Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1900-07-28
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 28 juillet 1900 28 juillet 1900
Description : 1900/07/28 (N222). 1900/07/28 (N222).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32634216
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/05/2019
5 e Année—N® 222.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi 28 Juillet 1909.
Organe du Parti Républicain Démocra\it)ue
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
■
il
1
15,
IR-TTIEÏ GASIMIR-PÉRIER,
1 5
n
|
Secrétaire de la Rédaction Alfred HENRI
L’ImprIMEUR-GÉRANT F. EE ROY
ü
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 »
On traite à forfait
L’abonclance des matières nous oblige
àreporter à notre prochain numéro la
suite de la nouvelle « Une mort téné
breuse », de notre collaborateur Hix.
u «msn
France la St-Barthélemy avec l'In
quisition, et dont nous cherchons à
tout prix à nous débarrasser, qui
a excité la colère des populations
chinoises.
Les Boxers , qui constituent une
très vieille secte religieuse, celle des
Tao-Tsé, que la métaphysique ro
maine blesse le plus profondément,
se sont mis à la tête du mouvement
de résistance contre l’invasion ro*
maine. En quelques mois, ce mou
vement s’est étendu ; devenant na
tional, du nord au sud de la Chine,
conséquence fatale, il s’est généra
lisé à tous les étrangers ou à tout
ce qui, soit de près, soit de loin,
touche à l’étranger. Les chinois
convertis, eux-mêmes, n’ont pas
échappé à la vindicte publique, ce
qui est significatif.
Le cléricalisme n’est pas un objet
d’exportation, nous devrions le sa
voir. J’entends bien que la Croix ,
dans son numéro de mardi, nous dit
que la France fut et demeure le ser
gent de Dieu, que son rôle, bon gré,
mal gré est de faire tuer ses en
fants par le feu et par les épidémies,
pour la plus grande gloire du sou
verain pontife. Peut-on tenir un
langage plus inconscient, plus astu
cieux et plus criminel? Ainsi, et c’est
là le fait brutal, les nations euro
péennes arment des flottes, envoient
d’innombrables bataillons en Extrê
me-Orient, usent les richesses con
tinentales amassées par la sueur
des travailleurs et finalement font
couler le sang de leurs soldats parce
que des missionnaires, parce que le
clergé, parce que le parti catholi
que, enfin, veut persuader aux Chi
nois cette idée baroque qu'il existe
au-dessus du monde un dieu com
posé de trois personnes. Et si ja
mais le chinois arrivait à le croire,
eh bien, double profit, on retourne
rait plus tard la race jaune contre la
civilisation occidendale trop libre-
penseuse ! Voilà où on aboutit avec
le fanatisme, le mensonge et le pré
jugé.
Elle est singulière, en effet, la
tous les incendies dont nous voyons « vocation » de la France, de la
la flamme s’élever aujourd’hui et | Révolution de s’attacher à faire
menacer l’horizon au-dessus même I prendre aux orientaux ce que nous
La vérité se fait jour au sujet des
causes directes qui ont amené les
tragiques événements de Chine. Les
dernières correspondances adressées
aux chancelleries européennes par
leurs représentants ne laissent au
cun doute à cet égard.
Nous avons déjà sommairement
analysé l’esprit caractéristique du
peuple chinois, ses mœurs, sa philo
sophie, et nous avons indiqué l’an
tagonisme insurmontable des pra
tiques des missionnaires, pratiques
qui sont en opposition formelle avec
les traditions, la manière d’être, et,
en un mot, l’économie sociale de
l’Extrême-Orient.
Dans ces conditions, l’on conce
vra aisément que le conflit avec les
missions catholiques et, partant,
avec l’étranger qui semblait, aux
yeux des fils de l’empire asiatique,
vouloir les imposer, existait à l'état
latent. De-ci, de-là, il se manifestait
seulement par des massacres isolés
pour lesquels on exigeait quelques
réparations, tant que la doctrine
chrétienne ne se trouvait pas en
contradiction flagrante ni en lutte
ouverte avec la doctrine de Confu
cius.
Mais l’église catholique, avec sa
persévérance opiniâtre à l’aide de
laquelle elle compte arriver à domi
ner le monde et à imposer son Dieu
chimérique à tous les hommes,
l’église catholique avait formé le
dessein d'aller plus loin, et au plus
vite, de faire tomber sous son auto
rité les 400 millions d’être humains
qui vivent dans les parages du fleuve
Jaune et du Yang-tsé-Kiang. Folle
et criminelle prétention qui allume
de la seule question chinoise.
L’Eglise donc, au commencement
de l’année, par suite de je ne sais
quelles manœuvres souterraines,
était parvenue à faire consacrer par
un décret de l’impératrice douai
rière, l’existence du culte catholi
que en Chine. Ce décret assignait
même un rang élevé aux prêtres et
évêques catholiques dans la hiérar
chie mandarine,
On se souvient que les Semaines
religieuses , les Croix de France et
de Navarre avec le Courrier du
Havre et autres journaux cléricaux,
annoncèrent la nouvelle à grand
bruit. Or, c’est précisément cette
étincelle qui a allumé la guerre ;
c’est la reconnaissance officielle de
nous refusons à prendre pour nous-
mêmes. De quel droit nous occupons-
nous des affaires religieuses et inté
rieures d’un autre peuple? Et cela
au détriment de notre commerce et
de notre industrie ; car si les jésui
tes et les dominicains se sont établis
nombreux en Chine, depuis 300 ans,
pour créer des prosélytes destinés à
alimenter les flammes ; le chiffre
des négociants et industriels étran
gers reste infime, restreint qu’il est
par les absurdes méthodes et les
pratiques cléricales.
Oui, nous allons sortir du four
reau le glaive des croisades pour
satisfaire aux rancunes de l’Eglise
romaine, pour démontrer avec nos
canons et nos fusils Lebel, comme
culte de l’Etre suprême. J’ai tou
jours considéré, et ce n’est pas inu
tile de le dire, la croyance en un
dieu comme un symptôme d’aberra
tion mentale. N’est-ce pas, vraiment,
un signe de folie caractérisque que
d’imaginer, suivant le dégré de ma
ladie du cerveau, un être surnatu
rel, dragon ou chimère, ailé, chauve
ou velu, auquel on rapporte tous les
phénomènes expliqués ou incompris
de la nature? Notez que personne ne
s’entend sur ce dieu et que nul ne
l’a jamais défini de même forme que
son voisin ne l’a fait.
N’est-ce pas une insulte à la
conscience française que de nous
menacer des pires désastres — ainsi
que le fait la Croix , en rappelant
l’année terrible de 1870 — si nous
ne nous soumettons pas aux so
phismes du Vatican, qui nous assi
gne le rôle vulgarisateur et vengeur
de « sergent » de ce dieu absurde.
Mais passons. Notre honneur
national, par le prosélytisme des
hommes noirs, s’est trouvé en cause
dans l’Asie orientale ; l’on doit le
venger. Soit. Toutefois, ne perdons
pas de vue qu’il importe de laisser
à chacun ses responsabilités et l'ex
piation de ses fautes.
Quand les troupes alliées seront
entrées à Pékin, la Chine entière ne
sera pas conquise ; il faudra, alors,
rassurer les consciences alarmées.
Le premier acte des gouvernements
européens et américain, pour agir
dans ce sens, consisterait à deman
der à l’impératrice douarière de rap
porter le décret reconnaissant le
culte catholique, et, d’autre part,
les mêmes nations devraient pro
clamer solennellement l’indépen
dance religieuse de la Chine, s’en
gageant, chacune en ce qui les
concerne, à interdire et à châtier
les entreprises des missions.
La France devra aussi aban
donner son protectorat religieux,
chose vraiment grotesque pour notre
caractère d’émancipation.
A ce seul prix, nous aurons la
paix réelle en Chine et, libre désor
mais, la civilisation pourra pénétrer
progressivement en Asie.
Alf. HENRI.
LES ANTISÉMITES ?
Ja théologie catholique qui a fait en j Robespierre avec la guillotine, le
M. Loubet et le Conseil Municipal de Paris
Réponse correcte
Il y a quelques jours, le vice-prési
dent et le syndic du Conseil municipal
de Paris avaient été inviter M. Lou
bet à assister à la fête des Arts, qui
sera donnée le 31 juillet, et à la fête
des Sciences, qui aura lieu le 7 août,
dans les salons de l’Hotel de Ville.
Le président de la République avait
demandé deux jours pour faire con
naître sa réponse.
Le bureau du Conseil municipal
ayant négligé d’inviter le président
du Conseil des ministres, on annonce
ue M. Loubet s’est conformé à la
radition qui fait accompagner le chef
de l’Etat, dans toutes les cérémonies
officielles, d’un ou de plusieurs mem
bres du gouvernement, c’est-à-dite
qu’il a dû décliner l’invitation.
Les antisémites déchaînent les hai
nes, les colères des envieux déçus,
des ambitieux rétorqués, des gogos
plumés, contre toute une race qui
n’en peut mais.
Ils spéculent sur les tristes pas
sions humaines. Us s’enrichissent,
se font une puissance aux dépens de
la décadence nationale qu’ils sou
haitent peut-être, à moins qu’ils ne
s’en doutent pas dans leur inconscience
malheureuse.
Mais puisqu’ils sont méchants, ils
savent ce qu’ils font. Ce sont des
néroviens et des sodistes. Us éprou
vent d’âpres jouissances à voir piller
les magasins, saccager les maisons,
brûler les granges, refuser du pain et
l’instruction aux enfants hébreux. Et,
peut-être, derrière des fenêtres, en
lacés dans les bras de chrétiennes
luxurieuses (menant la vie de garçon,
comme dit Régis), ils délirent à con
templer dans la rue le spectacle des
jeunes filles juives, qu’on trousse,
qu’on met nues, qu’on flagelle et
qu’on viole aussi — ce qui est cepen
dant une façon toute spéciale de
témoigner de l’amour à des êtres
pour lesquels on prétend ressentir de
la haine.
Les antisémites sont surtout des
roublards.
11s sont violents et cabotins, parce
que la violence impose aux timorés,
que le cabotinage séduit les badauds,
et qu’ainsi, ils se font des partisans
très nombreux, foule de braves gens,
doux et bons la plupart, qui croient
faire preuve d’indépendance d’esprit
en les suivant dans leur prétendue
révolte contre les puissances d’argent.
Champignons vénéneux du fumier
social, les antisémites sont autant la
honte de la race chrétienne que les
juifs rapaces et trop impitoyables le
sont de la race hébraïque. Sans leur
vouer aucune haine, sans demander
leur extermination, employons-nous
à dessiller les yeux de la foule, à
l’éclairer sur les vraies causes et les
raisonnables conséquences. Que nos
éducateurs mettent dans leur ensei
gnement plus de saine réalité ! Qu’ils
inculquent à nos fils plus de con
science de soi-même, plus d’amour de
son semblable ! Ce bon grain semé
produira, lentement peut-être, mais
à coup sûr, d’excellents fruits, et
notre devise : « Liberté, Egalité,
Fraternité » se justifiera dans la
République de demain.
Véritas.
LES GENS DE LA CROIX
Le sieur Guiard, qui cumule les
fonctions de gérant de la Croix de
Besançon avec celle de charcutier,
vient d’être traduit en police correc
tionnelle pour fraude d’octroi. C’est
bien la peine d’arborer le Christ sur
son enseigne.
LES
Nationalistes et les Conseillers généraux
Les nationalistes commencent à
s’occuper des élections pour le renou
vellement partiel des Conseils géné
raux qui doivent avoir lieu l’an pro
chain.
La Ligue de la Patrie française
vient de désigner un certain nombre
de ses délégués qui vont partir pour
la Province, afin de se mettre en rap
port avec les organisations locales, de
recueillir des souscriptions en vue de
la campagne électorale qu’on veut
mener très activement et de donner
des listes de candidats.
Ceux-ci se présenteraient avec le
patronage de la Ligue de la Patrie
française, et des conférenciers choisis
par les membres du comité directeur
iraient même avant l’ouverture de la
période électorale leur prêter l’appui
de leur parole.
C’est à Paris que sera centralisé la
direction de ce vaste mouvement po
litique dont l’importance est considé
rable et qui doit s’exercer dans la
moitié des cantons de France.
C’est à Paris que les candidats in
vestis prendront le mot d’ordre et
qu’on réunira dans une caisse géné
rale les fonds destinés à soutenir cette
campagne.
Dès maintenant, les délégués de la
Ligue de la Patrie française parcou
rent les départements les plus rappro
chés de la capitale ; mais bientôt ils
étendront leur activité sur tout le ter
ritoire, en procédant région par ré
gion
U est bon de rappeler à ce propos,
qu’au moment du boulangisme, dont
le nationalisme n’est en somme que la
réédition sous une autre forme, une
campagne analogue fut entreprise.
C’est sur le terrain des élections
départementales que le boulangisme
livra, en 1889, sa suprême bataille.
Cette bataille, il la perdit lamen
tablement,' et le vote des électeurs
cantonnaux mit en déroute cette coa
lition de mécontents et de réaction
naires qui faillit compromettre l’exis
tence de la République.
La situation est la même aujour
d’hui, à cela près qu’elle est beaucoup
moins dangereuse, et l’on peut être
certain que, malgré les efforts de la
Ligue de la Patrie française, les élec
tions de l’an prochain consacreront la
défaite des nationalistes et le triomphe
de la République démocratique.
COMMENT ILS S’ENRICHISSENT
On se rappelle comment les Trap
pistes de Soligny renseignés secrète
ment sur la richesse d’un gisement de
kaolin dans les terrains d’une dame
Arnaulin, lui achetèrent cette pro
priété pour quelques billets bleus,
alors qu’il s’agissait de la revendre
environ 600,000 francs.
La vendeuse, frustrée par cette
rouerie digne des Juifs les plus Juifs
se pourvoit devant les tribunaux.
L’affaire vient d’avoir une première
solution.
Par son jugement du 5 juillet 1900,
le Tribunal civil de Mortagne a dé
claré insuffisantes les offres de la
Société civile de la Grande-Trappe,
entérine le rapport des experts; ré
duit l’évaluation par eux faite de
l’immeuble litigieux, fixé à 35,000 fr.
le prix du dit immeuble au 20 avril
1894, jour de la vente consentie par
la dame Arnaulin, à la Société civile
de la Grande-Trappe et déclaré res
cindée la dite vente pour lésion de
plus de sept douzième.
La Société de la Trappe a en outre
été condamnée en tous les dépens, y
compris au besoin, à titre de domma
ges-intérêts les frais du relevé du
19 août 1896 et de l’expertise qui eu
a été la conséquence et ceux de l’ex
pertise du 28 janvier 1897.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi 28 Juillet 1909.
Organe du Parti Républicain Démocra\it)ue
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
■
il
1
15,
IR-TTIEÏ GASIMIR-PÉRIER,
1 5
n
|
Secrétaire de la Rédaction Alfred HENRI
L’ImprIMEUR-GÉRANT F. EE ROY
ü
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 »
On traite à forfait
L’abonclance des matières nous oblige
àreporter à notre prochain numéro la
suite de la nouvelle « Une mort téné
breuse », de notre collaborateur Hix.
u «msn
France la St-Barthélemy avec l'In
quisition, et dont nous cherchons à
tout prix à nous débarrasser, qui
a excité la colère des populations
chinoises.
Les Boxers , qui constituent une
très vieille secte religieuse, celle des
Tao-Tsé, que la métaphysique ro
maine blesse le plus profondément,
se sont mis à la tête du mouvement
de résistance contre l’invasion ro*
maine. En quelques mois, ce mou
vement s’est étendu ; devenant na
tional, du nord au sud de la Chine,
conséquence fatale, il s’est généra
lisé à tous les étrangers ou à tout
ce qui, soit de près, soit de loin,
touche à l’étranger. Les chinois
convertis, eux-mêmes, n’ont pas
échappé à la vindicte publique, ce
qui est significatif.
Le cléricalisme n’est pas un objet
d’exportation, nous devrions le sa
voir. J’entends bien que la Croix ,
dans son numéro de mardi, nous dit
que la France fut et demeure le ser
gent de Dieu, que son rôle, bon gré,
mal gré est de faire tuer ses en
fants par le feu et par les épidémies,
pour la plus grande gloire du sou
verain pontife. Peut-on tenir un
langage plus inconscient, plus astu
cieux et plus criminel? Ainsi, et c’est
là le fait brutal, les nations euro
péennes arment des flottes, envoient
d’innombrables bataillons en Extrê
me-Orient, usent les richesses con
tinentales amassées par la sueur
des travailleurs et finalement font
couler le sang de leurs soldats parce
que des missionnaires, parce que le
clergé, parce que le parti catholi
que, enfin, veut persuader aux Chi
nois cette idée baroque qu'il existe
au-dessus du monde un dieu com
posé de trois personnes. Et si ja
mais le chinois arrivait à le croire,
eh bien, double profit, on retourne
rait plus tard la race jaune contre la
civilisation occidendale trop libre-
penseuse ! Voilà où on aboutit avec
le fanatisme, le mensonge et le pré
jugé.
Elle est singulière, en effet, la
tous les incendies dont nous voyons « vocation » de la France, de la
la flamme s’élever aujourd’hui et | Révolution de s’attacher à faire
menacer l’horizon au-dessus même I prendre aux orientaux ce que nous
La vérité se fait jour au sujet des
causes directes qui ont amené les
tragiques événements de Chine. Les
dernières correspondances adressées
aux chancelleries européennes par
leurs représentants ne laissent au
cun doute à cet égard.
Nous avons déjà sommairement
analysé l’esprit caractéristique du
peuple chinois, ses mœurs, sa philo
sophie, et nous avons indiqué l’an
tagonisme insurmontable des pra
tiques des missionnaires, pratiques
qui sont en opposition formelle avec
les traditions, la manière d’être, et,
en un mot, l’économie sociale de
l’Extrême-Orient.
Dans ces conditions, l’on conce
vra aisément que le conflit avec les
missions catholiques et, partant,
avec l’étranger qui semblait, aux
yeux des fils de l’empire asiatique,
vouloir les imposer, existait à l'état
latent. De-ci, de-là, il se manifestait
seulement par des massacres isolés
pour lesquels on exigeait quelques
réparations, tant que la doctrine
chrétienne ne se trouvait pas en
contradiction flagrante ni en lutte
ouverte avec la doctrine de Confu
cius.
Mais l’église catholique, avec sa
persévérance opiniâtre à l’aide de
laquelle elle compte arriver à domi
ner le monde et à imposer son Dieu
chimérique à tous les hommes,
l’église catholique avait formé le
dessein d'aller plus loin, et au plus
vite, de faire tomber sous son auto
rité les 400 millions d’être humains
qui vivent dans les parages du fleuve
Jaune et du Yang-tsé-Kiang. Folle
et criminelle prétention qui allume
de la seule question chinoise.
L’Eglise donc, au commencement
de l’année, par suite de je ne sais
quelles manœuvres souterraines,
était parvenue à faire consacrer par
un décret de l’impératrice douai
rière, l’existence du culte catholi
que en Chine. Ce décret assignait
même un rang élevé aux prêtres et
évêques catholiques dans la hiérar
chie mandarine,
On se souvient que les Semaines
religieuses , les Croix de France et
de Navarre avec le Courrier du
Havre et autres journaux cléricaux,
annoncèrent la nouvelle à grand
bruit. Or, c’est précisément cette
étincelle qui a allumé la guerre ;
c’est la reconnaissance officielle de
nous refusons à prendre pour nous-
mêmes. De quel droit nous occupons-
nous des affaires religieuses et inté
rieures d’un autre peuple? Et cela
au détriment de notre commerce et
de notre industrie ; car si les jésui
tes et les dominicains se sont établis
nombreux en Chine, depuis 300 ans,
pour créer des prosélytes destinés à
alimenter les flammes ; le chiffre
des négociants et industriels étran
gers reste infime, restreint qu’il est
par les absurdes méthodes et les
pratiques cléricales.
Oui, nous allons sortir du four
reau le glaive des croisades pour
satisfaire aux rancunes de l’Eglise
romaine, pour démontrer avec nos
canons et nos fusils Lebel, comme
culte de l’Etre suprême. J’ai tou
jours considéré, et ce n’est pas inu
tile de le dire, la croyance en un
dieu comme un symptôme d’aberra
tion mentale. N’est-ce pas, vraiment,
un signe de folie caractérisque que
d’imaginer, suivant le dégré de ma
ladie du cerveau, un être surnatu
rel, dragon ou chimère, ailé, chauve
ou velu, auquel on rapporte tous les
phénomènes expliqués ou incompris
de la nature? Notez que personne ne
s’entend sur ce dieu et que nul ne
l’a jamais défini de même forme que
son voisin ne l’a fait.
N’est-ce pas une insulte à la
conscience française que de nous
menacer des pires désastres — ainsi
que le fait la Croix , en rappelant
l’année terrible de 1870 — si nous
ne nous soumettons pas aux so
phismes du Vatican, qui nous assi
gne le rôle vulgarisateur et vengeur
de « sergent » de ce dieu absurde.
Mais passons. Notre honneur
national, par le prosélytisme des
hommes noirs, s’est trouvé en cause
dans l’Asie orientale ; l’on doit le
venger. Soit. Toutefois, ne perdons
pas de vue qu’il importe de laisser
à chacun ses responsabilités et l'ex
piation de ses fautes.
Quand les troupes alliées seront
entrées à Pékin, la Chine entière ne
sera pas conquise ; il faudra, alors,
rassurer les consciences alarmées.
Le premier acte des gouvernements
européens et américain, pour agir
dans ce sens, consisterait à deman
der à l’impératrice douarière de rap
porter le décret reconnaissant le
culte catholique, et, d’autre part,
les mêmes nations devraient pro
clamer solennellement l’indépen
dance religieuse de la Chine, s’en
gageant, chacune en ce qui les
concerne, à interdire et à châtier
les entreprises des missions.
La France devra aussi aban
donner son protectorat religieux,
chose vraiment grotesque pour notre
caractère d’émancipation.
A ce seul prix, nous aurons la
paix réelle en Chine et, libre désor
mais, la civilisation pourra pénétrer
progressivement en Asie.
Alf. HENRI.
LES ANTISÉMITES ?
Ja théologie catholique qui a fait en j Robespierre avec la guillotine, le
M. Loubet et le Conseil Municipal de Paris
Réponse correcte
Il y a quelques jours, le vice-prési
dent et le syndic du Conseil municipal
de Paris avaient été inviter M. Lou
bet à assister à la fête des Arts, qui
sera donnée le 31 juillet, et à la fête
des Sciences, qui aura lieu le 7 août,
dans les salons de l’Hotel de Ville.
Le président de la République avait
demandé deux jours pour faire con
naître sa réponse.
Le bureau du Conseil municipal
ayant négligé d’inviter le président
du Conseil des ministres, on annonce
ue M. Loubet s’est conformé à la
radition qui fait accompagner le chef
de l’Etat, dans toutes les cérémonies
officielles, d’un ou de plusieurs mem
bres du gouvernement, c’est-à-dite
qu’il a dû décliner l’invitation.
Les antisémites déchaînent les hai
nes, les colères des envieux déçus,
des ambitieux rétorqués, des gogos
plumés, contre toute une race qui
n’en peut mais.
Ils spéculent sur les tristes pas
sions humaines. Us s’enrichissent,
se font une puissance aux dépens de
la décadence nationale qu’ils sou
haitent peut-être, à moins qu’ils ne
s’en doutent pas dans leur inconscience
malheureuse.
Mais puisqu’ils sont méchants, ils
savent ce qu’ils font. Ce sont des
néroviens et des sodistes. Us éprou
vent d’âpres jouissances à voir piller
les magasins, saccager les maisons,
brûler les granges, refuser du pain et
l’instruction aux enfants hébreux. Et,
peut-être, derrière des fenêtres, en
lacés dans les bras de chrétiennes
luxurieuses (menant la vie de garçon,
comme dit Régis), ils délirent à con
templer dans la rue le spectacle des
jeunes filles juives, qu’on trousse,
qu’on met nues, qu’on flagelle et
qu’on viole aussi — ce qui est cepen
dant une façon toute spéciale de
témoigner de l’amour à des êtres
pour lesquels on prétend ressentir de
la haine.
Les antisémites sont surtout des
roublards.
11s sont violents et cabotins, parce
que la violence impose aux timorés,
que le cabotinage séduit les badauds,
et qu’ainsi, ils se font des partisans
très nombreux, foule de braves gens,
doux et bons la plupart, qui croient
faire preuve d’indépendance d’esprit
en les suivant dans leur prétendue
révolte contre les puissances d’argent.
Champignons vénéneux du fumier
social, les antisémites sont autant la
honte de la race chrétienne que les
juifs rapaces et trop impitoyables le
sont de la race hébraïque. Sans leur
vouer aucune haine, sans demander
leur extermination, employons-nous
à dessiller les yeux de la foule, à
l’éclairer sur les vraies causes et les
raisonnables conséquences. Que nos
éducateurs mettent dans leur ensei
gnement plus de saine réalité ! Qu’ils
inculquent à nos fils plus de con
science de soi-même, plus d’amour de
son semblable ! Ce bon grain semé
produira, lentement peut-être, mais
à coup sûr, d’excellents fruits, et
notre devise : « Liberté, Egalité,
Fraternité » se justifiera dans la
République de demain.
Véritas.
LES GENS DE LA CROIX
Le sieur Guiard, qui cumule les
fonctions de gérant de la Croix de
Besançon avec celle de charcutier,
vient d’être traduit en police correc
tionnelle pour fraude d’octroi. C’est
bien la peine d’arborer le Christ sur
son enseigne.
LES
Nationalistes et les Conseillers généraux
Les nationalistes commencent à
s’occuper des élections pour le renou
vellement partiel des Conseils géné
raux qui doivent avoir lieu l’an pro
chain.
La Ligue de la Patrie française
vient de désigner un certain nombre
de ses délégués qui vont partir pour
la Province, afin de se mettre en rap
port avec les organisations locales, de
recueillir des souscriptions en vue de
la campagne électorale qu’on veut
mener très activement et de donner
des listes de candidats.
Ceux-ci se présenteraient avec le
patronage de la Ligue de la Patrie
française, et des conférenciers choisis
par les membres du comité directeur
iraient même avant l’ouverture de la
période électorale leur prêter l’appui
de leur parole.
C’est à Paris que sera centralisé la
direction de ce vaste mouvement po
litique dont l’importance est considé
rable et qui doit s’exercer dans la
moitié des cantons de France.
C’est à Paris que les candidats in
vestis prendront le mot d’ordre et
qu’on réunira dans une caisse géné
rale les fonds destinés à soutenir cette
campagne.
Dès maintenant, les délégués de la
Ligue de la Patrie française parcou
rent les départements les plus rappro
chés de la capitale ; mais bientôt ils
étendront leur activité sur tout le ter
ritoire, en procédant région par ré
gion
U est bon de rappeler à ce propos,
qu’au moment du boulangisme, dont
le nationalisme n’est en somme que la
réédition sous une autre forme, une
campagne analogue fut entreprise.
C’est sur le terrain des élections
départementales que le boulangisme
livra, en 1889, sa suprême bataille.
Cette bataille, il la perdit lamen
tablement,' et le vote des électeurs
cantonnaux mit en déroute cette coa
lition de mécontents et de réaction
naires qui faillit compromettre l’exis
tence de la République.
La situation est la même aujour
d’hui, à cela près qu’elle est beaucoup
moins dangereuse, et l’on peut être
certain que, malgré les efforts de la
Ligue de la Patrie française, les élec
tions de l’an prochain consacreront la
défaite des nationalistes et le triomphe
de la République démocratique.
COMMENT ILS S’ENRICHISSENT
On se rappelle comment les Trap
pistes de Soligny renseignés secrète
ment sur la richesse d’un gisement de
kaolin dans les terrains d’une dame
Arnaulin, lui achetèrent cette pro
priété pour quelques billets bleus,
alors qu’il s’agissait de la revendre
environ 600,000 francs.
La vendeuse, frustrée par cette
rouerie digne des Juifs les plus Juifs
se pourvoit devant les tribunaux.
L’affaire vient d’avoir une première
solution.
Par son jugement du 5 juillet 1900,
le Tribunal civil de Mortagne a dé
claré insuffisantes les offres de la
Société civile de la Grande-Trappe,
entérine le rapport des experts; ré
duit l’évaluation par eux faite de
l’immeuble litigieux, fixé à 35,000 fr.
le prix du dit immeuble au 20 avril
1894, jour de la vente consentie par
la dame Arnaulin, à la Société civile
de la Grande-Trappe et déclaré res
cindée la dite vente pour lésion de
plus de sept douzième.
La Société de la Trappe a en outre
été condamnée en tous les dépens, y
compris au besoin, à titre de domma
ges-intérêts les frais du relevé du
19 août 1896 et de l’expertise qui eu
a été la conséquence et ceux de l’ex
pertise du 28 janvier 1897.
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