Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1894-02-03
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 03 février 1894 03 février 1894
Description : 1894/02/03 (N130). 1894/02/03 (N130).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32633295
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
4* innée — N° ISO — Samedi 3 Février 1884
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
4* Année — 15 Pluviôse An 102 — N° ISO.
5 mm
Le Réveil du Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
PBIX DES ABOIEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre .
Départements
3 fr.
4 fr.
2 fr.
2 50
ADiliMSTMTlOîV & RÉDACTION
15. RUE CASIMIR-PÉEIER, 15
LE RÉVEIL DU HA VRE paraît tous les Samedis
PRIX DES MSEITIOIK :
Annonces.. 25 cent, la ligne
Réclames. 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
PATRIOTISME
LEUR PipilSIE
Les Patriotards de l’opportunisme. -
La Marine.
Scandales. — Incapacité. — Trahison.
Ce n’est pas un anarchiste, ce n’est meme
pas un socialiste, non plus qu’un radical qui
vient de dire son fait au ministère Casimir
Périer.
C’est un opportuniste de la plus belle eau,
M. Gerville-Réache, l’ancien nègre de la ré
vision -Ferry, qui vient d’écrire an ministre
de la marine la lettre ci-après, dans laquelle
il refuse de faire partie de la commission
d’enquête extra-parlementaire sur la marine,
imaginée par M. Cas i m if-P éri er po ur : en te rr e r
la question :
Monsieur le ministre,
En rentrant de voyage, je trouve la lettre par
laquelle vous me faites savoir que, sur votre pro
position, monsieur le Président de la République
m’a fait l’honneur de me nommer membre d’une
commission mixte chargée d’examiner la situation
du matériel et des approvisionnements de la flotte
Permettez-moi de refuser cette nomination. J’ai
dit et écrit sur le matériel et les approvisionne
ments de la flotte tout ce que je savais. Mes rap
ports sur le budget de la marine pour les exer
cices 1886, 1889, 1890, 1891, 1894, contiennent le
résultat de mes travaux ■Pf'?’rien à y ajouter
Lt heure n’est plus aux investigations" d’ure
commission mixte qui ne paraît ne pouvoir être
qu’un nouvel atermoiement. Il faut, à mou sens,
prendre sans retard les.décisions .suivantes :
Compléter la défehse des côtes ;
Augmenter les unités de combat des divers
tyr-es ;
Parfaire les approvisionnements de mobilisa
tion ;
Réduire les confections entreprises pour occuper
un personnel inutile ;
Se débarrasser des rossignols qui encombrent
les magasins et les ports ;
Supprimer les dépenses inutiles qui n’augmen
tent en rien les forces de la marine ; _
Instituer des responsabilités effectives dans les
services d’administration et de construction ;
Donner au personnel le sentiment qre l’avan
cement est dû exclusivement au mérite, que les
droits acquis par les services et les corvées sont
respectés
Inspirer à tous les corps la conviction que leurs
intérêts à tous sont! également et intégralement
défendus.
Voilà, monsieur le.ministre, en un trop succinct
résumé, ce que j’ai exposé dans mes rapports.
Je répète que je n’ai rien à y ajouter, et, rnalr
"heureusement rien à en retrancher.
Je ne crois donc pas à l’utilité de ma présence
dans la commission mixte que vous avez instituée
et, dans ces conditions, j’estime que je ne puis
accepter d’en faire partie.
Veuillez agréer, etc.
Gerville-Réache.
Cette lettre, d’un homme qu’on n’accusera
pas de vouloir tirer aux jambes du ministère,
est un document qui restera.
C’est la condamnation définitive de l’op
portunisme, de ce parti sans valeur morale,
sans pudeur, et de plus imprévoyant, qui
mène la France depuis des années et qui ne
sait même pas, avec les milliards arrachés
aux contribuables, donner au pays la sécurité
à laquelle il a droit.
Et ces gens-là osent parler de patriotisme.
Dans des banquets, dans des cérémonies
publiques, — nous les avons entendus au
Havre même, ces aimables farceurs ! — ils
parlent de la Patrie, avec des trémolos dans
la voix. Ils énumèrent, en un jargon toujours
le même, qui sent parfois son patois d’Outre-
Khin, leur dévouement à la France, et ils
foudroient du geste et de la voix quiconque
paraît douter de leur compétence.
Câble des Açores, propagande méthodiste
à Madagascar, abandon constant de nos in
térêts français, au profit d’étrangers qui, au
besoin, savent se dire Alsaciens, ils se char
gent de tout expliquer j ces hommes d'affaires,
dont une presse vénale lorgne les écus et lèche
les bottes !
Eb bien, messeigneurs, avez-vous entendu
le discours de Lockroy ? Il paraît que nous
avons dépensé un milliard de plus que la
triple alliance et que nous valons moins au
point de vue maritime. Toulon, Cherbourg,
Le Havre, Dunkerque, sont des nids à bom
bes ! Nous avons des cuirassés qui ne mar
chent pas !
Qu’avez-vous donc fait au pouvoir, oppor
tunistes ? Les scandales de Panama ne suffi
saient donc pas à dorer votre blason ? 11
paraît que les lauriers de Lebceuf, l’homme
au bouton de guêtre, vous empêchaient de dor
mir !
Si on vous laissait faire, bourgeois stupides,
qui ne savez même pas garder la maison et
qui jouez aux hommes d’Etat, alors que vous
n’avez mène pas les aptitudes exigées du
moindre concierge, la France rébublicaine de
1894 irait rejoindre dans le déshonneur et
dans la fange l’Empire de 1870.
Si on vous laissait faire Mais on ne
vous laissera pas faire.
Vous avez beau, dans les rangs de votre
majorité servile, et dans les colonnes de vos
journaux vendus à qui les paie bien, insulter
ces intègres qu’on appelle les Jaurès, les
Guesde, les MiHerarrd, les Lockroy, les Pel
letai!. Ces honnêtes vous arracheront un jour
le pouvoir des mains.
Le plus tôt sera le mieux, pour la Répu
blique sociale et, on peut le dire, pour la
Patrie ?
Pour la Patrie, dont vous vous moquez
comme de votre première profession de foi.
VERUS.
HALTE LA ! !
Le résultat de l’interpellation Lockroy sur l’état
de notre marine a éclairé d’un jour sinistre l’ave
nir qui attend la France opportuniste.
Une majorité servile, sourde aux objurgations
d’un vrai patriote, sourde aux prières de tous les
clairvoyants, a refusé sur l’ordre du ministère de
s’intéresser aux questions les plus palpitantes- de
notre défense nationale.
A l’encontre des Chambres anglaises, gardiennes
jalouses d’une prépondérance maritime pénible
ment acquise, nos parlementaires ont donné à
l’Europe entière le ridicule et douloureux spec
tacle d’une assemblée souveraine abdiquant toute
initiative aux mains d’une poignée d’hommes que
des compromissions de toute espèce ont depuis
longtemps désignés à l’indignation publique.
Et ce sont ces hommes qui nous traitent de
sans-patrie !
Les vrais patriotes sont sans doute les tripoteurs
de Panama, les agioteurs qui firent de la dernière
conversion un véritable péril pour les finances de
l’Etat ? Ce sont sans doute les gros actionnaires
qui favorisent l’importation des houilles étran
gères d’une manière si intelligente qu’en cas de
guerre nos stocks d’approvisionnement seraient
insuffisants ? Ce sont peut-être aussi les hauts
dignitaires de la marine, désorganisateurs attitrés
de nos flottes et de nos arsenaux, ou bien les
descendants en ligne directe du Casimir Périer de
Louis-Philippe, traître à la patrie pomr sauver ses
fiefs d’Anzin ?
Ils sont là toute une bande de manieurs d’ar
gent, de sinistres comédiens du suffrage universel
toujours d’accord quelle quesoitleurorigine,quelles
que soient leurs opinions ou leurs haines, quand
il s’agit'd’exploiter la foule et de vivre sur le
commun !
Tout en nous grugeant, tout en nous volant,
ces gens là nous désorganisent et préparent la
défaite.
Aux jours sombres de deuil national, quand nos
troupiers accablés sous le nombre, abandonnés par
ceux qui se prétendirent leurs chefs, paveront de
leurs cadavres les routes de France, nous verrons
fuir ces rapaces et ces lâches, nous les verrons
porter ailleurs leur butin.
Ainsi finiront leurs ripailles si nous les laissons
faire, et si l’honnête homme, si le prolétaire ne
leur disent : Halte-là !
Halte-là ! Car vous nous avez bernés avec votre
République, joujou grotesque dont riraient nos
pères de 92 î
Halte-là ! Car si nous avons chassé le Napoléon
qui nous vola et nous fit battre, ce n’est point
pour vous accepter, vous, qui nous volez et nous
ferez battre encore !
Halte-là ! Car nous en avons assez des parasites,
qu’ils soient prêtres, nobles, grands capitaines ou
opportunistes ventrus î et qu’il est grand temps
d’organiser la République des honnêtes, la Répu
blique des Travailleurs !
M. G.
M. SIEGFRIED
ET
île: crédit FONCIER
Une bonne nouvelle pour les contribuables
du Havre !
Malgré les influences mises en jeu contre
lui, malgré l’avis contraire du Conseil de pré
fecture de la Seine-Inférieure, M. F. Acher,
conseiller municipal, vient d’avoir gain de
cause.
Le Conseil d’Etat, donnant tort à la majo
rité du Conseil municipal du Havre, ainsi
qu’au Conseil de préfecture, a autorisé M.
Acher à poursuivre le. Crédit foncier, s rsisoa
du traité d’emprunt passé par cette Société
avec la ville du Havre, alors représentée; —
hélas ! -— par M. Jules Siegfried.
Nos compliments à M. F. Acher qui a fait,
une fois de plus, preuve de courage civique
et de persévérance clairvoyante.
Mais qui n’est pas content? Demande&-le
au protégé de Paul Debot, au représentant en
France de l’Armée du salut, à M. Jules
France, le bon sens du peuple et l’esprit
raffiné des écrivains. Contre la massue d’Her-
cule et l’esprit de Voltaire, MM. Sadi Périer
et Casimir Carnot succomberont, qu’ils en
soient assurés.
Il ne leur suffira plus de se réclamer de
Gambetta.
Car Gambetta, si nous avons bonne mé
moire, voulait acclinjliter en France la Répu
blique athénienne, c’est-à-dire la République
des libres et gais propos, où il était permis à
Aristophane, si la fantaisie lui eu prenait, de
traiter publiquement de « cochon » un nommé
Cléon, le Carnot de l’époque.
Athènes ! Athènes ! Quand viendras-tu
nous délivrer des Béotiens ?
VERUS.
Siegfried.
BÉOTIENS !
Le consulat de Sadi Carnot et de Casimir
Périer, ces deux frères ennemis, au milieu de
ses turpitudes, ne manque pas d’une certaine
gaieté.
Pendant qu’un Challemel-Lacour, politi
cien versatile sans aucun bagage littéraire,
peut impunément, grâce à la protection de
Mgr Perrand, traiter Renan d’ « amuseur
public », la censure et le ministère se donnent
le mot pour mettre les Panamistes à l’abri des
atteintes de la critique, fut-elle indirecte.
On a interdit la Journée parlementaire de
Maurice Barrés, sous prétexte qu’on y voyait
des députés trafiquer de leur mandat et donner
une idée peu favorable du monde parlemen
taire, ce qui est vraiment dommage. Chacun
sait, en effet, que la Chambre des députés, de
Wilson à Siegfried, ne compte que des hom
mes désintéressés et des gens d’esprit.
Les Casimir Périer et autres toucheurs de
coupons d’Anzin sont excusables, quand ils
essaient de mettre leurs sacs d’écus en travers
du mouvement social et littéraire qui entraîne
actuellement les penseurs et les hommes
d’action. Leur stupidité est leur excuse.
Mais ce qui dépasse toutes les prévisions, c’est
que ces cuistres qui ne connaissent les Lettres
que par le Journal officiel —- ridument insuf
fisant — ne trouvent pas, sinon parmi leurs
amis, du moins parmi leurs parasites, un
bohème pour les renseigner sur les périls qu’il
y a à combattre la pensée. Ils apprendraient
alors, ces agitateurs du spectre rouge, qu’il y
a danger à mettre contre soi, dans ce pays de
L’autre jour on discutait à la commission des
douanes, le projet Graux, tendant à augmenter les
droits sur les blés étrangers. L’ensemble de la
commission y compris M. J. Siegfried qui a voté
avec Méline les tarifs protecteurs que l’on connaît
était — comme elle l’est encore — favorable aa
projet proposé.
Seul M. Siegfried a combattu la proposition
Gsâ tm !
G’est étonnant, n'est-ce pas, de la part d'un
homme qui était si dévoué à Méline lors de la
dernière législature et qui lors de son élection à
la commission des douanes, déclarait marcher
avec la majorité.
Mais voila.! Le nouveau tarif de 7 à 8 fr. portera
un préjudice considérable à tous les marchands de
grains étrangers, notamment à certain négociant
du Havre, ami et conseiller intime de M. J. Sieg
fried ; vous avez tous reconnu M. Genestal : Efc
vous savez, entre l’intérêt d’un ami — qui lui est
parfois si utile en période électorale — et ceux du
pays, M. Siegfried, fidèle à ses principes, n’hésite
pas.
L’ami d’abord ; la nation ensuite.
Après ça, dire qu’il se trouvera encore des gens
pour nier que M. Siegfried ne représente pas les
intérêts du Havre. Farceurs ! va !
Rf J.
EN SERBIE
Les événements qui se déroulent en ce moment
en Serbie, jettent une lumière peu nouvelle hélas,
mais fort instructive s.ir les exactions communes
à tous les partis qui, aidés par les circonstances,
détiennent temporairement 1’ « assiette au beurre ».
Voici les faits :
L’an dernier, le jeune roi Alexandre, exaspéré à
juste titre par les agissements des libéraux et dès
progressistes s’offrit un petit coup d’Etat qui eut
comme résultat immédiat d’amener au pouvoir les
radicaux. (N’allez pas croire surtout que ces radi
caux serbes, qui s’accomodent volontiers d’une
constitution monarchique, aient aucun point com
mun avec les radicaux français, bons républicains
comme chacun sait).
Les nouveaux gouvernants offrirent ceci de
particulier qu’ils se conduisirent en toute occu
rence comme leurs devanciers : favorisant scan
daleusement leurs amis, et éreintant cyniquement
leurs adversaires. La raison de cet état de choses
vraiment déplorable (du moins pour les opprimés),
était bien moins dans la composition du Minis
tère, que dans l’obligation où était ce dernier d’o
béir aveuglément aux ordres du comité central,
dont il n’était en somme que l’émanation.
Le'roi se fatigua aussi vite du nouvel état de
choses que de l’ancien, et avec l’énergie que
faisait pressentir son attitude de l’an passé, il
soumit ses griefs aux radicaux et exigea leur
démission. En même temps, il rappelait son père,
le roi Milan, pistolet dangereux, parce que son
retour était inconstitutionnel, mais précieux à ce
point de vue que son énergie et ses nombreuses
relations dans l’armée assuraient la victoire à son
fils dans l’hypothèse d’un re;ours aux armes.
A l’heure actuelle, le jeune Alexandre hésite
entre un ministère de concentration libéro-pro*
gressiste et un cabinet neutre.
i
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
4* Année — 15 Pluviôse An 102 — N° ISO.
5 mm
Le Réveil du Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
PBIX DES ABOIEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre .
Départements
3 fr.
4 fr.
2 fr.
2 50
ADiliMSTMTlOîV & RÉDACTION
15. RUE CASIMIR-PÉEIER, 15
LE RÉVEIL DU HA VRE paraît tous les Samedis
PRIX DES MSEITIOIK :
Annonces.. 25 cent, la ligne
Réclames. 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
PATRIOTISME
LEUR PipilSIE
Les Patriotards de l’opportunisme. -
La Marine.
Scandales. — Incapacité. — Trahison.
Ce n’est pas un anarchiste, ce n’est meme
pas un socialiste, non plus qu’un radical qui
vient de dire son fait au ministère Casimir
Périer.
C’est un opportuniste de la plus belle eau,
M. Gerville-Réache, l’ancien nègre de la ré
vision -Ferry, qui vient d’écrire an ministre
de la marine la lettre ci-après, dans laquelle
il refuse de faire partie de la commission
d’enquête extra-parlementaire sur la marine,
imaginée par M. Cas i m if-P éri er po ur : en te rr e r
la question :
Monsieur le ministre,
En rentrant de voyage, je trouve la lettre par
laquelle vous me faites savoir que, sur votre pro
position, monsieur le Président de la République
m’a fait l’honneur de me nommer membre d’une
commission mixte chargée d’examiner la situation
du matériel et des approvisionnements de la flotte
Permettez-moi de refuser cette nomination. J’ai
dit et écrit sur le matériel et les approvisionne
ments de la flotte tout ce que je savais. Mes rap
ports sur le budget de la marine pour les exer
cices 1886, 1889, 1890, 1891, 1894, contiennent le
résultat de mes travaux ■Pf'?’rien à y ajouter
Lt heure n’est plus aux investigations" d’ure
commission mixte qui ne paraît ne pouvoir être
qu’un nouvel atermoiement. Il faut, à mou sens,
prendre sans retard les.décisions .suivantes :
Compléter la défehse des côtes ;
Augmenter les unités de combat des divers
tyr-es ;
Parfaire les approvisionnements de mobilisa
tion ;
Réduire les confections entreprises pour occuper
un personnel inutile ;
Se débarrasser des rossignols qui encombrent
les magasins et les ports ;
Supprimer les dépenses inutiles qui n’augmen
tent en rien les forces de la marine ; _
Instituer des responsabilités effectives dans les
services d’administration et de construction ;
Donner au personnel le sentiment qre l’avan
cement est dû exclusivement au mérite, que les
droits acquis par les services et les corvées sont
respectés
Inspirer à tous les corps la conviction que leurs
intérêts à tous sont! également et intégralement
défendus.
Voilà, monsieur le.ministre, en un trop succinct
résumé, ce que j’ai exposé dans mes rapports.
Je répète que je n’ai rien à y ajouter, et, rnalr
"heureusement rien à en retrancher.
Je ne crois donc pas à l’utilité de ma présence
dans la commission mixte que vous avez instituée
et, dans ces conditions, j’estime que je ne puis
accepter d’en faire partie.
Veuillez agréer, etc.
Gerville-Réache.
Cette lettre, d’un homme qu’on n’accusera
pas de vouloir tirer aux jambes du ministère,
est un document qui restera.
C’est la condamnation définitive de l’op
portunisme, de ce parti sans valeur morale,
sans pudeur, et de plus imprévoyant, qui
mène la France depuis des années et qui ne
sait même pas, avec les milliards arrachés
aux contribuables, donner au pays la sécurité
à laquelle il a droit.
Et ces gens-là osent parler de patriotisme.
Dans des banquets, dans des cérémonies
publiques, — nous les avons entendus au
Havre même, ces aimables farceurs ! — ils
parlent de la Patrie, avec des trémolos dans
la voix. Ils énumèrent, en un jargon toujours
le même, qui sent parfois son patois d’Outre-
Khin, leur dévouement à la France, et ils
foudroient du geste et de la voix quiconque
paraît douter de leur compétence.
Câble des Açores, propagande méthodiste
à Madagascar, abandon constant de nos in
térêts français, au profit d’étrangers qui, au
besoin, savent se dire Alsaciens, ils se char
gent de tout expliquer j ces hommes d'affaires,
dont une presse vénale lorgne les écus et lèche
les bottes !
Eb bien, messeigneurs, avez-vous entendu
le discours de Lockroy ? Il paraît que nous
avons dépensé un milliard de plus que la
triple alliance et que nous valons moins au
point de vue maritime. Toulon, Cherbourg,
Le Havre, Dunkerque, sont des nids à bom
bes ! Nous avons des cuirassés qui ne mar
chent pas !
Qu’avez-vous donc fait au pouvoir, oppor
tunistes ? Les scandales de Panama ne suffi
saient donc pas à dorer votre blason ? 11
paraît que les lauriers de Lebceuf, l’homme
au bouton de guêtre, vous empêchaient de dor
mir !
Si on vous laissait faire, bourgeois stupides,
qui ne savez même pas garder la maison et
qui jouez aux hommes d’Etat, alors que vous
n’avez mène pas les aptitudes exigées du
moindre concierge, la France rébublicaine de
1894 irait rejoindre dans le déshonneur et
dans la fange l’Empire de 1870.
Si on vous laissait faire Mais on ne
vous laissera pas faire.
Vous avez beau, dans les rangs de votre
majorité servile, et dans les colonnes de vos
journaux vendus à qui les paie bien, insulter
ces intègres qu’on appelle les Jaurès, les
Guesde, les MiHerarrd, les Lockroy, les Pel
letai!. Ces honnêtes vous arracheront un jour
le pouvoir des mains.
Le plus tôt sera le mieux, pour la Répu
blique sociale et, on peut le dire, pour la
Patrie ?
Pour la Patrie, dont vous vous moquez
comme de votre première profession de foi.
VERUS.
HALTE LA ! !
Le résultat de l’interpellation Lockroy sur l’état
de notre marine a éclairé d’un jour sinistre l’ave
nir qui attend la France opportuniste.
Une majorité servile, sourde aux objurgations
d’un vrai patriote, sourde aux prières de tous les
clairvoyants, a refusé sur l’ordre du ministère de
s’intéresser aux questions les plus palpitantes- de
notre défense nationale.
A l’encontre des Chambres anglaises, gardiennes
jalouses d’une prépondérance maritime pénible
ment acquise, nos parlementaires ont donné à
l’Europe entière le ridicule et douloureux spec
tacle d’une assemblée souveraine abdiquant toute
initiative aux mains d’une poignée d’hommes que
des compromissions de toute espèce ont depuis
longtemps désignés à l’indignation publique.
Et ce sont ces hommes qui nous traitent de
sans-patrie !
Les vrais patriotes sont sans doute les tripoteurs
de Panama, les agioteurs qui firent de la dernière
conversion un véritable péril pour les finances de
l’Etat ? Ce sont sans doute les gros actionnaires
qui favorisent l’importation des houilles étran
gères d’une manière si intelligente qu’en cas de
guerre nos stocks d’approvisionnement seraient
insuffisants ? Ce sont peut-être aussi les hauts
dignitaires de la marine, désorganisateurs attitrés
de nos flottes et de nos arsenaux, ou bien les
descendants en ligne directe du Casimir Périer de
Louis-Philippe, traître à la patrie pomr sauver ses
fiefs d’Anzin ?
Ils sont là toute une bande de manieurs d’ar
gent, de sinistres comédiens du suffrage universel
toujours d’accord quelle quesoitleurorigine,quelles
que soient leurs opinions ou leurs haines, quand
il s’agit'd’exploiter la foule et de vivre sur le
commun !
Tout en nous grugeant, tout en nous volant,
ces gens là nous désorganisent et préparent la
défaite.
Aux jours sombres de deuil national, quand nos
troupiers accablés sous le nombre, abandonnés par
ceux qui se prétendirent leurs chefs, paveront de
leurs cadavres les routes de France, nous verrons
fuir ces rapaces et ces lâches, nous les verrons
porter ailleurs leur butin.
Ainsi finiront leurs ripailles si nous les laissons
faire, et si l’honnête homme, si le prolétaire ne
leur disent : Halte-là !
Halte-là ! Car vous nous avez bernés avec votre
République, joujou grotesque dont riraient nos
pères de 92 î
Halte-là ! Car si nous avons chassé le Napoléon
qui nous vola et nous fit battre, ce n’est point
pour vous accepter, vous, qui nous volez et nous
ferez battre encore !
Halte-là ! Car nous en avons assez des parasites,
qu’ils soient prêtres, nobles, grands capitaines ou
opportunistes ventrus î et qu’il est grand temps
d’organiser la République des honnêtes, la Répu
blique des Travailleurs !
M. G.
M. SIEGFRIED
ET
île: crédit FONCIER
Une bonne nouvelle pour les contribuables
du Havre !
Malgré les influences mises en jeu contre
lui, malgré l’avis contraire du Conseil de pré
fecture de la Seine-Inférieure, M. F. Acher,
conseiller municipal, vient d’avoir gain de
cause.
Le Conseil d’Etat, donnant tort à la majo
rité du Conseil municipal du Havre, ainsi
qu’au Conseil de préfecture, a autorisé M.
Acher à poursuivre le. Crédit foncier, s rsisoa
du traité d’emprunt passé par cette Société
avec la ville du Havre, alors représentée; —
hélas ! -— par M. Jules Siegfried.
Nos compliments à M. F. Acher qui a fait,
une fois de plus, preuve de courage civique
et de persévérance clairvoyante.
Mais qui n’est pas content? Demande&-le
au protégé de Paul Debot, au représentant en
France de l’Armée du salut, à M. Jules
France, le bon sens du peuple et l’esprit
raffiné des écrivains. Contre la massue d’Her-
cule et l’esprit de Voltaire, MM. Sadi Périer
et Casimir Carnot succomberont, qu’ils en
soient assurés.
Il ne leur suffira plus de se réclamer de
Gambetta.
Car Gambetta, si nous avons bonne mé
moire, voulait acclinjliter en France la Répu
blique athénienne, c’est-à-dire la République
des libres et gais propos, où il était permis à
Aristophane, si la fantaisie lui eu prenait, de
traiter publiquement de « cochon » un nommé
Cléon, le Carnot de l’époque.
Athènes ! Athènes ! Quand viendras-tu
nous délivrer des Béotiens ?
VERUS.
Siegfried.
BÉOTIENS !
Le consulat de Sadi Carnot et de Casimir
Périer, ces deux frères ennemis, au milieu de
ses turpitudes, ne manque pas d’une certaine
gaieté.
Pendant qu’un Challemel-Lacour, politi
cien versatile sans aucun bagage littéraire,
peut impunément, grâce à la protection de
Mgr Perrand, traiter Renan d’ « amuseur
public », la censure et le ministère se donnent
le mot pour mettre les Panamistes à l’abri des
atteintes de la critique, fut-elle indirecte.
On a interdit la Journée parlementaire de
Maurice Barrés, sous prétexte qu’on y voyait
des députés trafiquer de leur mandat et donner
une idée peu favorable du monde parlemen
taire, ce qui est vraiment dommage. Chacun
sait, en effet, que la Chambre des députés, de
Wilson à Siegfried, ne compte que des hom
mes désintéressés et des gens d’esprit.
Les Casimir Périer et autres toucheurs de
coupons d’Anzin sont excusables, quand ils
essaient de mettre leurs sacs d’écus en travers
du mouvement social et littéraire qui entraîne
actuellement les penseurs et les hommes
d’action. Leur stupidité est leur excuse.
Mais ce qui dépasse toutes les prévisions, c’est
que ces cuistres qui ne connaissent les Lettres
que par le Journal officiel —- ridument insuf
fisant — ne trouvent pas, sinon parmi leurs
amis, du moins parmi leurs parasites, un
bohème pour les renseigner sur les périls qu’il
y a à combattre la pensée. Ils apprendraient
alors, ces agitateurs du spectre rouge, qu’il y
a danger à mettre contre soi, dans ce pays de
L’autre jour on discutait à la commission des
douanes, le projet Graux, tendant à augmenter les
droits sur les blés étrangers. L’ensemble de la
commission y compris M. J. Siegfried qui a voté
avec Méline les tarifs protecteurs que l’on connaît
était — comme elle l’est encore — favorable aa
projet proposé.
Seul M. Siegfried a combattu la proposition
Gsâ tm !
G’est étonnant, n'est-ce pas, de la part d'un
homme qui était si dévoué à Méline lors de la
dernière législature et qui lors de son élection à
la commission des douanes, déclarait marcher
avec la majorité.
Mais voila.! Le nouveau tarif de 7 à 8 fr. portera
un préjudice considérable à tous les marchands de
grains étrangers, notamment à certain négociant
du Havre, ami et conseiller intime de M. J. Sieg
fried ; vous avez tous reconnu M. Genestal : Efc
vous savez, entre l’intérêt d’un ami — qui lui est
parfois si utile en période électorale — et ceux du
pays, M. Siegfried, fidèle à ses principes, n’hésite
pas.
L’ami d’abord ; la nation ensuite.
Après ça, dire qu’il se trouvera encore des gens
pour nier que M. Siegfried ne représente pas les
intérêts du Havre. Farceurs ! va !
Rf J.
EN SERBIE
Les événements qui se déroulent en ce moment
en Serbie, jettent une lumière peu nouvelle hélas,
mais fort instructive s.ir les exactions communes
à tous les partis qui, aidés par les circonstances,
détiennent temporairement 1’ « assiette au beurre ».
Voici les faits :
L’an dernier, le jeune roi Alexandre, exaspéré à
juste titre par les agissements des libéraux et dès
progressistes s’offrit un petit coup d’Etat qui eut
comme résultat immédiat d’amener au pouvoir les
radicaux. (N’allez pas croire surtout que ces radi
caux serbes, qui s’accomodent volontiers d’une
constitution monarchique, aient aucun point com
mun avec les radicaux français, bons républicains
comme chacun sait).
Les nouveaux gouvernants offrirent ceci de
particulier qu’ils se conduisirent en toute occu
rence comme leurs devanciers : favorisant scan
daleusement leurs amis, et éreintant cyniquement
leurs adversaires. La raison de cet état de choses
vraiment déplorable (du moins pour les opprimés),
était bien moins dans la composition du Minis
tère, que dans l’obligation où était ce dernier d’o
béir aveuglément aux ordres du comité central,
dont il n’était en somme que l’émanation.
Le'roi se fatigua aussi vite du nouvel état de
choses que de l’ancien, et avec l’énergie que
faisait pressentir son attitude de l’an passé, il
soumit ses griefs aux radicaux et exigea leur
démission. En même temps, il rappelait son père,
le roi Milan, pistolet dangereux, parce que son
retour était inconstitutionnel, mais précieux à ce
point de vue que son énergie et ses nombreuses
relations dans l’armée assuraient la victoire à son
fils dans l’hypothèse d’un re;ours aux armes.
A l’heure actuelle, le jeune Alexandre hésite
entre un ministère de concentration libéro-pro*
gressiste et un cabinet neutre.
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