Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1901-06-29
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 juin 1901 29 juin 1901
Description : 1901/06/29 (N270). 1901/06/29 (N270).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32634691
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
6 e Année — A 0 270.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi 29 Juin 1901.
Réveil
Havr
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements.... » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, KUE GASIMIR-PÉRIER, 15
Secrétaire de la Rédaction .... Alfred HENRI
L’Imprimeur-Gérant F. I.E R ©Y
Prix des insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 t>
On traite à forfait
LE CONGRÈS
ET
U PRISSE MÉLIMSTE
Les réactionnaires et leurs alliés
les opportunistes-mélinistes, après
avoir proclamé avec leur assurance
ordinaire que le congrès républi
cain, radical et radical-socialiste
n’aboutirait pas, en sont réduits
maintenant à commenter, dans des
explications entortillées et d’une
bonne foi relative, les résolutions
du Congrès.
Iis rient, mais ils rient jaune, car
ils sentent bien que, devant un parti
unifié et résolu à la lutte, vien
dront se briser les coalitions méli-
pistes et cléricales.
En tant que havrais et républi
cains, nous devons nous réjouir du
résultat obtenu par le Congrès.
L’importance de cette manifestation
n’a pas échappé aux organes qui
défendent dans notre ville la politi
que méliniste. Le Petit Havre , sou
tien ordinaire des Rispal et des
Brindeau est visiblement furieux de
cette union à gauche qui ruine dé
sormais les espérances de ses amis.
Mais, à son ordinaire et conformé
ment aux traditions de la maison
qui affecte de considérer le corps
électoral comme un ramassis d’im
béciles et de naïfs, il se garde bien
de fournir un compte rendu exact
des séances du Congrès et de repro
duire le texte de la déclaration-pro
gramme.
Cet organe cher aux mélinistes et
qui, aux dernières élections munici
pales, amené l’action parallèle avec
les gens de la Croix , sollicités par
quelques-uns de ses administrateurs,
trouve que les radicaux n’ont pas
formulé de programme ! Telle est du
moins l’allégation de M. T. Vallée.
Il a suffi à nos lecteurs de lire la
Déclaration - programme,. rédigée
par Pelletan et adoptée à l’unani
mité par le Congrès, pour apprécier
ce que valent les allégations de
cette feuille qui s’obstine à nier
jusqua l’évidence. Ce n’est pas là un
programme? M. Fénoux a dû bien
rire quand M. T. Vallée lui a apporté
cette copie là !
Laissons donc les réactionnaires à
leur besogne de réaction et faisons
notre travail de républicains. Pré
parons avec énergie et esprit de
suite les revanches nécessaires des
démocrates sur leurs adversaires.
Et notons en passant l’attitude pré
sente du Petit Havre qui, en
essayant de ridiculiser l’œuvre des
Brisson, des Goblet et des Bour
geois, essaiera peut-être avant un
an, de se réclamer de ces mêmes
hommes d’Etat pour patronner telle
ou telle candidature amphibie dont
on parle déjà à mots couverts. Le
bon sens des électeurs saura démas
quer co double jeu de la presse com
merciale et industrielle qui tantôt
fait la risette aux partis avancés
pour les trahir, et tantôt traite en
secret avec les hommes de sacristie.
Ce petit jeu n’a que trop duré, et,
avant peu il faudra dire avec qui
l’on marche au combat.
Ce joui* là, nous n’en doutons pas,
le Petit Havre restera avec ses
amis de 1896, de 1898, de 1900,
c’est-à-dire avec les réactionnaires,
et leur défaite sera également la
sienne.
LE RÉ VE IL.
LE CONGRES RÉPUBLICAIN
Radical et Radical-Socialiste
Le congrès républicain, radical et
radical-socialiste a tenu ses séances à
Paris les 21, 22 et 23juin.
L’unification du parti est un fait
accompli!
Nous donnons ci-dessous le règle
ment de la Fédération et la déclara
tion-programme, votés l’un et l’autre
à Punanimité des congressistes.
RÈGLEMENT
Le premier congrès du parti répu
blicain radical et radical-socialiste,
en présence du court délai qui lui est
imparti pour voter des statuts com
plets et de la nécessité d’aboutir néan
moins à une organisation immédiate
pratique, pouvant recevoir dans l’ave
nir tous les développements nécessai
res, arrête les résolutions suivantes :
I. Le parti radical et radical-socia
liste français, réunit chaque année en
un congrès national des fédérations
dëpartemantales des groupes, comi
tés, associations, loges, membres indi
viduels adhérents au parti;
Chaque congrès désigne la ville ou
se réunira le congrès suivant;
Le deuxième congrès national aura
lieu à Lyon, en 1902, après les élec
tions générales.
II. Les résolutions arrêtées par le
congrès annuel sont mises en œuvre
par les soins d’un comité exécutif
central élu par le congrès.
III. Jusqu’au prochain congrès et
pour compléter la formation dans les
départements de l’ensemble des fédé
rations du parti ainsi que la prépara
tion et la propagande, le congrès de
1901 décide que la commission déjà
élue par lui sera le premier Comité
exécutif.
Le prochain congrès aura à son
ordre du jour et réglera le mode de
composition du Comité exécutif, les
fédérations départementales, groupes,
comités, etc., étant dès à présent saisi
de l’étude et de la préparation des
articles organiques qui seront déli
bérés par le prochain congrès.
IV. Le Comité exécutif est chargé
d’organiser le secrétariat administra
tif central et permanent, dont le siège
est à Paris, ainsi que la propagande
dans les départements ;
Chacun des délégués du Comité
exécutif devra provoquer la formation
delà fédération du département qu'il
représente, en convoquant les divers
groupes démocratiques, comités, loges,
Sou des Ecoles etc., etc., et autres
organisations du département et ame
ner ainsi la formation du parti dans
l’ensemble et sur tous les points de
son département.
V. Les ressources financières sont
fermées :
1* De la cotisation annuelle de cha^
que unité de groupe, association, co
mité adhérent au parti — cette coti
sation sera de 10 francs au mini
mum ;
2° Des cotisations versées par les
adhérents individuels qui réserveront
une cotisation individuelle après trans
mission et avis favorable de la fédé
ration compétente réunis à l’adhérent
par les soins du groupe adhérent le
plus voisin.
Dans le cas où il n’y aurait pas
dans la département de groupe adhé
rent constitué, l’ensemble des adhé
rents individuels formera la fédéra
tion départementale et désignera les
délégués au Congrès ;
3° Des souscriptions libres et volon
taires versées par les adhérents du
parti en raison de leurs facultés.
VI. Le comité exécutif chargé de
veiller au développement du parti, à
la propagande, à la formation du se
crétariat général, soumettra, chaque
année, au Congrès, les rapports écrits
exposant la marche générale de ses
travaux dans l’année écoulée, les ré
sultats obtenus et les propositions
dont il croira devoir saisir le Congrès
annuel.
Déclaration du -parti républicain, radical
et radical-socialiste.
La première pensée cPun congrès répu-
blicain devait être une pensée d’union
contre l’ennemi commun. C’est elle qui
s’est imposée à toute la démocratie contre
les complots à ciel ouvert et des menées
de coups d’Etat.
C’est elle qui nous a réunis dans cette
enceinte dont elle dépasse largement les
murs, car elle groupe tous les fils de la
Révolution quelles que soient leurs diver-
vergences, en face de tous les hommes de
contre-révolution, grossis des complices
qu’ils ont trouvés dans les rangs de nos
anciens amis.
Contre cet accord, qu’on ne rompra
pas, les uns ont osé se faire un prétexte
de leur sollicitude pour la patrie et l’ar
mée, comme si pour de nobles causes les
héritiers des émigrés de 92 avaient des
leçons à donner aux descendants des sol-
soldats de Valmy et de Quiberon. Les
autres, pour excuser leur défection, dé
noncent un mélange d’éléments inconci
liables dans l’effort qui réunit les répu
blicains les plus modérés aux socialistes
les plus ardents, comme si une pareille
alliance ne s’était pas renouée à toutes
les heures de péril dans les grandes jour
nées de 1830 et de février 1848 comme
devant l'Ordre moral, le 16 Mai et le
boulangisme !
On n’égarera pas le bon sens public.
Dans l’armée démocratique, chaque ba
taillon conserve son action et son pro
gramme distinct, tous marchent serrés
les uns contre les autres pour la défense
de la République. Mais une politique de
défense passive peut-elle suffire ? La
France veut une œuvre plus hardie et
plus vaste. La meilleure façon de défen
dre la République, c’est de la rendre ré
publicaine.
La plupart des réformes promises at
tendent encore. Leur heure devrait avo.'r
sonné depuis longtemps, on ne peut plus
la retarder. Ce sont d’abord celles qui
visent le cléricalisme. La loi contre les
congrégations est déjà faite, le pays
compte qu’elle sera appliquée sans fai
blesse. Il l’exigerait si c’était nécessaire.
La lutte est ouverte, il faudra aller jus
qu’au bout. La loi Falloux a été forgée
pour livrer la France aux jésuites, il faut
achever de l’abroger. Nul ne peut consi
dérer comme une institution républicaine
le pacte d’alliance conclu contre la liberté
entre le pontificat romain et la dictature
napoléonienne renaissante. Nous ne pou
vons avoir entre nous de divergences que
sur le moment où il sera déchiré : le suf
frage universel décidera.
Un autre péril grandit de jour en jour
dans tous les pays. C’est le pouvoir que
prennent dans les mains de la haute spé
culation la concentration et le maniement
des grands capitaux. Il faut préserver de
leur domination croissante les intérêts
généraux du pays, la liberté et la fortune
de tous tant par une législation enfin ap
pliquée contre les manœuvres d’agiotage
que par les mesures législatives faisant
rentrer dans le domaine de l’Etat certains
monopoles et services publics au fur et à
mesure que l’exigeront les intérêts de la
défense nationale et de la production
agricole et industrielle.
Les réformes sociales s’imposent entre
toutes aux préoccupations des sociétés
modernes. Ce qui nous sépare à cet égard
des socialistes collectivistes, c'est notre
attachement passionné au principe de la
propriété individuelle, dont nous ne vou
lons ni commencer, ni même préparer la
suppression. (Vifs applaudissements.)
Mais précisément parce que ce principe
repose tout entier sur le droit inviolable
de la personne humaine au produit de son
travail, nous n’entendons le céder à per-
sonnne quand il s’agira non seulement
d’assurer dans des conditions pratiques
les retraites de la vieillesse, mais encore
d’empêcher que la-grande exploitation in
dustrielle ne prenne le caractère d’une
féodalité nouvelle et de hâter l’évolution
pacifique par laquelle le travailleur aura
la propriété de son outil, la légitime rénu
mération de son travail.
Les réformes fiscales ne sont pas moins
urgentes. Notre système d’impôts reste
léger aux riches, lourds aux pauvres, pe
sant surtout sur la masse des cultivateurs
qui forment la majorité et la force du
pays. Nous voulons avant tout l’établisse
ment de cet impôt progressif sur le re
venu qui décharge tous les travailleurs
et qui sont particulièrement le grand dé
grèvement des villages. Nous voulons,
d’une façon générale, la refonte de ce
système vieilli, notamment la réforme de
la contribution foncière et de taxes qui
immobilisent la propriété rurale. Ajoutez
une véritable égalité devant le service
militaire réduit à deux ans. Voilà les
grandes lignes du programme.
Pour sa réalisation, nous attendons
tout du suffrage universel mis en pleine
possession de lui-même et de son autorité
légitime à la fois par les mœurs néces
saires pour affranchir de toutes les pres
sions la liberté des votants les plus hum
bles, soit pour mettre un terme à la honte
des élections d’argent, et par les remanie
ments conditionnels qui assurent la pléni
tude de sa souveraineté.
Mais il faut autre chose à la démocratie
pour qu’elle sente tout à fait à sa tête un
gouvernement vraiment républicain.
C’est du train quotidien des choses, du
choix des fonctionnaires, du poids des
influences locales, des mille questions de
détail qu’un gouvernement traverse tous
les jours que se dégage l’impression déci
sive pour la grande majorité du pays.
Comment ne découragerait-on pas les
masses profondes de la démocratie, les
millions d’inconnus dont le dévouement
n’a jamais manqué à notre cause dont le
courage a résisté à toutes les persécutions
et qui sont, plus encore que les politiques
les plus illustres, les véritables fonda
teurs de la République, s’ils voyaient in
définiment les intérêts réactionnaires
aussi puissants sur les ministres qu’ils
ont portés au pouvoir que sur ceux qui les
traquaient la veille ?
La France répudlicaine n’est plus dis
posée à tolérer qu’un gouvernement, si
bien intentionnée qu’il soit, se laisse en
velopper par les influences qu’il avait fis
sion de détruire et commence par se faire
trahir par ses bureaux pour finir par se
faire dominer par eux.
Ces revendications sont celles que la
démocratie n'a cessé de faire entendre. Il
y a longtemps qu’on tient un pareil lan
gage, sans que jusqu’ici les résultats
aient répondu à l’attente du pays. Un
sentiment très énergique se dégage de la
foule des bons citoyens venus ici de tous
les points de la France. C’est? qu’il est in
dispensable d’en finir avec les atermoie
ments (Vifs applaudissements.) Nous ne
cherchons pas ici quelles ont été les
causes qui les ont motivés. Notre tâche
est, non de récriminer sur le passé, mais
de regarder l'avenir. Il faut que l’ère des
ajournements soit close. L’ère des résolu
tions doit s’ouvrir.
C’est ce que le suffrage universel exi
gera, et alors l’union des républicains de
toutes nuances contre le cléricalisme,
contre les entreprises césarienne, contre
les pouvoirs d’argent pour la cause de la
justice sociale, cette union dont ce con
grès a été une si éclatante affirmation,
sera féconde pour la République et pour
la patrie.
CONSEIL DES MINISTRES
Le Conseil des ministres s’est réuni
le 26 juin à l'Elysée, sous la prési
dence de M. Loubet.
Le président du Conseil a fait signer
par le président de la République deux
décrets, l’un fixant au 21 juillet la
date des élections départementales,
l’autre prorogeant jusqu’au 10 juil
let la session du Conseil général de
la Seine.
Le ministre des finances a fait si
gner un mouvement dans les trésore
ries comprenant la nomination de MJ
Nano à la trésorerie de l’Orne.
Le ministre de la guerre a fait si
gner un décret supprimant l’article
900 du décret du 28 mai 1875 régle
mentant le droit de prises.
Le Conseil s’est ensuite occupé des
différents contre-projets et amende
ments à la loi sur les retraites ou
vrières.
ÉLECTION LÉGISLATIVE
Nous avons annoncé que M. Bou-
veri, maire de Montceau-les-Mines,
avait été désigné par le Congrès so
cialiste comme candidat aux élections
législatives, nécessitées dans la pre
mière circonscription de Châlon-sur-
Saône, par le décès de M. Boysset.
On annonce aujourd’hui une nou
velle candidature, celle de M. Albert
Richard, radical-socialiste.
M. KOLB et la Recluse de Poitiers
Ce n’est pas sans étonnement que
nous avons lu la déposition de M.
Kolb, commissaire central, au sujet
de la recluse de Roitiers. On sait que a
le chef de notre police locale exerça
dans le chef-lieu de la Vienne, les
fonctions qu il remplit aujourd’hui au
Havre avec une aussi remarquable
incurie. A différentes reprises, affirme
M. Garnier, ancien inspecteur de la
salubrité, dans sa déposition, celui-ci
informa M. Kolb, son supérieur hié
rarchique, des dires qui circulaient au
sujet de la maison de la rue de la Vi
sitation. Une première fois, le com
missaire eentral prétendit qu’il s’in-
!
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi 29 Juin 1901.
Réveil
Havr
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements.... » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, KUE GASIMIR-PÉRIER, 15
Secrétaire de la Rédaction .... Alfred HENRI
L’Imprimeur-Gérant F. I.E R ©Y
Prix des insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 t>
On traite à forfait
LE CONGRÈS
ET
U PRISSE MÉLIMSTE
Les réactionnaires et leurs alliés
les opportunistes-mélinistes, après
avoir proclamé avec leur assurance
ordinaire que le congrès républi
cain, radical et radical-socialiste
n’aboutirait pas, en sont réduits
maintenant à commenter, dans des
explications entortillées et d’une
bonne foi relative, les résolutions
du Congrès.
Iis rient, mais ils rient jaune, car
ils sentent bien que, devant un parti
unifié et résolu à la lutte, vien
dront se briser les coalitions méli-
pistes et cléricales.
En tant que havrais et républi
cains, nous devons nous réjouir du
résultat obtenu par le Congrès.
L’importance de cette manifestation
n’a pas échappé aux organes qui
défendent dans notre ville la politi
que méliniste. Le Petit Havre , sou
tien ordinaire des Rispal et des
Brindeau est visiblement furieux de
cette union à gauche qui ruine dé
sormais les espérances de ses amis.
Mais, à son ordinaire et conformé
ment aux traditions de la maison
qui affecte de considérer le corps
électoral comme un ramassis d’im
béciles et de naïfs, il se garde bien
de fournir un compte rendu exact
des séances du Congrès et de repro
duire le texte de la déclaration-pro
gramme.
Cet organe cher aux mélinistes et
qui, aux dernières élections munici
pales, amené l’action parallèle avec
les gens de la Croix , sollicités par
quelques-uns de ses administrateurs,
trouve que les radicaux n’ont pas
formulé de programme ! Telle est du
moins l’allégation de M. T. Vallée.
Il a suffi à nos lecteurs de lire la
Déclaration - programme,. rédigée
par Pelletan et adoptée à l’unani
mité par le Congrès, pour apprécier
ce que valent les allégations de
cette feuille qui s’obstine à nier
jusqua l’évidence. Ce n’est pas là un
programme? M. Fénoux a dû bien
rire quand M. T. Vallée lui a apporté
cette copie là !
Laissons donc les réactionnaires à
leur besogne de réaction et faisons
notre travail de républicains. Pré
parons avec énergie et esprit de
suite les revanches nécessaires des
démocrates sur leurs adversaires.
Et notons en passant l’attitude pré
sente du Petit Havre qui, en
essayant de ridiculiser l’œuvre des
Brisson, des Goblet et des Bour
geois, essaiera peut-être avant un
an, de se réclamer de ces mêmes
hommes d’Etat pour patronner telle
ou telle candidature amphibie dont
on parle déjà à mots couverts. Le
bon sens des électeurs saura démas
quer co double jeu de la presse com
merciale et industrielle qui tantôt
fait la risette aux partis avancés
pour les trahir, et tantôt traite en
secret avec les hommes de sacristie.
Ce petit jeu n’a que trop duré, et,
avant peu il faudra dire avec qui
l’on marche au combat.
Ce joui* là, nous n’en doutons pas,
le Petit Havre restera avec ses
amis de 1896, de 1898, de 1900,
c’est-à-dire avec les réactionnaires,
et leur défaite sera également la
sienne.
LE RÉ VE IL.
LE CONGRES RÉPUBLICAIN
Radical et Radical-Socialiste
Le congrès républicain, radical et
radical-socialiste a tenu ses séances à
Paris les 21, 22 et 23juin.
L’unification du parti est un fait
accompli!
Nous donnons ci-dessous le règle
ment de la Fédération et la déclara
tion-programme, votés l’un et l’autre
à Punanimité des congressistes.
RÈGLEMENT
Le premier congrès du parti répu
blicain radical et radical-socialiste,
en présence du court délai qui lui est
imparti pour voter des statuts com
plets et de la nécessité d’aboutir néan
moins à une organisation immédiate
pratique, pouvant recevoir dans l’ave
nir tous les développements nécessai
res, arrête les résolutions suivantes :
I. Le parti radical et radical-socia
liste français, réunit chaque année en
un congrès national des fédérations
dëpartemantales des groupes, comi
tés, associations, loges, membres indi
viduels adhérents au parti;
Chaque congrès désigne la ville ou
se réunira le congrès suivant;
Le deuxième congrès national aura
lieu à Lyon, en 1902, après les élec
tions générales.
II. Les résolutions arrêtées par le
congrès annuel sont mises en œuvre
par les soins d’un comité exécutif
central élu par le congrès.
III. Jusqu’au prochain congrès et
pour compléter la formation dans les
départements de l’ensemble des fédé
rations du parti ainsi que la prépara
tion et la propagande, le congrès de
1901 décide que la commission déjà
élue par lui sera le premier Comité
exécutif.
Le prochain congrès aura à son
ordre du jour et réglera le mode de
composition du Comité exécutif, les
fédérations départementales, groupes,
comités, etc., étant dès à présent saisi
de l’étude et de la préparation des
articles organiques qui seront déli
bérés par le prochain congrès.
IV. Le Comité exécutif est chargé
d’organiser le secrétariat administra
tif central et permanent, dont le siège
est à Paris, ainsi que la propagande
dans les départements ;
Chacun des délégués du Comité
exécutif devra provoquer la formation
delà fédération du département qu'il
représente, en convoquant les divers
groupes démocratiques, comités, loges,
Sou des Ecoles etc., etc., et autres
organisations du département et ame
ner ainsi la formation du parti dans
l’ensemble et sur tous les points de
son département.
V. Les ressources financières sont
fermées :
1* De la cotisation annuelle de cha^
que unité de groupe, association, co
mité adhérent au parti — cette coti
sation sera de 10 francs au mini
mum ;
2° Des cotisations versées par les
adhérents individuels qui réserveront
une cotisation individuelle après trans
mission et avis favorable de la fédé
ration compétente réunis à l’adhérent
par les soins du groupe adhérent le
plus voisin.
Dans le cas où il n’y aurait pas
dans la département de groupe adhé
rent constitué, l’ensemble des adhé
rents individuels formera la fédéra
tion départementale et désignera les
délégués au Congrès ;
3° Des souscriptions libres et volon
taires versées par les adhérents du
parti en raison de leurs facultés.
VI. Le comité exécutif chargé de
veiller au développement du parti, à
la propagande, à la formation du se
crétariat général, soumettra, chaque
année, au Congrès, les rapports écrits
exposant la marche générale de ses
travaux dans l’année écoulée, les ré
sultats obtenus et les propositions
dont il croira devoir saisir le Congrès
annuel.
Déclaration du -parti républicain, radical
et radical-socialiste.
La première pensée cPun congrès répu-
blicain devait être une pensée d’union
contre l’ennemi commun. C’est elle qui
s’est imposée à toute la démocratie contre
les complots à ciel ouvert et des menées
de coups d’Etat.
C’est elle qui nous a réunis dans cette
enceinte dont elle dépasse largement les
murs, car elle groupe tous les fils de la
Révolution quelles que soient leurs diver-
vergences, en face de tous les hommes de
contre-révolution, grossis des complices
qu’ils ont trouvés dans les rangs de nos
anciens amis.
Contre cet accord, qu’on ne rompra
pas, les uns ont osé se faire un prétexte
de leur sollicitude pour la patrie et l’ar
mée, comme si pour de nobles causes les
héritiers des émigrés de 92 avaient des
leçons à donner aux descendants des sol-
soldats de Valmy et de Quiberon. Les
autres, pour excuser leur défection, dé
noncent un mélange d’éléments inconci
liables dans l’effort qui réunit les répu
blicains les plus modérés aux socialistes
les plus ardents, comme si une pareille
alliance ne s’était pas renouée à toutes
les heures de péril dans les grandes jour
nées de 1830 et de février 1848 comme
devant l'Ordre moral, le 16 Mai et le
boulangisme !
On n’égarera pas le bon sens public.
Dans l’armée démocratique, chaque ba
taillon conserve son action et son pro
gramme distinct, tous marchent serrés
les uns contre les autres pour la défense
de la République. Mais une politique de
défense passive peut-elle suffire ? La
France veut une œuvre plus hardie et
plus vaste. La meilleure façon de défen
dre la République, c’est de la rendre ré
publicaine.
La plupart des réformes promises at
tendent encore. Leur heure devrait avo.'r
sonné depuis longtemps, on ne peut plus
la retarder. Ce sont d’abord celles qui
visent le cléricalisme. La loi contre les
congrégations est déjà faite, le pays
compte qu’elle sera appliquée sans fai
blesse. Il l’exigerait si c’était nécessaire.
La lutte est ouverte, il faudra aller jus
qu’au bout. La loi Falloux a été forgée
pour livrer la France aux jésuites, il faut
achever de l’abroger. Nul ne peut consi
dérer comme une institution républicaine
le pacte d’alliance conclu contre la liberté
entre le pontificat romain et la dictature
napoléonienne renaissante. Nous ne pou
vons avoir entre nous de divergences que
sur le moment où il sera déchiré : le suf
frage universel décidera.
Un autre péril grandit de jour en jour
dans tous les pays. C’est le pouvoir que
prennent dans les mains de la haute spé
culation la concentration et le maniement
des grands capitaux. Il faut préserver de
leur domination croissante les intérêts
généraux du pays, la liberté et la fortune
de tous tant par une législation enfin ap
pliquée contre les manœuvres d’agiotage
que par les mesures législatives faisant
rentrer dans le domaine de l’Etat certains
monopoles et services publics au fur et à
mesure que l’exigeront les intérêts de la
défense nationale et de la production
agricole et industrielle.
Les réformes sociales s’imposent entre
toutes aux préoccupations des sociétés
modernes. Ce qui nous sépare à cet égard
des socialistes collectivistes, c'est notre
attachement passionné au principe de la
propriété individuelle, dont nous ne vou
lons ni commencer, ni même préparer la
suppression. (Vifs applaudissements.)
Mais précisément parce que ce principe
repose tout entier sur le droit inviolable
de la personne humaine au produit de son
travail, nous n’entendons le céder à per-
sonnne quand il s’agira non seulement
d’assurer dans des conditions pratiques
les retraites de la vieillesse, mais encore
d’empêcher que la-grande exploitation in
dustrielle ne prenne le caractère d’une
féodalité nouvelle et de hâter l’évolution
pacifique par laquelle le travailleur aura
la propriété de son outil, la légitime rénu
mération de son travail.
Les réformes fiscales ne sont pas moins
urgentes. Notre système d’impôts reste
léger aux riches, lourds aux pauvres, pe
sant surtout sur la masse des cultivateurs
qui forment la majorité et la force du
pays. Nous voulons avant tout l’établisse
ment de cet impôt progressif sur le re
venu qui décharge tous les travailleurs
et qui sont particulièrement le grand dé
grèvement des villages. Nous voulons,
d’une façon générale, la refonte de ce
système vieilli, notamment la réforme de
la contribution foncière et de taxes qui
immobilisent la propriété rurale. Ajoutez
une véritable égalité devant le service
militaire réduit à deux ans. Voilà les
grandes lignes du programme.
Pour sa réalisation, nous attendons
tout du suffrage universel mis en pleine
possession de lui-même et de son autorité
légitime à la fois par les mœurs néces
saires pour affranchir de toutes les pres
sions la liberté des votants les plus hum
bles, soit pour mettre un terme à la honte
des élections d’argent, et par les remanie
ments conditionnels qui assurent la pléni
tude de sa souveraineté.
Mais il faut autre chose à la démocratie
pour qu’elle sente tout à fait à sa tête un
gouvernement vraiment républicain.
C’est du train quotidien des choses, du
choix des fonctionnaires, du poids des
influences locales, des mille questions de
détail qu’un gouvernement traverse tous
les jours que se dégage l’impression déci
sive pour la grande majorité du pays.
Comment ne découragerait-on pas les
masses profondes de la démocratie, les
millions d’inconnus dont le dévouement
n’a jamais manqué à notre cause dont le
courage a résisté à toutes les persécutions
et qui sont, plus encore que les politiques
les plus illustres, les véritables fonda
teurs de la République, s’ils voyaient in
définiment les intérêts réactionnaires
aussi puissants sur les ministres qu’ils
ont portés au pouvoir que sur ceux qui les
traquaient la veille ?
La France répudlicaine n’est plus dis
posée à tolérer qu’un gouvernement, si
bien intentionnée qu’il soit, se laisse en
velopper par les influences qu’il avait fis
sion de détruire et commence par se faire
trahir par ses bureaux pour finir par se
faire dominer par eux.
Ces revendications sont celles que la
démocratie n'a cessé de faire entendre. Il
y a longtemps qu’on tient un pareil lan
gage, sans que jusqu’ici les résultats
aient répondu à l’attente du pays. Un
sentiment très énergique se dégage de la
foule des bons citoyens venus ici de tous
les points de la France. C’est? qu’il est in
dispensable d’en finir avec les atermoie
ments (Vifs applaudissements.) Nous ne
cherchons pas ici quelles ont été les
causes qui les ont motivés. Notre tâche
est, non de récriminer sur le passé, mais
de regarder l'avenir. Il faut que l’ère des
ajournements soit close. L’ère des résolu
tions doit s’ouvrir.
C’est ce que le suffrage universel exi
gera, et alors l’union des républicains de
toutes nuances contre le cléricalisme,
contre les entreprises césarienne, contre
les pouvoirs d’argent pour la cause de la
justice sociale, cette union dont ce con
grès a été une si éclatante affirmation,
sera féconde pour la République et pour
la patrie.
CONSEIL DES MINISTRES
Le Conseil des ministres s’est réuni
le 26 juin à l'Elysée, sous la prési
dence de M. Loubet.
Le président du Conseil a fait signer
par le président de la République deux
décrets, l’un fixant au 21 juillet la
date des élections départementales,
l’autre prorogeant jusqu’au 10 juil
let la session du Conseil général de
la Seine.
Le ministre des finances a fait si
gner un mouvement dans les trésore
ries comprenant la nomination de MJ
Nano à la trésorerie de l’Orne.
Le ministre de la guerre a fait si
gner un décret supprimant l’article
900 du décret du 28 mai 1875 régle
mentant le droit de prises.
Le Conseil s’est ensuite occupé des
différents contre-projets et amende
ments à la loi sur les retraites ou
vrières.
ÉLECTION LÉGISLATIVE
Nous avons annoncé que M. Bou-
veri, maire de Montceau-les-Mines,
avait été désigné par le Congrès so
cialiste comme candidat aux élections
législatives, nécessitées dans la pre
mière circonscription de Châlon-sur-
Saône, par le décès de M. Boysset.
On annonce aujourd’hui une nou
velle candidature, celle de M. Albert
Richard, radical-socialiste.
M. KOLB et la Recluse de Poitiers
Ce n’est pas sans étonnement que
nous avons lu la déposition de M.
Kolb, commissaire central, au sujet
de la recluse de Roitiers. On sait que a
le chef de notre police locale exerça
dans le chef-lieu de la Vienne, les
fonctions qu il remplit aujourd’hui au
Havre avec une aussi remarquable
incurie. A différentes reprises, affirme
M. Garnier, ancien inspecteur de la
salubrité, dans sa déposition, celui-ci
informa M. Kolb, son supérieur hié
rarchique, des dires qui circulaient au
sujet de la maison de la rue de la Vi
sitation. Une première fois, le com
missaire eentral prétendit qu’il s’in-
!
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