Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1899-06-17
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 17 juin 1899 17 juin 1899
Description : 1899/06/17 (N164). 1899/06/17 (N164).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32633636
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
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I e innée—N° 161.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
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H I
Samedi 17 Juin 1839.
eveil du Havre
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
ADMINISTRATION ET REDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
Réclames 50 t>
Secrétaire de la Rédaction...
LTmprimeur-Gérant.
F. TH03MIERET
F. LE ROY
On traite à forfait
DE DIM
Le Réveil , qui a toujours combattu
les faux bonshommes et les faux
républicains, ne peut faire autrement
que de se réjouir du renversement de
Dupuy, cet aventurier qui avait pris,
dans les conditions que l’on sait, la
succession du ministère Brissou. Cet
homme sournois et brutal, — une
sorte de Rispal qui serait intelligent,
— a trouvé moyen de fmécontenter
tout le monde, non seulement les soli
veaux du centre disposés à acclamer
tous les adversaires de la République
démocratique, mais encore jusqu’à
ses amis d’hier, les nationalistes. Cela
suffit pour juger la grossière mala
dresse du personnage qui aimait à se
faire passer pour un malin.
Certes ce n’est pas sa faute si le
Président Loubet n’est pas tombé sous
les coups de matraque des œillets
blancs, comme Carnot était tombé
sous le poignard de l’anarchiste Ca-
serio. Il avait bien fait tout ce qu’il
fallait pour que, pour la seconde fois,
un Président fût la victime de ses
machinations policières.
Trompé dans ses calcuis, ii a tenu,
avant de rendre le tablier, à se ven
ger sur les républicains de Paris. Les
violences scandaleuses de la police
dans la journée de dimanche dernier,
à l’occasion de la manifestation de
Longchamp, ont été la dernière con
vulsion de ce gros homme malfaisant.
La Chambre qui l’a toléré pendant
plus de sept mois, et dont il avait
endormi la stupide confiance, l’a en
voyé rejoindre Méiine. Nous n’avons
à savoir aucun gré de cet acte d’hon
nêteté tardive aux locataires du
Palais-Bourbon. Ils ont par là même
montré une fois de plus leur ingrati
tude envers ceux qui se sont efforcés
de défendre leur politique de réac
tion et de malhonnêteté. f
Nos félicitations vont à cecte vail
lante démocratie parisienne qui, en
manifestant malgré Dupuy, en résis
tant à des argousins dignes de l’Em
pire et qui se font un jeu de troubler
la paix publique, ont acculé cet
auvergnat insolent et vantard à une
honteuse retraite.
Il ne nous appartient pas de pré
voir ce que demain nous réserve. De
quoi demain sera-1-il fait? suivant la
parole du poète. Nous l’ignorons.
Mais, quelles que soient les épreuves
que la destinée réserve à notre parti,
il nous est permis, à nous, républi
cains, de dire que rarement l’exercice
du pouvoir fut déshonoré par un
aussi triste sire que Dupuy, conti
nuateur et frère ennemi de Méiine.
exercée par les œuvres et les groupes
catholiques
Ceux-ci, tout en conservant l’autonomie
dans la sphère d’action qui leur est pro
pre, doivent se donner la main pour tra
vailler d’un commun accord à ce qui inté
resse tous les bons citoyens, le bien s i-
prême de la patrie française.
Ce bonheur de la nation, comme nous
l’avons répété plusieurs fois, les catho
liques ont le devoir de le procurer à leur
pays, et il n’est personne qui soit mieux
à même de le lui donner.
Qu’ils se placent donc résolument sur
le terrain des institutions existantes que
la France s'est données, pour y travailler
à l’intérêt commun de la religion et de la
patrie, avec cet esprit d’unanimité et de
concorde dont tout bon catholique doit
être animé.
Brindeau, amis de Méiine et soutiens
des faussaires. Et nous l’en félicitons.
Malheureusement, il est un peu tard
pour entreprendre une pareille campa
gne alors que nos députés, — nous
voulons dire ceux patronnés en mai
1898 par le Journal du Havre , le
Petit Hacre et la Croix , — tiennent
pour trois ans encore un mandat qu’ils
doivent à leurs déclarations antirévi
sionnistes et protectionnistes, aux
quelles le cousin H.-L. Brindeau prê
tait alors l’appui de sa respectable
feuille.
Ah ! Si vieillesse pouvait...
Les journaux s’empressent, pour la
plupart de publier cette lettre et d’en
tirer des conclusions favorables au
Saint-Père : on loue naturellement
sa sagesse, sa grandeur d'âme.
Il suffit de bien connaître le fonc
tionnement de ce grand mécanisme
qu’on appelle l’Eglise pour compren
dre qu’on ne peut travailler dans l’in
térêt commun de la religion et d’un
pays franchement républicain : les
intérêts sont absolument contraires.
Le régime républicain veutlaliberté
sous toutes ses formes; l’Eglise ne
cherche au contraire qu'à obscurcir
les intelligences pour les mieux domi
ner. Le pape Léon XIII qui, malgré
son grand âge, est un diplomate rusé
et habile, a toujours, dans les moments
difficiles que nous avons traversés et
afin de s’attirer les faveurs des masses,
envoyé à ses évêques influents, des
lettres dans lesquelles il recommande
aux prêtres de se conformer aux insti
tutions républicaines. Singulière tacti
que qui a failli coûter cher à la France.
Qu’on le sache, les ordres donnés à
l’Eglise par le pape n’ont jamais été
et ne seront jamais des ordres publics :
la politique du Saint-Père ne s’exerce
pas au grand jour; les chefs des asso
ciations religieuses qui l’entourent ne
sont-ils pas là pour transmettre de
par le monde la véritable ligne de
conduite?
C’est pourquoi, malgré les conseils
de sa sainteté Léon XIII, nous ne
devons faire aucun pacte avec l’Eglise :
notre devoir est de considérer le clergé
et les membres des associations reli
gieuses comme nos pires ennemis. En
agissant de la sorte, nous n’éprouve
rons aucune surprise et nous avance
rons doublement dans la voie du pro
grès et de la prospérité.
Félix Thommeret.
AU PAYS DE DÉRGULÈDE
Magister.
Le râle du pape Léon XIII
Il eut été surprenant que le pape
Léon XIII, lequel s’est toujours, pour
le malheur de la France, beaucoup
trop occupé des affaires de notre pays,
ne donnât point, eu la circonstance,
des conseils publics aux membres de
la vaste administration qu’il dirige.
Dans une lettre que le grand maître
de l’Eglise caiholique vient d’adresser
au cardinal-archevêque de Paris, il
exhorte ses subordonnés à travailler
dans l’intérêt commun de la religion
et de la patrie.
Sans examiner les causes multiples de
la situation présente, dit-il, nous voulons
attirer votre attention sur l’action efficace
HOSTILITÉ TARDIVE
Dans un article des plus spirituels,
l’honorable géran t du Journal du Havre,
M. Henry-L. Brindeau, fait ressortir
l’insanité d’esprit de nos deux députés,
MM. Rispal et Louis Brindeau, qui
continuent, suivant leurs moyens, la
politique protectionniste de Méiine,
en faisant voter par la Chambre un
régime de faveur pour le permanganate
de potasse, mis sur le même rang que
la betterave nationale et le cochon
national.
Le Journal du Havre fait ressortir
cette vérité d’évidence qu’il est hon
teux de voir les députés d’un port de
mer trahir leur mandat en se faisant
les auxiliaires de la politique protec
tionniste. C’est aussi notre avis.
Mais notre confrère quotidien est-il
sûr d’avoir, à ce point de vue, tou
jours fait son devoir ? Nous voyons
avec plaisir’ qu’il combat vigoureuse
ment aujourd’hui MM. Rispal et
Voici comment M. Déroulède est
apprécié par ses compatriotes :
UNE LETTRE A FRANÇOIS COPPÉE
M. Chaffaut, lieutenant-colonel en
retraite, nous communique le texte
de la lettre suivante qu'il vient
d’adresser à M. François Coppée :
Etangville, p 8 Angoulême, 2 juin 1899
A M. François Coppée ,
de l’Académie Française
Monsieur }& présM&st de la Ligne
de la Patrie française,
Bien que professant pour votre per
sonne une très grande estime, j’ai l’hon
neur de vous faire savoir que mon cœur
de viel officier et de patriote lorrain a
saigné à la lecture de l’appel à un coup
d’Etat que vous avez fait dans votre der
nière conférence et que vous venez de re
nouveler au procès Déroulède.
Laissez donc aux agitateurs, aux poli
ticiens, ce rôle malfaisant qui ne convient
pas à un homme de votre talent et fuyez
le Forum où votre prestige s’amoindrit
chaque jour. Ah ! si j’avais été à Paris en
ces derniers temps, vous m’auriez vu en
tenue militaire protester dans vos réu
nions contre les accusations injustes des
Q. de Beaurepaire et consorts, et certes
c’est en criant aussi : « Vive l’armée ! »
que j’aurais manifesté.
Nous sommes dans ces parages du sud-
ouest un petit noyau de vieux soldats,
officiers supérieurs et même chefs de
corps en retraite, et nous sommes résolus
à défendre, les armes à la main si c’est
nécessaire, les libertés publiques que
vous menacer de faire confisquer en les
confiant à un sauveur.
Catilina n’est pas encore à Rome, et où
Boulanger a échoué, Déroulède, son lieu
tenant, qui brigue sa succession, ne réus
sira pas.
Permettez-moi de vous dire, Monsieur
le président, que la sitution actuelle n’est
pas comparable à celle de 1798, et que si,
dans le gouvernement actuel, tout ne va
pas pour le mieux, cela tient aux difficul
tés que lui ont créées les hommes de votre
parti, je dis les cléricaux et les césariens.
En 1798, le clergé était humble et im
puissant, les congrégations religieuses ne
possédaient rien.
Un siècle après, par suite de la faiblesse
du gouvernement de la République, le
premier est arrogant et fort, et les con
grégations détiennent un cinquième de la
fortune publique.
Celles-ci, qui ne possédaient en 1881
que 800 millions en valeurs de biens fon
ciers, en possèdent plus de 2 milliards
d’après leurs déclarations et, si l’on tient
compte de ce qu’elles détiennent, cette
fortune atteindrait 10 milliards.
Dix milliards! revenu suffisant pour
payer le budget de la guerre et de la ma
rine.
Et c’est avec cette puissance que la
République,.a à Compter ! N’est-elle pas
plus redoutable que la haute banque
juive ? C’est elle qui est la cause en partie
du malaise de l’heure présente, car elle a
acheté bien des consciences et avec la
liberté d’enseigner elle a accaparé, secon
dée par les confesseurs du clergé régulier,
l’éducation de la jeunesse qui entre dans
l’armée et dans les diverses administra
tions de l’Etat.
Vous souhaitez un 18 Brumaire et,
pour l’accomplir, vous n’avez pas craint
de mettre en avant, à côté de Déroulède
I er , le commandant Marchand !
Votre numéro un, je vous l’abandonne,
car il a donné sa mesure et j’ai eu l’occa
sion à Angoulême de l’amener, dans une
réunion publique où je l’invitai, à con
clure par le cri de : « Vive l’empereur ! »
à déclarer qu’il le ferait volontiers s’il
rencontrait un Bonaparte.
N’ayant pu devenir premier ministre
avec Boulanger empereur, le dépuié de
ma circonscription tient à être Déroulède,
premier consul, et ses électeurs commen
cent à comprendre sa tactique ambitieuse.
Quant à votre numéro deux, le héros
de Fashoda, vous pouvez l’entraîner dans
vos rangs, Messieurs les césariens, et
cette fameuse médaille que M. Thiébaut
devait lui remettre à Djibouti en votre
nom n’avait pas d’autre mobile.
N’est-ce pas la plus cruelle insulte que
Tofi puISS-S idliG 2, uil offii'olôr .lançais, et
partant, à l’armée française, que de le
supposer capable de commettre un crime
de lèse-patrie.
Et c’est au moment où la France se
prépare à la grande Exposition pacifique
qui va encore prouver son génie au monde
entier, que vous, M. François Coppée, de
l’Académie française, vous faites appel à
la violence, à un coup d’Etat !
Et la guerre civile? Et une invasion
étrangère probable, vous n’en tenez pas
compte ?
Si la société, dont vous êtes le prési
dent, partage vos sentiments, le devoir
de tout bon Français est de s’en échapper
et de la combattre énergiquement.
Vous connaissez l’armée issue des offi
cines des bons Pères, mais sachez bien
qu’elle ne forme pas la majorité.
En 1878, votre parti a poussé le maré
chal Mac-Mahon à faire un coup d’Etat,
et une enquête a prouvé aux gouvernants
que l’armée ne s’y prêterait pas.
J’étais alors à Dijon, capitaine de chas
seurs à pied, et je m’en fais gloire, j’étais
disposé comme divers camarades d’autres
armes à soutenir la légalité. Dans tous
les grands centres militaires l’opinion
était la même et le gouvernement a sage
ment reculé devant la perspective d’une
guerre civile
En 1899, les sentiments républicains
sont ceux de la masse de l’armée et quoi
que, depuis dix-huit mois, vous ayez fait
pour les affaiblir, à propos de l’affaire
Dreyfus, des efforts considérables, dé
pensé de l’argent, organisé des manifes
tations, des émeutes même, aux cris de :
Vive l’armée! l’armée ne deviendra pas
prétorienne.
J’espère, M. Coppée, que les rapports
de la Cour de cassation ont modifié votre
manière de voir au sujet de l’affaire, ainsi
que celle de vos ligueurs, et que, respec
tueux de la justice, Vous prêterez votre
concours au gouvernement de la Répu
blique qui a besoin du concours de tous
les enfants de la France pour mener à
bien le tournoi pacifique de 1900 auquel
il a convié le monde entier.
C’est comme soldat, comme patriote et
comme Lorrain que je fais des vœux dans
ce sens et, pour que vous ne mettiez pas
en doute que dans les rangs de vos adver
saires il se trouve des hommes dignes
d’inspirer quelque confiance, je vais vous
exposer succinctement qui je suis r
1 Sorti de St-Cyr avec le numéro 14, j’ai
choisi le 2 e régiment de zouaves afin de
faire campagne ; j’avais antérieurement
fait la campagne de 1859 en Italie et
guerroyé cinq ans en Algérie. Je fus dé
coré en mai 1871 pour faits de guerre
contre l’Allemagne, et pendant l’insurrec
tion algérienne de 1875 je fus cité deux
fois à l’ordre du jour. En 1886, je fus fait
officier de la Légion d’honneur. J’ai ob
tenu tous mes grades au choix, et c’est
avec celui de lieutenant-colonel, qu’on
m’a laissé occuper sept ans et demi, que
j’ai pris ma retraite. J’appartiens, de par
la loi, à l’armée territoriale; mais j’ai
informé M. le général commandant le 12 e
corps qu’en cas de guerre je contracterais
un engagement pour le 2 e zouaves, y em
menant mes deux fils.
Mon passé est-il aussi glorieux que
celui de M. Déroulède; puis-je dire que
je suis aussi patriote que votre idole ?
Aujourd’hui je suis devenu agriculteur
et je travaille de mon mieux à éclairer les
travailleurs et à les arracher à l'influence
des césariens, toujours disposé à prendre
un fusil pour combattre les anarchistes
de tous les partis.
Vive l’armée républicaine ! à bas les
césariens !
Veuillez agréer, Monsieur le président
de la Ligue de la patrie française, l’hom-
IRft Güuoiuei auon distinguée
pour votre personne de poète.
L. Chaffaut
Lieutenant-colonel en retraite,
Officier de la Légion d’honneur .
««sjjt*.—
LE
\
Dimanche des Employés Havrais
(Suite)
Les employés de magasin s’étaient
conduits trop correctement dans leur
revendication de la liberté du diman
che après-midi. Us avaient organisé
une fête pour célébrer leur première
victoire, manifestation toute de calme,
de dignité. On avait toasté, au ver
doiement de l’ombrage du Jardin
d’Hiver, entièrement à la joie d’un
soleil radieux qui promettait de beaux
lendemains.
On le pouvait bien, presque tous
les magasins étaient fermés, d’autres
fermaient, quelques irréductibles seuls
s’entêtaient — oh ! si peu et de qua
lité si négligeable !
Huit jours après, c’est déjàchangé;
ceux qui avaient clos leur porte et pris
envers le Syndicat des engagements
formels de fermer réouvrent, au mé
pris de la parole donnée, au mépris
de la plus élémentaire prudence.
Que l’on se méfie des désenchante
ments des hommes. On semble oublier
que la Fête de la Fédération a été
l’un des plus grands leviers de la
Révolution de 1789. Toute proportion
gardée, ne court-on pas devant un
mouvement de révolte de ces intéres
sants travailleurs qui, déjà, avaient
basé leurs espérances dans la loyauté
de leurs patrons. L’accès d’indigna
tion des employés de magasin devant
de telles manœuvres n’est-il pas ex
plicable, lorsqu’il se traduit par l’af
fiche comminatoire (je n’en discon
viens pas) qu’on leur reproche et que
voici :
« Chambre Syndicale des Employés de
« Magasin et similaires du Havre
« AVIS
« La Chambre syndicale des Em-
« ployés de magasin et similaires du
« Havre a l'honneur d’informer Mes-
« sieurs les Patrons qui n’ont pas
« acfhéré à la fermeture de leurs ma-
«’gasins à midi le dimanche, ainsi
j ^ r Cctvtfil r.' . . :»ra I
I e innée—N° 161.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
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Samedi 17 Juin 1839.
eveil du Havre
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
ADMINISTRATION ET REDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
Prix des Insertions :
Annonces 25 centimes la ligne
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Secrétaire de la Rédaction...
LTmprimeur-Gérant.
F. TH03MIERET
F. LE ROY
On traite à forfait
DE DIM
Le Réveil , qui a toujours combattu
les faux bonshommes et les faux
républicains, ne peut faire autrement
que de se réjouir du renversement de
Dupuy, cet aventurier qui avait pris,
dans les conditions que l’on sait, la
succession du ministère Brissou. Cet
homme sournois et brutal, — une
sorte de Rispal qui serait intelligent,
— a trouvé moyen de fmécontenter
tout le monde, non seulement les soli
veaux du centre disposés à acclamer
tous les adversaires de la République
démocratique, mais encore jusqu’à
ses amis d’hier, les nationalistes. Cela
suffit pour juger la grossière mala
dresse du personnage qui aimait à se
faire passer pour un malin.
Certes ce n’est pas sa faute si le
Président Loubet n’est pas tombé sous
les coups de matraque des œillets
blancs, comme Carnot était tombé
sous le poignard de l’anarchiste Ca-
serio. Il avait bien fait tout ce qu’il
fallait pour que, pour la seconde fois,
un Président fût la victime de ses
machinations policières.
Trompé dans ses calcuis, ii a tenu,
avant de rendre le tablier, à se ven
ger sur les républicains de Paris. Les
violences scandaleuses de la police
dans la journée de dimanche dernier,
à l’occasion de la manifestation de
Longchamp, ont été la dernière con
vulsion de ce gros homme malfaisant.
La Chambre qui l’a toléré pendant
plus de sept mois, et dont il avait
endormi la stupide confiance, l’a en
voyé rejoindre Méiine. Nous n’avons
à savoir aucun gré de cet acte d’hon
nêteté tardive aux locataires du
Palais-Bourbon. Ils ont par là même
montré une fois de plus leur ingrati
tude envers ceux qui se sont efforcés
de défendre leur politique de réac
tion et de malhonnêteté. f
Nos félicitations vont à cecte vail
lante démocratie parisienne qui, en
manifestant malgré Dupuy, en résis
tant à des argousins dignes de l’Em
pire et qui se font un jeu de troubler
la paix publique, ont acculé cet
auvergnat insolent et vantard à une
honteuse retraite.
Il ne nous appartient pas de pré
voir ce que demain nous réserve. De
quoi demain sera-1-il fait? suivant la
parole du poète. Nous l’ignorons.
Mais, quelles que soient les épreuves
que la destinée réserve à notre parti,
il nous est permis, à nous, républi
cains, de dire que rarement l’exercice
du pouvoir fut déshonoré par un
aussi triste sire que Dupuy, conti
nuateur et frère ennemi de Méiine.
exercée par les œuvres et les groupes
catholiques
Ceux-ci, tout en conservant l’autonomie
dans la sphère d’action qui leur est pro
pre, doivent se donner la main pour tra
vailler d’un commun accord à ce qui inté
resse tous les bons citoyens, le bien s i-
prême de la patrie française.
Ce bonheur de la nation, comme nous
l’avons répété plusieurs fois, les catho
liques ont le devoir de le procurer à leur
pays, et il n’est personne qui soit mieux
à même de le lui donner.
Qu’ils se placent donc résolument sur
le terrain des institutions existantes que
la France s'est données, pour y travailler
à l’intérêt commun de la religion et de la
patrie, avec cet esprit d’unanimité et de
concorde dont tout bon catholique doit
être animé.
Brindeau, amis de Méiine et soutiens
des faussaires. Et nous l’en félicitons.
Malheureusement, il est un peu tard
pour entreprendre une pareille campa
gne alors que nos députés, — nous
voulons dire ceux patronnés en mai
1898 par le Journal du Havre , le
Petit Hacre et la Croix , — tiennent
pour trois ans encore un mandat qu’ils
doivent à leurs déclarations antirévi
sionnistes et protectionnistes, aux
quelles le cousin H.-L. Brindeau prê
tait alors l’appui de sa respectable
feuille.
Ah ! Si vieillesse pouvait...
Les journaux s’empressent, pour la
plupart de publier cette lettre et d’en
tirer des conclusions favorables au
Saint-Père : on loue naturellement
sa sagesse, sa grandeur d'âme.
Il suffit de bien connaître le fonc
tionnement de ce grand mécanisme
qu’on appelle l’Eglise pour compren
dre qu’on ne peut travailler dans l’in
térêt commun de la religion et d’un
pays franchement républicain : les
intérêts sont absolument contraires.
Le régime républicain veutlaliberté
sous toutes ses formes; l’Eglise ne
cherche au contraire qu'à obscurcir
les intelligences pour les mieux domi
ner. Le pape Léon XIII qui, malgré
son grand âge, est un diplomate rusé
et habile, a toujours, dans les moments
difficiles que nous avons traversés et
afin de s’attirer les faveurs des masses,
envoyé à ses évêques influents, des
lettres dans lesquelles il recommande
aux prêtres de se conformer aux insti
tutions républicaines. Singulière tacti
que qui a failli coûter cher à la France.
Qu’on le sache, les ordres donnés à
l’Eglise par le pape n’ont jamais été
et ne seront jamais des ordres publics :
la politique du Saint-Père ne s’exerce
pas au grand jour; les chefs des asso
ciations religieuses qui l’entourent ne
sont-ils pas là pour transmettre de
par le monde la véritable ligne de
conduite?
C’est pourquoi, malgré les conseils
de sa sainteté Léon XIII, nous ne
devons faire aucun pacte avec l’Eglise :
notre devoir est de considérer le clergé
et les membres des associations reli
gieuses comme nos pires ennemis. En
agissant de la sorte, nous n’éprouve
rons aucune surprise et nous avance
rons doublement dans la voie du pro
grès et de la prospérité.
Félix Thommeret.
AU PAYS DE DÉRGULÈDE
Magister.
Le râle du pape Léon XIII
Il eut été surprenant que le pape
Léon XIII, lequel s’est toujours, pour
le malheur de la France, beaucoup
trop occupé des affaires de notre pays,
ne donnât point, eu la circonstance,
des conseils publics aux membres de
la vaste administration qu’il dirige.
Dans une lettre que le grand maître
de l’Eglise caiholique vient d’adresser
au cardinal-archevêque de Paris, il
exhorte ses subordonnés à travailler
dans l’intérêt commun de la religion
et de la patrie.
Sans examiner les causes multiples de
la situation présente, dit-il, nous voulons
attirer votre attention sur l’action efficace
HOSTILITÉ TARDIVE
Dans un article des plus spirituels,
l’honorable géran t du Journal du Havre,
M. Henry-L. Brindeau, fait ressortir
l’insanité d’esprit de nos deux députés,
MM. Rispal et Louis Brindeau, qui
continuent, suivant leurs moyens, la
politique protectionniste de Méiine,
en faisant voter par la Chambre un
régime de faveur pour le permanganate
de potasse, mis sur le même rang que
la betterave nationale et le cochon
national.
Le Journal du Havre fait ressortir
cette vérité d’évidence qu’il est hon
teux de voir les députés d’un port de
mer trahir leur mandat en se faisant
les auxiliaires de la politique protec
tionniste. C’est aussi notre avis.
Mais notre confrère quotidien est-il
sûr d’avoir, à ce point de vue, tou
jours fait son devoir ? Nous voyons
avec plaisir’ qu’il combat vigoureuse
ment aujourd’hui MM. Rispal et
Voici comment M. Déroulède est
apprécié par ses compatriotes :
UNE LETTRE A FRANÇOIS COPPÉE
M. Chaffaut, lieutenant-colonel en
retraite, nous communique le texte
de la lettre suivante qu'il vient
d’adresser à M. François Coppée :
Etangville, p 8 Angoulême, 2 juin 1899
A M. François Coppée ,
de l’Académie Française
Monsieur }& présM&st de la Ligne
de la Patrie française,
Bien que professant pour votre per
sonne une très grande estime, j’ai l’hon
neur de vous faire savoir que mon cœur
de viel officier et de patriote lorrain a
saigné à la lecture de l’appel à un coup
d’Etat que vous avez fait dans votre der
nière conférence et que vous venez de re
nouveler au procès Déroulède.
Laissez donc aux agitateurs, aux poli
ticiens, ce rôle malfaisant qui ne convient
pas à un homme de votre talent et fuyez
le Forum où votre prestige s’amoindrit
chaque jour. Ah ! si j’avais été à Paris en
ces derniers temps, vous m’auriez vu en
tenue militaire protester dans vos réu
nions contre les accusations injustes des
Q. de Beaurepaire et consorts, et certes
c’est en criant aussi : « Vive l’armée ! »
que j’aurais manifesté.
Nous sommes dans ces parages du sud-
ouest un petit noyau de vieux soldats,
officiers supérieurs et même chefs de
corps en retraite, et nous sommes résolus
à défendre, les armes à la main si c’est
nécessaire, les libertés publiques que
vous menacer de faire confisquer en les
confiant à un sauveur.
Catilina n’est pas encore à Rome, et où
Boulanger a échoué, Déroulède, son lieu
tenant, qui brigue sa succession, ne réus
sira pas.
Permettez-moi de vous dire, Monsieur
le président, que la sitution actuelle n’est
pas comparable à celle de 1798, et que si,
dans le gouvernement actuel, tout ne va
pas pour le mieux, cela tient aux difficul
tés que lui ont créées les hommes de votre
parti, je dis les cléricaux et les césariens.
En 1798, le clergé était humble et im
puissant, les congrégations religieuses ne
possédaient rien.
Un siècle après, par suite de la faiblesse
du gouvernement de la République, le
premier est arrogant et fort, et les con
grégations détiennent un cinquième de la
fortune publique.
Celles-ci, qui ne possédaient en 1881
que 800 millions en valeurs de biens fon
ciers, en possèdent plus de 2 milliards
d’après leurs déclarations et, si l’on tient
compte de ce qu’elles détiennent, cette
fortune atteindrait 10 milliards.
Dix milliards! revenu suffisant pour
payer le budget de la guerre et de la ma
rine.
Et c’est avec cette puissance que la
République,.a à Compter ! N’est-elle pas
plus redoutable que la haute banque
juive ? C’est elle qui est la cause en partie
du malaise de l’heure présente, car elle a
acheté bien des consciences et avec la
liberté d’enseigner elle a accaparé, secon
dée par les confesseurs du clergé régulier,
l’éducation de la jeunesse qui entre dans
l’armée et dans les diverses administra
tions de l’Etat.
Vous souhaitez un 18 Brumaire et,
pour l’accomplir, vous n’avez pas craint
de mettre en avant, à côté de Déroulède
I er , le commandant Marchand !
Votre numéro un, je vous l’abandonne,
car il a donné sa mesure et j’ai eu l’occa
sion à Angoulême de l’amener, dans une
réunion publique où je l’invitai, à con
clure par le cri de : « Vive l’empereur ! »
à déclarer qu’il le ferait volontiers s’il
rencontrait un Bonaparte.
N’ayant pu devenir premier ministre
avec Boulanger empereur, le dépuié de
ma circonscription tient à être Déroulède,
premier consul, et ses électeurs commen
cent à comprendre sa tactique ambitieuse.
Quant à votre numéro deux, le héros
de Fashoda, vous pouvez l’entraîner dans
vos rangs, Messieurs les césariens, et
cette fameuse médaille que M. Thiébaut
devait lui remettre à Djibouti en votre
nom n’avait pas d’autre mobile.
N’est-ce pas la plus cruelle insulte que
Tofi puISS-S idliG 2, uil offii'olôr .lançais, et
partant, à l’armée française, que de le
supposer capable de commettre un crime
de lèse-patrie.
Et c’est au moment où la France se
prépare à la grande Exposition pacifique
qui va encore prouver son génie au monde
entier, que vous, M. François Coppée, de
l’Académie française, vous faites appel à
la violence, à un coup d’Etat !
Et la guerre civile? Et une invasion
étrangère probable, vous n’en tenez pas
compte ?
Si la société, dont vous êtes le prési
dent, partage vos sentiments, le devoir
de tout bon Français est de s’en échapper
et de la combattre énergiquement.
Vous connaissez l’armée issue des offi
cines des bons Pères, mais sachez bien
qu’elle ne forme pas la majorité.
En 1878, votre parti a poussé le maré
chal Mac-Mahon à faire un coup d’Etat,
et une enquête a prouvé aux gouvernants
que l’armée ne s’y prêterait pas.
J’étais alors à Dijon, capitaine de chas
seurs à pied, et je m’en fais gloire, j’étais
disposé comme divers camarades d’autres
armes à soutenir la légalité. Dans tous
les grands centres militaires l’opinion
était la même et le gouvernement a sage
ment reculé devant la perspective d’une
guerre civile
En 1899, les sentiments républicains
sont ceux de la masse de l’armée et quoi
que, depuis dix-huit mois, vous ayez fait
pour les affaiblir, à propos de l’affaire
Dreyfus, des efforts considérables, dé
pensé de l’argent, organisé des manifes
tations, des émeutes même, aux cris de :
Vive l’armée! l’armée ne deviendra pas
prétorienne.
J’espère, M. Coppée, que les rapports
de la Cour de cassation ont modifié votre
manière de voir au sujet de l’affaire, ainsi
que celle de vos ligueurs, et que, respec
tueux de la justice, Vous prêterez votre
concours au gouvernement de la Répu
blique qui a besoin du concours de tous
les enfants de la France pour mener à
bien le tournoi pacifique de 1900 auquel
il a convié le monde entier.
C’est comme soldat, comme patriote et
comme Lorrain que je fais des vœux dans
ce sens et, pour que vous ne mettiez pas
en doute que dans les rangs de vos adver
saires il se trouve des hommes dignes
d’inspirer quelque confiance, je vais vous
exposer succinctement qui je suis r
1 Sorti de St-Cyr avec le numéro 14, j’ai
choisi le 2 e régiment de zouaves afin de
faire campagne ; j’avais antérieurement
fait la campagne de 1859 en Italie et
guerroyé cinq ans en Algérie. Je fus dé
coré en mai 1871 pour faits de guerre
contre l’Allemagne, et pendant l’insurrec
tion algérienne de 1875 je fus cité deux
fois à l’ordre du jour. En 1886, je fus fait
officier de la Légion d’honneur. J’ai ob
tenu tous mes grades au choix, et c’est
avec celui de lieutenant-colonel, qu’on
m’a laissé occuper sept ans et demi, que
j’ai pris ma retraite. J’appartiens, de par
la loi, à l’armée territoriale; mais j’ai
informé M. le général commandant le 12 e
corps qu’en cas de guerre je contracterais
un engagement pour le 2 e zouaves, y em
menant mes deux fils.
Mon passé est-il aussi glorieux que
celui de M. Déroulède; puis-je dire que
je suis aussi patriote que votre idole ?
Aujourd’hui je suis devenu agriculteur
et je travaille de mon mieux à éclairer les
travailleurs et à les arracher à l'influence
des césariens, toujours disposé à prendre
un fusil pour combattre les anarchistes
de tous les partis.
Vive l’armée républicaine ! à bas les
césariens !
Veuillez agréer, Monsieur le président
de la Ligue de la patrie française, l’hom-
IRft Güuoiuei auon distinguée
pour votre personne de poète.
L. Chaffaut
Lieutenant-colonel en retraite,
Officier de la Légion d’honneur .
««sjjt*.—
LE
\
Dimanche des Employés Havrais
(Suite)
Les employés de magasin s’étaient
conduits trop correctement dans leur
revendication de la liberté du diman
che après-midi. Us avaient organisé
une fête pour célébrer leur première
victoire, manifestation toute de calme,
de dignité. On avait toasté, au ver
doiement de l’ombrage du Jardin
d’Hiver, entièrement à la joie d’un
soleil radieux qui promettait de beaux
lendemains.
On le pouvait bien, presque tous
les magasins étaient fermés, d’autres
fermaient, quelques irréductibles seuls
s’entêtaient — oh ! si peu et de qua
lité si négligeable !
Huit jours après, c’est déjàchangé;
ceux qui avaient clos leur porte et pris
envers le Syndicat des engagements
formels de fermer réouvrent, au mé
pris de la parole donnée, au mépris
de la plus élémentaire prudence.
Que l’on se méfie des désenchante
ments des hommes. On semble oublier
que la Fête de la Fédération a été
l’un des plus grands leviers de la
Révolution de 1789. Toute proportion
gardée, ne court-on pas devant un
mouvement de révolte de ces intéres
sants travailleurs qui, déjà, avaient
basé leurs espérances dans la loyauté
de leurs patrons. L’accès d’indigna
tion des employés de magasin devant
de telles manœuvres n’est-il pas ex
plicable, lorsqu’il se traduit par l’af
fiche comminatoire (je n’en discon
viens pas) qu’on leur reproche et que
voici :
« Chambre Syndicale des Employés de
« Magasin et similaires du Havre
« AVIS
« La Chambre syndicale des Em-
« ployés de magasin et similaires du
« Havre a l'honneur d’informer Mes-
« sieurs les Patrons qui n’ont pas
« acfhéré à la fermeture de leurs ma-
«’gasins à midi le dimanche, ainsi
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