Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1901-06-08
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 08 juin 1901 08 juin 1901
Description : 1901/06/08 (N267). 1901/06/08 (N267).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263466s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
K° 267.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
Samedi 8 Juin 1901.
«
DÉPÔT
Organe du Parti Républicain Démocraxitiue
\ 1 vQ f -f ;• ‘ T U ' > * • _• - ■ i . f .7 * A : ff - *>?V
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure .par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15 , RUE CASIMIR-PÉRIER,
Secrétaire de la Rédaction Alfred HENRI
LTmprimeur-Gérant ... jf. iæ rot
i
Prix des Insertions :
1 5
n
Annonces .
Réclames..
' >
H
ca
On traite à forfait
Au Conseil Municipal
DU HAVRE
Au moment où, dans toute la
France, les républicains, un moment
divisés, se resaisissent et se groupent
au cri de guerre : « Le nationalisme,
voilà l’ennemi, » à la veille des élec
tions législatives qui marqueront cer
tainement le relèvement de l’idee ré
publicaine et la ruine des partis mo
narchiques , masqués derrière les
fauteurs de désordre, le Conseil mu
nicipal du Havre, élu par la coalition
des réactionnaires et des mélinistes,
sous la bannière du journal La Cvoix ,
vient de donner un nouveau gage de
ses sentiments antirépublicains.
Dans la dernière séance du Conseil,
à propos de l’ordre du jour Bricka,
ainsi conçu :
« Le Conseil municipal, interprète
« des sentiments de la population ha-
« vraise, réprouve l’acte d’inconve-
* nance commis envers M. Waldeck-
« Rousseau, ministre de l’Intérieur,
« et en exprime ses plus sincères re-
Un conseiller, M. Joly, trouvant
qu’à la réprobation de l’acte politique
accompli par Pariait, il convenait d a-
jouter le blâme pour la propagande
nationaliste qui avait incité et préparé
cet acte, proposa l’adjonction sui
vante :
cc Et lui adresse ses sentiments de
« réprobation pour le mouvement re-
« volutionnaire nationaliste. »
Cette motion a été repoussée par
une majorité de 17 voix contre 8.
Sida République — nous ne parlons
pas du ministère ou de telle ou telle
fraction du parti républicain—n’avait
pour la défendre, que cette triste mu
nicipalité, elle serait bientôt livrée
aux factions monarchiques qui la
guettent.
Il est grand temps que les républi
cains havrais se resaisissent; qu’ils se
souviennent de ce qu’ont fait leurs
pères pendant la période du 16 Mai;
Qu’ils se rappellent le grand exemple
d’union donné par les 363 . Il faut
qu'ils oublient leurs dissentiments in
térieurs pour pourchasser partout et
en toutes circonstances les réaction
naires coalisés contre la République.
Voici les noms des 17 conseillers
qui forment cette majorité antirépu
blicaine :
MM.
1. Àcher, élu de La Croix.
2. Bricka, —
3. Coulon, —
4. Dubus, —
5. Fourmentin, —
6. Gobin, —
7. Godet, —
8. Guerrier, —
9. Jamein, —
10. Leleu, —
11. Lemierre, —
12. Maillart, —
13. Malandain, —
14. Mancheron, —
15. Persac, —
16. Polet, —
17. Duchemin.
On remarquera que seize de ces
conseillers ont été les élus du journal
La Croix. Nous rappellerons qu’aux
élections de 1900, le Comité central,
voulant faire échec au Comité démo
cratique, négocia l’appui officiel des
réactionnaires. Par l’intermédiaire
d’un certain courtier en laines, son
président, M. Bricka, dont le passé
militaire est cependant des plus obs
curs, se fit recommander par la pieuse
feuille comme un grand ami de l’ar
mée, et grâce au concours de 1500
voix nationalistes, la majorité ac
tuelle entrait au Conseil.
On pense bien que le journal La
Croix qui, il faut le reconnaître, n’est
pas une feuille, vénale, n’a agi qu’en
échange de promesses formelles, sou
scrites par MM. Bricka et ses amis.
Nous voyons aujourd’hui l’effet de
ces promesses.
Et maintenant que les républicains
havrais sont fixés sur leurs élus, c’est
à eux de faire bonne garde pour les
élections de l’an prochain.
Un Radical.
Comité Républicain Démocratique
Les membres du Comité sont in
formés que la réunion mensuelle aura
lieu la semaine prochaine.
Les lettres de convocation donne
ront le jour et l’heure de cette réunion
très importante.
LES CO NSEILS GÉ NÉRAUX
LA DATE DES ÉLECTIONS
Les conseils généraux doivent être
renouvelés pâr moitié cette année; la
date des élections a été fixée, hier > par
le gouvernement, au, 21 juillet.
C’est sur l’avis unanime des préfets
que cette date a été choisie. Au cours
de leur dernière session, les conseils
généraux avaient été consultés sur
une proposition de foi déposée au
Sénat par M. Forgemol de Bostqué-
nard, tendant à ce que les élections
pour le renouvellement des assemblées
départementales ait lieu au mois dë
mai et non plus au mois de juillet.
Sur 89 conseillers généraux, 48 se
sont pronencés pour le maintien du
statu quo , 19 ont approuvé la propo
sition de M. Forgemol de Bostqué-
nard, 20 ont émis des vœux divers
sur la question, 2 n’ont pas fait con
naître leur avis.
Les élections de cette année présen
teront d'autant plus d’intérêt qu’elles
seront comme une préface à la grande
consultation du suffrage universel,
qui aura lieu au mois de mai 1902,
pour le renouvellement de la
Chambre.
«SS3S»»- :
• VAINES PROMESSES
Dans la proclamation des candidats
du Comité Démocratique qui fut répan
due à profusion et affichée avant les
élections municipales dé 1900, on lit
ce qui suit :
« L’œuvre accomplie pendant ces
quatre dernières années a été consi
dérable. Elle a donné satisfaction à
une foule d’intérêts qui avaient été
trop longtemps négligés.
« Sans aggravation de charges pour
les contribuables, on a pu réaliser
des réformes ayant un carac
tère définitif.
« Nous citerons notamment :
« La gratuité obsolue des fournitu
res scolaires.
* L’augmentation de 8 à 23 du
nombre des cantines scolaires ;
« La création de la Bourse du Travail ,
centre nai urel de tous les intérêts qui se
ratttachent aux groupements syndicaux
et ouvriers ».
Au bas de ce manifeste qui consti
tue un véritable engagement d’hon
neur, ayant autant de valeur que peut
en avoir toute autre promesse, nous
trouvons la signature de M. Marais
en tête de celles des 36 candidats du
Comité Démocratique.
Cette constatation se passe de
commentaires.
BÆ. KOLB
et la recluse de Poitiers
On lit dans les journaux de Paris:
« Un fonctionnaire de Poitiers as
sure qu’il y a dix ans une ouvrière,
au courant et indignée de ce qui se
passait rue de la Visitation, est allée
dénoncer la séquestration de Mlle
Blanche Monnier au parquet et au
commissaire central. Le procureur de
la République d’alors.— un des pré
décesseurs de M. Fisot, et le commis
saire central — c’était à l’époque M.
Kolb, aujourd’hui commissaire cen
tral au Havre — ne tinrent aucun
compte de ces avertissements, sous
prétexte que le parquet pas plus que
la police, n’avaient à se mêler de ce
qui se passait ce dans une maison
privée. »
Cette information est des plus in
téressantes et des plus édifiantes, car
elle prouve que M. Kolb montrait
déjà à Poitiers cette désinvolture dont
nous avons eu la preuve dans les
derniers, événements qui se sont dé
roulés au Havre.
Nous aurons d’ailleurs à revenir
sur le compte de ce fonctionnaire.
AVANT LA EÂUTE-COÜR
Du Figaro :
M. le procureur général Bernard a
passé la plus grande partie de la
journée au parquet de la Haute-Cour,
où il a reçu plusieurs visites, notam
ment celle du directeur de la Santé,
venu pour s’informer du régime qu’il
convenait d’appliquer à son prison
nier.
M. Bernard a, paraît-il, répondu
que rien ne s'opposait à laisser béné
ficier d’un régime spécial M. le comte
de Lur-S al uces. Mme de Lur-Salucts
et les amis personnels du comte au
ront toutes facilités pour correspondre
avec lui.
Au Luxembourg, on estimait que
le procès pourrait être conduit assez
rapidement et que, commencé le 24
du mois courant, il pourrait être ter
miné à brève échéance.
D’autre part, on lit dans le Matin :
D’après les indications certaines,
nous sommes en mesure de donner
quelques renseignements sur les in
tentions de M. de Lur-Saluces en ce
qui concerne sa défense devant les
juges.
En premier lieu, l’accusé se propose
de porter devant ses juges de nou
velles affirmations monarchiques et,
sinon un programme, du moins des
précisions jugées opportunes en vue
des prochaines élections.
En second lieu, M. de Lur-Saluces
se propose de répondre catégorique
ment aux accusations portées par M.
Deroulède contre les royalistes. Il
essaiera de provoquer sur ce point un
débat contradictoire dont l’on devine
l’intérêt.
Il espère prouver, par ce débat
même, qu’aucune entente n’a jamais
pu exister entre les partisans du duc
d’Orléans et les plébiscitaires natio
nalistes.
Dès lors, l’incompétence de la
Haute-Cour suivrait, nécessairement.
Eu effet, le complot, justiciable en
principe de la cour d’assises ne vient,
par exception, devant les juges séna
toriaux que s’il s’accompagne d’un
commencement d’exécution.
Ce commencement d’exécution, ce
début d’attentat s’est bien produit au.
jour des obsèques de Félix Faure.
Mais on n’y a pu indiquer (d’après la
thèse monarchiste) que des partisans
de M. Deroulède. Le 1 Sénat serait donc
incompétent pour juger M. de Lur-
Saluces comme il le fut pour Con
damner M. Buffet.
LES JVtOIS
Juin
Juin était le 4 e mois de l’année
instituée par Romulus : il était con
sacré aux jeunes gens (juniores) et se
plaçait sous le signe de l’écrevisse, et
la protection de Mercure. Ausone
dit : « Juin porte une torche flam
boyante et ardente pour marquer la
chaleur de la saison qui donne la ma
turité aux fruits de la terre. Derrière
lui est une faucille, ce qui rappelle
qu’en ce mois on se prépare à la
moisson, et à ses pieds, une corbei.la
de beaux fruits des pays chauds ».
C’est ainsi que juin est personnifié
par l’allégorie et la décoration.
Il est aussi le mois de la fenaison.
Il voit tous les préparatifs de la ré
colte prochaine, et les semailles dë
chanvre, navette, maïs, millet, mou
tarde : on bine les féveroles, les œil
lettes, les betteraves. La tonte des
moutons se fait au commencement de
juin, aussi bien que la taille des ar
bres fruitiers et les semis de fleurs en
pleine terre.
Dans ce mois mourut une femme
dont le nom reste attaché à celui du
plus grand de nos rois, Mlle de la
Vallière. Elle fut la maîtresse la
plus aîmée de Louis XIV, et on ne
sait à quoi elle dut cette élévation :
une bizarre incertitude règne sur elle.
Les portraits même se contredisent.
L’abbé de Choisy y dit d’elle : « Elle
avait le teint beau, le sourire agréa
ble, le§ cheveux blonds, les yeux bleus
et le regard si tendre, qu’il gagnait
le cœur et l’estime au même moment.
Du reste, peu d’esprit, quoique orné
par une lecture continuelle ».
Or, Bussy-Rabutin dit : « Elle est
d’une taille médiocre, fort menue, elle
ne marche pas de bon air, à cause
qu’elle boîte, elle est blonde et blan
che, marquée de petite vérole, les
yeux bruns, les regards en sont lan
guissants et quelquefois pleins de feu,
de joie et d’esprit... son esprit est
brillant, beaucoup de vivacité et de
fonds... presque percluse d’un côté...,
une maigreur épouvantable..., etc. »
Madame de Sévigné prétend, au con
traire, qu’elle resta belle jusqu à ses
derniers moments. Mais on est una
nime à déclarer qu’elle n’ma de son
influence que pour obliger, et qu’elle
intercédait sans cesse pour ceux qui
L’avaient offensée.
C’est en juin 1760 que la petite
poste fut établie à Paris : des sarcas
mes et chansons accueillirent son ap
parition : on sait ce qu’elle est deve
nue depuis.
L’opéra avait été deux siècles connu
en Italie avant d’être introduit en
France. Mazarin, le premier, tenta de
le faire, mais sans grand succès : le
marquis de Sourdéac perfectionnait
les machines et s’efforçait de mener à
bien la représentation de la Toison
d^Or, de Corneille et d 'Ariane, quand
la mort du ministre interrompit tout.
Enfin, le 30 juin 1669, Perrin obtînt
des lettres-patentes pour établir un
théâtre chantant : il le fit dans un
jeu de paume, rue Mazarine. Puis
Lulli se fit céder le privilège, et l’opéra
prit son essor, malgré les justes criti
ques de la Bruyère et les sarcasmes
de Saint-Evremond qui réprouvait le
double travail du musicien et du
poète faits pour se gêner mutuelle
ment.
Dans la nuit du 20 au 21 juin 1791
Louis XVI et sa famille s’échappè
rent de Paris pour aller à l’étranger
susciter la guerre et raffermir le trône,
mais, reconnus par un maître de poste,
Drouet, ils furent arrêtés à Varennes-
en-Argonne (Meuse) et ramenés à
Paris, le 22. Par cette fuite, la monar
chie était irrévocablement condamnée.
La déchéance n’était plus qu’une
question de temps.
Nous ne rappellerons point à ne S
lecteurs le détail de la bataille dé
Waterloo ; elle est dans toutes les
mémoires. La courageuse résistance
de l’armée française, la trahison de
Grouchy, la valeureuse conduite de
la garde et de Cambronne sont bien
connus : elle eut lieu le 18 juin 1815.
Ce mois a aussi joué un grand rôle
dans toutes nos révolutions.
Le 20 juin 1792, une foule de
citoyens se rendit aux Tuileries pour
Signifier au roi qu’on était las de son
opposition systématique aux actes dé
F Assemblée. La cour fut envahie; le
roi dut se montrer a une fenêtre et
répondre à la foule, mais il éludait
habilement les questions sans se com
promettre. Il but à la santé du peuple
et se coiffa du bonnet phrygien, Le
tumulte dura plusieurs heures ; puis
le palais fut évacué par la foule qui
défila devant la famille royale. Mais
le roi n’avait rien concédé : bien plus,
il publia une proclamation réerimi-
natoire et menaçante, et pour récom
penser Piéton de l’avoir protégé de sa
popularité, le fit suspendre de ses
tonctions de maire. Mais, voyant ses
avertissements inutiles, le peuple va
revenir aux Tuileries le 10 août, et
cette fois pour tout balayer. Le 2 juin
de l’année suivante, 80,000 hommes
se portaient encore sur les Tuileries,
mais cette fois pour demander la mise
en accusation des Girondins devenus
impopulaires. L'Assemblée ordonnai
leur arrestation.
Parmi les grandes journées du parti
républicain sous le règne de Louis*
Philippe, il faut compter l’insurrec
tion des 5 et 6 juin 1832. Elle éclata
à l’occasion de la mort du général
Lamarque, populaire par son double
caractère de tribun et de soldat. Une
foule immense et républicaine suivit
ses funérailles en manifestant contre
CINQ CENTIMES LE NUMERO
Samedi 8 Juin 1901.
«
DÉPÔT
Organe du Parti Républicain Démocraxitiue
\ 1 vQ f -f ;• ‘ T U ' > * • _• - ■ i . f .7 * A : ff - *>?V
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure .par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15 , RUE CASIMIR-PÉRIER,
Secrétaire de la Rédaction Alfred HENRI
LTmprimeur-Gérant ... jf. iæ rot
i
Prix des Insertions :
1 5
n
Annonces .
Réclames..
' >
H
ca
On traite à forfait
Au Conseil Municipal
DU HAVRE
Au moment où, dans toute la
France, les républicains, un moment
divisés, se resaisissent et se groupent
au cri de guerre : « Le nationalisme,
voilà l’ennemi, » à la veille des élec
tions législatives qui marqueront cer
tainement le relèvement de l’idee ré
publicaine et la ruine des partis mo
narchiques , masqués derrière les
fauteurs de désordre, le Conseil mu
nicipal du Havre, élu par la coalition
des réactionnaires et des mélinistes,
sous la bannière du journal La Cvoix ,
vient de donner un nouveau gage de
ses sentiments antirépublicains.
Dans la dernière séance du Conseil,
à propos de l’ordre du jour Bricka,
ainsi conçu :
« Le Conseil municipal, interprète
« des sentiments de la population ha-
« vraise, réprouve l’acte d’inconve-
* nance commis envers M. Waldeck-
« Rousseau, ministre de l’Intérieur,
« et en exprime ses plus sincères re-
qu’à la réprobation de l’acte politique
accompli par Pariait, il convenait d a-
jouter le blâme pour la propagande
nationaliste qui avait incité et préparé
cet acte, proposa l’adjonction sui
vante :
cc Et lui adresse ses sentiments de
« réprobation pour le mouvement re-
« volutionnaire nationaliste. »
Cette motion a été repoussée par
une majorité de 17 voix contre 8.
Sida République — nous ne parlons
pas du ministère ou de telle ou telle
fraction du parti républicain—n’avait
pour la défendre, que cette triste mu
nicipalité, elle serait bientôt livrée
aux factions monarchiques qui la
guettent.
Il est grand temps que les républi
cains havrais se resaisissent; qu’ils se
souviennent de ce qu’ont fait leurs
pères pendant la période du 16 Mai;
Qu’ils se rappellent le grand exemple
d’union donné par les 363 . Il faut
qu'ils oublient leurs dissentiments in
térieurs pour pourchasser partout et
en toutes circonstances les réaction
naires coalisés contre la République.
Voici les noms des 17 conseillers
qui forment cette majorité antirépu
blicaine :
MM.
1. Àcher, élu de La Croix.
2. Bricka, —
3. Coulon, —
4. Dubus, —
5. Fourmentin, —
6. Gobin, —
7. Godet, —
8. Guerrier, —
9. Jamein, —
10. Leleu, —
11. Lemierre, —
12. Maillart, —
13. Malandain, —
14. Mancheron, —
15. Persac, —
16. Polet, —
17. Duchemin.
On remarquera que seize de ces
conseillers ont été les élus du journal
La Croix. Nous rappellerons qu’aux
élections de 1900, le Comité central,
voulant faire échec au Comité démo
cratique, négocia l’appui officiel des
réactionnaires. Par l’intermédiaire
d’un certain courtier en laines, son
président, M. Bricka, dont le passé
militaire est cependant des plus obs
curs, se fit recommander par la pieuse
feuille comme un grand ami de l’ar
mée, et grâce au concours de 1500
voix nationalistes, la majorité ac
tuelle entrait au Conseil.
On pense bien que le journal La
Croix qui, il faut le reconnaître, n’est
pas une feuille, vénale, n’a agi qu’en
échange de promesses formelles, sou
scrites par MM. Bricka et ses amis.
Nous voyons aujourd’hui l’effet de
ces promesses.
Et maintenant que les républicains
havrais sont fixés sur leurs élus, c’est
à eux de faire bonne garde pour les
élections de l’an prochain.
Un Radical.
Comité Républicain Démocratique
Les membres du Comité sont in
formés que la réunion mensuelle aura
lieu la semaine prochaine.
Les lettres de convocation donne
ront le jour et l’heure de cette réunion
très importante.
LES CO NSEILS GÉ NÉRAUX
LA DATE DES ÉLECTIONS
Les conseils généraux doivent être
renouvelés pâr moitié cette année; la
date des élections a été fixée, hier > par
le gouvernement, au, 21 juillet.
C’est sur l’avis unanime des préfets
que cette date a été choisie. Au cours
de leur dernière session, les conseils
généraux avaient été consultés sur
une proposition de foi déposée au
Sénat par M. Forgemol de Bostqué-
nard, tendant à ce que les élections
pour le renouvellement des assemblées
départementales ait lieu au mois dë
mai et non plus au mois de juillet.
Sur 89 conseillers généraux, 48 se
sont pronencés pour le maintien du
statu quo , 19 ont approuvé la propo
sition de M. Forgemol de Bostqué-
nard, 20 ont émis des vœux divers
sur la question, 2 n’ont pas fait con
naître leur avis.
Les élections de cette année présen
teront d'autant plus d’intérêt qu’elles
seront comme une préface à la grande
consultation du suffrage universel,
qui aura lieu au mois de mai 1902,
pour le renouvellement de la
Chambre.
«SS3S»»- :
• VAINES PROMESSES
Dans la proclamation des candidats
du Comité Démocratique qui fut répan
due à profusion et affichée avant les
élections municipales dé 1900, on lit
ce qui suit :
« L’œuvre accomplie pendant ces
quatre dernières années a été consi
dérable. Elle a donné satisfaction à
une foule d’intérêts qui avaient été
trop longtemps négligés.
« Sans aggravation de charges pour
les contribuables, on a pu réaliser
des réformes ayant un carac
tère définitif.
« Nous citerons notamment :
« La gratuité obsolue des fournitu
res scolaires.
* L’augmentation de 8 à 23 du
nombre des cantines scolaires ;
« La création de la Bourse du Travail ,
centre nai urel de tous les intérêts qui se
ratttachent aux groupements syndicaux
et ouvriers ».
Au bas de ce manifeste qui consti
tue un véritable engagement d’hon
neur, ayant autant de valeur que peut
en avoir toute autre promesse, nous
trouvons la signature de M. Marais
en tête de celles des 36 candidats du
Comité Démocratique.
Cette constatation se passe de
commentaires.
BÆ. KOLB
et la recluse de Poitiers
On lit dans les journaux de Paris:
« Un fonctionnaire de Poitiers as
sure qu’il y a dix ans une ouvrière,
au courant et indignée de ce qui se
passait rue de la Visitation, est allée
dénoncer la séquestration de Mlle
Blanche Monnier au parquet et au
commissaire central. Le procureur de
la République d’alors.— un des pré
décesseurs de M. Fisot, et le commis
saire central — c’était à l’époque M.
Kolb, aujourd’hui commissaire cen
tral au Havre — ne tinrent aucun
compte de ces avertissements, sous
prétexte que le parquet pas plus que
la police, n’avaient à se mêler de ce
qui se passait ce dans une maison
privée. »
Cette information est des plus in
téressantes et des plus édifiantes, car
elle prouve que M. Kolb montrait
déjà à Poitiers cette désinvolture dont
nous avons eu la preuve dans les
derniers, événements qui se sont dé
roulés au Havre.
Nous aurons d’ailleurs à revenir
sur le compte de ce fonctionnaire.
AVANT LA EÂUTE-COÜR
Du Figaro :
M. le procureur général Bernard a
passé la plus grande partie de la
journée au parquet de la Haute-Cour,
où il a reçu plusieurs visites, notam
ment celle du directeur de la Santé,
venu pour s’informer du régime qu’il
convenait d’appliquer à son prison
nier.
M. Bernard a, paraît-il, répondu
que rien ne s'opposait à laisser béné
ficier d’un régime spécial M. le comte
de Lur-S al uces. Mme de Lur-Salucts
et les amis personnels du comte au
ront toutes facilités pour correspondre
avec lui.
Au Luxembourg, on estimait que
le procès pourrait être conduit assez
rapidement et que, commencé le 24
du mois courant, il pourrait être ter
miné à brève échéance.
D’autre part, on lit dans le Matin :
D’après les indications certaines,
nous sommes en mesure de donner
quelques renseignements sur les in
tentions de M. de Lur-Saluces en ce
qui concerne sa défense devant les
juges.
En premier lieu, l’accusé se propose
de porter devant ses juges de nou
velles affirmations monarchiques et,
sinon un programme, du moins des
précisions jugées opportunes en vue
des prochaines élections.
En second lieu, M. de Lur-Saluces
se propose de répondre catégorique
ment aux accusations portées par M.
Deroulède contre les royalistes. Il
essaiera de provoquer sur ce point un
débat contradictoire dont l’on devine
l’intérêt.
Il espère prouver, par ce débat
même, qu’aucune entente n’a jamais
pu exister entre les partisans du duc
d’Orléans et les plébiscitaires natio
nalistes.
Dès lors, l’incompétence de la
Haute-Cour suivrait, nécessairement.
Eu effet, le complot, justiciable en
principe de la cour d’assises ne vient,
par exception, devant les juges séna
toriaux que s’il s’accompagne d’un
commencement d’exécution.
Ce commencement d’exécution, ce
début d’attentat s’est bien produit au.
jour des obsèques de Félix Faure.
Mais on n’y a pu indiquer (d’après la
thèse monarchiste) que des partisans
de M. Deroulède. Le 1 Sénat serait donc
incompétent pour juger M. de Lur-
Saluces comme il le fut pour Con
damner M. Buffet.
LES JVtOIS
Juin
Juin était le 4 e mois de l’année
instituée par Romulus : il était con
sacré aux jeunes gens (juniores) et se
plaçait sous le signe de l’écrevisse, et
la protection de Mercure. Ausone
dit : « Juin porte une torche flam
boyante et ardente pour marquer la
chaleur de la saison qui donne la ma
turité aux fruits de la terre. Derrière
lui est une faucille, ce qui rappelle
qu’en ce mois on se prépare à la
moisson, et à ses pieds, une corbei.la
de beaux fruits des pays chauds ».
C’est ainsi que juin est personnifié
par l’allégorie et la décoration.
Il est aussi le mois de la fenaison.
Il voit tous les préparatifs de la ré
colte prochaine, et les semailles dë
chanvre, navette, maïs, millet, mou
tarde : on bine les féveroles, les œil
lettes, les betteraves. La tonte des
moutons se fait au commencement de
juin, aussi bien que la taille des ar
bres fruitiers et les semis de fleurs en
pleine terre.
Dans ce mois mourut une femme
dont le nom reste attaché à celui du
plus grand de nos rois, Mlle de la
Vallière. Elle fut la maîtresse la
plus aîmée de Louis XIV, et on ne
sait à quoi elle dut cette élévation :
une bizarre incertitude règne sur elle.
Les portraits même se contredisent.
L’abbé de Choisy y dit d’elle : « Elle
avait le teint beau, le sourire agréa
ble, le§ cheveux blonds, les yeux bleus
et le regard si tendre, qu’il gagnait
le cœur et l’estime au même moment.
Du reste, peu d’esprit, quoique orné
par une lecture continuelle ».
Or, Bussy-Rabutin dit : « Elle est
d’une taille médiocre, fort menue, elle
ne marche pas de bon air, à cause
qu’elle boîte, elle est blonde et blan
che, marquée de petite vérole, les
yeux bruns, les regards en sont lan
guissants et quelquefois pleins de feu,
de joie et d’esprit... son esprit est
brillant, beaucoup de vivacité et de
fonds... presque percluse d’un côté...,
une maigreur épouvantable..., etc. »
Madame de Sévigné prétend, au con
traire, qu’elle resta belle jusqu à ses
derniers moments. Mais on est una
nime à déclarer qu’elle n’ma de son
influence que pour obliger, et qu’elle
intercédait sans cesse pour ceux qui
L’avaient offensée.
C’est en juin 1760 que la petite
poste fut établie à Paris : des sarcas
mes et chansons accueillirent son ap
parition : on sait ce qu’elle est deve
nue depuis.
L’opéra avait été deux siècles connu
en Italie avant d’être introduit en
France. Mazarin, le premier, tenta de
le faire, mais sans grand succès : le
marquis de Sourdéac perfectionnait
les machines et s’efforçait de mener à
bien la représentation de la Toison
d^Or, de Corneille et d 'Ariane, quand
la mort du ministre interrompit tout.
Enfin, le 30 juin 1669, Perrin obtînt
des lettres-patentes pour établir un
théâtre chantant : il le fit dans un
jeu de paume, rue Mazarine. Puis
Lulli se fit céder le privilège, et l’opéra
prit son essor, malgré les justes criti
ques de la Bruyère et les sarcasmes
de Saint-Evremond qui réprouvait le
double travail du musicien et du
poète faits pour se gêner mutuelle
ment.
Dans la nuit du 20 au 21 juin 1791
Louis XVI et sa famille s’échappè
rent de Paris pour aller à l’étranger
susciter la guerre et raffermir le trône,
mais, reconnus par un maître de poste,
Drouet, ils furent arrêtés à Varennes-
en-Argonne (Meuse) et ramenés à
Paris, le 22. Par cette fuite, la monar
chie était irrévocablement condamnée.
La déchéance n’était plus qu’une
question de temps.
Nous ne rappellerons point à ne S
lecteurs le détail de la bataille dé
Waterloo ; elle est dans toutes les
mémoires. La courageuse résistance
de l’armée française, la trahison de
Grouchy, la valeureuse conduite de
la garde et de Cambronne sont bien
connus : elle eut lieu le 18 juin 1815.
Ce mois a aussi joué un grand rôle
dans toutes nos révolutions.
Le 20 juin 1792, une foule de
citoyens se rendit aux Tuileries pour
Signifier au roi qu’on était las de son
opposition systématique aux actes dé
F Assemblée. La cour fut envahie; le
roi dut se montrer a une fenêtre et
répondre à la foule, mais il éludait
habilement les questions sans se com
promettre. Il but à la santé du peuple
et se coiffa du bonnet phrygien, Le
tumulte dura plusieurs heures ; puis
le palais fut évacué par la foule qui
défila devant la famille royale. Mais
le roi n’avait rien concédé : bien plus,
il publia une proclamation réerimi-
natoire et menaçante, et pour récom
penser Piéton de l’avoir protégé de sa
popularité, le fit suspendre de ses
tonctions de maire. Mais, voyant ses
avertissements inutiles, le peuple va
revenir aux Tuileries le 10 août, et
cette fois pour tout balayer. Le 2 juin
de l’année suivante, 80,000 hommes
se portaient encore sur les Tuileries,
mais cette fois pour demander la mise
en accusation des Girondins devenus
impopulaires. L'Assemblée ordonnai
leur arrestation.
Parmi les grandes journées du parti
républicain sous le règne de Louis*
Philippe, il faut compter l’insurrec
tion des 5 et 6 juin 1832. Elle éclata
à l’occasion de la mort du général
Lamarque, populaire par son double
caractère de tribun et de soldat. Une
foule immense et républicaine suivit
ses funérailles en manifestant contre
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