Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1899-05-27
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 27 mai 1899 27 mai 1899
Description : 1899/05/27 (N161). 1899/05/27 (N161).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263360z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
I e Année— N® 161.
! l<
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Vf
Samedi 27 Mai 1899.
neveu du Havre
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
1
ADMINISTRATION ET
RÉDACTION
M
ÜÊ
1
15,
RUE CASIMIR
-PÉRIER,
1 5
n
n
Secrétaire de la Rédaction....
F. THONSMERET
1
a
L’I IMPRIMEUR-GÉRANT
F. LE ROY
g
Prix des Insertions :
Annonces .... 25 centimes la ligne
Réclames. 50 »
On traite à forfait
DÉMOCRATES
ET
SOCIALISTES
Les journaux et revues qui traitent
des questions sociales nous appren
nent que l’on discute actuellement en
Allemagne, avec une animation qu’ex
plique suffisamment l’importance du
sujet, la question des rapports réci
proques du parti démocratique et du
parti socialiste proprement dit. Les
uns, avec Bernstein, inclinentpourune
sorte de fusion des éléments avancés,
dans l’intérêt du progrès social et poli
tique. D’autres, avecKautsky, se mon
trent opposés à cette fusion, ou du
moins font des réserves.
En un mot, le problème de la tac
tique des socialistes vis-à-vis de ceux
qui n’admettent que partie de leur
programme, se trouve posé avec un
certain caractère d’urgence chez nos
voisins. Il en est à peu près de même
en Angleterre, où le parti Social-Dé-
mocratique, d’un côte, et le Parti
Ouvrier Indépendant, de l’autre,
celui-ci moins avancé que le premier,
semblent obéir à des tendances diffé
rentes. Tellement, il est vrai que,
dans les diverses nations nations civi
lisées, les graûds problèmes sont gé
néralement contemporains.
De même, en France, on peut l'af
firmer, la question devient de jour
en jour plus brûlante, les évènements
pouvant exiger de nous d’un moment
à Tautre une prompte décision sur
cette question de tactique.
Ce n’est un secret pour personne
que la réaction cléricale agit actuel
lement chez nous en vue de recon
quérir le pouvoir politique, car il est
malheureusement trop vrai qu’en ce
qui concerne le pouvoir administratif,
— nous le voyons, hélas ! dans notre
Seine-Inférieure, — le cléricalisme
n’a jamais cessé de gouverner.
Après le Seize Mai, après le Bou
langisme, après le régime du néfaste
Méline, voici que la réaction catholi
que et militaire, unifiée par l’affaire
Dreyfus, démasque ses batteries et
menace directement nos institutions.
Elle croit avoir définitivement conquis
l’armée, ou plutôt le haut commande
ment, au moyen des écoles militaires,
dont la rue des Postes est devenue
l’antichambre. Elle pense que le mo
ment est venu d’agir et que le plus
tôt sera le mieux, et déjà elle se met
en quête du sauveur qui se déclarera
prêt à servir ses desseins. On sait en
effet, que depuis des années, la réac
tion cherche l’homme providentiel. Il
y a cinquante ans le sauveur s’appe
lait Napoléon, aujourd’hui on insinue
qu’il doit être général et qu’il pour
rit être Galliéni, au besoin Mar
chand, le premier venu qui consenti
rait à mettre au service du Vatican
ses galons et son panache.
Nous ne voulons pas dire que la
réaction parviendra à débaucher à
son profit des chefs militaires. Mais il
suffit qu’elle pose ainsi le problème
pour que les républicains, — nous
entendons par là ceux qui veulent
mettre au-dessus de toute atteinte la
souveraineté nationale, — suivent
avec attention la tactique de leurs
adversaires.
Notre conviction est que la Répu
blique court les plus grands dangers
si les républicains se divisent, et no
tamment si les démocrates et les so
cialistes, au lieu de faire face à l’en
nemi commun, usent leurs forces à se
combattre mutuellement. Ayant con
tre eux non seulement la réaction
cléricale, mais encore la plupart des
opportunistes et des modérés, ils se
raient bientôt vaincus.
Fort heureusement, pour la forme
républicaine menacée, rien ne nous
semble plus facile qu’un accord entre
les diverses fractions du parti avancé.
Si nous examinons la question au
point de vue de notre politique loca
le, nous ne voyons à cet accord aucun
obtacle sérieux.
On rendra tout d’abord cette jus
tice au parti démocratique du Havre
qu’il a tenu ses, promesses, TI
avoir la mauvaise foi de certaine
feuille opportuniste pour attaquer, en
invoquant l’intérêt des contribuables
appartenant à la classe ouvrière, les
réformes effectuées par le Conseil mu
nicipal qui est aux affaires depuis
trois ans. Est-il nécessaire de rappe
ler que non seulement il a sans cesse
administré avec économie, mais qu’l
a fait aboutir des projets importants
pour la classe ouvrière proprement
dite, comme la création de la Bourse
du Travail , la gratuité des fournitures
scolaires , l'extension des cantines sco
laires. Nous ne parlons que pour mé
moire de la suppression de T octroi, ré
forme à laquelle il ne manque que la
sanction du Parlement. On remar
quera que ces questions figurent par
mi les aticles du programme du Parti
Ouvrier. Et, si nous le notons en pas
sant, c’est pour répondre aux atta
ques de certains groupes, d’ailleurs
peu importants, qui se préoccupent
médiocrement de réformes sociales
graduées, et qui professent en fin de
compte des opinions fortement tein
tées d’anarchisme.
A la veille d’événements qui vont
certainement donner heuàun nouveau
classement des partis, préambule de
nouvelles luttes qu’il n’est pas en
notre pouvoir d’éviter, il était bon de
aire cette constatation.
En ce qui concerne Le Havre, elle
est tout particulièrement consolante.
Un Démocrate-Socialiste.
L’important, aussi bien pour le
progrès des institutions républicaines
en général, que pour la conservation
du terrain gagné au Havre même
c’est que ces groupes restent sans
influence sur l’ensemble des travail
leurs. La composition de la Bourse du
Travail, les tendances des syndicats
montrent bien que dans notre ville, la
classe ouvrière et la petite bourgeoisie
unies à des éléments divers apparte
nant soit à une catégorie plus fortu
née, soit à quelques éléments des pro
fessions libérales, doivent constituer
s’il en est besoin, et sans adjonction
d’autres recrues, soit à gauche, soit à
droite, une masse sûre et compacte à
opposer à la réaction opportuno-cléri-
cale.
A B Ai LES MASQUES
COMITÉ RÉPUBLICAIN IIËMOCRATMÉ
Réunion générale ordinaire des Grou
pes des six cantons, le vendredi 2 juin, à
neuf heures du soir, au Cercle Franklin.
Le présent avis tient lieu de convoca
tion.
BRAVO LES MÉTALL URGISTES !
Nous sommes heureux de signaler à
nos amis de la classe ouvrière le bon
exemple que viennent de leur donner les
métallurgistes, qui sont parvenus à se
débarrasser de la tutelle compromettante
des opportunistes et des réactionnaires.
On se souvient que, dans le cours des
dernières années, grâce aux complicités
intéressées de certains faux ouvriers qui
faisaient le jeu de la réaction, la fête des
métallurgistes était présidée par M
Rispal, escorté de quelques gros bonnets
du patronat conservateur. On s’était
souve-Bt demandé à q-uèMLrs, -M. Rispal
qui s’est toujours contenté de travailler
les métaux dans la brocante et à empiler
son vieux fer dans un chantier, voulait se
faire passer pour un métallurgiste. Il n’y
a jamais eu, en effet, rien de commun
entre lui et ces artisans du fer qui s’ap
pellent les tourneurs, les ajusteurs, les
fondeurs, les chaudronniers, etc.
Les métallurgistes viennent de mettre
bon ordre à cette situation, en priant M.
Rispal et ses amis — les spéculateurs sur
des métaux travaillés par d’autres — de
ne pas se mêler de leurs affaires.
Dans leur séance du 24 mai, les divers
syndicats se rattachant aux industries
métallurgistes ont décidé de faire leurs
affaires eux-mêmes. Sur près de deux
cents syndiqués, M. Rispal n’a pas eu
une voix pour la présidence de cette fête !
Cet honneur a été conféré à M. Bigot,
ajusteur, que nous félicitons bien vive
ment à cette occasion, ainsi que ses
collègues du Bureau, qui auront à cœur,
nous en sommes convaincus, de tenir
leur corporation à l’abri de toute compro
mission, ce; dont leurs prédécesseurs
n’ont pas su assez se garer.
Nous sommes heureux de constater,
pour notre part, que les ouvriers, enfin
éclairés, s’écartent de plus en plus de
ceux qui se sont servis d’eux pour faire
œuvre de réaction. Ils ont réussi à se
débarrasser des Rispal, des Brindeau et
de leurs amis. La formation de syndicats
composés d’hommes libres devait fatale
ment aboutir à ce résultat.
Toutes nos félicitations aux métal
lurgistes !
Fête de la Métallurgie
Le bureau nommé dans la séance du
24 mai à laquelle nous faisons allusion
ci-dessus, et qui est constitué pour la fête
de la métallurgie du 26 juin, est ainsi
composé :
Président, Bigot; Vice-Présidents,
Brunet et Raynaud ; Secrétaire, Le Mor
van ; Secrétaire-adjoint, Jouy ; Trésorier,
Michaux ; Trésorier-adjoint, Lecombla
Les commissaires de la fête sont les
citoyens Rémy, Bucaille, Lefebvre, Le-
cesne, Quesnot, Roussel, Pouyer, Gour-
nay, Pommier, Vinet, Gigot, Maurice,
Mercier, Bertin, Coudray, Mando, Duha
mel, Ferrand, Dedde, Dupont, Degrenne,
Sibson, Simenel, Hain, David.
Nous ferons connaître ultérieurement
le programme de la fête.
J’aurais volontiers attendu que
M. Hanriot, libre, ne pût se dérober
derrière l’épaisseur des murs de l’hôtel
de la rue Lesueur avant de continuer
la polémique engagée. Mais je me
vois obligé de répondre à des atta
ques personnelles. J’ose espérer, d’ail
leurs que, malgré l’ostentation qu’il
mettait à dater sa diatribe du samedi
13 mai, il ne cherchera pas à se défi
ler derrière un vain prétexte puis
qu’il possède, dans sa captivité, m’a-
t-on affirmé, la faculté de me lire et
de se défendre.
Dans le cas contraire, je m’abstien
drais.
Je ne saurais donc que le féliciter
d’obtenir, pour un délit de presse, un
traitement d’humanité et de douceur
relatives, qui ne cadre, peut-être pas,
pour lui, avec son abnégation révolu
tionnaire. A-t-on compris, dans ce
sage procédé, qu’il fallait se garder
du torrent de larmes, capable de tout
emporter, que versa jadis en Cour
d’assises ce fier, farouche et courageux
compagnon compris dans le procès des
anarchistes et absorbé dans une atti
tude pleine d'humilité qui, certaine
ment, alla droit au cœur des jurés.
M. Hanriot se plaint, qu’après lui
avoir accordé l’hospitalité aussiJ&rgS
que j’aie pu le faire pour sa prose con
cernant sa défense personnelle et
même autorisant la vague production
d’une doctrine encore plus vague, je
n’aie voulu m’associer à ses actes par
la publication d’agressives assertions,
envers quelques hommes politiques.
Qu’il accomplisse sa tâche tout
seul, il a pour lui quinze colonnes de
journal dans le Progrès , déversoir
habituel de ses injures, sans que je
me rende son complice ?
Il m’outrage. Ah, la belle affaire ?
comme si je ne savais le prix de ses
dénigrements continuels, comme s’il
pouvait arrêter une juste critique par
ces inutiles moyens ; comme si, sou
vent, le lecteur ne s’amusait, en
haussant les épaules, à son exubé
rante faconde. O naïf Hanriot, tu me
connais bien mal, ce n’est pas encore
ta plume qui transpercera ma cui
rasse de philosophie. En réunion pu
blique, il est plus facile de discuter...
l’on fait assommer les contradicteurs
par une demi-douzaine de malandrins,
mais ici, il faut s’expliquer.
Voyons un peu.
J’ai vainement cherché à savoir si
vous (soyons poli) étiez collectiviste
avec Jaurès ou anarchiste avec Sébas
tien Faure. Vous avouerez franche
ment que les deux doctrines sont assez
distinctes, pour qu’un observateur
attentif puisse prétendre que l’une est
la négation de l’autre. Le feu et l’eau î
L’un demande la liberté toute nue
pour refuser toute explication de votre
conduite, quand on vous y oblige,
vous n’avez rien justifié de vos agis
sements que j’exposais précis. Eh bien,
laissez-moi ajouter un mot. Vous
tonnez, chaque jour, contre les ex
ploiteurs capitalistes qui boivent la
sueur du pauvre peuple et sucent son
sang. Cependant, les exploiteurs de
sa crédulité, ceux-là qui le poussent
quotidiennement à de nouveaux sacri
fices, sèment la folie dans son esprit,
le trouble dans ses idées, la misère
dans la famille, sans d’autre espoir
que de plus cruelles infortunes; ceux-
là, inconscients ou poussés par quel
que prébende, dont nous saurons par
ler un jour, ceux-là ne sont-ils pas
encore plus coupables que les premiers.
Jugez-en et si vous désirez revenir
sur la question, nous en causerons
plus longuement.
Alf. HENRI.
CONSEIL MUNICIPAL
Séance du Mercredi 2k Mai 1899
(rougissez Bérenger), sans entrave,
sans même les conditions qui l’assu
rent, la liberté sauvage des peuplades
primitives, c’est Sébastien Faure ; et
vous chantez avec lui les temps d’anar
chie (sur l’air des Cerises) ; l’autre,
c’est Jaurès, reporte à l’Etat la toute
puissance, il le voudrait une machine
formidable enserrant le pacte social,
voyant tout, prévoyant tout, réglant
tout; et, dernièrement, à une ques
tion que vous posait l’orateur collec
tiviste, demandant s’il y avait des
anarchistes au Havre, vous répondiez :
< Je n’en connais pas ! » Compren
dra qui pourra. Pour moi, mon opi
nion est faite.
’ M. Hanriot, vous prétendez vous
retrancher derrière un motif futile
Cours d’enseignement supérieur. —•
Tous ceux qui, à Paris ou ailleurs, ont
professé des cours d’enseignement supé
rieur, ont toujours remarqué que le nom
bre des auditeurs diminuaient progressi-
ment dans chaque çq.urç, jlisqu’4 ïï-e plus
être que le quart dans les dernières con
férences. Les Associations Philotechni
que et Polytechnique, l’Union Fran
çaise de la Jeunesse, qui organisent un
peu partout des leçons et conférences,
ont eu à lutter constamment contre cet
état de choses. Elles ne sont pas découra
gées et, grâce à leurs efforts et à leur
persévérance, bien des personnes ont pu
acquérir des connaissances qui leur ont
permis de se créer une situation meil
leure.
La Ville avait organisé, en 1898-1899,
quatre cours d’enseignement supérieur
qui ont été suivis par une moyenne très
respectable d’auditeurs ; ces cours étaient
utiles, je dirai presque indispensables. La
Commission de l’instruction publique,
en raison de la diminution progressive
des auditeurs, a proposé de les remplacer
par les deux suivants : Cours de l’histoire
de l’art et Cours de la géographie de
l’Afrique. Cette proposition a été adoptée.
J’ose espérer, et j’emploierai toute mon
activité dans ce but, qu’une des Associa
tions d’enseignement populaire viendra,
cette année, s’établir au Havre et nous
donner les conférences qui existent dans
toutes les grandes villes de France.
Les abris de la Compagnies dés Tram
ways. — Nous avons reçu, très fréquem
ment, des plaintes des ouvriers qui,
obligés d’attendre le tramway à l’extré
mité de la ligne des Abattoirs, n’ont
aucun kiosque pour se mettre à l’abri des
intempéries. La Compagnie des tramways
avait promis d’établir des refuges aux
croisements des lignes ; elle n’en a rien
fait. M. Genu a donc agi sagement en
demandant à l’Administration municipale
de s’occuper de cette question qui inté
resse les travailleurs.
Le Concours agricole. — Un Concours
agricole doit avoir lieu au Havre, le 2
juillet prochain ; c’est un peu le prétexte,
je crois,. de grandes fêtes, festivals de
gymnastique et de musique, qui amène
ront dans notre ville une affluence de
population dont nos commerçants n’au
ront pas à se plaindre.
Néanmoins, il serait sage de donner à
ce concours toute l’importance qu’il doit
avoir, dans une cité située à proximité de
l’Angleterre. Un Concours de produits
ayant un écoulement facile sur le marché
de Londres rendrait à notre région de
signalés services. Les beurres frais et
salés, les volailles grasses trouvent dans
les îles Britanniques, un débouché tou
jours rémunérateur. Les fromages de Nor-*
mandie sont tous très goûtés de l’autre
côté de la Manche, et les cidres mousseux,
dont on fait en ce pays une consomma
tion considérable, sont aussi très appré
ciés. Présentement, les Anglais font venir
! l<
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
Vf
Samedi 27 Mai 1899.
neveu du Havre
Organe du Parti Républicain Démocratique
PRIX DES ABONNEMENTS
Le Havre et la Seine-Inférieure par an 3 fr.
Départements » 4 fr.
1
ADMINISTRATION ET
RÉDACTION
M
ÜÊ
1
15,
RUE CASIMIR
-PÉRIER,
1 5
n
n
Secrétaire de la Rédaction....
F. THONSMERET
1
a
L’I IMPRIMEUR-GÉRANT
F. LE ROY
g
Prix des Insertions :
Annonces .... 25 centimes la ligne
Réclames. 50 »
On traite à forfait
DÉMOCRATES
ET
SOCIALISTES
Les journaux et revues qui traitent
des questions sociales nous appren
nent que l’on discute actuellement en
Allemagne, avec une animation qu’ex
plique suffisamment l’importance du
sujet, la question des rapports réci
proques du parti démocratique et du
parti socialiste proprement dit. Les
uns, avec Bernstein, inclinentpourune
sorte de fusion des éléments avancés,
dans l’intérêt du progrès social et poli
tique. D’autres, avecKautsky, se mon
trent opposés à cette fusion, ou du
moins font des réserves.
En un mot, le problème de la tac
tique des socialistes vis-à-vis de ceux
qui n’admettent que partie de leur
programme, se trouve posé avec un
certain caractère d’urgence chez nos
voisins. Il en est à peu près de même
en Angleterre, où le parti Social-Dé-
mocratique, d’un côte, et le Parti
Ouvrier Indépendant, de l’autre,
celui-ci moins avancé que le premier,
semblent obéir à des tendances diffé
rentes. Tellement, il est vrai que,
dans les diverses nations nations civi
lisées, les graûds problèmes sont gé
néralement contemporains.
De même, en France, on peut l'af
firmer, la question devient de jour
en jour plus brûlante, les évènements
pouvant exiger de nous d’un moment
à Tautre une prompte décision sur
cette question de tactique.
Ce n’est un secret pour personne
que la réaction cléricale agit actuel
lement chez nous en vue de recon
quérir le pouvoir politique, car il est
malheureusement trop vrai qu’en ce
qui concerne le pouvoir administratif,
— nous le voyons, hélas ! dans notre
Seine-Inférieure, — le cléricalisme
n’a jamais cessé de gouverner.
Après le Seize Mai, après le Bou
langisme, après le régime du néfaste
Méline, voici que la réaction catholi
que et militaire, unifiée par l’affaire
Dreyfus, démasque ses batteries et
menace directement nos institutions.
Elle croit avoir définitivement conquis
l’armée, ou plutôt le haut commande
ment, au moyen des écoles militaires,
dont la rue des Postes est devenue
l’antichambre. Elle pense que le mo
ment est venu d’agir et que le plus
tôt sera le mieux, et déjà elle se met
en quête du sauveur qui se déclarera
prêt à servir ses desseins. On sait en
effet, que depuis des années, la réac
tion cherche l’homme providentiel. Il
y a cinquante ans le sauveur s’appe
lait Napoléon, aujourd’hui on insinue
qu’il doit être général et qu’il pour
rit être Galliéni, au besoin Mar
chand, le premier venu qui consenti
rait à mettre au service du Vatican
ses galons et son panache.
Nous ne voulons pas dire que la
réaction parviendra à débaucher à
son profit des chefs militaires. Mais il
suffit qu’elle pose ainsi le problème
pour que les républicains, — nous
entendons par là ceux qui veulent
mettre au-dessus de toute atteinte la
souveraineté nationale, — suivent
avec attention la tactique de leurs
adversaires.
Notre conviction est que la Répu
blique court les plus grands dangers
si les républicains se divisent, et no
tamment si les démocrates et les so
cialistes, au lieu de faire face à l’en
nemi commun, usent leurs forces à se
combattre mutuellement. Ayant con
tre eux non seulement la réaction
cléricale, mais encore la plupart des
opportunistes et des modérés, ils se
raient bientôt vaincus.
Fort heureusement, pour la forme
républicaine menacée, rien ne nous
semble plus facile qu’un accord entre
les diverses fractions du parti avancé.
Si nous examinons la question au
point de vue de notre politique loca
le, nous ne voyons à cet accord aucun
obtacle sérieux.
On rendra tout d’abord cette jus
tice au parti démocratique du Havre
qu’il a tenu ses, promesses, TI
avoir la mauvaise foi de certaine
feuille opportuniste pour attaquer, en
invoquant l’intérêt des contribuables
appartenant à la classe ouvrière, les
réformes effectuées par le Conseil mu
nicipal qui est aux affaires depuis
trois ans. Est-il nécessaire de rappe
ler que non seulement il a sans cesse
administré avec économie, mais qu’l
a fait aboutir des projets importants
pour la classe ouvrière proprement
dite, comme la création de la Bourse
du Travail , la gratuité des fournitures
scolaires , l'extension des cantines sco
laires. Nous ne parlons que pour mé
moire de la suppression de T octroi, ré
forme à laquelle il ne manque que la
sanction du Parlement. On remar
quera que ces questions figurent par
mi les aticles du programme du Parti
Ouvrier. Et, si nous le notons en pas
sant, c’est pour répondre aux atta
ques de certains groupes, d’ailleurs
peu importants, qui se préoccupent
médiocrement de réformes sociales
graduées, et qui professent en fin de
compte des opinions fortement tein
tées d’anarchisme.
A la veille d’événements qui vont
certainement donner heuàun nouveau
classement des partis, préambule de
nouvelles luttes qu’il n’est pas en
notre pouvoir d’éviter, il était bon de
aire cette constatation.
En ce qui concerne Le Havre, elle
est tout particulièrement consolante.
Un Démocrate-Socialiste.
L’important, aussi bien pour le
progrès des institutions républicaines
en général, que pour la conservation
du terrain gagné au Havre même
c’est que ces groupes restent sans
influence sur l’ensemble des travail
leurs. La composition de la Bourse du
Travail, les tendances des syndicats
montrent bien que dans notre ville, la
classe ouvrière et la petite bourgeoisie
unies à des éléments divers apparte
nant soit à une catégorie plus fortu
née, soit à quelques éléments des pro
fessions libérales, doivent constituer
s’il en est besoin, et sans adjonction
d’autres recrues, soit à gauche, soit à
droite, une masse sûre et compacte à
opposer à la réaction opportuno-cléri-
cale.
A B Ai LES MASQUES
COMITÉ RÉPUBLICAIN IIËMOCRATMÉ
Réunion générale ordinaire des Grou
pes des six cantons, le vendredi 2 juin, à
neuf heures du soir, au Cercle Franklin.
Le présent avis tient lieu de convoca
tion.
BRAVO LES MÉTALL URGISTES !
Nous sommes heureux de signaler à
nos amis de la classe ouvrière le bon
exemple que viennent de leur donner les
métallurgistes, qui sont parvenus à se
débarrasser de la tutelle compromettante
des opportunistes et des réactionnaires.
On se souvient que, dans le cours des
dernières années, grâce aux complicités
intéressées de certains faux ouvriers qui
faisaient le jeu de la réaction, la fête des
métallurgistes était présidée par M
Rispal, escorté de quelques gros bonnets
du patronat conservateur. On s’était
souve-Bt demandé à q-uèMLrs, -M. Rispal
qui s’est toujours contenté de travailler
les métaux dans la brocante et à empiler
son vieux fer dans un chantier, voulait se
faire passer pour un métallurgiste. Il n’y
a jamais eu, en effet, rien de commun
entre lui et ces artisans du fer qui s’ap
pellent les tourneurs, les ajusteurs, les
fondeurs, les chaudronniers, etc.
Les métallurgistes viennent de mettre
bon ordre à cette situation, en priant M.
Rispal et ses amis — les spéculateurs sur
des métaux travaillés par d’autres — de
ne pas se mêler de leurs affaires.
Dans leur séance du 24 mai, les divers
syndicats se rattachant aux industries
métallurgistes ont décidé de faire leurs
affaires eux-mêmes. Sur près de deux
cents syndiqués, M. Rispal n’a pas eu
une voix pour la présidence de cette fête !
Cet honneur a été conféré à M. Bigot,
ajusteur, que nous félicitons bien vive
ment à cette occasion, ainsi que ses
collègues du Bureau, qui auront à cœur,
nous en sommes convaincus, de tenir
leur corporation à l’abri de toute compro
mission, ce; dont leurs prédécesseurs
n’ont pas su assez se garer.
Nous sommes heureux de constater,
pour notre part, que les ouvriers, enfin
éclairés, s’écartent de plus en plus de
ceux qui se sont servis d’eux pour faire
œuvre de réaction. Ils ont réussi à se
débarrasser des Rispal, des Brindeau et
de leurs amis. La formation de syndicats
composés d’hommes libres devait fatale
ment aboutir à ce résultat.
Toutes nos félicitations aux métal
lurgistes !
Fête de la Métallurgie
Le bureau nommé dans la séance du
24 mai à laquelle nous faisons allusion
ci-dessus, et qui est constitué pour la fête
de la métallurgie du 26 juin, est ainsi
composé :
Président, Bigot; Vice-Présidents,
Brunet et Raynaud ; Secrétaire, Le Mor
van ; Secrétaire-adjoint, Jouy ; Trésorier,
Michaux ; Trésorier-adjoint, Lecombla
Les commissaires de la fête sont les
citoyens Rémy, Bucaille, Lefebvre, Le-
cesne, Quesnot, Roussel, Pouyer, Gour-
nay, Pommier, Vinet, Gigot, Maurice,
Mercier, Bertin, Coudray, Mando, Duha
mel, Ferrand, Dedde, Dupont, Degrenne,
Sibson, Simenel, Hain, David.
Nous ferons connaître ultérieurement
le programme de la fête.
J’aurais volontiers attendu que
M. Hanriot, libre, ne pût se dérober
derrière l’épaisseur des murs de l’hôtel
de la rue Lesueur avant de continuer
la polémique engagée. Mais je me
vois obligé de répondre à des atta
ques personnelles. J’ose espérer, d’ail
leurs que, malgré l’ostentation qu’il
mettait à dater sa diatribe du samedi
13 mai, il ne cherchera pas à se défi
ler derrière un vain prétexte puis
qu’il possède, dans sa captivité, m’a-
t-on affirmé, la faculté de me lire et
de se défendre.
Dans le cas contraire, je m’abstien
drais.
Je ne saurais donc que le féliciter
d’obtenir, pour un délit de presse, un
traitement d’humanité et de douceur
relatives, qui ne cadre, peut-être pas,
pour lui, avec son abnégation révolu
tionnaire. A-t-on compris, dans ce
sage procédé, qu’il fallait se garder
du torrent de larmes, capable de tout
emporter, que versa jadis en Cour
d’assises ce fier, farouche et courageux
compagnon compris dans le procès des
anarchistes et absorbé dans une atti
tude pleine d'humilité qui, certaine
ment, alla droit au cœur des jurés.
M. Hanriot se plaint, qu’après lui
avoir accordé l’hospitalité aussiJ&rgS
que j’aie pu le faire pour sa prose con
cernant sa défense personnelle et
même autorisant la vague production
d’une doctrine encore plus vague, je
n’aie voulu m’associer à ses actes par
la publication d’agressives assertions,
envers quelques hommes politiques.
Qu’il accomplisse sa tâche tout
seul, il a pour lui quinze colonnes de
journal dans le Progrès , déversoir
habituel de ses injures, sans que je
me rende son complice ?
Il m’outrage. Ah, la belle affaire ?
comme si je ne savais le prix de ses
dénigrements continuels, comme s’il
pouvait arrêter une juste critique par
ces inutiles moyens ; comme si, sou
vent, le lecteur ne s’amusait, en
haussant les épaules, à son exubé
rante faconde. O naïf Hanriot, tu me
connais bien mal, ce n’est pas encore
ta plume qui transpercera ma cui
rasse de philosophie. En réunion pu
blique, il est plus facile de discuter...
l’on fait assommer les contradicteurs
par une demi-douzaine de malandrins,
mais ici, il faut s’expliquer.
Voyons un peu.
J’ai vainement cherché à savoir si
vous (soyons poli) étiez collectiviste
avec Jaurès ou anarchiste avec Sébas
tien Faure. Vous avouerez franche
ment que les deux doctrines sont assez
distinctes, pour qu’un observateur
attentif puisse prétendre que l’une est
la négation de l’autre. Le feu et l’eau î
L’un demande la liberté toute nue
pour refuser toute explication de votre
conduite, quand on vous y oblige,
vous n’avez rien justifié de vos agis
sements que j’exposais précis. Eh bien,
laissez-moi ajouter un mot. Vous
tonnez, chaque jour, contre les ex
ploiteurs capitalistes qui boivent la
sueur du pauvre peuple et sucent son
sang. Cependant, les exploiteurs de
sa crédulité, ceux-là qui le poussent
quotidiennement à de nouveaux sacri
fices, sèment la folie dans son esprit,
le trouble dans ses idées, la misère
dans la famille, sans d’autre espoir
que de plus cruelles infortunes; ceux-
là, inconscients ou poussés par quel
que prébende, dont nous saurons par
ler un jour, ceux-là ne sont-ils pas
encore plus coupables que les premiers.
Jugez-en et si vous désirez revenir
sur la question, nous en causerons
plus longuement.
Alf. HENRI.
CONSEIL MUNICIPAL
Séance du Mercredi 2k Mai 1899
(rougissez Bérenger), sans entrave,
sans même les conditions qui l’assu
rent, la liberté sauvage des peuplades
primitives, c’est Sébastien Faure ; et
vous chantez avec lui les temps d’anar
chie (sur l’air des Cerises) ; l’autre,
c’est Jaurès, reporte à l’Etat la toute
puissance, il le voudrait une machine
formidable enserrant le pacte social,
voyant tout, prévoyant tout, réglant
tout; et, dernièrement, à une ques
tion que vous posait l’orateur collec
tiviste, demandant s’il y avait des
anarchistes au Havre, vous répondiez :
< Je n’en connais pas ! » Compren
dra qui pourra. Pour moi, mon opi
nion est faite.
’ M. Hanriot, vous prétendez vous
retrancher derrière un motif futile
Cours d’enseignement supérieur. —•
Tous ceux qui, à Paris ou ailleurs, ont
professé des cours d’enseignement supé
rieur, ont toujours remarqué que le nom
bre des auditeurs diminuaient progressi-
ment dans chaque çq.urç, jlisqu’4 ïï-e plus
être que le quart dans les dernières con
férences. Les Associations Philotechni
que et Polytechnique, l’Union Fran
çaise de la Jeunesse, qui organisent un
peu partout des leçons et conférences,
ont eu à lutter constamment contre cet
état de choses. Elles ne sont pas découra
gées et, grâce à leurs efforts et à leur
persévérance, bien des personnes ont pu
acquérir des connaissances qui leur ont
permis de se créer une situation meil
leure.
La Ville avait organisé, en 1898-1899,
quatre cours d’enseignement supérieur
qui ont été suivis par une moyenne très
respectable d’auditeurs ; ces cours étaient
utiles, je dirai presque indispensables. La
Commission de l’instruction publique,
en raison de la diminution progressive
des auditeurs, a proposé de les remplacer
par les deux suivants : Cours de l’histoire
de l’art et Cours de la géographie de
l’Afrique. Cette proposition a été adoptée.
J’ose espérer, et j’emploierai toute mon
activité dans ce but, qu’une des Associa
tions d’enseignement populaire viendra,
cette année, s’établir au Havre et nous
donner les conférences qui existent dans
toutes les grandes villes de France.
Les abris de la Compagnies dés Tram
ways. — Nous avons reçu, très fréquem
ment, des plaintes des ouvriers qui,
obligés d’attendre le tramway à l’extré
mité de la ligne des Abattoirs, n’ont
aucun kiosque pour se mettre à l’abri des
intempéries. La Compagnie des tramways
avait promis d’établir des refuges aux
croisements des lignes ; elle n’en a rien
fait. M. Genu a donc agi sagement en
demandant à l’Administration municipale
de s’occuper de cette question qui inté
resse les travailleurs.
Le Concours agricole. — Un Concours
agricole doit avoir lieu au Havre, le 2
juillet prochain ; c’est un peu le prétexte,
je crois,. de grandes fêtes, festivals de
gymnastique et de musique, qui amène
ront dans notre ville une affluence de
population dont nos commerçants n’au
ront pas à se plaindre.
Néanmoins, il serait sage de donner à
ce concours toute l’importance qu’il doit
avoir, dans une cité située à proximité de
l’Angleterre. Un Concours de produits
ayant un écoulement facile sur le marché
de Londres rendrait à notre région de
signalés services. Les beurres frais et
salés, les volailles grasses trouvent dans
les îles Britanniques, un débouché tou
jours rémunérateur. Les fromages de Nor-*
mandie sont tous très goûtés de l’autre
côté de la Manche, et les cidres mousseux,
dont on fait en ce pays une consomma
tion considérable, sont aussi très appré
ciés. Présentement, les Anglais font venir
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