Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1901-01-26
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 26 janvier 1901 26 janvier 1901
Description : 1901/01/26 (N248). 1901/01/26 (N248).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263447f
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/05/2019
A
6* Aosée — li° 248.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
J
Samedi 26 Janvier 1901.
Réveil
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX. DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements b 4 f r .
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, RUE GASIMIR-PÉRIER, 15
Secrétaire de la Rédaction. * ASfo*e L’Imprimeur-Gérant. w. LE ROY
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 j>
On traite à forfait
Etude d’Histoire Locale
II. BR1NDEAU & RISPAL
(1 er Article)
Les lecteurs de ce journal ont pu
lire dans les quotidiens la liste des
députés qui ont voté pour ou contre
l'affichage de l’admirable discours
de M. Waldeck-Rousseau sur les
congrégations.
Bien entendu, comme d’ordinaire,
le vote des deux députés du Havre
s’est confondu avec ceux de la
droite toute entière, des Cassagnac,
des de Mun, des Lasies. En agis
sant ainsi, MM. Brindeau et Rispal
n’étonnent pas ceux qui, depuis
longtemps renseignés sur le répu
blicanisme des deux personnages
en question. Ils savent que jamais,
dwpèbo que lo suffrage universel
existe, la députation du Havre
n’est tombée si bas, comme carac
tère, comme influence politique,
comme esprit démocratique.
Ce n’est pas pour eux que nous
traçons ces lignes, mais pour ceux
qui ont naïvement cru que le mot
« République > employé dans les
discours ou les affiches de MM.
Rispal et Brindeau, pouvait avoir
pour ces deux députés une signifi
cation quelconque. Il est temps que
l’on sache et que l’on définisse bien
la ligne de conduite de ces amis de
M. Méliue. Et pour cela il n’est pas
inutile de faire un peu d’histoire lo
cale, de récapituler certains faits et
gestes, d’éclairer le présent au
moyen du passé, pour garantir
l’avenir.
Mais procédons par ordre.
M. BRINDEAU -
Ceux qui connaissent M. Brindeau
depuis sa prime jeunesse n’ont ja
mais eu aucune illusion sur la nature
de sou caractère. A vrai dire, il
n’en a pas. Fort capable d’éiucu-
brer un travail de compilation, de
déguiser, sous une forme d’ailleurs
filandreuse, les idées des autres, il
est réfractaire à tout ce qui consti
tue l’originalité, l’indépendance de
l’esprit. Il apparaît comme une sorte
d’eunuque qui s’étudierait à simuler
des gestes virils.
On sait comment il est entré
dans la politique : par le Conseil
municipal. C’est un exemple frap
pant du népotisme provincial. Son
père, qui n’était certes pas un aigle,
était généralement considéré comme
un ferme républicain. On remarqua
fort ses obsèques civiles, au grand
scandale du clergé séculier et régu
lier. Son dernier acte fut l’affirma
tion courageuse de ses convictions
anticléricales.
Auprès des républicains, cela
semblait une garantie, une sorte de
marque de famille, et ils favorisè
rent l’élection de ce jeune homme
qui n’avait jamais rien fait, mais
qui passait pour un bon garçon.
On sait ce qui suivit, et les lamen
tables équipées que courut depuis
lors le parti républicain dans notre
ville. La faute en incombe surtout à
un certain nombre de malins, qui
trouvèrent plaisant à un moment
donné d’élever M. Brindeau à la
mairie pour être, sur son nom, les
maîtres réels de la situation. Ce
n’est pas d’aujourd’hui, hélas !
qu’existent les combinaisons et les
intrigues des Maires du Palais. Le
résultat fut la nomination de M.
Brindeau contre M. Marais, grâce
à la défection d’un Marical, qui trem
blait pour son écharpe et le vote
d’un Acher qui s’essayait déjà à son
œuvre de division républicaine et de
réaction.
L’exercice de cette magistrature
fut en vérité peu brillante, quoi
qu’aient prétendu les frères et amis.
Le principal souvenir qui en subsiste
est cette queue de mendiants qu’on
avait instituée à la mairie, au lieu
de les adresser au Bureau de bien
faisance, et qui tendaient à faire
croire à des prodigalités néroniennes.
L’incident capital du proconsulat
de celui qu’on appelait plaisamment
le microbe des économies fut la laïci
sation du Bureau de bienfaisance.
Qu’on se reporte à la séance du
Conseil municipal du 3 mars 1891,
et l’on verra que déjà M. Brindeau
ne cachait pas ses sympathies pour
les congréganistes de toute couleur
et de tout poil. Son ami Rispal venait
à la rescousse. Le principal argu
ment de ces messieurs consistait à
faire croire que la laïcisation ren
drait impossible l’exercice de la bien
faisance et tarirait les ressources du
Bureau. Le Conseil passa outre par
17 voix contre 13. Les dames visi
teuses devaient se retirer en masse,
affirmait M. Brindeau. Rien que
cette prétention montrait bien d’ou
venait la résistance a la reforme et
quelles Egéries agissaient,
A la question financière le public
répondit en comblant les vides pro
duits dans la quête annuelle par
l’abstention des réactionnaires. Les
RR. PP. Dominicains cessèrent de
verser les b francs qu’ils allouaient
généreusement chaque année au Bu
reau de bienfaisance. Mais, par com
pensation, un membre de la Com
mission administrative, M. Lan-
drieu, trouvait moyen de recueillir
dans sa clientèle une somme de plus
de 16,000 francs. On avait répondu
à l’insolence cléricale par le plus vi
goureux des soufflets. M. Brindeau
dut en prendre sa part.
Rappellerons-nous les humilia
tions des années qui suivirent?
L’élévation de M. Félix Faure à la
présidence de la République, à la
stupéfaction et presque à l’indigna
tion des républicains qui le connais
saient et qui déploraient l’échec de
Brisson. M. Rispal lui-même s’en
ouvrait à tout venant.
La 2 e circonscription tomba, on
peut le dire, de Charybde en Scylla,
YERUS
(à suivre )
Comité Républicain Démocratique
Les membres du Comité sont in
formés que la réunion mensuelle aura
lieu, au Cercle Franklin, le Vendredi
1 er Février , à neuf heures précises du
soir.
ORDRE DU JOUR :
1° Lecture du procès-verbal de la der
nière séance ;
2° Appel nominal ;
3° Présentation de nouveaux adhérents ;
4° Questions diverses.
DEFAUT DI FRANCHISE
La loi proposée est une loi de
tyrannie et de persécution : telle est
la thèse de M. Ribot, libéral impé
nitent.
Pourquoi ? où est la tyrannie ? Où
est la persécution ?
Toutes les associations ne seront-
elles pas libres, sans autorisation
préalable ? Si bien.
Est-ce que les associations poli
tiques, même les plus hostiles au gou
vernement, ne pourront pas se cons
tituer ? Si bien.
Est-ce que les catholiques ne pour
ront pas former entre eux des asso
ciations religieuses pour travailler à
la propagation de leurs croyances ? Si
bien.
Alors, qui sera tyrannisé ? qui sera
persécuté !
Les congrégations?
Mais les congrégations ne sont-elles
pas, d’après la légalité actuelle, sou
mises à la nécessité de l’autorisation
préalable? Si bien.
Est-ce que le projet du gouverne
ment change quelque chose à la si
tuation des congrégations autorisées?
Rien du tout.
Alors, qu’est-ce qui excite l’indi-
guacion du libéral M. Ribot?
Ceci ; le gouvernement propose
d’appliquer la légalité actuelle aux
congrégations constituées sans auto
risation, contrairement à la loi.
On n’est pas libéral, selon M.
Ribot, quand on demande que les
congrégations se soumettent à la loi
actuelle, à celle que M. Ribot ap
prouve, puisqu’il en demande le
maintien.
D’où il résulte, clair comme le
jour,-que M. Ribot tient à conserver
la législation actuelle, à la condition
qu’on ne l’applique pas. Il aurait dû
le dire franchement.
LA LOI SUR LES ASSOCIATIONS
Réunion de la Commission — Suppression
de l'article 2 — Les amendements
Si la séance delà Chambre a été levée
mercredi en signe de deuil à l’oc
casion de la mort de la reine d’An
gleterre, le débat sur le projet relatif
aux associations ne reprendra que
lundi.
Après l’intervention des abbés
Gayraud et Lemire, la discussion gé
nérale sera close et l’on passera aus
sitôt à l’exameu des articles.
La uommission, qui a déjà re
poussé les contre-projets, s’est réunie
pour examiner les amendements dé
posés aux divers articles.
Elle a pris tout d’abord une déci
sion assez inattendue.
L’article 2 du projet déclare nulle
et de nul effet toute association fondée
en vue d’un objet illicite, contraire
aux lois, à l’ordre public, aux bonnes
mœurs, à l’unité nationale et à la
forme du gouvernement de la Répu
blique.
Cet article a soulevé d’assez vives
objections, et les délégués des groupes
républicains avaient rédigé un texte
différent.
La Commission a purement et sim
plement supprimé l’article 2 : cette
décision a été prise à une voix de
majorité.
On expliquait après la réunion que
deux membres de la Commission, fa
vorables au texte rédigé par les grou
pes républicains, avaient voté la sup
pression de l’article 2 pour lui subs
tituer ensuite l’amendemeut proposé.
Mais ou n’a pas voté sur cet amende
ment.
La Commission a ensuite remplacé
le texte de F article 5 par le texte que
les groupes républicains ont rédigé.
L’article 5 était ainsi conçu :
Les directeurs et administrateurs
de l’association pourront la représen
ter soit dans les actes prévus par les
statuts, soit en justice.
Le nouveau texte porte que toute
association pourra ester eu justice et
posséder les apports mobiliers de ses
membres et le local destiné à son ad
ministration et à ses réunions.
À cette désignation sont ajoutés les
immeubles strictement nécessaires à
l’accomplissement du but que l’asso
ciation se propose.
La Commission a, en outre, décidé
de demander la déclaration d’urgence
en faveur du projet après la clôture
de la discussion générale.
Le groupe radical socialiste, dans
sa réunion d’hier, après avoir discuté
certains articles du projet, a résolu de
faire imprimer les discours de MM.
Waldeck-Rousseau, Henri Brisson,
Viviani et Trouillot, et de les faire
répandre à titre de propagande.
LES GÉNÉR AUX RÉAC TIONNAIRES
Plusieurs de nos confrères, notam
ment Y Autorité et la Libre Parole , four
nissent une information qui n’est pas
faite pour nous surprendre.
Ils annoncent que le comité sénato
rial de la Loire-Inférieure a décidé de
présenter le général Geslin de Bour
gogne à l’élection sénatoriale qui aara
lieu prochainement pour remplacer
M. Le Cour-Grandmaison, décédé. Le
général Geslin de Bourgogne, qui
vient d’être mis en disponibilité par
le ministre de la guerre, demanderait
la liquidation de sa pension de re
traite.
Les officiers généraux réaction
naires, à la suite du général Mercier,
veulent se faire élire sénateurs. Tous
se présentent dans des départements
où le corps électoral est en majorité
monarchiste.
A ce procédé nouveau nous ne
voyons que des avantages : le public
se trouvera édifié, il comprendra le
bien-fondé de nos critiques, il lui
sautera aux yeux que ces chefs de
l’armée, qui abordent la politique en
adversaires déterminés de la Bépr
blique, la devaient servir avec
médiocre dévouement. }
LA REINE D'ANGLETERRE
Victoria I er , reine d’Angleterre, est
née à Londres le 24 mai 1818. Lille
unique, elle devint, à la mort de son
père, héritière du trône d’Angleterre
qu’occupait son oncle Guillaume IY.
Ce monarque avait pris soin de la
faire initier par lord Melbourne au
mécanisme de la constitution anglaise;
il acquit un grand ascendant sur son
esprit.
Victoria succéda à son oncle le 20
juin 1837 et fut solennellement cano
nisée à Westminster. Son premier
acte politique fut de maintenir au
pouvoir le ministère Wbig, présidé
par Melbourne, et de manifester son
intention de gouverner d’après des
idées libérales.
En 1840, elle épousa le prince de
Saxe-Cobourg, puis le ministère libé
ral ayant été renversé par le Parle
ment, elle laissa désormais celui-ci
gouverner le pays et se contenta de
régner, appelant au pouvoir les hom
mes qui représentaient la majorité.
Rappelons brièvement les faits les
plus saillants de son existence : ^
Louis- Philippe recherchait l’al
liance anglaise. Malgré les efforts de
la princesse Clémentine, la reine Vic
toria ne voulut pas se rendre à Paris-
Elle accepta seulement d’aller voir le
roi au château d’Eu, près du Tréport.
La réception fut brillante, et l’année
suivante, en 1844, Louis-Philippe lui
rendit sa visite à Londres.
La reine Victoria inaugura à Lon
dres, en 1851, la première exposition
universelle des produits et de l’indus
trie. Puis, Napoléon III étant venu
lui faire visite à Windsor, elle se dé
cida à aller à Paris on 1855, au mo
ment de l’exposition. Pendant la du
rée de son séjour, de grandes fêtes
furent organisées.
Très affectée par la mort du prince
Albert, son intime et seul secrétaire,
elle vécut depuis 1861 presque cons
tamment retirée à Osborne ou à BaR-
moral.
Cet isolement de la reine mécon
tentait le peuple et les commerçants
qui se plaignaient de la disparition
du travail que crée le luxe de la cour.
Le mécontentement fut si vif, qu'un
membre du Parlement fit une motion
par laquelle il demandait que lr A reine
abdiquât ou qu’on établit une r égence. -
M. Dixon, mû par le même se’ ntiment,
proposa au Parlement de f a i re une
révision de la liste civile . et u e voir
s’il n’y aurait pas moye a de retirer
toutes les économies q a ’ e u e devait
faire à la suite de son Venre d’exis
tence.
En 1876, la reine T y ict0I q a demanda
au Parlement de lu' A voter un nouveau
îîf oratrice. Malgré le
ent que souleva cette
aîorité des Communes
ui voter le bill le
20
an
X.G.
vif mécontentem
demande, la m
consentit à 1 t
mars.
Comme tr
fut l’objet JUS ^ es souverains, la reine
E n de plusieurs attentats,
essayé d 38, deux individus avaient
tuer : - e s’introduire la nuit pour la
Buck' I e premier dans le palais de
îngham, le second dans le châ-
. de Windsor.
Le II juin 1840, dans Constitu-
.on Hill, au moment où elle rentrai
de sa promenade habituelle, accom
pagnée du prince Albert, elle avai
essuyé deux coups de pistolet.
En décembre 1840, un jeue homm
de dix-sept ans qui voulait attenter
ses jours, fut trouvé blotti sous u
tear
6* Aosée — li° 248.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
J
Samedi 26 Janvier 1901.
Réveil
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX. DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements b 4 f r .
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, RUE GASIMIR-PÉRIER, 15
Secrétaire de la Rédaction. * ASfo*e
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 j>
On traite à forfait
Etude d’Histoire Locale
II. BR1NDEAU & RISPAL
(1 er Article)
Les lecteurs de ce journal ont pu
lire dans les quotidiens la liste des
députés qui ont voté pour ou contre
l'affichage de l’admirable discours
de M. Waldeck-Rousseau sur les
congrégations.
Bien entendu, comme d’ordinaire,
le vote des deux députés du Havre
s’est confondu avec ceux de la
droite toute entière, des Cassagnac,
des de Mun, des Lasies. En agis
sant ainsi, MM. Brindeau et Rispal
n’étonnent pas ceux qui, depuis
longtemps renseignés sur le répu
blicanisme des deux personnages
en question. Ils savent que jamais,
dwpèbo que lo suffrage universel
existe, la députation du Havre
n’est tombée si bas, comme carac
tère, comme influence politique,
comme esprit démocratique.
Ce n’est pas pour eux que nous
traçons ces lignes, mais pour ceux
qui ont naïvement cru que le mot
« République > employé dans les
discours ou les affiches de MM.
Rispal et Brindeau, pouvait avoir
pour ces deux députés une signifi
cation quelconque. Il est temps que
l’on sache et que l’on définisse bien
la ligne de conduite de ces amis de
M. Méliue. Et pour cela il n’est pas
inutile de faire un peu d’histoire lo
cale, de récapituler certains faits et
gestes, d’éclairer le présent au
moyen du passé, pour garantir
l’avenir.
Mais procédons par ordre.
M. BRINDEAU -
Ceux qui connaissent M. Brindeau
depuis sa prime jeunesse n’ont ja
mais eu aucune illusion sur la nature
de sou caractère. A vrai dire, il
n’en a pas. Fort capable d’éiucu-
brer un travail de compilation, de
déguiser, sous une forme d’ailleurs
filandreuse, les idées des autres, il
est réfractaire à tout ce qui consti
tue l’originalité, l’indépendance de
l’esprit. Il apparaît comme une sorte
d’eunuque qui s’étudierait à simuler
des gestes virils.
On sait comment il est entré
dans la politique : par le Conseil
municipal. C’est un exemple frap
pant du népotisme provincial. Son
père, qui n’était certes pas un aigle,
était généralement considéré comme
un ferme républicain. On remarqua
fort ses obsèques civiles, au grand
scandale du clergé séculier et régu
lier. Son dernier acte fut l’affirma
tion courageuse de ses convictions
anticléricales.
Auprès des républicains, cela
semblait une garantie, une sorte de
marque de famille, et ils favorisè
rent l’élection de ce jeune homme
qui n’avait jamais rien fait, mais
qui passait pour un bon garçon.
On sait ce qui suivit, et les lamen
tables équipées que courut depuis
lors le parti républicain dans notre
ville. La faute en incombe surtout à
un certain nombre de malins, qui
trouvèrent plaisant à un moment
donné d’élever M. Brindeau à la
mairie pour être, sur son nom, les
maîtres réels de la situation. Ce
n’est pas d’aujourd’hui, hélas !
qu’existent les combinaisons et les
intrigues des Maires du Palais. Le
résultat fut la nomination de M.
Brindeau contre M. Marais, grâce
à la défection d’un Marical, qui trem
blait pour son écharpe et le vote
d’un Acher qui s’essayait déjà à son
œuvre de division républicaine et de
réaction.
L’exercice de cette magistrature
fut en vérité peu brillante, quoi
qu’aient prétendu les frères et amis.
Le principal souvenir qui en subsiste
est cette queue de mendiants qu’on
avait instituée à la mairie, au lieu
de les adresser au Bureau de bien
faisance, et qui tendaient à faire
croire à des prodigalités néroniennes.
L’incident capital du proconsulat
de celui qu’on appelait plaisamment
le microbe des économies fut la laïci
sation du Bureau de bienfaisance.
Qu’on se reporte à la séance du
Conseil municipal du 3 mars 1891,
et l’on verra que déjà M. Brindeau
ne cachait pas ses sympathies pour
les congréganistes de toute couleur
et de tout poil. Son ami Rispal venait
à la rescousse. Le principal argu
ment de ces messieurs consistait à
faire croire que la laïcisation ren
drait impossible l’exercice de la bien
faisance et tarirait les ressources du
Bureau. Le Conseil passa outre par
17 voix contre 13. Les dames visi
teuses devaient se retirer en masse,
affirmait M. Brindeau. Rien que
cette prétention montrait bien d’ou
venait la résistance a la reforme et
quelles Egéries agissaient,
A la question financière le public
répondit en comblant les vides pro
duits dans la quête annuelle par
l’abstention des réactionnaires. Les
RR. PP. Dominicains cessèrent de
verser les b francs qu’ils allouaient
généreusement chaque année au Bu
reau de bienfaisance. Mais, par com
pensation, un membre de la Com
mission administrative, M. Lan-
drieu, trouvait moyen de recueillir
dans sa clientèle une somme de plus
de 16,000 francs. On avait répondu
à l’insolence cléricale par le plus vi
goureux des soufflets. M. Brindeau
dut en prendre sa part.
Rappellerons-nous les humilia
tions des années qui suivirent?
L’élévation de M. Félix Faure à la
présidence de la République, à la
stupéfaction et presque à l’indigna
tion des républicains qui le connais
saient et qui déploraient l’échec de
Brisson. M. Rispal lui-même s’en
ouvrait à tout venant.
La 2 e circonscription tomba, on
peut le dire, de Charybde en Scylla,
YERUS
(à suivre )
Comité Républicain Démocratique
Les membres du Comité sont in
formés que la réunion mensuelle aura
lieu, au Cercle Franklin, le Vendredi
1 er Février , à neuf heures précises du
soir.
ORDRE DU JOUR :
1° Lecture du procès-verbal de la der
nière séance ;
2° Appel nominal ;
3° Présentation de nouveaux adhérents ;
4° Questions diverses.
DEFAUT DI FRANCHISE
La loi proposée est une loi de
tyrannie et de persécution : telle est
la thèse de M. Ribot, libéral impé
nitent.
Pourquoi ? où est la tyrannie ? Où
est la persécution ?
Toutes les associations ne seront-
elles pas libres, sans autorisation
préalable ? Si bien.
Est-ce que les associations poli
tiques, même les plus hostiles au gou
vernement, ne pourront pas se cons
tituer ? Si bien.
Est-ce que les catholiques ne pour
ront pas former entre eux des asso
ciations religieuses pour travailler à
la propagation de leurs croyances ? Si
bien.
Alors, qui sera tyrannisé ? qui sera
persécuté !
Les congrégations?
Mais les congrégations ne sont-elles
pas, d’après la légalité actuelle, sou
mises à la nécessité de l’autorisation
préalable? Si bien.
Est-ce que le projet du gouverne
ment change quelque chose à la si
tuation des congrégations autorisées?
Rien du tout.
Alors, qu’est-ce qui excite l’indi-
guacion du libéral M. Ribot?
Ceci ; le gouvernement propose
d’appliquer la légalité actuelle aux
congrégations constituées sans auto
risation, contrairement à la loi.
On n’est pas libéral, selon M.
Ribot, quand on demande que les
congrégations se soumettent à la loi
actuelle, à celle que M. Ribot ap
prouve, puisqu’il en demande le
maintien.
D’où il résulte, clair comme le
jour,-que M. Ribot tient à conserver
la législation actuelle, à la condition
qu’on ne l’applique pas. Il aurait dû
le dire franchement.
LA LOI SUR LES ASSOCIATIONS
Réunion de la Commission — Suppression
de l'article 2 — Les amendements
Si la séance delà Chambre a été levée
mercredi en signe de deuil à l’oc
casion de la mort de la reine d’An
gleterre, le débat sur le projet relatif
aux associations ne reprendra que
lundi.
Après l’intervention des abbés
Gayraud et Lemire, la discussion gé
nérale sera close et l’on passera aus
sitôt à l’exameu des articles.
La uommission, qui a déjà re
poussé les contre-projets, s’est réunie
pour examiner les amendements dé
posés aux divers articles.
Elle a pris tout d’abord une déci
sion assez inattendue.
L’article 2 du projet déclare nulle
et de nul effet toute association fondée
en vue d’un objet illicite, contraire
aux lois, à l’ordre public, aux bonnes
mœurs, à l’unité nationale et à la
forme du gouvernement de la Répu
blique.
Cet article a soulevé d’assez vives
objections, et les délégués des groupes
républicains avaient rédigé un texte
différent.
La Commission a purement et sim
plement supprimé l’article 2 : cette
décision a été prise à une voix de
majorité.
On expliquait après la réunion que
deux membres de la Commission, fa
vorables au texte rédigé par les grou
pes républicains, avaient voté la sup
pression de l’article 2 pour lui subs
tituer ensuite l’amendemeut proposé.
Mais ou n’a pas voté sur cet amende
ment.
La Commission a ensuite remplacé
le texte de F article 5 par le texte que
les groupes républicains ont rédigé.
L’article 5 était ainsi conçu :
Les directeurs et administrateurs
de l’association pourront la représen
ter soit dans les actes prévus par les
statuts, soit en justice.
Le nouveau texte porte que toute
association pourra ester eu justice et
posséder les apports mobiliers de ses
membres et le local destiné à son ad
ministration et à ses réunions.
À cette désignation sont ajoutés les
immeubles strictement nécessaires à
l’accomplissement du but que l’asso
ciation se propose.
La Commission a, en outre, décidé
de demander la déclaration d’urgence
en faveur du projet après la clôture
de la discussion générale.
Le groupe radical socialiste, dans
sa réunion d’hier, après avoir discuté
certains articles du projet, a résolu de
faire imprimer les discours de MM.
Waldeck-Rousseau, Henri Brisson,
Viviani et Trouillot, et de les faire
répandre à titre de propagande.
LES GÉNÉR AUX RÉAC TIONNAIRES
Plusieurs de nos confrères, notam
ment Y Autorité et la Libre Parole , four
nissent une information qui n’est pas
faite pour nous surprendre.
Ils annoncent que le comité sénato
rial de la Loire-Inférieure a décidé de
présenter le général Geslin de Bour
gogne à l’élection sénatoriale qui aara
lieu prochainement pour remplacer
M. Le Cour-Grandmaison, décédé. Le
général Geslin de Bourgogne, qui
vient d’être mis en disponibilité par
le ministre de la guerre, demanderait
la liquidation de sa pension de re
traite.
Les officiers généraux réaction
naires, à la suite du général Mercier,
veulent se faire élire sénateurs. Tous
se présentent dans des départements
où le corps électoral est en majorité
monarchiste.
A ce procédé nouveau nous ne
voyons que des avantages : le public
se trouvera édifié, il comprendra le
bien-fondé de nos critiques, il lui
sautera aux yeux que ces chefs de
l’armée, qui abordent la politique en
adversaires déterminés de la Bépr
blique, la devaient servir avec
médiocre dévouement. }
LA REINE D'ANGLETERRE
Victoria I er , reine d’Angleterre, est
née à Londres le 24 mai 1818. Lille
unique, elle devint, à la mort de son
père, héritière du trône d’Angleterre
qu’occupait son oncle Guillaume IY.
Ce monarque avait pris soin de la
faire initier par lord Melbourne au
mécanisme de la constitution anglaise;
il acquit un grand ascendant sur son
esprit.
Victoria succéda à son oncle le 20
juin 1837 et fut solennellement cano
nisée à Westminster. Son premier
acte politique fut de maintenir au
pouvoir le ministère Wbig, présidé
par Melbourne, et de manifester son
intention de gouverner d’après des
idées libérales.
En 1840, elle épousa le prince de
Saxe-Cobourg, puis le ministère libé
ral ayant été renversé par le Parle
ment, elle laissa désormais celui-ci
gouverner le pays et se contenta de
régner, appelant au pouvoir les hom
mes qui représentaient la majorité.
Rappelons brièvement les faits les
plus saillants de son existence : ^
Louis- Philippe recherchait l’al
liance anglaise. Malgré les efforts de
la princesse Clémentine, la reine Vic
toria ne voulut pas se rendre à Paris-
Elle accepta seulement d’aller voir le
roi au château d’Eu, près du Tréport.
La réception fut brillante, et l’année
suivante, en 1844, Louis-Philippe lui
rendit sa visite à Londres.
La reine Victoria inaugura à Lon
dres, en 1851, la première exposition
universelle des produits et de l’indus
trie. Puis, Napoléon III étant venu
lui faire visite à Windsor, elle se dé
cida à aller à Paris on 1855, au mo
ment de l’exposition. Pendant la du
rée de son séjour, de grandes fêtes
furent organisées.
Très affectée par la mort du prince
Albert, son intime et seul secrétaire,
elle vécut depuis 1861 presque cons
tamment retirée à Osborne ou à BaR-
moral.
Cet isolement de la reine mécon
tentait le peuple et les commerçants
qui se plaignaient de la disparition
du travail que crée le luxe de la cour.
Le mécontentement fut si vif, qu'un
membre du Parlement fit une motion
par laquelle il demandait que lr A reine
abdiquât ou qu’on établit une r égence. -
M. Dixon, mû par le même se’ ntiment,
proposa au Parlement de f a i re une
révision de la liste civile . et u e voir
s’il n’y aurait pas moye a de retirer
toutes les économies q a ’ e u e devait
faire à la suite de son Venre d’exis
tence.
En 1876, la reine T y ict0I q a demanda
au Parlement de lu' A voter un nouveau
îîf oratrice. Malgré le
ent que souleva cette
aîorité des Communes
ui voter le bill le
20
an
X.G.
vif mécontentem
demande, la m
consentit à 1 t
mars.
Comme tr
fut l’objet JUS ^ es souverains, la reine
E n de plusieurs attentats,
essayé d 38, deux individus avaient
tuer : - e s’introduire la nuit pour la
Buck' I e premier dans le palais de
îngham, le second dans le châ-
. de Windsor.
Le II juin 1840, dans Constitu-
.on Hill, au moment où elle rentrai
de sa promenade habituelle, accom
pagnée du prince Albert, elle avai
essuyé deux coups de pistolet.
En décembre 1840, un jeue homm
de dix-sept ans qui voulait attenter
ses jours, fut trouvé blotti sous u
tear
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