’avoir essuyé, sous son nom,
une défaite sans honneur.
Les Juifs ne se résignent pas, oh
non !
Et c’est précisément ce qui rend
comique M. Léon Meyer battu et pas
content.
Continuez, jeune homme, à agiter
votre veste !
M- CASTAN IER
Nous recevons du faux socialiste
Castanier, agent électoral des frères
Meyer, une lettre d’injures. Nous ne
l’insérerons pas, ayant pour nos lec
teurs trop d’égards pour leur imposer
la prose de ce vieux fantoche.
Qu’il porte cette prose injurieuse
et diffamatoire à ses amis du moniteur
d’Israël.
Ces gens là sont faits pour s’enten
dre.
PUNCH D’HON NEUR
Un groupe d’électeurs républicains
des troisième et quatrième cantons,
heureux des résultats obtenus par
leurs candidats aux dernières élections
cantonales, ont décidé d’offrir à leurs
élus, MM. Denis Guillot, conseiller
général, et Cheuret, conseiller d’ar
rondissement, un Punch d'Honneur,
qui aura lieu ce soir, 10 courant, à
neuf heures, dans une des salles du
Cercle Franklin.
Afin de donner plus d’éclat à cette
manifestation, toute de sympathie, ils
ont fait appel au dévouement du ci
toyen Hubbard, député de Sisteron,
qui a bien voulu accepter la prési
dence de cette soirée.
M. Hubbard n’est pas un inconnu
pour les Havrais. On se souvient en
core, il y a quelques années, au début
d’une conférence qu’il vint faire à
Franklin, la grande salle fut violem
ment envahie par une bande de révo
lutionnaires qui, au chant de la Car
magnole, portèrent la panique, le dé
sordre et le vacarme qui dégénérèrent
vite en une bataille en règle où le
sang coula et des chaises furent bri
sées.
Blus d’un conférencier, à la vue de
ce tableau, se croyant entouré de sau
vages, se serait sauvé, lâchant tout
eu plan ; mais M. Hubbard, loin de
s'effrayer, intervint dans la bagarre
et réussit, par son autorité, sa parole
chaude et vibrante, à rétablir la paix,
et la conférence put avoir lieu au
milieu du plus grand calme et des
applaudissements.
C’est que M. Hubbard est un des
orateurs les plus distingués de la
Chambre. Ceux qui l’ont déjà en
tendu, se feront encore un plaisir
d’aller à nouveau l'écouter. Nous
faisons donc un chaleureux appel
auprès de nos amis politiques pour les
engager à assister à cette soirée.
Des cartes sont à leur disposition,
15, rue Casimir-Périer, au prix de
1 fr. 50.
UNE CROISADE A PRÊCHER
La plus meurtrière des épidémies
cholériques dont la France garde le
souvenir est celle de 1856-1857 qui
fit, en deux ans, 120,000 victimes.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi (8 Août 1961.
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Départements » 4 fr.
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• 50 »
On traite à forfait
Liberté d'Association
La loi sur les associations pro
clame, pour la première fois en
France, la liberté complète et ab
solue des associations, sans aucune
déclaration ni formalité quelconque.
Elle n’exige de formalités spéciales
que pour celles qui veulent avoir la
çxpacité juridique et pour les con
grégations religieuses.
Cette loi est un puissant instru
ment de progrès et de liberté mis
entre les mains des citoyens. C esta
eux maintenant qu’il appartient de
s’en servir. Quiconque veut faire œu
vre de propagande sociale, politique,
rebgieuse, littéraire, philosophique,
d’instruction ou de libre pensée,
n’a qu’à réunir quelques bonnes vo
lontés, former un groupe et pour
suivre le but à réaliser, par le moyen
de l'association. Jusqu’ici , pour
tout œuvre de ce genre, il fallait
une autorisation administrative, des
démarches humiliantes, l’engage
ment formel de ne traiter ni de po
litique ni de religion, des formalités
tracassières, que les ronds de cuir
avaient inventés contre la liberté
des citoyens. Désormais plus rien de
semblable. Toutes les associations,
quelque soit leur objet, leur but, le
nombre de leurs membres, sont li
bres de s’organiser et d’agir comme
bon leur semble, sans formalités
préalables, sans surveillance et sans
contrôle d’aucune sorte. Voilà certes
un grand progrès démocratique sur
lequel la presse a trop peu appelé
l’attention publique.
Il ne faut pas qu’une pareille
arme reste inerte. Il faut l’utiliser
pour la lutte contre l’obscurantisme
et la réaction. L'association est le
mode le plus pratique, le plus sûr et
le plus efficace pour exercer une
influence sérieuse sur les esprits, sur
les mœurs et sur le gouvernement.
Groupons nous donc entre amis,
entre partisans d’une même idée;
formons des associations multiples,
reliés entre elles au besoin sous la
forme fédérative, à l’exemple de la
ligue de renseignement et de la
f ranc- maçonner i e.
Puisque nous avons enfin conquis
la liberté précieuse de pouvoir agir
collectivement, sachons nous en ser
vir. Ne laissons pas aux cléricaux et
aux congréganistes le privilège
d'user seuls de cet excellent moyen
d’action et d’influence. Que partout
naissent et surgissent des associa
tions de propagande, lectures, con
férences, bibliothèques, patronages,
publications populaires, colportage,
cercles, intérêts corporatifs, aide
mutuel, etc., etc. Le champ est
vaste, semons et nous récolterons.
C’est de cette loi bienfaisante que
surgiront en France les mœurs vrai
ment démocratiques et républi
caines. Agissons, le salut est en
nous.
L’ÉLECTION DE CHALON
On se souvient que, dans l'élection
législative qui a eu lieu dimanche
dernier pour remplacer M. Boysset,
le candidat radical-socialiste, M. J.
Richard, avocat à Chai on, a obtenu
3,330 suffrages, contre 8,882 donnés
à M. Bouveri, ouvrier mineur, maire
de Montceau-les-Mines, candidat so
cialiste révolutionnaire, et 7,555 qui
se sont portés sur le nom de M. Bi
nette, candidat méliniste.
M. Richard, par la lettre suivaute,
vient de se désister en faveur de M.
Bouveri :
Aux 3,330 électeurs qui ont acclamé
sur mon nom la politique républicaine de
progrès incessant dans l’ordre et dans la
paix, à tous les amis dévoués qui ont
combattu avec moi, merci du fond du
cœur !
A cette politique, d’autres électeurs ont
préféré soit la politique socialiste révolu
tionnaire, soit la politique de recul.
Cette dernière est la plus immédiate
ment menaçante pour nos institutions.
Fidèles observateurs de la discipline
républicaine, vous voterez au second tour
de scrutin pour le candidat de la Répu
blique contre le candidat des cuvés et de
toutes les réactions.
Jean Richard.
M. Richard a accompli très correc
tement le devoir que lui impose la
discipline républicaine ; aux électeurs
maintenant à faire le leur et à assurer
la défaite du candidat Binette, qui
restera le protégé des seuls nationa
listes et des cléricaux.
Election sénatoriale dans les Côtes-à-Nord
Saint-Brieuc, 7 août.
Le collège sénatorial du départe
ment des Côtes-du-Nord est convoqué
pour le 18 août, à l’effet de pourvoir
au siège laissé vacant par la mort de
M. Huon de Benanster.
Deux candidats sont en présence :
M. Louis Armez, député delà l re cir
conscription de Saint-Brieuc, répu
blicain ministériel, et M. le comte de
Tréveneuc, ancien capitaine breveté
de cavalerie, ancien député de Guin-
gamp, libéral et autiministériel.
Allons ! les bleus de Bretagne, en
core un coup de collier pour endiguer
la route aux réactionnaires!
LE DROIT DE GRACE
Du Gaulois :
Les fonctions de directeur des af
faires criminelles et des grâces au
ministère de la justice donnent, en
fuit, à celui qui en est investi, un
droit presque absolu de vie ou de
mort sur les individus condamnés à
a peine capitale.
Sans doute, le droit de grâce est,
comme chacun sait, la prérogative du
seul Président de la République.
Mais celui-ci, dans la réalité, se
conforme toujours aux décisions de
la commission des grâces, laquelle
subit immanquablement l’influence
prépondérante du directeur en ques
tion. Quand il y a commutation de
p une, c’est donc que celui-ci l’a
voulu
Or, M. Malepeyre, depuis peu ins
tallé comme directeur des grâces à la
place Vendôme, est l’adversaire résolu
de la peine de mort. ■
Ses amis le disent fermement résolu
à tranformer en une sinécure l’emploi
de M. Deibler. Il faut que le public
ordinaire des exécutions, ce « Tout
Baris des dernières », en prenne sou
parti.
La nouvelle serait également ras
surante pour les sept assassins que
la cour d’assises de Bastia vient de
condamner à mort en bloc.
Mais l’arrêt n’a pu être prononcé
que par contumace, cet intéressant
septuor ayant eu la précaution de
prendre le maquis sitôt le forfait
commis.
C’était encore plus sûr...
Au Trembleur Normand
M. Léon Meyer a fait insérer dans
la feuille dite le Travailleur Nor
mand , plus connue dans la région
rouennaise sous le nom de Trembleur
Normand , un entrefilet relatif à de
prétendues irrégularités de l’élection
du troisième canton, où la coalition
des huîtres et du café a été battue
cumme plâtre.
On connaît le sieur Bouillé, le di
recteur de cette feuille. On sait le
tarif de ses insertions ou annonces et
les procédés dont il est coutumier en
période électorale. On devine à quelles
conditions il a inséré la prose de M.
Léon Meyer.
Donc, le Trembleur Normand , qui
annoncerait aussi bien, et aux mêmes
conditions, la résurrection du baron
Reinach, ou le retour de tous les Juifs
en Palestine, fait savoir à ses élec
teurs que « si les irrégularités so?it
prouvées, l’annulation de l’élection est
certaine ».
On le voit, il y a un « si ». Et les
rodomontades de MM. Brot et Léon
Meyer deviennent, à leur tour, une
« scie » de mauvais goût.
Il faut que l’on sache l’origine de
ces faux bruits dont le Trembleur
Normand s’est fait l’écho.
Le lendemain de l’élection, c’est-
à-dire le 22 juillet, M. Léon Meyer,
profondément irrité des ricanements
qui accueillirent son entrée à la
Bourse, où ii n’est pas pris au sérieux
dans ses transformations radicales et
radicales-vsocialistes, annonça, pour
se tirer d’affaire, qu’il y avait ces
irrégularités dans l'élection. Avouer
qu’il avait été battu, après avoir
exercé la pression électorale que l’on
sait et employé des moyens qui ont
indigné les vrais républicains du troi
sième canton, il ne pouvait pas s’y
résoudre.
C’est donc le système des fausses
nouvelles transporté de la Bourse au
domaine électoral.
Nous sommes, pour notre part,
autorisés à affirmer :
1° Que tout s’est passé le plus cor
rectement du monde le 21 dans les
sections de vote, et que M. Denis
Guillot a 10 voix de plus que le chif
fre qui a été proclamé le 21 juillet;
2° Que, jusqu’à ce jour, M. Denis
Guillot n’a reçu aucun avis que son
élection soit contestée.
Le Trembleur Normand peut donc
garder pour d’autres occasions son
papier électoral. Ce n’est pas demain
que M. Léon Meyer lui achètera des
prospectus à distribuer dans le troi
sième canton.
tjtst avis
M. Edmond Meyer m’a insulté dans
un article paru dans le journal des
Juifs. J'ai envoyé mes témoins à M.
Edmond Meyer. M. Edmond Meyer
s’est dérobé.
M. Edmond Meyer veut bien m’in
sulter, mais il refuse de me rendre
raison. Bréfère-t-il que j’aille lui tirer
les oreilles?
Maurice Guillot.
BOUDEURS
Parmi les 803 électeurs du troi
sième canton qui ont donné leurs voix
au citoyen Léon Meyer, il en est sans
doute un certain nombre dont les en
fants fréquentent les écoles laïques
du canton. Or, ces citoyens seront
certainement surpris que l’homme à
qui ils ont accordé leur confiance, ce
lui qui, pendant la période électorale,
étalait en gros caractères son titre de
« Délégué cantonal » (fonctions qu’il
n’a pas encore exercées jusqu’à ce
jour) n’ait pu distraire de son porte
feuille les quelques sous nécessaires
pour offrir le livret de caisse d’épar
gne traditionnel aux enfants pauvres
des électeurs dont il voulait faire le
bonheur il y a quinze jours. Est-ce
oubli ? peut-être ; est-ce bouderie,
probable; ou a-t-il suivi les conseils
de son parrain, le citoyen Brot (qui
lui aussi boude nos écoles laïques
cette année). C’est certain.
Toujours est-il que, lorsqu’on ac
cepte des fonctions qui doivent vous
mettre journellement en relations
avec les enfants du peuple, quand
l’on s’appelle Léon Meyer et que l’on
gagne gros dans la spéculation, l’on
doit avoir à cœur de distraire de sa
bourse quelques sous pour encou
rager l’instruction laïque que les
fonctions de délégué cantonal vous
imposent.
Un Radical-Socialiste.
LES CONVULSIONS
DE M. LEON MEYER
D’ordinaire, quand un candidat a
été battu, il se tient tranquille, au
moins pour quelque temps. Il ramasse
sa veste et la range tranquillement
dans un placard, avec l’arrière pensée
de la repasser, un jour, à un autre.
On pouvait croire que M. Léon
Meyer se conformerait à cette tradi
tion qui est de bon goût. Mais, comme
il prend soin de nous l’apprendre :
« les Juifs ne sont pas faits comme
d'autres ». Il leur manque... quelque
chose. Non, pas ce que que vous
croyez ! Ce n’est pas de cela qu’il
s’agit. Ils manquent de résignation ,
ainsi que prend soin de le faire savo r
l’organe (encore un vilain mot !) de
M. Léon Meyer.
Ce boursicotier israélite a rempor é
une veste. Il s’en fait presque gloire.
Trois semaines après l’élection de son
concurrent, il publie des remercie-
men's aux électeurs. Il traîne en lon
gueur son échec.
On sait comment les électeurs l’ont
traité, le pôvre ! Il n’a même pas eu
la consolation de provoquer un ballot
tage. Malgré les cabrioles de Castanier,
les cavalcades de Boulard, les tarta-
rinades de Brot, il a été battu au
premier tour. Il n’a pas eu la satis
faction de faire au second tour tant
désiré le beau geste du désistement.
Il a raté tous ses effets.
Et cependant il agite sa veste
comme un drapeau, pour rallier ses
troupes qui le fuient et qui lui en
veulent d’avoir essuyé, sous son nom,
une défaite sans honneur.
Les Juifs ne se résignent pas, oh
non !
Et c’est précisément ce qui rend
comique M. Léon Meyer battu et pas
content.
Continuez, jeune homme, à agiter
votre veste !
M- CASTAN IER
Nous recevons du faux socialiste
Castanier, agent électoral des frères
Meyer, une lettre d’injures. Nous ne
l’insérerons pas, ayant pour nos lec
teurs trop d’égards pour leur imposer
la prose de ce vieux fantoche.
Qu’il porte cette prose injurieuse
et diffamatoire à ses amis du moniteur
d’Israël.
Ces gens là sont faits pour s’enten
dre.
PUNCH D’HON NEUR
Un groupe d’électeurs républicains
des troisième et quatrième cantons,
heureux des résultats obtenus par
leurs candidats aux dernières élections
cantonales, ont décidé d’offrir à leurs
élus, MM. Denis Guillot, conseiller
général, et Cheuret, conseiller d’ar
rondissement, un Punch d'Honneur,
qui aura lieu ce soir, 10 courant, à
neuf heures, dans une des salles du
Cercle Franklin.
Afin de donner plus d’éclat à cette
manifestation, toute de sympathie, ils
ont fait appel au dévouement du ci
toyen Hubbard, député de Sisteron,
qui a bien voulu accepter la prési
dence de cette soirée.
M. Hubbard n’est pas un inconnu
pour les Havrais. On se souvient en
core, il y a quelques années, au début
d’une conférence qu’il vint faire à
Franklin, la grande salle fut violem
ment envahie par une bande de révo
lutionnaires qui, au chant de la Car
magnole, portèrent la panique, le dé
sordre et le vacarme qui dégénérèrent
vite en une bataille en règle où le
sang coula et des chaises furent bri
sées.
Blus d’un conférencier, à la vue de
ce tableau, se croyant entouré de sau
vages, se serait sauvé, lâchant tout
eu plan ; mais M. Hubbard, loin de
s'effrayer, intervint dans la bagarre
et réussit, par son autorité, sa parole
chaude et vibrante, à rétablir la paix,
et la conférence put avoir lieu au
milieu du plus grand calme et des
applaudissements.
C’est que M. Hubbard est un des
orateurs les plus distingués de la
Chambre. Ceux qui l’ont déjà en
tendu, se feront encore un plaisir
d’aller à nouveau l'écouter. Nous
faisons donc un chaleureux appel
auprès de nos amis politiques pour les
engager à assister à cette soirée.
Des cartes sont à leur disposition,
15, rue Casimir-Périer, au prix de
1 fr. 50.
UNE CROISADE A PRÊCHER
La plus meurtrière des épidémies
cholériques dont la France garde le
souvenir est celle de 1856-1857 qui
fit, en deux ans, 120,000 victimes.
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