Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1894-03-31
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 31 mars 1894 31 mars 1894
Description : 1894/03/31 (N138). 1894/03/31 (N138).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263337q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
4* hm — R° 138 — Samedi Si Mars 1894
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
4 e Année — U Germinal An 102 — S° 133
Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
l*ta DES AlîOilN'EMENTS :
Le Havre ...
Départements.
un an six MOIS
3 fr. 2 fr.
4 fr. 2 50
ADMINISTRATION - A RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉVEIL DU II A VRE paraît tous les Samedis
PRIX DES KSEITIOæS :
Annonces 25 cent. la ligne
Réclames 50 cent. la ligne
On traite à Forfait
I
DG
REPUBLIQUE
HMwrnr if -■as«iggEamaM»aMa»ii»ag^:ga«aBi»>»«*'Mfc«B^Taw»':ra-ri’«^^
LE TUTEUR
DE LA
RÉPUBLIQUE
«. Enfin, nous avons un maître ! »
Ce fut le cri que poussèrent, après Bru
maire, les opportunistes-cléricaux de l’époque,
et c’est aujourd’hui le cri du cœur que brame
la bande opportunarde épanouie d’aise en
face du dompteur parlementaire, Casimir-le-
Grand, digne pendant du « grand Casimir »,
des Variétés.
L 'Esprit nouveau , du cboucrouteux luthé
rien Spuller, les projets vénitiens de procédure
à huis-clos et sommaire dû juif Raynal, s’ac
cordant au mieux avec la rouspétance du
calviniste Casimir F. Anzin. qui vient d’obte
nir un grrros succès avec son Ministère des
CoL nies tant rêvé.
Ces hétéroclites continueront donc à nous
faire l’insigne honneur de nous gouverner,
nous autres Français, avec la haute appro
bation de N. S. P. le Pape qui est de mèche
et nous fourrera des bénédictions à tour de
bras.
Vraiment, là, n’y a-t-il pas de quoi se
tordre ?
Mais, sans contredit, c’est CasimirP. Anzin
qui décroche la timbale : à lui le pompon !...
Voyez avec quel brio, il vous a fait sauter sa
Chambre , ça n’a même pas fait la moitié d’un
pli ; le Sénat, vieux toutou bien dressé,
mais déjà las d’avoir trop travaillé, s’est un
peu fait tirer l’oreille pour franchir le cerceau
en papier dorç ; pour un peu plus, il eût
fallu jouer de la cravache ; mais, grâce à un
morceau de sucre délicatement- présenté, les
vieux birbes ont fait le saut tout comme de
jeunes levrettes. Casimir P. Anzin a salué
l’assistance et s’est modestement retiré en
vacances. Le tour était joué, et, je vous le
dis : ce enfin , nous avons un maître ! ! » Vive
Casimir P. Anzin II ! ! !
Deuxième du nom, il promet d’égaler et
même de surpasser sou papa qui sut établir
sur les travailleurs d’Anzin, le noir empire
dont il hérita.
Le premier fut bon orléaniste, bon père et
surtout bon Normand, quand au lendemain
de 1830 , il fit si bien qu’il réussit à refuser
l’annexion — spontanément offerte — de la
Belgique à la France pour sauvegarder ses
petits intérêts de charbonnier. Il eut mieux
fait d’être tout simplement bon Français.
L’héritier des mines de Diamant noir, lui,
a trouvé tout cela pour le mieux. Il habite des
châteaux ducaux et mène la France à coups
de cravache ; de concert avec le circoncis
Raynal et aux applaudissements de sa galerie
de financiers exotiques à la Reinaeh et à la
Cornélius ITerz, il cingle, taille, pressure,
arrache, à rendre des points a son quasi-
homonyme d’Abomey, le nommé Bchanzin,
ci-devant roi, actuellement prisonnier de son
Etat.
La justice nous oblige cependant à recon
naître, qu’entre ces fils de Gléglé régnant au
pays noir, il y a une certaine différence tout
à l’avantage d’ailleurs de l’ex-roi d’Abomey,
car celui-ci a défendu sa patrie avec gloire et
courage, tandis que P. Anzin II, après avoir
profité d’une disons : faute pratriotique
commise par papa, chaque jour se livre, de
connivence avec des juifs allemands et des
êcu m e u rs de B o u rse, reliefs d u P a n a m a n o n -
lieu, à des exercices de haute école et de vol
tige parlementaire, administrative et policière
sur le dos de notre beau pays de France qui,
hélas! devient de plus en plu.- la proie de ces
étrangers dominateurs.
Et nous laissons faire !
Le vieux coq Gaulois, les patees et les ailes
engluées dans la République orléano-pana-
Pieure IIOUCHARD.
... -Sljjgjg.*-" à -----
GOURDINS CLÉRICAUX
17 « esprit nouveau » mode Spuller n’a pas tardé
à se faire sentir. II y à quelques jours, un de nos
amis et collaborateurs, Alexandre Zévaè-q le secré
taire de Jules Guesde, a été' assommé au moment
où il rentrait cliez lui par cinq étudiants cléricaux,
amis de l’abbé Garnier, ce pitre ensoutané, sou
doyé par de Mau et Mgr -d Hults pour rnlinr
autour de la bannière de St-Joseph, le ban et
l’arrière ban- des opportunistes malheureux en
ménage.
Voila bien les procédés de persuati m des disci
ples de Loyola — cinq contre un — telle est la
bravoure et la moralité de l'Eglise.
Malheureusement, l’affaire n’eu restent pas là,
Zévaès, quoique grièvement blessé; est mainte'*
ivut'h^s de dangers.- Dams quelques jours il re
commencera sa série de conférences contre le
socialisme chrétien, mais il sera accompagné par
de nombreux amis qui sont disposés à infliger aux
calottins de TU u ion Nationale une bonne correc
tion s’ils manifestent quelques velléités de bouger.
SOCIALISTES ET BOURGEOIS
Ouvrons le Temps, les Débats , le Soleil, VAu
torité et autres feuilles bien pensantes à la solde
du capital bourgeois réactionnaire ou opportu
niste, nous apprendrons facilement, d’après ces
vengeurs de la morale si chère au célèbre pasteur
Dide, que les socialistes sont a’ « immondes
voyous » ou encore de * mauvais ouvriers inhabiles
au travail », « iucapables », « paresseux », « que
relleurs » et surtout « ivrognes ! » Les syndiqués,
m. y vés Guyot, cet ancien communard au service
du gouvernement de Périer d’Ànzin, nous les a
fait connaître tous récidivistes, tous gibiers de
correctionnelle ! S’ils réclament la journée de huit
heures, c’est quelle est une revendication de
« lâches et de fainéants ».
Les chefs de groupes, les orateurs ouvriers du
parti sont encore plus durement traités.
Ce petit bagage suffit avec un peu de verve et
d’imagination. Tout bon journaliste boulevardier
qui vous écrit sur ce sujet quelques articles de
fonds par an, est certain tôt ou tard d’un ruban
rouge.
Dans le milieu bourgeois, qui lit ses élucu
brations et s’eu pourléche, socialiste signifie
mauvais ouvrier, brute, fainéant,- ivrogne ou
récidiviste, et la faction la plus énergique de
l’armée de la Révolution n’est formée que de rô
deurs de barrière et de classes de tout ordre.
Ces descriptions seraient-elles vraies qu’elles
n’ébranleraient nullement notre foi socialiste, car
Pon peut démontrer par des exemples historiques
89 Test pas encore si loin — que tous les
mouvements sociaux profonds ont commencé à
agiter les parties les plus infimes et souvent les
plus méprisées du peuple ; mais il nous est facile
de démontrer que ces tableaux sont pure fautaisie
et inventés, ainsi que d’autres calomnies pour
plaire aux riches distributeurs de réputation et de
chèques.
Comme toujours, nous choisirons nos armes
dans les écrits d’hommes qui ont étudié de près
les socialistes et qui savent à quoi s’en tenir sur
leur compte.
Le docteur Goehre a tenu à passer quelques
mois parmi les ouvriers socialistes. Il s est rendu
en Saxe, à Chemmitz, et a travaillé dans une
fabrique. Voici ce qu’il a observé :
« On rencontre chez de,simples ouvriers un
sens critique très aiguisé, parfois même ils dépas
sent en capacité des bourgeois d’éducation
moyenne. »
Ces ouvriers ne sont donc pas des brutes.
Voici, du reste, la composition d’une biblio
thèque d’un menuisier berlinois pris au hasard.
Buchner, Force et Matière ; Lassalle, Système
des droits acquis ; Ba.-tiat, Argent maudit ;
Louis Blanc, Histoire de la Révolution française,
etc. ! Pour un ouvrier manuel voilà certes des
lectures sérieuses. Combien de jeunes bourgeois
instruits emploient plus mal leurs loisirs.
Une dame de la haute société berlinoise, Mme
Anna Wettstein-Adelt., qui a également tenu à
travailler dans plusieurs établissements indu
striels, déclare que « les socialistes se distinguent
avantageusement des autres. Le père va plus
rarement au cabaret, ses enfants sônt mieux
nourris et mieux vêtus, là mère plus intelligente
soigne mieux son ménage. »
Voilà ce qu’ont constaté les gens de par leur
naissance les plus hostiles au parti de la Révo
lution sociale, quand, mus par un désir sincère de
connaître la vérité, ils se sont donnés la peine
d’aller voir incognito dans les milieux ouvriers
afin de les observer de près.
Mais tout ceci se passe en Allemagne et nos
bons bourgeois se gardèrent bien de passer un
quart d’heure à travailler dans un atelier pour
voir ce qui s’y passe. Iis préfèrent calomnier et
mépriser les socialistes.
Cependant, nous, devons citer le travail d’un
économiste français, à l’esprit indépendant, M.
du -Marousseur, qui fait chaque année un
cours libre à la Faculté de droit de Paris. Quoi
qu’il ait étudié seulement dans le silence de son
cabinet, la vie du charpentier indépendant, il
déclare que le charpentier parisien est profondé
ment irréligieux, socialiste-révolutionnaire et
d’une moralité absolue.
Il fait également le tableau d’une famille d'ou
vriers, d’après la description d’un patron de
magasin de luxe qui emploie toute la famille. Il
déclare,que cet homme esi un « ouvrier intelligent
et artiste, plein d’amour du travail, d’honnêté
loyale et d’économie campagnarde », et cependant
cet homme modèle est un alhée, un révolution-
naire-Marxiste, un ancien communard ! Il a glo
rieusement combattu pour la sociale et il com
battra encore.
Voilà quels sont nos hommes : Je demande à la
classe entretenue <#à ses défenseurs si elle en a
eu beaucoup de semblables dans ses rangs.
Probes, intelligents, collectivistes, voilà les
mots qui reviennent souvent sous la plume
de M. du Marousseur qui a étudié d’assez près
certains milieux ouvriers.
Ainsi, ce sont les plus intelligents et les plus
instruits parmi les salariés qui sont les adeptes
des divers partis révolutionnaires, les cléricaux
eux-mêmes, qui ne valent cependant pas cher,
mais qui sont généralement plus intelligents que
la majorité des bourgeois soi-disant athés, décla
rent « que les socialistes se recrutent dans l’élé
ment intellectuel de la classe laborieuse ». « Les
« socialistes ont couvert le territoire de groupes
« d’études et de syndicats ouvriers. Les membres
« de ces associations sont assez peu nombreux,
« mais il est incontestable qu’ils se recrutent dans
« l'élite intellectuelle de la classe ouvrière. »
(Association catholique, 15 déc. 1890).
Nous arrêtons ici notre démonstration, et nous
conseillons à nos amis s’ils veulent d’autres té
moignages, de lire le bel ouvrage de VanderveldeT
Rn attendant que tous rendent justice aux théo
ries socialistes, laissons les politiciens opportunis
tes se baigner à leur aise dans le cours fougueux
des pots de vin, des chèques et des revenus extor
qués, proclamons bien haut pour qu’on le sache
et qu’on l’entende, que le noble idéal socialiste, la
plus large et la plus haute conception de notre
époque est servie par la pure élite de la classe
prolétarienne, élite d’intelligence, d’instr.uction et
de culture d’esprit, élite de moralité, de sobriété,
d’honnêteté, élite surtout par le cœur et par la
générosité.
Docteur A. Delqu.
*—
PÊCHEURS D’ISLANDE
Dès la rentrée du Parlement, M. E. Roche
interpellera le gouvernement sur la situation faite
aux braves marins qui, chaque année, vont dans
les brouillards d’Islande affronter mille périls
pour donner un morceau de pain à leur famille et
la fortune aux armateurs,
La navigation de la mer d’L-lande, très dange
reuse en tout temps, l’est plus particulièrement
en mars ; c’est cependant l’époque choisie par les
armateurs pour le départ.
Avec le mois de février une sorte de fièvre
s’empare des propriétaires de bâtiments pêcheurs :
c’est à celui qui arrivera le premier à faire prendre
la mer à ses navires.
Les premiers présents sur les lieux de pêche
seront les premiers chargés, les premiers revenus.
La cargaison se vendra beaucoup plus cher que
celles des bâtiments qui suivront.
Ces départs prématurés exposent navires et
équipages à de multiples dangers. Qu’importe !
l’armateur n r a-t-iî pas assuré navire et cargaison,
et jusqu’à son bénéfice probable ?
Mais, les hommes ? Oh ! il s’en moque comme
d’une guigne. Il n’est tenu à aucune responsabilité
vis-à-vis d’eux : que l’Océan leur serve de tombe
ou qu’ils reposent dans l’humble cimetière de leur
village, c’est pour lui lg même chose.
Il est cependant une loi, promulguée en 1849,
qui réglait les dates des départs pour les côtes
glacées d’Islande. Qu’est-elle devenue '?
Comme elle est contraire aux intérêts des
Seigneurs de la Mer , on la laisse sommeiller
doucement au fond de quelque carton, et quand,
par hasard, un gros fonctionnaire du ministère de
la Marine passe à côté, il maich-e sur la pointe du
pied de peur de la réveiller.
Il est temps, grand temps que le législateur
mette un terme à cette traite des blancs qui, si
elle durait quelques années encore, ne laisserait
plus dans les ports d’armements que des veuves et
des orphelins.
Ce ne sera pas demander un trop lourd sacrifice
aux armateurs que de leur imposer de traiter
leurs braves matelots aussi paternellement
que leurs coques et leurs marchandises : ils
doivent assurer leurs équipages afin que si, du
moins, il est presque humainement impossible
d’éviter les désastres, le pauvre islandais n’ait
pas encore, au moment de sombrer dans le gouffre,
la terrible vision de sa femme et ses enfants
mourant de- misère et de faim f
L'initiative prise par M. E. Roche est des plus
louables ; les arguments ne lui manqueront pas
pour convaincre la Chambre de la nécessité de
réglementer la pêche d’Islande : il lui suffira de
comparer la situation des armateurs jouissant
tranquillement des douceurs de la vie en attendant
un bénéfice certain, souvent considérable, à la
triste existence des marins soumis à toutes les
privations, à toutes les épreuves, exposés à tous
les dangers et n’ayant pour toute espérance qu’un
maigre salaire où la mort terrible, loin des siens.
M. le ministre de la Marine, maintenant débar
rassé des Colonies, aura là une excellente occasion
de défendre les intérêts de la population maritime ;
nous espérons qu’il ne la laissera pas échapper.
Une chose étonnera dans ce débat, c’est que ce
ne soit pas un député breton qui le porte à la
tribune.
Pierre MÉRÏTEL.
LE CAS DE M. FLOURENS
On pouvait croire que nous en avions fini avec
les lamentables indiscrétions des diplomates.
Pendant plusieurs jours les incidents Develle et
Flourens ont ému l’opinion.
Nous avons eu le spectacle de deux anciens
ministres des affaires étrangères se crochetant
comme des chiffonniers ; et, tels de vieilles por
tières, se jetant à la tête, non leurs torts person
nels, — ce qui nous eût peut-être amusés, — mais
des secrets d’Etat.
M. Flourens, continuant son métierde concierge,
racontant tout, divulguant tout (M. Lozé ferait
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
4 e Année — U Germinal An 102 — S° 133
Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
l*ta DES AlîOilN'EMENTS :
Le Havre ...
Départements.
un an six MOIS
3 fr. 2 fr.
4 fr. 2 50
ADMINISTRATION - A RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉVEIL DU II A VRE paraît tous les Samedis
PRIX DES KSEITIOæS :
Annonces 25 cent. la ligne
Réclames 50 cent. la ligne
On traite à Forfait
I
DG
REPUBLIQUE
HMwrnr if -■as«iggEamaM»aMa»ii»ag^:ga«aBi»>»«*'Mfc«B^Taw»':ra-ri’«^^
LE TUTEUR
DE LA
RÉPUBLIQUE
«. Enfin, nous avons un maître ! »
Ce fut le cri que poussèrent, après Bru
maire, les opportunistes-cléricaux de l’époque,
et c’est aujourd’hui le cri du cœur que brame
la bande opportunarde épanouie d’aise en
face du dompteur parlementaire, Casimir-le-
Grand, digne pendant du « grand Casimir »,
des Variétés.
L 'Esprit nouveau , du cboucrouteux luthé
rien Spuller, les projets vénitiens de procédure
à huis-clos et sommaire dû juif Raynal, s’ac
cordant au mieux avec la rouspétance du
calviniste Casimir F. Anzin. qui vient d’obte
nir un grrros succès avec son Ministère des
CoL nies tant rêvé.
Ces hétéroclites continueront donc à nous
faire l’insigne honneur de nous gouverner,
nous autres Français, avec la haute appro
bation de N. S. P. le Pape qui est de mèche
et nous fourrera des bénédictions à tour de
bras.
Vraiment, là, n’y a-t-il pas de quoi se
tordre ?
Mais, sans contredit, c’est CasimirP. Anzin
qui décroche la timbale : à lui le pompon !...
Voyez avec quel brio, il vous a fait sauter sa
Chambre , ça n’a même pas fait la moitié d’un
pli ; le Sénat, vieux toutou bien dressé,
mais déjà las d’avoir trop travaillé, s’est un
peu fait tirer l’oreille pour franchir le cerceau
en papier dorç ; pour un peu plus, il eût
fallu jouer de la cravache ; mais, grâce à un
morceau de sucre délicatement- présenté, les
vieux birbes ont fait le saut tout comme de
jeunes levrettes. Casimir P. Anzin a salué
l’assistance et s’est modestement retiré en
vacances. Le tour était joué, et, je vous le
dis : ce enfin , nous avons un maître ! ! » Vive
Casimir P. Anzin II ! ! !
Deuxième du nom, il promet d’égaler et
même de surpasser sou papa qui sut établir
sur les travailleurs d’Anzin, le noir empire
dont il hérita.
Le premier fut bon orléaniste, bon père et
surtout bon Normand, quand au lendemain
de 1830 , il fit si bien qu’il réussit à refuser
l’annexion — spontanément offerte — de la
Belgique à la France pour sauvegarder ses
petits intérêts de charbonnier. Il eut mieux
fait d’être tout simplement bon Français.
L’héritier des mines de Diamant noir, lui,
a trouvé tout cela pour le mieux. Il habite des
châteaux ducaux et mène la France à coups
de cravache ; de concert avec le circoncis
Raynal et aux applaudissements de sa galerie
de financiers exotiques à la Reinaeh et à la
Cornélius ITerz, il cingle, taille, pressure,
arrache, à rendre des points a son quasi-
homonyme d’Abomey, le nommé Bchanzin,
ci-devant roi, actuellement prisonnier de son
Etat.
La justice nous oblige cependant à recon
naître, qu’entre ces fils de Gléglé régnant au
pays noir, il y a une certaine différence tout
à l’avantage d’ailleurs de l’ex-roi d’Abomey,
car celui-ci a défendu sa patrie avec gloire et
courage, tandis que P. Anzin II, après avoir
profité d’une disons : faute pratriotique
commise par papa, chaque jour se livre, de
connivence avec des juifs allemands et des
êcu m e u rs de B o u rse, reliefs d u P a n a m a n o n -
lieu, à des exercices de haute école et de vol
tige parlementaire, administrative et policière
sur le dos de notre beau pays de France qui,
hélas! devient de plus en plu.- la proie de ces
étrangers dominateurs.
Et nous laissons faire !
Le vieux coq Gaulois, les patees et les ailes
engluées dans la République orléano-pana-
Pieure IIOUCHARD.
... -Sljjgjg.*-" à -----
GOURDINS CLÉRICAUX
17 « esprit nouveau » mode Spuller n’a pas tardé
à se faire sentir. II y à quelques jours, un de nos
amis et collaborateurs, Alexandre Zévaè-q le secré
taire de Jules Guesde, a été' assommé au moment
où il rentrait cliez lui par cinq étudiants cléricaux,
amis de l’abbé Garnier, ce pitre ensoutané, sou
doyé par de Mau et Mgr -d Hults pour rnlinr
autour de la bannière de St-Joseph, le ban et
l’arrière ban- des opportunistes malheureux en
ménage.
Voila bien les procédés de persuati m des disci
ples de Loyola — cinq contre un — telle est la
bravoure et la moralité de l'Eglise.
Malheureusement, l’affaire n’eu restent pas là,
Zévaès, quoique grièvement blessé; est mainte'*
ivut'h^s de dangers.- Dams quelques jours il re
commencera sa série de conférences contre le
socialisme chrétien, mais il sera accompagné par
de nombreux amis qui sont disposés à infliger aux
calottins de TU u ion Nationale une bonne correc
tion s’ils manifestent quelques velléités de bouger.
SOCIALISTES ET BOURGEOIS
Ouvrons le Temps, les Débats , le Soleil, VAu
torité et autres feuilles bien pensantes à la solde
du capital bourgeois réactionnaire ou opportu
niste, nous apprendrons facilement, d’après ces
vengeurs de la morale si chère au célèbre pasteur
Dide, que les socialistes sont a’ « immondes
voyous » ou encore de * mauvais ouvriers inhabiles
au travail », « iucapables », « paresseux », « que
relleurs » et surtout « ivrognes ! » Les syndiqués,
m. y vés Guyot, cet ancien communard au service
du gouvernement de Périer d’Ànzin, nous les a
fait connaître tous récidivistes, tous gibiers de
correctionnelle ! S’ils réclament la journée de huit
heures, c’est quelle est une revendication de
« lâches et de fainéants ».
Les chefs de groupes, les orateurs ouvriers du
parti sont encore plus durement traités.
Ce petit bagage suffit avec un peu de verve et
d’imagination. Tout bon journaliste boulevardier
qui vous écrit sur ce sujet quelques articles de
fonds par an, est certain tôt ou tard d’un ruban
rouge.
Dans le milieu bourgeois, qui lit ses élucu
brations et s’eu pourléche, socialiste signifie
mauvais ouvrier, brute, fainéant,- ivrogne ou
récidiviste, et la faction la plus énergique de
l’armée de la Révolution n’est formée que de rô
deurs de barrière et de classes de tout ordre.
Ces descriptions seraient-elles vraies qu’elles
n’ébranleraient nullement notre foi socialiste, car
Pon peut démontrer par des exemples historiques
89 Test pas encore si loin — que tous les
mouvements sociaux profonds ont commencé à
agiter les parties les plus infimes et souvent les
plus méprisées du peuple ; mais il nous est facile
de démontrer que ces tableaux sont pure fautaisie
et inventés, ainsi que d’autres calomnies pour
plaire aux riches distributeurs de réputation et de
chèques.
Comme toujours, nous choisirons nos armes
dans les écrits d’hommes qui ont étudié de près
les socialistes et qui savent à quoi s’en tenir sur
leur compte.
Le docteur Goehre a tenu à passer quelques
mois parmi les ouvriers socialistes. Il s est rendu
en Saxe, à Chemmitz, et a travaillé dans une
fabrique. Voici ce qu’il a observé :
« On rencontre chez de,simples ouvriers un
sens critique très aiguisé, parfois même ils dépas
sent en capacité des bourgeois d’éducation
moyenne. »
Ces ouvriers ne sont donc pas des brutes.
Voici, du reste, la composition d’une biblio
thèque d’un menuisier berlinois pris au hasard.
Buchner, Force et Matière ; Lassalle, Système
des droits acquis ; Ba.-tiat, Argent maudit ;
Louis Blanc, Histoire de la Révolution française,
etc. ! Pour un ouvrier manuel voilà certes des
lectures sérieuses. Combien de jeunes bourgeois
instruits emploient plus mal leurs loisirs.
Une dame de la haute société berlinoise, Mme
Anna Wettstein-Adelt., qui a également tenu à
travailler dans plusieurs établissements indu
striels, déclare que « les socialistes se distinguent
avantageusement des autres. Le père va plus
rarement au cabaret, ses enfants sônt mieux
nourris et mieux vêtus, là mère plus intelligente
soigne mieux son ménage. »
Voilà ce qu’ont constaté les gens de par leur
naissance les plus hostiles au parti de la Révo
lution sociale, quand, mus par un désir sincère de
connaître la vérité, ils se sont donnés la peine
d’aller voir incognito dans les milieux ouvriers
afin de les observer de près.
Mais tout ceci se passe en Allemagne et nos
bons bourgeois se gardèrent bien de passer un
quart d’heure à travailler dans un atelier pour
voir ce qui s’y passe. Iis préfèrent calomnier et
mépriser les socialistes.
Cependant, nous, devons citer le travail d’un
économiste français, à l’esprit indépendant, M.
du -Marousseur, qui fait chaque année un
cours libre à la Faculté de droit de Paris. Quoi
qu’il ait étudié seulement dans le silence de son
cabinet, la vie du charpentier indépendant, il
déclare que le charpentier parisien est profondé
ment irréligieux, socialiste-révolutionnaire et
d’une moralité absolue.
Il fait également le tableau d’une famille d'ou
vriers, d’après la description d’un patron de
magasin de luxe qui emploie toute la famille. Il
déclare,que cet homme esi un « ouvrier intelligent
et artiste, plein d’amour du travail, d’honnêté
loyale et d’économie campagnarde », et cependant
cet homme modèle est un alhée, un révolution-
naire-Marxiste, un ancien communard ! Il a glo
rieusement combattu pour la sociale et il com
battra encore.
Voilà quels sont nos hommes : Je demande à la
classe entretenue <#à ses défenseurs si elle en a
eu beaucoup de semblables dans ses rangs.
Probes, intelligents, collectivistes, voilà les
mots qui reviennent souvent sous la plume
de M. du Marousseur qui a étudié d’assez près
certains milieux ouvriers.
Ainsi, ce sont les plus intelligents et les plus
instruits parmi les salariés qui sont les adeptes
des divers partis révolutionnaires, les cléricaux
eux-mêmes, qui ne valent cependant pas cher,
mais qui sont généralement plus intelligents que
la majorité des bourgeois soi-disant athés, décla
rent « que les socialistes se recrutent dans l’élé
ment intellectuel de la classe laborieuse ». « Les
« socialistes ont couvert le territoire de groupes
« d’études et de syndicats ouvriers. Les membres
« de ces associations sont assez peu nombreux,
« mais il est incontestable qu’ils se recrutent dans
« l'élite intellectuelle de la classe ouvrière. »
(Association catholique, 15 déc. 1890).
Nous arrêtons ici notre démonstration, et nous
conseillons à nos amis s’ils veulent d’autres té
moignages, de lire le bel ouvrage de VanderveldeT
Rn attendant que tous rendent justice aux théo
ries socialistes, laissons les politiciens opportunis
tes se baigner à leur aise dans le cours fougueux
des pots de vin, des chèques et des revenus extor
qués, proclamons bien haut pour qu’on le sache
et qu’on l’entende, que le noble idéal socialiste, la
plus large et la plus haute conception de notre
époque est servie par la pure élite de la classe
prolétarienne, élite d’intelligence, d’instr.uction et
de culture d’esprit, élite de moralité, de sobriété,
d’honnêteté, élite surtout par le cœur et par la
générosité.
Docteur A. Delqu.
*—
PÊCHEURS D’ISLANDE
Dès la rentrée du Parlement, M. E. Roche
interpellera le gouvernement sur la situation faite
aux braves marins qui, chaque année, vont dans
les brouillards d’Islande affronter mille périls
pour donner un morceau de pain à leur famille et
la fortune aux armateurs,
La navigation de la mer d’L-lande, très dange
reuse en tout temps, l’est plus particulièrement
en mars ; c’est cependant l’époque choisie par les
armateurs pour le départ.
Avec le mois de février une sorte de fièvre
s’empare des propriétaires de bâtiments pêcheurs :
c’est à celui qui arrivera le premier à faire prendre
la mer à ses navires.
Les premiers présents sur les lieux de pêche
seront les premiers chargés, les premiers revenus.
La cargaison se vendra beaucoup plus cher que
celles des bâtiments qui suivront.
Ces départs prématurés exposent navires et
équipages à de multiples dangers. Qu’importe !
l’armateur n r a-t-iî pas assuré navire et cargaison,
et jusqu’à son bénéfice probable ?
Mais, les hommes ? Oh ! il s’en moque comme
d’une guigne. Il n’est tenu à aucune responsabilité
vis-à-vis d’eux : que l’Océan leur serve de tombe
ou qu’ils reposent dans l’humble cimetière de leur
village, c’est pour lui lg même chose.
Il est cependant une loi, promulguée en 1849,
qui réglait les dates des départs pour les côtes
glacées d’Islande. Qu’est-elle devenue '?
Comme elle est contraire aux intérêts des
Seigneurs de la Mer , on la laisse sommeiller
doucement au fond de quelque carton, et quand,
par hasard, un gros fonctionnaire du ministère de
la Marine passe à côté, il maich-e sur la pointe du
pied de peur de la réveiller.
Il est temps, grand temps que le législateur
mette un terme à cette traite des blancs qui, si
elle durait quelques années encore, ne laisserait
plus dans les ports d’armements que des veuves et
des orphelins.
Ce ne sera pas demander un trop lourd sacrifice
aux armateurs que de leur imposer de traiter
leurs braves matelots aussi paternellement
que leurs coques et leurs marchandises : ils
doivent assurer leurs équipages afin que si, du
moins, il est presque humainement impossible
d’éviter les désastres, le pauvre islandais n’ait
pas encore, au moment de sombrer dans le gouffre,
la terrible vision de sa femme et ses enfants
mourant de- misère et de faim f
L'initiative prise par M. E. Roche est des plus
louables ; les arguments ne lui manqueront pas
pour convaincre la Chambre de la nécessité de
réglementer la pêche d’Islande : il lui suffira de
comparer la situation des armateurs jouissant
tranquillement des douceurs de la vie en attendant
un bénéfice certain, souvent considérable, à la
triste existence des marins soumis à toutes les
privations, à toutes les épreuves, exposés à tous
les dangers et n’ayant pour toute espérance qu’un
maigre salaire où la mort terrible, loin des siens.
M. le ministre de la Marine, maintenant débar
rassé des Colonies, aura là une excellente occasion
de défendre les intérêts de la population maritime ;
nous espérons qu’il ne la laissera pas échapper.
Une chose étonnera dans ce débat, c’est que ce
ne soit pas un député breton qui le porte à la
tribune.
Pierre MÉRÏTEL.
LE CAS DE M. FLOURENS
On pouvait croire que nous en avions fini avec
les lamentables indiscrétions des diplomates.
Pendant plusieurs jours les incidents Develle et
Flourens ont ému l’opinion.
Nous avons eu le spectacle de deux anciens
ministres des affaires étrangères se crochetant
comme des chiffonniers ; et, tels de vieilles por
tières, se jetant à la tête, non leurs torts person
nels, — ce qui nous eût peut-être amusés, — mais
des secrets d’Etat.
M. Flourens, continuant son métierde concierge,
racontant tout, divulguant tout (M. Lozé ferait
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