Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1900-04-07
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 07 avril 1900 07 avril 1900
Description : 1900/04/07 (N206). 1900/04/07 (N206).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32634053
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/05/2019
5 e Année — N° 20G.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi 7 Avril 1900.
v
N
\
Organe du Parti Républicain Démocrax^ue
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, RUE GASIMIR-PÉRIER, 15
Secrétaire de la Rédaction F. thomïiieret
L’Imprimeur-Gérant ..’ F. LE ROY
ROS LECTEURS
PRIMES
du RÉVEIL DU HAVRE
Le RÉVEIL BU HAVRE, désireux
d’être agréable à ses abonnés, leur
offre gratuitement, comme prime
exceptionnelle : Les Dialogues anti
cléricaux, de Boissier, un volume du
prix de 2 francs.
Prière de le réclamer, 15, rue
Gasimir-Périer.
Les nouveaux abonnés bénéficie
ront de ce cadeau.
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 *
Comme suite à nos primes, nous
tenons à la disposition de nos lecteurs,
et gratuitement, un certain nombre
„de brochures contenant, avec le compte
rendu de l’Assemblée générale de la
Ligue française pour la Défense des
Droits de l’Homme et du Citoyen, la
belle conférence que M. Francis de
Pressensé a faite en cette circonstance.
En outre, deux autres brochures
le discours prononcé dernièrement à
Sèvres par M. L. Trarieux, sénateur,
pour la défense de la République et
les Propos d’un Solitaire , de E. Du-
claux, membre de l’Institut.
Vu le petit nombre d’exemplaires
que nous possédons, il ne sera fait
droit qu’aux premières demandes.
————B—BMMB—BMWBI
Elections Municipales
Nos lecteurs connaissent notre
opinion sur la concentration dont il
a été question pour les élections
municipales. Nous n’y avons vu pour
notre part que l’application à nos
affaires locales du principe qui a
trouvé son emploi lors de la cons
titution du ministère Waldeck-Rous-
seau.
Dans un but de défense républi
caine, on a vu se grouper tous les
éléments progressistes, radicaux et
socialistes déterminés à barrer la
route à la réaction cléricale, qu’elle
marche sous le drapeau des congré
gations, ou qu’elle se concentre sous
la direction de M. Méline. Les heu
reux effets de ce groupement n’ont
pas tardé à se faire sentir. La rue,
autrefois encombrée de manifesta
tions nationalistes, est enfin rendue à
la libre circulation. Le clergé, sur les
f(ijonctions du gouvernement, a mis
tane sourdine à ses injures et à ses
provocations. Grâce à M. Waldeck-
Rousseau et à ses collaborateurs, il
y a quelque chose de changé dans
la politique de la France républi
caine, et les démocrates commen
cent à prendre confiance dans la
nouvelle direction imprimée à la
politique.
Les mêmes procédés peuvent être l’invraisemblable, — que le Comité
d’une application salutaire à nos af- démocratique et le Comité central
faires municipales. se mettent d’accord pour la compo-
Tout d’abord, on ne voit pas clai- sition d’une liste commune, com-
rement quels reproches on pourrait ment vont-ils procéder ? On nous
adresser, soit au point de vue finan- assure, mais nous ne rapportons le
cier, soit ou point de vue politique, à fait que sous toutes réserves, telle-
la Municipalité. Bien qu’elle ait sou- ment il nous semble inadmissible !
vent été attaquée assez injustement que le Comité central a émis la pré-
par une minorité qui a cherché sur- tention de se faire la part du lion
tout à la ridiculiser et à la tracasser, dans la liste projetée, quelque chose
— elle en convient aujourd’hui et comme 22 candidatures contre 14
manifeste un repentir que nous vou- aux démocrates. Cette prime ac-
lons croire sincère, — l’Administra- cordée à ceux qui ont pris gaiement
tion municipale a poursuivi son la responsabilité des élections Ris-
chemin droit devant elle sans selais- pal et Brindeau, nous semble quel-
ser intimider ni influencer. que peu exagérée. Ce sera sans
La logique de la situation vou- doute aussi l’opinion du corps élec-
drait donc que l’on persévérât pure- toral, lorsqu’il sera mis au courant
ment et simplement dans cette voie, de ces négociations. Car il faudra
et que la minorité de conseillers bien que nos concitoyens sachent ce
opportunistes fût rendue à la vie qu’il y a au fond de ces embrassades
privée, son opposition ayant été de gens qui, hier encore, et notam-
pendant quatre ans d’une parfaite ment lors de l’élection Paisant con-
insignifîance. tre Marais, se mangeaient le nez !
Mais un fait s’est produit qui a Nous n’hésitons pas, pour notre
modifié dans une certaine mesure part, à mettre nos amis en méfiance
cette situation. Les chefs les plus contre les exigences excessives du
autorisés de la minorité municipale, Comité opportuniste. Non pas que
i— nous ne parlons pas de M.Rident, nous doutions de la fermeté des
l’ancien leader, — ont fait savoir représentants du parti démocra-
aux démocrates du Conseil que l’on tique au Conseil municipal. Il est en
renoncerait volontiers à une opposi- effet évident que M. Marais pour
tion stérile et tracassière, si l’union ne citer que lui, ne peut consentir
pouvait se faire pour l’élaboration à figurer sur une liste ou ses amis
d’une liste commune. En même seraient en minorité. Bien entendu,
temps, on déclarait que le Comité ils ne lui donneraient plus leurs
Central Républicain était profondé- voix. Mais il est nécessaire pour un
ment dégoûté de l’attitude de MM. parti, surtout quand on cherche à
Brindeau et Rispal, et MM. Gènes- l’éliminer des affaires, de voir clair
tal et Bricka, notamment, n’hési- dans son jeu et dans celui de ses
taientpas à manifester leur indigna- adversaires,
tion contre ces députés recomman- Aussi n’hésitons-nous pas à donner
dés si chaudement par eux aux élec- à nos amis politiques, dans les cir-
teurs en 1898. Cela était de bon au- constances présentes, un conseil qui
gure, le repentir se manifestant peut être aussi un cri de rallie-
d’ailleurs sous la forme la plus cor- ment :
LES AMIS DE M. MÉLINE
ET LES INSTITUTEURS
Les instituteurs viennent d’avoir,
une fois de plus, l’occasion de recon
naître quels sont, parmi les membres
du Parlement, leurs véritables amis.
Chaque année, quand vient à la
Chambre la discussion du budget, des
députés de l’extrême gauche, radi
caux ou socialistes, saisissant avec
empressement cette occasion pour
proposer des relèvements de crédit,
destinés à améliorer la situation si
intéressante des instituteurs. Immé
diatement la droite proteste, et les
modérés font chorus avec les adver
saires irréconciliables de l’enseigne
ment laïc.
Il y a quelques mois, quand le bud
get de l’instruction publique est venu
en discussion devant la Chambre,
l’extrême gauche a chargé un de ses
membres de demander un crédit de
trois millions huit cent mille francs
pour aboutir à la modification des lois
de 1889 et 1863 sur le classement des
instituteurs.
Ces modestes fonctionnaires sont
victimes actuellement d’un véritable
déni de justice. Leur avancement se
trouve complètement enrayé, et ils
n’obtiennent les augmentations aux
quelles ils ont droit, que plusieurs
années après les délais fixés par la
loi.
La Chambre, émue par les révéla
tions apportées à la tribune, vota ce
crédit à l’unanimité. M. Méline et ses
amis n’osèrent protester, l’instituteur
étant électeur, ils votèrent donc cette
augmentation de crédit qui doit per
mettre au gouvernement républicain
de ne plus faire faillite à ses engage
ments.
ASSURANCE ET RELIGION
Je viens de mettre la main sur une
brochure fort suggestive publiée chez
L. Warnier et C ie , éditeurs à Paris.
Elle a pour titre : « Assurance et Reli
gion » et pour auteur, l’abbé Quéant,
ancien curé doyen d’Asfeld.
A gauche.
citoyens !
VERUS
Déclaration de M. Léon Bourgeois
diale pour l’Administration munici
pale dont on promettait la réélec
tion.
C’était aller un peu vite en beso
gne. Car il appartient en somme à la
population de manifester ses préfé
rences, et c’est être bien pressé que a Vitry-le-François, M. Léon Bour
de choisir, par avance, un Maire et geois, parlant au banquet anniver-
des adjoints dans une liste à laquelle saire de la fondation de la Mutualité
le corps électoral, ennemi des in- sc °l a i re > a proclamé la solidité de la
trigues, fera le sort qui lui convien- parlementaire qui soutient
° le cabinet Yv aldeck-Rousseau.
aia> v II a fait l’éloge de M. Loubet qui
Jusque là, tout va bien. On est personnifie l’honnêteté et le républi-
d’accord, on s’embrasse... Hurrah cain convaincu. (Applaudissements
pour la concentration ! Mais il y a prolongés). En dépit de ses adver-
un élément dont on paraît ne pas «aires, la République marche dans la
fraternité et la solidarité a-t-il ajoute,
tenir compte, et qui cependant a un
rôle à jouer dans cette œuvre pro
jetée de défense républicaine, nous
voulons parler des groupes socialis
tes, Ünion socialiste et Bourse du
Travail. Il paraît que le Comité
Rentrai veut bien admettre des so
cialistes, mais il se réserve de les
choisir. On tombe dans le vaude
ville, et naturellement les socialistes
se retirent. D’oh il suit que la con
centration n’en est plus une.
Supposons maintenant, car il faut
tout supposer — même et surtout
o j
aux applaudissements de l’assistance
et aux cris répétés de : Vive Loubet !
C’en est assez pour réduire à néant
les manœuvres que complotaient
M. Méline et ses amis de la droite, en
vue d’une dernière tentative pour
renverser le ministère avant l’Expo
sition et avant les vacances de Pâques.
M. Léon Boui geois refuse de se
faire le complice de M. Ribot, des
progressistes et des cléricaux. Tout
nouvel assaut de ces derniers est voue
à l’impuissance et ne pourrait avoir
pour résultat qu’une autre défaite au
Palais-Bourbon des adversaires de la
République.
Ils comptaient sur le Sénat pour
annuler le vote démocratique qu’ils
venaient d’émettre bien malgré eux.
Le rapporteur général, M. Prevet,
partisan très actif de M. Méline, ad
ministrateur du Petit Journal , vient,
dans son rapport, de supprimer pure
ment et simplement ce supplément
de crédit alloué par la Chambre.
Nous espérons toutefois que la ma
jorité républicaine du Sénat ne vou
dra pas se faire complice des oppor
tunistes et des réactionnaires, en
approuvant cette économie antidémo
cratique du rapporteur général.
Quelle que soit la décision prise
par l’assemblée du Luxembourg, les
instituteurs ne seront pas dupes de
cette manœuvre. Ils savent mainte
nant ce qu’il faut croire des promes
ses que leur prodiguent si volontiers
les modérés. Ceux-ci, du reste, sont
logiques en la circonstance. Alliés
aux partis rétrogrades, ils en arrivent
à épouser leur rancune.
Sachant combien est grande et noble
la mission de l’homme qui instruit les
enfants du peuple, n’ignorant pas
combien l’instruction peut régénérer
les masses et leur donner conscience
de leurs droits, ils cherchent à em
pêcher l’instituteur d’améliorer sa
situation pécuniaire, pour l’asservir
plus aisément.
Les républicains sincères défendent
les éducateurs du peuple et les amis
de M. Méline les combattent sournoi
sement parce qu’ils savent, comme
nous, que le maître « forge des
consciences ».
En S2 pages, marquées du sceau de
la meilleure réclame, ce bienveillant
pasteur d’âmes (typographes, faites
attention à l’ortographe du mot :
âmes) nous initie aux bénéfices de
l’assurance. Il parle au nom de la re
ligion (avec un grand R — sans jeu
d’esprit) et conclut ainsi :
« En général, on peut dire que l’as-
« surance est un devoir religieux et
» social
« Nous pouvons donc, en toute
« sûreté de conscience, nous assurer
« contre l’incendie, contre la grêle et
« en cas de mort. Ce qui ne doit pas
« nous empêcher de contracter égale-
« ment des assurances spirituelles qui
« pour la vie future. »
Que sont donc ces assurances spi
rituelles, dont on oublie de dire les
primes multiples ? Ah ! oui, nous
connaissons celles-ci, il s’agit du de
nier de Saint-Pierre, des offrandes au
tronc de Saint-Antoine de Padoue,
permettant, en outre, de retrouver ce
qu’on a perdu : avis aux demi-vier
ges ; les petites et grosses quêtes favo
risant l’extension des doctrines chré
tiennes atteintes de maladie de Foi ;
les messes en pièces sonnantes guéris
sant les affections les plus rebelles ;
les prières attendries des femmes qui
désirent le sexe masculin ou féminin
pour l’enfant à naître, et toutes les
balivernes que l’Eglise nous enseigne,
nous" propose de croire, de comman
diter, au plus grand profit des prêtres,
assomptionnistes, dominicains et moi
nes de tout acabit. ,
Ne serait-ce pas à mourir de rire,
s’il n’était triste de reconnaître le
degré de sottise des fervents qui, par
milliers, se laissent prendre aux piè
ges grossiers que leur dresse la super
stition.
L’assurance sur la vie matérielle,
passe encore, je n’aurai cure de la
dénigrer, mais pour l’autre, la sipi-
tuelle, comme dit l’abbé Quéant :
.. Zut alors !
A. H.
L’ÉLECTION DE POITIERS
Dimanche, les électeurs vont se
prononcer dans la première circon
scription de Poitiers. Le nationalisme
fait tous ses efforts pour enlever la
place. Tous les journaux réaction
naires de Paris, Le Gaulois, la Libre
Parole, le Soleil et V Ins transigeant font
campagne en faveur du candidat na
tionaliste, M. de Coursac, Il est plus
que probable que l’espoir qu’ils nour
rissent sera de courte durée. Le natio
naliste sera battu dimanche à plate
couture dans la première circonscrip
tion de Poitiers.
Le citoyen Marius Devèze,. député
du Gard, qui a passé trois jours avec
le candidat socialiste Georgel, a pu se
rendre compte de l’hypocrisie avec
laquelle le chouan nationaliste de
Coursac cache son drapeau réaction
naire et clérical. Aux élections de
1898, il se disait antisémite. C’est le
drapeau qu’il avait choisi. Mais dans
ce pays, il y a des communes protes
tantes ; or, depuis, les antisémites ont
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi 7 Avril 1900.
v
N
\
Organe du Parti Républicain Démocrax^ue
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, RUE GASIMIR-PÉRIER, 15
Secrétaire de la Rédaction F. thomïiieret
L’Imprimeur-Gérant ..’ F. LE ROY
ROS LECTEURS
PRIMES
du RÉVEIL DU HAVRE
Le RÉVEIL BU HAVRE, désireux
d’être agréable à ses abonnés, leur
offre gratuitement, comme prime
exceptionnelle : Les Dialogues anti
cléricaux, de Boissier, un volume du
prix de 2 francs.
Prière de le réclamer, 15, rue
Gasimir-Périer.
Les nouveaux abonnés bénéficie
ront de ce cadeau.
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 *
Comme suite à nos primes, nous
tenons à la disposition de nos lecteurs,
et gratuitement, un certain nombre
„de brochures contenant, avec le compte
rendu de l’Assemblée générale de la
Ligue française pour la Défense des
Droits de l’Homme et du Citoyen, la
belle conférence que M. Francis de
Pressensé a faite en cette circonstance.
En outre, deux autres brochures
le discours prononcé dernièrement à
Sèvres par M. L. Trarieux, sénateur,
pour la défense de la République et
les Propos d’un Solitaire , de E. Du-
claux, membre de l’Institut.
Vu le petit nombre d’exemplaires
que nous possédons, il ne sera fait
droit qu’aux premières demandes.
————B—BMMB—BMWBI
Elections Municipales
Nos lecteurs connaissent notre
opinion sur la concentration dont il
a été question pour les élections
municipales. Nous n’y avons vu pour
notre part que l’application à nos
affaires locales du principe qui a
trouvé son emploi lors de la cons
titution du ministère Waldeck-Rous-
seau.
Dans un but de défense républi
caine, on a vu se grouper tous les
éléments progressistes, radicaux et
socialistes déterminés à barrer la
route à la réaction cléricale, qu’elle
marche sous le drapeau des congré
gations, ou qu’elle se concentre sous
la direction de M. Méline. Les heu
reux effets de ce groupement n’ont
pas tardé à se faire sentir. La rue,
autrefois encombrée de manifesta
tions nationalistes, est enfin rendue à
la libre circulation. Le clergé, sur les
f(ijonctions du gouvernement, a mis
tane sourdine à ses injures et à ses
provocations. Grâce à M. Waldeck-
Rousseau et à ses collaborateurs, il
y a quelque chose de changé dans
la politique de la France républi
caine, et les démocrates commen
cent à prendre confiance dans la
nouvelle direction imprimée à la
politique.
Les mêmes procédés peuvent être l’invraisemblable, — que le Comité
d’une application salutaire à nos af- démocratique et le Comité central
faires municipales. se mettent d’accord pour la compo-
Tout d’abord, on ne voit pas clai- sition d’une liste commune, com-
rement quels reproches on pourrait ment vont-ils procéder ? On nous
adresser, soit au point de vue finan- assure, mais nous ne rapportons le
cier, soit ou point de vue politique, à fait que sous toutes réserves, telle-
la Municipalité. Bien qu’elle ait sou- ment il nous semble inadmissible !
vent été attaquée assez injustement que le Comité central a émis la pré-
par une minorité qui a cherché sur- tention de se faire la part du lion
tout à la ridiculiser et à la tracasser, dans la liste projetée, quelque chose
— elle en convient aujourd’hui et comme 22 candidatures contre 14
manifeste un repentir que nous vou- aux démocrates. Cette prime ac-
lons croire sincère, — l’Administra- cordée à ceux qui ont pris gaiement
tion municipale a poursuivi son la responsabilité des élections Ris-
chemin droit devant elle sans selais- pal et Brindeau, nous semble quel-
ser intimider ni influencer. que peu exagérée. Ce sera sans
La logique de la situation vou- doute aussi l’opinion du corps élec-
drait donc que l’on persévérât pure- toral, lorsqu’il sera mis au courant
ment et simplement dans cette voie, de ces négociations. Car il faudra
et que la minorité de conseillers bien que nos concitoyens sachent ce
opportunistes fût rendue à la vie qu’il y a au fond de ces embrassades
privée, son opposition ayant été de gens qui, hier encore, et notam-
pendant quatre ans d’une parfaite ment lors de l’élection Paisant con-
insignifîance. tre Marais, se mangeaient le nez !
Mais un fait s’est produit qui a Nous n’hésitons pas, pour notre
modifié dans une certaine mesure part, à mettre nos amis en méfiance
cette situation. Les chefs les plus contre les exigences excessives du
autorisés de la minorité municipale, Comité opportuniste. Non pas que
i— nous ne parlons pas de M.Rident, nous doutions de la fermeté des
l’ancien leader, — ont fait savoir représentants du parti démocra-
aux démocrates du Conseil que l’on tique au Conseil municipal. Il est en
renoncerait volontiers à une opposi- effet évident que M. Marais pour
tion stérile et tracassière, si l’union ne citer que lui, ne peut consentir
pouvait se faire pour l’élaboration à figurer sur une liste ou ses amis
d’une liste commune. En même seraient en minorité. Bien entendu,
temps, on déclarait que le Comité ils ne lui donneraient plus leurs
Central Républicain était profondé- voix. Mais il est nécessaire pour un
ment dégoûté de l’attitude de MM. parti, surtout quand on cherche à
Brindeau et Rispal, et MM. Gènes- l’éliminer des affaires, de voir clair
tal et Bricka, notamment, n’hési- dans son jeu et dans celui de ses
taientpas à manifester leur indigna- adversaires,
tion contre ces députés recomman- Aussi n’hésitons-nous pas à donner
dés si chaudement par eux aux élec- à nos amis politiques, dans les cir-
teurs en 1898. Cela était de bon au- constances présentes, un conseil qui
gure, le repentir se manifestant peut être aussi un cri de rallie-
d’ailleurs sous la forme la plus cor- ment :
LES AMIS DE M. MÉLINE
ET LES INSTITUTEURS
Les instituteurs viennent d’avoir,
une fois de plus, l’occasion de recon
naître quels sont, parmi les membres
du Parlement, leurs véritables amis.
Chaque année, quand vient à la
Chambre la discussion du budget, des
députés de l’extrême gauche, radi
caux ou socialistes, saisissant avec
empressement cette occasion pour
proposer des relèvements de crédit,
destinés à améliorer la situation si
intéressante des instituteurs. Immé
diatement la droite proteste, et les
modérés font chorus avec les adver
saires irréconciliables de l’enseigne
ment laïc.
Il y a quelques mois, quand le bud
get de l’instruction publique est venu
en discussion devant la Chambre,
l’extrême gauche a chargé un de ses
membres de demander un crédit de
trois millions huit cent mille francs
pour aboutir à la modification des lois
de 1889 et 1863 sur le classement des
instituteurs.
Ces modestes fonctionnaires sont
victimes actuellement d’un véritable
déni de justice. Leur avancement se
trouve complètement enrayé, et ils
n’obtiennent les augmentations aux
quelles ils ont droit, que plusieurs
années après les délais fixés par la
loi.
La Chambre, émue par les révéla
tions apportées à la tribune, vota ce
crédit à l’unanimité. M. Méline et ses
amis n’osèrent protester, l’instituteur
étant électeur, ils votèrent donc cette
augmentation de crédit qui doit per
mettre au gouvernement républicain
de ne plus faire faillite à ses engage
ments.
ASSURANCE ET RELIGION
Je viens de mettre la main sur une
brochure fort suggestive publiée chez
L. Warnier et C ie , éditeurs à Paris.
Elle a pour titre : « Assurance et Reli
gion » et pour auteur, l’abbé Quéant,
ancien curé doyen d’Asfeld.
A gauche.
citoyens !
VERUS
Déclaration de M. Léon Bourgeois
diale pour l’Administration munici
pale dont on promettait la réélec
tion.
C’était aller un peu vite en beso
gne. Car il appartient en somme à la
population de manifester ses préfé
rences, et c’est être bien pressé que a Vitry-le-François, M. Léon Bour
de choisir, par avance, un Maire et geois, parlant au banquet anniver-
des adjoints dans une liste à laquelle saire de la fondation de la Mutualité
le corps électoral, ennemi des in- sc °l a i re > a proclamé la solidité de la
trigues, fera le sort qui lui convien- parlementaire qui soutient
° le cabinet Yv aldeck-Rousseau.
aia> v II a fait l’éloge de M. Loubet qui
Jusque là, tout va bien. On est personnifie l’honnêteté et le républi-
d’accord, on s’embrasse... Hurrah cain convaincu. (Applaudissements
pour la concentration ! Mais il y a prolongés). En dépit de ses adver-
un élément dont on paraît ne pas «aires, la République marche dans la
fraternité et la solidarité a-t-il ajoute,
tenir compte, et qui cependant a un
rôle à jouer dans cette œuvre pro
jetée de défense républicaine, nous
voulons parler des groupes socialis
tes, Ünion socialiste et Bourse du
Travail. Il paraît que le Comité
Rentrai veut bien admettre des so
cialistes, mais il se réserve de les
choisir. On tombe dans le vaude
ville, et naturellement les socialistes
se retirent. D’oh il suit que la con
centration n’en est plus une.
Supposons maintenant, car il faut
tout supposer — même et surtout
o j
aux applaudissements de l’assistance
et aux cris répétés de : Vive Loubet !
C’en est assez pour réduire à néant
les manœuvres que complotaient
M. Méline et ses amis de la droite, en
vue d’une dernière tentative pour
renverser le ministère avant l’Expo
sition et avant les vacances de Pâques.
M. Léon Boui geois refuse de se
faire le complice de M. Ribot, des
progressistes et des cléricaux. Tout
nouvel assaut de ces derniers est voue
à l’impuissance et ne pourrait avoir
pour résultat qu’une autre défaite au
Palais-Bourbon des adversaires de la
République.
Ils comptaient sur le Sénat pour
annuler le vote démocratique qu’ils
venaient d’émettre bien malgré eux.
Le rapporteur général, M. Prevet,
partisan très actif de M. Méline, ad
ministrateur du Petit Journal , vient,
dans son rapport, de supprimer pure
ment et simplement ce supplément
de crédit alloué par la Chambre.
Nous espérons toutefois que la ma
jorité républicaine du Sénat ne vou
dra pas se faire complice des oppor
tunistes et des réactionnaires, en
approuvant cette économie antidémo
cratique du rapporteur général.
Quelle que soit la décision prise
par l’assemblée du Luxembourg, les
instituteurs ne seront pas dupes de
cette manœuvre. Ils savent mainte
nant ce qu’il faut croire des promes
ses que leur prodiguent si volontiers
les modérés. Ceux-ci, du reste, sont
logiques en la circonstance. Alliés
aux partis rétrogrades, ils en arrivent
à épouser leur rancune.
Sachant combien est grande et noble
la mission de l’homme qui instruit les
enfants du peuple, n’ignorant pas
combien l’instruction peut régénérer
les masses et leur donner conscience
de leurs droits, ils cherchent à em
pêcher l’instituteur d’améliorer sa
situation pécuniaire, pour l’asservir
plus aisément.
Les républicains sincères défendent
les éducateurs du peuple et les amis
de M. Méline les combattent sournoi
sement parce qu’ils savent, comme
nous, que le maître « forge des
consciences ».
En S2 pages, marquées du sceau de
la meilleure réclame, ce bienveillant
pasteur d’âmes (typographes, faites
attention à l’ortographe du mot :
âmes) nous initie aux bénéfices de
l’assurance. Il parle au nom de la re
ligion (avec un grand R — sans jeu
d’esprit) et conclut ainsi :
« En général, on peut dire que l’as-
« surance est un devoir religieux et
» social
« Nous pouvons donc, en toute
« sûreté de conscience, nous assurer
« contre l’incendie, contre la grêle et
« en cas de mort. Ce qui ne doit pas
« nous empêcher de contracter égale-
« ment des assurances spirituelles qui
Que sont donc ces assurances spi
rituelles, dont on oublie de dire les
primes multiples ? Ah ! oui, nous
connaissons celles-ci, il s’agit du de
nier de Saint-Pierre, des offrandes au
tronc de Saint-Antoine de Padoue,
permettant, en outre, de retrouver ce
qu’on a perdu : avis aux demi-vier
ges ; les petites et grosses quêtes favo
risant l’extension des doctrines chré
tiennes atteintes de maladie de Foi ;
les messes en pièces sonnantes guéris
sant les affections les plus rebelles ;
les prières attendries des femmes qui
désirent le sexe masculin ou féminin
pour l’enfant à naître, et toutes les
balivernes que l’Eglise nous enseigne,
nous" propose de croire, de comman
diter, au plus grand profit des prêtres,
assomptionnistes, dominicains et moi
nes de tout acabit. ,
Ne serait-ce pas à mourir de rire,
s’il n’était triste de reconnaître le
degré de sottise des fervents qui, par
milliers, se laissent prendre aux piè
ges grossiers que leur dresse la super
stition.
L’assurance sur la vie matérielle,
passe encore, je n’aurai cure de la
dénigrer, mais pour l’autre, la sipi-
tuelle, comme dit l’abbé Quéant :
.. Zut alors !
A. H.
L’ÉLECTION DE POITIERS
Dimanche, les électeurs vont se
prononcer dans la première circon
scription de Poitiers. Le nationalisme
fait tous ses efforts pour enlever la
place. Tous les journaux réaction
naires de Paris, Le Gaulois, la Libre
Parole, le Soleil et V Ins transigeant font
campagne en faveur du candidat na
tionaliste, M. de Coursac, Il est plus
que probable que l’espoir qu’ils nour
rissent sera de courte durée. Le natio
naliste sera battu dimanche à plate
couture dans la première circonscrip
tion de Poitiers.
Le citoyen Marius Devèze,. député
du Gard, qui a passé trois jours avec
le candidat socialiste Georgel, a pu se
rendre compte de l’hypocrisie avec
laquelle le chouan nationaliste de
Coursac cache son drapeau réaction
naire et clérical. Aux élections de
1898, il se disait antisémite. C’est le
drapeau qu’il avait choisi. Mais dans
ce pays, il y a des communes protes
tantes ; or, depuis, les antisémites ont
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.52%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 88.52%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k32634053/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k32634053/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k32634053/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k32634053
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k32634053
Facebook
Twitter