Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1893-11-04
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 04 novembre 1893 04 novembre 1893
Description : 1893/11/04 (N117). 1893/11/04 (N117).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263316j
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
ORGANE RÉPUBLICAIN
PRIX DES ABONNEMENTS
UN AN
Le Havre 5 fr.
Départements 6 fr.
|| ' ADMINISTRATION & RÉDACTION
six MOIS j|l 15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
3 fr. b ==========
3 50 | LE RÉVEIL DU HA VRE paraît tous les Samedis
L’Offensive Française
■
PRIX DES INSERTIONS :
Annonces 25 cent, la ligne
Réclames 50 cent, la ligne
On traite à Forfait
La Fenr
Nous informons nos abonnés que pour
nous couvrir du montant du prix de leur
abonnement, nous leur ferons parvenir
très prochainement, par la voie de la poste,
leur quittance de renouvellement.
L’OFFENSIVE FRANÇAISE
(Suite)
MARINE
Un chiffre de cuirassés, d’avisos et de torpilleurs
pouvant supporter la comparaison avec les res
sources navales de n’importe quelle puissance du
bassin de la Méditerranée.
En cas de guerre, l’Algérie fournirait :
1® Deux corps complets, 50,000 fantassins, à
jeter sur le continent européen ;
2° Une flotte autonome, c’est-à-dire indépen
dante de la marine métropolitaine, constituée de
telle sorte qu’elle soit en mesure non seulement
de couvrir les ports algériens, mais encore de
chercher l’ennemi partout où besoin sera ;
3* Un ensemble de moyens militaires et com
merciaux, ceux-ci réquisitionnés d’avance, pour
transporter en bloc 60,000 hommes de toutes armes
avec le matériel organique.
Tel e« f dans ses orandps ligne*, le tableau des
ressources africaines que la France peut mettre
en œuvre contre ses ennemis.
Depuis un demi-siècle, nos troupes, toujours
sur le qui-vive pour repousser une incursion pos
sible des nomades, tournent le dos à la Méditer
ranée et portent leurs avant-gardes vers le Sud,
en pleine mer du Sahara. Le péril existe encore
peut-être, mais à coup sûr largement diminué. Le
contact journalier de l’élément européen transforme
peu à peu le caractère, les idées et les mœurs de
la population arabe. Une nouvelle société s’élève
sur les ruines de l’ancienne qui n’aura ni sa
rudesse native, ni ses haines vivaces aujourd’hui
bien émoussées. Le peuple conquis est mûr pour
la naturalisation. La meilleure méthode consiste
rait à édicter une loi d’après laquelle tout indigène
comptant quinze années de service jouirait ipso
facto des droits et prérogatives attachés au titre
de citoyen français. Cette solution s’impose; il
faudra la mettre en pratique un peu plus tôt un
peu plus tard. Nous pouvons, sans inconvénient,
alléger les frontières du désert et renverser bout
pour bout la répartition actuelle. Les trois quarts
des forces viendront se profiler sur les collines du
Tell, à proximité des ports, dans un rayon très
court, afin que l’embarquement s’exécute avec
toute la célérité voulue.
Opérations préparatoires
Sur mer :
1 er jour. — Le groupe actif de la flotte croise
dans les parages Siciliens.
2 e et 3° jours. — Visite des points principaux.
Bombardement.
4 e jour. — Marche vers le Nord pour rallier en
Corse les cuirassés de Toulon et tenter une atta
que sur la ligne Naples-Maddalena-La Spezzia-
Gènes.
5 e jour et suivants. La jonction est faite.
Recherche des navires ennemis. Démonstrations
multiples. Ruptures des chemins de fer littoraux!
Sur terre :
1 er , 2® et 3® jours. — Concentration et embar
quement des troupes.
4 e jour. — Départ du convoi sous l’escorte des,
monstres marins ■ une nuée de torpilleurs — et
la deuxième fraction des cuirassés disponibles.
5 9 jour. — L’expédition touche les côtes de la
Sicile. •
6 e et 7 e jours. — Descente.
8 e et 9 e jours. — Installation.
10 e jour. — Commencement des manœuvres.
Je viens de copier mot pour mot une page de
T ite-Live. — Il faudra relire soigneusement les
classiques.
L’intervention du facteur africain dans les luttes
continentales engendrera deux conséquences éga
lement désastreuses pour l’Italie :
1* Les « Dandolos » incapables de soutenir le
combat, ne bougent pas de leurs refuges naturels.
La mer est libre. Nous pouvons évoluer tranquil
lement des ports liguriens à l’Adriatique, ruiner
la marine marchande, dévaster les côtes et pré
parer la descente sur tous les points. La terreur
qu’inspiraient autrefois les corsaires barbaresques
va réapparaître sous une nouvelle forme, et les
Presqu’iliôtes resteront hypnotisés par la vision
menaçante de la redoutable épée algérienne sus
pendue sur leurs têtes ;
2 ° L’armée de terre est désorganisée. Je pose
en principe que les troupes des régions lombardes
doivent se suffire à elles-mêmes, la Péninsule
proprement dite n’ayant pas trop de ses ressources
pour défendre 2,000 kilomètres de côtes et tenir
tête aux assaillants.
En dehors des pertes matérielles très considé
rables, il convient de retenir aussi l’effet moral
que- produiront les allures insolentes de l’offensive
algérienne. Cette canonnade qui tonne à Girgenti
et dont les échos de la Fouille répercutent les
grondements ne va-t-elle pas affoler et glacer
d’effroi nos ennemis ? La Sicile au pouvoir des
Fi ançais ! La Sicile, deuxième cœur de la Pénin
sule, voyant après un intervalle de vingt-deux
siècles les bandes carthaginoises pousser leur cri
de guerre au pied de l’Erix et sur les coteaux de
Syracuse 1 Les Barcas tressailliront dans la tombe.
Il est à peine besoin d’ajouter que l’instrument
d’offensive maritime réalisera le type de la per
fection ahsiOkift le je n ,r où U ■'“''On'. (Jv» Miéï. .ce
Bosphore aquitanique, portera non seulement des
torpilleurs et des avisos mais encore des cuirassés.
Nos ressources navales se trouvent fatalement
coupées en deux : groupe de l’Océan et groupe de
la Méditerranée. La concentration vers le Nord
ou vers le Sud ne peut se faire qu’en empruntant
le détroit d'Hercule tenu par les canons anglais,
c’est-à-dire, ennemis. Toujours et partout, nos
hommes de mer, égaux, sinon supérieurs à leurs
adversaires, ont été dominés, écrasés, vaincus
d’avance par l’incurable faiblesse résultant de la
division des forces. Les flottes françaises réunies
en quelques jours, silencieusement, à l’improviste,
soit dans la Manche, la mer d’Irlande ou la Bal
tique, soit près de Gênes, la Spezzia, Malte, Cor
fou, Alexandrie ou la Corne d’Or, défieront par la
rapidité foudroyante des manœuvres, par la pré
cision et l’intensité des attaques, les efforts de
toute coalition si multiple qu’elle se présente. La
Méditerranée sera vraiment alors un lac français,
le mare nostrum , personne n’y puisera une cuil
lerée d’eâü sans notre permission.
De Tende à Modane, la configuration envelop
pante du massif alpestre favorise les attaques
françaises, pourvu qu’elles se produisent le cin
quième jour qui suivra le signal des hostilités.
La tâche de notre armée d’Italie est bien simple :
occuper l’ennemi pendant un mois et .lui interdire
la route de Lyon. Quant à l’itinéraire Martigny-
Genève, on le protège par une offensive impétueuse
sur le Tanaro. Au lieu de nous tenir le nez en l’air,
les bras oroisés, ce qui n’est pas une méthode de
guerre mais la négation même de la guerre, nous
dirigeons la pointe de l’épée vers le visage de
l’adversaire. Les généraux italiens regardent au
mont Blanc, forçons-les à venir défendre en toute
hâte les défilés de la Ligurie. La concentration
des Transalpins sera longue et laborieuse ; seules '
les unités de la vallée padane peuvent s’agglomérer
dans un délai convenable. Les inspirateurs de la
Quadruple-Alliance ne se font pas d’illusion sur
l’apport social de la Péninsule ; ils lui destinent
le rôle du frelon qui bourdonnera à nos oreilles.
Répartition des troupes :
Deux corps occupent la ligne Isère-Genève ;
trois corps pénètrent par toutes les fissures entre
Largentière et Sospel.
E. MORAND.
. —b»——
LA PEUR
X.X., Républicain progressiste.
(Affiche électorale).
'Nous relevons dans une grande feuille pari
sienne un article de Gerville-Réache, où se trou
vent exposées les grandes lignes de la future
politique des progressistes.
Disons-le tout de suite, rien n’est plus préju
diciable aux véritables intérêts du peuple, rien
n’est plus contraire aux idées socialistes, que ce
pamphlet hypocrite dont chaque ligne sue la
peur. •
Quand on- cherche dans l’histoire quel fut
l’origine des divers partis qui, actuellement, se
disputent la suprématie politique, on trouve tou
jours, comme point de séjour, une idée ou une
doctrine. A la République opportuniste était ré
servée la honte de voir sortir une faction de la
peur hideuse, de la crainte grotesque du bourgeois
qui tremble pour ses écus.
Cette faction s’appelle le parti progressiste.
Menacés par la marée socialiste toujours gron
dante autour d’eux,.certains hommes ont cru bon,
pour conserver leurs privilèges, de se couvrir d’un
drapeau, qui, sous une apparence démocratique,
peut cacher tout ensemble leurs turpitudes et
leurs infamies. Ces hommes sont prêts à tout
promettre, lorsque le corps électoral les met au
pied du mur, mais en même temps ils sont prêts à
tout trahir, dès que les intérêts du capitalisme
sont en cause.
Avant tout, ils craignent le socialisme et lui
jettent l’anathème avec des arguments où le
cynisme la dispute à l’ignorance. « La Chambre »,
disent-ils, « flétrissant les doctrines antipatrio
tiques et décidée à repousser toute atteinte au
droit de propriété individuelle... passe à l’ordre
du jour. »
C’est ^or en vain que tous les leaders des
partis socialistes ont montré à maintes reprises,
que le seul vrai patriotisme, le patriotisme qui doit
rendre notre France puissante et respectée, était
le leur ; c’est donc en vain que toutes les écoles
évolutionnistes ont exposé comment il fallait
transformer la société, non par une suppression
brutale de la propriété, mais par une modification
graduelle ! Ces hommes, guidés par la plus vile
des passions : la peur, veulent tout nier, tout
ignorer. Libre à eux ! mais qu’ils ne viennent
pas au jour du triomphe démocratique invoquer
auprès de nous leur fameux titre de progressiste ;
au lieu du pardon fraternel, ils trouveraient la
haine, la haine implacable pour tout ce qui est
fourbe et vil.
Ils veulent, disent-ils, « introduire plus de
justice dans l’assiette de l’impôt » mais ils
n’admettent point que l’on parle de l’impôt pro
gressif, le seul qui nous puisse momentanément
sortir de nos difficultés budgétaires et écono
miques.
Ils désirent « améliorer la condition sociale des
travailleurs et des malheureux » ; mais comme
solution, ils proposent des balivernes comme la
participation aux bénéfices, des sottises et des vols
comme les caisses de retraites actuellement
existantes.
Certains font des concessions plus considérables
en apparence. Ils admettent le retour des exploi
tations minières et des chemins de fer à l’Etat,
mais ils comptent bien se rattraper sur les condi
tions draconiennes du remboursement des actions ;
de telle sorte qu’une opération de cette espèce,
non faite sous un régime socialiste, serait un
péril mortel pour les finances de l’Etat.
Mais les socialistes, sûrs de la doctrine, ne se
laissent point prendre à des pièges aussi grossiers,
ils savent qu’un Ribot, qu’un Gerville-Réache,
qu’un Siegfried, quelque soit son masque, est
toujours un opportuniste. Forts de leurs connais
sances et de leurs méthodes, ils crient à tous ces
faux convaincus, à tous ces faux progressistes :
protestants, lisez la Bible ! bourgeois, comptez
vos écus, mais laissez la science et Vévolution
régler la question sociale !
M. G.
SEMÀÏ KE ‘POL ITIQUE
Plus de lumières et moins d’obscu
rités, S. V. P. — Maintenant que tout est fini
de toutes ces fêtes si retentissantes et qu’il ne
nous reste plus que !e souvenir des coups de
canon et des télégrammes échangés, les com
mentaires vont leur train-train. Des coups de
canon, on n’en paile plus, mais les télégrammes,
eux, ont fait le tour du monde, et pendant long
temps encore ils seront discutés. ;
Le premier télégramme du czar avait été trouvé
froid; mais le dernier, heureusement, dissipait- ces
craintes. Il était daté de Saint-Pétersbourg et
paraissait aussi cordial que le premier avait sem
blé réservé. Le czar parlait en excellents termes
des « liens » qui unissent les deux pays et que
les dernières fêtes avaient resserrés. Et nous
voilà tranquilles. Nous n’étions plus seuls en Eu*
rope. Le froid de l’isolement ne nous étreignait
plus. Nous avions une alliée véritable.
Ainsi s’épanchait la joie des Français quand,
tout à coup, iis ont lu le télégramme du Président
de la République, en réponse au second télégram
me du czar, où il n’est plus question que de
* sympathies » qui unissent les deux peuples et
de rien autre chose, ce qui laisse à penser qu’il
n’y a pas de traité.
Un traité est un lien. Une sympathie n’est pas
un traité. Et cela a frappé tout le monde.
Les uns prétendent que le traité est signé et
même qu’ils en ont vu la minute. Les autres affir
ment qu’il n’y a qu’un petit bout de convention.
D’autres, enfin, croient savoir de bonne source
qu’il n'existe que ce qu’a dit M. le Président de la
République dans son dernier télégramme : des
« sympathies » qui, en vérité, sont en bas très
ardentes, mais sont, en haut, infiniment plus tem
pérées.
Il serait donc bon de faire cesser ces bruits. Si
nous n’avons pas de traité — si réellement aucun
lien officiel n’existe, — il faut le dire ; si nous
avons un traité — si un lien officiel attache l’un à
l’autre les deux peuples, il faut le dire encore etl a
dire même bien haut pour que tout le monde l’en
tende. La France a le droit de savoir toute la
vérité et c’est un devoir pour le gouvernement
de la mettre en garde contre les illusions du pré
sent et contre les déceptions de l’avenir si, toute
fois, il y a des illusions aujourd’hui et s’il doit y
avoir des déceptions demain.
Y a-t-il un traité ? Quel est ce traité ? Assuré
ment le pays ne demande pas à connaître toutes
les clauses ; on pourrait cependant lui donner
connaissance du sens général.
L’Italie, l’Autriche, l’Allemagne ne se gênent
point pour le dire. Elles ont conclu un traité entre
elles, et elles le crient à qui veut l’entendre. Leurs
ministres parlent de ce traité dans toutes les dis
cussions parlementaires. Leurs journaux publient,
sur ce traité, des articles presque quotidiens. Et
on dit qu’en France nous avons aussi un traité en
portefeuille. Mais alors pourquoi ne pas nous le
dire. A cet égard tous les journaux devraient pro
tester. Bon nombre commencent déjà à élever la
voix. C’est pourquoi nous demandons avec eux :
« Plus de lumières et moins d’obscurités I »
*
* *
L’Arbitrage par la Presse. — C’est hier
qu’a dû se réunir le Syndicat de la presse pour
examiner la proposition qui lui a été faite par M.
Clémenceau, d’intervenir, à titre de médiateur et
d’arbitre, entre les grévistes et les compagnies.
N’est-il pas triste de voir l’initiative privée
être .obligée de se substituer à celle du gouverne
ment pour lui rendre le service de s’employer à
alléger la responsabilité qui pèse sur lui et dont
le poids s’aggrave chaque jour ? L’arbitrage, les
ouvriers le demandent depuis le commencement
de la grève. Les Compagnies ne l’ont repoussé que
par considération d’amour-propre. Mais un arbi
trage amiable, officieux, offert par des gens désin
téressés, dont la proposition leur serait faite, non
dans un esprit de coercition, mais dans une pensée
de concorde et d’apaisement, a toutes les chances
d’aboutir à une bonne fin. Dans tous les cas,
c’est une chance à tenter, et si faible qu'elle soit,
ce serait encore l’honneur de la presse de la tenter
et d’essayer de dissiper le nuage qui s’amasse au-
dessus du pays noir, avant qu’il ne coule encore
du sang. Il y en a déjà bien de trop de versé ,et la
misère est à son comble. C’est assez, vous dis-je !
Nini.
EN AVANT I
Nous avions songé, aux dernières élections,
lorsque nous vîmes un jeune candidat dévoué à la
cause ouvrière se porter contre un représentant
PRIX DES ABONNEMENTS
UN AN
Le Havre 5 fr.
Départements 6 fr.
|| ' ADMINISTRATION & RÉDACTION
six MOIS j|l 15, RUE CASIMIR-PÉRIER, 15
3 fr. b ==========
3 50 | LE RÉVEIL DU HA VRE paraît tous les Samedis
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■
PRIX DES INSERTIONS :
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nous couvrir du montant du prix de leur
abonnement, nous leur ferons parvenir
très prochainement, par la voie de la poste,
leur quittance de renouvellement.
L’OFFENSIVE FRANÇAISE
(Suite)
MARINE
Un chiffre de cuirassés, d’avisos et de torpilleurs
pouvant supporter la comparaison avec les res
sources navales de n’importe quelle puissance du
bassin de la Méditerranée.
En cas de guerre, l’Algérie fournirait :
1® Deux corps complets, 50,000 fantassins, à
jeter sur le continent européen ;
2° Une flotte autonome, c’est-à-dire indépen
dante de la marine métropolitaine, constituée de
telle sorte qu’elle soit en mesure non seulement
de couvrir les ports algériens, mais encore de
chercher l’ennemi partout où besoin sera ;
3* Un ensemble de moyens militaires et com
merciaux, ceux-ci réquisitionnés d’avance, pour
transporter en bloc 60,000 hommes de toutes armes
avec le matériel organique.
Tel e« f dans ses orandps ligne*, le tableau des
ressources africaines que la France peut mettre
en œuvre contre ses ennemis.
Depuis un demi-siècle, nos troupes, toujours
sur le qui-vive pour repousser une incursion pos
sible des nomades, tournent le dos à la Méditer
ranée et portent leurs avant-gardes vers le Sud,
en pleine mer du Sahara. Le péril existe encore
peut-être, mais à coup sûr largement diminué. Le
contact journalier de l’élément européen transforme
peu à peu le caractère, les idées et les mœurs de
la population arabe. Une nouvelle société s’élève
sur les ruines de l’ancienne qui n’aura ni sa
rudesse native, ni ses haines vivaces aujourd’hui
bien émoussées. Le peuple conquis est mûr pour
la naturalisation. La meilleure méthode consiste
rait à édicter une loi d’après laquelle tout indigène
comptant quinze années de service jouirait ipso
facto des droits et prérogatives attachés au titre
de citoyen français. Cette solution s’impose; il
faudra la mettre en pratique un peu plus tôt un
peu plus tard. Nous pouvons, sans inconvénient,
alléger les frontières du désert et renverser bout
pour bout la répartition actuelle. Les trois quarts
des forces viendront se profiler sur les collines du
Tell, à proximité des ports, dans un rayon très
court, afin que l’embarquement s’exécute avec
toute la célérité voulue.
Opérations préparatoires
Sur mer :
1 er jour. — Le groupe actif de la flotte croise
dans les parages Siciliens.
2 e et 3° jours. — Visite des points principaux.
Bombardement.
4 e jour. — Marche vers le Nord pour rallier en
Corse les cuirassés de Toulon et tenter une atta
que sur la ligne Naples-Maddalena-La Spezzia-
Gènes.
5 e jour et suivants. La jonction est faite.
Recherche des navires ennemis. Démonstrations
multiples. Ruptures des chemins de fer littoraux!
Sur terre :
1 er , 2® et 3® jours. — Concentration et embar
quement des troupes.
4 e jour. — Départ du convoi sous l’escorte des,
monstres marins ■ une nuée de torpilleurs — et
la deuxième fraction des cuirassés disponibles.
5 9 jour. — L’expédition touche les côtes de la
Sicile. •
6 e et 7 e jours. — Descente.
8 e et 9 e jours. — Installation.
10 e jour. — Commencement des manœuvres.
Je viens de copier mot pour mot une page de
T ite-Live. — Il faudra relire soigneusement les
classiques.
L’intervention du facteur africain dans les luttes
continentales engendrera deux conséquences éga
lement désastreuses pour l’Italie :
1* Les « Dandolos » incapables de soutenir le
combat, ne bougent pas de leurs refuges naturels.
La mer est libre. Nous pouvons évoluer tranquil
lement des ports liguriens à l’Adriatique, ruiner
la marine marchande, dévaster les côtes et pré
parer la descente sur tous les points. La terreur
qu’inspiraient autrefois les corsaires barbaresques
va réapparaître sous une nouvelle forme, et les
Presqu’iliôtes resteront hypnotisés par la vision
menaçante de la redoutable épée algérienne sus
pendue sur leurs têtes ;
2 ° L’armée de terre est désorganisée. Je pose
en principe que les troupes des régions lombardes
doivent se suffire à elles-mêmes, la Péninsule
proprement dite n’ayant pas trop de ses ressources
pour défendre 2,000 kilomètres de côtes et tenir
tête aux assaillants.
En dehors des pertes matérielles très considé
rables, il convient de retenir aussi l’effet moral
que- produiront les allures insolentes de l’offensive
algérienne. Cette canonnade qui tonne à Girgenti
et dont les échos de la Fouille répercutent les
grondements ne va-t-elle pas affoler et glacer
d’effroi nos ennemis ? La Sicile au pouvoir des
Fi ançais ! La Sicile, deuxième cœur de la Pénin
sule, voyant après un intervalle de vingt-deux
siècles les bandes carthaginoises pousser leur cri
de guerre au pied de l’Erix et sur les coteaux de
Syracuse 1 Les Barcas tressailliront dans la tombe.
Il est à peine besoin d’ajouter que l’instrument
d’offensive maritime réalisera le type de la per
fection ahsiOkift le je n ,r où U ■'“''On'. (Jv» Miéï. .ce
Bosphore aquitanique, portera non seulement des
torpilleurs et des avisos mais encore des cuirassés.
Nos ressources navales se trouvent fatalement
coupées en deux : groupe de l’Océan et groupe de
la Méditerranée. La concentration vers le Nord
ou vers le Sud ne peut se faire qu’en empruntant
le détroit d'Hercule tenu par les canons anglais,
c’est-à-dire, ennemis. Toujours et partout, nos
hommes de mer, égaux, sinon supérieurs à leurs
adversaires, ont été dominés, écrasés, vaincus
d’avance par l’incurable faiblesse résultant de la
division des forces. Les flottes françaises réunies
en quelques jours, silencieusement, à l’improviste,
soit dans la Manche, la mer d’Irlande ou la Bal
tique, soit près de Gênes, la Spezzia, Malte, Cor
fou, Alexandrie ou la Corne d’Or, défieront par la
rapidité foudroyante des manœuvres, par la pré
cision et l’intensité des attaques, les efforts de
toute coalition si multiple qu’elle se présente. La
Méditerranée sera vraiment alors un lac français,
le mare nostrum , personne n’y puisera une cuil
lerée d’eâü sans notre permission.
De Tende à Modane, la configuration envelop
pante du massif alpestre favorise les attaques
françaises, pourvu qu’elles se produisent le cin
quième jour qui suivra le signal des hostilités.
La tâche de notre armée d’Italie est bien simple :
occuper l’ennemi pendant un mois et .lui interdire
la route de Lyon. Quant à l’itinéraire Martigny-
Genève, on le protège par une offensive impétueuse
sur le Tanaro. Au lieu de nous tenir le nez en l’air,
les bras oroisés, ce qui n’est pas une méthode de
guerre mais la négation même de la guerre, nous
dirigeons la pointe de l’épée vers le visage de
l’adversaire. Les généraux italiens regardent au
mont Blanc, forçons-les à venir défendre en toute
hâte les défilés de la Ligurie. La concentration
des Transalpins sera longue et laborieuse ; seules '
les unités de la vallée padane peuvent s’agglomérer
dans un délai convenable. Les inspirateurs de la
Quadruple-Alliance ne se font pas d’illusion sur
l’apport social de la Péninsule ; ils lui destinent
le rôle du frelon qui bourdonnera à nos oreilles.
Répartition des troupes :
Deux corps occupent la ligne Isère-Genève ;
trois corps pénètrent par toutes les fissures entre
Largentière et Sospel.
E. MORAND.
. —b»——
LA PEUR
X.X., Républicain progressiste.
(Affiche électorale).
'Nous relevons dans une grande feuille pari
sienne un article de Gerville-Réache, où se trou
vent exposées les grandes lignes de la future
politique des progressistes.
Disons-le tout de suite, rien n’est plus préju
diciable aux véritables intérêts du peuple, rien
n’est plus contraire aux idées socialistes, que ce
pamphlet hypocrite dont chaque ligne sue la
peur. •
Quand on- cherche dans l’histoire quel fut
l’origine des divers partis qui, actuellement, se
disputent la suprématie politique, on trouve tou
jours, comme point de séjour, une idée ou une
doctrine. A la République opportuniste était ré
servée la honte de voir sortir une faction de la
peur hideuse, de la crainte grotesque du bourgeois
qui tremble pour ses écus.
Cette faction s’appelle le parti progressiste.
Menacés par la marée socialiste toujours gron
dante autour d’eux,.certains hommes ont cru bon,
pour conserver leurs privilèges, de se couvrir d’un
drapeau, qui, sous une apparence démocratique,
peut cacher tout ensemble leurs turpitudes et
leurs infamies. Ces hommes sont prêts à tout
promettre, lorsque le corps électoral les met au
pied du mur, mais en même temps ils sont prêts à
tout trahir, dès que les intérêts du capitalisme
sont en cause.
Avant tout, ils craignent le socialisme et lui
jettent l’anathème avec des arguments où le
cynisme la dispute à l’ignorance. « La Chambre »,
disent-ils, « flétrissant les doctrines antipatrio
tiques et décidée à repousser toute atteinte au
droit de propriété individuelle... passe à l’ordre
du jour. »
C’est ^or en vain que tous les leaders des
partis socialistes ont montré à maintes reprises,
que le seul vrai patriotisme, le patriotisme qui doit
rendre notre France puissante et respectée, était
le leur ; c’est donc en vain que toutes les écoles
évolutionnistes ont exposé comment il fallait
transformer la société, non par une suppression
brutale de la propriété, mais par une modification
graduelle ! Ces hommes, guidés par la plus vile
des passions : la peur, veulent tout nier, tout
ignorer. Libre à eux ! mais qu’ils ne viennent
pas au jour du triomphe démocratique invoquer
auprès de nous leur fameux titre de progressiste ;
au lieu du pardon fraternel, ils trouveraient la
haine, la haine implacable pour tout ce qui est
fourbe et vil.
Ils veulent, disent-ils, « introduire plus de
justice dans l’assiette de l’impôt » mais ils
n’admettent point que l’on parle de l’impôt pro
gressif, le seul qui nous puisse momentanément
sortir de nos difficultés budgétaires et écono
miques.
Ils désirent « améliorer la condition sociale des
travailleurs et des malheureux » ; mais comme
solution, ils proposent des balivernes comme la
participation aux bénéfices, des sottises et des vols
comme les caisses de retraites actuellement
existantes.
Certains font des concessions plus considérables
en apparence. Ils admettent le retour des exploi
tations minières et des chemins de fer à l’Etat,
mais ils comptent bien se rattraper sur les condi
tions draconiennes du remboursement des actions ;
de telle sorte qu’une opération de cette espèce,
non faite sous un régime socialiste, serait un
péril mortel pour les finances de l’Etat.
Mais les socialistes, sûrs de la doctrine, ne se
laissent point prendre à des pièges aussi grossiers,
ils savent qu’un Ribot, qu’un Gerville-Réache,
qu’un Siegfried, quelque soit son masque, est
toujours un opportuniste. Forts de leurs connais
sances et de leurs méthodes, ils crient à tous ces
faux convaincus, à tous ces faux progressistes :
protestants, lisez la Bible ! bourgeois, comptez
vos écus, mais laissez la science et Vévolution
régler la question sociale !
M. G.
SEMÀÏ KE ‘POL ITIQUE
Plus de lumières et moins d’obscu
rités, S. V. P. — Maintenant que tout est fini
de toutes ces fêtes si retentissantes et qu’il ne
nous reste plus que !e souvenir des coups de
canon et des télégrammes échangés, les com
mentaires vont leur train-train. Des coups de
canon, on n’en paile plus, mais les télégrammes,
eux, ont fait le tour du monde, et pendant long
temps encore ils seront discutés. ;
Le premier télégramme du czar avait été trouvé
froid; mais le dernier, heureusement, dissipait- ces
craintes. Il était daté de Saint-Pétersbourg et
paraissait aussi cordial que le premier avait sem
blé réservé. Le czar parlait en excellents termes
des « liens » qui unissent les deux pays et que
les dernières fêtes avaient resserrés. Et nous
voilà tranquilles. Nous n’étions plus seuls en Eu*
rope. Le froid de l’isolement ne nous étreignait
plus. Nous avions une alliée véritable.
Ainsi s’épanchait la joie des Français quand,
tout à coup, iis ont lu le télégramme du Président
de la République, en réponse au second télégram
me du czar, où il n’est plus question que de
* sympathies » qui unissent les deux peuples et
de rien autre chose, ce qui laisse à penser qu’il
n’y a pas de traité.
Un traité est un lien. Une sympathie n’est pas
un traité. Et cela a frappé tout le monde.
Les uns prétendent que le traité est signé et
même qu’ils en ont vu la minute. Les autres affir
ment qu’il n’y a qu’un petit bout de convention.
D’autres, enfin, croient savoir de bonne source
qu’il n'existe que ce qu’a dit M. le Président de la
République dans son dernier télégramme : des
« sympathies » qui, en vérité, sont en bas très
ardentes, mais sont, en haut, infiniment plus tem
pérées.
Il serait donc bon de faire cesser ces bruits. Si
nous n’avons pas de traité — si réellement aucun
lien officiel n’existe, — il faut le dire ; si nous
avons un traité — si un lien officiel attache l’un à
l’autre les deux peuples, il faut le dire encore etl a
dire même bien haut pour que tout le monde l’en
tende. La France a le droit de savoir toute la
vérité et c’est un devoir pour le gouvernement
de la mettre en garde contre les illusions du pré
sent et contre les déceptions de l’avenir si, toute
fois, il y a des illusions aujourd’hui et s’il doit y
avoir des déceptions demain.
Y a-t-il un traité ? Quel est ce traité ? Assuré
ment le pays ne demande pas à connaître toutes
les clauses ; on pourrait cependant lui donner
connaissance du sens général.
L’Italie, l’Autriche, l’Allemagne ne se gênent
point pour le dire. Elles ont conclu un traité entre
elles, et elles le crient à qui veut l’entendre. Leurs
ministres parlent de ce traité dans toutes les dis
cussions parlementaires. Leurs journaux publient,
sur ce traité, des articles presque quotidiens. Et
on dit qu’en France nous avons aussi un traité en
portefeuille. Mais alors pourquoi ne pas nous le
dire. A cet égard tous les journaux devraient pro
tester. Bon nombre commencent déjà à élever la
voix. C’est pourquoi nous demandons avec eux :
« Plus de lumières et moins d’obscurités I »
*
* *
L’Arbitrage par la Presse. — C’est hier
qu’a dû se réunir le Syndicat de la presse pour
examiner la proposition qui lui a été faite par M.
Clémenceau, d’intervenir, à titre de médiateur et
d’arbitre, entre les grévistes et les compagnies.
N’est-il pas triste de voir l’initiative privée
être .obligée de se substituer à celle du gouverne
ment pour lui rendre le service de s’employer à
alléger la responsabilité qui pèse sur lui et dont
le poids s’aggrave chaque jour ? L’arbitrage, les
ouvriers le demandent depuis le commencement
de la grève. Les Compagnies ne l’ont repoussé que
par considération d’amour-propre. Mais un arbi
trage amiable, officieux, offert par des gens désin
téressés, dont la proposition leur serait faite, non
dans un esprit de coercition, mais dans une pensée
de concorde et d’apaisement, a toutes les chances
d’aboutir à une bonne fin. Dans tous les cas,
c’est une chance à tenter, et si faible qu'elle soit,
ce serait encore l’honneur de la presse de la tenter
et d’essayer de dissiper le nuage qui s’amasse au-
dessus du pays noir, avant qu’il ne coule encore
du sang. Il y en a déjà bien de trop de versé ,et la
misère est à son comble. C’est assez, vous dis-je !
Nini.
EN AVANT I
Nous avions songé, aux dernières élections,
lorsque nous vîmes un jeune candidat dévoué à la
cause ouvrière se porter contre un représentant
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