Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1894-06-30
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 30 juin 1894 30 juin 1894
Description : 1894/06/30 (N151). 1894/06/30 (N151).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263350k
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
4* Année — Pi 0 151 — Samedi 50 Juin 1894.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
4 e Année — 12 Messidor An 102 — N° 151
ORGANE REPUBLICAIN-SOCIALISTE INDEPENDANT
jj , ? y • y y , y - y-y • y • * ; J y_ y ? ' \ iv * j
FMX DES ABONNEMENTS :
un An six mois
lie Havre 3 fr. 2 fr.
Départements.... 4 fr. 2 50
=
—
g
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉVEIL DU HA VRE paraît tous les Samedis
E=
SE
m
ss
■ ’ü§
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces... 25 cent, la ligne
Réclames.. .50 cent, la ligne
On traite & Forfait
L'Avènement
BMGagaEæ3gg,i3rfrag^3g3gs^^ m tÊmmmwm'œ&Mma*
^assassinat de M. Carnot, victime
4e î’Italien Cesario Santé, notas a
plongés dans une douloureuse sfu-
Le coup de poignard qui l’a tué
ne peut qu’être funeste à la Ttèpu-
blique et à ses plus ardents défen
seurs, dont nous tenons à honneur
de faire partie.
La Démocratie perd en Carnot un
de ses plus dignes et intègres
représentants ; nous nous faisons un
devoir de le reconnaître, avec d’au
tant plus de loyauté, que nous avons
été quelquefois adversaires de ses
idées.
Nous croirons rendre à sa mé
moire le plus beau des hommages,
on continuant à défendre énergique-
mentla République et à aider révo
lution^ sociale de notre pays envers
,et contre toutes les réactions.
Wlve ila République.!
LA RÉDACTION.
Ssaifeste des Elus Socialiste
L> groqpe socialiste de la Chambre, réuni à l’issue
de séance de l’Assemblée nationale, a adopté à
l’una •taiaoité le ananifeste .suivant :
CITOYENS,
Un Rarlennent, livré aux ralliés, au centre
bourge<îi^ s à la caduGÈté sénatoriale, à toutes las
influent^ eomiuptricesdu capital, vient d’élever à
la prési fenee de la République Casimir Périer
d’Anzin, L'homme delà réaction orléaniste.
Jusqu’au bout, les élus socialistes ent fait leur
devoir envéht République, envers les travail
leurs.
Précisément parce que msus sommes des hom
mes de principes., nous sommes des feemmes de
lutte et d’action. Nsus n’av-ons voulu ni nous
abstenir ni perdre nos voix sur un des nôtres.
Nous avons voté «outre Périesr et contre Dupuy,
pour des hommes -qui ne représentent pas nos
idées, mais qui ne veulent pas gouverner .systé
matiquement avec la droite, avec le cléricalisme,
avec l’urgent.
Par la coalition des cléricaux, des ralliés et4es
capitalistes du centre, la République elle-même a
été mise en’ échec et en péril.
Aussi, c’e si au cri de : A BAS LA REACTION*
qu’en votre ..teôsü nous avons accueilli la procla
mation de ce \ 7 eie scandaleux.
A une présidence de combat contre les idées et
les hommes de M République, le pays répondra
par l’affirmation ôe sa foi républicaine; les tra
vailleurs répondron t par l’affirmation de leur fôi
socialiste.
A bas la Réaction * !
VIVE LA RÉPUBLIQUE SOCIALE !
Argeliés
Desfarges
A. Millerand
Basly
Franconie
Mirmau
Baudin
Gendre
Prudent-Dervilliers
Antide Boyer
Girodet
Pierre Richard
Calvinhac
Goujat
Ernest Roche
Carnaud
Goussot
Rouanet
Thierry Gazes
Paschal Grousset
Salis
Charpentier
Jules Guesde
Sauvanet
Chassaing
Ilovelacque
Semba t
Chauyière
Clovis Hugues
Thivrier
Chauvin
Jaurès
Turigny
Campayré
lourde
E. Vaillant
Coûtant
Labussière
Pierre Vaux
Couturier
Masson
René Viviani
Desfontaines
Pauly Méry
Walter
L’AVÊNEMENT
' DE
M. CASIMIR PÉRIER
La mort de M. Sadi Carnot, tombé sous le
couteau d’un vil assassin, a déchaîné toutes
les convoitises. À la nouvelle de l’attentat,
ce fut de la stupeur : personne n’y pouvait
croire. Mais, lorsqu’on eut la certitude que
l’horrible crime qui plongeait la France dans
le deuil était consommé, les ambitieux de
toutes sortes bondirent, toutes les convoitises
refoulées leur montèrent au cerveau. Ce fut
un long frémissement dans le clan parlemen
taire ; les personnalités les plus calmes, les
plus flegmatiques d’ordinaire ne pouvaient
tenir en place. On se serait cru au milieu
des escadrons quand vient de sonner la
charge, alors .que les chevaux aspirent déli
cieusement l’odeur de la poudre, piaffant
d’impatience en.attendant la mêlée.
Dame ! On .n’a pas tous les jours pareille
aubaine.
Quels rêves m’ont pas faits en quelques
heures les grandes et les petites personnalités ;
les intelligents, des médiocres et les stupides.
Si quelques-uns-aspiraient au rang suprême,
combien d’autres ont caressé, en songe, le
maroquin ministériel, la mission diploma
tique, la trésorerie générale ou la préfecture,
depuis si longtemps promise et si ardemment
désirée.
Et ceux-là, qui demandaient, étaient encore
les plus heureux.
Les altiers, dédaigneux du second rang,
qui eux ne voulaient .qu’une seule place, la
première, pourront-ils jiimais nous dire com
bien ils ont, en ce court laps de temps, serré
[ de mains indifférentes, prononcé de compli-
I ments mensongers, fait de promesses inte-
1 majples, donné de lois une parole qu’ils
.devaient d’avance éluder ?
Ç’en est fini de ce spectacle écœurant et,
, bien que le résultat de,l’élection présidentielle
soit loin d’être conforme à nos désirs et à nos
espérances, nous aimons encore mieux que ce
marchandage éhonté ne dure pas plus long
temps.
■ Avec une faible majorité (24 voix), par
451 voix sur 853 votants, le propriétaire des
mines d’Anzin est devenu le chef du pouvoir
exécutif.
D’aucuns s’en affligent et eussent préféré
j M. Charles Dupuy à la présidence de la
; République.
Nous aimons mieux, et de beaucoup, que la
palme soit restée aux mains de M. Casimir-
Périer. Non pas que nous ayons quelque ten
dresse pour le nouvel élu, bien au contraire ;
nui ne peut nous être plus antipathique. Seu
lement tout fait prévoir que son avènement
rendra un grand service au pays : il a évincée
M. Ch. Dupuy qui, tout en n’étant pas plus
acceptable que lui, se fût maintenu longtemps
à force de volte-faces et de pirouettes; tandis
qu'avec le petit-fils du ministre de Louis-
Philippe cela n’est pas à craindre.
D’un caractère cassant, autoritaire, il ne
saura pas, 1 comme son prédécesseur, se ren
fermer strictement dans la Constitution, il
voudra agir en maître : il ne priera pas; il
commandera.
'Son influence sur le parlement sera d’au
tant moindre qu’il n’a obtenu qu’une très
faible majorité au congrès : il est l’élu non des
républicains mais des centre-gauchards et des
droitiers. C’est là un vice originel contre lequel
il lui sera difficile de réagir. Et, n’oublions
pas, en passant, que son concurrent d’hier,
son ministre d’aujourd’hui, Dupuy, ne lui
pardonnera jamais de lui avoir coupé l’herbe
sous le pied.
A la première alerte, nous allons voir le
seigneur d’Anzin se dresser sur ses ergots ;
d’abord il donnera un ordre sur un ton acerbe;
son cabines l’enverra promener, il le changera.
Si au contraire, son ministère lui obéit servi
lement, le parlement regimbera, la chambre
sera dissoute et de dissolutions en dissolu
tions, de ministères en ministères, M. Casimir-
Périer sera bientôt acculé et il ne sera point
besoin de trouver un nouveau Gambetta pour
lui crier : « 11 faut se soumettre ou se
démettre ! »
Le nouveau premier magistrat de la Répu
blique est intelligent, il comprendra à demi-
mot ; et, malgré sa ténacité il se retirera
devant la menace de la guerre civile où nous
conduirait infailliblement son système de gou
vernement à coups de cravache.
Avec M. Casimir-Périer, la Réaction vient
d’entrer triomphalement à l’Elysée.
Patience ! la Démocratie aura bientôt sa
revanche.
Pierre MÉR1TEL.
L’ULTIME INVENTION
Dieu nous garde de médire de la science, mais
nous ne pouvons penser, sans un frisson d’épou
vante, A ce que deviendra notre progéniture avec
tous ces moyens de iocomotion rapides et bon
marché qu’elle s’ingénie à mettre constamment à
notre disposition !
Y avez-vous songé, braves gens restés béats
d’admiration devant cette voiture à vapeur, dont
la forme élégante rappelait d’assez près — ceci
entre nous — celle d’un wagon à bestiaux ?
Et, puisque nous avons parlé de wagon,
disons, en passant, que ceux-là mêmes qui sem
blaient extasiés au superlatif regardent proba
blement passer le plus tranquillement du monde,
une locomotive traînant sa lourde suite, sans
songer que la force qui la meut est de même
-essence (à un détail près) que celle qui préside à
R, marche de l’extraordinaire roulante. Effet
d’habitude, sans doute !
Mais ceci n’est pas notre affaire, et nous ne
voulons envisager dans cet article que le contre
coup que produira sur l’organisme de nos descen
dants, la pléthore des véhicules.
Nous en avons bien le droit, car le temps n’est
peut-être pas si loin où le simple piéton, deviendra
un phénomène devant lequel resteront babas à
leur tour les véhicules de toutes sortes ? Déjà,
nous demeurons admiratifs devant l’audacieux
qui ose pédestremeut franchir la distance qui
sépare Paris du Havre : seuls les coltineurs ou
les trimardeurs sont capables d’aussi folle entre
prise, au récit de laquelle auraient souri de pitié
nos ancêtres, les Gaulois et les Francs, dont la
distraction favorite, excellente pour la digestion,
.consistait à franchir des milliers de lieues pour
voir si la terre était plus féconde et la femme plus
jolie chez leurs voisins.
Avant que, dans chaque chaumière, la poule au
pot du malin Henri IV soit mets ordinaire, soyez
sûr que le vélocipède, la voiture à vapeur ou
électrique, le ballon dirigeable y auront leur place
marquée. , a::; -mJ ■.;) - Y v •i.<
51 Qui n’a pas déjà son pneu aujourd’hui et quel
est le bourgeois un peu cossu qui n’aspire après
l’heui*: de s’offrir un huit ressorts ? Petit à petit,
nous nous déshabituons de marcher et bientôt
même, vous verrez, nous supprimerons encore
comme trop fatiguant l’effort physique qu’il nous
faut faire pour actionner notre .vélo.
Et l’homme s’épaissira , deviendra gras, gras,
gras !
Alors, on s’ingéniera à inventer des machines à
manger, à s'habiller, à parler, afin de lui éviter la
fatigue que ses membres atrophiés ne pourront
plus supporter. Toutes ces fonctions auront lieu
mécaniquement. Il sera arrivé à la suprême
apogée de la Veulerie et s’il ne veut pas que la
fin du monde (du sien, bien entendu) arrive, il
devra, pour perpétuer son espèce y remplacer sa
fonction la plus intime dont il ne sera plus
capable, par une machine sublime entre toutes ::
celle pour la reproduction des êtres.
L’HOMME QUI RIT.
LETTRE DE Ste-ADRESSE
Je n’apprendrai rien à personne en disant que-
Ste-Adresse, la plus charmante voisine du Havre,,
est celle des communes suburbaines qui, par sa
position géographique, offre aux Havrais les pro
menades les plus agréables et les plus variées ::
Parla montée deN.-D. des Flots, elle leur permet
de jouir, dans le cadre le plus vaste, du spectacle
si grandiose dans ses incessantes transformations,
de la grande hurleuse, et le vallon d’Ignauval
leur procure des coins de verdure où ils peuvent
trouver, dans leurs promenades dominicales, le
charme reposant de la campagne.
Mais ce qui est possible pour les personnes dont
les jambes sont robustes ou la bourse bien garnie,
l’est moins pour celles dont l’état de santé ne
permet pas les longues courses pédestres et dont
le porte-monnaie n’autorise pas de grosses dé
penses.
Celles-là doivent, ou se priver du plaisir qui est
aux portes de leur ville, ou avoir recours aux
moyens de locomotion économiques.
Parmi ceux-ci, il convient de comprendre le 1
tramway, à condition que ses prix ne soient pas
exagérés. Or, il me semble que le nouveau tarif
proposé par la compagnie des Tramways, en
réponse à la réclamation de nos conseillers muiii-
cipaux, ne satisfait absolument pas aux desiderata-
de nos concitoyens sur ce point.
En. effet, les nouvelles conditions de la compa
gnie seraient une aggravation du tarif actuellement
en vigueur. Elles sont, d’ailleurs, trop manifeste
ment illogiques et subtiles pour être acceptables.
Illogiques, car s’il est vrai que le recensement
officiel de notre population accuse seulement 2,600
habitants stables, tout le monde sait que le nombre
de 3,000 imposé par la compagnie pour l’abaisse
ment intégral de son tarif, est de beaucoup dépassé
en comprenant la population flottante ou pour
mieux dire ceux des Havrais qui possèdent, en
propre ou à bail, un petit jardinet ou un pied-à-
terre à Vitantal, à Ignauval, à St-Denis-de-Caux
ou à la Sous-Bretonne, et qui constituent la clien
tèle habituelle et journalière des tramways.
Subtiles, car la compagnie, à l’exemple de ces
vieilles coquettes qui font quelques réticences
avant de se rendre, cherche tout simplement à
gagner du temps pour profiter des : menus cadeaux
préliminaires, mais, est bien décidée à céder un
jour ou l’autre n’ignorant pas qu’en déposant les
armes tous les avantages seront encore pour elle.
Aussi nous pensons que nos conseillers munici
paux auront à cœur de repousser les inacceptables
propositions de la compagnie des tramways et de
tenir ferme pour que le prix du parcours, aller et
retour de VHôtel de Ville du Havre au carreau
cle Ste-Adresse soit inférieur à celui payé actuel»
lement, mais ne puissent pas être plus élevé,
comme cela aurait lieu avec le nouveau tarif de
la Compagnie, qui supprime les billets d’aller et
retour. ,
L’avenir de Ste-Adresse est intimement lié à
cette question des tramways ; aussi, avant de
rompre une convention qui a encore neuf ans à
courir et d’en contracter une nouvelle qui enga
gera la commune pour, une durée très longue et
I
(■
\
{
CINQ CENTIMES LE NUMERO
4 e Année — 12 Messidor An 102 — N° 151
ORGANE REPUBLICAIN-SOCIALISTE INDEPENDANT
jj , ? y • y y , y - y-y • y • * ; J y_ y ? ' \ iv * j
FMX DES ABONNEMENTS :
un An six mois
lie Havre 3 fr. 2 fr.
Départements.... 4 fr. 2 50
=
—
g
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉVEIL DU HA VRE paraît tous les Samedis
E=
SE
m
ss
■ ’ü§
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces... 25 cent, la ligne
Réclames.. .50 cent, la ligne
On traite & Forfait
L'Avènement
BMGagaEæ3gg,i3rfrag^3g3gs^^ m tÊmmmwm'œ&Mma*
^assassinat de M. Carnot, victime
4e î’Italien Cesario Santé, notas a
plongés dans une douloureuse sfu-
Le coup de poignard qui l’a tué
ne peut qu’être funeste à la Ttèpu-
blique et à ses plus ardents défen
seurs, dont nous tenons à honneur
de faire partie.
La Démocratie perd en Carnot un
de ses plus dignes et intègres
représentants ; nous nous faisons un
devoir de le reconnaître, avec d’au
tant plus de loyauté, que nous avons
été quelquefois adversaires de ses
idées.
Nous croirons rendre à sa mé
moire le plus beau des hommages,
on continuant à défendre énergique-
mentla République et à aider révo
lution^ sociale de notre pays envers
,et contre toutes les réactions.
Wlve ila République.!
LA RÉDACTION.
Ssaifeste des Elus Socialiste
L> groqpe socialiste de la Chambre, réuni à l’issue
de séance de l’Assemblée nationale, a adopté à
l’una •taiaoité le ananifeste .suivant :
CITOYENS,
Un Rarlennent, livré aux ralliés, au centre
bourge<îi^ s à la caduGÈté sénatoriale, à toutes las
influent^ eomiuptricesdu capital, vient d’élever à
la prési fenee de la République Casimir Périer
d’Anzin, L'homme delà réaction orléaniste.
Jusqu’au bout, les élus socialistes ent fait leur
devoir envéht République, envers les travail
leurs.
Précisément parce que msus sommes des hom
mes de principes., nous sommes des feemmes de
lutte et d’action. Nsus n’av-ons voulu ni nous
abstenir ni perdre nos voix sur un des nôtres.
Nous avons voté «outre Périesr et contre Dupuy,
pour des hommes -qui ne représentent pas nos
idées, mais qui ne veulent pas gouverner .systé
matiquement avec la droite, avec le cléricalisme,
avec l’urgent.
Par la coalition des cléricaux, des ralliés et4es
capitalistes du centre, la République elle-même a
été mise en’ échec et en péril.
Aussi, c’e si au cri de : A BAS LA REACTION*
qu’en votre ..teôsü nous avons accueilli la procla
mation de ce \ 7 eie scandaleux.
A une présidence de combat contre les idées et
les hommes de M République, le pays répondra
par l’affirmation ôe sa foi républicaine; les tra
vailleurs répondron t par l’affirmation de leur fôi
socialiste.
A bas la Réaction * !
VIVE LA RÉPUBLIQUE SOCIALE !
Argeliés
Desfarges
A. Millerand
Basly
Franconie
Mirmau
Baudin
Gendre
Prudent-Dervilliers
Antide Boyer
Girodet
Pierre Richard
Calvinhac
Goujat
Ernest Roche
Carnaud
Goussot
Rouanet
Thierry Gazes
Paschal Grousset
Salis
Charpentier
Jules Guesde
Sauvanet
Chassaing
Ilovelacque
Semba t
Chauyière
Clovis Hugues
Thivrier
Chauvin
Jaurès
Turigny
Campayré
lourde
E. Vaillant
Coûtant
Labussière
Pierre Vaux
Couturier
Masson
René Viviani
Desfontaines
Pauly Méry
Walter
L’AVÊNEMENT
' DE
M. CASIMIR PÉRIER
La mort de M. Sadi Carnot, tombé sous le
couteau d’un vil assassin, a déchaîné toutes
les convoitises. À la nouvelle de l’attentat,
ce fut de la stupeur : personne n’y pouvait
croire. Mais, lorsqu’on eut la certitude que
l’horrible crime qui plongeait la France dans
le deuil était consommé, les ambitieux de
toutes sortes bondirent, toutes les convoitises
refoulées leur montèrent au cerveau. Ce fut
un long frémissement dans le clan parlemen
taire ; les personnalités les plus calmes, les
plus flegmatiques d’ordinaire ne pouvaient
tenir en place. On se serait cru au milieu
des escadrons quand vient de sonner la
charge, alors .que les chevaux aspirent déli
cieusement l’odeur de la poudre, piaffant
d’impatience en.attendant la mêlée.
Dame ! On .n’a pas tous les jours pareille
aubaine.
Quels rêves m’ont pas faits en quelques
heures les grandes et les petites personnalités ;
les intelligents, des médiocres et les stupides.
Si quelques-uns-aspiraient au rang suprême,
combien d’autres ont caressé, en songe, le
maroquin ministériel, la mission diploma
tique, la trésorerie générale ou la préfecture,
depuis si longtemps promise et si ardemment
désirée.
Et ceux-là, qui demandaient, étaient encore
les plus heureux.
Les altiers, dédaigneux du second rang,
qui eux ne voulaient .qu’une seule place, la
première, pourront-ils jiimais nous dire com
bien ils ont, en ce court laps de temps, serré
[ de mains indifférentes, prononcé de compli-
I ments mensongers, fait de promesses inte-
1 majples, donné de lois une parole qu’ils
.devaient d’avance éluder ?
Ç’en est fini de ce spectacle écœurant et,
, bien que le résultat de,l’élection présidentielle
soit loin d’être conforme à nos désirs et à nos
espérances, nous aimons encore mieux que ce
marchandage éhonté ne dure pas plus long
temps.
■ Avec une faible majorité (24 voix), par
451 voix sur 853 votants, le propriétaire des
mines d’Anzin est devenu le chef du pouvoir
exécutif.
D’aucuns s’en affligent et eussent préféré
j M. Charles Dupuy à la présidence de la
; République.
Nous aimons mieux, et de beaucoup, que la
palme soit restée aux mains de M. Casimir-
Périer. Non pas que nous ayons quelque ten
dresse pour le nouvel élu, bien au contraire ;
nui ne peut nous être plus antipathique. Seu
lement tout fait prévoir que son avènement
rendra un grand service au pays : il a évincée
M. Ch. Dupuy qui, tout en n’étant pas plus
acceptable que lui, se fût maintenu longtemps
à force de volte-faces et de pirouettes; tandis
qu'avec le petit-fils du ministre de Louis-
Philippe cela n’est pas à craindre.
D’un caractère cassant, autoritaire, il ne
saura pas, 1 comme son prédécesseur, se ren
fermer strictement dans la Constitution, il
voudra agir en maître : il ne priera pas; il
commandera.
'Son influence sur le parlement sera d’au
tant moindre qu’il n’a obtenu qu’une très
faible majorité au congrès : il est l’élu non des
républicains mais des centre-gauchards et des
droitiers. C’est là un vice originel contre lequel
il lui sera difficile de réagir. Et, n’oublions
pas, en passant, que son concurrent d’hier,
son ministre d’aujourd’hui, Dupuy, ne lui
pardonnera jamais de lui avoir coupé l’herbe
sous le pied.
A la première alerte, nous allons voir le
seigneur d’Anzin se dresser sur ses ergots ;
d’abord il donnera un ordre sur un ton acerbe;
son cabines l’enverra promener, il le changera.
Si au contraire, son ministère lui obéit servi
lement, le parlement regimbera, la chambre
sera dissoute et de dissolutions en dissolu
tions, de ministères en ministères, M. Casimir-
Périer sera bientôt acculé et il ne sera point
besoin de trouver un nouveau Gambetta pour
lui crier : « 11 faut se soumettre ou se
démettre ! »
Le nouveau premier magistrat de la Répu
blique est intelligent, il comprendra à demi-
mot ; et, malgré sa ténacité il se retirera
devant la menace de la guerre civile où nous
conduirait infailliblement son système de gou
vernement à coups de cravache.
Avec M. Casimir-Périer, la Réaction vient
d’entrer triomphalement à l’Elysée.
Patience ! la Démocratie aura bientôt sa
revanche.
Pierre MÉR1TEL.
L’ULTIME INVENTION
Dieu nous garde de médire de la science, mais
nous ne pouvons penser, sans un frisson d’épou
vante, A ce que deviendra notre progéniture avec
tous ces moyens de iocomotion rapides et bon
marché qu’elle s’ingénie à mettre constamment à
notre disposition !
Y avez-vous songé, braves gens restés béats
d’admiration devant cette voiture à vapeur, dont
la forme élégante rappelait d’assez près — ceci
entre nous — celle d’un wagon à bestiaux ?
Et, puisque nous avons parlé de wagon,
disons, en passant, que ceux-là mêmes qui sem
blaient extasiés au superlatif regardent proba
blement passer le plus tranquillement du monde,
une locomotive traînant sa lourde suite, sans
songer que la force qui la meut est de même
-essence (à un détail près) que celle qui préside à
R, marche de l’extraordinaire roulante. Effet
d’habitude, sans doute !
Mais ceci n’est pas notre affaire, et nous ne
voulons envisager dans cet article que le contre
coup que produira sur l’organisme de nos descen
dants, la pléthore des véhicules.
Nous en avons bien le droit, car le temps n’est
peut-être pas si loin où le simple piéton, deviendra
un phénomène devant lequel resteront babas à
leur tour les véhicules de toutes sortes ? Déjà,
nous demeurons admiratifs devant l’audacieux
qui ose pédestremeut franchir la distance qui
sépare Paris du Havre : seuls les coltineurs ou
les trimardeurs sont capables d’aussi folle entre
prise, au récit de laquelle auraient souri de pitié
nos ancêtres, les Gaulois et les Francs, dont la
distraction favorite, excellente pour la digestion,
.consistait à franchir des milliers de lieues pour
voir si la terre était plus féconde et la femme plus
jolie chez leurs voisins.
Avant que, dans chaque chaumière, la poule au
pot du malin Henri IV soit mets ordinaire, soyez
sûr que le vélocipède, la voiture à vapeur ou
électrique, le ballon dirigeable y auront leur place
marquée. , a::; -mJ ■.;) - Y v •i.<
51 Qui n’a pas déjà son pneu aujourd’hui et quel
est le bourgeois un peu cossu qui n’aspire après
l’heui*: de s’offrir un huit ressorts ? Petit à petit,
nous nous déshabituons de marcher et bientôt
même, vous verrez, nous supprimerons encore
comme trop fatiguant l’effort physique qu’il nous
faut faire pour actionner notre .vélo.
Et l’homme s’épaissira , deviendra gras, gras,
gras !
Alors, on s’ingéniera à inventer des machines à
manger, à s'habiller, à parler, afin de lui éviter la
fatigue que ses membres atrophiés ne pourront
plus supporter. Toutes ces fonctions auront lieu
mécaniquement. Il sera arrivé à la suprême
apogée de la Veulerie et s’il ne veut pas que la
fin du monde (du sien, bien entendu) arrive, il
devra, pour perpétuer son espèce y remplacer sa
fonction la plus intime dont il ne sera plus
capable, par une machine sublime entre toutes ::
celle pour la reproduction des êtres.
L’HOMME QUI RIT.
LETTRE DE Ste-ADRESSE
Je n’apprendrai rien à personne en disant que-
Ste-Adresse, la plus charmante voisine du Havre,,
est celle des communes suburbaines qui, par sa
position géographique, offre aux Havrais les pro
menades les plus agréables et les plus variées ::
Parla montée deN.-D. des Flots, elle leur permet
de jouir, dans le cadre le plus vaste, du spectacle
si grandiose dans ses incessantes transformations,
de la grande hurleuse, et le vallon d’Ignauval
leur procure des coins de verdure où ils peuvent
trouver, dans leurs promenades dominicales, le
charme reposant de la campagne.
Mais ce qui est possible pour les personnes dont
les jambes sont robustes ou la bourse bien garnie,
l’est moins pour celles dont l’état de santé ne
permet pas les longues courses pédestres et dont
le porte-monnaie n’autorise pas de grosses dé
penses.
Celles-là doivent, ou se priver du plaisir qui est
aux portes de leur ville, ou avoir recours aux
moyens de locomotion économiques.
Parmi ceux-ci, il convient de comprendre le 1
tramway, à condition que ses prix ne soient pas
exagérés. Or, il me semble que le nouveau tarif
proposé par la compagnie des Tramways, en
réponse à la réclamation de nos conseillers muiii-
cipaux, ne satisfait absolument pas aux desiderata-
de nos concitoyens sur ce point.
En. effet, les nouvelles conditions de la compa
gnie seraient une aggravation du tarif actuellement
en vigueur. Elles sont, d’ailleurs, trop manifeste
ment illogiques et subtiles pour être acceptables.
Illogiques, car s’il est vrai que le recensement
officiel de notre population accuse seulement 2,600
habitants stables, tout le monde sait que le nombre
de 3,000 imposé par la compagnie pour l’abaisse
ment intégral de son tarif, est de beaucoup dépassé
en comprenant la population flottante ou pour
mieux dire ceux des Havrais qui possèdent, en
propre ou à bail, un petit jardinet ou un pied-à-
terre à Vitantal, à Ignauval, à St-Denis-de-Caux
ou à la Sous-Bretonne, et qui constituent la clien
tèle habituelle et journalière des tramways.
Subtiles, car la compagnie, à l’exemple de ces
vieilles coquettes qui font quelques réticences
avant de se rendre, cherche tout simplement à
gagner du temps pour profiter des : menus cadeaux
préliminaires, mais, est bien décidée à céder un
jour ou l’autre n’ignorant pas qu’en déposant les
armes tous les avantages seront encore pour elle.
Aussi nous pensons que nos conseillers munici
paux auront à cœur de repousser les inacceptables
propositions de la compagnie des tramways et de
tenir ferme pour que le prix du parcours, aller et
retour de VHôtel de Ville du Havre au carreau
cle Ste-Adresse soit inférieur à celui payé actuel»
lement, mais ne puissent pas être plus élevé,
comme cela aurait lieu avec le nouveau tarif de
la Compagnie, qui supprime les billets d’aller et
retour. ,
L’avenir de Ste-Adresse est intimement lié à
cette question des tramways ; aussi, avant de
rompre une convention qui a encore neuf ans à
courir et d’en contracter une nouvelle qui enga
gera la commune pour, une durée très longue et
I
(■
\
{
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86.71%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 86.71%.
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k3263350k/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k3263350k/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k3263350k/f1.image
- Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k3263350k
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://nutrisco-patrimoine.lehavre.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k3263350k
Facebook
Twitter