Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1900-02-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 février 1900 10 février 1900
Description : 1900/02/10 (N198). 1900/02/10 (N198).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32633970
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/05/2019
»“ Année — N° 198.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
\
Samedi 10 Février 1900.
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an
Départements »
3 fr.
4 fr.
15,
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
RUE GASIMIR-PÉRIER
Secrétaire de la Rédaction F. tiiomiifret
L’Imprimeur-Gérant F. LE ROY
Prix des Insertions :
1 5
Annonces
Réclames,
25 centimes la ligne
50 »
On traite à forfait
PRIME
du RÉVEIL DU HAVRE
Le RÉVEIL DU HAVRE, désireux
d’être agréable à ses abonnés, leur
offre gratuitement, comme prime
exceptionnelle : Les Dialogues anti
cléricaux, de Boissier, un volume du
prix de 2 francs.
Prière de le réclamer, 15, rue
Casimir-Périer.
Les nouveaux abonnés bénéficie
ront de ce cadeau.
LES
Elections Municipales
de 1900
L’œuvre du Conseil municipal actuel
(1896-1900)
I
On a pu constater, depuis une
longue série d’années, dans notre
ville, l’indifférence absolue de la
presse quotidienne en matières d’af
faires municipales. C’est à peine si
l’on y étudie par ci par là certaines
questions d’actualité brûlante. En
core ne le fait-on qu’en amateur, et
il n’apparaît pas que tel ou tel jour
naliste du cru ait proposé, en ma
tière municipale, une solution quel
conque.
De même pour les élections muni
cipales. La presse ne s’en occupe
que dans la dernière semaine. En
core essaie-t-elle plutôt, en général,
de se livrer à un travail de dénigre
ment ou d’apologie également exa
gérés, suivant l’humeur du Conseil
d’Administration. Pour ne pas en
perdre l’habitude, Le Petit Havre
par exemple, fabrique au dernier
moment une liste de conciliation
dans laquelle il fait naturellement
entrer une majorité de ses amis.
Ces grosses malices qui ne trompent
pas toujours le suffrage universel,
— l’expérience de 1896 l’a démontré,
— constituent à peu près le seul
effort de nos Armand Carrel cau
chois. Cet effort est plutôt mince.
Vous verrez qu’il en sera de même
eette année, et que le mois d’Avril
viendra avant qu’il ne soit fait, dans
l’une de nos feuilles quotidiennes, la
moindre allusion à cette manifesta
tion importante de l’opinion publi
que que l’on appelle les élections
municipales.
On doit convenir pourtant qn’il
serait intéressant, au point de vue
de tous les partis, de procéder à une
récapitulation de ce qui s’est passé
à l’Hôtel de Ville depuis 1896.
Nous croyons, pour notre part,
qu’il serait difficile de critiquer
l’œuvre financière du présent Con
seil. Venant après l’administration
des Rispal et desBrindeau, elle avait
fort à faire. Elle n’a pas manqué
aux devoirs qui s’imposaient à elle.
Sans doute, en cette matière, il
fallait agir avec discernement et
sans mesquinerie. L’administration,
dirigée par M. T. Marais, a eu à
lutter trop souvent contre les ten
dances de certains conseillers qui
comprenaient les économies avec
autant de discernement que M. Ris
pal comprenaient les dépenses. En
tête de cette opposition naissante, au
sein même de la majorité, se trou
vait M. Acher dont le rôle a surtout
consisté, il faut bien le dire dans ce
journal qui s’efforce d’être impar
tial, à essayer de disloquer l’admi
nistration dans laquelle il n’avait pu
entrer.
On se souvient encore des débats
ardents qui eurent lieu lors du vote
du budget de 1897. Sous prétexte
d’économies, M. Acher, rapporteur de
ce budget, proposait une vingtaine
de mille francs de réduction de cré
dits, qui avaient, comme consé
quence, en violant des droits acquits,
— il en existe, hélas ! — de mécon
tenter une foule de gens sans grand
profit pour les finances municipales.
Le Conseil municipal donna tort à
M. Acher, dont toutes les proposi
tions furent repoussées. En refusant
de le suivre, il agit avec discerne
ment.
A cette occasion, on vit la presse
opportuniste, assez ignorante de
notre histoire locale, pousser les
hauts cris et reprocher à la majorité
démocratique du Conseil d’avoir
repoussé les économies de bouts de
chandelle. Ce qui n’empêche pas la
même presse, avec sa bonne foi or
dinaire, de répéter à toute occasion
que le Conseil municipal a voulu
sacrifier les petits.
. Un tel reproche est d’autant plus
ridicule que les journaux en ques
tion auraient dû se souvenir que les
réformes dans le budget avaient été
effectuées, non par les opportunis
tes, mais contre eux. C’est, en effet,
la minorité radicale des Conseils de
1888 et de 1892 qui a liquidé les
fautes des opportunistes, non seule
ment en 1896, mais dès 1890.. Il nous
suffira de rappeler que, dans le com
mencement de l’année 1890,1a Com
mission des finances du Conseil mu
nicipal se composait de 5 radicaux
sur 9 membres. On était alors sous
l’administration Marion. M. Brin-
deau remplaça M. Marion le 9 no
vembre 1890, à la suite des élec
tions complémentaires, qui envoyè
rent au Conseil, au premier tour,
MM. Cheuret et de Coninck et au
second tour, MM. Acher, Rident et
Vautier. A ce moment la commis
sion des finances vit sa majorité ra
dicale renforcée d’une voix, par
l’entrée de M. Cheuret.
C’est, il ne faut pas l’oublier, cette
commission qui, à l’occasion du
budget de 1891, eut à présenter un
exposé financier, non seulement
sur le budget lui-même, mais sur la
question du déficit imputable à M.
Rispal, lequel avait dû se retirer de
ses fonctions d’adjoint.
« Lors de rétablissement des bud
gets des deux dernières années,
votre commission, justement in
quiète des difficultés financières
qu’elle rencontrait, avait ramené
à des chiffres plus voisins de la
réalité les prévisions des recet
tes et avait indiqué sur les dépenses
de notables économies. Et, confor
mément à ses indications, vous aviez
ratifié la plupart des chiffres propo
sés par elle en ne faisant subir à son
projet que des modifications peu im
portantes >.
Cette constatation n’est pas inu
tile, car il ne faut pas oublier que
les deux budgets auxquels il est fait
allusion et qui ont été adoptés con
formément aux propositions de la
Commission, sont ceux de 1889 et de
1890. Or, dès le lendemain des élec
tions municipales de 1888, la Com
mission des finances, dont le nombre
des membres a été augmenté par la
suite, se composait de quatre radi
caux : MM. Fauvel, Denis Guillot,
Krause et Cherfils, et de trois mo
dérés, MM. Génestai, Bazan et
Lefebvre.
Si nous avons cru bon de revenir
sur ces faits, c’est précisément pour
répondre au reproche résumé plus
haut, et formulé tout à la fois par la
presse opportuniste et par les en
ragés d’économies.
La vérité, c’est qu’à partir du
Conseil élu en 1888, le gaspillage a
été enrayé et que, dans la période
1888-1896, le Conseil municipal,
tout en votant encore trop facile
ment des dépenses hors du budget,
en les gageant sur des fonds libres
parfois imaginaires, avait vu l’abîme
oh le conduisait l’impéritie d’un
Rispal à qui M. Marion avait eu le
tort de laisser trop de latitude dans
la direction des finances munici
pales.
Nous aurons à rechercher, dans un
prochain article, si le Conseil muni
cipal élu en 1896 s’est départi des
règles de prudence qui avaient été
imposées aux deux précédents Con
seils par la minorité démocratique
qui y siégait, ou si, au contraire, il
n’a pas persisté avec sagesse dans
la voie qui lui avait été tracée. Nous
verrons aussi si le Conseil n’a pas
fait œuvre utile, sans aucune charge
nouvelle pour les contribuables, et
nous concluerons en essayant de
nous inspirer tout à la fois des inté
rêts de la République et de ceux de
notre cité.
(à suivre) ,
VERUS
LES CHAMRRES D’AGRICULTURE
La commission de l’agriculture, con
tinuant mercredi l’examen du projet
relatif à la création de chambres
consultatives d’agriculture, a décidé
de conférer l’électorat aux ouvriers
agricoles ayant travaillé au moins
trois années dans la même exploita
tion.
M. HENDLÉ
M. Hendlé est décédé à Caen,
mercredi soir, âgé de 56 ans.
Dans ce journal qui a toujours
combattu M. Hendlé comme respon
sable du recul de l’opinion républi
caine dans notre département, le
moment serait mal choisi pour revenir
sur les griefs des démocrates contre
M. Hendlé.
Nous préférons adresser à la famille
et aux amis de ce fonctionnaire mort
en pleine activité, nos sincères condo
léances.
SABRE ET GOUPILLON
A la suite du tremblement de terre
subi par les Antilles en 1897, l’église
de la Pointe-à-Pitre, ébranlée, avait
été abandonnée. Le Courrier de la
Guadeloupe rend compte de la reprise
de possession du monument, ainsi que
des fêtes et des manifestations reli
gieuses auxquelles elle a donné lieu.
L’autorité épiscopale avait organisé
une procession avec le cérémonial
rituel et la pompe mystique de cir
constance. Rien à dire jusque-là, si
l’on s’était borné à la célébration
d’une fête discrète à l’intérieur. C’est
affaire de confession. Nous ne vou
lons pas défendre de croire aux bons
offices du Saint-Esprit à ceux qui les
préfèrent aux enseignements de la
science.
Mais nous ne saurions admettre
qu’un gouvernement dont le strict
devoir est la neutralité religieuse,
permette la circulation d’un tel cor
tège dans les principales artères de la
ville, se déroulant dans les rues Gam
betta (voiles-toi la face, ô grand
tribun), Frébault, Xraversière et de
Bébian, pour favoriser les accès de
propagande cléricale.
11 y a mieux ou pis, pour être plus
exact : La compagnie d’infanterie de
marine stationnée à la Pointe-à-Pitre
avait fourni une garde d’honneur, qui,
baïonnette au canon, escortait le dais,
dans la procession.
Nous nous demandons si nos soldats
obéissent au mot d’ordre donné par
Rome ou Paris, nous ne pensons pas
que leur rôle, dans nos colonies, soit
d’accomplir une besogne de sacris
tains. Le commandant militaire qui a
prêté le concours de ses troupes en
cette occurence doit être sévèrement
rappelé à l’ordre.
Le gouverneur de la Guadeloupe
mérite aussi de graves remontrances.
Le cléricalisme n’est pas un objet
d’exportation.
A nos yeux, les pratiques chrétien
nes ne valent guère mieux que les su
perstitions eu honneur sous les tropi
ques. Peu nous importe que les noirs
adorent le feu ou le Saint-Sacrement.
Avec l’exagération inhérente aux
populations équatoriales, le même
fétichisme se reproduit toujours. Nous
n’avons pas besoin de faire germer la
guerre civile et couler le sang en im
primant dans les esprits simples des
croyances singulières qui se heurtent
les unes aux autres. Il nous appar
tient de semer d’autres idées de civili
sation, plus profitables à l’existence
des colons comme à notre influence
politique, à notre expansion commer
ciale et maritime.
Que le ministre des colonies s’en
rende compte et se fasse obéir de son
administration.
Alf. H.
LE SERVICE DE DEUX ANS
M. Guyot-Dessaigne a fait mercredi
à la commission de l’armée un rapport
verbal au nom de la sous-commission
chargée d’examiner les propositions
relatives au service de deux ans.
La sous-commission, tout en réser
vant à la commission la décision de
principe, a émis l’avis unanime que
toute loi sur le service militaire ré
duit devait être précédée d'une loi
sur les sous-officiers. Sur sa proposi
tion, la commission a décidé de met
tre à l’ordre du jour de sa prochaine
séance la discussion sur le principe de
la réduction de service.
L’ŒUVRE D’ÉDUCATION
Voilà de nombreux mois que je
parle, notamment dans ce journal,
de la grande œuvre d’éducation qu’il
nous faut accomplir pour former les
esprits, élargir les cœurs, amener les
consciences à des conceptions élevées
et réaliser ce qui nous fait tant défaut,
un peu d’unité morale. L'indifférence
a été le premieruibstacle qui s’oppo
sait à cette marche vers l’amélioration
intellectuelle du peuple. Petit à petit,
l’idée a tracé son chemin, secouant la
torpeur des uns, renversant les pré
ventions enfantines des autres, comme
un clou d’airain que le marteau dé
l’ouvrier enfonce profondément dans
la muraille. Il est nécessaire de per
sistants efforts, sans jamais se lasser,
pour vaincre les préjugés de toutes
sortes.
Nui n’est prophète en son pays. J’ai
été heureux vraiment que mon ami
Léon Clément veuille bien attirer per
sonnellement l’attention de notre con
frère, M. Hanriot, sur la question des
Universités populaires. Il y a là un
vaste terrain d’action sur lequel toutes
les bonnes volontés peuvent se rencon
trer, en s’élevant au-dessus dos inté
rêts de politique courante. Clément,
il est vrai, a vu les choses avec une
âme de poète, souvent imaginative,
mais il y a dans son appel des pensées
généreuses qu’on ne saurait laisser
tomber dans l’oubli et qu’il est utile
de tirer des nébuleuses pour en faire
des réalités vivantes.
Précisément, depuis quelque temps,
j’ai remué cette idée de la création
d’une université populaire au Havre.
Tandis que Félix Thommeret, notre
dévoué collaborateur s’était rendu à
Paris, et, sur ma prière, a bien voulu
documenter mon étude sur les maisons
du peuple, en se mettant en relations
avec la Société du faubourg Saint-
Antoine, j’ai pressenti au Havre plu
sieurs amis qui, quoiqu’en émettant
des avis variés, sont tous favorables
au mouvement populaire, intellectuel
et social qui se prépare.
Paris, Amiens, Rouen nous précè-.
dent dans la carrière. Nous aboutirons
bien aussi dans notre cité et nous
chercherons, si possible, à faire mieux
que nos devanciers. Toutefois, nous
marcherons suivant les ressources dont
nous pourrons disposer, sans pour cela
appeler à notre aide le concours des
fonds communaux.
Une œuvre d’éducation doit s’élever"
à côté de la mairie sans en subir la-
tutelle. Le pouvoir temporel est soumis
à l’ascendant dn pouvoir intellectuel
et théorique, ou, disons le mot d’Au
guste Comte, spirituel ; et le contraire
ne saurait être, ni vrai, ni logique,
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
\
Samedi 10 Février 1900.
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an
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ADMINISTRATION ET RÉDACTION
RUE GASIMIR-PÉRIER
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50 »
On traite à forfait
PRIME
du RÉVEIL DU HAVRE
Le RÉVEIL DU HAVRE, désireux
d’être agréable à ses abonnés, leur
offre gratuitement, comme prime
exceptionnelle : Les Dialogues anti
cléricaux, de Boissier, un volume du
prix de 2 francs.
Prière de le réclamer, 15, rue
Casimir-Périer.
Les nouveaux abonnés bénéficie
ront de ce cadeau.
LES
Elections Municipales
de 1900
L’œuvre du Conseil municipal actuel
(1896-1900)
I
On a pu constater, depuis une
longue série d’années, dans notre
ville, l’indifférence absolue de la
presse quotidienne en matières d’af
faires municipales. C’est à peine si
l’on y étudie par ci par là certaines
questions d’actualité brûlante. En
core ne le fait-on qu’en amateur, et
il n’apparaît pas que tel ou tel jour
naliste du cru ait proposé, en ma
tière municipale, une solution quel
conque.
De même pour les élections muni
cipales. La presse ne s’en occupe
que dans la dernière semaine. En
core essaie-t-elle plutôt, en général,
de se livrer à un travail de dénigre
ment ou d’apologie également exa
gérés, suivant l’humeur du Conseil
d’Administration. Pour ne pas en
perdre l’habitude, Le Petit Havre
par exemple, fabrique au dernier
moment une liste de conciliation
dans laquelle il fait naturellement
entrer une majorité de ses amis.
Ces grosses malices qui ne trompent
pas toujours le suffrage universel,
— l’expérience de 1896 l’a démontré,
— constituent à peu près le seul
effort de nos Armand Carrel cau
chois. Cet effort est plutôt mince.
Vous verrez qu’il en sera de même
eette année, et que le mois d’Avril
viendra avant qu’il ne soit fait, dans
l’une de nos feuilles quotidiennes, la
moindre allusion à cette manifesta
tion importante de l’opinion publi
que que l’on appelle les élections
municipales.
On doit convenir pourtant qn’il
serait intéressant, au point de vue
de tous les partis, de procéder à une
récapitulation de ce qui s’est passé
à l’Hôtel de Ville depuis 1896.
Nous croyons, pour notre part,
qu’il serait difficile de critiquer
l’œuvre financière du présent Con
seil. Venant après l’administration
des Rispal et desBrindeau, elle avait
fort à faire. Elle n’a pas manqué
aux devoirs qui s’imposaient à elle.
Sans doute, en cette matière, il
fallait agir avec discernement et
sans mesquinerie. L’administration,
dirigée par M. T. Marais, a eu à
lutter trop souvent contre les ten
dances de certains conseillers qui
comprenaient les économies avec
autant de discernement que M. Ris
pal comprenaient les dépenses. En
tête de cette opposition naissante, au
sein même de la majorité, se trou
vait M. Acher dont le rôle a surtout
consisté, il faut bien le dire dans ce
journal qui s’efforce d’être impar
tial, à essayer de disloquer l’admi
nistration dans laquelle il n’avait pu
entrer.
On se souvient encore des débats
ardents qui eurent lieu lors du vote
du budget de 1897. Sous prétexte
d’économies, M. Acher, rapporteur de
ce budget, proposait une vingtaine
de mille francs de réduction de cré
dits, qui avaient, comme consé
quence, en violant des droits acquits,
— il en existe, hélas ! — de mécon
tenter une foule de gens sans grand
profit pour les finances municipales.
Le Conseil municipal donna tort à
M. Acher, dont toutes les proposi
tions furent repoussées. En refusant
de le suivre, il agit avec discerne
ment.
A cette occasion, on vit la presse
opportuniste, assez ignorante de
notre histoire locale, pousser les
hauts cris et reprocher à la majorité
démocratique du Conseil d’avoir
repoussé les économies de bouts de
chandelle. Ce qui n’empêche pas la
même presse, avec sa bonne foi or
dinaire, de répéter à toute occasion
que le Conseil municipal a voulu
sacrifier les petits.
. Un tel reproche est d’autant plus
ridicule que les journaux en ques
tion auraient dû se souvenir que les
réformes dans le budget avaient été
effectuées, non par les opportunis
tes, mais contre eux. C’est, en effet,
la minorité radicale des Conseils de
1888 et de 1892 qui a liquidé les
fautes des opportunistes, non seule
ment en 1896, mais dès 1890.. Il nous
suffira de rappeler que, dans le com
mencement de l’année 1890,1a Com
mission des finances du Conseil mu
nicipal se composait de 5 radicaux
sur 9 membres. On était alors sous
l’administration Marion. M. Brin-
deau remplaça M. Marion le 9 no
vembre 1890, à la suite des élec
tions complémentaires, qui envoyè
rent au Conseil, au premier tour,
MM. Cheuret et de Coninck et au
second tour, MM. Acher, Rident et
Vautier. A ce moment la commis
sion des finances vit sa majorité ra
dicale renforcée d’une voix, par
l’entrée de M. Cheuret.
C’est, il ne faut pas l’oublier, cette
commission qui, à l’occasion du
budget de 1891, eut à présenter un
exposé financier, non seulement
sur le budget lui-même, mais sur la
question du déficit imputable à M.
Rispal, lequel avait dû se retirer de
ses fonctions d’adjoint.
« Lors de rétablissement des bud
gets des deux dernières années,
votre commission, justement in
quiète des difficultés financières
qu’elle rencontrait, avait ramené
à des chiffres plus voisins de la
réalité les prévisions des recet
tes et avait indiqué sur les dépenses
de notables économies. Et, confor
mément à ses indications, vous aviez
ratifié la plupart des chiffres propo
sés par elle en ne faisant subir à son
projet que des modifications peu im
portantes >.
Cette constatation n’est pas inu
tile, car il ne faut pas oublier que
les deux budgets auxquels il est fait
allusion et qui ont été adoptés con
formément aux propositions de la
Commission, sont ceux de 1889 et de
1890. Or, dès le lendemain des élec
tions municipales de 1888, la Com
mission des finances, dont le nombre
des membres a été augmenté par la
suite, se composait de quatre radi
caux : MM. Fauvel, Denis Guillot,
Krause et Cherfils, et de trois mo
dérés, MM. Génestai, Bazan et
Lefebvre.
Si nous avons cru bon de revenir
sur ces faits, c’est précisément pour
répondre au reproche résumé plus
haut, et formulé tout à la fois par la
presse opportuniste et par les en
ragés d’économies.
La vérité, c’est qu’à partir du
Conseil élu en 1888, le gaspillage a
été enrayé et que, dans la période
1888-1896, le Conseil municipal,
tout en votant encore trop facile
ment des dépenses hors du budget,
en les gageant sur des fonds libres
parfois imaginaires, avait vu l’abîme
oh le conduisait l’impéritie d’un
Rispal à qui M. Marion avait eu le
tort de laisser trop de latitude dans
la direction des finances munici
pales.
Nous aurons à rechercher, dans un
prochain article, si le Conseil muni
cipal élu en 1896 s’est départi des
règles de prudence qui avaient été
imposées aux deux précédents Con
seils par la minorité démocratique
qui y siégait, ou si, au contraire, il
n’a pas persisté avec sagesse dans
la voie qui lui avait été tracée. Nous
verrons aussi si le Conseil n’a pas
fait œuvre utile, sans aucune charge
nouvelle pour les contribuables, et
nous concluerons en essayant de
nous inspirer tout à la fois des inté
rêts de la République et de ceux de
notre cité.
(à suivre) ,
VERUS
LES CHAMRRES D’AGRICULTURE
La commission de l’agriculture, con
tinuant mercredi l’examen du projet
relatif à la création de chambres
consultatives d’agriculture, a décidé
de conférer l’électorat aux ouvriers
agricoles ayant travaillé au moins
trois années dans la même exploita
tion.
M. HENDLÉ
M. Hendlé est décédé à Caen,
mercredi soir, âgé de 56 ans.
Dans ce journal qui a toujours
combattu M. Hendlé comme respon
sable du recul de l’opinion républi
caine dans notre département, le
moment serait mal choisi pour revenir
sur les griefs des démocrates contre
M. Hendlé.
Nous préférons adresser à la famille
et aux amis de ce fonctionnaire mort
en pleine activité, nos sincères condo
léances.
SABRE ET GOUPILLON
A la suite du tremblement de terre
subi par les Antilles en 1897, l’église
de la Pointe-à-Pitre, ébranlée, avait
été abandonnée. Le Courrier de la
Guadeloupe rend compte de la reprise
de possession du monument, ainsi que
des fêtes et des manifestations reli
gieuses auxquelles elle a donné lieu.
L’autorité épiscopale avait organisé
une procession avec le cérémonial
rituel et la pompe mystique de cir
constance. Rien à dire jusque-là, si
l’on s’était borné à la célébration
d’une fête discrète à l’intérieur. C’est
affaire de confession. Nous ne vou
lons pas défendre de croire aux bons
offices du Saint-Esprit à ceux qui les
préfèrent aux enseignements de la
science.
Mais nous ne saurions admettre
qu’un gouvernement dont le strict
devoir est la neutralité religieuse,
permette la circulation d’un tel cor
tège dans les principales artères de la
ville, se déroulant dans les rues Gam
betta (voiles-toi la face, ô grand
tribun), Frébault, Xraversière et de
Bébian, pour favoriser les accès de
propagande cléricale.
11 y a mieux ou pis, pour être plus
exact : La compagnie d’infanterie de
marine stationnée à la Pointe-à-Pitre
avait fourni une garde d’honneur, qui,
baïonnette au canon, escortait le dais,
dans la procession.
Nous nous demandons si nos soldats
obéissent au mot d’ordre donné par
Rome ou Paris, nous ne pensons pas
que leur rôle, dans nos colonies, soit
d’accomplir une besogne de sacris
tains. Le commandant militaire qui a
prêté le concours de ses troupes en
cette occurence doit être sévèrement
rappelé à l’ordre.
Le gouverneur de la Guadeloupe
mérite aussi de graves remontrances.
Le cléricalisme n’est pas un objet
d’exportation.
A nos yeux, les pratiques chrétien
nes ne valent guère mieux que les su
perstitions eu honneur sous les tropi
ques. Peu nous importe que les noirs
adorent le feu ou le Saint-Sacrement.
Avec l’exagération inhérente aux
populations équatoriales, le même
fétichisme se reproduit toujours. Nous
n’avons pas besoin de faire germer la
guerre civile et couler le sang en im
primant dans les esprits simples des
croyances singulières qui se heurtent
les unes aux autres. Il nous appar
tient de semer d’autres idées de civili
sation, plus profitables à l’existence
des colons comme à notre influence
politique, à notre expansion commer
ciale et maritime.
Que le ministre des colonies s’en
rende compte et se fasse obéir de son
administration.
Alf. H.
LE SERVICE DE DEUX ANS
M. Guyot-Dessaigne a fait mercredi
à la commission de l’armée un rapport
verbal au nom de la sous-commission
chargée d’examiner les propositions
relatives au service de deux ans.
La sous-commission, tout en réser
vant à la commission la décision de
principe, a émis l’avis unanime que
toute loi sur le service militaire ré
duit devait être précédée d'une loi
sur les sous-officiers. Sur sa proposi
tion, la commission a décidé de met
tre à l’ordre du jour de sa prochaine
séance la discussion sur le principe de
la réduction de service.
L’ŒUVRE D’ÉDUCATION
Voilà de nombreux mois que je
parle, notamment dans ce journal,
de la grande œuvre d’éducation qu’il
nous faut accomplir pour former les
esprits, élargir les cœurs, amener les
consciences à des conceptions élevées
et réaliser ce qui nous fait tant défaut,
un peu d’unité morale. L'indifférence
a été le premieruibstacle qui s’oppo
sait à cette marche vers l’amélioration
intellectuelle du peuple. Petit à petit,
l’idée a tracé son chemin, secouant la
torpeur des uns, renversant les pré
ventions enfantines des autres, comme
un clou d’airain que le marteau dé
l’ouvrier enfonce profondément dans
la muraille. Il est nécessaire de per
sistants efforts, sans jamais se lasser,
pour vaincre les préjugés de toutes
sortes.
Nui n’est prophète en son pays. J’ai
été heureux vraiment que mon ami
Léon Clément veuille bien attirer per
sonnellement l’attention de notre con
frère, M. Hanriot, sur la question des
Universités populaires. Il y a là un
vaste terrain d’action sur lequel toutes
les bonnes volontés peuvent se rencon
trer, en s’élevant au-dessus dos inté
rêts de politique courante. Clément,
il est vrai, a vu les choses avec une
âme de poète, souvent imaginative,
mais il y a dans son appel des pensées
généreuses qu’on ne saurait laisser
tomber dans l’oubli et qu’il est utile
de tirer des nébuleuses pour en faire
des réalités vivantes.
Précisément, depuis quelque temps,
j’ai remué cette idée de la création
d’une université populaire au Havre.
Tandis que Félix Thommeret, notre
dévoué collaborateur s’était rendu à
Paris, et, sur ma prière, a bien voulu
documenter mon étude sur les maisons
du peuple, en se mettant en relations
avec la Société du faubourg Saint-
Antoine, j’ai pressenti au Havre plu
sieurs amis qui, quoiqu’en émettant
des avis variés, sont tous favorables
au mouvement populaire, intellectuel
et social qui se prépare.
Paris, Amiens, Rouen nous précè-.
dent dans la carrière. Nous aboutirons
bien aussi dans notre cité et nous
chercherons, si possible, à faire mieux
que nos devanciers. Toutefois, nous
marcherons suivant les ressources dont
nous pourrons disposer, sans pour cela
appeler à notre aide le concours des
fonds communaux.
Une œuvre d’éducation doit s’élever"
à côté de la mairie sans en subir la-
tutelle. Le pouvoir temporel est soumis
à l’ascendant dn pouvoir intellectuel
et théorique, ou, disons le mot d’Au
guste Comte, spirituel ; et le contraire
ne saurait être, ni vrai, ni logique,
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