Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1894-03-10
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 10 mars 1894 10 mars 1894
Description : 1894/03/10 (N135). 1894/03/10 (N135).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263334g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
4 e Année — S° 135 — Samedi 10 Mars 1894.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
4 e Année — 20 Ventôse Ab 102
Réveil
ORGANE RÉPUBLICAIN
ruix DES ABOSMOTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, H. LT K C A S 1 U I H - P K H 1 K R , 15
LE RÉVEIL DU HA VRE paraît tous les Samedis
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces ... 25 cent, la ligne
Réclames.. 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
LES
SACREMENTS !
Les derniers Sacrements !
Eteint le cri d’alarme de Gambetta I
Oublié ce signal de ralliement des répu
blicains d’alors : « Le cléricalisme voilà
l’ennemi ! »
Finie toute la politique opportuniste bâtie
sur ce seul programme et qui si elle nous a
donné le déplorable régime capitaliste actuel,
pouvait au moins se vanter — et ne manquait
jamais de le faire devant le corps électoral
— d’avoir élaboré les lois scolaires et les lois
militaires.
Fini ce combat te vingt ans, combat sans
merci, combat de tous les. intants,' fini parce
que M. le président du, Conseil s’est écrié
«dans cette lutte .engagée entre l’autorité
religieuse et l’autorité laïque, cette dernière
est sortie victorieuse. »
Victorieuse, l’autorité laïque { — et les
associations religieuses qu’expulsa jadis l’op
portuniste Ferry, escaladent les murs de leurs
couvents, ouvrent les portes de leurs églises
eu attendant qu’elles puissent dérouler par
nos rues les longues files de Teur> grotesque
cavalcade î
Victorieuse, l’autorité laïque ! — et les
écoles congréganistes s’élèvent , de jour en
jour plus nombreuses, se moquant de nos
décrets ut de nos inspecteurs !
Victorieuse, l’autorité laïque ! — et les
cardinaux évêques ou autres menus prêtres
s’insurgent contre nos ministres et prennent
le mot d’ordre pour combattre la République
des Masteï ou des Pecci du Vatican !
Victorieuse, enfin, l’autorité laïque 1 — et
de tous côtés, la réaction cléricale et conser
vatrice prépare dans la France par l’inter
médiaire de l’abbé Garnier, l’assaut qui doit
bientôt livrer la vieille forteresse démantelée
de la république opportuniste à l’armée des
calottins et porte-goupillons ensouttanés des
d’Hulst, des de Mun et autres plats valets
du pape !
Hier, les plus tiodes de tous ces républi
cains auraient « mangé du prêtre ». Au
jourd’hui, tous, y compris d’austères « vieux
huguenots», revendiquent l'honneur de porter
le dais, lors de la prochaine promenade du
Saint-Sacrement !
Quelle subite volte-face ! Quelle honte I
Aujourd’hui, le cléricalisme n'est plus
l’ennemi. La soutane est devenue Palliée
fidèle des majoritards. •
En devenant vieux* le diable s’est fait
ermite !
La machine républicaine est usée, les der
niers chocs du Panama, de Norton et de
Ducret l'ont ébranlée ; il faut la soutenir, et
la droite jointe au clergé ne sont pas de trop
pour cette ingrate et dangereuse besogne.
Et ma foi, leur concours, comme l’a cyni
quement avoué M. Casimir Périer, valait bien
le sacrifice d’une bagatelle comme la loi sco
laire ou militaire !
A l’approche de la mort, il est bon d’être
assisté !
Nous n’avons jamais été de ceux qui sont
opposés à ce qu’un confesseur vienne s’as
seoir au chevet du moribond qui le réclame,
ni qui ont empêché l’aumônier de la Roquette
de masquer de son crucifix la guillotine qui
doit trancher le cou du condamné.
La société finissante réclame un confes
seur il Soit î! Nous ne verrons point d’un :
mauvais œil le pape lui donner les « derniers
sacrements ».
Puisqu’elle sent les forces lui manquer,
puisqu’elle doit bientôt disparaître de cette
terre ; devant la tombe qui se creuse, nous
ne pouvons que lui souhaiter une « bonne
fin », une fin exemplaire ; et la république
opportuniste décédée, nous crierons : « Vive
la République sociale ».
VINDEX.
Nos Députés à' la Chambre
Chacun connaît la proposition de résolution de
M. Pelletan; La' .compromission de M. Dupuy ne
faisait .de doutes pour personne, mais la majorité
voulait à toute force sauver -son président de
chambré. Il est si bon ce pauvre Dupuy. Aussi les
trois députés du Havre in’ant-ils pas hésité à
contresigner de leurs votes les accusations de
Ducret. à
Sur la proposition de Grousset, proposition fort
intéressante car elle est la condamnation de
l’ancien président du Conseil et du régime actuel :
« La Chambre, regrettant que son président n’ait
pas cru pouvoir dénier l'accusation dont il est
l’objet et qui le rend complice d’un faussaire,
passe à l’ordre du jour. » Sur cette proposition,
nous trouvons 1?. même unanimité d? v n !e
Restait l’interpellation de M. Cochin, qui peut
sè résumer ainsi : « Doit-on suivre une politique
laïque ou une politique cléricale». Là, encore,
c’est avec ensemble que MM. Delaunay, Faure et
Siegfried ont abandonné la politique républicaine
suivie depuis vingt ans.
A l’ordre du jour, nettement républicain de
Brisson, ainsi conçu : « La Chambre, persistant
dans les principes anti-cléricaux dont s’est tou
jours inspirée la politique républicaine et qui
seuls peuvent préserver les droits de l’Etat laïque,
passe à l’ordre dn jour, ils ont préféré la décla
ration ministérielle et réactionnaire de M. Bar-
thou : « La Chambre, confiante dans la volonté
du gouvernement de maintenir les lois républi
caines et de défendre les droits à l’Etat laïque,
passe à l’ordre du jour. »
MM. Delaunay, Faure et Siegfried avaient
sauté à droite, aussi est-ce sans étonnement que
nous les avons vus voter — sauf M. Faure qui
était absent — la validation de M. Melchior de
Vogüe, ce honteux produit de la candidature
officielle.
Enfin, nous savons maintenant à quoi nous en
tenir. Il n’y a plus de République, nos braves
députés l’ont officiellement annoncé les 3 et 6
mars.
Au corps électoral à décider maintenant si l’on
doit crier : « Vive le Roy ».
LA JEUN ESSE R OYALISTE
La jeunesse royaliste de Paris va réunir, pro
chainement, un congrès où seront discutés, d’abord
l’étude du recrutement et de Vorganisation des
groupes départementaux de jeunesse royaliste,
puis les différentes formes sons lesquelles ces
groupements peuvent apporter leur concours à la
direction générale du parti.
Les questions sociales y seront, paraît-il, sérieu
sement abordées.
Ces beaux fils de l’ancien régime désirent sans
doute profiter de la période de réaction qu’a ouverte
ravènement au pouvoir de Casimir d’Anzin, pour
essayer de ressaisir dans le pays un semblant
d’autorité.
Hier, on passait la main dans le dos du clergé ;
aujourd’hui, on organise la propagande royaliste.
Demain,, nos gouvernementaux, qui ont crié déjà
vive le pape, clameraient vive le Roy si on les
laissait faire.
Heureusement que les groupements ouvriers
sont là pour barrer la route à tous ces rejetons
anémiés d’un régime disparu, d’une politique con
damnée.
Heureusement, l’évolution sociale se lève et leur
crie : Vous ne passerez pas !
VICTOIRE SOCIALISTE
En dépit de la pression gouvernementale exercée
depuis quinze jours au profit de l’opportunisme,
malgré l’intervention de Peyfral en faveur de
Chanot, qui n’a de radical que l’étiquette, et qui
fut pendant toute cette campagne le candidat du
ministère et de l’évêque de Marseille, ^instituteur
révoqué Carnaud, le membre du Parti ouvrier, a
été élu avec plus de 6,000 voix.
C’est une victoire comme nous étions loin de
l’espérer.
Dans le Gard, le gouvernemental Malzal l’a
emporté sur netre ami Devèze, le sympathique
professeur de philosophie d’Alais, grâce à la divi
sion des voix qui a fait naître la candidature éga
lement ministérielle du pseudo radical-socialiste
Gaussorgues.
Depuis le mois d’août cependant, le Parti ouvrier
a gagné, dans cette circonscription, plus de 600
voix. Cela fait bien augurer pour le futur renou
vellement de la Chambre, car, à cette époque, les
électeurs, suffisamment éclairés par trois ans de
législature réactionnaire, sauront à quoi s’en tenir
sur la valeur de l’élu de dimanche, et surtout
seront mis en garde contre ce procédé de double
candidature officielle, qui a si bien réussi cette
fois à M. Casimir Périer.
C’est également avec plaisir que nous avons
constaté dans le Rhône, à Gisors, qu’un candidat
socialiste, Soulage, a obtenu, sans le soutien
uàüCüîî groupe et SSïîS aïICùuô préparation, plus
de 200 voix, c’est-à-dire plus du quart des voix
obtenues par le candidat radical.
Dans la banlieue de Paris, aux élections muni
cipales complémentaires de Puteaux, la victoire
est encore plus décisive. Les huit candidats socia
listes du Parti ouvrier tiennent la tête au premier
tour, sur leurs concurrents de la liste réaction
naire. Il ne leur a même manqué que 50 voix pour
obtenir la majorité.
C’est donc une élection assurée pour dimanche
prochain.
Ces résultats, dus à une propagande active faite
par les membres de l’Union socialiste de la Cham
bre, sont la plus éloquente réponse aux provoca
tions journalières, aux vexations de chaque instant
d’un gouvernement qui en est réduit, pour conser
ver le pouvoir, à exploiter les dynamitades de
quelques fous, ou l’évocation des spectres rouges
des révolutions d’antan.
C’est la condamnation de la politique rétrograde
suivie par le cabinet Périer, politique que 1’ « esprit
nouveau » de Spuller ne parviendra pas à sauver
du discrédit où elle tombe de jour en jour, et de
la ruine fatale qui doit prochainement et définiti
vement l’engloutir
L’incident Bupuy-Bueret
L'allégation incroyable publiée par M. Ducret
qui prétend avoir touché des subventions du
ministre de l’intérieur d’alors, c’est-à-dire M.
Dupuy, quand il était en prison pour l’affaire des
faux papiers Norton où il avait été condamné ;
vient d’avoir un semblant de dénouement à la
tribune.
Camille Pelletan invitant le gouvernement à
poursuivre contre qui de droit le recouvrement
des 8,000 fr. payés à un journal, contrairement à
l’affectation du chapitre 56, du budget du mini
stère de l’intérieur, a, pendant plus d’une heure,
tenu l’assemblée sous le charme de son éloquente
parole, cinglant de ses allusions directes M.
Dupuy qui s’était donné pour cette circonstance
le rôle très commode assurément du monsieur qui
n’entend pas.
Malheureusement, il y avait dans la salle six
cents personnes qui entendaient fort bien, qui
écoutaient même et ce qui est plus,: qui compre
naient !
Nous aurions,'certes, pour l’honneur de la
représentation nationale, préféré voir le président
de la Chambre se disculper ou du moins essayer
de se disculper de cette monstrueuse accusation,
et sortant de son silence obstiné, répondre par de
formelles dénégations à la vigoureuse interpel
lation de Camille Pelletan.
Car c’est peut-être, comme l’a dit l’orateiir, la
première fois que le pays se demande si un con
damné pour faux a été payé sur les fonds secrets.
IL s’agissait donc de savoir si une partie de
l’argent des contribuables avait payé un faux
après coup.
Il fallait donc venir déclarer qu’on n’avait pas
payé un faussaire 1 : 286 voix contre 126 se sont
prononcées pour l’étouffement de l’affaire.
Hier, le pays hésitait. Après ce vote, il est
évident que tout le monde croit « qu’on a payé ».
Le bon sens et la conscience publique savent
donc ce qu'il reste à faire dans quatre ans.
Hier, un homme seul pouvait et devait être
exécuté.
Dans quatre ans, tous ceux qui l’ont soutenu de
leur vote doivent tomber avec lui.
LE CABINET ROSEBERY
La crise ministérielle anglaise est définitive
ment terminée,.
Lord Rosebery a pris effectivement possession
de son poste de premier ministre. Le ministère
de l’Inde est échu à M. Fowler. M.Shaw-Lefèvre,
l’ancien ministre des travaux publics, le remplace
à la direction du « local governement board >. M.
George Russel occupe le portefeuille des travaux
publics.
Le nouveau Cabinet s’est donc trouvé complété
d’une façon homogène sans aucune secousse, et
l’on a été frappé de ce fait, que tous les obstacles,
toutes les difficultés que l’on redoutait, ont disparu
d’eux-mêmes devant l’amitié que témoignait M.
Gladstone à Lord Rosebery.
Il est donc maintenant évident que la politique
du nouveau Cabinet sera la même que celle du
Cabinet Gladstone, c’est du moins ce que pensent
les collaborateurs de l’ancien premier ministre qui
ont promis leur concours au nouveau gouverne
ment.
LES VOTES DE NOS DÉPUTÉS
Séance du 6 mars 18%
Scrutin
Sur les conclusions du rapport fait au nom de
la commission chargée de procéder à une enquête
sur l’élection de M. Melchior de Vogüe, dans la
deuxième circonscription de Tournon (Ardèche)
(validation de M. de Vogüe).
Pour : 271 ; contre : 182.
MM. Delaunay et Siegfried ont voté pour.
M. Faure absent pour congé.
*
* *
Séance du 3 mars 18%
Scrutiüs
1° Sur l’urgence de la proposition de résolution
de M. Pelletan.
Pour : 113 ; contre : 264.
MM. Delaunay, Faure et Siegfried ont voté
contre.
2° Sur la question préalable opposée à la motion
de M. Paschal Grousset.
Pour : 355 ; contre : 66.
MM. Delaunay, Faüre, Siegfried ont voté pour.
3° Sur la priorité de l’ordre du jour de M.
Henri Brisson.
Pour : 197 ; contre : 291.
MM. Delaunay, Faure et Siegfried ont voté
contre.
4° Sur la priorité de l’ordre du jour de M.
Barthou. ‘
Pour : 262 ; contre : 162.
MM. Delaunay, Faure, Siegfried ont voté pour.
5° Sur le fond de l’ordre du jour de M. Barthou.
Pour : 280 ; contre : 120.
MM. Delaunay, Faure, Siegfried ont voté pour.
*
¥ ¥
Séance du 21 février 18%
Scrutin
Sur le renvoi de la séance à lundi.
Pour : 35 ; contre : 407.
MM. Delaunay, Faure et Siegfried ont voté
contre.
x
# '
CINQ CENTIMES LE NUMERO
4 e Année — 20 Ventôse Ab 102
Réveil
ORGANE RÉPUBLICAIN
ruix DES ABOSMOTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre 3 fr. 2 fr.
Départements 4 fr. 2 50
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, H. LT K C A S 1 U I H - P K H 1 K R , 15
LE RÉVEIL DU HA VRE paraît tous les Samedis
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces ... 25 cent, la ligne
Réclames.. 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
LES
SACREMENTS !
Les derniers Sacrements !
Eteint le cri d’alarme de Gambetta I
Oublié ce signal de ralliement des répu
blicains d’alors : « Le cléricalisme voilà
l’ennemi ! »
Finie toute la politique opportuniste bâtie
sur ce seul programme et qui si elle nous a
donné le déplorable régime capitaliste actuel,
pouvait au moins se vanter — et ne manquait
jamais de le faire devant le corps électoral
— d’avoir élaboré les lois scolaires et les lois
militaires.
Fini ce combat te vingt ans, combat sans
merci, combat de tous les. intants,' fini parce
que M. le président du, Conseil s’est écrié
«dans cette lutte .engagée entre l’autorité
religieuse et l’autorité laïque, cette dernière
est sortie victorieuse. »
Victorieuse, l’autorité laïque { — et les
associations religieuses qu’expulsa jadis l’op
portuniste Ferry, escaladent les murs de leurs
couvents, ouvrent les portes de leurs églises
eu attendant qu’elles puissent dérouler par
nos rues les longues files de Teur> grotesque
cavalcade î
Victorieuse, l’autorité laïque ! — et les
écoles congréganistes s’élèvent , de jour en
jour plus nombreuses, se moquant de nos
décrets ut de nos inspecteurs !
Victorieuse, l’autorité laïque ! — et les
cardinaux évêques ou autres menus prêtres
s’insurgent contre nos ministres et prennent
le mot d’ordre pour combattre la République
des Masteï ou des Pecci du Vatican !
Victorieuse, enfin, l’autorité laïque 1 — et
de tous côtés, la réaction cléricale et conser
vatrice prépare dans la France par l’inter
médiaire de l’abbé Garnier, l’assaut qui doit
bientôt livrer la vieille forteresse démantelée
de la république opportuniste à l’armée des
calottins et porte-goupillons ensouttanés des
d’Hulst, des de Mun et autres plats valets
du pape !
Hier, les plus tiodes de tous ces républi
cains auraient « mangé du prêtre ». Au
jourd’hui, tous, y compris d’austères « vieux
huguenots», revendiquent l'honneur de porter
le dais, lors de la prochaine promenade du
Saint-Sacrement !
Quelle subite volte-face ! Quelle honte I
Aujourd’hui, le cléricalisme n'est plus
l’ennemi. La soutane est devenue Palliée
fidèle des majoritards. •
En devenant vieux* le diable s’est fait
ermite !
La machine républicaine est usée, les der
niers chocs du Panama, de Norton et de
Ducret l'ont ébranlée ; il faut la soutenir, et
la droite jointe au clergé ne sont pas de trop
pour cette ingrate et dangereuse besogne.
Et ma foi, leur concours, comme l’a cyni
quement avoué M. Casimir Périer, valait bien
le sacrifice d’une bagatelle comme la loi sco
laire ou militaire !
A l’approche de la mort, il est bon d’être
assisté !
Nous n’avons jamais été de ceux qui sont
opposés à ce qu’un confesseur vienne s’as
seoir au chevet du moribond qui le réclame,
ni qui ont empêché l’aumônier de la Roquette
de masquer de son crucifix la guillotine qui
doit trancher le cou du condamné.
La société finissante réclame un confes
seur il Soit î! Nous ne verrons point d’un :
mauvais œil le pape lui donner les « derniers
sacrements ».
Puisqu’elle sent les forces lui manquer,
puisqu’elle doit bientôt disparaître de cette
terre ; devant la tombe qui se creuse, nous
ne pouvons que lui souhaiter une « bonne
fin », une fin exemplaire ; et la république
opportuniste décédée, nous crierons : « Vive
la République sociale ».
VINDEX.
Nos Députés à' la Chambre
Chacun connaît la proposition de résolution de
M. Pelletan; La' .compromission de M. Dupuy ne
faisait .de doutes pour personne, mais la majorité
voulait à toute force sauver -son président de
chambré. Il est si bon ce pauvre Dupuy. Aussi les
trois députés du Havre in’ant-ils pas hésité à
contresigner de leurs votes les accusations de
Ducret. à
Sur la proposition de Grousset, proposition fort
intéressante car elle est la condamnation de
l’ancien président du Conseil et du régime actuel :
« La Chambre, regrettant que son président n’ait
pas cru pouvoir dénier l'accusation dont il est
l’objet et qui le rend complice d’un faussaire,
passe à l’ordre du jour. » Sur cette proposition,
nous trouvons 1?. même unanimité d? v n !e
Restait l’interpellation de M. Cochin, qui peut
sè résumer ainsi : « Doit-on suivre une politique
laïque ou une politique cléricale». Là, encore,
c’est avec ensemble que MM. Delaunay, Faure et
Siegfried ont abandonné la politique républicaine
suivie depuis vingt ans.
A l’ordre du jour, nettement républicain de
Brisson, ainsi conçu : « La Chambre, persistant
dans les principes anti-cléricaux dont s’est tou
jours inspirée la politique républicaine et qui
seuls peuvent préserver les droits de l’Etat laïque,
passe à l’ordre dn jour, ils ont préféré la décla
ration ministérielle et réactionnaire de M. Bar-
thou : « La Chambre, confiante dans la volonté
du gouvernement de maintenir les lois républi
caines et de défendre les droits à l’Etat laïque,
passe à l’ordre du jour. »
MM. Delaunay, Faure et Siegfried avaient
sauté à droite, aussi est-ce sans étonnement que
nous les avons vus voter — sauf M. Faure qui
était absent — la validation de M. Melchior de
Vogüe, ce honteux produit de la candidature
officielle.
Enfin, nous savons maintenant à quoi nous en
tenir. Il n’y a plus de République, nos braves
députés l’ont officiellement annoncé les 3 et 6
mars.
Au corps électoral à décider maintenant si l’on
doit crier : « Vive le Roy ».
LA JEUN ESSE R OYALISTE
La jeunesse royaliste de Paris va réunir, pro
chainement, un congrès où seront discutés, d’abord
l’étude du recrutement et de Vorganisation des
groupes départementaux de jeunesse royaliste,
puis les différentes formes sons lesquelles ces
groupements peuvent apporter leur concours à la
direction générale du parti.
Les questions sociales y seront, paraît-il, sérieu
sement abordées.
Ces beaux fils de l’ancien régime désirent sans
doute profiter de la période de réaction qu’a ouverte
ravènement au pouvoir de Casimir d’Anzin, pour
essayer de ressaisir dans le pays un semblant
d’autorité.
Hier, on passait la main dans le dos du clergé ;
aujourd’hui, on organise la propagande royaliste.
Demain,, nos gouvernementaux, qui ont crié déjà
vive le pape, clameraient vive le Roy si on les
laissait faire.
Heureusement que les groupements ouvriers
sont là pour barrer la route à tous ces rejetons
anémiés d’un régime disparu, d’une politique con
damnée.
Heureusement, l’évolution sociale se lève et leur
crie : Vous ne passerez pas !
VICTOIRE SOCIALISTE
En dépit de la pression gouvernementale exercée
depuis quinze jours au profit de l’opportunisme,
malgré l’intervention de Peyfral en faveur de
Chanot, qui n’a de radical que l’étiquette, et qui
fut pendant toute cette campagne le candidat du
ministère et de l’évêque de Marseille, ^instituteur
révoqué Carnaud, le membre du Parti ouvrier, a
été élu avec plus de 6,000 voix.
C’est une victoire comme nous étions loin de
l’espérer.
Dans le Gard, le gouvernemental Malzal l’a
emporté sur netre ami Devèze, le sympathique
professeur de philosophie d’Alais, grâce à la divi
sion des voix qui a fait naître la candidature éga
lement ministérielle du pseudo radical-socialiste
Gaussorgues.
Depuis le mois d’août cependant, le Parti ouvrier
a gagné, dans cette circonscription, plus de 600
voix. Cela fait bien augurer pour le futur renou
vellement de la Chambre, car, à cette époque, les
électeurs, suffisamment éclairés par trois ans de
législature réactionnaire, sauront à quoi s’en tenir
sur la valeur de l’élu de dimanche, et surtout
seront mis en garde contre ce procédé de double
candidature officielle, qui a si bien réussi cette
fois à M. Casimir Périer.
C’est également avec plaisir que nous avons
constaté dans le Rhône, à Gisors, qu’un candidat
socialiste, Soulage, a obtenu, sans le soutien
uàüCüîî groupe et SSïîS aïICùuô préparation, plus
de 200 voix, c’est-à-dire plus du quart des voix
obtenues par le candidat radical.
Dans la banlieue de Paris, aux élections muni
cipales complémentaires de Puteaux, la victoire
est encore plus décisive. Les huit candidats socia
listes du Parti ouvrier tiennent la tête au premier
tour, sur leurs concurrents de la liste réaction
naire. Il ne leur a même manqué que 50 voix pour
obtenir la majorité.
C’est donc une élection assurée pour dimanche
prochain.
Ces résultats, dus à une propagande active faite
par les membres de l’Union socialiste de la Cham
bre, sont la plus éloquente réponse aux provoca
tions journalières, aux vexations de chaque instant
d’un gouvernement qui en est réduit, pour conser
ver le pouvoir, à exploiter les dynamitades de
quelques fous, ou l’évocation des spectres rouges
des révolutions d’antan.
C’est la condamnation de la politique rétrograde
suivie par le cabinet Périer, politique que 1’ « esprit
nouveau » de Spuller ne parviendra pas à sauver
du discrédit où elle tombe de jour en jour, et de
la ruine fatale qui doit prochainement et définiti
vement l’engloutir
L’incident Bupuy-Bueret
L'allégation incroyable publiée par M. Ducret
qui prétend avoir touché des subventions du
ministre de l’intérieur d’alors, c’est-à-dire M.
Dupuy, quand il était en prison pour l’affaire des
faux papiers Norton où il avait été condamné ;
vient d’avoir un semblant de dénouement à la
tribune.
Camille Pelletan invitant le gouvernement à
poursuivre contre qui de droit le recouvrement
des 8,000 fr. payés à un journal, contrairement à
l’affectation du chapitre 56, du budget du mini
stère de l’intérieur, a, pendant plus d’une heure,
tenu l’assemblée sous le charme de son éloquente
parole, cinglant de ses allusions directes M.
Dupuy qui s’était donné pour cette circonstance
le rôle très commode assurément du monsieur qui
n’entend pas.
Malheureusement, il y avait dans la salle six
cents personnes qui entendaient fort bien, qui
écoutaient même et ce qui est plus,: qui compre
naient !
Nous aurions,'certes, pour l’honneur de la
représentation nationale, préféré voir le président
de la Chambre se disculper ou du moins essayer
de se disculper de cette monstrueuse accusation,
et sortant de son silence obstiné, répondre par de
formelles dénégations à la vigoureuse interpel
lation de Camille Pelletan.
Car c’est peut-être, comme l’a dit l’orateiir, la
première fois que le pays se demande si un con
damné pour faux a été payé sur les fonds secrets.
IL s’agissait donc de savoir si une partie de
l’argent des contribuables avait payé un faux
après coup.
Il fallait donc venir déclarer qu’on n’avait pas
payé un faussaire 1 : 286 voix contre 126 se sont
prononcées pour l’étouffement de l’affaire.
Hier, le pays hésitait. Après ce vote, il est
évident que tout le monde croit « qu’on a payé ».
Le bon sens et la conscience publique savent
donc ce qu'il reste à faire dans quatre ans.
Hier, un homme seul pouvait et devait être
exécuté.
Dans quatre ans, tous ceux qui l’ont soutenu de
leur vote doivent tomber avec lui.
LE CABINET ROSEBERY
La crise ministérielle anglaise est définitive
ment terminée,.
Lord Rosebery a pris effectivement possession
de son poste de premier ministre. Le ministère
de l’Inde est échu à M. Fowler. M.Shaw-Lefèvre,
l’ancien ministre des travaux publics, le remplace
à la direction du « local governement board >. M.
George Russel occupe le portefeuille des travaux
publics.
Le nouveau Cabinet s’est donc trouvé complété
d’une façon homogène sans aucune secousse, et
l’on a été frappé de ce fait, que tous les obstacles,
toutes les difficultés que l’on redoutait, ont disparu
d’eux-mêmes devant l’amitié que témoignait M.
Gladstone à Lord Rosebery.
Il est donc maintenant évident que la politique
du nouveau Cabinet sera la même que celle du
Cabinet Gladstone, c’est du moins ce que pensent
les collaborateurs de l’ancien premier ministre qui
ont promis leur concours au nouveau gouverne
ment.
LES VOTES DE NOS DÉPUTÉS
Séance du 6 mars 18%
Scrutin
Sur les conclusions du rapport fait au nom de
la commission chargée de procéder à une enquête
sur l’élection de M. Melchior de Vogüe, dans la
deuxième circonscription de Tournon (Ardèche)
(validation de M. de Vogüe).
Pour : 271 ; contre : 182.
MM. Delaunay et Siegfried ont voté pour.
M. Faure absent pour congé.
*
* *
Séance du 3 mars 18%
Scrutiüs
1° Sur l’urgence de la proposition de résolution
de M. Pelletan.
Pour : 113 ; contre : 264.
MM. Delaunay, Faure et Siegfried ont voté
contre.
2° Sur la question préalable opposée à la motion
de M. Paschal Grousset.
Pour : 355 ; contre : 66.
MM. Delaunay, Faüre, Siegfried ont voté pour.
3° Sur la priorité de l’ordre du jour de M.
Henri Brisson.
Pour : 197 ; contre : 291.
MM. Delaunay, Faure et Siegfried ont voté
contre.
4° Sur la priorité de l’ordre du jour de M.
Barthou. ‘
Pour : 262 ; contre : 162.
MM. Delaunay, Faure, Siegfried ont voté pour.
5° Sur le fond de l’ordre du jour de M. Barthou.
Pour : 280 ; contre : 120.
MM. Delaunay, Faure, Siegfried ont voté pour.
*
¥ ¥
Séance du 21 février 18%
Scrutin
Sur le renvoi de la séance à lundi.
Pour : 35 ; contre : 407.
MM. Delaunay, Faure et Siegfried ont voté
contre.
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