Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1899-12-09
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 09 décembre 1899 09 décembre 1899
Description : 1899/12/09 (N189). 1899/12/09 (N189).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32633881
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/05/2019
4 e Année — N° 189
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi 9 Décembre 1899.
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an
Départements »
3 fr.
4 fr.
15,
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
E.UB GASIMIR-PÉRIER,
Secrétaire de la Rédaction F. THOIOIERET
L’Imprimeur-Gérant F. LE ROY
1 5
Annonces
Réclames.
Prix des Insertions :
25 centimes la ligne
50 »
On traite à forfait
PRIME
du RÉVEIL I)U HAVRE
I
Le RÉVEIL BU HAVRE', désireux
d’être agréable à ses abonnés, leur
offre gratuitement, comme prime
exceptionnelle : Les Dialogues anti
cléricaux, de Boissier, un volume du
prix de 2 francs.
Prière de le réclamer, 15, rue
Gasimir-Pèrier.
Les nouveaux abonnés bénéficie
ront de ce cadeau.
Franc-Maçonnerie Havraise
C0IITÉ DE DÉFENSE RÉPUBLICAINE
Le samedi 9 décembre, à neuf
heures du soir. Salle Franklin, Confé
rence publique et gratuite par le
citoyen René Renoult, avocat à la
Cour de Paris, ancien chef du cabinet
de la Chambre des Députés, président
de rUnion de la Jeunesse Républi
caine, membre du Conseil de l’Ordre
du Grand-Orient de France :
La Question de l’Enseignement
et la Situation politique
Les dames sont instamment priées
d’y assister.
Les Elections
Sénatoriales
•
Nous entendons, depuis plusieurs
mois, parler des élections sénato
riales ; des noms sont mis en avant
un peu partout ; mais des idées, qui
s’en préoccupe, qui expose ou de
mande un programme politique ?
Le Sénat n’exerce pas seulement un
droit de contrôle ; il est aussi une
puissance législative. Sans vouloir,
tout de suite, une révision générale
de la Constitution ; du moins, est-il
nécessaire d’y apporter quelques
amendements de nature à relever,
aux yeux du pays, le prestige du par
lementarisme si compromis par l’atti
tude de la Chambre. Les réformes
doivent porter, à première vue, sur
le mode électoral. C’est, je le sais,jim
point très délicat à toucher, le plus
épineux, parce que les parlemen
taires, à quelque corps qu’ils appar
tiennent, ne sont jamais disposés à
modifier le régime qjii les a élus.
Cependant, en matière de révi
sion, il est possible, sur ce point, de
faire porter l’effort du Sénat vers la
Chambre et réciproquement, celui
de la Chambre sur le Sénat. Il y a
là, indiscutablement, un avantage à
la présence des deux assemblées.
D’ailleurs, il faut rendre cette
justice au Sénat qu’il s’est démocra
tisé, si bien, qu’en ces dernières an
nées, il a rendu à la République
d’inestimables services ; parfois, il a
paru plus avancé en opinion que la
Chambre, sans doute parce qu’il
tenait mieux qu’elle aux vieux prin
cipes qui ont fondé le régime répu
blicain.
Mais les bases électorales de la
haute assemblée sont viciées, je
veux parler du congrès des élec
teurs sénatoriaux qui, par sa com
position, donne aux campagnes et à
leur esprit rétrograde la prépondé
rance. Les villes, qui sont d’opinion
plus éclairée, n’ont pas leur repré
sentation proportionnée au chiffre
de leur population.
C’est là, surtout, que nous devons
porter notre attention, afin que la
consultation du pays soit l’image
exacte de ses aspirations. Au point
de vue des intérêts havrais, par cette
réforme, nous opérerions un grand
pas en avant, sans grand mal ; car
l’élément rural est presque toujours
protectionniste, tandis que, dans les
villes, les opinions libre-échangistes
dominent.
C’était, je crois, le projet du député
Trouillot, déposé sous la précédente
législature
On pourrait aussi rajeunir les
cadres du Sénat, en abaissant à 35
ans, au lieu de 40, l’éligibilité.
Quant à la Chambre des Députés,
il y aurait beaucoup à faire. On pour
rait, sans danger, diminuer un cer
tain nombre de ses membres, les
bavards qui mélangent toutes les
questions et empêchent d’aboutir les
solutions urgentes.
Le renouvellement partiel du Pa
lais-Bourbon serait une excellente
chose. Il permettrait aux commis
sions de fonctionner régulièrement
et sans interruption. 11 aiderait à
dégager plus aisément la véritable
voix du peuple qui se manifeste len
tement ; car, s’il y a un symptôme à
constater, c’est que les élections gé
nérales ont toujours été discutées sur
d’autres motifs que ceux qui au
raient dû les déterminer. Il est ur
gent, également, de supprimer le
scrutin d’arrondissement fait de com
promissions qui favorise la frande et
qui reste muetsur les idées. Il s’agirait
de le remplacer par un scrutin de
liste de telle étendue qu’il puisse
i comprendre au moins 3 ou 4 noms.
J’aurais sans doute encore beau
coup à dire. Bref, un remaniement
de la Constitution s’impose, nous en
sentons la nécessité inéluctable. Il
me semble que le Congrès des élec
teurs sénatoriaux pourrait utilement
agiter la question. Qu’il y réfléchisse.
Alt. HENRI.
RECTIFICATION
Le Nouvelliste de Rouen, pressé d’in
former ses lecteurs sur les élections
sénatoriales, annonce que M. Denis
Guillot, Conseiller général, serait can
didat dans la Seine-Inférieure.
Cette nouvelle est, au moins, pré
maturée de quelques années.
En effet, M. Denis Guillot n’a pas
atteint la limite d’âge nécessaire pour
être éligible, et nous en sommes con
vaincus, il lui serait désagréable de
déranger deux fois les délégués séna
toriaux que son invalidation ferait
retourner à Rouen.
LA SEMAINE
La Haute-Cour
On rie prend plus qu’un intérêt mé
diocre aux audiences de la Haute-Cour.
On sait, à présent, tout ce qu’on voulait
savoir ; et les dépositions des témoins se
traînent nécessairement dans les redites,
dans la confirmation des faits rapportés
par M. le procureur général.
Il y a cependant un point qui a été mis
en lumière, c’est la fraternité des Ligues
dans l’exécution du complot. Ayant au
trefois chacune leur autonomie, leur
indépendance, leur but spécial, elles se
sont ensuite abouchées en vue d’une
action commune; et la Jeunesse roya
liste et la Ligue antisémitique ont réuni
leurs efforts, et elles se sont infiltrées peu
à peu dans la Ligue des patriotes, qu’elles
voulaient associer plus directement à leur
action.
La lumière s’est faite sur la coalition
boulangiste ; nationalistes et antisémites
ne sont que des réactionnaires qui ont
pris des déguisements pour mieux tromper
l’opinion et pour égarer plus aisément
la bonne foi d’un certain nombre de
républicains.
On n’osait pas combattre la République
de front, pour ne pas s’aliéner le suffrage
universel : on choisissait des étiquettes à
l’abri desquelles on se dispensait d’avoir
des idées, des opinions, un programme
politiques. On a vu rapidement que
toutes ces petites castes pouvaient se
grouper sous le vocable de césariens.
Les antisémites ne pourront plus
désormais se donner comme des républi
cains. Ils ne sont qu’une des phalanges
de M. le duc d’Orléans.
★
* *
Le Congrès socialiste
Le congrès socialiste ne saurait nous
laisser indifférents, car c’est la première
fois que les diverses écoles du parti
essaient de réaliser l’unité en adoptant
un programme commun.
Le socialisme a fait de grands progrès
depuis quelques mois, non seulement en
France, mais en Europe, et ses repré
sentants les plus autorisés pénètrent
dans tous les Parlements. Le congrès qui
vient de se réunir donnera, par les
décisions qu’il a prises, une nouvelle
impulsion au socialisme ; et, à ce titre,
les résolutions qui en sont sorties ont
une importance capitale sur l’avenir du
parti.
Il y a eu, au début, quelque confusion.
Ce qui est inévitable dans les assemblées
très nombreuses.
Ou a vu aux prises les deux doctrines :
l’une défendue par MM. Jaurès et Viviani,
c’est le socialisme pratique ; l'autre sou
tenue par MM. Jules Guesde et Vaillant,
c’est le socialisme de principe; et, malgré
la supériorité numérique, du moins au
point de vue des mandats, de l’élément
intransigeant, il semble bien que la
parole enflammée de MM. Jaurès et
Viviani ait entraîné l’auditoire.
La grosse question est de savoir si
M. Millerand a eu raison d’entrer dans
un ministère bourgeois et s’il doit y
rester.
Jadis, également, les radicaux avaient
discuté et contesté l’opportunité de l’en
trée de radicaux dans un cabinet modéré,
la trouvant dangereuse, parce qu’elle
risquait d’en faire non des ministres
appliquant leur programme, mais des
prisonniers.
C’est exactement la même opinion qu’a
soutenue M. Vaillant, qui voit, dans la
participation des socialistes aux affaires
publiques avec des républicains de di
verses nuances, une fâcheuse compro
mission et la sanction de mesures poli
tiques condamnées par le parti.
M. Jaurès, au contraire, qui suit, au
point de vue socialiste, la méthode
qu avait adoptée Gambetta au point de
vue républicain, pense que tout progrès
accompli, que toute réforme, même in
complète, favorise les efforts du parti
socialiste, lui donne une plus grande
iorce et une plus grande autorité ; Gam
betta avait une politique beaucoup plus
avancée que celle de la majorité du parti
républicain, et c’est en sériant les ques
tions que les plus grandes réformes qui
n auraient pu être obtenues d’un seul
coup ont été réalisées.
Il est vrai que cette méthode a con-
n ué Iaigement à enlever à la politique
ssn caractère révolutionnaire, et que M.
auiès, en suivant la même tactique,
apprivoisera fe socialisme. Mais alors,
c est une renonciation aux moyens révo
lutionnaires; etM. Vaillant etM. Guesde
y voient l’abdication du parti.
Il est possible que les personnes très
au courant des finesses de la politique
socialiste voient une conciliation possi
ble entre les deux résolutions successi
ves par lesquelles le Congrès général du
parti a affirmé ; d’abord, que le principe
de la lutte des classes ne permettait pas
1 entrée d’un socialiste dans un minis
tère bourgeois ; puis, que des circons
tances exceptionnelles peuvent légitimer
une participation socialiste à un gouver-
ment bourgeois. Mais, pour les non-
initiés, et ils sont nombreux, la contra
diction saute aux yeux, ou, si l’on pré
fère, l’atténuation. Après avoir posé une
îègle qui semblait absolue, le Congrès a
admis que cette règle pouvait souffrir des
tempéraments dans l’application. C’est
de l’opportunisme bien caractérisé. Tous
le^ partis en font plus ou moins.
★
* *
La guerre Sud-Africaine
De nouvelles contradictoires publiées
par les journaux anglais on pouvait jus
qu à présent tirer quelques indications
sui la situation des belligérants au
Transvaal. Aujourd’hui, le War Office
est absolument muet : les journaux ne
donnent plus de renseignements ; on ne
se douterait pas que les troupes anglaises
sont aux prises avec les Boers.
Il paraît certain que les Boers ont
concentré toutes leurs forces disponibles
au noid de la lugela. L’armée qui a
envahi le Natal devait compter environ
30,000 hommes.
Si l’on compte que le général Joubert
a laissé 10,000 hommes solidement re
tranchés devant Ladysmith pour con
tenir le général White, il doit disposer
d’environ 20,000 hommes pour faire face
aux 25,000 soldats du général Clery et
pour leur barrer le passage de la Tugela.
Comme le général Joubert peut mettre
en ligne 30 à 40 pièces contre les 42
canons de l’armée britannique, on doit
s’attendre à un sérieux combat d’artil
lerie.
D’après une dépêche de la Nouvelle-
Orleans, le War Office a donné l’ordre de
faire un nouvel achat de 10,000 mulets
dans les Etats du sud des Etats-Unis.
Dans les cercles militaires, on estime
que cette mesure indique, dans les plans
du W ai Office, la mobilisation prochaine
de deux nouvelles divisions pour l’Afriuue
du Sud.
On pense qu’il ne fraudra pas moins de
150,000 hommes pour porter la guerre
sur le territoire des Boers, si toutefois on
parvient à les repousser des positions
qu’ils ont occupées.
La Question de l'Enseignement
L'accord entre le ministre et la
commission — L'enseignement se
condaire et le baccalauréat
M. Georges Leygues, ministre de l’ins
truction publique, a été de nouveau en
tendu mercredi par la commission de l’en
seignement sur les résultats de l’enquête
à laquelle a procédé cettè commission.
La commission a abordé la question
des plans d’études et celle du bacca
lauréat.
En ce qui concerne l’enseignement
moderne, la commission et le ministre
sont d’accord pour donner aux établisse
ments le moyen d’adapter le premier
cycle de cet enseignement aux besoins
des populations et aux diversités des
régions. L’enseignement des langues vi
vantes doit avoir, surtout dans sa pre
mière période, un caractère pratique.
Dans le second cycle, l’enseignement
moderne doit avoir surtout un caractère
scientifique au lieu d’être une pâle imi
tation de l’enseignement classique., Il y a
lieu de combiner les programmes de
manière à permettre aux élèves de l’en
seignement primaire supérieur de passer
directement dans le cycle supérieur de
l’enseignement moderne.
En ce qui concerne l’enseignement
classique, la commission et le ministre
recherchent le moyen de relever les
études en substituant autant que pos
sible le système de cours gradués au
système rigide des classes : en simpli
fiant les programmes, en évitant la dis
persion des études, plus nuisible encore
que la surcharge des programmes ; en
assouplissant les plans d’études de ma
nière à permettre aux élèves de choisir
entre certaines branches d’enseignement;
enfin en facilitant le passage de l’ensei
gnement classique à l’enseignement mo
derne et réciproquement.
La commission désire aussi que, pour
l’élite des élèves de l’enseignement mo
derne et de l’enseignement primaire
supérieur, des cours préparatoires de
latin et de gfec permettent d’aborder
directement le cycle supérieur des écoles
classiques.
La commission et le ministre sont
d’accord pour maintenir une sanction
des études secondaires, pour réserver
aux facultés la tâche de faire passer les
examens en leur adjoignant des profes
seurs de l’enseignement secondaire.
La commission et le ministre recher
chent les moyens d’enlever à l’examen de
fin d’études le caractère banal et ency
clopédique qu’il a aujourd’hui et, tout en
maintenant l’unité nécessaire, de le
diversifier et de l’assouplir autant que
possible.
Le ministre sera entendu une der
nière fois par la'commission à la fin de la
semaine prochaine pour se mettre défini
tivement d’accord sur tous les points qui
ont été successivement abordés.
Le Général Mercier
M. le général Mercier se présente
aux prochaines élections sénatoriales.
C’est un petit incident ; il a le patro
nage du Comité réactionnaire de la
Loire-Inférieure et de M. le comte de
Juigné, ce qui est fort naturel car il
ne peut être élu que par les réaction
naires et la Loire-Inférieure est le
département le plus rétrograde de
France. M. le général Mercier était
donc tout désigné pour le représenter.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Samedi 9 Décembre 1899.
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an
Départements »
3 fr.
4 fr.
15,
ADMINISTRATION ET RÉDACTION
E.UB GASIMIR-PÉRIER,
Secrétaire de la Rédaction F. THOIOIERET
L’Imprimeur-Gérant F. LE ROY
1 5
Annonces
Réclames.
Prix des Insertions :
25 centimes la ligne
50 »
On traite à forfait
PRIME
du RÉVEIL I)U HAVRE
I
Le RÉVEIL BU HAVRE', désireux
d’être agréable à ses abonnés, leur
offre gratuitement, comme prime
exceptionnelle : Les Dialogues anti
cléricaux, de Boissier, un volume du
prix de 2 francs.
Prière de le réclamer, 15, rue
Gasimir-Pèrier.
Les nouveaux abonnés bénéficie
ront de ce cadeau.
Franc-Maçonnerie Havraise
C0IITÉ DE DÉFENSE RÉPUBLICAINE
Le samedi 9 décembre, à neuf
heures du soir. Salle Franklin, Confé
rence publique et gratuite par le
citoyen René Renoult, avocat à la
Cour de Paris, ancien chef du cabinet
de la Chambre des Députés, président
de rUnion de la Jeunesse Républi
caine, membre du Conseil de l’Ordre
du Grand-Orient de France :
La Question de l’Enseignement
et la Situation politique
Les dames sont instamment priées
d’y assister.
Les Elections
Sénatoriales
•
Nous entendons, depuis plusieurs
mois, parler des élections sénato
riales ; des noms sont mis en avant
un peu partout ; mais des idées, qui
s’en préoccupe, qui expose ou de
mande un programme politique ?
Le Sénat n’exerce pas seulement un
droit de contrôle ; il est aussi une
puissance législative. Sans vouloir,
tout de suite, une révision générale
de la Constitution ; du moins, est-il
nécessaire d’y apporter quelques
amendements de nature à relever,
aux yeux du pays, le prestige du par
lementarisme si compromis par l’atti
tude de la Chambre. Les réformes
doivent porter, à première vue, sur
le mode électoral. C’est, je le sais,jim
point très délicat à toucher, le plus
épineux, parce que les parlemen
taires, à quelque corps qu’ils appar
tiennent, ne sont jamais disposés à
modifier le régime qjii les a élus.
Cependant, en matière de révi
sion, il est possible, sur ce point, de
faire porter l’effort du Sénat vers la
Chambre et réciproquement, celui
de la Chambre sur le Sénat. Il y a
là, indiscutablement, un avantage à
la présence des deux assemblées.
D’ailleurs, il faut rendre cette
justice au Sénat qu’il s’est démocra
tisé, si bien, qu’en ces dernières an
nées, il a rendu à la République
d’inestimables services ; parfois, il a
paru plus avancé en opinion que la
Chambre, sans doute parce qu’il
tenait mieux qu’elle aux vieux prin
cipes qui ont fondé le régime répu
blicain.
Mais les bases électorales de la
haute assemblée sont viciées, je
veux parler du congrès des élec
teurs sénatoriaux qui, par sa com
position, donne aux campagnes et à
leur esprit rétrograde la prépondé
rance. Les villes, qui sont d’opinion
plus éclairée, n’ont pas leur repré
sentation proportionnée au chiffre
de leur population.
C’est là, surtout, que nous devons
porter notre attention, afin que la
consultation du pays soit l’image
exacte de ses aspirations. Au point
de vue des intérêts havrais, par cette
réforme, nous opérerions un grand
pas en avant, sans grand mal ; car
l’élément rural est presque toujours
protectionniste, tandis que, dans les
villes, les opinions libre-échangistes
dominent.
C’était, je crois, le projet du député
Trouillot, déposé sous la précédente
législature
On pourrait aussi rajeunir les
cadres du Sénat, en abaissant à 35
ans, au lieu de 40, l’éligibilité.
Quant à la Chambre des Députés,
il y aurait beaucoup à faire. On pour
rait, sans danger, diminuer un cer
tain nombre de ses membres, les
bavards qui mélangent toutes les
questions et empêchent d’aboutir les
solutions urgentes.
Le renouvellement partiel du Pa
lais-Bourbon serait une excellente
chose. Il permettrait aux commis
sions de fonctionner régulièrement
et sans interruption. 11 aiderait à
dégager plus aisément la véritable
voix du peuple qui se manifeste len
tement ; car, s’il y a un symptôme à
constater, c’est que les élections gé
nérales ont toujours été discutées sur
d’autres motifs que ceux qui au
raient dû les déterminer. Il est ur
gent, également, de supprimer le
scrutin d’arrondissement fait de com
promissions qui favorise la frande et
qui reste muetsur les idées. Il s’agirait
de le remplacer par un scrutin de
liste de telle étendue qu’il puisse
i comprendre au moins 3 ou 4 noms.
J’aurais sans doute encore beau
coup à dire. Bref, un remaniement
de la Constitution s’impose, nous en
sentons la nécessité inéluctable. Il
me semble que le Congrès des élec
teurs sénatoriaux pourrait utilement
agiter la question. Qu’il y réfléchisse.
Alt. HENRI.
RECTIFICATION
Le Nouvelliste de Rouen, pressé d’in
former ses lecteurs sur les élections
sénatoriales, annonce que M. Denis
Guillot, Conseiller général, serait can
didat dans la Seine-Inférieure.
Cette nouvelle est, au moins, pré
maturée de quelques années.
En effet, M. Denis Guillot n’a pas
atteint la limite d’âge nécessaire pour
être éligible, et nous en sommes con
vaincus, il lui serait désagréable de
déranger deux fois les délégués séna
toriaux que son invalidation ferait
retourner à Rouen.
LA SEMAINE
La Haute-Cour
On rie prend plus qu’un intérêt mé
diocre aux audiences de la Haute-Cour.
On sait, à présent, tout ce qu’on voulait
savoir ; et les dépositions des témoins se
traînent nécessairement dans les redites,
dans la confirmation des faits rapportés
par M. le procureur général.
Il y a cependant un point qui a été mis
en lumière, c’est la fraternité des Ligues
dans l’exécution du complot. Ayant au
trefois chacune leur autonomie, leur
indépendance, leur but spécial, elles se
sont ensuite abouchées en vue d’une
action commune; et la Jeunesse roya
liste et la Ligue antisémitique ont réuni
leurs efforts, et elles se sont infiltrées peu
à peu dans la Ligue des patriotes, qu’elles
voulaient associer plus directement à leur
action.
La lumière s’est faite sur la coalition
boulangiste ; nationalistes et antisémites
ne sont que des réactionnaires qui ont
pris des déguisements pour mieux tromper
l’opinion et pour égarer plus aisément
la bonne foi d’un certain nombre de
républicains.
On n’osait pas combattre la République
de front, pour ne pas s’aliéner le suffrage
universel : on choisissait des étiquettes à
l’abri desquelles on se dispensait d’avoir
des idées, des opinions, un programme
politiques. On a vu rapidement que
toutes ces petites castes pouvaient se
grouper sous le vocable de césariens.
Les antisémites ne pourront plus
désormais se donner comme des républi
cains. Ils ne sont qu’une des phalanges
de M. le duc d’Orléans.
★
* *
Le Congrès socialiste
Le congrès socialiste ne saurait nous
laisser indifférents, car c’est la première
fois que les diverses écoles du parti
essaient de réaliser l’unité en adoptant
un programme commun.
Le socialisme a fait de grands progrès
depuis quelques mois, non seulement en
France, mais en Europe, et ses repré
sentants les plus autorisés pénètrent
dans tous les Parlements. Le congrès qui
vient de se réunir donnera, par les
décisions qu’il a prises, une nouvelle
impulsion au socialisme ; et, à ce titre,
les résolutions qui en sont sorties ont
une importance capitale sur l’avenir du
parti.
Il y a eu, au début, quelque confusion.
Ce qui est inévitable dans les assemblées
très nombreuses.
Ou a vu aux prises les deux doctrines :
l’une défendue par MM. Jaurès et Viviani,
c’est le socialisme pratique ; l'autre sou
tenue par MM. Jules Guesde et Vaillant,
c’est le socialisme de principe; et, malgré
la supériorité numérique, du moins au
point de vue des mandats, de l’élément
intransigeant, il semble bien que la
parole enflammée de MM. Jaurès et
Viviani ait entraîné l’auditoire.
La grosse question est de savoir si
M. Millerand a eu raison d’entrer dans
un ministère bourgeois et s’il doit y
rester.
Jadis, également, les radicaux avaient
discuté et contesté l’opportunité de l’en
trée de radicaux dans un cabinet modéré,
la trouvant dangereuse, parce qu’elle
risquait d’en faire non des ministres
appliquant leur programme, mais des
prisonniers.
C’est exactement la même opinion qu’a
soutenue M. Vaillant, qui voit, dans la
participation des socialistes aux affaires
publiques avec des républicains de di
verses nuances, une fâcheuse compro
mission et la sanction de mesures poli
tiques condamnées par le parti.
M. Jaurès, au contraire, qui suit, au
point de vue socialiste, la méthode
qu avait adoptée Gambetta au point de
vue républicain, pense que tout progrès
accompli, que toute réforme, même in
complète, favorise les efforts du parti
socialiste, lui donne une plus grande
iorce et une plus grande autorité ; Gam
betta avait une politique beaucoup plus
avancée que celle de la majorité du parti
républicain, et c’est en sériant les ques
tions que les plus grandes réformes qui
n auraient pu être obtenues d’un seul
coup ont été réalisées.
Il est vrai que cette méthode a con-
n ué Iaigement à enlever à la politique
ssn caractère révolutionnaire, et que M.
auiès, en suivant la même tactique,
apprivoisera fe socialisme. Mais alors,
c est une renonciation aux moyens révo
lutionnaires; etM. Vaillant etM. Guesde
y voient l’abdication du parti.
Il est possible que les personnes très
au courant des finesses de la politique
socialiste voient une conciliation possi
ble entre les deux résolutions successi
ves par lesquelles le Congrès général du
parti a affirmé ; d’abord, que le principe
de la lutte des classes ne permettait pas
1 entrée d’un socialiste dans un minis
tère bourgeois ; puis, que des circons
tances exceptionnelles peuvent légitimer
une participation socialiste à un gouver-
ment bourgeois. Mais, pour les non-
initiés, et ils sont nombreux, la contra
diction saute aux yeux, ou, si l’on pré
fère, l’atténuation. Après avoir posé une
îègle qui semblait absolue, le Congrès a
admis que cette règle pouvait souffrir des
tempéraments dans l’application. C’est
de l’opportunisme bien caractérisé. Tous
le^ partis en font plus ou moins.
★
* *
La guerre Sud-Africaine
De nouvelles contradictoires publiées
par les journaux anglais on pouvait jus
qu à présent tirer quelques indications
sui la situation des belligérants au
Transvaal. Aujourd’hui, le War Office
est absolument muet : les journaux ne
donnent plus de renseignements ; on ne
se douterait pas que les troupes anglaises
sont aux prises avec les Boers.
Il paraît certain que les Boers ont
concentré toutes leurs forces disponibles
au noid de la lugela. L’armée qui a
envahi le Natal devait compter environ
30,000 hommes.
Si l’on compte que le général Joubert
a laissé 10,000 hommes solidement re
tranchés devant Ladysmith pour con
tenir le général White, il doit disposer
d’environ 20,000 hommes pour faire face
aux 25,000 soldats du général Clery et
pour leur barrer le passage de la Tugela.
Comme le général Joubert peut mettre
en ligne 30 à 40 pièces contre les 42
canons de l’armée britannique, on doit
s’attendre à un sérieux combat d’artil
lerie.
D’après une dépêche de la Nouvelle-
Orleans, le War Office a donné l’ordre de
faire un nouvel achat de 10,000 mulets
dans les Etats du sud des Etats-Unis.
Dans les cercles militaires, on estime
que cette mesure indique, dans les plans
du W ai Office, la mobilisation prochaine
de deux nouvelles divisions pour l’Afriuue
du Sud.
On pense qu’il ne fraudra pas moins de
150,000 hommes pour porter la guerre
sur le territoire des Boers, si toutefois on
parvient à les repousser des positions
qu’ils ont occupées.
La Question de l'Enseignement
L'accord entre le ministre et la
commission — L'enseignement se
condaire et le baccalauréat
M. Georges Leygues, ministre de l’ins
truction publique, a été de nouveau en
tendu mercredi par la commission de l’en
seignement sur les résultats de l’enquête
à laquelle a procédé cettè commission.
La commission a abordé la question
des plans d’études et celle du bacca
lauréat.
En ce qui concerne l’enseignement
moderne, la commission et le ministre
sont d’accord pour donner aux établisse
ments le moyen d’adapter le premier
cycle de cet enseignement aux besoins
des populations et aux diversités des
régions. L’enseignement des langues vi
vantes doit avoir, surtout dans sa pre
mière période, un caractère pratique.
Dans le second cycle, l’enseignement
moderne doit avoir surtout un caractère
scientifique au lieu d’être une pâle imi
tation de l’enseignement classique., Il y a
lieu de combiner les programmes de
manière à permettre aux élèves de l’en
seignement primaire supérieur de passer
directement dans le cycle supérieur de
l’enseignement moderne.
En ce qui concerne l’enseignement
classique, la commission et le ministre
recherchent le moyen de relever les
études en substituant autant que pos
sible le système de cours gradués au
système rigide des classes : en simpli
fiant les programmes, en évitant la dis
persion des études, plus nuisible encore
que la surcharge des programmes ; en
assouplissant les plans d’études de ma
nière à permettre aux élèves de choisir
entre certaines branches d’enseignement;
enfin en facilitant le passage de l’ensei
gnement classique à l’enseignement mo
derne et réciproquement.
La commission désire aussi que, pour
l’élite des élèves de l’enseignement mo
derne et de l’enseignement primaire
supérieur, des cours préparatoires de
latin et de gfec permettent d’aborder
directement le cycle supérieur des écoles
classiques.
La commission et le ministre sont
d’accord pour maintenir une sanction
des études secondaires, pour réserver
aux facultés la tâche de faire passer les
examens en leur adjoignant des profes
seurs de l’enseignement secondaire.
La commission et le ministre recher
chent les moyens d’enlever à l’examen de
fin d’études le caractère banal et ency
clopédique qu’il a aujourd’hui et, tout en
maintenant l’unité nécessaire, de le
diversifier et de l’assouplir autant que
possible.
Le ministre sera entendu une der
nière fois par la'commission à la fin de la
semaine prochaine pour se mettre défini
tivement d’accord sur tous les points qui
ont été successivement abordés.
Le Général Mercier
M. le général Mercier se présente
aux prochaines élections sénatoriales.
C’est un petit incident ; il a le patro
nage du Comité réactionnaire de la
Loire-Inférieure et de M. le comte de
Juigné, ce qui est fort naturel car il
ne peut être élu que par les réaction
naires et la Loire-Inférieure est le
département le plus rétrograde de
France. M. le général Mercier était
donc tout désigné pour le représenter.
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