Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1900-02-17
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 17 février 1900 17 février 1900
Description : 1900/02/17 (N199). 1900/02/17 (N199).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263398d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/05/2019
5“ Année — N° 199.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi \1 février 1900.
Réveil
Havre
Organe du Parti Républicain Démocraiitjue
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, RUE GASIMIR-PÉRIER, 15
Secrétaire de la Rédaction ï. thomiieret
—^ L’ImprIMEUR-GÉRANT F. LE ROY
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 4 50 »
On traite à forfait
PRIME
du RÉVEIL DU HAVRE
Le RÉVEIL BU HAVRE, désireux
d’être agréable à ses abonnés, leur
offre gratuitement, comme prime
exceptionnelle : Les Dialogues anti
cléricaux, de Boissier, un volume du
prix de 2 francs.
Prière de le réclamer, 15, rue
Casimir-Périer.
Les nouveaux abonnés bénéficie
ront de ce cadeau.
LES
Elections Municipales
de 1900
L’œuvre du Conseil municipal actuel
1896-1900
II
Dans notre premier article sur
l’œuvre du Conseil municipal actuel,
nous avons rappelé quels avaient été,
dans le cours des dernières années,
les principes et l’influence des radi
caux du Conseil, d’abord en minorité,
enfin en majorité depuis 1896, en
matière de réforme budgétaire.
Il n’était pas inutile de revenir sur
ce passé peu éloigné, les organes de
la presse quotidienne dite républi
caine évitant avec soin de faire
savoir à leurs lecteurs que le dé
sordre de nos finances est venu pré
cisément des hommes qu’ils ont
toujours soutenus, et au premier
rang desquels se trouve M. Rispal,
à ce point déconsidéré dans son
propre part’, que M. Brindeau, son
complice actuel en nationalisme, ne
voulait pas entendre parler de lui
lorsqu’il constitua son administration
en novembre 1890.
Le mandat donné en 1896 par le
Comité républicain démocratique à
ses candidats, et, par suite, .par
la population à la majorité du Con
seil, consistait, on se le rappelle,
dans une stricte économie dans l’em
ploi des fonds municipaux. A aucun
prix le Conseil ne devait créer d’im
pôts nouveaux, ni chercher des res
sources dans la voie dangereuse de
l’emprunt. L’expérience des admi
nistrations précédentes avait port 3
ses fruits,, et l’on entendait en finir
avec ces procédés trop commodes de
se procurer de l’argent.
Le Conseil actuel s’est-il conformé
à ces indications ? En un mot, a-t-il
géré nos finances avec prudence et
économie ?
Sur ce point, les adversaires les
plus acharnés de la majorité démo
cratique, ceux qui, pendant plusieurs
années ont subventionné les feuilles
à images pour essayer de ridiculiser
et de dénigrer l’Administration mu
nicipale, ne peuvent méconnaître la
supériorité du Conseil municipal sur
ses devanciers. Rien n’est brutal
comme un chiffre, et tous sont bien
forcés de convenir que les comptes
administratifs se sont soldés par des
excédents qui iront sans doute à
600,000 fr. pour 1899.
Pour essayer de diminuer le mé
rite de l’Administration et du Con
seil, leurs adversaires ne manquent
pas de soutenir que certaines res
sources ne dépendent pas du Conseil
municipal. 11 en estainsi, notamment,
du produit des Docks-Entrepôts qui
s’est élevé, pour la part delà Ville, à
461,264 fr., en 1898, alors que le
produit n’avait été que de 268,295 fr.
en 1896.
Sans doute le Conseil est étran
ger au courant commercial qui a
pour résultat d’accroître les recettes
de nos entrepôts. Mais les Adminis
trations précédentes se sont trouvées
en présence de plus-values corres
pondantes à celles qui se sont mani
festées en 1898, et, au lieu d’agir
avec prudence et de se souvenir
que certaines recettes sont suscep
tibles tantôt d’augmentation, tantôt
de diminution, elles dépensaient sans
compter, en proposant trop souvent
des ouvertures de crédit hors bud
get. De plus, on établissait trop
souvent les budgets, en tablant sur
de prétendues plus-values qui ne se
réalisaient pas. On se souvient même
d’expédients encore plus irréguliers,
employés par M. Rispal qui ne crai
gnait pas d’équilibrer les comptes en
faisant figurer les terrains de la
Ville pour une valeur arbitraire. Or,
les terrains de la Ville n’ont, tant
qu’ils n’ont pas été réalisés, qu’une
valeur d’inventaire. M. Rispal ne
l’ignorait pas, mais il tenait à bou
clier, avec ces emplâtres, les trous
de sa comptabilité. Avec ces expé
dients, il a tout naturellement con
duit la Ville à un déficit sans exem
ple dans notre histoire locale.
Le Conseil municipal actuel s’est
attaché à rompre avec de tels erre
ments, ce dont on doit hautement
le féliciter. Il a toujours considéré
que les excédents provenant des
plus values de recettes devaient
être employés à des œuvres utiles et
durables. C’est grâce à ce système
que des travaux importants, dont
certains sont en cours d’exécution,
ont pu être votés. Signalons notam
ment le pont St-Francois, d’impor
tants travaux de voirie et d’amélio
ration dans le réseau de nos égouts,
la création d’un nouveau groupe sco
laire dans le quatrième canton. Et,
insistons-y, tout cela est ou sera
effectué sans recourir à l’emprunt
ni à une surtaxe quelconque.
En même temps qu’il assurait les
améliorations matérielles que com
porte une grande ville comme la
nôtre, le Conseil prenait soin de
doter largement les divers services
municipaux, en votant les crédits
nécessaires pour leur fonctionne
ment normal. C’est ainsi que les cré
dits d’entretien des bâtiments, trop
réduits pendant de longues années,
ont été renforcés.
La gratuité absolue des fourni
tures scolaires, qui figurait dans le
programme de la majorité démo
cratique du Conseil, a pu être égale.
mont accompli sans aucun péril pour
l’équilibre de nos finances. Aussi,
voyons-nous les fournitures scolaires
figurer pour 39,500 fr. au budget de
1900. De même, le crédit afférent
aux cantines scolaires a été porté à
15,175 fr. Ce sont là, nous en
sommes certains, des réformes que
notre population ouvrière accueil
lera avec un véritable plaisir.
Une loi de finances du 29 mars
1897 a autorisé les villes à consti
tuer, d’accord avec l’Etat et le dé
partement, des pensions de retraites
en faveur des vieillards. Notre
Conseil est entré dans cette voie en
votant pour 1899 : 3,000 fr., et pour
1900 : 5,400 fr., avec cette affecta
tion spéciale. Cette somme permet
tra d’assister à domicile 50 viellards
et de profiter en même temps des
économies hospitalières qui en résul
teront, dans une certaine mesure,
grâce à la participation obligatoire
de l’Etat et du Département. Cette
réforme ne peut manquer d’être
étendue â l’avenir.
(à suivre )
YERUS
DÉFIONS-NOUS I
Nous avons déploré maintes fois la
propension marquée de nos fonction
naires civils et militaires, d’aller
s’agenouiller devant l’autel.
L’anniversaire de la mort de M.
Félix Faure, célébré par de nombreux
services funèbres dans les églises,
vient de nous fournir, une fois de
plus, l'occasion de faire la con.ta-
tation de cet état d’esprit fâcheux.
Nous nous demandons quel intérêt
pour l’Etat- a bien pu pousser le
président de la République et quelq ues
ministres à donner, par leur présence
aux manifestations religieuses que le
clergé avait organisées en la circons
tance avec une intention politique
évidente, un appoint moral aux me
nées césariennes et ultramontaines.
La lumière nous vient de la Russie,
diront les uns car on semble davan
tage regretter que nous, dans l’em
pire des czars, la mort, douce et
voluptueuse de M. Félix Faure. Si
c’est là que nous avons gagné le nou
veau culte du goupillon ; c’est tout,
jusqu’à présent, ce que nous a rap
porté l’alliance franco-russe.
Flier, au Havre, devant le catafal
que décoré de têtes de morts et d’osse
ments, illuminé de cierges, placé à
l’église Notre-Dame, de nombreux
fonctionnaires ont défilé, des officiers
de l’armée de terre et de mer, pour
ainsi dire en corps ; même quelques
élus du régime républicain, dont je
me garde de suspecter la doctrine.
Que venaient-ils faire parmi les prê
tres et les dominicains assis au milieu
de la ferblanterie des décorations de
plusieurs vieux braves où nous avons
compté Napoléon Quédrue, avec l’ex-
sergent Allais.
Est-ce là l’unique exercice d’un
culte privé ? Non. Il s’agissait alors
d’une cérémonie officielle à laquelle
Rome sait soumettre habilement la
France ; par laquelle la mère de
l’Inquisition sait diriger nos adminis
trations publiques, trompant la con
fiance des uns, espionnant les autres.
Nous n’ignorons pas les résultats
néfastes de l’ingérence cléricale dans
nos affaires, pour nos relations exté
rieures, comme pour notre sécurité
intérieure.
Eh bien, pourquoi tant d’incon
science ?
Si les républicains ont à honorer
des morts, qu’ils organisent des fêtes
publiques laïques. Nous nous méfions
de celles que l’Eglise nous ordonne,
parce qu’elles sont toujours guidées
par un intérêt secret de confession.
L’Eglise n’a pas admiré nos grands
hommes tels que Gambetta et Ferry,
nous n’accepterons jamais les siens
sans inventaire.
Alf. HENRI.
MUET PAR ORDRE
Il nous revient de divers côtés que,
ne voulant pas s’exposer aux désa
gréments qu’ils ont éprouvés en 1896,
les administrateurs du Petit havre ont
décidé que cette feuille, jadis socia
liste (!) aujourd’hui simplement
démocratique (!?) ne prendrait
pas part aux élections municipales.
Elle se bornerait à insérer les com
munications des divers groupes.
C’est vraiment bien dommage ! Les
amis de la vieille gaieté française ne
s’en consoleront pas, si ce journal qui
a fait pendant des mois de la politique
nationaliste, et qui a adoré tour à
tour Esterhazy et Mercier, ne lance
pas dans le public la bonne graine
antisémite.
Nous espérons qu’il n’en sera rien,
et que le Petit Havre nous procurera
le doux plaisir de lire dans ses
colonnes, parfois à deux jours de
distance, les opinions les plus contra
dictoires.
M. Fénoux ne voudra certainement
pas faire disparaître, en supprimant
ses polémiques électorales, une des
rares occasions que nos concitoyens
ont de se gaudir, à ses dépens certes,
mais au grand profit de la République.
LES DROITS PROTECTEORS
Une des grandes causes de la crise
agricole actuelle.
Un remède simple à appliquer
Depuis quelques années, nos vail
lantes populations rurales sont forte
ment éprouvées par la diminution
sensible et progressive du prix de
vente des produits agricoles ; depuis
quelques années, malgré les droits
protecteurs, l’étranger vient, sur nos
propres marchés, concurrencer nos
cultivateurs qui, las de souffrir d’un
mal dont ils ne comprennent point la
cause, demandent à grands cris qu’on
les protège contre l’envahisseur :
« Qu’on établisse des droits énormes
sur les blés, le bétail, les dénrées
en provenance de l’étranger, et l’on
rendra ainsi, disent-ils, un immense
service à la France >.
De plus, une feuille publique heb-
domaire, répandue par le Petit Journal
à plus de deux cent mille exemplaires
— Y Agriculture moderne — représente
aux bonnes gens des campagnes, la
situation sous les plus sombres cou
leurs et entretient comme à dessein,
un malaise général parmi les agricul
teurs.
On ne peut que regretter de voir
des agronomes très distingués prêter
le concours de leur talent au service
d’une aussi mauvaise cause, dans un
but purement politique ; ils ne peu
vent certainement pas ignorer que,
sous le pretexte de protéger l’homme
des champs, ils ruineront, par leur
système, l’ouvrier des villes, le petit
employé, le commerçant.
Je dis sous le pretexte, car si nous
ne pouvons retirer de nos récoltes un
prix suffisamment rémunérateur, ce
n’est point, comme le proclament les
écrivains à la solde du Petit Journal,
parce que l’étranger nous vient con
currencer sur nos marchés, mais
parce que nous manquons des élé
ments pour faire rendre à nos vieilles
terres d’Europe ce que, dans l’état
actuel des transactions, elles doivent
être à mesure de produire.
Si le sol de France, en ne recevant
que des engrais insignifiants, a pu,
pendant des siècles et sans interrup
tion, nourrir celui qui le cultivait,
c’est que les moyens de locomotion,
lents et coûteux, ont empêché jusqu’à
ce jour, les produits d’au-delà des
mers, d’arriver jusqu’à lui à bon
compte. Et comme dans les pays neufs
les hommes savent mieux se confor
mer aux procédés nouveaux, aux
exigences modernes, en appliquant les
découvertes scientifique se tindustriel-
les, ils sont plus en mesure que nos
paysans, de tirer de la terre d’abon
dantes récoltes.
Or, pour obtenir ces gros rende
ments qui mettraient le cultivateur
en état de se mesurer avec l’étranger
et de ne plus craindre^a concurrence,
il faut fournir au sol des éléments de
fertilisation, il est nécessaire, indis
pensable d’acquérir des engrais qu’on
ne peut se procurer qu’à prix élevés
et souvent, hélas, rapport à la fraude,
que dans de mauvaises conditions.
Il importe donc de trouver un
moyen d’obtenir, presque sans dé
bourser d’argent, ces engrais, cet azote
et cet acide pbospborique si néces
saires à la croissance rapide et abon
dante des végétaux.
La preuve a été faite, et de la façon
la plus précise, que cet azote que l’on
paie si cher au commerce et dont les
plantes usent des quantités variant
de 100 à 300 kilog. à l’hectare pour
donner des récoltes maxima, est mis à
la disposition du cultivaleur, et cela
gratuitement, par Y atmosphère.
Tirer parti des ressources considé
rables que nous offre l’atmosphère,
voilà ce qu’il faut conseiller aux agri
culteurs, plutôt que de leur appren
dre à se révolter contre un gouverne
ment qui s’efforce de les protéger.
Cette importante question, intime
ment liée à la question ouvrière, mé
rite qu’on s’en occupe ; aussi, je la
résoudrai dans un prochain article.
Félix Thommeret.
LA COMMUNE ET SA POLICE
Pour tous ceux qui connaissent le
peu de liberté que la loi laisse aux
communes, il est évident que cette
importante question ne peut être
traitée en quelques lignes. Ce que nous
avons voulu, en nous en occupant
aujourd’hui, c’est surtout aider à
constituer un dossier dont chaque
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi \1 février 1900.
Réveil
Havre
Organe du Parti Républicain Démocraiitjue
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, RUE GASIMIR-PÉRIER, 15
Secrétaire de la Rédaction ï. thomiieret
—^ L’ImprIMEUR-GÉRANT F. LE ROY
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 4 50 »
On traite à forfait
PRIME
du RÉVEIL DU HAVRE
Le RÉVEIL BU HAVRE, désireux
d’être agréable à ses abonnés, leur
offre gratuitement, comme prime
exceptionnelle : Les Dialogues anti
cléricaux, de Boissier, un volume du
prix de 2 francs.
Prière de le réclamer, 15, rue
Casimir-Périer.
Les nouveaux abonnés bénéficie
ront de ce cadeau.
LES
Elections Municipales
de 1900
L’œuvre du Conseil municipal actuel
1896-1900
II
Dans notre premier article sur
l’œuvre du Conseil municipal actuel,
nous avons rappelé quels avaient été,
dans le cours des dernières années,
les principes et l’influence des radi
caux du Conseil, d’abord en minorité,
enfin en majorité depuis 1896, en
matière de réforme budgétaire.
Il n’était pas inutile de revenir sur
ce passé peu éloigné, les organes de
la presse quotidienne dite républi
caine évitant avec soin de faire
savoir à leurs lecteurs que le dé
sordre de nos finances est venu pré
cisément des hommes qu’ils ont
toujours soutenus, et au premier
rang desquels se trouve M. Rispal,
à ce point déconsidéré dans son
propre part’, que M. Brindeau, son
complice actuel en nationalisme, ne
voulait pas entendre parler de lui
lorsqu’il constitua son administration
en novembre 1890.
Le mandat donné en 1896 par le
Comité républicain démocratique à
ses candidats, et, par suite, .par
la population à la majorité du Con
seil, consistait, on se le rappelle,
dans une stricte économie dans l’em
ploi des fonds municipaux. A aucun
prix le Conseil ne devait créer d’im
pôts nouveaux, ni chercher des res
sources dans la voie dangereuse de
l’emprunt. L’expérience des admi
nistrations précédentes avait port 3
ses fruits,, et l’on entendait en finir
avec ces procédés trop commodes de
se procurer de l’argent.
Le Conseil actuel s’est-il conformé
à ces indications ? En un mot, a-t-il
géré nos finances avec prudence et
économie ?
Sur ce point, les adversaires les
plus acharnés de la majorité démo
cratique, ceux qui, pendant plusieurs
années ont subventionné les feuilles
à images pour essayer de ridiculiser
et de dénigrer l’Administration mu
nicipale, ne peuvent méconnaître la
supériorité du Conseil municipal sur
ses devanciers. Rien n’est brutal
comme un chiffre, et tous sont bien
forcés de convenir que les comptes
administratifs se sont soldés par des
excédents qui iront sans doute à
600,000 fr. pour 1899.
Pour essayer de diminuer le mé
rite de l’Administration et du Con
seil, leurs adversaires ne manquent
pas de soutenir que certaines res
sources ne dépendent pas du Conseil
municipal. 11 en estainsi, notamment,
du produit des Docks-Entrepôts qui
s’est élevé, pour la part delà Ville, à
461,264 fr., en 1898, alors que le
produit n’avait été que de 268,295 fr.
en 1896.
Sans doute le Conseil est étran
ger au courant commercial qui a
pour résultat d’accroître les recettes
de nos entrepôts. Mais les Adminis
trations précédentes se sont trouvées
en présence de plus-values corres
pondantes à celles qui se sont mani
festées en 1898, et, au lieu d’agir
avec prudence et de se souvenir
que certaines recettes sont suscep
tibles tantôt d’augmentation, tantôt
de diminution, elles dépensaient sans
compter, en proposant trop souvent
des ouvertures de crédit hors bud
get. De plus, on établissait trop
souvent les budgets, en tablant sur
de prétendues plus-values qui ne se
réalisaient pas. On se souvient même
d’expédients encore plus irréguliers,
employés par M. Rispal qui ne crai
gnait pas d’équilibrer les comptes en
faisant figurer les terrains de la
Ville pour une valeur arbitraire. Or,
les terrains de la Ville n’ont, tant
qu’ils n’ont pas été réalisés, qu’une
valeur d’inventaire. M. Rispal ne
l’ignorait pas, mais il tenait à bou
clier, avec ces emplâtres, les trous
de sa comptabilité. Avec ces expé
dients, il a tout naturellement con
duit la Ville à un déficit sans exem
ple dans notre histoire locale.
Le Conseil municipal actuel s’est
attaché à rompre avec de tels erre
ments, ce dont on doit hautement
le féliciter. Il a toujours considéré
que les excédents provenant des
plus values de recettes devaient
être employés à des œuvres utiles et
durables. C’est grâce à ce système
que des travaux importants, dont
certains sont en cours d’exécution,
ont pu être votés. Signalons notam
ment le pont St-Francois, d’impor
tants travaux de voirie et d’amélio
ration dans le réseau de nos égouts,
la création d’un nouveau groupe sco
laire dans le quatrième canton. Et,
insistons-y, tout cela est ou sera
effectué sans recourir à l’emprunt
ni à une surtaxe quelconque.
En même temps qu’il assurait les
améliorations matérielles que com
porte une grande ville comme la
nôtre, le Conseil prenait soin de
doter largement les divers services
municipaux, en votant les crédits
nécessaires pour leur fonctionne
ment normal. C’est ainsi que les cré
dits d’entretien des bâtiments, trop
réduits pendant de longues années,
ont été renforcés.
La gratuité absolue des fourni
tures scolaires, qui figurait dans le
programme de la majorité démo
cratique du Conseil, a pu être égale.
mont accompli sans aucun péril pour
l’équilibre de nos finances. Aussi,
voyons-nous les fournitures scolaires
figurer pour 39,500 fr. au budget de
1900. De même, le crédit afférent
aux cantines scolaires a été porté à
15,175 fr. Ce sont là, nous en
sommes certains, des réformes que
notre population ouvrière accueil
lera avec un véritable plaisir.
Une loi de finances du 29 mars
1897 a autorisé les villes à consti
tuer, d’accord avec l’Etat et le dé
partement, des pensions de retraites
en faveur des vieillards. Notre
Conseil est entré dans cette voie en
votant pour 1899 : 3,000 fr., et pour
1900 : 5,400 fr., avec cette affecta
tion spéciale. Cette somme permet
tra d’assister à domicile 50 viellards
et de profiter en même temps des
économies hospitalières qui en résul
teront, dans une certaine mesure,
grâce à la participation obligatoire
de l’Etat et du Département. Cette
réforme ne peut manquer d’être
étendue â l’avenir.
(à suivre )
YERUS
DÉFIONS-NOUS I
Nous avons déploré maintes fois la
propension marquée de nos fonction
naires civils et militaires, d’aller
s’agenouiller devant l’autel.
L’anniversaire de la mort de M.
Félix Faure, célébré par de nombreux
services funèbres dans les églises,
vient de nous fournir, une fois de
plus, l'occasion de faire la con.ta-
tation de cet état d’esprit fâcheux.
Nous nous demandons quel intérêt
pour l’Etat- a bien pu pousser le
président de la République et quelq ues
ministres à donner, par leur présence
aux manifestations religieuses que le
clergé avait organisées en la circons
tance avec une intention politique
évidente, un appoint moral aux me
nées césariennes et ultramontaines.
La lumière nous vient de la Russie,
diront les uns car on semble davan
tage regretter que nous, dans l’em
pire des czars, la mort, douce et
voluptueuse de M. Félix Faure. Si
c’est là que nous avons gagné le nou
veau culte du goupillon ; c’est tout,
jusqu’à présent, ce que nous a rap
porté l’alliance franco-russe.
Flier, au Havre, devant le catafal
que décoré de têtes de morts et d’osse
ments, illuminé de cierges, placé à
l’église Notre-Dame, de nombreux
fonctionnaires ont défilé, des officiers
de l’armée de terre et de mer, pour
ainsi dire en corps ; même quelques
élus du régime républicain, dont je
me garde de suspecter la doctrine.
Que venaient-ils faire parmi les prê
tres et les dominicains assis au milieu
de la ferblanterie des décorations de
plusieurs vieux braves où nous avons
compté Napoléon Quédrue, avec l’ex-
sergent Allais.
Est-ce là l’unique exercice d’un
culte privé ? Non. Il s’agissait alors
d’une cérémonie officielle à laquelle
Rome sait soumettre habilement la
France ; par laquelle la mère de
l’Inquisition sait diriger nos adminis
trations publiques, trompant la con
fiance des uns, espionnant les autres.
Nous n’ignorons pas les résultats
néfastes de l’ingérence cléricale dans
nos affaires, pour nos relations exté
rieures, comme pour notre sécurité
intérieure.
Eh bien, pourquoi tant d’incon
science ?
Si les républicains ont à honorer
des morts, qu’ils organisent des fêtes
publiques laïques. Nous nous méfions
de celles que l’Eglise nous ordonne,
parce qu’elles sont toujours guidées
par un intérêt secret de confession.
L’Eglise n’a pas admiré nos grands
hommes tels que Gambetta et Ferry,
nous n’accepterons jamais les siens
sans inventaire.
Alf. HENRI.
MUET PAR ORDRE
Il nous revient de divers côtés que,
ne voulant pas s’exposer aux désa
gréments qu’ils ont éprouvés en 1896,
les administrateurs du Petit havre ont
décidé que cette feuille, jadis socia
liste (!) aujourd’hui simplement
démocratique (!?) ne prendrait
pas part aux élections municipales.
Elle se bornerait à insérer les com
munications des divers groupes.
C’est vraiment bien dommage ! Les
amis de la vieille gaieté française ne
s’en consoleront pas, si ce journal qui
a fait pendant des mois de la politique
nationaliste, et qui a adoré tour à
tour Esterhazy et Mercier, ne lance
pas dans le public la bonne graine
antisémite.
Nous espérons qu’il n’en sera rien,
et que le Petit Havre nous procurera
le doux plaisir de lire dans ses
colonnes, parfois à deux jours de
distance, les opinions les plus contra
dictoires.
M. Fénoux ne voudra certainement
pas faire disparaître, en supprimant
ses polémiques électorales, une des
rares occasions que nos concitoyens
ont de se gaudir, à ses dépens certes,
mais au grand profit de la République.
LES DROITS PROTECTEORS
Une des grandes causes de la crise
agricole actuelle.
Un remède simple à appliquer
Depuis quelques années, nos vail
lantes populations rurales sont forte
ment éprouvées par la diminution
sensible et progressive du prix de
vente des produits agricoles ; depuis
quelques années, malgré les droits
protecteurs, l’étranger vient, sur nos
propres marchés, concurrencer nos
cultivateurs qui, las de souffrir d’un
mal dont ils ne comprennent point la
cause, demandent à grands cris qu’on
les protège contre l’envahisseur :
« Qu’on établisse des droits énormes
sur les blés, le bétail, les dénrées
en provenance de l’étranger, et l’on
rendra ainsi, disent-ils, un immense
service à la France >.
De plus, une feuille publique heb-
domaire, répandue par le Petit Journal
à plus de deux cent mille exemplaires
— Y Agriculture moderne — représente
aux bonnes gens des campagnes, la
situation sous les plus sombres cou
leurs et entretient comme à dessein,
un malaise général parmi les agricul
teurs.
On ne peut que regretter de voir
des agronomes très distingués prêter
le concours de leur talent au service
d’une aussi mauvaise cause, dans un
but purement politique ; ils ne peu
vent certainement pas ignorer que,
sous le pretexte de protéger l’homme
des champs, ils ruineront, par leur
système, l’ouvrier des villes, le petit
employé, le commerçant.
Je dis sous le pretexte, car si nous
ne pouvons retirer de nos récoltes un
prix suffisamment rémunérateur, ce
n’est point, comme le proclament les
écrivains à la solde du Petit Journal,
parce que l’étranger nous vient con
currencer sur nos marchés, mais
parce que nous manquons des élé
ments pour faire rendre à nos vieilles
terres d’Europe ce que, dans l’état
actuel des transactions, elles doivent
être à mesure de produire.
Si le sol de France, en ne recevant
que des engrais insignifiants, a pu,
pendant des siècles et sans interrup
tion, nourrir celui qui le cultivait,
c’est que les moyens de locomotion,
lents et coûteux, ont empêché jusqu’à
ce jour, les produits d’au-delà des
mers, d’arriver jusqu’à lui à bon
compte. Et comme dans les pays neufs
les hommes savent mieux se confor
mer aux procédés nouveaux, aux
exigences modernes, en appliquant les
découvertes scientifique se tindustriel-
les, ils sont plus en mesure que nos
paysans, de tirer de la terre d’abon
dantes récoltes.
Or, pour obtenir ces gros rende
ments qui mettraient le cultivateur
en état de se mesurer avec l’étranger
et de ne plus craindre^a concurrence,
il faut fournir au sol des éléments de
fertilisation, il est nécessaire, indis
pensable d’acquérir des engrais qu’on
ne peut se procurer qu’à prix élevés
et souvent, hélas, rapport à la fraude,
que dans de mauvaises conditions.
Il importe donc de trouver un
moyen d’obtenir, presque sans dé
bourser d’argent, ces engrais, cet azote
et cet acide pbospborique si néces
saires à la croissance rapide et abon
dante des végétaux.
La preuve a été faite, et de la façon
la plus précise, que cet azote que l’on
paie si cher au commerce et dont les
plantes usent des quantités variant
de 100 à 300 kilog. à l’hectare pour
donner des récoltes maxima, est mis à
la disposition du cultivaleur, et cela
gratuitement, par Y atmosphère.
Tirer parti des ressources considé
rables que nous offre l’atmosphère,
voilà ce qu’il faut conseiller aux agri
culteurs, plutôt que de leur appren
dre à se révolter contre un gouverne
ment qui s’efforce de les protéger.
Cette importante question, intime
ment liée à la question ouvrière, mé
rite qu’on s’en occupe ; aussi, je la
résoudrai dans un prochain article.
Félix Thommeret.
LA COMMUNE ET SA POLICE
Pour tous ceux qui connaissent le
peu de liberté que la loi laisse aux
communes, il est évident que cette
importante question ne peut être
traitée en quelques lignes. Ce que nous
avons voulu, en nous en occupant
aujourd’hui, c’est surtout aider à
constituer un dossier dont chaque
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