Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1900-01-13
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 13 janvier 1900 13 janvier 1900
Description : 1900/01/13 (N194). 1900/01/13 (N194).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263393b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/05/2019
a" Année — N° 191
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi U Janvier 1900.
Organe du Parti Républicain Démocraii^ue
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an
3 fr.
Départements
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
RUE GASIMIR-PÉRIER,
Secrétaire de la Rédaction F. THOMMERET
L’Imprimeur-Gérant F. LE ROY
|
1 5
Annonces
Réclames.
Prix des Insertions :
25 centimes la ligne
50 »
On traite à forfait
PRIME
du RÉVEIL DU HAVRE
Le RÉVEIL BU HAVRE , désireux
d’être agréable à ses abonnés, leur
offre gratuitement, comme prime
exceptionnelle : Les Dialogues anti
cléricaux, de Boissier, un volume du
prix de 2 francs.
Prière de le réclamer , 15, rue
Casimir-Périer.
Les nouveaux abonnés bénéficie
ront de ce cadeau.
Lettre Ouverte
A H. Jules Siegfried, candidat sénatorial
En vous accordant leurs suffrages,
les électeurs sénatoriaux de l’arron
dissement du Havre n’entendent faire
litière, ni de leurs principes ni de
leur programme républicains, ainsi
que je le disais dans le dernier nu
méro de ce journal.
Un événement heureux s’offre à
vous d’affirmer hautement la ligne de
conduite politique qui s’impose dans
ce pays. Je veux parler de la candi
dature Gervais qui vient de poindre
et qui transforme les conditions de la
lutte électorale dans la Seine-Infé
rieure.
Votre place semble indiquée dans la
nouvelle combinaison. J’ose espérer
que vous y entrerez avec des résolu
tions viriles, sans crainte de* déployer
votre drapeau. Je ne viens pas vous
demander des réformes auxquelles
vous ne sauriez souscrire, mais il
importe, avant tout, de donner au
parti républicain des gages sérieux
qui correspondent aux nécessités qui
se font jour.
Vous n’ignorez pas le gâchis dont
nos assemblées législatives ont donné
le spectacle et qui compromettrait
avec l’existence de la République, le
régime parlementaire, si l’on n’y met
tait un frein. Vous n’ignorez pas non
plus les charges croissantes qui pèsent
sur le contribuable, ruinent notre
commerce et notre industrie, parce
que des dépenses folles ont lieu, parce
que l’on ne surveille pas assez la des
tination de l’or national ; parce que,
surtout, ces charges sont mal réparties
et accablent le travail. Vous paraissez
refuser l’impôt global sur le revenu,
mais, au moins, tentez-en un essai
partiel, loyal, notamment parsasubs-
litution au régime des patentes qui
constitue une entrave inique au droit
au travail ; et par sa substitution à
l’emploi des portes et fenêtres, autre
régime barbare sur le droit à l’air,
à la lumière, à la santé, pour ne
parler que des abus les plus criants
— j’en néglige d’autres, et non
des moindres ; — cet essai loyal,
dis-je, serait de nature à vous con
cilier des sympathies ; car, vous
êtes progressiste, ai-je entendu dire,
t s’il est difficile de bouleverser de
fond en comble, du jour au lende
main notre système d’impôts, il est
possible de le refondre complètement
par un efo t incessant et par une mé
dication graduelle.
Après l’Exposition de cette fin de
siècle se posera inévitablement le pro
blème de la révision de la Constitu
tion, républicains et réactionnaires la
demanderont ; les uns, pour l’amen
der, les autres pour la diriger dans
un sens rétrograde. 11 importe de
savoir daps quel sens vous l’accepte
rez.
Pour ma part, i’estime qu’il faut
procéder avec prudence. Je crois qu’il
est bon surtout de modifier la loi élec
torale des différentes assemblées. Je
vous signalerai, en passant, le renou
vellement partiel de la Chambre et la
suppressiou du scrutin d’arrondisse
ment corrupteur ; je me permettrai de
vous indiquer, pour le Sénat, le projet
Trouillot, comportant une meilleure
répartition des délégués sénatoriaux,
projet capable d’assurer à la Haute-
Assemblée la représentation exacte du
suffrage universel et l’avancement des
idées par la priorité équitable de l’élé
ment des villes sur celui des campa
gnes. Une simple loi, à cet égard, pour
rait même suffire.
Voilà, ce me semble, quelques ré
formes pratiques, M. le Candidat,
auxquelles vous devriez souscrire,
sans préjudice des solutions indépen
dantes que votre conscience serait
susceptible d'adopter.
J’aime à croire que vous voudrez
bien méditer sur ces questions. L’heure
n’est plus aux tergiversations.
' Alt. HENRI.
LA SEMAINE
La Chambre
Ce sera encore M. Deschanel qui
présidera : ainsi l’a décidé une majo
rité déplus de quatre-vingts voix.
Que la politique ne soit pas pour
tous dans le succès du chérubin de
l’Académie, c’est probable, c’est même
certain : elle y est partout pour quel
que chose et ceux-là ne sont pas des
républicains sincères qui, par rancune
mesquine ou par reconnaissance
stomachique, ont refusé leur suffrage
au démocrate dévoué qu’est Henri
Brisson pour l’accorder au médiocre
et présomptueux arriviste qu’est M.
Paul Deschanel.
kr
* *
La guerre Sud-Africaine
L’attaque des Boërs contre Lady-
smith a échoué complètement, c’est
ce que dumoins affirment les dépêches
communiquées par le War Office.
Ce qui est certain, c’est que l’échec
des Boërs n’améliore en rien la situa
tion de la ville assiégée, pas plus que
celle du général White et des troupes
qu’il commande ne sont en rien amé
liorées.
Le maréchal Lord Roberts et son
chef d’état-major Lord Kitchener
sont arrivés mercredi au Cap, juste
trois mois après l’ouverture des hos
tilités qui ont commencé le 11 octo
bre dernier.
Le maréchal Roberts va prendre le
commandement d'une grande armée
dont l’effectif augmentera encore.
Mais il est à craindre pour lui qu’il
ne soit pas plus heureux que ses pré
décesseurs.
——♦
Elections Sénatoriales
du 28 Janvier
Ulmpartial de Dieppe publiait
mercredi l’article suivant :
« Est-ce le moment, pour les ar
rondissements, de faire valoir leurs
revendications, en s’unissant sur le
nom d’un candidat ?
« À notre avis, il faut répondre :
non.
« Les quatre sénateurs sortant
demandent le renouvellement de
leur mandat avec un programme
républicain très acceptable de la
grande moyenne républicaine du dé
partement. Tous quatre sont unis et
leur candidature forme un bloc
solide que , seuls les ennemis de la
République ont intérêt à désagré
ger.
< Et, selon nous, ce serait singu
lièrement faciliter l’œuvre réaction
naire que de présenter en ce moment,
avec une étiquette républicaine, un
candidat, ou de Dieppe ou de Neuf-
châtel.
« Immédiatement on verrait éclore
une liste avec des noms d’opposants
que l’on prononce encore tout bas,
et dont les propriétaires n’attendent
qu’une occasion pour se montrer et
marcher.
« Mettre en avant une candidature
sous prétexte du droit des arrondis
sements serait créer une diversion
dangereuse pour le succès de la
politique républicaine , et ce serait
une manœuvre fort inhabile en ce
qui concerne les intérêts de notre
région.
« Notre plus vif désir n’est-il pas
d’avoir, dans un temps donné, quand
le département décrochera le numéro
gagnant, la disposition du cinquième
siège ? Ne nous aliénons donc pas, à
l’avance, les arrondissements que
représentent les sénateurs sortants,
lesquels, entre parenthèses, ont les
plus grandes chances d’être réélus.
« Car, envoyer au combat du
28 janvier un candidat, quel qu’il
soit, c’est viser le siège d’un des
quatre sénateurs. Lequel?
Nous donnons acte à Y Impartial
de son désintéressement momentané
en attendant le cinquième siège ;
mais, puisqu’il est décidé à faire
abnégation des droits des arrondis
sements non représentés au bénéfice
des principes républicains, ne peut-
on lui demander d’aller jusqu’au
bout? reprogramme deM. Fortier,
le grand électeur, a .pu paraître
bien terne et équivoque aux yeux
des républicains qui demandent une
action puissante des pouvoirs publics.
Au surplus, le républicanisme de M.
Fortier, comme on le fait remar
quer de toutes parts, est de bien
fraîche date. Le seul titre qu’il
puisse invoquer aux yeux des élec
teurs sénatoriaux est celui de cham
pion agricole. Cela nous semble
insuffisant.
Nous ne pouvons avoir confiance,
pour la défense de la République,
qu’en ceux qui n’ont pas attendu
qu’elle fût un gouvernement accom
pli pour se rallier à elle. Nous nous
souvenons trop de ces ralliés qui,
montés dans la bâtisse quand elle
fut construite, depuis lors ne cher
chent plus qu’à en expulser les har
dis et courageux ouvriers qui l’ont
édifiée. Qui dit rallié dit souvent
réactionnaire. Nous avons fait la
République sans eux, nous nous
passerons bien de leur concours pour
la défendre.
Notre confrère, Jean Quivote,
dans le Petit Rouennais , apprécie
ainsi qu’il convient, la théorie de
Y Impartial :
« Il est archifaux de soutenir, que
seuls les ennemis de la République
ont intérêt à désagréger le bloc
formé par les quatre sénateurs sor
tants. Les ennemis de la République
ont intérêt, au contraire, à l’arrivée
au pouvoir des ralliés, qui cachent
leurs vrais sentiments sous le masque
agricole ou nationaliste et c’est par
les concessions comme celle que Y Im
partial propose au parti républicain
qu’on énerve la démocratie, qu’on
la rend indifférente à la politique, et
qu’on prépare le terrain au parti
jésuite d’une part et à l’anarchie de
l’autre.
« Au fond, Y Impartial est de notre
avis, et il montre le bout de l’oreille
quand il parle des intérêts de la
région dieppoise. Tout est là pour
notre confrère, et c’est pour mé
nager les prétendus droits de son
arrondissement qu’il présente sa
théorie du bloc sénatorial, au risque
de sacrifier l’intérêt de la Républi
que. »
Voici, d’ailleurs, une nouvelle qui
est susceptible de changer la face
des choses, en donnant pour rempla
çant au candidat Fortier, le nom d’un
républicain sincère et éprouvé sur
lequel les suffrages de nos amis vou
dront se grouper.
L’entrevue des délégués de Dieppe
et de Neufchâtel, qui avait été dé
cidée dans les réunions respectives
tenues à Neufcbâtel et à Dieppe, a
eu lieu jeudi comme il avait été con
venu.
« Trente-deux délégués, 16 de
Dieppe et 16 de Neufchâtel, y assis
taient.
« Après une discussion confuse,
d’autant plus confuse que personne
n’a eu la franchise de poser nette
ment la question, l’assemblée a dé
cidé de maintenir le principe de la
représentation directe au Sénat pour
les deux arrondissements de Neuf
châtel et de Dieppe.
« Il fallait ensuite désigner celui
des arrondissements qui, à l’exclu
sion de l’autre, aurait le droit de
présenter un candidat. Les partisans
de M. Bignon et ceux de M. Ger
vais se dépensèrent alors avec une
ardeur exceptionnelle en faveur de
leurs candidats ; mais, au vote,
Neufchâtel, c’est-à-dire M. Gervais,
fut désigné par vingt voix. «
La politique d’arrondissement a
parfois des inconvénients en faisant
perdre de vue l’intérêt général, mais
aujourd’hui elle le sert heureuse
ment. Nous nous félicitons de la
candidature Gervais qui, en appor
tant un élément nouveau dans la
lutte, est de nature à donner satis-
faciion aux délégués sincèrement
républicains de la Seine-faférieure
qui demandent du courage et des
actes dans la situation politique ac-
tuelle.
A. H.
CŒUR DE REINE
Sur 1 initiative de la directrice du
journal La Fronde , une pétition cou
verte de deux mille signatures d’ins
titutrices françaises et demandant de
commuer la peine de more prononcée
contre une institutrice française, à
Londres, avait été envoyée, ces jours
derniers, a la reine d’Angleterre.
La toute gracieuse Victoria, qui
pouvait faire grâce, est restée inflexi
ble, et Louise Masset a éfeé exécutée
mardi matin.
Cœur de Reine, encore une légende
qui s’en va l
LE COMITÉ D’ACTION
pour les réformes républicaines
Le Comité d’action pour les ré
formes républicaines a offert, mercredi
soir, dans les salons du grand Véfour,
un punch aux représentants autorisés
du parti radical : anciens présidents
dn Conseil et présidents des groupes
parlementaires.
Cette réunion organisée à la veille
des élections sénatoriales et munici
pales et dans laquelle a été, en partie,
tracee la ligne de conduite qu’il y aura
lieu de tenir aux prochaines élections
législatives, aura une très grande
portée politique, car les différents
orateurs, tous très autorisés, qui ont
pris la parole, ont été unanimes pour
déclarer que les républicains, sans ex
ception, devaient se réunir et lutter
ensemble contre le cléricalisme, le
césarisme et les réactionnaires de tous
ordres qui, sous prétexte de nationa
lisme, essayent de renverser la Répu
blique.
La séance était présidée par M.
Mesureur, remplaçant M. Brisson em
pêché.
Au hasard, nous notons : MM. Pel
letai!, Lockroy, Bourgeois, Bérard,
de la Porte, Doumergue, Isambert,
Lucipia, Laffère, Abeille, Aimond,
René Arnoult; Rabier, Klotz, Maxime
Lecomte, etc.
f M- Mesureur rend hommage aux
républicains qui ont défendu la Répu
blique et qui ont montré qu’elle saura
toujours se faire respecter et même se
faire craindre par ses adversaires,
mais que, pour se faire respecter, la
Republique doit faire des réformes et
prouver ainsi qu’elle est véritablement
le gouvernement de tous.
Puis, il fait allusion aux élections
sénatoriales, municipales et législati
ves ; il explique le programme du
Comité d’action et dit que tous les
radicaux, des plus modérés aux plus,
avancés, doivent se grouper autour de
lui, de façon à ne pas laisser triom
pher les adversaires de la République
qui essayeront de faire entrer la poli
tique dans ces élections.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi U Janvier 1900.
Organe du Parti Républicain Démocraii^ue
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an
3 fr.
Départements
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
RUE GASIMIR-PÉRIER,
Secrétaire de la Rédaction F. THOMMERET
L’Imprimeur-Gérant F. LE ROY
|
1 5
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Réclames.
Prix des Insertions :
25 centimes la ligne
50 »
On traite à forfait
PRIME
du RÉVEIL DU HAVRE
Le RÉVEIL BU HAVRE , désireux
d’être agréable à ses abonnés, leur
offre gratuitement, comme prime
exceptionnelle : Les Dialogues anti
cléricaux, de Boissier, un volume du
prix de 2 francs.
Prière de le réclamer , 15, rue
Casimir-Périer.
Les nouveaux abonnés bénéficie
ront de ce cadeau.
Lettre Ouverte
A H. Jules Siegfried, candidat sénatorial
En vous accordant leurs suffrages,
les électeurs sénatoriaux de l’arron
dissement du Havre n’entendent faire
litière, ni de leurs principes ni de
leur programme républicains, ainsi
que je le disais dans le dernier nu
méro de ce journal.
Un événement heureux s’offre à
vous d’affirmer hautement la ligne de
conduite politique qui s’impose dans
ce pays. Je veux parler de la candi
dature Gervais qui vient de poindre
et qui transforme les conditions de la
lutte électorale dans la Seine-Infé
rieure.
Votre place semble indiquée dans la
nouvelle combinaison. J’ose espérer
que vous y entrerez avec des résolu
tions viriles, sans crainte de* déployer
votre drapeau. Je ne viens pas vous
demander des réformes auxquelles
vous ne sauriez souscrire, mais il
importe, avant tout, de donner au
parti républicain des gages sérieux
qui correspondent aux nécessités qui
se font jour.
Vous n’ignorez pas le gâchis dont
nos assemblées législatives ont donné
le spectacle et qui compromettrait
avec l’existence de la République, le
régime parlementaire, si l’on n’y met
tait un frein. Vous n’ignorez pas non
plus les charges croissantes qui pèsent
sur le contribuable, ruinent notre
commerce et notre industrie, parce
que des dépenses folles ont lieu, parce
que l’on ne surveille pas assez la des
tination de l’or national ; parce que,
surtout, ces charges sont mal réparties
et accablent le travail. Vous paraissez
refuser l’impôt global sur le revenu,
mais, au moins, tentez-en un essai
partiel, loyal, notamment parsasubs-
litution au régime des patentes qui
constitue une entrave inique au droit
au travail ; et par sa substitution à
l’emploi des portes et fenêtres, autre
régime barbare sur le droit à l’air,
à la lumière, à la santé, pour ne
parler que des abus les plus criants
— j’en néglige d’autres, et non
des moindres ; — cet essai loyal,
dis-je, serait de nature à vous con
cilier des sympathies ; car, vous
êtes progressiste, ai-je entendu dire,
t s’il est difficile de bouleverser de
fond en comble, du jour au lende
main notre système d’impôts, il est
possible de le refondre complètement
par un efo t incessant et par une mé
dication graduelle.
Après l’Exposition de cette fin de
siècle se posera inévitablement le pro
blème de la révision de la Constitu
tion, républicains et réactionnaires la
demanderont ; les uns, pour l’amen
der, les autres pour la diriger dans
un sens rétrograde. 11 importe de
savoir daps quel sens vous l’accepte
rez.
Pour ma part, i’estime qu’il faut
procéder avec prudence. Je crois qu’il
est bon surtout de modifier la loi élec
torale des différentes assemblées. Je
vous signalerai, en passant, le renou
vellement partiel de la Chambre et la
suppressiou du scrutin d’arrondisse
ment corrupteur ; je me permettrai de
vous indiquer, pour le Sénat, le projet
Trouillot, comportant une meilleure
répartition des délégués sénatoriaux,
projet capable d’assurer à la Haute-
Assemblée la représentation exacte du
suffrage universel et l’avancement des
idées par la priorité équitable de l’élé
ment des villes sur celui des campa
gnes. Une simple loi, à cet égard, pour
rait même suffire.
Voilà, ce me semble, quelques ré
formes pratiques, M. le Candidat,
auxquelles vous devriez souscrire,
sans préjudice des solutions indépen
dantes que votre conscience serait
susceptible d'adopter.
J’aime à croire que vous voudrez
bien méditer sur ces questions. L’heure
n’est plus aux tergiversations.
' Alt. HENRI.
LA SEMAINE
La Chambre
Ce sera encore M. Deschanel qui
présidera : ainsi l’a décidé une majo
rité déplus de quatre-vingts voix.
Que la politique ne soit pas pour
tous dans le succès du chérubin de
l’Académie, c’est probable, c’est même
certain : elle y est partout pour quel
que chose et ceux-là ne sont pas des
républicains sincères qui, par rancune
mesquine ou par reconnaissance
stomachique, ont refusé leur suffrage
au démocrate dévoué qu’est Henri
Brisson pour l’accorder au médiocre
et présomptueux arriviste qu’est M.
Paul Deschanel.
kr
* *
La guerre Sud-Africaine
L’attaque des Boërs contre Lady-
smith a échoué complètement, c’est
ce que dumoins affirment les dépêches
communiquées par le War Office.
Ce qui est certain, c’est que l’échec
des Boërs n’améliore en rien la situa
tion de la ville assiégée, pas plus que
celle du général White et des troupes
qu’il commande ne sont en rien amé
liorées.
Le maréchal Lord Roberts et son
chef d’état-major Lord Kitchener
sont arrivés mercredi au Cap, juste
trois mois après l’ouverture des hos
tilités qui ont commencé le 11 octo
bre dernier.
Le maréchal Roberts va prendre le
commandement d'une grande armée
dont l’effectif augmentera encore.
Mais il est à craindre pour lui qu’il
ne soit pas plus heureux que ses pré
décesseurs.
——♦
Elections Sénatoriales
du 28 Janvier
Ulmpartial de Dieppe publiait
mercredi l’article suivant :
« Est-ce le moment, pour les ar
rondissements, de faire valoir leurs
revendications, en s’unissant sur le
nom d’un candidat ?
« À notre avis, il faut répondre :
non.
« Les quatre sénateurs sortant
demandent le renouvellement de
leur mandat avec un programme
républicain très acceptable de la
grande moyenne républicaine du dé
partement. Tous quatre sont unis et
leur candidature forme un bloc
solide que , seuls les ennemis de la
République ont intérêt à désagré
ger.
< Et, selon nous, ce serait singu
lièrement faciliter l’œuvre réaction
naire que de présenter en ce moment,
avec une étiquette républicaine, un
candidat, ou de Dieppe ou de Neuf-
châtel.
« Immédiatement on verrait éclore
une liste avec des noms d’opposants
que l’on prononce encore tout bas,
et dont les propriétaires n’attendent
qu’une occasion pour se montrer et
marcher.
« Mettre en avant une candidature
sous prétexte du droit des arrondis
sements serait créer une diversion
dangereuse pour le succès de la
politique républicaine , et ce serait
une manœuvre fort inhabile en ce
qui concerne les intérêts de notre
région.
« Notre plus vif désir n’est-il pas
d’avoir, dans un temps donné, quand
le département décrochera le numéro
gagnant, la disposition du cinquième
siège ? Ne nous aliénons donc pas, à
l’avance, les arrondissements que
représentent les sénateurs sortants,
lesquels, entre parenthèses, ont les
plus grandes chances d’être réélus.
« Car, envoyer au combat du
28 janvier un candidat, quel qu’il
soit, c’est viser le siège d’un des
quatre sénateurs. Lequel?
Nous donnons acte à Y Impartial
de son désintéressement momentané
en attendant le cinquième siège ;
mais, puisqu’il est décidé à faire
abnégation des droits des arrondis
sements non représentés au bénéfice
des principes républicains, ne peut-
on lui demander d’aller jusqu’au
bout? reprogramme deM. Fortier,
le grand électeur, a .pu paraître
bien terne et équivoque aux yeux
des républicains qui demandent une
action puissante des pouvoirs publics.
Au surplus, le républicanisme de M.
Fortier, comme on le fait remar
quer de toutes parts, est de bien
fraîche date. Le seul titre qu’il
puisse invoquer aux yeux des élec
teurs sénatoriaux est celui de cham
pion agricole. Cela nous semble
insuffisant.
Nous ne pouvons avoir confiance,
pour la défense de la République,
qu’en ceux qui n’ont pas attendu
qu’elle fût un gouvernement accom
pli pour se rallier à elle. Nous nous
souvenons trop de ces ralliés qui,
montés dans la bâtisse quand elle
fut construite, depuis lors ne cher
chent plus qu’à en expulser les har
dis et courageux ouvriers qui l’ont
édifiée. Qui dit rallié dit souvent
réactionnaire. Nous avons fait la
République sans eux, nous nous
passerons bien de leur concours pour
la défendre.
Notre confrère, Jean Quivote,
dans le Petit Rouennais , apprécie
ainsi qu’il convient, la théorie de
Y Impartial :
« Il est archifaux de soutenir, que
seuls les ennemis de la République
ont intérêt à désagréger le bloc
formé par les quatre sénateurs sor
tants. Les ennemis de la République
ont intérêt, au contraire, à l’arrivée
au pouvoir des ralliés, qui cachent
leurs vrais sentiments sous le masque
agricole ou nationaliste et c’est par
les concessions comme celle que Y Im
partial propose au parti républicain
qu’on énerve la démocratie, qu’on
la rend indifférente à la politique, et
qu’on prépare le terrain au parti
jésuite d’une part et à l’anarchie de
l’autre.
« Au fond, Y Impartial est de notre
avis, et il montre le bout de l’oreille
quand il parle des intérêts de la
région dieppoise. Tout est là pour
notre confrère, et c’est pour mé
nager les prétendus droits de son
arrondissement qu’il présente sa
théorie du bloc sénatorial, au risque
de sacrifier l’intérêt de la Républi
que. »
Voici, d’ailleurs, une nouvelle qui
est susceptible de changer la face
des choses, en donnant pour rempla
çant au candidat Fortier, le nom d’un
républicain sincère et éprouvé sur
lequel les suffrages de nos amis vou
dront se grouper.
L’entrevue des délégués de Dieppe
et de Neufchâtel, qui avait été dé
cidée dans les réunions respectives
tenues à Neufcbâtel et à Dieppe, a
eu lieu jeudi comme il avait été con
venu.
« Trente-deux délégués, 16 de
Dieppe et 16 de Neufchâtel, y assis
taient.
« Après une discussion confuse,
d’autant plus confuse que personne
n’a eu la franchise de poser nette
ment la question, l’assemblée a dé
cidé de maintenir le principe de la
représentation directe au Sénat pour
les deux arrondissements de Neuf
châtel et de Dieppe.
« Il fallait ensuite désigner celui
des arrondissements qui, à l’exclu
sion de l’autre, aurait le droit de
présenter un candidat. Les partisans
de M. Bignon et ceux de M. Ger
vais se dépensèrent alors avec une
ardeur exceptionnelle en faveur de
leurs candidats ; mais, au vote,
Neufchâtel, c’est-à-dire M. Gervais,
fut désigné par vingt voix. «
La politique d’arrondissement a
parfois des inconvénients en faisant
perdre de vue l’intérêt général, mais
aujourd’hui elle le sert heureuse
ment. Nous nous félicitons de la
candidature Gervais qui, en appor
tant un élément nouveau dans la
lutte, est de nature à donner satis-
faciion aux délégués sincèrement
républicains de la Seine-faférieure
qui demandent du courage et des
actes dans la situation politique ac-
tuelle.
A. H.
CŒUR DE REINE
Sur 1 initiative de la directrice du
journal La Fronde , une pétition cou
verte de deux mille signatures d’ins
titutrices françaises et demandant de
commuer la peine de more prononcée
contre une institutrice française, à
Londres, avait été envoyée, ces jours
derniers, a la reine d’Angleterre.
La toute gracieuse Victoria, qui
pouvait faire grâce, est restée inflexi
ble, et Louise Masset a éfeé exécutée
mardi matin.
Cœur de Reine, encore une légende
qui s’en va l
LE COMITÉ D’ACTION
pour les réformes républicaines
Le Comité d’action pour les ré
formes républicaines a offert, mercredi
soir, dans les salons du grand Véfour,
un punch aux représentants autorisés
du parti radical : anciens présidents
dn Conseil et présidents des groupes
parlementaires.
Cette réunion organisée à la veille
des élections sénatoriales et munici
pales et dans laquelle a été, en partie,
tracee la ligne de conduite qu’il y aura
lieu de tenir aux prochaines élections
législatives, aura une très grande
portée politique, car les différents
orateurs, tous très autorisés, qui ont
pris la parole, ont été unanimes pour
déclarer que les républicains, sans ex
ception, devaient se réunir et lutter
ensemble contre le cléricalisme, le
césarisme et les réactionnaires de tous
ordres qui, sous prétexte de nationa
lisme, essayent de renverser la Répu
blique.
La séance était présidée par M.
Mesureur, remplaçant M. Brisson em
pêché.
Au hasard, nous notons : MM. Pel
letai!, Lockroy, Bourgeois, Bérard,
de la Porte, Doumergue, Isambert,
Lucipia, Laffère, Abeille, Aimond,
René Arnoult; Rabier, Klotz, Maxime
Lecomte, etc.
f M- Mesureur rend hommage aux
républicains qui ont défendu la Répu
blique et qui ont montré qu’elle saura
toujours se faire respecter et même se
faire craindre par ses adversaires,
mais que, pour se faire respecter, la
Republique doit faire des réformes et
prouver ainsi qu’elle est véritablement
le gouvernement de tous.
Puis, il fait allusion aux élections
sénatoriales, municipales et législati
ves ; il explique le programme du
Comité d’action et dit que tous les
radicaux, des plus modérés aux plus,
avancés, doivent se grouper autour de
lui, de façon à ne pas laisser triom
pher les adversaires de la République
qui essayeront de faire entrer la poli
tique dans ces élections.
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