Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1899-07-29
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 29 juillet 1899 29 juillet 1899
Description : 1899/07/29 (N170). 1899/07/29 (N170).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263369p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/05/2019
4 e innée — H° 170
Samedi Ï9 IniM 1899.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
Réveil
Hav
Organe du Parti Républicain Démocratique
=
sâ
ü
ADMINISTRATION ET
RÉDACTION
n
1
15, RUE GASIIMI X PL
-PÉRIER,
15
ss
ü=
Secrétaire de la Rédaction....
F. THOIMEMÎ
U ' »
ü
u
LTmprimeur-Gérant
F. LE ROY
1
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames. 50 »
On traite à forfait
Réunion générale ordinaire des
groupes des six cantons, le vendredi
4 août , à neuf heures du soir, au
Cercle Franklin.
Ordre du Jour :
Lecture du procès-verbal ;
Communications ;
Admissions de nouveaux membres.
Le présent avis tient lieu de convoca
tion.
Leur Presse
Le Petit Havre n’est pas content.
Les événements ne tournent pas à
son gré. Aussi exhale-t-il sa mau
vaise humeur contre les amis de la
justice et de la vérité, qu’il qualifie
d’ « ennemis de l’armée», suivant
le mot d’ordre auquel obéit toute la
presse esterhaziste.
Le journal qui a soutenu les can
didatures des mélinistes Rispal et
Brindeau, a fait tout son possible,
depuis près de deux ans, pour com
battre l’idée de révision. La révision
a été décidée par la Cour de cassa
tion à l’unanimité.
Avec les Drumont, Millevoye et
antres mystificateurs, il a combattu
les artisans de la révision, les Pic-
quart, les Jaurès, les Zola, tous ceux
grâce auxquels la France maintient
son vieux renom de soldat du droit.
Il a exalté les Pellieux et les Ester-
hazy. Or, aujourd’hui, en dépit de
tous les Petit Havre de France et
de Navarre, Zola et ses auxiliaires
triomphent et le proxénète Ester-
hazy en est réduit à combiner à
l’étranger de nouveaux chantages
et de nouvelles escroqueries.
Le Petit Havre a nié le complot
royaliste et militaire. Or, il se trouve
que le ministère Galliffet-Millerand
découvre les auteurs principaux du
complot et prend le général de
Négrier en flagrant délit d’excita
tion à la guerre civile.
Que va faire le journal ou l’on
faisait de la politique républicaine au
temps de Santallier, et qui est tombé
de Lécureur à Fénoux ? Va-t-i
reconnaître ses torts et faire amende
honorable, en proclamant que, véri
fication faite, le ministère actuel est
un ministère de salut public et de
défense républicaine ? Ce serait bien
mal connaître les procédés de polé
mique et de discussion de nos oppor
tunistes. Le Petit Havre demande
des explications au ministère. Le
Petit Havre ne comprend pas, il a
besoin qu’on l’éclaire ! Suit l’éloge
obligé du général de Négrier, du
brave général qui du brave
général que , bref du brave
général qui s’est fait battre par les
Chinois à Langson ! Le même journal
nous débitait les mêmes boniments
lorsqu’il faisait distribuer les por
traits du brave général Boulanger,
qu’il encensa même avant de le com
battre.
Les rédacteurs du Petit Havre
sont-ils responsables de ces calem
bredaines, qu’ils servent par tran
ches aux naïfs lecteurs qui emplis
sent sa caisse de leurs petits sous ?
En toute justice, nous ne le croyons
pas. Livrés à eux-mêmes, ils s’abs
tiendraient évidemment de repro
duire dans leurs colonnes les âneries
de la presse nationaliste, et ils
éviteraient de tomber au niveau
intellectuel d’un Soir , d’un Intran
sigeant ou d’une Cloche Havraise.
Les journaux sont malheureuse
ment, pour la plupart, dans les mains
d’individus plus ou moins recom
mandables qui y voient une affaire.
On cherche donc avant tout à alimen
ter la bêtise publique. Pour y par
venir, on publie des romans à la
Montépin, et des appels au patrio
tisme de tous les dispensés qui,
comme feu, ne connaissent que celui
de leur pacifique foyer. Pour exalter
les idées de revanche, on publie tous
es ans le récit de grands anniver
saires guerriers ou paradent tous
les barbons qui, -en 1870, se sont
fait affreusement rosser par les
Prussiens. Et l’on crie : « Vive
l’Armée ! »
Voilà à quoi passent leur temps,
des journalistes qui ont abdiqué leurs
droits d’appréciation entre les mains
d’une demi-douzaine de courtauds
de* boutique, enrichis dans la quin
caillerie, la bière ou la limonade.
Elle a de l’autorité, la presse indus-
trielle-patriotarde de cette fin de
siècle !
MAGISTER.
• — ■ ■—aafflia» 1 » —
L'ŒIVBE DÊDDCAÏIQN
J’ai étudié, ici-même et sous le
même titre, il y a quelques semaines,
l’un des côtés de cette vaste question
d’éducation qu’il est de notre devoir
impérieux de républicain d’envisager.
La création des Universités populaires,
dont j’ai parlé, est assurément une
œuvre utile et saine ; mais il est à
craindre que le but grandiose qu’elles
se proposent ne soit pas compris par
tout le monde. Par leurs cours, con
férences, brochure, musée, jusqu’ici,
elles n’ont pu attirer à elles qu’un
certain groupe intellectuel qui suit
avec intérêt l’enseignement qui s’y
trouve donné. Cependant, La masse
des individus ne se laisse pas pénétrer
aisément par les idées vigoureuses
qui sont plutôt du domaine de l’ensei
gnement secondaire ; bien que l’on
n’ait rien négligé, quant au côté
récréatif de ces institutions philoso
phiques : spectacles, réunions, diver
tissements du corps et de l’esprit y
sont donnés. Mais il faut aller plus
loin : étendre ce système au pays tout
entier.
Il faut, par des mesures générales,
aller chercher, après le travail, l’ou
vrier et l’employé à l’atelier ou au
magasin, le paysan aux champs; sor
tir l’ivrogne du cabaret, appeler tous,
mères et enfants, au nouveau credo de
morale, de science et d’éducation. Il
importe de rendre moins pénibles les
conditions de l’existence, de donner
an foyer l'auréole de paix et de bien-
être qui lui revient. Nous n’aurons
pas recours aux procédés mystiques
de l’église, qui enfantent les crimes
sociaux et parfois individuels, parce
qu’ils désorganisent les intelligences.
En revenant aux principes inéluc
tables que pose la nature, en la scru
tant profondément dans tous ses replis;
en dépouillant les choses de tout
artifice mensonger et en présentant la
vérité toute nue, comme il est dit cou
ramment, c’est-à-dire grande et belle,
accomplirions-nous donc une tâche
funeste? Les temps positifs nous ont
démontré que l'homme pouvait trouver
assez de satisfaction dans l’accomplis
sement de ses devoirs et la jouissance
de ses droits pour aimer la vie régu
lière et normale.
En compulsant les statistiques de la
criminalité de ces dernières années, à
ce propos, il est intéressant de consta
ter que si les crimes et délits deve
naient plus nombreux qu’autrefois
chez les jeunes gens de 17 à 20 ans,
ils avaient considérablement diminué
dans l’âge mur, et la moyenne du
crime s’est abaissée. Ceci revient à
exprimer que quand l’homme, sous le
seul ascendant de la raison, a écouté
les leçons de l’expérience, il a reconnu
le profit qu’il en tirait. Il a recounu
ce qui lui est bon et juste.
Toutefois, il faut donner à l’être le
temps de la réflexion saine et de la
sage critique. Si nous reconnaissons
que le niveau intellectuel et moral n'a
pas été profondément troublé, en
raison du passage de l’état rhéologi
que à l’état positif, ce n’est pas ajou
ter que l’on puisse s’abstenir de toute
discipline ; ce n’est pas proclamer que
l’on veuille croître à l’aventure,
comme le pensent quelques vagues
individualités sans doctrine. Nous
voyons trop le chaos où l’on se heurte
dans certains milieux ; la prostitu
tion de la chair, de l’or et des plaisirs
qui en découle. Je m’arrête en me
faisant le reproche d’avoir été trop
moraliste en la circonstance. .Je le
serai moins une autre fois sur le
même sujet, mais il me convenait,
pour aujourd’hui, de faire ressortir,
dans son ensemble, le côté éducatif
et humain de la question du repos des
employés de magasin, qui a été discu
tée, mercredi dernier, au Conseil mu
nicipal. M. Denis Guillot, dans son
plaidoyer comme dans son rapport, en
a fait ressortir le côté social avec une
énergie et une hauteur de vues que
l’on ne saurait trop apprécier. 11 a
enlevé le vote et mérité nos applau
dissements. Il reste cependant encore
beaucoup à faire pour continuer la
tâche d’éducation des masses et don
ner libre cours aux intelligences.
Alf. HENRI.
ET LE PEUPLE ATTEND
Un ministère de défense républi
caine, n’est pas un ministère de réfor
mes et de progrès, tel est le principe
qui semble se dégager de la dernière
crise ministérielle ; principe peu en
courageant pour l’avenir, car nos ad
versaires ne sont pas hommes à signer
un armistice pour donner le temps
aux ministres de soutenir les projets
qui attendent au fond de leurs porte
feuilles.
Le gouvernement doit donc pouvoir
à la fois défendre la République et ré
aliser le progrès social. Les cléricaux
eux, savent tramer, ourdir complots,
et manifestations et en même temps
combattre les réformes démocratiques
que le peuple attend avec impatience.
Aux ministres d’en faire autant ou
plutôt d’en faire le contraire.
Il leur faut donner des avertisse
ments aux fonctionnaires égarés parmi
les cléricaux, révoquer ceux qui s’y
sont usés, encourager et développer
l’enseignement laïque si délaissé des
pouvoirs publics et simultanément
soutenir devant les Chambres le pro
jet de loi sur les associations, la ré
forme de l’impôt, la séparation de
l'Eglise et de l’Etat et tant d’autres
projets endormis, si endormis, qu’ils
ne pourront peut-être jamais se ré
veiller. Mais l’Affaire est-là et le mi
nistère est-là pour l’Affaire ; —et le
peuple attend. Ce peuple, qui tra
vaille seize à dix-huit heures par
jour, — ce peuple, qui arrose la terre
de ses sueurs et s’efforce de lui faire
produire de plus en plus pour nourrir
les oisifs, les repas des jouissances
humaines, les êtres inutiles qui ne lui
offrent même pas en récompense un
regard de pitié, — ce peuple attend.
Il attend ce qu’on lui promet depuis
quatre ans ; mais ce que l’on ne lui
donne jamais. Il attend sans se plain
dre, sans se mettre en grève, sans au
cune manifestation. On lui a dit que
l’Affaire arrêtait tout, et l’affaire me
nace de s'éterniser par la faute de ceux
qui ont tout intérêt à agiter le pays
et à lasser sa patience. N’importe le
paysan attend. Mais dans sa pensée,
il maudit les misérables, les perfides,
les criminels qui, ne reculant devant
aucune manœuvre pour faire périr un
innocent, sont causes de l’espèce de
fièvre qui agite ce pays et del’ajourne-
ment des réformes tant promises et
tant attendues.
Une colère sourde monte en lui ; un
cri rauque s’échappe de sa poitrine :
« À la porte les Jésuites. »
Fr. Hapyè
—... —-
LA JOURNÉE DE HUIT HEURES
©aas radmisaistratian «les Posles
et r fféIéga»a|sSîes
M. Millerand, ministre du com
merce, accompagné de M. Mougeot, 1
sous-secrétaire d’Etat aux postes et
télégraphes, et de M. Joyeux, direc
teur des postes, attaché à son cabinet,
est allé visiter, à deux heures et
demie, les ateliers du boulevard
Brune.
M. Millerand a parcouru les diffé
rents ateliers chargés de la construc
tion des appareils télégraphiques et
téléphoniques, les ateliers de fabri
cation des timbres-poste et les locaux
occupés par les dames employées au
contrôle des mandats, articles d’ar
gent, bons de poste, etc.
Le ministre a été très satisfait de
cette visite.
Sur la demande du ministre , M.
To-ugas , directeur-ingénieur , va procéder
dans les ateliers dont il a la direction , ci
une expérience de la journée de
huit heures.
★
* *
Les employés des postes du Havr3,
de leur côté, seraient sur le point de
demander, comme en Belgique, la
fermeture des bureaux à midi le
dimanche. C’est une réforme des plus
simples qui a été accomplie sans
difficulté dans d’autres pays et que
nous souhaitons de voir aboutir dans
le nôtre.
Bien entendu les guichets télégra
phiques et téléphoniques resteraient
ouverts comme par le passé. En ce qui
concerne la poste, les services de dis
tribution et de réception des lettres
ne subiraient pas de modification ;
rien ne serait changé au fonctionne
ment de la poste restante.
Les guichets de chargement et
d’affranchissement, ce nous semble,
peuventêtre fermés sans inconvénient.
Aussi, accueillons-nous favorablement
les desiderata des employés de la poste
du Havre.
LA PÉTI TION DES FEMMES
De tous les coins du monde, les
femmes ont envoyé leur adhésion à la
ligue en faveur de la paix et, s’il faut
en croire M. Bourgeois, la pétition du
sexe faible a été très sérieusement
prise en considération par les mem
bres du Congrès de La Haye.
J’avoue n’être que faiblement sur
pris des démarches des femmes. La
guerre n’a-t-elle pas pour nos mères,
nos femmes et nos filles, les consé
quences les plus terribles ? Ce que les
nations ont considéré jusqu’ici comme
un mal nécessaire à leur grandeur,
n’est-il pas pour elles une calamité ?
Les pétitions ne servent point d’or
dinaire à grand chose; nos députés
en reçoivent e^p^e v apn,ée de «om
breuses qui n’aboutissent jamais à
rien, mais puisque les deux cent mille
signatures des aimables personnes,
ont influencé les représentants des
nations au Congrès de la Paix, j’en
conclus qu’elles jouissent d’un pres
tige que nous n’avons certes pas et
qu’en bien des circonstances, notam
ment pour l’expulsion des congréga
tions religieuses, elles devraient nous
prêter leur précieux concours.
*
* *
J’aborde, je le sais, un sujet très
délicat, puisque je touche au côté
faible de la femme, le côté religieux.
Mais enfin, en cette fin de siècle, si
féconde en tant de choses bizarres, on
peut demander au sexe charmant, ce
qu'on n’aurait jamais osé lui proposer
autrefois.
La pétition des femmes prouve
qu’elles tiennent à nous. Je ne sais
pas trop pourquoi. Mais quoi qu’il en
soit, nous devons nous en féliciter.
Eh bien! si ces aimables créatures
ont pour nous une affection si tendre
et si pure, pourquoi travaillent-elles
constamment à consolider ce que nous
nous efforçons de détruire. Les hom
mes de bon sens, les citoyens fran
chement républicains, et ils sont nom
breux, croyez-le, ne cessent un seul
instant de combattre le cléricalisme.
C’est un mal celui-là, tout comme
la guerre ; mais nous vivons avec lui.
Que font nos femmes pendant ce
temps ? Pour satisfaire des idées
absurdes, sans réflexion, car une
femme qui réfléchit ne s’avilit pas au
contact du clergé, elles vont lentement
aider nos ennemis à nous ruiner, à
nous anéantir.
Avez-vous pensé quelquefois, jeu
nes épouses et jeunes mères au tort
que vous faisiez à vos maris, à votre
pays que vous aimez cependant, en
allant contre les volontés du chef de
famille? Songez-y parfois, je vous le
demande, et je suis persuadé que
toutes les Françaises qui ont demandé
à la jeune souveraine de Hollande de
remettre au Congrès leur pétition en
faveur de la Paix, n’hésiteront pas à
signer celle de l’expulsion des mem
bres des congrégations religieuses.
Alors, comme ce sera une pétition
de femmes, peut-être réussirons-nous.
Félix Tiicümeret.
Samedi Ï9 IniM 1899.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
Réveil
Hav
Organe du Parti Républicain Démocratique
=
sâ
ü
ADMINISTRATION ET
RÉDACTION
n
1
15, RUE GASIIMI X PL
-PÉRIER,
15
ss
ü=
Secrétaire de la Rédaction....
F. THOIMEMÎ
U ' »
ü
u
LTmprimeur-Gérant
F. LE ROY
1
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames. 50 »
On traite à forfait
Réunion générale ordinaire des
groupes des six cantons, le vendredi
4 août , à neuf heures du soir, au
Cercle Franklin.
Ordre du Jour :
Lecture du procès-verbal ;
Communications ;
Admissions de nouveaux membres.
Le présent avis tient lieu de convoca
tion.
Leur Presse
Le Petit Havre n’est pas content.
Les événements ne tournent pas à
son gré. Aussi exhale-t-il sa mau
vaise humeur contre les amis de la
justice et de la vérité, qu’il qualifie
d’ « ennemis de l’armée», suivant
le mot d’ordre auquel obéit toute la
presse esterhaziste.
Le journal qui a soutenu les can
didatures des mélinistes Rispal et
Brindeau, a fait tout son possible,
depuis près de deux ans, pour com
battre l’idée de révision. La révision
a été décidée par la Cour de cassa
tion à l’unanimité.
Avec les Drumont, Millevoye et
antres mystificateurs, il a combattu
les artisans de la révision, les Pic-
quart, les Jaurès, les Zola, tous ceux
grâce auxquels la France maintient
son vieux renom de soldat du droit.
Il a exalté les Pellieux et les Ester-
hazy. Or, aujourd’hui, en dépit de
tous les Petit Havre de France et
de Navarre, Zola et ses auxiliaires
triomphent et le proxénète Ester-
hazy en est réduit à combiner à
l’étranger de nouveaux chantages
et de nouvelles escroqueries.
Le Petit Havre a nié le complot
royaliste et militaire. Or, il se trouve
que le ministère Galliffet-Millerand
découvre les auteurs principaux du
complot et prend le général de
Négrier en flagrant délit d’excita
tion à la guerre civile.
Que va faire le journal ou l’on
faisait de la politique républicaine au
temps de Santallier, et qui est tombé
de Lécureur à Fénoux ? Va-t-i
reconnaître ses torts et faire amende
honorable, en proclamant que, véri
fication faite, le ministère actuel est
un ministère de salut public et de
défense républicaine ? Ce serait bien
mal connaître les procédés de polé
mique et de discussion de nos oppor
tunistes. Le Petit Havre demande
des explications au ministère. Le
Petit Havre ne comprend pas, il a
besoin qu’on l’éclaire ! Suit l’éloge
obligé du général de Négrier, du
brave général qui du brave
général que , bref du brave
général qui s’est fait battre par les
Chinois à Langson ! Le même journal
nous débitait les mêmes boniments
lorsqu’il faisait distribuer les por
traits du brave général Boulanger,
qu’il encensa même avant de le com
battre.
Les rédacteurs du Petit Havre
sont-ils responsables de ces calem
bredaines, qu’ils servent par tran
ches aux naïfs lecteurs qui emplis
sent sa caisse de leurs petits sous ?
En toute justice, nous ne le croyons
pas. Livrés à eux-mêmes, ils s’abs
tiendraient évidemment de repro
duire dans leurs colonnes les âneries
de la presse nationaliste, et ils
éviteraient de tomber au niveau
intellectuel d’un Soir , d’un Intran
sigeant ou d’une Cloche Havraise.
Les journaux sont malheureuse
ment, pour la plupart, dans les mains
d’individus plus ou moins recom
mandables qui y voient une affaire.
On cherche donc avant tout à alimen
ter la bêtise publique. Pour y par
venir, on publie des romans à la
Montépin, et des appels au patrio
tisme de tous les dispensés qui,
comme feu, ne connaissent que celui
de leur pacifique foyer. Pour exalter
les idées de revanche, on publie tous
es ans le récit de grands anniver
saires guerriers ou paradent tous
les barbons qui, -en 1870, se sont
fait affreusement rosser par les
Prussiens. Et l’on crie : « Vive
l’Armée ! »
Voilà à quoi passent leur temps,
des journalistes qui ont abdiqué leurs
droits d’appréciation entre les mains
d’une demi-douzaine de courtauds
de* boutique, enrichis dans la quin
caillerie, la bière ou la limonade.
Elle a de l’autorité, la presse indus-
trielle-patriotarde de cette fin de
siècle !
MAGISTER.
• — ■ ■—aafflia» 1 » —
L'ŒIVBE DÊDDCAÏIQN
J’ai étudié, ici-même et sous le
même titre, il y a quelques semaines,
l’un des côtés de cette vaste question
d’éducation qu’il est de notre devoir
impérieux de républicain d’envisager.
La création des Universités populaires,
dont j’ai parlé, est assurément une
œuvre utile et saine ; mais il est à
craindre que le but grandiose qu’elles
se proposent ne soit pas compris par
tout le monde. Par leurs cours, con
férences, brochure, musée, jusqu’ici,
elles n’ont pu attirer à elles qu’un
certain groupe intellectuel qui suit
avec intérêt l’enseignement qui s’y
trouve donné. Cependant, La masse
des individus ne se laisse pas pénétrer
aisément par les idées vigoureuses
qui sont plutôt du domaine de l’ensei
gnement secondaire ; bien que l’on
n’ait rien négligé, quant au côté
récréatif de ces institutions philoso
phiques : spectacles, réunions, diver
tissements du corps et de l’esprit y
sont donnés. Mais il faut aller plus
loin : étendre ce système au pays tout
entier.
Il faut, par des mesures générales,
aller chercher, après le travail, l’ou
vrier et l’employé à l’atelier ou au
magasin, le paysan aux champs; sor
tir l’ivrogne du cabaret, appeler tous,
mères et enfants, au nouveau credo de
morale, de science et d’éducation. Il
importe de rendre moins pénibles les
conditions de l’existence, de donner
an foyer l'auréole de paix et de bien-
être qui lui revient. Nous n’aurons
pas recours aux procédés mystiques
de l’église, qui enfantent les crimes
sociaux et parfois individuels, parce
qu’ils désorganisent les intelligences.
En revenant aux principes inéluc
tables que pose la nature, en la scru
tant profondément dans tous ses replis;
en dépouillant les choses de tout
artifice mensonger et en présentant la
vérité toute nue, comme il est dit cou
ramment, c’est-à-dire grande et belle,
accomplirions-nous donc une tâche
funeste? Les temps positifs nous ont
démontré que l'homme pouvait trouver
assez de satisfaction dans l’accomplis
sement de ses devoirs et la jouissance
de ses droits pour aimer la vie régu
lière et normale.
En compulsant les statistiques de la
criminalité de ces dernières années, à
ce propos, il est intéressant de consta
ter que si les crimes et délits deve
naient plus nombreux qu’autrefois
chez les jeunes gens de 17 à 20 ans,
ils avaient considérablement diminué
dans l’âge mur, et la moyenne du
crime s’est abaissée. Ceci revient à
exprimer que quand l’homme, sous le
seul ascendant de la raison, a écouté
les leçons de l’expérience, il a reconnu
le profit qu’il en tirait. Il a recounu
ce qui lui est bon et juste.
Toutefois, il faut donner à l’être le
temps de la réflexion saine et de la
sage critique. Si nous reconnaissons
que le niveau intellectuel et moral n'a
pas été profondément troublé, en
raison du passage de l’état rhéologi
que à l’état positif, ce n’est pas ajou
ter que l’on puisse s’abstenir de toute
discipline ; ce n’est pas proclamer que
l’on veuille croître à l’aventure,
comme le pensent quelques vagues
individualités sans doctrine. Nous
voyons trop le chaos où l’on se heurte
dans certains milieux ; la prostitu
tion de la chair, de l’or et des plaisirs
qui en découle. Je m’arrête en me
faisant le reproche d’avoir été trop
moraliste en la circonstance. .Je le
serai moins une autre fois sur le
même sujet, mais il me convenait,
pour aujourd’hui, de faire ressortir,
dans son ensemble, le côté éducatif
et humain de la question du repos des
employés de magasin, qui a été discu
tée, mercredi dernier, au Conseil mu
nicipal. M. Denis Guillot, dans son
plaidoyer comme dans son rapport, en
a fait ressortir le côté social avec une
énergie et une hauteur de vues que
l’on ne saurait trop apprécier. 11 a
enlevé le vote et mérité nos applau
dissements. Il reste cependant encore
beaucoup à faire pour continuer la
tâche d’éducation des masses et don
ner libre cours aux intelligences.
Alf. HENRI.
ET LE PEUPLE ATTEND
Un ministère de défense républi
caine, n’est pas un ministère de réfor
mes et de progrès, tel est le principe
qui semble se dégager de la dernière
crise ministérielle ; principe peu en
courageant pour l’avenir, car nos ad
versaires ne sont pas hommes à signer
un armistice pour donner le temps
aux ministres de soutenir les projets
qui attendent au fond de leurs porte
feuilles.
Le gouvernement doit donc pouvoir
à la fois défendre la République et ré
aliser le progrès social. Les cléricaux
eux, savent tramer, ourdir complots,
et manifestations et en même temps
combattre les réformes démocratiques
que le peuple attend avec impatience.
Aux ministres d’en faire autant ou
plutôt d’en faire le contraire.
Il leur faut donner des avertisse
ments aux fonctionnaires égarés parmi
les cléricaux, révoquer ceux qui s’y
sont usés, encourager et développer
l’enseignement laïque si délaissé des
pouvoirs publics et simultanément
soutenir devant les Chambres le pro
jet de loi sur les associations, la ré
forme de l’impôt, la séparation de
l'Eglise et de l’Etat et tant d’autres
projets endormis, si endormis, qu’ils
ne pourront peut-être jamais se ré
veiller. Mais l’Affaire est-là et le mi
nistère est-là pour l’Affaire ; —et le
peuple attend. Ce peuple, qui tra
vaille seize à dix-huit heures par
jour, — ce peuple, qui arrose la terre
de ses sueurs et s’efforce de lui faire
produire de plus en plus pour nourrir
les oisifs, les repas des jouissances
humaines, les êtres inutiles qui ne lui
offrent même pas en récompense un
regard de pitié, — ce peuple attend.
Il attend ce qu’on lui promet depuis
quatre ans ; mais ce que l’on ne lui
donne jamais. Il attend sans se plain
dre, sans se mettre en grève, sans au
cune manifestation. On lui a dit que
l’Affaire arrêtait tout, et l’affaire me
nace de s'éterniser par la faute de ceux
qui ont tout intérêt à agiter le pays
et à lasser sa patience. N’importe le
paysan attend. Mais dans sa pensée,
il maudit les misérables, les perfides,
les criminels qui, ne reculant devant
aucune manœuvre pour faire périr un
innocent, sont causes de l’espèce de
fièvre qui agite ce pays et del’ajourne-
ment des réformes tant promises et
tant attendues.
Une colère sourde monte en lui ; un
cri rauque s’échappe de sa poitrine :
« À la porte les Jésuites. »
Fr. Hapyè
—... —-
LA JOURNÉE DE HUIT HEURES
©aas radmisaistratian «les Posles
et r fféIéga»a|sSîes
M. Millerand, ministre du com
merce, accompagné de M. Mougeot, 1
sous-secrétaire d’Etat aux postes et
télégraphes, et de M. Joyeux, direc
teur des postes, attaché à son cabinet,
est allé visiter, à deux heures et
demie, les ateliers du boulevard
Brune.
M. Millerand a parcouru les diffé
rents ateliers chargés de la construc
tion des appareils télégraphiques et
téléphoniques, les ateliers de fabri
cation des timbres-poste et les locaux
occupés par les dames employées au
contrôle des mandats, articles d’ar
gent, bons de poste, etc.
Le ministre a été très satisfait de
cette visite.
Sur la demande du ministre , M.
To-ugas , directeur-ingénieur , va procéder
dans les ateliers dont il a la direction , ci
une expérience de la journée de
huit heures.
★
* *
Les employés des postes du Havr3,
de leur côté, seraient sur le point de
demander, comme en Belgique, la
fermeture des bureaux à midi le
dimanche. C’est une réforme des plus
simples qui a été accomplie sans
difficulté dans d’autres pays et que
nous souhaitons de voir aboutir dans
le nôtre.
Bien entendu les guichets télégra
phiques et téléphoniques resteraient
ouverts comme par le passé. En ce qui
concerne la poste, les services de dis
tribution et de réception des lettres
ne subiraient pas de modification ;
rien ne serait changé au fonctionne
ment de la poste restante.
Les guichets de chargement et
d’affranchissement, ce nous semble,
peuventêtre fermés sans inconvénient.
Aussi, accueillons-nous favorablement
les desiderata des employés de la poste
du Havre.
LA PÉTI TION DES FEMMES
De tous les coins du monde, les
femmes ont envoyé leur adhésion à la
ligue en faveur de la paix et, s’il faut
en croire M. Bourgeois, la pétition du
sexe faible a été très sérieusement
prise en considération par les mem
bres du Congrès de La Haye.
J’avoue n’être que faiblement sur
pris des démarches des femmes. La
guerre n’a-t-elle pas pour nos mères,
nos femmes et nos filles, les consé
quences les plus terribles ? Ce que les
nations ont considéré jusqu’ici comme
un mal nécessaire à leur grandeur,
n’est-il pas pour elles une calamité ?
Les pétitions ne servent point d’or
dinaire à grand chose; nos députés
en reçoivent e^p^e v apn,ée de «om
breuses qui n’aboutissent jamais à
rien, mais puisque les deux cent mille
signatures des aimables personnes,
ont influencé les représentants des
nations au Congrès de la Paix, j’en
conclus qu’elles jouissent d’un pres
tige que nous n’avons certes pas et
qu’en bien des circonstances, notam
ment pour l’expulsion des congréga
tions religieuses, elles devraient nous
prêter leur précieux concours.
*
* *
J’aborde, je le sais, un sujet très
délicat, puisque je touche au côté
faible de la femme, le côté religieux.
Mais enfin, en cette fin de siècle, si
féconde en tant de choses bizarres, on
peut demander au sexe charmant, ce
qu'on n’aurait jamais osé lui proposer
autrefois.
La pétition des femmes prouve
qu’elles tiennent à nous. Je ne sais
pas trop pourquoi. Mais quoi qu’il en
soit, nous devons nous en féliciter.
Eh bien! si ces aimables créatures
ont pour nous une affection si tendre
et si pure, pourquoi travaillent-elles
constamment à consolider ce que nous
nous efforçons de détruire. Les hom
mes de bon sens, les citoyens fran
chement républicains, et ils sont nom
breux, croyez-le, ne cessent un seul
instant de combattre le cléricalisme.
C’est un mal celui-là, tout comme
la guerre ; mais nous vivons avec lui.
Que font nos femmes pendant ce
temps ? Pour satisfaire des idées
absurdes, sans réflexion, car une
femme qui réfléchit ne s’avilit pas au
contact du clergé, elles vont lentement
aider nos ennemis à nous ruiner, à
nous anéantir.
Avez-vous pensé quelquefois, jeu
nes épouses et jeunes mères au tort
que vous faisiez à vos maris, à votre
pays que vous aimez cependant, en
allant contre les volontés du chef de
famille? Songez-y parfois, je vous le
demande, et je suis persuadé que
toutes les Françaises qui ont demandé
à la jeune souveraine de Hollande de
remettre au Congrès leur pétition en
faveur de la Paix, n’hésiteront pas à
signer celle de l’expulsion des mem
bres des congrégations religieuses.
Alors, comme ce sera une pétition
de femmes, peut-être réussirons-nous.
Félix Tiicümeret.
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