Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1893-12-16
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 16 décembre 1893 16 décembre 1893
Description : 1893/12/16 (N123). 1893/12/16 (N123).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
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Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k32633228
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
î* Année — N° 123 — Samedi 16 Décembre 1893.
DIX CENTIMES LE NUMERO
Réveil
3 e Année — 28 ïvimaive An 162 — N° 123/1
Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABOIEMENTS
Le Havre
Départements
UN an six MOIS
5 fr. 3 fr.
6 fr. 3 50
AMmiSTMTIOf & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉVEIL DU I1A VRE paraît tous les Samedis
LA
A LA CHAMBRE
A l’heure où nous écrivons ces lignes il est
déjà facile de prévoir quel sera le sort fait par
la Chambre à la demande d’enquête sur les
Grèves présentée à la tribune par Basly.
Le gouvernement, savant exploiteur d’un
crime auquel certains préfets de police ne sont
pas étrangers, a enfin conquis sa majorité et
entend s’en servir. Il n’y a pas, pour le mo
ment, à se faire d’illusions sur ce point. Les
400 réactionnaires de lundi se retrouveront
chaque fois qu’il y aura une motion socialiste
à combattre.
Mais les vrais républicains se lasseront peut-
être de voir les remueurs d’idées de la fin de
l’Empire s’effaroucher du développement ra
tionnel de leurs doctrines, et barrer au risque
d’abominables catastrophes, la marche du
progrès.. Ils se souviendront que parmi les
ataxiques qui légifèrent au Luxembourg, que
parmi les illustres gâteux des deux Chambres,
il y a les révolutionnaires d’aritan, intransi
geants adversaires^du pouvoir jusqu’au jour
CÙ ils en devinrent ■les réactionnaires pos
sesseurs.
Tout le monde pourra constater que, depuis
20 ans, non seulement on s’en tient à de vaines
promesses, mais encore on ne laisse échapper
aucune occasion de reculer. Les républicains
d’aujourd’hui vivent dans la crainte des idées
qui leur ont donné la victoire. Ils ont parlé,
ils ont écrit alors que la fausse stabilité de
l’empire semblait reculer bien loin dans l’a
venir le moment de l’action. Mais maintenant
qu’ils sont les maîtres, maintenant qu’on les
somme d'accomplir ce que jadis ils ont pro
mis, ils éludent toute occasion qui se présente
d’appliquer les idées qu’ils avaient professées
dans l’opposition.
Ignorants de l'histoire, croient-ils donequ’il
soit si facile de tailler une part ridicule au
peuple ?
Qu’ils l’essayent donc ! Qu’ils portent une
main sacrilège sur cette gloire pure de la
République : la liberté des écrits ! Qu’ils
châtrent volontairement notre loi scolaire,
joyau légal difficilement acquis, toujours inap
pliqué ! Qu’au mépris de la loi ils chargent les
mineurs et leur refusent la protection des pou
voirs publics î
De tout cela nous ne faisons que rire, car
il n’appartient pas à une poignée d’atrophiés
et de repus de chasser le peuple après l’avoir
invité au grand banquet.
En face de la réaction présente, conscients
de notre force, nous ne devrons même pas nous
indigner.
Il nous suffira de montrer aux Français leurs
maîtres dans toute leur malpropre hypocrisie,
et de dire dans chaque circonscription où fut
élu un réactionnaire : Votre élu s’est dit répu
blicain ; il en a menti ! Il s’est dit ami du
peuple ; en toute occasion il le trahit et l’op
prime.
Four nous, nous nous efforcerons, dans la
première circonscription du Havre, de montrer
sous leur vrai jour les manœuvres louches de
M. Siegfried. Nous commenterons ses votes et
nous exposerons le tort que chacun d’entre
eux fait à la République, sans laisser dans
l'ombre certaines propositions que l’on passe
toutes faites à ce Romain du théâtre gouverne
mental, et qu’en domestique fidèle il s’efforce
de jeter dans les jambes des partis avancés.
C’est ici le moment de parler de son rôle
clans la réunion des républicains de gouver
nement tenue le Vendredi 8 Décembre au
sujet de la proposition d’enquête sur les grèves.
Ce jour là M. Georges Graux parla d’op
poser à la demande de Basly une proposition
due à Vinitiative de M. Siegfried, et tendant à
créer une grande commission du travail qui
ferait des enquêtes, si elle le jugeait nécessaire,
sur les projets dont elle serait saisie.
La commission eût nécessairement été
choisie par la majorité opportuniste, composée
de la fine fleur du parti, et eût naturellement
opposé un silence systématique à toute motion
non gouvernementale. C'était l’enterrement
pur et simple des revendications ouvrières.
Certes, nous savons que M. Siegfried à en
j uger par ses gaffes quotidiennes, est incapable
d’un si profond machiavélisme, nous savons
même parfaitement d’où venait le projet, mais
il n’en reste pas moins établi que parmi ses
amis, M. Siegfried est considéré comme l’homme
à tout faire, facile à jeter dans toutes les aven
tures louches auxquelles certains hommes,
soucieux de leur honorabilité, n’osent prendre
directement part.
En passant, nous félicitons M. Félix Faure
d’avoir nettement déclaré qu’il suffisait, dans
l’espèce, de rester sur le terrain de l’entente
avec le gouvernement, « car l’on ne peut,
disait-il, approuver les coupes sombres faites
par les compagnies, si réellement elles ont
eu lieu ».
Il est bien entendu qu’en tant qu’ « oppor
tuniste » et « gouvernemental » M. Félix
Faure est notre ennemi politique, mais la
stricte impartialité nous oblige à reconnaître
qu’il ne môle jamais son nom aux manœuvres
douteuses du genre de celle dont nous venons
de parler.
Un dernier mot. Pourquoi M. Siegfried n’a-
t-il pas eu le courage de présenter lui-même
son projet à la réunion de vendredi dernier ?
M. G.
SEMAINE POLITIQUE
FRANCE *
L’attentat. — La douloureuse réprobation
qu’a soulevé dans toute la France le lâche atten
tat, commis samedi dernier à la Chambre, nous
eût certes dispensé de tout commentaire, si cer
tains esprits réactionnaires n’avaient essayé de
faire croire qu’il existe, dans notre pays, une or
ganisation anarchiste puissante. Qu’on se rassure,
de pareilles sociétés ne sont nées qu’hier, elle ne
sont que le produit de l'imagination de quelques
timorés de la haute finance.
L’attentat du Palais-Bourbon est l'oeuvre d’un
seul — encore cet homme est-il plus un fou qu’un
anarchiste militant. Il eut suffi, comme l’a jiiste-
tement fait remarquer M. Goblet, de la présence
à l’entrée des tribunes, d’un agent de la sûreté
qui eut, certes, reconnu dans Vaillant, un dange
reux malfaiteur, condamné plusieurs fois pour
vol et supçonné d’avoir professé jadis des doctri
nes violentes, pour empêcher de së produire le
crime qui a fait la joie du Centre et de la Droite.
Car cet attentat que nous réprouvons, a été
salué par la presse réactionnaire et en particulier
par M. Arthur Meyer, par le cri de c'est excellent !
« Nous allons avoir une réaction formidable. L’é
vénement d’aujourd’hui est excellent pour préci
piter les choses. x>
Quoi qu’il en soit, pour nous socialistes, qui
condamnons aujourd’hui — comme nous les avons
du reste toujours condamnés — ces procédés cri-,
minels, stupides et lâches, les agressions d’hier
nous animeront plus encore, s’il est possible, à
continuer l’organisation du prolétariat, car nous
savons que c’est en groupant les souffrants et les
déshérités de l’ordre social actuel que nous les
arracherons le plus sûrement aux impulsions du
crime ou au délire des vengeances individuelles.
Depuis longtemps les socialistes s’appliquent
par l’instruction des classes laborieuses à combat
tre et à déraciner l’anarchisme. Ils y parviendront
lorsque ces cerveaux troublés, suffisamment éclai
rés, auront compris que loin de faire progresser la
cause du peuple, loin de servir les légitimes
revendications ouvrières, les manifestations cri
minelles des propagandistes par le fait, déchaî
nent toujours les plus formidables et déplorables
réactions, marquant ainsi un temps d’arrêt dans la
marche en avant de l’affranchissement démocra
tique.
*
Y Y
La Peur. — Après l’explosion, la Chambre
avait été frappée de stupeur. Les deux présidents
avaient paru calmes. A part le départ précipité de
la Droite — assez éprouvée du reste — et de nom
breux gouvermentaux qui y confinent, la majorité
des progressistes, des radicaux de l’extrême gau
che et l’union socialiste entière étaient restés en
séance. M. Casimir Périer déclare que le gouver
nement ayant à sa disposition des lois suffisantes
pour punir les coupables, il saurait les appliquer.
On s’attendait donc lundi à la discussion du pro
jet d’enquête sur les grèves du Nord déposé par le
citoyen Basly.
Quel n’a pas été l’étonnement de tous lorsqu’on
a vu le président du Conseil apporter à la tribune
quatre projets de loi. L’un contre la presse ; l’autre
contre les associations de malfaiteurs ; le 3 e ten
dant à réglementer la fabrication et l’usage des
substances explosibles ; le 4 B à renforcer la
police.
Tous sont, d’après M. Casimir Périer, dirigés
contre les anarchistes.
Chaque fois qu’un projet de loi se présente de
vant le Parlement, il est d’usage de le renvoyer
devant les commissions, qui l’étudient sérieuse
ment, le discutent, et font ensuite un rapport con
cluant, soit à son rejet, soit à son acceptation.
Malheureusement, le Cabinet qui avait essuyé
deux défaites — c’est-à-dire deux majorités ridi
cules —voulait prendre une éclatante revanche.
Il lui fallait une discussion immédiate.
Un vote tiré à la Chambre le surlendemain
d’une explosion, sur un projet de loi soi-disant
fait pour réprimer les tendances anarchistes, de
vait certes réunir une écrasante majorité.
M. Casimir Périer voulait se tailler un ordre du
jour de confiance dans les débris de la bombe.
C’était canaille mais très habile. Le tour a parfai
tement été joué.
Il était imposssible de demander l’urgence pour
le projet concernant les associations de malfai
teurs. Dans cette proposition, le gouvernement
assimile en effet les groupements anarchistes aux
vulgaires associations de bandits pour le vol ou
pour le pillage. L’anarchisme n’étant pas organisé
en Fi-aru - , il est évident que cette loi est parfaite
ment inutile ou du moins déplacée. Elle eut été
certes renvoyée pour plus amples informations
aux trop fameuses commissions chères à M. J.
Siegfried.
Demander à la Chambre de réglementer immé
diatement la fabrication et l’usage des substances
explosibles était impossible.
Personne n’ignore, au Havre, que de nombreux
députés, les plus influents parmi les gouverne
mentaux, ont d’immenses capitaux engagés dans
des établissements industriels où l’on fabrique
tous les explosifs connus.
Une trop sévère réglementation dans la vente
•ou la détention de ces matières leur porterait cer
tainement préjudice, aussi n’auraient-ils pas vou
lu s’engager, sans avoir longuement discuté le
projet du gouvernement.
Tout le monde notamment connaît la toute puis
sance de la Société de Dynamite qui possède une
usine à Ablon, près d’Honfleur, et chacun sait le
rôle qu’ont joué scs administrateurs, tous députés,
ou membres du gouvernement, lors de la discus
sion au cours de la précédente législature, d’un
projet tendant à réglementer ces établissements.
Jusqu’à ce jour, leur influence a été assez forte
pour faire repousser tout contrôle.
Restait deux projets : l’un tendant à renforcer
la police, l’autre à restreindre la liberté de la
presse.
Les crédits demandés pour le premier étaient
trop considérables pour que la Chambre les ait
accordés sans examen. On eut certes demandé un
rapport.
Seule, la loi sur la presse, présentée d’une façon
mensongère comme une mesure prise contre les
anarchistes pouvait être votée immédiatement.
M. Casimir Périer n’hésita pas, il concentra tous
ses efforts sur ce point.
Dopuy avait agité jadis le drapeau rouge ;• son
successeur fit détonner la dynamite.
Il a exploité la peur.
*
Y Y
Le Pétard. — Contrairement à son habitude
— ne rg.ta pas — Droite, Centre, progressistes et
certains radicaux tièdes tremblèrent' comme des
feuilles. 'Bout avait été calculé ; la mise en scène
était splendide.
L’effort du gouvernement fut tenté ver£ 4 h. 1/2,
heure à laquelle le samedi, éclatait la bombe.
La secousse nerveuse de l’avant-veille les ébran
la de nouveau. A cet instant tous revirent menta
lement l’éclair bleu qui précéda l’explosion. Ils
avaient peur. 400 votèrent.
On ne peut dire, votèrent pour le ; projet du gou
vernement, car ils ne le connaissaient pas. On
leur eut demandé de voter la peine capitale contre
tous les citoyens réputés anarchistes qu’ils l’eus
sent certes fait.
Ce n’est pas que nous pensions, tons les projets
de M. Casimir Périer absolument inutiles ; certes
non, mais une loi aussi importante que celle sur
la presse — loi que la précédente législature a re
fusé de voter — demandait au moins quelques
heures de rédexion et surtout de discussion.
« Mais voilà, la frousse,l’horrible frousse, com
me dit Paul de Cassagnac —- ce n’est cependant
pas un ami des anarchistes —• les avait tous
saisis : comme un choc en retour.
« C’est fâcheux, très fâcheux, car s’il faut s’ar
mer et se bien armer même contre les bandits qui
menacent la société ; s’il faut les poursuivre à ou
trance ; il faudrait au moins un tant soit peu de
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent. la ligne
Réclames . 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
V.:
dignité dans l’examen des procédés législatifs à
employer. Il ne faudrait pas trop avoir l’air d’être
ahuri par la peur ; car on s’exposait à friser le ri
dicule.
« D’autant que les crimes des anarchistes, y
compris ceux de Ravacliol et de Léauthier, sont
presque tous des actes personnels, sans complices,
conçus par de hideux monomanes et qu’aucune
législation ne saura empêcher.
« Et il n’est pas bon, en bâclant des lois répressi
ves, avec tant de précipitation, de faire croire que
toute la France est menacée de sauter daas les 24
heures.
« D’abord ce n’est pas vrai.
« Et puis, ce serait vrai, nous le répétons, qu’on
ne serait pas excusable davantage de légiférer
ainsi, en courant à perdre haleine. »
R. J.
M. SIEGFRIED Â LA CHAMBRE
Dans ses votes, du 4 au II décembre, M. Jules
Siegfried s’est montré l’homme-lige du gouver
nement. Sans instruction politique, sans édu
cation parlementaire, manquant d'idées et de con
victions, le représentant de la bourgeoisie capita
liste havraise a toujours voté et votera ■jusqu’au
jour, trois fois heureux, où le corps électoral,
suffisamment éclairé, aura fait justice de tous ces
financiers pseudo-démocrates, avec le président
du Conseil quel qu’il soit.
M. J. Siegfried qui crie aujourd’hui — pas bien
fort il est vrai — « Vive la République ! », clame
rait très haut demain : « Vive le Roi T ». si les
prophéties de M. Arthur Meyer venaient à se
réaliser, ou « Vive l’Empereur !» si la légende
napoléonnienne, quittant un instant le théâtre,
venait à prendre corps au Palais-Bourbon. C’est
l’homme de toutes les reculades, de toutes les
réactions ; en un mot, c’est un gouvernemental,
c’est-à-dire une machine à voter, un automate.
M. Félix Faure, son digne collègue, a parfois
des velléités de révolte — peut-être me direz-vous
parce qu’il est mécontent de s’être vu oublié lors
de la dernière distribution de portefeuilles — ainsi
nous l’avons vu voter contre le gouvernement lors
de la validation de M. Mirman. Chez M. Siegfried,
au contraire, la soumission est complète. C’est ce
qu’on peut appeler un bon claqueur parlement
taire.
Aussi, président de la Chambre et président du
Conseil sont-ils contents de lui.
Il est vraiment malheureux pour la ville du
Havre que son représentant ait commis, lors de
son passage au ministère, d’immortelles gaffes efc
compromis la défense nationale, sans quoi notre
cité aurait peut-être l’honneur —■ personne ne
voulant accepter quelque portefeuille ministériel
— de voir l’homme clés Açores paraître dans
quelque future combinaison où il y aurait un vide
à remplir, un trou à boucher, constituant ainsi ce
qu’on appelle en bon langage parlementaire un
ministre d’occasion. Nous savions, par certaines
histoires de la précédente législature, que le
représentant de la première circonscription n’était
pas précisément un matamore ; mais nous espé
rions que les qualités de sa race — qualités
souvent préjudiciables aux intérêts français —
pourraient pour cette fois lui rendre service. Nous
pensions qu’en véritable homme du Nord, il
conserverait son sang-froid et ne se joindrait pas
à cette bande de timorés, de déséquilibrés, qui,
le soir même de l’affreux attentat de samedi,
parlaient de repressions préventives et féroces.
Malheureusement, ce qu’on avait pris pour du
sang-froid, n’était qu’une paralysie passagère,
qu’une anémie cérébrale consécutive à l’ébranle
ment nerveux provoqué par l’explosion, et nous
avons été témoins lundi d’une manifestation
honteuse de la peur, d’uu vote qui est et restera
unique dans toute l’histoire parlementaire.
Le gouvernement réactionnaire, qui a pour chef
Casimir Périer, reniant ses parolès de la veille et
agitant le spectre sanglant de l’anarchie, porte
atteinte à la liberté individuelle en réclamant une
révision immédiate des lois sur la presse. En dépit
de MM. Jullien et Pourquery de Boisserin qui
essaient, par de sages prépositions, de conjurer
Faffollement qui s’empare de la majorité des
députés et qui peut nous conduire à un désastre,
le projet du gouvernement, sans discussion, après
une simple lecture que le bruit empêche d’entendre,
est voté par 400 voix contre 63.
Nous saluons ces braves qui se sont abstenus
ou qui ont voté contre, donnant ainsi à cette
majorité affolée, effarée, tremblants de peur, qui
compte dans ses rangs MM. F. Faure et J.
Siegfried, une leçon dont l’histoire leur tiendra
compte.
, Rien ne peut dépeindre Faffollement de ces
hommes, jetant à chaque instant les regards sur
les tribunes vides d’où ils croyaient encore voir
partir des bombes.
Il y a eu, en ce moment, en présence des corps
diplomatiques, un complet abandon de la dignité
nationale. Quatre cents députés ont foulé
pieds l’honneur de la France.
DIX CENTIMES LE NUMERO
Réveil
3 e Année — 28 ïvimaive An 162 — N° 123/1
Havre
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABOIEMENTS
Le Havre
Départements
UN an six MOIS
5 fr. 3 fr.
6 fr. 3 50
AMmiSTMTIOf & RÉDACTION
15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
LE RÉVEIL DU I1A VRE paraît tous les Samedis
LA
A LA CHAMBRE
A l’heure où nous écrivons ces lignes il est
déjà facile de prévoir quel sera le sort fait par
la Chambre à la demande d’enquête sur les
Grèves présentée à la tribune par Basly.
Le gouvernement, savant exploiteur d’un
crime auquel certains préfets de police ne sont
pas étrangers, a enfin conquis sa majorité et
entend s’en servir. Il n’y a pas, pour le mo
ment, à se faire d’illusions sur ce point. Les
400 réactionnaires de lundi se retrouveront
chaque fois qu’il y aura une motion socialiste
à combattre.
Mais les vrais républicains se lasseront peut-
être de voir les remueurs d’idées de la fin de
l’Empire s’effaroucher du développement ra
tionnel de leurs doctrines, et barrer au risque
d’abominables catastrophes, la marche du
progrès.. Ils se souviendront que parmi les
ataxiques qui légifèrent au Luxembourg, que
parmi les illustres gâteux des deux Chambres,
il y a les révolutionnaires d’aritan, intransi
geants adversaires^du pouvoir jusqu’au jour
CÙ ils en devinrent ■les réactionnaires pos
sesseurs.
Tout le monde pourra constater que, depuis
20 ans, non seulement on s’en tient à de vaines
promesses, mais encore on ne laisse échapper
aucune occasion de reculer. Les républicains
d’aujourd’hui vivent dans la crainte des idées
qui leur ont donné la victoire. Ils ont parlé,
ils ont écrit alors que la fausse stabilité de
l’empire semblait reculer bien loin dans l’a
venir le moment de l’action. Mais maintenant
qu’ils sont les maîtres, maintenant qu’on les
somme d'accomplir ce que jadis ils ont pro
mis, ils éludent toute occasion qui se présente
d’appliquer les idées qu’ils avaient professées
dans l’opposition.
Ignorants de l'histoire, croient-ils donequ’il
soit si facile de tailler une part ridicule au
peuple ?
Qu’ils l’essayent donc ! Qu’ils portent une
main sacrilège sur cette gloire pure de la
République : la liberté des écrits ! Qu’ils
châtrent volontairement notre loi scolaire,
joyau légal difficilement acquis, toujours inap
pliqué ! Qu’au mépris de la loi ils chargent les
mineurs et leur refusent la protection des pou
voirs publics î
De tout cela nous ne faisons que rire, car
il n’appartient pas à une poignée d’atrophiés
et de repus de chasser le peuple après l’avoir
invité au grand banquet.
En face de la réaction présente, conscients
de notre force, nous ne devrons même pas nous
indigner.
Il nous suffira de montrer aux Français leurs
maîtres dans toute leur malpropre hypocrisie,
et de dire dans chaque circonscription où fut
élu un réactionnaire : Votre élu s’est dit répu
blicain ; il en a menti ! Il s’est dit ami du
peuple ; en toute occasion il le trahit et l’op
prime.
Four nous, nous nous efforcerons, dans la
première circonscription du Havre, de montrer
sous leur vrai jour les manœuvres louches de
M. Siegfried. Nous commenterons ses votes et
nous exposerons le tort que chacun d’entre
eux fait à la République, sans laisser dans
l'ombre certaines propositions que l’on passe
toutes faites à ce Romain du théâtre gouverne
mental, et qu’en domestique fidèle il s’efforce
de jeter dans les jambes des partis avancés.
C’est ici le moment de parler de son rôle
clans la réunion des républicains de gouver
nement tenue le Vendredi 8 Décembre au
sujet de la proposition d’enquête sur les grèves.
Ce jour là M. Georges Graux parla d’op
poser à la demande de Basly une proposition
due à Vinitiative de M. Siegfried, et tendant à
créer une grande commission du travail qui
ferait des enquêtes, si elle le jugeait nécessaire,
sur les projets dont elle serait saisie.
La commission eût nécessairement été
choisie par la majorité opportuniste, composée
de la fine fleur du parti, et eût naturellement
opposé un silence systématique à toute motion
non gouvernementale. C'était l’enterrement
pur et simple des revendications ouvrières.
Certes, nous savons que M. Siegfried à en
j uger par ses gaffes quotidiennes, est incapable
d’un si profond machiavélisme, nous savons
même parfaitement d’où venait le projet, mais
il n’en reste pas moins établi que parmi ses
amis, M. Siegfried est considéré comme l’homme
à tout faire, facile à jeter dans toutes les aven
tures louches auxquelles certains hommes,
soucieux de leur honorabilité, n’osent prendre
directement part.
En passant, nous félicitons M. Félix Faure
d’avoir nettement déclaré qu’il suffisait, dans
l’espèce, de rester sur le terrain de l’entente
avec le gouvernement, « car l’on ne peut,
disait-il, approuver les coupes sombres faites
par les compagnies, si réellement elles ont
eu lieu ».
Il est bien entendu qu’en tant qu’ « oppor
tuniste » et « gouvernemental » M. Félix
Faure est notre ennemi politique, mais la
stricte impartialité nous oblige à reconnaître
qu’il ne môle jamais son nom aux manœuvres
douteuses du genre de celle dont nous venons
de parler.
Un dernier mot. Pourquoi M. Siegfried n’a-
t-il pas eu le courage de présenter lui-même
son projet à la réunion de vendredi dernier ?
M. G.
SEMAINE POLITIQUE
FRANCE *
L’attentat. — La douloureuse réprobation
qu’a soulevé dans toute la France le lâche atten
tat, commis samedi dernier à la Chambre, nous
eût certes dispensé de tout commentaire, si cer
tains esprits réactionnaires n’avaient essayé de
faire croire qu’il existe, dans notre pays, une or
ganisation anarchiste puissante. Qu’on se rassure,
de pareilles sociétés ne sont nées qu’hier, elle ne
sont que le produit de l'imagination de quelques
timorés de la haute finance.
L’attentat du Palais-Bourbon est l'oeuvre d’un
seul — encore cet homme est-il plus un fou qu’un
anarchiste militant. Il eut suffi, comme l’a jiiste-
tement fait remarquer M. Goblet, de la présence
à l’entrée des tribunes, d’un agent de la sûreté
qui eut, certes, reconnu dans Vaillant, un dange
reux malfaiteur, condamné plusieurs fois pour
vol et supçonné d’avoir professé jadis des doctri
nes violentes, pour empêcher de së produire le
crime qui a fait la joie du Centre et de la Droite.
Car cet attentat que nous réprouvons, a été
salué par la presse réactionnaire et en particulier
par M. Arthur Meyer, par le cri de c'est excellent !
« Nous allons avoir une réaction formidable. L’é
vénement d’aujourd’hui est excellent pour préci
piter les choses. x>
Quoi qu’il en soit, pour nous socialistes, qui
condamnons aujourd’hui — comme nous les avons
du reste toujours condamnés — ces procédés cri-,
minels, stupides et lâches, les agressions d’hier
nous animeront plus encore, s’il est possible, à
continuer l’organisation du prolétariat, car nous
savons que c’est en groupant les souffrants et les
déshérités de l’ordre social actuel que nous les
arracherons le plus sûrement aux impulsions du
crime ou au délire des vengeances individuelles.
Depuis longtemps les socialistes s’appliquent
par l’instruction des classes laborieuses à combat
tre et à déraciner l’anarchisme. Ils y parviendront
lorsque ces cerveaux troublés, suffisamment éclai
rés, auront compris que loin de faire progresser la
cause du peuple, loin de servir les légitimes
revendications ouvrières, les manifestations cri
minelles des propagandistes par le fait, déchaî
nent toujours les plus formidables et déplorables
réactions, marquant ainsi un temps d’arrêt dans la
marche en avant de l’affranchissement démocra
tique.
*
Y Y
La Peur. — Après l’explosion, la Chambre
avait été frappée de stupeur. Les deux présidents
avaient paru calmes. A part le départ précipité de
la Droite — assez éprouvée du reste — et de nom
breux gouvermentaux qui y confinent, la majorité
des progressistes, des radicaux de l’extrême gau
che et l’union socialiste entière étaient restés en
séance. M. Casimir Périer déclare que le gouver
nement ayant à sa disposition des lois suffisantes
pour punir les coupables, il saurait les appliquer.
On s’attendait donc lundi à la discussion du pro
jet d’enquête sur les grèves du Nord déposé par le
citoyen Basly.
Quel n’a pas été l’étonnement de tous lorsqu’on
a vu le président du Conseil apporter à la tribune
quatre projets de loi. L’un contre la presse ; l’autre
contre les associations de malfaiteurs ; le 3 e ten
dant à réglementer la fabrication et l’usage des
substances explosibles ; le 4 B à renforcer la
police.
Tous sont, d’après M. Casimir Périer, dirigés
contre les anarchistes.
Chaque fois qu’un projet de loi se présente de
vant le Parlement, il est d’usage de le renvoyer
devant les commissions, qui l’étudient sérieuse
ment, le discutent, et font ensuite un rapport con
cluant, soit à son rejet, soit à son acceptation.
Malheureusement, le Cabinet qui avait essuyé
deux défaites — c’est-à-dire deux majorités ridi
cules —voulait prendre une éclatante revanche.
Il lui fallait une discussion immédiate.
Un vote tiré à la Chambre le surlendemain
d’une explosion, sur un projet de loi soi-disant
fait pour réprimer les tendances anarchistes, de
vait certes réunir une écrasante majorité.
M. Casimir Périer voulait se tailler un ordre du
jour de confiance dans les débris de la bombe.
C’était canaille mais très habile. Le tour a parfai
tement été joué.
Il était imposssible de demander l’urgence pour
le projet concernant les associations de malfai
teurs. Dans cette proposition, le gouvernement
assimile en effet les groupements anarchistes aux
vulgaires associations de bandits pour le vol ou
pour le pillage. L’anarchisme n’étant pas organisé
en Fi-aru - , il est évident que cette loi est parfaite
ment inutile ou du moins déplacée. Elle eut été
certes renvoyée pour plus amples informations
aux trop fameuses commissions chères à M. J.
Siegfried.
Demander à la Chambre de réglementer immé
diatement la fabrication et l’usage des substances
explosibles était impossible.
Personne n’ignore, au Havre, que de nombreux
députés, les plus influents parmi les gouverne
mentaux, ont d’immenses capitaux engagés dans
des établissements industriels où l’on fabrique
tous les explosifs connus.
Une trop sévère réglementation dans la vente
•ou la détention de ces matières leur porterait cer
tainement préjudice, aussi n’auraient-ils pas vou
lu s’engager, sans avoir longuement discuté le
projet du gouvernement.
Tout le monde notamment connaît la toute puis
sance de la Société de Dynamite qui possède une
usine à Ablon, près d’Honfleur, et chacun sait le
rôle qu’ont joué scs administrateurs, tous députés,
ou membres du gouvernement, lors de la discus
sion au cours de la précédente législature, d’un
projet tendant à réglementer ces établissements.
Jusqu’à ce jour, leur influence a été assez forte
pour faire repousser tout contrôle.
Restait deux projets : l’un tendant à renforcer
la police, l’autre à restreindre la liberté de la
presse.
Les crédits demandés pour le premier étaient
trop considérables pour que la Chambre les ait
accordés sans examen. On eut certes demandé un
rapport.
Seule, la loi sur la presse, présentée d’une façon
mensongère comme une mesure prise contre les
anarchistes pouvait être votée immédiatement.
M. Casimir Périer n’hésita pas, il concentra tous
ses efforts sur ce point.
Dopuy avait agité jadis le drapeau rouge ;• son
successeur fit détonner la dynamite.
Il a exploité la peur.
*
Y Y
Le Pétard. — Contrairement à son habitude
— ne rg.ta pas — Droite, Centre, progressistes et
certains radicaux tièdes tremblèrent' comme des
feuilles. 'Bout avait été calculé ; la mise en scène
était splendide.
L’effort du gouvernement fut tenté ver£ 4 h. 1/2,
heure à laquelle le samedi, éclatait la bombe.
La secousse nerveuse de l’avant-veille les ébran
la de nouveau. A cet instant tous revirent menta
lement l’éclair bleu qui précéda l’explosion. Ils
avaient peur. 400 votèrent.
On ne peut dire, votèrent pour le ; projet du gou
vernement, car ils ne le connaissaient pas. On
leur eut demandé de voter la peine capitale contre
tous les citoyens réputés anarchistes qu’ils l’eus
sent certes fait.
Ce n’est pas que nous pensions, tons les projets
de M. Casimir Périer absolument inutiles ; certes
non, mais une loi aussi importante que celle sur
la presse — loi que la précédente législature a re
fusé de voter — demandait au moins quelques
heures de rédexion et surtout de discussion.
« Mais voilà, la frousse,l’horrible frousse, com
me dit Paul de Cassagnac —- ce n’est cependant
pas un ami des anarchistes —• les avait tous
saisis : comme un choc en retour.
« C’est fâcheux, très fâcheux, car s’il faut s’ar
mer et se bien armer même contre les bandits qui
menacent la société ; s’il faut les poursuivre à ou
trance ; il faudrait au moins un tant soit peu de
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent. la ligne
Réclames . 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
V.:
dignité dans l’examen des procédés législatifs à
employer. Il ne faudrait pas trop avoir l’air d’être
ahuri par la peur ; car on s’exposait à friser le ri
dicule.
« D’autant que les crimes des anarchistes, y
compris ceux de Ravacliol et de Léauthier, sont
presque tous des actes personnels, sans complices,
conçus par de hideux monomanes et qu’aucune
législation ne saura empêcher.
« Et il n’est pas bon, en bâclant des lois répressi
ves, avec tant de précipitation, de faire croire que
toute la France est menacée de sauter daas les 24
heures.
« D’abord ce n’est pas vrai.
« Et puis, ce serait vrai, nous le répétons, qu’on
ne serait pas excusable davantage de légiférer
ainsi, en courant à perdre haleine. »
R. J.
M. SIEGFRIED Â LA CHAMBRE
Dans ses votes, du 4 au II décembre, M. Jules
Siegfried s’est montré l’homme-lige du gouver
nement. Sans instruction politique, sans édu
cation parlementaire, manquant d'idées et de con
victions, le représentant de la bourgeoisie capita
liste havraise a toujours voté et votera ■jusqu’au
jour, trois fois heureux, où le corps électoral,
suffisamment éclairé, aura fait justice de tous ces
financiers pseudo-démocrates, avec le président
du Conseil quel qu’il soit.
M. J. Siegfried qui crie aujourd’hui — pas bien
fort il est vrai — « Vive la République ! », clame
rait très haut demain : « Vive le Roi T ». si les
prophéties de M. Arthur Meyer venaient à se
réaliser, ou « Vive l’Empereur !» si la légende
napoléonnienne, quittant un instant le théâtre,
venait à prendre corps au Palais-Bourbon. C’est
l’homme de toutes les reculades, de toutes les
réactions ; en un mot, c’est un gouvernemental,
c’est-à-dire une machine à voter, un automate.
M. Félix Faure, son digne collègue, a parfois
des velléités de révolte — peut-être me direz-vous
parce qu’il est mécontent de s’être vu oublié lors
de la dernière distribution de portefeuilles — ainsi
nous l’avons vu voter contre le gouvernement lors
de la validation de M. Mirman. Chez M. Siegfried,
au contraire, la soumission est complète. C’est ce
qu’on peut appeler un bon claqueur parlement
taire.
Aussi, président de la Chambre et président du
Conseil sont-ils contents de lui.
Il est vraiment malheureux pour la ville du
Havre que son représentant ait commis, lors de
son passage au ministère, d’immortelles gaffes efc
compromis la défense nationale, sans quoi notre
cité aurait peut-être l’honneur —■ personne ne
voulant accepter quelque portefeuille ministériel
— de voir l’homme clés Açores paraître dans
quelque future combinaison où il y aurait un vide
à remplir, un trou à boucher, constituant ainsi ce
qu’on appelle en bon langage parlementaire un
ministre d’occasion. Nous savions, par certaines
histoires de la précédente législature, que le
représentant de la première circonscription n’était
pas précisément un matamore ; mais nous espé
rions que les qualités de sa race — qualités
souvent préjudiciables aux intérêts français —
pourraient pour cette fois lui rendre service. Nous
pensions qu’en véritable homme du Nord, il
conserverait son sang-froid et ne se joindrait pas
à cette bande de timorés, de déséquilibrés, qui,
le soir même de l’affreux attentat de samedi,
parlaient de repressions préventives et féroces.
Malheureusement, ce qu’on avait pris pour du
sang-froid, n’était qu’une paralysie passagère,
qu’une anémie cérébrale consécutive à l’ébranle
ment nerveux provoqué par l’explosion, et nous
avons été témoins lundi d’une manifestation
honteuse de la peur, d’uu vote qui est et restera
unique dans toute l’histoire parlementaire.
Le gouvernement réactionnaire, qui a pour chef
Casimir Périer, reniant ses parolès de la veille et
agitant le spectre sanglant de l’anarchie, porte
atteinte à la liberté individuelle en réclamant une
révision immédiate des lois sur la presse. En dépit
de MM. Jullien et Pourquery de Boisserin qui
essaient, par de sages prépositions, de conjurer
Faffollement qui s’empare de la majorité des
députés et qui peut nous conduire à un désastre,
le projet du gouvernement, sans discussion, après
une simple lecture que le bruit empêche d’entendre,
est voté par 400 voix contre 63.
Nous saluons ces braves qui se sont abstenus
ou qui ont voté contre, donnant ainsi à cette
majorité affolée, effarée, tremblants de peur, qui
compte dans ses rangs MM. F. Faure et J.
Siegfried, une leçon dont l’histoire leur tiendra
compte.
, Rien ne peut dépeindre Faffollement de ces
hommes, jetant à chaque instant les regards sur
les tribunes vides d’où ils croyaient encore voir
partir des bombes.
Il y a eu, en ce moment, en présence des corps
diplomatiques, un complet abandon de la dignité
nationale. Quatre cents députés ont foulé
pieds l’honneur de la France.
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