Titre : Le Réveil du Havre : organe républicain ["puis" organe républicain-socialiste indépendant "puis" organe du Parti républicain démocratique]
Éditeur : [s.n.] (Le Havre)
Date d'édition : 1893-08-20
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32854639q
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Description : 20 août 1893 20 août 1893
Description : 1893/08/20 (N106). 1893/08/20 (N106).
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : BIPFPIG76 Collection numérique : BIPFPIG76
Description : Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque... Collection numérique : Nutrisco, bibliothèque numérique du Havre
Description : Collection numérique : Bibliographie de la presse... Collection numérique : Bibliographie de la presse française politique et d'information générale
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k3263305r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JO-89667
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 28/04/2019
2® innée — N° 106 — Dimanche 20 Août 1893.
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
2 e Année — S fructidor An 101 — N° 100
Réveil du Havre
p7,
w
ORGANE RÉPUBLICAIN
mx DES ABONNEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre 5 fr. 3 fr.
Départements G fr. 3 50
ADMINISTRATION & RÉDACTION
15, RUE C A S IM I R-P É R I E R , 15
LE RÉ VE IL DU HA VRE paraît tous les jours
Annonces
Réclames
PRIX DES INSERTIONS :
.... 25 cent, la ligne
50 cent, la ligne
On traite à Forfait
OIE PROTESTATION RIDICULE
F F
COMITE REPUBLICAIN DEMOCRATIQUE
DES COMMERÇANTS, OUVRIERS & EMPLOYÉS
0
GUILLOT
CONSEILLER GÉNÉRAL -- CANDIDAT RÉPUBLICAIN
AVIS
LE RÉVEIL DU HAVRE
parait
TOUS LES JOURS
à 7 heures du matin
UHE PROTESTATION
RIDICULE
M. Lefebvre. — La proposition
Pontois. — Les règlements
d’atelier. — Les lards salés.
M. Lefebvre, garde-magasin de la maison
Ernest Siegfried, qui a signé l’affiche diffa
matoire, intitulée Protestation, l’a-t-il bien
lue ?
Il est permis d’en douter ! Ce faux ouvrier
qui a voté au Conseil municipal contre la
subvention de cinq cents francs, demandée
par la Fédération des Chambres syndicales et
appuyée par M. Denis Gui]lot, fait décidé
ment une besogne qui indigne tous les tra
vailleurs honnêtes et indépendants.
M. Lefebvre altère sciemment la vérité,
quand il dit que M. Denis Guillot a parlé du
vote de M. Siegfried sur les octrois. M. Denis
Guillot a seulement dit qu’il est étrange que
M. Siegfried, ayant signé en 1881 un pro
gramme comportant la suppression de l’octroi,
ait voté l’aggravation des droits sur les
alcools.
Visiblement gêné par les révélations faites
sur les votes de M. Siegfried dans 1 affaire
de Panama, M. Lefebvre, qui signe par ordre
les affiches de ses patrons, essaie d’équi-
voquer.
Peut- il ignorer que tous les panamistes
ont voté contre l’urgence des propositions
qui devaient frapper les coupables ?
Voter contre l’urgence c’était renvoyer
la punition des criminels aux calendes
grecques, lu session touchant a sa fin.
Or, M. Siegfried a voté tout à la fois
contre f urgence de la proposition Pontois et
contre la discussion immédiate (séance du
12 novembre 1892). M. Siegfried a donc
lutté jusqu’au bout pour défendre les gros
tripoteurs et ces financiers millionnaires, qui
guettent avec lui 1 operation fructueuse des
maisons à bon marché.
Qu’importe donc qu’ensuite, il ait, en
dcS 3 spoir de cause, voté le fond de la propo
sition Pontois ? Toute la Chambre, y compris
les chéquards, l’a votée à l’unanimité ! Le
beau mérite en vérité d’avoir fait comme tout
le monde !
Même attitude de M. Siegfried dans la
question des règlements d’atelier. Il a
encore voté contre l’urgence (séance du 4
novembre 1892). On conçoit que M. Lefebvre,
qui n’est plus ouvrier, considère la chose
comme de minime importance.
M. Lefèvre veut encore faire croire au pu
blic que le Havre ne supporte plus les consé
quences désastreuses du decret lirard du , 18
février 1881, sur les viandes de poïc salees.
Or, ce décret Tirard a >été suivi le 4 dé
cembre 1891 d’un nouveau dcciet qui main
tient, en fait, la prohibition des laids d Amé
rique à cause des formalités et des frais de
vérification.
11 faut une réelle audace à M. Lefebvre
pour prétendre que les lards sales entrent en
franchise au port du Havre.
S’il était de bonne foi, il dirait au public,
ce qu’il néglige de faire, que M. Siegfried,
frère de son patron, a voté le 29 décembre
1891, en compagnie de M. Méline, le tarif
générai des douanes.
11 rappellerait que M. Siegfried s’est associé
à l’œuvre néfaste des protectionnistes, si
ruineuse pour le port du Havre, et qu’il a
voté en leur compagnie des droits de 25 fr.
par 100 kilos sur les viandes de porcs.
De grâce, M. Lefebvre, cessez de tromper
les ouvriers sur les votes de celui qui vous
fait signer ses affiches.
FLAGRANT DÉLIT
Rien n’est brutal et concluant comme un
procès-verbal d’huissier. Dès que l’affiche Mau
vaise foi a été apposée sur les murs, M. Siegfried
a cessé de nier. Alors que les journaux à sa solde
avaient écrit : « M. Siegfried a voté pour l’urgence
de la proposition Pontois », se voyant démasqué,
M. Siegfried change d’attitude comme tous les
coupables, il plaide les circonstances atténuantes.
Il ne plaide pas en avocat, oh non ! Il discute en
mauvais agent d’affaires pris en flagrant délit
d’affirmations erronées.
Aussi a-t-il peur des constats d’huissier !
Tes patrons
DE
M. SIEGFRIED
Ce que nous annoncions dans notre numéro
du 16 août, s’est réalisé. M. Siegfried se fait
recommander par un groupe d’amis, dont il
a sollicité la signature au bas du prospectus
préparé par lui.
On avait prétendu, tout d’abord, qu’il y au
rait plus de HO adhérents. Avec beaucoup de
mal, on est parvenu à en récolter 83. Encore
plusieurs n’ont-ils pas signé : on a pris leur
nom sans les consulter, ce qui est un procédé
vraiment par trop commode. C’est maigre, en
effet, et cela n’atteint pas, à beaucoup près,
L chiffre des 250 électeurs qui, à Lunanimité,
dans une réunion privée, tenue à l’Elysée,
ont spontanément offert la candidature à M.
Denis Guillot.
Et faisons remarquer que cette dernière
réunion se composait de personnes appartenant
à toutes les classes de la population, notam
ment de commerçants, d’ouvriers et d’em
ployés. Les patrons de M. Siegfried, au con
traire, sont recrutés, en grande partie, parmi
les parents, amis ou fournisseurs de la famille
Siegfried. On y trouve plusieuis noms mal
heureux, et qui, il faut le dire, sont devenus
justement impopulaires.
On voit aux premiers rangs, M. Rispal,
le père du déficit municipal . Il ne peut par
donner à M. Denis Guillot d’avoir fait, en
1890, au Conseil municipal, un rapport re
marquable sur ses gaspillages financiers et
d’avoir dressé le bilan de son administration
brouillonne et autoritaire.
A côté, on remarque, non sans stupéfac- *
tion, le nom du très suffisant M. Paisant,
l'homme qui engagea aux élections munici
pales de 1892, cette campagne ridicule, au
cours de laquelle, après avoir fait une liste
contre M. Rispal, il y inséra le nom de son
adversaire. Quand on a de ces triomphes dans
son passé, on devrait se tenir tranquille.
Mais ce républicain de fraîche date veut,
paraît-il, avoir la croix
Notons en passant :
M. Dourt, le défenseur acharné de la Com
pagnie des tramways, dont il fut l’avoué ;
L’intelligent M. Persac, le conseiller qui
s’étonnait dernièrement de voir un de ses
collègues demander des éclaircissements sur
le compte administratif delà ville;
M. Bauzin, dont les intempérances de lan
gage, lors des dernières grèves du port, et les
provocations inutiles à l’adresse des ouvriers,
furent universellement blâmées;
M. Lefebvre, garde-magasin de la maison
Ernest Siegfried. Cet employé devient donc
le patron du frère de son patron. Situation
compliquée !
Saluez, citoyens, voici M. H. Jardin,
l’homme aux vestes électorales. On croyait ce
gros homme disparu de la vie politique, après
les formidables râclées qu’il a reçues des
mains vigoureuses du suffrage universel. 11
paraît qu’il veut en tâter encore. L’affection
de cet imposant porte-guigne s’est reportée,
de ses chers animaux, sur M. Siegfried.
Allons, tant mieux pour M. Denis Guillot !
Le M. Beauchat, courtier, qui patronne
M. Siegfried, est-il le même que celui qui
reste devoir au Bureau de Bienfaisance une
somme de 1,000 fr. qu’il avait encaissée sur
le produit des ventes publiques ? Il serait
intéressant de le savoir. Qu’on s’empresse
donc de nous le dire !
Suivent plusieurs seigneurs de moindre
importance :
M. Onfroy, éternellement reconnaissant
envers M. Siegfried d’avoir appuyé l’entrée
de son fils à l’Ecole des Arts et Métiers, ce
dontM. Denis Guillot s’est d’ailleurs occupé
lui-même au Conseil municipal;
M. Jacques Louer, un fort brave homme,
maisqui, comme administrateur du Petit Havre,
est quelque peu intéressé aux opérations poli
tico-financières de M. Siegfried.
M. Podesta, l’acrobate palmé, qui trouve
moyen d’être tout à la fois comptable, franc-
maçon, consul de cyclistes, opportuniste, et
dont les costumes extravagants, aussi variés
que les idées, font la joie des enfants et la
tranquillité des parents. Il ne dit pas s’il ira
voter pour M. Siegfried en marchant sur les
mains....
Mentionnons aussi M. Wingaert, auquel
nous aurons l’indiscrétion de demander ce
qu’il faisait pendant la guerre de 1870-1871 ?
Aux derniers les bons. Voici M. F. Mallet,
un autre propagateur de l’Armée du Salut, le
promoteur au Havre de la société des habita
tions à bon marché, cette vaste fumisterie de
faux socialisme. Généralement connu dans le
monde des ministères, sous le nom de « bassin
du Havre », ce qui est plein d’irrévérence
pour son éloquence hlandreuse et diffuse ;
,M. Mallet, qui fut le candidat préféré de M.
Siegfried aux élections sénatoriales, appuie
naturellement son confrère en protestantisme
sectaire.
M. Mallet se souvient-il de certaine confé
rence faite au Grand-Théâtre, il y a une di
zaine d’années, par M. de Lesseps, en faveur
de Panama? Si notre mémoire est fidèle, cette
conférence, assez décousue d’ailleurs, était
présidée par M. Mallet, président de la Cham
bre de commerce. Il faut convenir que M.
Mallet manqua tout au moins de clairvoyance,
et, en se faisant le présentateur de M. de
Lesseps, assuma une lourde responsabilité
vis-à-vis des souscripteurs havrais de l’entre
prise.
Si l’on cherche maintenant dans la liste des
patrons de M. Siegfried des représentants de
cette classe ouvrière du Havre, si intéressant 3
et si nombreuse, on ne les trouve pas. De même
ces petits commerçants dont M. Siegfried a
sacrifié les intérêts, ont gardé une abstention
significative qui équivaut à un désaveu de
cette candidature chère à la coterie des gros
financiers.
C’est donc bien un comité d’amis, de com
pères ou d’obligés.
Les 83 ne parviendront pas à imposer à
16,000 électeurs les préférences plus ou moins
intéressées de leur petit cénacle.
DE
M. SIEGFRIED
Voici les principaux votes émis par M.
Siegfried dans le cours des deux dernières an
nées. 11 suffit de les rappeler pour que les élec
teurs soient édifiés sur les idées del’ex-député
du Havre, idées absolument contraires aux
aspirations de nos concitoyens :
RÉGIME DOUANIER
Tarif des Douanes. — Le *29 décembre
1891, M. Siegfried a voté, en compagnie du
protectionniste Méline, l’ensemble du tarif
des douanes.
91ARINE MARCHANDE
Constructions navales. — Le 16 janvier
1893, M. Siegfried a voté pour la demi-prime
à la marine de construction étrangère.
Marine à voiles. — Le 18 janvier 1893, il
a Voté contre la prime de 1 fr. 70 à la Marine
à voiles. Comme ministre, il trouvait que la
prime de 1 fr. 40 était largement suffisante.
Singulière façon de défendre les intérêts
des marins !
RÉFORME DES BOISSONS
Surtaxe des boissons. — Le 15 Novem
bre 1892, M. Siegfried a voté l’augmenta
tion de l’impôt sur l’alcool qui eût fait sup
porter à la ville du Havre, une surcharge de
900.000 fr.
Licences. — Le même jour il a voté C aug
mentation des licences.
Si la Chambre ffavait pas voté la disjonc
tion, ces surtaxes eussent entraîné la ruine
d’un grand nombre de commerçants de notre
région et lourdement pesé sur les consomma
teurs.
LOIS OUVRIÈRES
Associations ouvrières. — Le 19 juin
1893, M. Siegfried fait voter la création d’un
Musée d’économie sociale et prélève les 40,000
francs nécessaires sur le crédit destiné aux asso
ciations ouvrières, qui se trouve réduit par là de
140,000 à 100,000 fr.
Singulière façon de protéger les travail
leurs.
Facteurs des Postes. — Le 9 février
1893, M. Siegfried vote contre l’amendement
Lavy, portant augmentation de 172,000 fr.
en faveur des facteurs des postes et télé
graphes.
Réglements d’atelier. — Le 4 novembre
1892, M. Siegfried vote, en compagnie de
M. de Cassagnac, contre l’urgence du projet
de loi sur les règlements d’atelier.
Travail des femmes et des enfants. —
Le 29 octobre 1892, M. Siegfried vote contrç
l’amendement Dron, ainsi conçu : « Les en
fants, jusqu’à l’âge de 18 ans, les filles mi
neures et les femmes, ne peuvent être em
ployés à un travail effectif de plus de dix
heures par jour. »
CINQ CENTIMES LE NUMÉRO
2 e Année — S fructidor An 101 — N° 100
Réveil du Havre
p7,
w
ORGANE RÉPUBLICAIN
mx DES ABONNEMENTS :
UN AN SIX MOIS
Le Havre 5 fr. 3 fr.
Départements G fr. 3 50
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AVIS
LE RÉVEIL DU HAVRE
parait
TOUS LES JOURS
à 7 heures du matin
UHE PROTESTATION
RIDICULE
M. Lefebvre. — La proposition
Pontois. — Les règlements
d’atelier. — Les lards salés.
M. Lefebvre, garde-magasin de la maison
Ernest Siegfried, qui a signé l’affiche diffa
matoire, intitulée Protestation, l’a-t-il bien
lue ?
Il est permis d’en douter ! Ce faux ouvrier
qui a voté au Conseil municipal contre la
subvention de cinq cents francs, demandée
par la Fédération des Chambres syndicales et
appuyée par M. Denis Gui]lot, fait décidé
ment une besogne qui indigne tous les tra
vailleurs honnêtes et indépendants.
M. Lefebvre altère sciemment la vérité,
quand il dit que M. Denis Guillot a parlé du
vote de M. Siegfried sur les octrois. M. Denis
Guillot a seulement dit qu’il est étrange que
M. Siegfried, ayant signé en 1881 un pro
gramme comportant la suppression de l’octroi,
ait voté l’aggravation des droits sur les
alcools.
Visiblement gêné par les révélations faites
sur les votes de M. Siegfried dans 1 affaire
de Panama, M. Lefebvre, qui signe par ordre
les affiches de ses patrons, essaie d’équi-
voquer.
Peut- il ignorer que tous les panamistes
ont voté contre l’urgence des propositions
qui devaient frapper les coupables ?
Voter contre l’urgence c’était renvoyer
la punition des criminels aux calendes
grecques, lu session touchant a sa fin.
Or, M. Siegfried a voté tout à la fois
contre f urgence de la proposition Pontois et
contre la discussion immédiate (séance du
12 novembre 1892). M. Siegfried a donc
lutté jusqu’au bout pour défendre les gros
tripoteurs et ces financiers millionnaires, qui
guettent avec lui 1 operation fructueuse des
maisons à bon marché.
Qu’importe donc qu’ensuite, il ait, en
dcS 3 spoir de cause, voté le fond de la propo
sition Pontois ? Toute la Chambre, y compris
les chéquards, l’a votée à l’unanimité ! Le
beau mérite en vérité d’avoir fait comme tout
le monde !
Même attitude de M. Siegfried dans la
question des règlements d’atelier. Il a
encore voté contre l’urgence (séance du 4
novembre 1892). On conçoit que M. Lefebvre,
qui n’est plus ouvrier, considère la chose
comme de minime importance.
M. Lefèvre veut encore faire croire au pu
blic que le Havre ne supporte plus les consé
quences désastreuses du decret lirard du , 18
février 1881, sur les viandes de poïc salees.
Or, ce décret Tirard a >été suivi le 4 dé
cembre 1891 d’un nouveau dcciet qui main
tient, en fait, la prohibition des laids d Amé
rique à cause des formalités et des frais de
vérification.
11 faut une réelle audace à M. Lefebvre
pour prétendre que les lards sales entrent en
franchise au port du Havre.
S’il était de bonne foi, il dirait au public,
ce qu’il néglige de faire, que M. Siegfried,
frère de son patron, a voté le 29 décembre
1891, en compagnie de M. Méline, le tarif
générai des douanes.
11 rappellerait que M. Siegfried s’est associé
à l’œuvre néfaste des protectionnistes, si
ruineuse pour le port du Havre, et qu’il a
voté en leur compagnie des droits de 25 fr.
par 100 kilos sur les viandes de porcs.
De grâce, M. Lefebvre, cessez de tromper
les ouvriers sur les votes de celui qui vous
fait signer ses affiches.
FLAGRANT DÉLIT
Rien n’est brutal et concluant comme un
procès-verbal d’huissier. Dès que l’affiche Mau
vaise foi a été apposée sur les murs, M. Siegfried
a cessé de nier. Alors que les journaux à sa solde
avaient écrit : « M. Siegfried a voté pour l’urgence
de la proposition Pontois », se voyant démasqué,
M. Siegfried change d’attitude comme tous les
coupables, il plaide les circonstances atténuantes.
Il ne plaide pas en avocat, oh non ! Il discute en
mauvais agent d’affaires pris en flagrant délit
d’affirmations erronées.
Aussi a-t-il peur des constats d’huissier !
Tes patrons
DE
M. SIEGFRIED
Ce que nous annoncions dans notre numéro
du 16 août, s’est réalisé. M. Siegfried se fait
recommander par un groupe d’amis, dont il
a sollicité la signature au bas du prospectus
préparé par lui.
On avait prétendu, tout d’abord, qu’il y au
rait plus de HO adhérents. Avec beaucoup de
mal, on est parvenu à en récolter 83. Encore
plusieurs n’ont-ils pas signé : on a pris leur
nom sans les consulter, ce qui est un procédé
vraiment par trop commode. C’est maigre, en
effet, et cela n’atteint pas, à beaucoup près,
L chiffre des 250 électeurs qui, à Lunanimité,
dans une réunion privée, tenue à l’Elysée,
ont spontanément offert la candidature à M.
Denis Guillot.
Et faisons remarquer que cette dernière
réunion se composait de personnes appartenant
à toutes les classes de la population, notam
ment de commerçants, d’ouvriers et d’em
ployés. Les patrons de M. Siegfried, au con
traire, sont recrutés, en grande partie, parmi
les parents, amis ou fournisseurs de la famille
Siegfried. On y trouve plusieuis noms mal
heureux, et qui, il faut le dire, sont devenus
justement impopulaires.
On voit aux premiers rangs, M. Rispal,
le père du déficit municipal . Il ne peut par
donner à M. Denis Guillot d’avoir fait, en
1890, au Conseil municipal, un rapport re
marquable sur ses gaspillages financiers et
d’avoir dressé le bilan de son administration
brouillonne et autoritaire.
A côté, on remarque, non sans stupéfac- *
tion, le nom du très suffisant M. Paisant,
l'homme qui engagea aux élections munici
pales de 1892, cette campagne ridicule, au
cours de laquelle, après avoir fait une liste
contre M. Rispal, il y inséra le nom de son
adversaire. Quand on a de ces triomphes dans
son passé, on devrait se tenir tranquille.
Mais ce républicain de fraîche date veut,
paraît-il, avoir la croix
Notons en passant :
M. Dourt, le défenseur acharné de la Com
pagnie des tramways, dont il fut l’avoué ;
L’intelligent M. Persac, le conseiller qui
s’étonnait dernièrement de voir un de ses
collègues demander des éclaircissements sur
le compte administratif delà ville;
M. Bauzin, dont les intempérances de lan
gage, lors des dernières grèves du port, et les
provocations inutiles à l’adresse des ouvriers,
furent universellement blâmées;
M. Lefebvre, garde-magasin de la maison
Ernest Siegfried. Cet employé devient donc
le patron du frère de son patron. Situation
compliquée !
Saluez, citoyens, voici M. H. Jardin,
l’homme aux vestes électorales. On croyait ce
gros homme disparu de la vie politique, après
les formidables râclées qu’il a reçues des
mains vigoureuses du suffrage universel. 11
paraît qu’il veut en tâter encore. L’affection
de cet imposant porte-guigne s’est reportée,
de ses chers animaux, sur M. Siegfried.
Allons, tant mieux pour M. Denis Guillot !
Le M. Beauchat, courtier, qui patronne
M. Siegfried, est-il le même que celui qui
reste devoir au Bureau de Bienfaisance une
somme de 1,000 fr. qu’il avait encaissée sur
le produit des ventes publiques ? Il serait
intéressant de le savoir. Qu’on s’empresse
donc de nous le dire !
Suivent plusieurs seigneurs de moindre
importance :
M. Onfroy, éternellement reconnaissant
envers M. Siegfried d’avoir appuyé l’entrée
de son fils à l’Ecole des Arts et Métiers, ce
dontM. Denis Guillot s’est d’ailleurs occupé
lui-même au Conseil municipal;
M. Jacques Louer, un fort brave homme,
maisqui, comme administrateur du Petit Havre,
est quelque peu intéressé aux opérations poli
tico-financières de M. Siegfried.
M. Podesta, l’acrobate palmé, qui trouve
moyen d’être tout à la fois comptable, franc-
maçon, consul de cyclistes, opportuniste, et
dont les costumes extravagants, aussi variés
que les idées, font la joie des enfants et la
tranquillité des parents. Il ne dit pas s’il ira
voter pour M. Siegfried en marchant sur les
mains....
Mentionnons aussi M. Wingaert, auquel
nous aurons l’indiscrétion de demander ce
qu’il faisait pendant la guerre de 1870-1871 ?
Aux derniers les bons. Voici M. F. Mallet,
un autre propagateur de l’Armée du Salut, le
promoteur au Havre de la société des habita
tions à bon marché, cette vaste fumisterie de
faux socialisme. Généralement connu dans le
monde des ministères, sous le nom de « bassin
du Havre », ce qui est plein d’irrévérence
pour son éloquence hlandreuse et diffuse ;
,M. Mallet, qui fut le candidat préféré de M.
Siegfried aux élections sénatoriales, appuie
naturellement son confrère en protestantisme
sectaire.
M. Mallet se souvient-il de certaine confé
rence faite au Grand-Théâtre, il y a une di
zaine d’années, par M. de Lesseps, en faveur
de Panama? Si notre mémoire est fidèle, cette
conférence, assez décousue d’ailleurs, était
présidée par M. Mallet, président de la Cham
bre de commerce. Il faut convenir que M.
Mallet manqua tout au moins de clairvoyance,
et, en se faisant le présentateur de M. de
Lesseps, assuma une lourde responsabilité
vis-à-vis des souscripteurs havrais de l’entre
prise.
Si l’on cherche maintenant dans la liste des
patrons de M. Siegfried des représentants de
cette classe ouvrière du Havre, si intéressant 3
et si nombreuse, on ne les trouve pas. De même
ces petits commerçants dont M. Siegfried a
sacrifié les intérêts, ont gardé une abstention
significative qui équivaut à un désaveu de
cette candidature chère à la coterie des gros
financiers.
C’est donc bien un comité d’amis, de com
pères ou d’obligés.
Les 83 ne parviendront pas à imposer à
16,000 électeurs les préférences plus ou moins
intéressées de leur petit cénacle.
DE
M. SIEGFRIED
Voici les principaux votes émis par M.
Siegfried dans le cours des deux dernières an
nées. 11 suffit de les rappeler pour que les élec
teurs soient édifiés sur les idées del’ex-député
du Havre, idées absolument contraires aux
aspirations de nos concitoyens :
RÉGIME DOUANIER
Tarif des Douanes. — Le *29 décembre
1891, M. Siegfried a voté, en compagnie du
protectionniste Méline, l’ensemble du tarif
des douanes.
91ARINE MARCHANDE
Constructions navales. — Le 16 janvier
1893, M. Siegfried a voté pour la demi-prime
à la marine de construction étrangère.
Marine à voiles. — Le 18 janvier 1893, il
a Voté contre la prime de 1 fr. 70 à la Marine
à voiles. Comme ministre, il trouvait que la
prime de 1 fr. 40 était largement suffisante.
Singulière façon de défendre les intérêts
des marins !
RÉFORME DES BOISSONS
Surtaxe des boissons. — Le 15 Novem
bre 1892, M. Siegfried a voté l’augmenta
tion de l’impôt sur l’alcool qui eût fait sup
porter à la ville du Havre, une surcharge de
900.000 fr.
Licences. — Le même jour il a voté C aug
mentation des licences.
Si la Chambre ffavait pas voté la disjonc
tion, ces surtaxes eussent entraîné la ruine
d’un grand nombre de commerçants de notre
région et lourdement pesé sur les consomma
teurs.
LOIS OUVRIÈRES
Associations ouvrières. — Le 19 juin
1893, M. Siegfried fait voter la création d’un
Musée d’économie sociale et prélève les 40,000
francs nécessaires sur le crédit destiné aux asso
ciations ouvrières, qui se trouve réduit par là de
140,000 à 100,000 fr.
Singulière façon de protéger les travail
leurs.
Facteurs des Postes. — Le 9 février
1893, M. Siegfried vote contre l’amendement
Lavy, portant augmentation de 172,000 fr.
en faveur des facteurs des postes et télé
graphes.
Réglements d’atelier. — Le 4 novembre
1892, M. Siegfried vote, en compagnie de
M. de Cassagnac, contre l’urgence du projet
de loi sur les règlements d’atelier.
Travail des femmes et des enfants. —
Le 29 octobre 1892, M. Siegfried vote contrç
l’amendement Dron, ainsi conçu : « Les en
fants, jusqu’à l’âge de 18 ans, les filles mi
neures et les femmes, ne peuvent être em
ployés à un travail effectif de plus de dix
heures par jour. »
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