Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1901-04-06
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 avril 1901 06 avril 1901
Description : 1901/04/06 (N258). 1901/04/06 (N258).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263457t
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/05/2019
6' Année — N“ 258.
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an
Départements »
3 fr.
4 fr.
1 5
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
RUE CASIMÏR-PÉRIBR,
Secrétaire de la Rédaction Alfred HENRI
L’Imprimeur-Gérant F. LE KOY
1 S
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 »
On traite à. forfait
LES MOIS
Avril
Le mois d 1 Avril occupait le second
rang dans l'année romaine (Apirilis),
Ovide fait venir son nom du nom grec
de Vénus-Aphrodite, sous l’invoca
tion de laquelle Romulus, aurait placé
le mois. L’astronomie ancienne le pla
çait sous le signe du Taureau, emblè
me du labourage. 11 était représenté
sous la forme d'uu homme dausant au
son d’un instrument.
En l’an 1 1 99, Richard Cœur
de Lion, après avoir battu Philippe-
Aug uste dans plusieurs combats dont
le plus remarquable fut celui de Fret-
teval, assiégeait le château de Cha-
lus ; il revendiquait la propriété d’un
trésor trouvé parle vicomte de Limo
ges : la garnison voulait se rendre,
mais Richard déclara qu’il préférait la
prendre d’assaut et pendre tout^ le
monde. Le quatrième jour du siège
un soldat nommé Gourdon le blessa
au genou d’un trait d'arbalète. Le
chirurgien du roi envenima la plaie
par sa maladresse et l’issue fut fatale
le 6 avril. Cependant la garnison
avait été prise et exécutée . selon les
ordres données. Seul Gourdon avait
été réservé pour un pire supplice. Mais
sa contenance fut si courageuse de
vant Richard, moribond, que celui-ci
fit donner une somme d’argent et la
liberté. Richard fut le premier roi
anglais qui employa le pluriel eu
parlant de lui-même, dans les ordon
nances.
En 1498, au moment où le pro
phète florentin Sanovarole divisait la
ville, un de ses détracteurs s'offrit à
passer dans le feu pour prouver qu’il
mentait. Un dominicain accepta l’é
preuve ; et le peuple s’énerva telle
ment que les magistrats ordonnèrent
l’exécution. Le 7 avril, on alluma un
grand bûcher, et les compétiteurs se
présentèrent, mais en voyant la flam
me, pris de peur, ils cherchèrent un
échappatoire. L’un dit qu’il n’entre
rait dans le feu que l’hostie à la main ;
l’autre lui dénia ce droit; en s’obsti
nant tous deux ils se tirèrent du mau
vais pas et évitèrent une comédie qui
eut pu être dangereuse pour tous les
deux. Le peuple, mécontent, alla pil
ler et mettre à sang un couvent. Sa-
vonarole fat pris et mis à la torture.
31 avoua sas impostures. Il fat pendu
et brûlé avec son soutien principal,
Dominique de Prescia, le 23 mai sui
vant.
Le 2 avril 179 i mourait un homme
fameux dans l’histoire de la Révolu
tion française, Mirabeau. Cet évène
ment) parut, dans le temps, une cala
mité publique. Le département prit
le deuil pour 8 jours et la municipa
lité pour 3. Les uns voulaient l’ense
velir à Saint-Denis, les autres sous
l’autel de la Patrie, au Champ-de-
Mars. Mais l’Assemblée nationale dé
créta qu’il serait inhumé dans l’église
Sainte-Geneviève. Ce fut une céré
monie grandiose ; tous les membres
du gouvernement et le peuple entier
se pressaient sur le parcours du cor
tège. La ville fut illuminée en l’hon
neur du défunt. Cependant, cet hom
me qui disait : pose que sur des matelas de cada
vres », avait inauguré le système ter
rible que ses successeurs devaient si
bien perfectionner. Il mourut effrayé
de l’abîme qu’il avait creusé lui-mê
me : « Les factions, dit-il, vont se
disputer après ma mort les lambeaux
de la monarchie ».
En effet, après lui, arrivèrent tou
tes les horreurs de la Terreur, et trois
ans après, au mois anniversaire de sa
mort, on guillotinait Danton, Des-
moulins, Lacroix, Chabot, Bazire,
Hérault de Séchelles. Mais le cory
phée de cette journée était sans con
tredit Danton, le promoteur de toutes
les grandes mesures révolutionnaires :
il fie mourir les membres de la Gironde
et le tribunal même qu’il avait ins
titué pour les écraser le condamna.
Desmoulins avait surtout fait le mal
par se& écrits : c’est lui qui disait de
Louis XVI, après son retour : « la
bête est prise qu’on l'assomme > et le
21 janvier : « Un roi mort, ce n’est
pas un homme de moins. » Les autres
étaient considérés comme des parti
sans du duc d'Orléans.
Phelippeaux, qui n’avait jamais eu
de relations avec les Cordeliers, n’était
coupable que d’avoir révélé toutes les
horreurs commises en Vendée.
Le club des Cordeliers resta entiè
re ment écrasé.
En 1834, des crises insurrection
nelles éclatèrent à Lyon, Paris et dans
diverses autres villes. On les nomme
les journées d’Avril.
A Lyon, la guerre civile.se déchaîna
à la suite d’uue grève ; la répression
fut impitoyable et se prolongea après
la reddition des rebelles. La ville fut
couverte de sang et pacifiée en trois
jours.
A Lunéville, le maréchal-des-logis
Clément Thomas voulait entraîner
tous les régiments comme lui républi
cains et marcher sur Paris en soule
vant partout la troupe et le peuple.
Trahis, livrés, la plupart des conjurés
furent arrêtés.
A Paris, l’opinion publique fut très
émue : elle était déjà franchement
républicaine et protestait avec chaleur
contre la loi des crieurs publics, les
brutalités policières, et les mesures
rétrogrades ou pusillanimes de Louis-
Philippe. Mais aux nouvelles des mas
sacres, une prise d’armes fut résolue.
Le quartier Beaubourg se couvrit de
barricades et une poignée d’hommes
soutint l’effort de.40,000 soldats, l’ar
tillerie et la garde nationale. Ce fut
une folie de la mort. Les barricades
furent emportées quand presque tous
les défenseurs furent morts. La mai
son n° 12 de la rue Trausnonain fut
envahie par les soldats qui massacrè
rent tous les habitants, femmes, en
fants, malades, comme moyen de ter
reur.
Louis-Philippe triomphait.
Les vainqueurs eurent l’idée de re
lier les auteurs de tous les troubles de
la France à un vaste complot. En
l’absence des accusés, ceux-ci furent
condamnés à des peines très fortes :
la déportation ou dix à viugt ans de
détention. Il y eut fort peu d’acquit
tements. Ce fut le coup de grâce pour
le parti républicain, et devant ces re
présailles nul n’osa plus relever la
tête.
Passons à un ordre d’idées moins
sévère. Le mois d’avril a vu mourir
les plus célèbres favorites de nos rois :
Diane de Poitiers, Gabrielle d’Es-
trées. Mme de Maintenon, Mme de
Pompadour. Mais cette remarque tient
à une observation plus générale, c’est
que la plupart des femmes célèbres
sont mortes en avril : Laure, la du
chesse de Longueville; Mlle de Mont-
pensier ; Mmes de Sévigné, de Caylus,
Jeanne de Navarre; Elisabeth d’An
gleterre ; Christine de Suède, etc.
Plusieurs écrivains mystiques en ont
conclu que le mois d’avril est le plus
dangereux pour toutes les femmes eu
général. Mais ne l’est-il pas aussi
pour les hommes, car c’est en ce mois
de renouveau que l’amour fait le plus
de ravages dans tous les cœurs et que
s’ébauchent les plus tendres liaisons.
Tous les poètes anciens l’ont constaté
et se sont servis de son nom pour
symboliser le début heureux dèTado-
lescence.
Gustave GUITTON.
E EXÉCUT
Nous reproduisons ci-après le texte
d'une affiche qui vient d’être apposée
au Havre et dans la banlieue.
Bien que cette protestation fût
attendue par tous les républicains
comme l’expression nécessaire de l’in
dignation contre la conduite des deux
députés du Havre, nous n’en devons
pas moins féliciter le groupe de
citoyens clairvoyants qui ont entre
pris de faire connaître à notre popu
lation les lamentables défaillances et
les trahisons politiques de MM. Ris-
pal et Brindeau. Etant donnée que la
presse quotidienne est plus ou moins
dans la main de ces Messieurs, ou
qu’elle a, — tel Le Petit havre , —
pris une large part de responsabilité
dans le choix de tels mandataires, il
fallait s’adresser au grand public par
voie d’affiches.
Une fois de plus, et dans les cir
constances les plus graves, MM. Ris-
pal et Brindeau ont obéi à la réaction
cléricale. Ainsi se dévoile aux yeux
les moins clairvoyants le pacte de
1898, celui conclu entre ces Messieurs
et les autorités de sacristie, pour ap
porter à leur élection le concours una
nime des agitateurs de La Croix. Elus
des cléricaux, ils ont voté pour et
avec les cléricaux. Us viennent de
payer leur dette, en livrant à leurs
adversaires les républicains de bonne
foi qui, trompés par leurs promesses,
ont voté pour eux.
Mais l’heure de l’expiation sonnera,
qu’ils en soient bien assurés. Ce n’est
jamais en vain qu’on dupe jusqu'à
ses propres amis. Et nous savons per
tinemment que, dans le groupe qui a
décidé d’infliger publiquement à MM.
Brindeau et Rispal la correction qu’ils
ont méritée, et parmi ceux qui font
les frais de cette propagande néces
saire contre ces républicains à faux
nez, se trouvent un grand nombre de
ceux qui ont patronné leur élection.
Cela’est de bon augure pour le rè
glement de comptes de l’année pro
chaine.
Si tous les républicains abandon
nent ces deux députés, redevenus can
didats, qui donc leur restera, fidèle ?
Eh ! Parbleu, M. Flavien Brenier
et son escorte de bayados...
VERUS
MM. RISPAL ET BRINDEAD
passés à l’ennemi
Citoyens,
Le 29 mars 1901, la Chambre des
députés, par 303 voix contre 224,
votait l’ensemble de la Loi sur les
Associations, loi destinée à combattre
l’invasion cléricale et à élargir les
droits des citoyens français au point
de vue de leur groupement.
La majorité de 303 voix se compose
uniquement de républicains.
La minorité de 224 voix comprend
la coalition réactionnaire-nationaliste
qui, depuis deux ans, combat avec
acharnement le gouvernement de
Défense républicaine.
Dans cette coalition de rancunes
mélinistes et d’espérances cléricales
figurent MM. Rispal et Brindeau.
Hier, en défendant MM. Marcel
Habert et Déroulède, artisans de
guerre civile, MM. Rispal et Brindeau
donnaient des gages aux agitateurs
de là réaction.
Le Groupe Nationaliste , ayant pour
président M. Flavien Brenier, les féli
citait chaudement.
Aujourd’hui MM. Rispal et Brin
deau méritent de plus la confiance
de la réaction cléricale et le désaveu
des républicains.
S’inspirant uniquement de leur
haine aveugle contre le Ministère, au
mépris des intérêts du Havre et de la
République, ils n’hésitent pas à servir
la cause des Jésuites, Assomption-
nistes, Dominicains et autres congré
gations parasites qui obéissent à des
chefs ou supérieurs étrangers et refu
sent de se soumettre aux lois Fran
çaises !
Républicains,
MM. Rispal et Brindeau, qu’on a
déjà défiés de rendre compte de leurs
votes en réunion publique au Havre
se dérobent prudemment !
Leurs anciens amis du Comité Central
les renient, le PETIT HAVRE lui-même
les abandonne ! !
Si jamais ces deux députés, évadés
du parti républicain, ont l’audace de
solliciter vos suffrages, vous leur
répondiez:
« On ne confie pas la défense du
Drapeau à ceux qui. dans une bataille
décisive, sont passés à l’ennemi ! »
Un groupe de Républicains.
LES ÉLECTIONS DE DIMANCHE
La journée de dimanche dernier
n'a pas été brillante pour les nationa
listes.
Dans la Charente, à Angoulême, le
candidat républicain est élu; avec une
majorité de quatre mille voix, à la
place de Déroulède, déchu.
Dans l’arrondissement de Ram
bouillet, où il s’agissait de remplacer
M. Marcel Habert, il y a ballottage ;
mais le républicain, M. Bascou, arrive
en tête de liste, ce qui est d’un bon
augure.
C’est un résultat inespéré, ces deux
circonscriptions ayant toujours été
considérées comme deux foyers de
reaction où les idées républicaines ne
pénétraient que ridiculement traves
ties par les parodistes césariens.
En outre, dans le Finistère, le
nouveau sénateur nationaliste; élu en
remplacement d’un autre nationaliste
décédé, a obtenu cent voix de moins
que son prédécesseur.
Los anciens partis sont ainsi préci
pités vers l’abîme où ils ne tarderont
pas à disparaître.
Il faut féliciter le gouvernement de
ces victoires électorales. Les bons mi
nistres font les bons électeurs, et le
suffrage universel vote désormais pour
la République, quand ceux qui ont la
responsabilité du pouvoir le défendent
avec énergie et sans arrière-pensée.
A RAMBOUILLET
Une réunion, où assistaient de nom
breuses notabilités politiques de l’ar
rondissement de Rambouillet, a eu
lieu hier à Versailles ; elle avait pour
objet d’étudier la situation créée au
parti républicain par le scrutin qui a
eu lieu dimanche dernier.
Il a été décidé à l’unanimité que,
conformément à la discipline, tous les
républicains devaient sé grouper au
tour du candidat désigné par le suf
frage universel, M. Olivier Bascou.
11 a été donné, notamment, lecture
d’une lettre de M. Poirier, sénateur
de la Seine, maire de Behoust, canton
de Montfort - l’Àmaury, formulant
ainsi la résolution prise :
« J’estime que la discipline la plus
rigoureuse s'impose à tous les répu
blicains; ils doivent voter pour celui
des candidatt qui a obtenu le plus de
suffrage au dremier tour, M. Olivier
Bascou ; que toutes démarches doi
vent être faites auprès des autres can
didats républicains pour qu’ils se dé
sistent afin d’assurer le succès contre
M. de Caraman. »
À la suite de cette réunion impor
tante le succès du candidat républi
cain semble ne plus faire aucun doute.
ÉLECTION LÉGISLATIVE
Les électeurs de la l re circonscrip
tion de Bourg (Ain) seront convoqués
pour le 28 avril prochain, à l’effet
d'élire un député, en remplacement
de M. Pochon, devenu sénateur.
Deux candidats républicains sont
en présence : M. Goujon, avocat, fils
du docteur Goujon, sénateur du dé
partement, et M. Authier, conseiller
général de l’Ain et président du tri
bunal de Langres.
EFFONDREMENT NATIONALISTE
Eh bien, lec électeurs d’Àngoulême
n’ont pas tiré en l’air. M. Déroulède
est atteint en pleine poine. C’est pour
lui un coup plus dur encore qua l’é
lection de Niort, où son candidat,
estampillé au titre du plébiscite, fut
si piteusement battu. M. Déroulède
considérait Angoulême comme son
fief. Il y était chez lui. On se souvient
qu’au lendemain de sa condamnation,
il donna mandat à Coppée de le re
présenter dans la circonscription jus
qu’au jour où il pourrait rentrer glo
rieusement en France, acclamé par
une foulé idolâtre. Le président d’hon
neur de la Patrie française accepta et
le fit savoir à tous, amis et ennemis.
Il ne manquait à ce petit contrat
qu’une signature, celle des électeurs ;,
les élections mnnicipales d’Àngoulême
prouvèrent qu’ils n’étaient pas très
disposés à la donner. M. François
Coppée le comprit, et, en homme
avisé, il se défila. Ce qu’il y a de ca
ractéristique, c’est que la Patrie fran
çaise ne put dénicher un candidat se-
lon le cœur de M. Déroulède, un
homme qui osât porter le drapeau du
nationalisme prétendu républicain. Il
fallut se rabattre sur un conservateur
réactionnaire à la vieille mode, an
cien député de la circonscription.
M, Gellibert des Séguin?, qui prit
soin de déclarer qu’il n’était point dé-
roulédiste pour un sou. On a vu le
résultat. M. Mulac, maire d’Angou-
lême, qui se présentait avec le pro
gramme de la défense républicaine,
est élu avec mille voix de plus que
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an
Départements »
3 fr.
4 fr.
1 5
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
RUE CASIMÏR-PÉRIBR,
Secrétaire de la Rédaction Alfred HENRI
L’Imprimeur-Gérant F. LE KOY
1 S
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 »
On traite à. forfait
LES MOIS
Avril
Le mois d 1 Avril occupait le second
rang dans l'année romaine (Apirilis),
Ovide fait venir son nom du nom grec
de Vénus-Aphrodite, sous l’invoca
tion de laquelle Romulus, aurait placé
le mois. L’astronomie ancienne le pla
çait sous le signe du Taureau, emblè
me du labourage. 11 était représenté
sous la forme d'uu homme dausant au
son d’un instrument.
En l’an 1 1 99, Richard Cœur
de Lion, après avoir battu Philippe-
Aug uste dans plusieurs combats dont
le plus remarquable fut celui de Fret-
teval, assiégeait le château de Cha-
lus ; il revendiquait la propriété d’un
trésor trouvé parle vicomte de Limo
ges : la garnison voulait se rendre,
mais Richard déclara qu’il préférait la
prendre d’assaut et pendre tout^ le
monde. Le quatrième jour du siège
un soldat nommé Gourdon le blessa
au genou d’un trait d'arbalète. Le
chirurgien du roi envenima la plaie
par sa maladresse et l’issue fut fatale
le 6 avril. Cependant la garnison
avait été prise et exécutée . selon les
ordres données. Seul Gourdon avait
été réservé pour un pire supplice. Mais
sa contenance fut si courageuse de
vant Richard, moribond, que celui-ci
fit donner une somme d’argent et la
liberté. Richard fut le premier roi
anglais qui employa le pluriel eu
parlant de lui-même, dans les ordon
nances.
En 1498, au moment où le pro
phète florentin Sanovarole divisait la
ville, un de ses détracteurs s'offrit à
passer dans le feu pour prouver qu’il
mentait. Un dominicain accepta l’é
preuve ; et le peuple s’énerva telle
ment que les magistrats ordonnèrent
l’exécution. Le 7 avril, on alluma un
grand bûcher, et les compétiteurs se
présentèrent, mais en voyant la flam
me, pris de peur, ils cherchèrent un
échappatoire. L’un dit qu’il n’entre
rait dans le feu que l’hostie à la main ;
l’autre lui dénia ce droit; en s’obsti
nant tous deux ils se tirèrent du mau
vais pas et évitèrent une comédie qui
eut pu être dangereuse pour tous les
deux. Le peuple, mécontent, alla pil
ler et mettre à sang un couvent. Sa-
vonarole fat pris et mis à la torture.
31 avoua sas impostures. Il fat pendu
et brûlé avec son soutien principal,
Dominique de Prescia, le 23 mai sui
vant.
Le 2 avril 179 i mourait un homme
fameux dans l’histoire de la Révolu
tion française, Mirabeau. Cet évène
ment) parut, dans le temps, une cala
mité publique. Le département prit
le deuil pour 8 jours et la municipa
lité pour 3. Les uns voulaient l’ense
velir à Saint-Denis, les autres sous
l’autel de la Patrie, au Champ-de-
Mars. Mais l’Assemblée nationale dé
créta qu’il serait inhumé dans l’église
Sainte-Geneviève. Ce fut une céré
monie grandiose ; tous les membres
du gouvernement et le peuple entier
se pressaient sur le parcours du cor
tège. La ville fut illuminée en l’hon
neur du défunt. Cependant, cet hom
me qui disait :
vres », avait inauguré le système ter
rible que ses successeurs devaient si
bien perfectionner. Il mourut effrayé
de l’abîme qu’il avait creusé lui-mê
me : « Les factions, dit-il, vont se
disputer après ma mort les lambeaux
de la monarchie ».
En effet, après lui, arrivèrent tou
tes les horreurs de la Terreur, et trois
ans après, au mois anniversaire de sa
mort, on guillotinait Danton, Des-
moulins, Lacroix, Chabot, Bazire,
Hérault de Séchelles. Mais le cory
phée de cette journée était sans con
tredit Danton, le promoteur de toutes
les grandes mesures révolutionnaires :
il fie mourir les membres de la Gironde
et le tribunal même qu’il avait ins
titué pour les écraser le condamna.
Desmoulins avait surtout fait le mal
par se& écrits : c’est lui qui disait de
Louis XVI, après son retour : « la
bête est prise qu’on l'assomme > et le
21 janvier : « Un roi mort, ce n’est
pas un homme de moins. » Les autres
étaient considérés comme des parti
sans du duc d'Orléans.
Phelippeaux, qui n’avait jamais eu
de relations avec les Cordeliers, n’était
coupable que d’avoir révélé toutes les
horreurs commises en Vendée.
Le club des Cordeliers resta entiè
re ment écrasé.
En 1834, des crises insurrection
nelles éclatèrent à Lyon, Paris et dans
diverses autres villes. On les nomme
les journées d’Avril.
A Lyon, la guerre civile.se déchaîna
à la suite d’uue grève ; la répression
fut impitoyable et se prolongea après
la reddition des rebelles. La ville fut
couverte de sang et pacifiée en trois
jours.
A Lunéville, le maréchal-des-logis
Clément Thomas voulait entraîner
tous les régiments comme lui républi
cains et marcher sur Paris en soule
vant partout la troupe et le peuple.
Trahis, livrés, la plupart des conjurés
furent arrêtés.
A Paris, l’opinion publique fut très
émue : elle était déjà franchement
républicaine et protestait avec chaleur
contre la loi des crieurs publics, les
brutalités policières, et les mesures
rétrogrades ou pusillanimes de Louis-
Philippe. Mais aux nouvelles des mas
sacres, une prise d’armes fut résolue.
Le quartier Beaubourg se couvrit de
barricades et une poignée d’hommes
soutint l’effort de.40,000 soldats, l’ar
tillerie et la garde nationale. Ce fut
une folie de la mort. Les barricades
furent emportées quand presque tous
les défenseurs furent morts. La mai
son n° 12 de la rue Trausnonain fut
envahie par les soldats qui massacrè
rent tous les habitants, femmes, en
fants, malades, comme moyen de ter
reur.
Louis-Philippe triomphait.
Les vainqueurs eurent l’idée de re
lier les auteurs de tous les troubles de
la France à un vaste complot. En
l’absence des accusés, ceux-ci furent
condamnés à des peines très fortes :
la déportation ou dix à viugt ans de
détention. Il y eut fort peu d’acquit
tements. Ce fut le coup de grâce pour
le parti républicain, et devant ces re
présailles nul n’osa plus relever la
tête.
Passons à un ordre d’idées moins
sévère. Le mois d’avril a vu mourir
les plus célèbres favorites de nos rois :
Diane de Poitiers, Gabrielle d’Es-
trées. Mme de Maintenon, Mme de
Pompadour. Mais cette remarque tient
à une observation plus générale, c’est
que la plupart des femmes célèbres
sont mortes en avril : Laure, la du
chesse de Longueville; Mlle de Mont-
pensier ; Mmes de Sévigné, de Caylus,
Jeanne de Navarre; Elisabeth d’An
gleterre ; Christine de Suède, etc.
Plusieurs écrivains mystiques en ont
conclu que le mois d’avril est le plus
dangereux pour toutes les femmes eu
général. Mais ne l’est-il pas aussi
pour les hommes, car c’est en ce mois
de renouveau que l’amour fait le plus
de ravages dans tous les cœurs et que
s’ébauchent les plus tendres liaisons.
Tous les poètes anciens l’ont constaté
et se sont servis de son nom pour
symboliser le début heureux dèTado-
lescence.
Gustave GUITTON.
E EXÉCUT
Nous reproduisons ci-après le texte
d'une affiche qui vient d’être apposée
au Havre et dans la banlieue.
Bien que cette protestation fût
attendue par tous les républicains
comme l’expression nécessaire de l’in
dignation contre la conduite des deux
députés du Havre, nous n’en devons
pas moins féliciter le groupe de
citoyens clairvoyants qui ont entre
pris de faire connaître à notre popu
lation les lamentables défaillances et
les trahisons politiques de MM. Ris-
pal et Brindeau. Etant donnée que la
presse quotidienne est plus ou moins
dans la main de ces Messieurs, ou
qu’elle a, — tel Le Petit havre , —
pris une large part de responsabilité
dans le choix de tels mandataires, il
fallait s’adresser au grand public par
voie d’affiches.
Une fois de plus, et dans les cir
constances les plus graves, MM. Ris-
pal et Brindeau ont obéi à la réaction
cléricale. Ainsi se dévoile aux yeux
les moins clairvoyants le pacte de
1898, celui conclu entre ces Messieurs
et les autorités de sacristie, pour ap
porter à leur élection le concours una
nime des agitateurs de La Croix. Elus
des cléricaux, ils ont voté pour et
avec les cléricaux. Us viennent de
payer leur dette, en livrant à leurs
adversaires les républicains de bonne
foi qui, trompés par leurs promesses,
ont voté pour eux.
Mais l’heure de l’expiation sonnera,
qu’ils en soient bien assurés. Ce n’est
jamais en vain qu’on dupe jusqu'à
ses propres amis. Et nous savons per
tinemment que, dans le groupe qui a
décidé d’infliger publiquement à MM.
Brindeau et Rispal la correction qu’ils
ont méritée, et parmi ceux qui font
les frais de cette propagande néces
saire contre ces républicains à faux
nez, se trouvent un grand nombre de
ceux qui ont patronné leur élection.
Cela’est de bon augure pour le rè
glement de comptes de l’année pro
chaine.
Si tous les républicains abandon
nent ces deux députés, redevenus can
didats, qui donc leur restera, fidèle ?
Eh ! Parbleu, M. Flavien Brenier
et son escorte de bayados...
VERUS
MM. RISPAL ET BRINDEAD
passés à l’ennemi
Citoyens,
Le 29 mars 1901, la Chambre des
députés, par 303 voix contre 224,
votait l’ensemble de la Loi sur les
Associations, loi destinée à combattre
l’invasion cléricale et à élargir les
droits des citoyens français au point
de vue de leur groupement.
La majorité de 303 voix se compose
uniquement de républicains.
La minorité de 224 voix comprend
la coalition réactionnaire-nationaliste
qui, depuis deux ans, combat avec
acharnement le gouvernement de
Défense républicaine.
Dans cette coalition de rancunes
mélinistes et d’espérances cléricales
figurent MM. Rispal et Brindeau.
Hier, en défendant MM. Marcel
Habert et Déroulède, artisans de
guerre civile, MM. Rispal et Brindeau
donnaient des gages aux agitateurs
de là réaction.
Le Groupe Nationaliste , ayant pour
président M. Flavien Brenier, les féli
citait chaudement.
Aujourd’hui MM. Rispal et Brin
deau méritent de plus la confiance
de la réaction cléricale et le désaveu
des républicains.
S’inspirant uniquement de leur
haine aveugle contre le Ministère, au
mépris des intérêts du Havre et de la
République, ils n’hésitent pas à servir
la cause des Jésuites, Assomption-
nistes, Dominicains et autres congré
gations parasites qui obéissent à des
chefs ou supérieurs étrangers et refu
sent de se soumettre aux lois Fran
çaises !
Républicains,
MM. Rispal et Brindeau, qu’on a
déjà défiés de rendre compte de leurs
votes en réunion publique au Havre
se dérobent prudemment !
Leurs anciens amis du Comité Central
les renient, le PETIT HAVRE lui-même
les abandonne ! !
Si jamais ces deux députés, évadés
du parti républicain, ont l’audace de
solliciter vos suffrages, vous leur
répondiez:
« On ne confie pas la défense du
Drapeau à ceux qui. dans une bataille
décisive, sont passés à l’ennemi ! »
Un groupe de Républicains.
LES ÉLECTIONS DE DIMANCHE
La journée de dimanche dernier
n'a pas été brillante pour les nationa
listes.
Dans la Charente, à Angoulême, le
candidat républicain est élu; avec une
majorité de quatre mille voix, à la
place de Déroulède, déchu.
Dans l’arrondissement de Ram
bouillet, où il s’agissait de remplacer
M. Marcel Habert, il y a ballottage ;
mais le républicain, M. Bascou, arrive
en tête de liste, ce qui est d’un bon
augure.
C’est un résultat inespéré, ces deux
circonscriptions ayant toujours été
considérées comme deux foyers de
reaction où les idées républicaines ne
pénétraient que ridiculement traves
ties par les parodistes césariens.
En outre, dans le Finistère, le
nouveau sénateur nationaliste; élu en
remplacement d’un autre nationaliste
décédé, a obtenu cent voix de moins
que son prédécesseur.
Los anciens partis sont ainsi préci
pités vers l’abîme où ils ne tarderont
pas à disparaître.
Il faut féliciter le gouvernement de
ces victoires électorales. Les bons mi
nistres font les bons électeurs, et le
suffrage universel vote désormais pour
la République, quand ceux qui ont la
responsabilité du pouvoir le défendent
avec énergie et sans arrière-pensée.
A RAMBOUILLET
Une réunion, où assistaient de nom
breuses notabilités politiques de l’ar
rondissement de Rambouillet, a eu
lieu hier à Versailles ; elle avait pour
objet d’étudier la situation créée au
parti républicain par le scrutin qui a
eu lieu dimanche dernier.
Il a été décidé à l’unanimité que,
conformément à la discipline, tous les
républicains devaient sé grouper au
tour du candidat désigné par le suf
frage universel, M. Olivier Bascou.
11 a été donné, notamment, lecture
d’une lettre de M. Poirier, sénateur
de la Seine, maire de Behoust, canton
de Montfort - l’Àmaury, formulant
ainsi la résolution prise :
« J’estime que la discipline la plus
rigoureuse s'impose à tous les répu
blicains; ils doivent voter pour celui
des candidatt qui a obtenu le plus de
suffrage au dremier tour, M. Olivier
Bascou ; que toutes démarches doi
vent être faites auprès des autres can
didats républicains pour qu’ils se dé
sistent afin d’assurer le succès contre
M. de Caraman. »
À la suite de cette réunion impor
tante le succès du candidat républi
cain semble ne plus faire aucun doute.
ÉLECTION LÉGISLATIVE
Les électeurs de la l re circonscrip
tion de Bourg (Ain) seront convoqués
pour le 28 avril prochain, à l’effet
d'élire un député, en remplacement
de M. Pochon, devenu sénateur.
Deux candidats républicains sont
en présence : M. Goujon, avocat, fils
du docteur Goujon, sénateur du dé
partement, et M. Authier, conseiller
général de l’Ain et président du tri
bunal de Langres.
EFFONDREMENT NATIONALISTE
Eh bien, lec électeurs d’Àngoulême
n’ont pas tiré en l’air. M. Déroulède
est atteint en pleine poine. C’est pour
lui un coup plus dur encore qua l’é
lection de Niort, où son candidat,
estampillé au titre du plébiscite, fut
si piteusement battu. M. Déroulède
considérait Angoulême comme son
fief. Il y était chez lui. On se souvient
qu’au lendemain de sa condamnation,
il donna mandat à Coppée de le re
présenter dans la circonscription jus
qu’au jour où il pourrait rentrer glo
rieusement en France, acclamé par
une foulé idolâtre. Le président d’hon
neur de la Patrie française accepta et
le fit savoir à tous, amis et ennemis.
Il ne manquait à ce petit contrat
qu’une signature, celle des électeurs ;,
les élections mnnicipales d’Àngoulême
prouvèrent qu’ils n’étaient pas très
disposés à la donner. M. François
Coppée le comprit, et, en homme
avisé, il se défila. Ce qu’il y a de ca
ractéristique, c’est que la Patrie fran
çaise ne put dénicher un candidat se-
lon le cœur de M. Déroulède, un
homme qui osât porter le drapeau du
nationalisme prétendu républicain. Il
fallut se rabattre sur un conservateur
réactionnaire à la vieille mode, an
cien député de la circonscription.
M, Gellibert des Séguin?, qui prit
soin de déclarer qu’il n’était point dé-
roulédiste pour un sou. On a vu le
résultat. M. Mulac, maire d’Angou-
lême, qui se présentait avec le pro
gramme de la défense républicaine,
est élu avec mille voix de plus que
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