Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1900-01-06
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 06 janvier 1900 06 janvier 1900
Description : 1900/01/06 (N193). 1900/01/06 (N193).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263392x
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/05/2019
5“ Année — N # 193.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi 6 Janvier 1900.
DÉP
Organe du Parti Républicain Démocraii^ue
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure .. par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PBRIER, 15
Secrétaire de la Rédaction F. vhommieret
L’Imprimeur-Gérant F. LE ROY
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 »
On traite à forfait
PRIME
du RÉVEIL DU HAVRE
Le RÉVEIL BU HAVRE, désireux
d’être agréable à ses abonnés, leur
offre gratuitement, comme prime
exceptionnelle : Les Dialogues anti
cléricaux, de Roissier, un volume du
prix de 2 francs.
Prière de le réclamer, îô, rue
Casimir-Périer.
Les nouveaux abonnés bénéûcie-
ront de ce cadeau.
Les sénateurs sortants de la
Seine-Inférieure, redevenus candi
dats, MM. E. Forlier, J. Lesouef,
Jules Siegfried et Richard Wad-
dington, viennent de nous exposer
leur profession de foi et de nous faire
connaître leur programme politique
sons forme de circulaire adressée
aux dispensateurs des biens électo
raux.
Nous avons lu et relu ce mani
feste. Nous n’y avons rien trouvé
des grands problèmes qui, à l’heure
actuelle, doivent passionner* les
hommes politiques, soucieux d’éle
ver la République à la hauteur de
sa tâche, en lui permettant d’accom
plir les réformes profondes que le
pays attend d’elle.
Mais ne nous en étonnons point,
c’est là simplement œuvre de can
didature électorale.
Quand donc nos mandataires sau
ront-ils parler haut et ferme dans
les assemblées publiques ?
Ce n’est pas à l’électeur d’indiquer
des solutions, tout au plus peut-il
manifester ses doléances.
Il est dans la situation du malade
qui, en se confiant au médecin, lui
montre son mal et lui demande le
remède. C’est à l’élu de faire en
tendre le langage de la vérité,
envers et contre tous ; à lui de
proposer les projets d’ensemble qui
feront sortir la société de la période
de malaise, de trouble et de marasme
dans laquelle elle gémit depuis si
longtemps.
Est-ce là ce que nous avons ?
Non, certes. Tout au plus, le mani
feste des candidats sénatoriaux qui
nous est soumis convient-il pour des
élections cantonales? Maigre, très
maigre, en effet.
.Au point de vue de l’exposé poli
tique, nous ne concevons pas très
bien comment, par l’oubli pur et
simple du passé, nous arriverons à
l’apaisement et à la sécurité du len
demain si désirables pour le monde
du travail.
Nous n’aboutirions, sacbons-le,
qu’à l’indifférence voisine de l’ané*
antissement.
Puis, sans précision, on nous
parle de lutte de classes, de guerre
au capital que nous n’admettons pas
plus que les honorables candidats.
Encore est-il que pour répondre à
de telles propositions, il conviendrait
que la question fut mieux posée.
Même style vague et incolore au
sujet du problème de l’enseignement
universitaire. Peut-être une analyse
simple et courte du projet du gou
vernement nous renseignerait-elle
mieux, en fixant plus exactement
les opinions.
Sur le terrain économique, il nous
semble contraire aux opinions libre-
écbangistes de M. Jules Siegfried,
de réclamer le maintien des droits
protecteurs de 1892, nous préfére
rions à l’augmentation des droits
sur les matières oléagineuses, la
suppression de ceux qui frappent les
saindoux et autres denrées alimen
taires, pour rétablir l’équilibre sans
lequel la fraude s’exerce.
Comment peut-on parler d’encou
rager l’exportation de nos produits
agricoles par le maintien du tarif
douanier cher à M. Méline? C’est là
contradiction absolue.
• Au point de vue fiscal, la seule
révision des patentes paraîtra une
réforme bien anodine ; le couplet
obligatoire contre l’impôt global sur
le revenu, destiné à attirer les sym
pathies des gros propriétaires fon
ciers, ne saurait remplacer une cri
tique plus étendue que nous nous
serions efforcés de combattre.
Dites-nous donc pourquoi cet im
pôt sur le revenu si simple, si juste
et si pratique vous effraie, Messieurs
les candidats ? Un plus long discours
sur une question aussi importante
ne nous aurait pas déplu.
Quant aux sujets de mutualité,
nous n’en parlerons plus, puisque la
loi les a déjà suffisamment traités.
Ils ne constituent qu’un côté secon
daire du problème économique.
La réglementation des conditions
de transport est chose estimable,
c’est vrai, mais ce n’est pas toute la
question sociale, non plus que le dé
veloppement des travaux publics
qui, présentés sous le régime pro
tectionniste, perdent leur efficacité
et ne paraissent que la satisfaction
accordée à des intérêts particuliers.
Si les délégués sénatoriaux de
l’arrondissement du Havre ont pris
l’engagement de soutenir la candi
dature de M. J. Siegfried, ce n’est
pas, qu’on le sache bien, pour lui
demander l’application du pro
gramme de MM. Portier et C e . Ils
restent totalement attachés aux
idées libre-échangistes qu’ils ont
exprimées de façon significative par
les cris de : « A bas Méline ». Ils
réclameront toujours, avec la ma
jorité radicale du Conseil municipal
du Havre, l’impôt sur le revenu.
Ils ne croient pas leur candidat lié
par un programme de circonstance.
Et, s’ils votent pour lui, c’est, à
défaut de mieux, pour assurer le
triomphe de la République sur les
menées césariennes et réaction
naires, en se rappelant qu’il sut
faire son devoir de républicain en
des heures difficiles.
Tel paraît être l’avis de nos amis.
Alf. HENRI.
LA SEMAINE
La guerre Sud-Africaine
Les Anglais ont reçu du Cap des
nouvelles moins décourageantes que
celles que leur apportait régulière
ment le télégraphe depuis quelques
semaines, et ces nouvelles leur au
ront rendu moins mélancolique le
premier jour de 1900 que ne leur
parut le jour de Christmas. Le War
office s’est empressé de leur commu
niquer la dépêche apportant la nou
velle d’un succès : la réoccupation de
Colesberg par le général French.
La situation de lord Methuen reste
toujours embarrassée. Quand à celle
de Ladÿsmith, elle paraît plus que
compromise, depuis que le général
White, et pour cause, ne bouge pour
ainsi dire plus et que le général Buller
vient d’échouer dans deux tentatives
sur Coiensô.
Au demeurant, il n’y a rien de
changé dans le Sud-Africain, car les
Boers ne se laisseront pas décourager.
Au contraire, la leçon qu’ils viennent
de recevoir ne pourra manquer de leur
être profitable. Ils apprendront quelle
est la nécessité qui s’impose de se bien
garder partout et d’éviter toute sur
prise.
*
4 *
La Haute-Cour
On ne pourra pas dire que les dé
cisions de la Haute-Cour ont été ins
pirées par la passion, et, en raison
même du caurant de mansuétude qui
qui s’est manifesté, on est bien con
traint d’admettre que ceux qui ont
encouru des peines étaient vraiment
coupables, car les juges ne sont Rési
gnés à condamner qu’après avoir ac
quis la certitude de la criminalité de
quelques-uns des inculpés.
Le rayalisme, l’antisémitisme et le
nationalisme, dont les représentants
les plus autorisés sont MM. André
Buffet, Jules Guérin, et Paul Dérou-
lède, ont été reconnus coupables d’a
voir concerté un complot ayant pour
but de détruire ou de changer le gou
vernement. 11 ne semble pas que sur
ce point il y ait eu l’ombre d’une hé
sitation dans l’esprit des membres de
la Haute-Cour, à considérer les ma
jorités considérables qui se sont pro
noncées pour la culpabilité.
La Haute-Cour a tenu à montrer
sa modération en accordant aux trois
accusés des circonstances atténuantes
et la peine qui est prononcée, est évi
demment pas proportionnée au crime
visé, mais on saura gré à la Haute-
Cour de ne pas se montrer trop rigou
reuse, toujours en vue de l’apaise
ment dont on parle sans cesse et qu’on
ne pratique guère.
CALME DÉDAIGNEUX
La condamnation de Déroulède, ce
devait être la goutte d’eau qui fait
déborder la mer immense, l’étincelle
qui allume l’incendie dévastateur, la
piqûre du moucheron qui déchaîne la
rage du }|pn populaiïe- I
Eh bien ! Déroulède est condamné,
et Guérin aussi, et Buffet avec eux.
La mer n’a pas débordé, l’incendie
n'a pas éclaté et le lion populaire ne
s’est pas dérangé de son paisible som
meil.
Paris est calme. La France entière
est calme. Et les agitateurs cherche
ront en vain à secouer l’iudiflérence
dédaigneure du pays.
Cléricaux et Francs-Maçons
Un des rédacteurs de La Croix du
Havre faisait, tout récemment à ses
lecteurs, une longue énumération des
oeuvres fondées, dans notre ville par
le clergé Romain, et, comme il est
d’usage, dans cette feuille, d’attaquer
sans rime ni raison la franc-maçon
nerie, s’étonnait que cette association,
puissante entre toutes, n’ait rien pro
duit de semblable.
« Qu’ont-ils fait, disait-il ? Que
peuvent-ils nous montrer de compa
rable aux merveilleuses institutions
qui, grâce au dévouement des soeurs
de charité, fonctionnent au Havre,
à la satisfaction de tous ? » .
M. Christian semble vouloir, à des
sein, détourner la question et, pour
lui répondre, il me suffit de lui dire
que la franc-maçonnerie n’a jamais
cherché à exploiter l’humanité, comme
le font sans cesse les membres des
congrégations religieuses. Elle s’ef
force, dans la mesure de ses moyens,
d’aider le gouvernement de la Répu
blique française dans l’accomplisse
ment de la tâche qu’il s’est, imposée.
Elle ne possède point, pour ainsi dire,
d’œuvres spéciales; elle n’a pas à en
avoir puisqu’elle patronne toutes celles
qui font le bien.
Certes, la franc-maçonnerie re
pousse avec dédain les œuvres hon
teuses telles que Le pain de Saint-
Antoine et Les Croisés du Purgatoire , au
moyen desquelles les bons Assomp-
tionnistes que vous soutenez, M. Chris
tian, trompent odieusement le public
ignorant, et imbu de préjugés stupides ;
elle ne voudrait point aider le clergé
dans ses institutions, non pas, croyez-
le bien, parce qu’il est le clergé , mais
parce qu’elle n’ignore pas que toutes
les institutions religieuses ne sont
fondées que dans un but de cupidité.
Vous pouvez, tout à votre aise,
combattre les œuvres républicaines ;
vous avez le droit de répandre, au
moyen de votre journal, des absurdités
sans nombre, mais vous n’empêcherez
jamais les hommes de cœur et de
dévouement de faire comprendre au
peuple que les véritables philanthro
pes ne sont pas parmi les vôtres.
Quand l’instruction aura pénétré
dans les masses, sachez-le, M. Chris
tian, ceux-là que vous soutenez de
votre plume, ne seront pins considérés
que com ne des exploiteurs.
Félix Thommeret.
556 congrégations de femmes et 26
d hommes ; les 694 non autorisées
comprennent 556 congrégations de
femmes et 138 d’hommes.
La loi de finance du 16 avril 1895
a établi des règles nouvelles pour la
perception du droit d'accroissement.
Elle a laissé aux congrégations un
délai de six mois pour se libérer de
l’arrière dû, soit sous l’ancien régime
soit sous le nouveau. Enfin elle a au
torisée l’exemption du droit au profit
des congrégations qui sont vouées à
des œuvres d’assistance ou à des mis
sions à l’étranger.
Voici qu’elle est, en 1899, la situa
tion des congrégations au point de vue
du Trésor: 1155 congrégations —
dont 528 autorisées et 627 non auto
risées — sont en règle pour l’ancien
droit 313 — dont 246 autosirisées et
67 non autorisées — n’ont pas réglé
l’ancien droit.
En ce qui concerne la nouvelle taxe
737, dont 441 autorisées et 326 non
autorisées — sont en règle, 731 con
grégations, dont 363 autorisées et 368
non autorisées ont refusé de payer.
L’exemption totale ou partielle d’im
pôt a été accordée à 64 congrégations
autorisées, à raison du caractère cha
ritable de leur œuvre.
Ce que ne dit pas cette statistique
ce que le déficit résultant du refus de
paiement depuis dix ans s’élève à
plusieurs millions. Il a fallu le com
bler. De sorte que les contribuables
ont dû payer non seulement leurs im
pôts, mais aussi ceux des congréga
tions.
LES AGISSEMENTS
DU SAINT-PÈRE
LE DROIT D’ACCROISSEMENT
M. Caillaux, ministre des finances
se préoccupe des moyens d’assurer
plus efficacement que par le passé la
perception du droit d’accroissement
au payement duquel se refusent la
plupart des congrégations religieuses.
D’après les relevés faits par la di
rection de l’enregistrement, il y a en
France 1468 congrégations, dont 774
autorisées et 694 non autorisées.
Les 774 autorisées comprennent
La Cour de Rome vient d’envoyer
des instructions confidentielles aux
congrégations françaises, pour la con
duite à tenir dans le cas où, les Cham
bre votant les lois proposées par le
Gouvernement, les privilèges dont
jouissent les associations religieuses
disparaîtraient. Le pape n’est point
décidé, nous dit-on, à une résistance
qui pourrait rendre très difficile la
situation du clergé concordataire.
Les ordres monastiques visés par
les projets actuels sont chargés de
rechercher les moyens de perpétuer
leur existence dans les conditions nou
velles qui leur seraient faites. Parmi
les instructions envoyées sous cette
forme, il faut signaler l'autorisation
donnée aux supérieurs locaux c^es
congrégations de relever leurs reli
gieux de l’obligation de porter l’habit
monastique.
LES ACCIDENTS DU TRAVAIL
ET LES
COMPAGNIES D’ASSURANCES
On sait quelles difficultés les ouvriers
éprouvaient pour se faire régler les in
demnités à eux dues pour cause d’acci
dents avant l’application de la loi de 1898,
sur les accidents du travail. En général,
les compagnies d’assurances spéculaient
sur le manque de ressources des sinistrés
pour leur faire accepter des transactions
dans lesquelles leurs droits étaient abso
lument méconnus.
Depuis l’application de la loi de 1898,
il n’est plus possible de soulever ni con
testation ni procès. La quotité de l’in
demnité est fixée d’avance selon les acci
dents ; elle est, dans tous les cas, irréduc
tible.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi 6 Janvier 1900.
DÉP
Organe du Parti Républicain Démocraii^ue
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure .. par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PBRIER, 15
Secrétaire de la Rédaction F. vhommieret
L’Imprimeur-Gérant F. LE ROY
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 »
On traite à forfait
PRIME
du RÉVEIL DU HAVRE
Le RÉVEIL BU HAVRE, désireux
d’être agréable à ses abonnés, leur
offre gratuitement, comme prime
exceptionnelle : Les Dialogues anti
cléricaux, de Roissier, un volume du
prix de 2 francs.
Prière de le réclamer, îô, rue
Casimir-Périer.
Les nouveaux abonnés bénéûcie-
ront de ce cadeau.
Les sénateurs sortants de la
Seine-Inférieure, redevenus candi
dats, MM. E. Forlier, J. Lesouef,
Jules Siegfried et Richard Wad-
dington, viennent de nous exposer
leur profession de foi et de nous faire
connaître leur programme politique
sons forme de circulaire adressée
aux dispensateurs des biens électo
raux.
Nous avons lu et relu ce mani
feste. Nous n’y avons rien trouvé
des grands problèmes qui, à l’heure
actuelle, doivent passionner* les
hommes politiques, soucieux d’éle
ver la République à la hauteur de
sa tâche, en lui permettant d’accom
plir les réformes profondes que le
pays attend d’elle.
Mais ne nous en étonnons point,
c’est là simplement œuvre de can
didature électorale.
Quand donc nos mandataires sau
ront-ils parler haut et ferme dans
les assemblées publiques ?
Ce n’est pas à l’électeur d’indiquer
des solutions, tout au plus peut-il
manifester ses doléances.
Il est dans la situation du malade
qui, en se confiant au médecin, lui
montre son mal et lui demande le
remède. C’est à l’élu de faire en
tendre le langage de la vérité,
envers et contre tous ; à lui de
proposer les projets d’ensemble qui
feront sortir la société de la période
de malaise, de trouble et de marasme
dans laquelle elle gémit depuis si
longtemps.
Est-ce là ce que nous avons ?
Non, certes. Tout au plus, le mani
feste des candidats sénatoriaux qui
nous est soumis convient-il pour des
élections cantonales? Maigre, très
maigre, en effet.
.Au point de vue de l’exposé poli
tique, nous ne concevons pas très
bien comment, par l’oubli pur et
simple du passé, nous arriverons à
l’apaisement et à la sécurité du len
demain si désirables pour le monde
du travail.
Nous n’aboutirions, sacbons-le,
qu’à l’indifférence voisine de l’ané*
antissement.
Puis, sans précision, on nous
parle de lutte de classes, de guerre
au capital que nous n’admettons pas
plus que les honorables candidats.
Encore est-il que pour répondre à
de telles propositions, il conviendrait
que la question fut mieux posée.
Même style vague et incolore au
sujet du problème de l’enseignement
universitaire. Peut-être une analyse
simple et courte du projet du gou
vernement nous renseignerait-elle
mieux, en fixant plus exactement
les opinions.
Sur le terrain économique, il nous
semble contraire aux opinions libre-
écbangistes de M. Jules Siegfried,
de réclamer le maintien des droits
protecteurs de 1892, nous préfére
rions à l’augmentation des droits
sur les matières oléagineuses, la
suppression de ceux qui frappent les
saindoux et autres denrées alimen
taires, pour rétablir l’équilibre sans
lequel la fraude s’exerce.
Comment peut-on parler d’encou
rager l’exportation de nos produits
agricoles par le maintien du tarif
douanier cher à M. Méline? C’est là
contradiction absolue.
• Au point de vue fiscal, la seule
révision des patentes paraîtra une
réforme bien anodine ; le couplet
obligatoire contre l’impôt global sur
le revenu, destiné à attirer les sym
pathies des gros propriétaires fon
ciers, ne saurait remplacer une cri
tique plus étendue que nous nous
serions efforcés de combattre.
Dites-nous donc pourquoi cet im
pôt sur le revenu si simple, si juste
et si pratique vous effraie, Messieurs
les candidats ? Un plus long discours
sur une question aussi importante
ne nous aurait pas déplu.
Quant aux sujets de mutualité,
nous n’en parlerons plus, puisque la
loi les a déjà suffisamment traités.
Ils ne constituent qu’un côté secon
daire du problème économique.
La réglementation des conditions
de transport est chose estimable,
c’est vrai, mais ce n’est pas toute la
question sociale, non plus que le dé
veloppement des travaux publics
qui, présentés sous le régime pro
tectionniste, perdent leur efficacité
et ne paraissent que la satisfaction
accordée à des intérêts particuliers.
Si les délégués sénatoriaux de
l’arrondissement du Havre ont pris
l’engagement de soutenir la candi
dature de M. J. Siegfried, ce n’est
pas, qu’on le sache bien, pour lui
demander l’application du pro
gramme de MM. Portier et C e . Ils
restent totalement attachés aux
idées libre-échangistes qu’ils ont
exprimées de façon significative par
les cris de : « A bas Méline ». Ils
réclameront toujours, avec la ma
jorité radicale du Conseil municipal
du Havre, l’impôt sur le revenu.
Ils ne croient pas leur candidat lié
par un programme de circonstance.
Et, s’ils votent pour lui, c’est, à
défaut de mieux, pour assurer le
triomphe de la République sur les
menées césariennes et réaction
naires, en se rappelant qu’il sut
faire son devoir de républicain en
des heures difficiles.
Tel paraît être l’avis de nos amis.
Alf. HENRI.
LA SEMAINE
La guerre Sud-Africaine
Les Anglais ont reçu du Cap des
nouvelles moins décourageantes que
celles que leur apportait régulière
ment le télégraphe depuis quelques
semaines, et ces nouvelles leur au
ront rendu moins mélancolique le
premier jour de 1900 que ne leur
parut le jour de Christmas. Le War
office s’est empressé de leur commu
niquer la dépêche apportant la nou
velle d’un succès : la réoccupation de
Colesberg par le général French.
La situation de lord Methuen reste
toujours embarrassée. Quand à celle
de Ladÿsmith, elle paraît plus que
compromise, depuis que le général
White, et pour cause, ne bouge pour
ainsi dire plus et que le général Buller
vient d’échouer dans deux tentatives
sur Coiensô.
Au demeurant, il n’y a rien de
changé dans le Sud-Africain, car les
Boers ne se laisseront pas décourager.
Au contraire, la leçon qu’ils viennent
de recevoir ne pourra manquer de leur
être profitable. Ils apprendront quelle
est la nécessité qui s’impose de se bien
garder partout et d’éviter toute sur
prise.
*
4 *
La Haute-Cour
On ne pourra pas dire que les dé
cisions de la Haute-Cour ont été ins
pirées par la passion, et, en raison
même du caurant de mansuétude qui
qui s’est manifesté, on est bien con
traint d’admettre que ceux qui ont
encouru des peines étaient vraiment
coupables, car les juges ne sont Rési
gnés à condamner qu’après avoir ac
quis la certitude de la criminalité de
quelques-uns des inculpés.
Le rayalisme, l’antisémitisme et le
nationalisme, dont les représentants
les plus autorisés sont MM. André
Buffet, Jules Guérin, et Paul Dérou-
lède, ont été reconnus coupables d’a
voir concerté un complot ayant pour
but de détruire ou de changer le gou
vernement. 11 ne semble pas que sur
ce point il y ait eu l’ombre d’une hé
sitation dans l’esprit des membres de
la Haute-Cour, à considérer les ma
jorités considérables qui se sont pro
noncées pour la culpabilité.
La Haute-Cour a tenu à montrer
sa modération en accordant aux trois
accusés des circonstances atténuantes
et la peine qui est prononcée, est évi
demment pas proportionnée au crime
visé, mais on saura gré à la Haute-
Cour de ne pas se montrer trop rigou
reuse, toujours en vue de l’apaise
ment dont on parle sans cesse et qu’on
ne pratique guère.
CALME DÉDAIGNEUX
La condamnation de Déroulède, ce
devait être la goutte d’eau qui fait
déborder la mer immense, l’étincelle
qui allume l’incendie dévastateur, la
piqûre du moucheron qui déchaîne la
rage du }|pn populaiïe- I
Eh bien ! Déroulède est condamné,
et Guérin aussi, et Buffet avec eux.
La mer n’a pas débordé, l’incendie
n'a pas éclaté et le lion populaire ne
s’est pas dérangé de son paisible som
meil.
Paris est calme. La France entière
est calme. Et les agitateurs cherche
ront en vain à secouer l’iudiflérence
dédaigneure du pays.
Cléricaux et Francs-Maçons
Un des rédacteurs de La Croix du
Havre faisait, tout récemment à ses
lecteurs, une longue énumération des
oeuvres fondées, dans notre ville par
le clergé Romain, et, comme il est
d’usage, dans cette feuille, d’attaquer
sans rime ni raison la franc-maçon
nerie, s’étonnait que cette association,
puissante entre toutes, n’ait rien pro
duit de semblable.
« Qu’ont-ils fait, disait-il ? Que
peuvent-ils nous montrer de compa
rable aux merveilleuses institutions
qui, grâce au dévouement des soeurs
de charité, fonctionnent au Havre,
à la satisfaction de tous ? » .
M. Christian semble vouloir, à des
sein, détourner la question et, pour
lui répondre, il me suffit de lui dire
que la franc-maçonnerie n’a jamais
cherché à exploiter l’humanité, comme
le font sans cesse les membres des
congrégations religieuses. Elle s’ef
force, dans la mesure de ses moyens,
d’aider le gouvernement de la Répu
blique française dans l’accomplisse
ment de la tâche qu’il s’est, imposée.
Elle ne possède point, pour ainsi dire,
d’œuvres spéciales; elle n’a pas à en
avoir puisqu’elle patronne toutes celles
qui font le bien.
Certes, la franc-maçonnerie re
pousse avec dédain les œuvres hon
teuses telles que Le pain de Saint-
Antoine et Les Croisés du Purgatoire , au
moyen desquelles les bons Assomp-
tionnistes que vous soutenez, M. Chris
tian, trompent odieusement le public
ignorant, et imbu de préjugés stupides ;
elle ne voudrait point aider le clergé
dans ses institutions, non pas, croyez-
le bien, parce qu’il est le clergé , mais
parce qu’elle n’ignore pas que toutes
les institutions religieuses ne sont
fondées que dans un but de cupidité.
Vous pouvez, tout à votre aise,
combattre les œuvres républicaines ;
vous avez le droit de répandre, au
moyen de votre journal, des absurdités
sans nombre, mais vous n’empêcherez
jamais les hommes de cœur et de
dévouement de faire comprendre au
peuple que les véritables philanthro
pes ne sont pas parmi les vôtres.
Quand l’instruction aura pénétré
dans les masses, sachez-le, M. Chris
tian, ceux-là que vous soutenez de
votre plume, ne seront pins considérés
que com ne des exploiteurs.
Félix Thommeret.
556 congrégations de femmes et 26
d hommes ; les 694 non autorisées
comprennent 556 congrégations de
femmes et 138 d’hommes.
La loi de finance du 16 avril 1895
a établi des règles nouvelles pour la
perception du droit d'accroissement.
Elle a laissé aux congrégations un
délai de six mois pour se libérer de
l’arrière dû, soit sous l’ancien régime
soit sous le nouveau. Enfin elle a au
torisée l’exemption du droit au profit
des congrégations qui sont vouées à
des œuvres d’assistance ou à des mis
sions à l’étranger.
Voici qu’elle est, en 1899, la situa
tion des congrégations au point de vue
du Trésor: 1155 congrégations —
dont 528 autorisées et 627 non auto
risées — sont en règle pour l’ancien
droit 313 — dont 246 autosirisées et
67 non autorisées — n’ont pas réglé
l’ancien droit.
En ce qui concerne la nouvelle taxe
737, dont 441 autorisées et 326 non
autorisées — sont en règle, 731 con
grégations, dont 363 autorisées et 368
non autorisées ont refusé de payer.
L’exemption totale ou partielle d’im
pôt a été accordée à 64 congrégations
autorisées, à raison du caractère cha
ritable de leur œuvre.
Ce que ne dit pas cette statistique
ce que le déficit résultant du refus de
paiement depuis dix ans s’élève à
plusieurs millions. Il a fallu le com
bler. De sorte que les contribuables
ont dû payer non seulement leurs im
pôts, mais aussi ceux des congréga
tions.
LES AGISSEMENTS
DU SAINT-PÈRE
LE DROIT D’ACCROISSEMENT
M. Caillaux, ministre des finances
se préoccupe des moyens d’assurer
plus efficacement que par le passé la
perception du droit d’accroissement
au payement duquel se refusent la
plupart des congrégations religieuses.
D’après les relevés faits par la di
rection de l’enregistrement, il y a en
France 1468 congrégations, dont 774
autorisées et 694 non autorisées.
Les 774 autorisées comprennent
La Cour de Rome vient d’envoyer
des instructions confidentielles aux
congrégations françaises, pour la con
duite à tenir dans le cas où, les Cham
bre votant les lois proposées par le
Gouvernement, les privilèges dont
jouissent les associations religieuses
disparaîtraient. Le pape n’est point
décidé, nous dit-on, à une résistance
qui pourrait rendre très difficile la
situation du clergé concordataire.
Les ordres monastiques visés par
les projets actuels sont chargés de
rechercher les moyens de perpétuer
leur existence dans les conditions nou
velles qui leur seraient faites. Parmi
les instructions envoyées sous cette
forme, il faut signaler l'autorisation
donnée aux supérieurs locaux c^es
congrégations de relever leurs reli
gieux de l’obligation de porter l’habit
monastique.
LES ACCIDENTS DU TRAVAIL
ET LES
COMPAGNIES D’ASSURANCES
On sait quelles difficultés les ouvriers
éprouvaient pour se faire régler les in
demnités à eux dues pour cause d’acci
dents avant l’application de la loi de 1898,
sur les accidents du travail. En général,
les compagnies d’assurances spéculaient
sur le manque de ressources des sinistrés
pour leur faire accepter des transactions
dans lesquelles leurs droits étaient abso
lument méconnus.
Depuis l’application de la loi de 1898,
il n’est plus possible de soulever ni con
testation ni procès. La quotité de l’in
demnité est fixée d’avance selon les acci
dents ; elle est, dans tous les cas, irréduc
tible.
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